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mardi 31 octobre 2023

Que recouvre un nom ? Des enquêtes mettent en évidence les problèmes du public avec le terme ‘résistance aux antimicrobiens’

«Que recouvre un nom ? Des enquêtes mettent en évidence les problèmes du public avec le terme ‘résistance aux antimicrobiens’», source article de Chris Dal paru le 30 octobre 2023 dans CIDRAP News.

Une nouvelle étude suggère que les termes «résistance aux antimicrobiens» et «RAM» ne sont pas les meilleurs pour communiquer avec le public sur les dangers des infections résistantes aux antibiotiques, et qu'un terme plus mémorisable et plus alarmant pourrait être nécessaire pour sensibiliser le public.

L'étude, «Existing terminology related to antimicrobial resistance fails to evoke risk perceptions and be remembered», publiée la semaine dernière dans Nature Communications, décrit les résultats de deux enquêtes qui ont révélé que, parmi les six termes les plus couramment utilisés en anglais pour communiquer sur la menace des bactéries résistantes aux antibiotiques, «RAM» et «résistance aux antimicrobiens» figuraient parmi le score le plus faible pour l’association au risque et la mémorisation. Et dans l’ensemble, les six termes étaient moins associés au risque et moins mémorisables que les noms d’autres maladies, même celles qui constituent une menace moindre.

«Notre étude souligne la nécessité de renommer la RAM en un terme mémorisable, adapté au grand public et pas seulement à ceux des communautés médicales ou scientifiques», a dit l'auteur principal de l'étude, Eva Krockow de l'Université de Leicester, dans un communiqué de presse de l’université.

Langage incohérent et inefficace

Les deux enquêtes ont porté sur 237 participants aux États-Unis et 924 au Royaume-Uni en 2020 et 2021 pour tester l’efficacité des six termes liés à la RAM pour évoquer des associations de risques et leur mémorisation, par rapport aux noms de 34 autres risques et maladies clés pour la santé. D'autres mesures pertinentes comprenaient la familiarité, le caractère concret et la prononçabilité.

Les quatre autres termes liés à la RAM étudiés étaient «résistance aux antibiotiques», «résistance bactérienne», «infections résistantes aux médicaments» et «superbactéries».

Le but de ces enquêtes, écrivent Krockow et ses collègues, était «d'ouvrir la voie à un changement de langage attendu depuis longtemps dans la communication sur les risques liés à la RAM» en testant si l'une des terminologies existantes peut servir de terme uniforme et aider à stimuler les efforts de sensibilisation au problème. Un langage incohérent et inefficace a été cité comme l'un des facteurs qui ont entravé les campagnes d'information, la «résistance aux antimicrobiens» étant particulièrement considérée comme un terme à la fois difficile à prononcer et abstrait.

Ils ne sont pas les premiers à souligner ce défi de communication. Dans un rapport de 2019, l'organisation philanthropique britannique Wellcome Trust a fait valoir que l'utilisation de plusieurs termes pour décrire le problème était l'un des problèmes contribuant à la faible sensibilisation du public. D’autres incluaient trop de jargon technique, une couverture médiatique décousue et une conversation sur les réseaux sociaux dominée par des experts.

«Le public ne se rend pas compte de l'ampleur et de la gravité réelles de la résistance aux antimicrobiens, et ce n'est donc pas une question sur laquelle le public appelle à une action politique», écrivent les auteurs du rapport Wellcome.

Aucun des six termes liés à la RAM n’a obtenu de très bons résultats dans les deux enquêtes. Alors que des termes comme «cancer», «Ebola» et «maladie cardiaque» avaient les scores moyens d'association de risque les plus élevés (6 sur 7), et «diarrhée», «SIDA» et «VIH» étaient les plus mémorables, «résistance aux antimicrobiens» et «RAM» figuraient parmi les termes les moins performants en termes d’association au risque et de mémorisation dans les deux enquêtes.

Les «infections pharmacorésistantes» et la «résistance aux antibiotiques» présentaient respectivement les scores les plus élevés de termes liés à la RAM en termes d'association de risque et de mémorisation, mais tous deux se situaient au milieu du peloton parmi les 40 termes relatifs à la santé.

«Bien que les participants aient correctement jugé que les maladies cardiaques et le cancer faisaient partie des plus grandes menaces pour la santé, ils ont gravement surestimé les risques de maladies tropicales telles qu'Ebola et le paludisme, tout en sous-estimant la menace de la RAM, qui se classe au 6ème rang en termes de décès mondiaux et est prévue dépasser le cancer comme principale cause de décès d'ici 2050», écrivent les auteurs.

Lorsque Krockow et ses collègues ont mené une analyse plus approfondie des réponses des participants, ils ont constaté que le terme «infections pharmacorésistantes» était significativement plus efficace pour induire des perceptions de risque que les cinq autres termes liés à la RAM, mais qu'il était peu mémorisable, tandis que «résistance aux antibiotiques» était plus facile à retenir.

Un nouveau terme peut être nécessaire

Debbie Goff, pharmacienne spécialisée dans les maladies infectieuses et membre fondatrice du programme de gestion des antimicrobiens de The Ohio State University Wexner Medical Center, dit qu'elle n'est pas surprise par les résultats.

«La plupart des profanes ne comprennent pas le terme antimicrobien et ne savent certainement pas ce que signifie la RAM», a dit Goff à CIDRAP News.

Goff a dit qu'elle préfère utiliser le terme «superbactérie», notant qu'il englobe à la fois les bactéries et les champignons et qu'il trouve un écho auprès du public. J'observe une forte réaction de la part des personnes lorsque j'utilise le terme superbactérie, suivi de «cela signifie que la bactérie résiste à tous les antibiotiques», a-t-elle dit.

En fin de compte, les auteurs de l'étude concluent qu'aucun des six termes étudiés n'est susceptible d'être suffisant pour attirer l'attention sur la résistance aux antibiotiques en tant que problème de santé mondial et affirment que des études sont nécessaires de toute urgence pour identifier un nom différent, concret, familier et facile à retenir. et prononcer, et évoque une perception proportionnée du risque.

«Des leçons pourraient être tirées des récentes réussites, notamment du changement de nom du «nouveau coronavirus de Wuhan» en «COVID-19», ont-ils écrit.

Goff est d'accord. «Nous devons trouver un terme universel et nous y tenir», a-t-elle dit.

vendredi 6 octobre 2023

Miel français : En 2021, 40% des établissements contrôlés présentaient des anomalies. Là au moins, rien ne change !

Si on (re)lit l’article de juillet 2019 du blog, Les enquêtes de la DGCCRF, aujourd'hui le miel, on découvre que rien n’a vraiment changé puisqu’au cours d’une enquête de 2017, la DGCCRF rapportait que 43% des miels analysés en laboratoire sont «non conformes» et 2% «à surveiller».

Mise à jour du 10 octobre 2023

Vous avez trouvé du miel ? Belle vidéo éducative de COPA COGECA faisant campagne pour qu'il n'y ait plus de miel frelaté sur le marché européen d'ici 2030 !

Et pour être précis : sur 320 échantillons de miel importés dans l’UE, 46% étaient SUSPECTÉS d’adultération.

samedi 24 décembre 2022

A propos de la 'star des réveillons' ...

Le 24
novembre 2022, Bercy Infos nous renseigne sur «Comment choisir un foie gras ?»

Le 23 décembre 2022, un tweet de la DGCCRF nous informe sur la «star des réveillons : que vous optiez pour du foie gras cru, cuit, mi-cuit ou poêlé, achetez en toute confiance et sachez décrypter les étiquettes en suivant nos conseils».

Le tweet renvoie à une information de la DGCCRF du 3 novembre 2021, «Le foie gras : acheter un produit de qualité».

Les contrôles de la DGCCRF
Les produits contenant du foie gras font l’objet de contrôles réguliers, aux stades de la production et de la distribution. Ces contrôles portent notamment sur la composition des blocs de foie gras et des préparations contenant du foie gras, tels les pâtés, mousses, galantines et autres spécialités au foie de canard ou d’oie.
Regardons du côté des enquêtes. 
Dans une enquête publiée en avril 2022, mais réalisée en 2019, la DGCCRF nous informe sur «Étiquetage et composition des blocs de foie gras et autres produits à base de foie gras de canard ou d’oie».

Faits marquants
- Malgré quelques progrès, un contrôle sur deux aboutit à la constatation d’une ou plusieurs anomalies.
- 46% des établissements contrôlés présentaient une anomalie. Les enquêteurs ont notamment constaté des manquements aux règles d’étiquetage et des tromperies à l’égard des consommateurs.
- La production nationale de foie n’a pas retrouvé son niveau antérieur aux différents épisodes d’influenza aviaire qu’a connus la France entre 2015 et 2017.
- Le taux de non-conformité s’élève à 28% pour les blocs de foie gras et à 75% pour les produits à base de foie gras.
- Le taux global d’établissements en anomalie est très supérieur à celui constaté en 2018 et en 2014. Certains professionnels maîtrisent mal les réglementations nationales ou communautaires applicables à leurs produits.

Pas mal pour la 'star des réveillons' !
La DGCCRF indique son forme de happy end, «L’enquête a permis de sensibiliser les professionnels aux exigences réglementaires et de les rappeler à leurs obligations d’autocontrôle en matière de loyauté.»

Si l’on jette un coup d’oeil sur une enquête de la DGCCRF de 2018, publiée en décembre 2019, «Qualité des produits de la filière des palmipèdes à foie gras», le taux d’anomalie était de 14,5%, on ne peut donc pas dire que la sensibilisation en 2019 ait fonctionné et depuis plus rien pas l’ombre d’une enquête sur la 'star des réveillons' ...

NB : La photo en haut à droite est issue du tweet de la DGCCRF.

vendredi 23 décembre 2022

Champagne : bilan des enquêtes conduites en 2020 et 2021».

«Colombé-la-Fosse : l’équivalent de 270 000 bouteilles de faux champagne saisies par la justice», source L’Est éclair du 21 décembre 2022.

L’équivalent de 270 000 bouteilles de champagne a été saisi par la justice dans une exploitation viticole de Colombé-la-Fosse. Plus de 30 000 autres ont été vendues frauduleusement sous l’étiquette champagne. L’affaire vient de sortir dans la presse nationale mais elle ne date pas d’hier.

Effectivement, elle ne date pas d’hier comme le signale cette information de la DGCCRF du 21 décembre 2022, «Champagne : les principaux enseignements des enquêtes conduites en 2020 et 2021».

Trois principaux types de fraudes ont été relevés lors des enquêtes de 2020 et 2021 sur l’étiquetage, aux pratiques œnologiques et aux vendanges.

AOP, Grand cru… : les fraudes en matière d’étiquetage du Champagne
En matière d’étiquetage, les enquêteurs de la DGCCRF contrôlent l’ensemble des mentions figurant sur les bouteilles, mais également les documents commerciaux, sites Internet, etc.

- Deux sociétés ont fait l’objet d’une lourde condamnation en 2021 en raison de la revendication de l’AOP «Champagne» sur des vins ne pouvant y prétendre. Le jugement, confirmé en appel puis en cassation, a donné lieu à la saisie de 158 000 flacons, plus de 800 hectolitres de vin en cuve (valeur : 2,1 millions d’euros) ainsi que les sommes créditées sur les comptes en banque des deux sociétés.

- 10 opérateurs ont par ailleurs fait l’objet de procès-verbaux et d’injonctions administratives en raison de l’utilisation indue des mentions «Premier cru» et «Grand cru», qui impliquent une qualité supérieure précisément définie, sur des lots de vins ne pouvant y prétendre.

- En outre, plusieurs non-conformités relatives à l’utilisation indue de la mention «domaine» ont été relevées. La mention valorisante «domaine» signifie en principe que les raisins sont récoltés sur les vignes du domaine et que la vinification y est réalisée. A titre d’exemple, un opérateur a fait l’objet d’un procès-verbal pour pratique commerciale trompeuse, car il se présentait comme un domaine familial mais achetait ses vins à une maison de négoce. Une transaction d’un montant de 60 000 euros a été réglée par la société incriminée.

- Plusieurs opérateurs ont également été sanctionnés pour avoir indument utilisé le logo «agriculture biologique» ou la mention «biologique» / «biodynamique». A titre d’exemple, une maison de Champagne commercialisait des vins avec la mention «biodynamie» alors que ses produits ne pouvaient prétendre à une telle revendication. Cette société se présentait également comme une «maison de Champagne bio» alors que la majorité des produits commercialisés par ses soins n’étaient pas issus de l’agriculture biologique. Ces constatations ont donné lieu à l’établissement d’un procès-verbal pour pratique commerciale trompeuse. Une transaction de 150 000 euros a été réglée par la société.

- D’autres non-conformités comme l’usage indu des mentions «haute valeur environnemental», ou «brut», ou «extra brut», qui portent sur la sucrosité, ont fait l’objet d’avertissements ou d’injonctions administratives.

Lire aussi les fraudes lors de la vinification du Champagne et dans le pressurage des raisins.

NB : La photo est issue de la DGCCRF.

samedi 29 octobre 2022

Colorants dans les confiseries dont les macarons : Encore beaucoup trop de non-conformités

N’hésitez pas à offrir des macarons lorsque vous aurez une visite des inspecteurs de la DGCCRF, car la dernière publication des enquêtes de la DGCCRF sur les colorants dans les confiseries s’intitule, «Tortillons, macarons : les colorants dans nos péchés mignons».

L’enquête, publiée le 28 octobre 2022, «révèle qu’encore trop de professionnels artisans connaissent mal la réglementation en matière d’usage des colorants et plus généralement des additifs.»

De 2018 à 2020, ses enquêteurs ont contrôlé plus de 780 établissements, effectué 580 analyses de produits et réalisé près de 960 contrôles concernant principalement les règles relatives aux additifs (50% des contrôles) et les règles d’étiquetage (13% des contrôles). Au total, 38% des établissements contrôlés ne respectaient pas la réglementation.  

Une enquête sur plusieurs années pour vérifier que la situation s’améliore bien
Lors de l’enquête réalisée en 2017, les laboratoires de la DGCCRF avaient notamment analysé 30 échantillons de macarons dont 45% étaient non conformes ou impropres à la consommation en raison d’un dépassement de la quantité de colorant autorisée ou de l’utilisation d’un colorant non autorisé pour les produits de boulangerie fine (notamment les E 104 et E 110...). L’utilisation des colorants était souvent mal maîtrisée dans les produits artisanaux et dans les confiseries spécifiquement vendues dans les foires et fêtes foraines (pralines, sucettes, tortillons, sucres d’orge, nougats, etc.) ainsi que dans les macarons.

En 2018, un quart des macarons et confiseries analysés contenaient encore des colorants en quantité excessive. Compte tenu du nombre important de non-conformités relevées, l’enquête a été prolongée en 2019 et 2020. Elle visait toutes sortes de douceurs, du macaron en passant par les meringues, les biscuits, les pâtisseries jusqu’aux confiseries dans lesquelles le sucre était l’ingrédient majoritaire (y compris les produits de chocolat).

Les macarons dans le rouge
En 2018, 45% des échantillons de macarons prélevés étaient non-conformes ou impropres à la consommation. En 2019 et 2020, ce taux s’élevait à 40%. Les analyses des macarons ont démontré l’emploi de colorants non autorisés ou l’utilisation de colorants autorisés mais avec des teneurs deux fois supérieures à la limite maximale autorisée. Dans certains cas, la teneur contenue dans un seul macaron pouvait parfois même atteindre la dose journalière admissible c’est-à-dire pouvant être consommée sans présenter de risque pour la santé, ce qui n’est pas admissible pour des produits souvent consommés en plusieurs unités.

Ce qu’il faut retenir
- La situation des macarons s’améliorent-elle ? Le taux de non-conformes est de 40% en 2019 et 2020.
- 580 prélèvements pour analyse en laboratoire ont été effectués sur des familles de produits variées. Les bonbons et confiseries ainsi que les macarons représentaient 70% des prélèvements.
- Au regard des enquêtes et des résultats d’analyses précédents, les enquêteurs ont affiné le ciblage des produits prélevés vers des produits qui présentaient des non conformités lors des contrôles passés. Les analyses sur ces produits ciblés ont révélé un taux de non-conformité de 67% en 2018 et 63% entre 2019 et 2020.

Dans les suites données aux contrôles sont très nombreuses, pêle-mêle, on trouve :
- 130 mesures de police administrative pour enjoindre aux professionnels de se remettre en conformité,
- 21 procès-verbaux ont été adressés aux professionnels,
- 5 arrêtés préfectoraux ont été pris pour suspendre la commercialisation et retirer de la vente des confiseries importées des États-Unis  reconnues impropres à la consommation.
- 100 alertes ont été notifiées pour chaque type de produits (macarons, confiseries etc.) et des procédures de retrait/rappel ont été mises en œuvre. Les non-conformités relatives aux macarons ont donné lieu à 49 procédures d’alertes entre 2018 et 2020.

Commentaire
En conclusion, la DGCCRF nous propose une happy end, car les professionnels ne recommeront plus,
- Les contrôles ont permis à certains professionnels de prendre conscience des règles applicables en matière d’additifs/colorants.
- Les suivis d’injonction ont montré que les professionnels se sont mis en conformité, tant au niveau de la fabrication, qu’au niveau de l’étiquetage.
- Compte tenu du taux d’anomalie constaté dans les établissements visités et de l’impact des contrôles sur le changement des pratiques, les contrôles sur l’utilisation de colorants dans le secteur des produits sucrés ont été maintenus en 2021 et 2022.

Nous verrons bien lors des prochains résultats des enquêtes ce qu’il en sera précisément, mais, au fait, 2021 et 2022, c’est aujourd’hui ...