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vendredi 6 octobre 2023

Miel français : En 2021, 40% des établissements contrôlés présentaient des anomalies. Là au moins, rien ne change !

Si on (re)lit l’article de juillet 2019 du blog, Les enquêtes de la DGCCRF, aujourd'hui le miel, on découvre que rien n’a vraiment changé puisqu’au cours d’une enquête de 2017, la DGCCRF rapportait que 43% des miels analysés en laboratoire sont «non conformes» et 2% «à surveiller».

Mise à jour du 10 octobre 2023

Vous avez trouvé du miel ? Belle vidéo éducative de COPA COGECA faisant campagne pour qu'il n'y ait plus de miel frelaté sur le marché européen d'ici 2030 !

Et pour être précis : sur 320 échantillons de miel importés dans l’UE, 46% étaient SUSPECTÉS d’adultération.

mardi 12 septembre 2023

Le conseil du jour : Pas de miel pour les enfants de moins d’un an

Parlons de sécurité des aliments.
Le miel ne doit jamais être donné aux enfants de moins de 1 an. Il peut contenir des spores dormantes de Clostridium botulinum, qui peuvent se développer dans le tube digestif moins mature d'un nourrisson et produire la toxine responsable du botulisme.

Le miel est sans danger pour les personnes plus âgées.

En effet, selon l’Anses, Pas de miel pour les enfants de moins d’un an

Risques de botulisme infantile liés à la consommation de miel chez les nourrissons.

Le botulisme infantile est une maladie rare, survenant chez les enfants de moins d’un an. Des formes résistantes (spores) de la bactérie (Clostridium botulinum), responsables de cette maladie, peuvent se trouver dans les poussières et certains sols. Transportées par les abeilles, les spores peuvent se retrouver ensuite dans le miel. Suite à l’augmentation du nombre de cas de botulisme infantile depuis 2004, l’Agence rappelle qu'il est absolument déconseillé de donner du miel, quelle que soit son origine, aux nourrissons de moins d'un an.

dimanche 28 mai 2023

Questions et réponses sélectionnées sur les grayanotoxines dans le miel, selon le BfR

Questions et réponses sélectionnées sur les grayanotoxines dans le miel, source BfR.
FAQ actualisées de l'Institut fédéral allemand d'évaluation des risques (BfR) du 3 mai 2023.

Les grayanotoxines sont des toxines végétales présentes dans certaines espèces de rhododendrons, entre autres. Les substances peuvent également être trouvées dans le miel si les abeilles ont traité le nectar de ces plantes. Ceci est principalement connu pour se produire dans la région turque de la mer Noire. En raison de cas occasionnels dans lesquels du miel contenant de la grayanotoxine a provoqué des symptômes d'empoisonnement, l'Institut fédéral allemand d'évaluation des risques (BfR) a répondu aux questions suivantes à ce sujet.

Ci-après une sélection des questions et réponses …
Que sont les grayanotoxines ?
Les grayanotoxines sont des toxines végétales présentes dans le pollen, les fleurs, les feuilles et le nectar de divers genres de la famille des Ericaceae . Des exemples de plantes productrices de grayanotoxines se trouvent dans diverses espèces de rhododendrons. Plus de 180 grayanotoxines différentes sont naturellement présentes. Les grayanotoxines ont des puissances toxiques différentes, la grayanotoxine I et la grayanotoxine III se voyant attribuer la puissance la plus élevée sur la base de données expérimentales.

Quels aliments peuvent contenir des grayanotoxines ?
Les grayanotoxines présentes dans le pollen et le nectar des plantes productrices de grayanotoxines peuvent être transférées au miel. En conséquence, le miel peut contenir des grayanotoxines s'il est obtenu dans des régions où les espèces de rhododendrons contenant des grayanotoxines sont répandues. Il s'agit notamment de Rhododendron. luteum et R. ponticum , que l'on trouve principalement sur la côte turque de la mer Noire mais aussi dans les régions montagneuses d'Espagne et du Portugal, ainsi que de R. ferrugineum , que l'on trouve dans la région alpine. Cependant, seules certaines des plus de 180 grayanotoxines naturelles différentes se trouvent réellement dans le miel. Le miel contenant des grayanotoxines est également appelé «miel pontique», «miel fou» ou «miel amer» en raison de son goût amer et piquant.

Quel peut être le niveau de grayanotoxines ?

Les analyses de miels de rhododendron d'Italie en 2017-2019 ont montré que 30% des échantillons contenaient des niveaux mesurables de grayanotoxines allant jusqu'à 0,10 milligramme par kilogramme (mg/kg). Entre 2012 et 2017, 127 miels de la région de la mer Noire ont été analysés pour les grayanotoxines en Turquie, et des niveaux de grayanotoxines allant jusqu'à 74 mg/kg ont été détectés dans 98 échantillons. Une analyse de 49 miels du commerce de détail allemand réalisée en 2015, n'a pas révélé de grayanotoxines. Les miels testés ici provenaient de divers pays de l'UE et hors UE.

A partir de quelle quantité le miel contenant des grayanotoxines peut-il provoquer des symptômes d'intoxication ?
La littérature scientifique montre qu'aucune quantité exacte ne peut être indiquée, à partir de laquelle le miel contenant de la grayanotoxine conduit à un empoisonnement. Les données à ce sujet dans la littérature se situent entre 5 et 180 grammes. La raison en est que les miels sont très différents dans leur composition et que la teneur en grayanotoxines varie également. Dans le pire des cas, même une cuillère à café de miel contenant des grayanotoxines pourrait entraîner des symptômes d'empoisonnement. Le BfR ne dispose actuellement que de quelques données analytiques sur les niveaux de grayanotoxines dans le miel de la région de la mer Noire qui sont causalement liés aux symptômes d'empoisonnement.

Comment les consommateurs peuvent-ils se protéger d'une intoxication par les grayanotoxines ?
Le BfR recommande que les miels de rhododendron, en particulier de la région de la mer Noire, ne soient pas consommés car ils peuvent contenir des niveaux dangereux de grayanotoxines. Cependant, l'ordonnance allemande sur le miel ne prévoit aucun étiquetage contraignant pour la région d'origine ou le type de miel, mais uniquement pour le pays d'origine, ou, dans le cas du miel mélangé, pour les pays d'origine. Pour le miel originaire de plusieurs pays, la mention «mélange de miels de pays de l’UE/pays non UE» ou «mélange de miel de pays de l’UE et de pays non UE» peut également être utilisée. Les données systématiques de la surveillance alimentaire officielle sur les miels en Allemagne contenant des grayanotoxines ne sont actuellement pas disponibles.

lundi 24 avril 2023

Etiquetage des pays d'origine sur les pots de miel, c’est pas pour demain !

«Miel: l'UE veut détailler les pays d'origine», source AGIR.

La Commission européenne veut rendre obligatoire le détail des pays d'origine sur les étiquettes des pots de miel, a-t-elle annoncé vendredi. Les agriculteure ont estimé que ce «premier pas» était très insuffisant.

Le texte de Bruxelles, soumis pour consultation aux Etats membres et aux eurodéputés avant son entrée en vigueur, n'exige pas de spécifier ce que représente chaque pays d'origine dans la composition d'un mélange de miels, comme le réclamaient les associations de consommateurs et organisations agricoles.

La proposition de l'exécutif européen vise à durcir les «normes de commercialisation» pour de nombreuses catégories agroalimentaires, dont le miel, afin «d'aider les consommateurs à faire des choix plus éclairés».

Pas d'ordre d'importance
Pour le miel, mais aussi les fruits à coque, fruits secs, bananes mûres ou encore fruits et légumes transformés (salades emballées...), le ou les pays d'origine devront être mentionnés. «Ce n'est pour le moment pas obligatoire (...) un simple étiquetage 'UE' et 'hors-UE' est possible, sans origines exactes», souligne une porte-parole de la Commission, Miriam Garcia Ferrer.

En revanche, l'ordre où apparaîtront ces pays est laissé «au choix du conditionneur» sans contrainte de les classer par ordre d'importance. Il n'y aura aucune obligation de détailler la composition de miels assemblés à partir d'origines diverses.

«Cela aurait représenté un fardeau important, il n'existe aucune méthode analytique permettant d'identifier les origines exactes et encore moins de vérifier les pourcentages précis», fait valoir la porte-parole.

Une moitié de cas suspects
Une enquête de la Commission, publiée le 23 mars, montrait que sur 320 échantillons de miels importés récemment contrôlés, environ 46% étaient fortement suspectés de déroger aux règles de l'UE, notamment via l'ajout de sirops de sucre destinés à faire chuter le coût de revient.

Les trois quarts (74%) des miels originaires de Chine étaient jugés suspects, comme la quasi-totalité des miels importés de Turquie et la totalité des miels venus du Royaume-Uni, où ils étaient assemblés à partir de diverses origines.

«Opacité totale»
«C'est un premier pas, mais il n'y a rien de vraiment neuf», a déploré vendredi auprès de l'AFP Etienne Bruneau, vice-président du groupe de travail miel de la fédération agricole Copa-Cogeca.

«Pour toute mesure de traçabilité qui tend à mieux définir d'où vient le miel, c'est l'opacité totale. Avec une liste de pays, on fait ce qu'on veut à la limite», par exemple en mélangeant du miel chinois avec des quantités limitées de miels européens, a-t-il fait valoir.

Si déterminer des pourcentages exacts s'avère compliqué, «un système de traçabilité relativement léger est possible (...) Les conditionneurs savent très bien ce qu'ils mettent dans leurs miels», s'est-il agacé. Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS).

Commentaire
Pour la Commission européenne, ce qui compte, c'est le business as usual ...

vendredi 24 mars 2023

Quand la Commission européenne découvre que la fraude dans le miel existe ...

«Fraude alimentaire : dans quelle mesure votre miel est-il authentique ?, source services de la Commission européenne.

Des méthodes de test très sensibles permettent de tester l'authenticité du miel et aident à identifier les échantillons de miel suspects. Les autorités répressives compétentes peuvent suivre et détecter la falsification frauduleuse du miel avec du sirop de sucre ajouté.

Les résultats d'une action coordonnée à l'échelle de l'UE «From the Hives» ou «A partir des ruches» sur le miel contaminé par des sucres sont publiés. Seize États membres de l'UE plus la Suisse et la Norvège ont lancé une campagne de tests. Au total, 320 envois de miel - importés de 20 pays - ont été échantillonnés au hasard entre novembre 2021 et février 2022.

Des échantillons de ces envois ont ensuite été envoyés au JRC pour analyse, qui a identifié que 147 échantillons (46%) étaient suspects d'être falsifiés, ce qui signifie non conformes à la disposition générale de la directive européenne sur le miel. Il exige que «… le miel ne doit contenir aucun ingrédient alimentaire, y compris des additifs alimentaires, et aucun autre ajout ne doit être fait autre que le miel».

Cependant, les méthodes d'analyse actuelles ne sont pas encore assez développées au niveau international et un simple test ne suffit pas pour détecter l'adultération. Un suivi adéquat des soupçons est nécessaire.

Par conséquent, l'action coordonnée comprenait également une collecte d'informations sur la traçabilité, puis des enquêtes sur le lieu d'importation, de transformation, de mélange et d'emballage.

Commentaire
Cette action a le mérite de pointer du doigt un problème hélas bien connu.
En France, la DGCCRF avait rapporté dans une enquête publiée le 11 juillet 2019 un taux d’anomalie (établissements) de 32% et un taux de non-conformité (prélèvements) de 43%. Rien de bien neuf, la Commission européenne découvre ce que l'on savait déjà, au fait cela a couté combien cette affaire ?

dimanche 30 octobre 2022

De la bonne récolte de miel en 2022 en France mais aussi en Suisse

La situation de la production de miel pour 2022 en France apparaît pour le moins peu claire entre deux associations d’apiculteurs, jugez plutôt …

Pour l’Unaf, Union nationale de l’apiculture française, «la récolte de miel 2022 : entre 12 et 14 000 tonnes. une année très compliquée pour l’apiculture française...»

Pour InerApi, l’interprofession des produits de la ruche, l’estimation de la production de miel en 2022 est de 30 572 tonnes. La production de miel en 2021 était estimée à 19 802 tonnes, on observe donc une hausse de 54,4% de la production de miel en 2022 par rapport à 2021.

Pas facile s’y retrouver entre ces données très opposées, alors qu’en Suisse, point de bazar entre asso, il est rapporté «Une récolte de miel presque normale en 2022».

La récolte de printemps a livré des quantités supérieures à la moyenne dans toute la Suisse avec 12,4 kilos par colonie, a indiqué jeudi la faîtière apisuisse. La moyenne des 13 dernières années se situait à 7,7 kilos. Ce bon rendement a été rendu possible grâce à une météo ensoleillée et de faibles retours de gel.
La récolte moyenne de miel d'été a atteint 11,5 kilos par colonie pour l’ensemble du pays, légèrement moins que la moyenne pluriannuelle (12,8 kilos). Sur l'année, les apiculteurs ont obtenu un total de 23,9 kilos par colonie, soit 17% de plus que d'habitude.
Ces résultats ressortent de l'enquête annuelle de BienenSchweiz auprès de 1250 apiculteurs avec près de 1500 ruchers.

Seul point de convergence 2022 a été meilleur que 2021 ! Ce qui demeurre étonnant dans notre pays est ce besoin constant de données dites contradictoires qui n'apportent rien au débat sur l'apiculture, comme d'ailleurs sur d'autres sujets ...

La conclusion revient à ce tweet de Gil Rivière-Wekstein,

lundi 8 août 2022

Grand jeu mystère de l'été de RappelConso. Du miel rappelé pour cause de présence de 'germe', mais quel germe ?

Rappel
Conso
, qui n’en est plus à une curiosité près, vient d’informer les consommateurs du rappel de miel le  août 2022, Miel de baies roses de marque Le Paille en Queue :
- Motif du rappel : Présence de germe
- Risques encourus : Autres contaminants biologiques.
- Description complémentaire du risque : Présence de germe
- Conduite à tenir : Ne plus consommer.

Le blog, bien entendu, se pose des questions dont celle-ci, quel pourrait être ce germe mystère, envoyez vos réponses à RappelConso, mais la réponse en retour n’est pas garantie.

Le blog donne sa langue aux chats car selon ce document, Guide des bonnes pratiques apicoles,

1/ Les dangers microbiologiques : le botulisme infantile
Le miel présente la caractéristique d’empêcher la multiplication de la quasi-totalité des micro-organismes grâce à sa composition particulière et ses propriétés physico-chimiques (forte teneur en sucre, faible teneur en eau libre, pH acide…). Les bactéries responsables du botulisme infantile sont les seuls dangers microbiologiques pertinents liés au miel. Des formes résistantes de la bactérie Clostridium botulinum (les spores), responsables de cette maladie, peuvent se trouver dans les poussières et certains sols.Ces spores peuvent se retrouver ensuite dans le miel.

D’après l’Anses, avis du 13 juillet 2010), le botulisme infantile peut survenir après ingestion de spores de Clostridium botulinum chez des nourrissons de moins de 12 mois, leur flore intestinale étant immature. Le miel est le seul facteur de risque alimentaire de botulisme infantile documenté à ce jour. Parmi les quelques cas de botulisme infantile en France chez des nourrissons de moins de 12 mois entre 2004 et 2012, la consommation de miel a été suspectée pour quatre cas.

Les spores de C. botulinum ne peuvent pas être détruites dans le miel, celui-ci ne pouvant pas subir de traitement thermique de stérilisation. En conséquence, l’Anses estime que «le seul moyen préventif efficace est donc l’information des parents et du corps pédiatrique» et recommande un étiquetage préventif des pots de miel concernant la consommation du miel pour les nourrissons de moins de 12 mois.

Quelques bonnes pratiques de l’apiculteur permettront de limiter la contamination du miel par les spores.

Malheureusement, les préconisations de l’Anses n’ont pas été reprises par la DGCCRF dans son document sur l’étiquetage du miel du 2 août 2022.

Alors qui peut bien être ce germe ...

Aux lecteurs du blog
La revue PROCESS Alimentaire censure pour une triste question d’argent les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors que la revue a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire a fermé le blog et refuse tout assouplissement. Derrière cette revue, il faut que vous le sachiez, il y a une direction aux éditions du Boisbaudry, pleine de mépris, et un rédacteur en chef complice !

mardi 21 juin 2022

Les abeilles mellifères d'hiver montrent une résistance à un insecticide courant, selon une étude

«Les abeilles mellifères d'hiver montrent une résistance à un insecticide courant», source ARS USDA.

Les abeilles mellifères d'hiver, par rapport aux abeilles d'été nouvellement émergées, ont une meilleure capacité à résister aux effets dangereux d'un insecticide largement utilisé dans la lutte antinuisibles, selon une étude récente publiée dans Apidologie.

Des chercheurs de l’Agricultural Research Service (ARS) de l’USDA du Bee Research Laboratory à Beltsville, Maryland, ont découvert que la consommation par les abeilles mellifères d'hiver d'un sirop presque mortel contenant de l'imidaclopride n'affectait pas leur survie pendant l'étude.

L'imidaclopride (pesticide de la famille des néonicotinoïdes) est un insecticide conçu pour imiter la nicotine et est toxique pour les insectes. Les abeilles mellifères sont susceptibles de rencontrer de l'imidaclopride en butinant dans le champ ou à travers des produits de la ruche contaminés.

«Bien que la toxicité de l'imidaclopride pour les abeilles mellifères soit une préoccupation importante pour les apiculteurs, nos résultats sont une bonne nouvelle», ont dit Miguel Corona et Mohamed Alburaki, chercheurs à l’ARS Bee Research Laboratory. «Nos recherches montrent que les abeilles mellifères d'hiver ont des mécanismes physiologiques non reconnus pour contrer les effets des insecticides.»

L'étude a évalué les différences dans les comportements alimentaires des abeilles mellifères d'été et d'hiver dans un essai contrôlé en laboratoire. Les chercheurs ont fourni des doses sublétales de sirop contenant de l'imidaclopride aux abeilles selon les besoins. Les abeilles d'hiver ont montré une préférence pour la consommation de sirop à base d'imidaclopride par rapport au sirop de sucre non traité, tandis que les abeilles d'été ont fait le choix sûr et ont évité de consommer le sirop à chaque fois.

Selon Corona, il est important d'étudier les différences entre les régimes alimentaires d'été et d'hiver des abeilles mellifères. Les colonies d'abeilles mellifères survivent aux différences saisonnières extrêmes de température et de fourrage en produisant deux phénotypes saisonniers d'ouvrières: les abeilles d'été et d'hiver. Ces phénotypes saisonniers diffèrent considérablement dans leurs caractéristiques psychologiques ainsi que dans leur sensibilité aux maladies et leur capacité à manipuler des substances toxiques.

«Les abeilles d'hiver et d'été subissent des changements physiologiques pour faire face aux changements saisonniers drastiques de température et à la disponibilité des ressources nutritionnelles», ont dit Corona et Alburaki. «Nos résultats suggèrent que les abeilles d'hiver à longue durée de vie sont particulièrement bien adaptées pour tolérer des niveaux plus élevés de facteurs de stress chimiques.»

Corona a déclaré que bien que les résultats de l'étude montrent que les abeilles d'hiver pourraient tolérer une plus grande intoxication par l'imidaclopride, elles sont toujours sensibles à des concentrations plus élevées de cet insecticide sur le terrain.

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire s’est comportée, continue de se comporter en censeur et refuse tout assouplissement pour la modique somme de 500 euros. N’ayant pas les moyens d’aller devant la justice, je leur fait ici de la publicité gratuite. Derrière cette revue, il y a une direction dégueulasse et un rédacteur en chef complice !

mardi 14 juin 2022

Beaucoup plus de miel cette année. Quand les abeilles ont de quoi se nourrir, fini les mortalités et il n’y a plus de problème avec les pesticides

Le blog vous avait annoncé qu’il y avait «Beaucoup plus de miel cette année malgré la présence des néonicotinoides sensés tuer les abeilles. Ben, ça alors !»

Cette fois-ci les pesticides n’y sont pour rien, il y a du miel parce que les abeilles ont à manger ..

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire s’est comportée et continue de se comporter en censeur et refuse tout assouplissement pour la modique somme de 500 euros. N’ayant pas les moyens d’aller devant la justice, je leur fait ici de la publicité gratuite. Derrière cette revue, il y a des aimables censeurs, les journalistes complices de la direction !

vendredi 10 juin 2022

Beaucoup plus de miel cette année malgré la présence des néonicotinoides sensés tuer les abeilles. Ben, ça alors !

Aux lecteurs du blog
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vendredi 28 janvier 2022

Miel de Chine et gènes de résistance aux antibiotiques

Lu dans Seismo info du 27 janvier 2022 à propos du miel.
Une étude s’est penchée sur la présence de gènes de résistance aux antibiotiques dans le miel d'abeille produit en Chine. Les résultats suggèrent que le miel d'abeille pourrait être une source importante de gènes de résistance aux antibiotiques, ce qui pourrait constituer une menace pour la santé publique.

Référence. Foodborne Pathogens and Disease, A Preliminary Study of Antibiotic Resistance Genesin Domestic Honey Produced in China.

Résumé
Les gènes de résistance aux antibiotiques (GRAs) sont des contaminants émergents qui présentent un risque pour la santé humaine dans le monde entier. Peu d'informations sont disponibles sur les GRAs dans le miel d'abeille. Cette étude dresse le profil des GRAs dans des échantillons de miel d'abeille produits en Chine, le plus grand producteur au monde.

Sur 317 GRAs connus codant pour la résistance à 8 classes d'antibiotiques, 212 ont été trouvés dans des échantillons de miel collectés par une PCR quantitative en temps réel. Les fréquences d'occurrence des gènes assurant la résistance aux FCA (fluoroquinolone, quinolone, florfénicol, chloramphénicol et amphénicol) et aux aminoglycosides étaient respectivement de 21,0% et 18,5%) et pour les aminoglycosides étaient respectivement de 21,0% et 18,5%. Les fréquences des gènes codant pour les pompes d'efflux étaient de 42,5% et celles des gènes de la destructase de 36,6%, indiquant que ces deux mécanismes étaient prédominants pour la résistance. Neuf gènes de résistance aux quinolones à médiation plasmidique ont été détectés. Sur les neuf gènes de transposase connus pour être impliqués dans la résistance aux antibiotiques, huit ont été trouvés dans les échantillons examinés, tnpA-4, tnpA-5 et tnpA-6 étant plus abondants. L'abondance des gènes de la transposase était associée aux gènes conférant la résistance aux tétracyclines (r=0,648, p<0,01), macrolide–lincosamide–streptogramine B (r=0,642, p<0,01), FCA (r=0,517, p<0,01), et les aminoglycosides (r=0,401, 0,01<p<0,05). Il s'agit de la première étude sur l'abondance et la diversité des GRAs dans les produits du miel d’abeilles chinoises. Ces résultats suggèrent que le miel d'abeille peut être une source importante de GRAs pouvant constituer une menace pour la santé publique. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour collecter davantage d'échantillons dans diverses régions géographiques en Chine afin de porter un jugement plus complet sur les GRAs dans le miel d'abeille.

Conclusion
Cette étude a révélé la diversité et l'abondance des GRAs dans le miel chinois. Les gènes conférant une résistance aux FCA et aux aminoglycosides étaient les types de GRAs les plus dominants. Par conséquent, il est recommandé de détecter les GRAs dans davantage d'échantillons de miel afin de procéder à une évaluation complète des impacts des GRAs sur la sécurité sanitaire du miel.

Aux lecteurs du blog
Comme le montre cette notice de la BNF, le blog Albert Amgar a été indexé sur le site de la revue PROCESS Alimentaire. 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue sont aujourd’hui inacessibles. Disons le franchement, la revue ne veut payer 500 euros pour remettre le site à flots, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles.

lundi 9 août 2021

Viande de cheval et miels au menu de l’action de l’AFSCA de Belgique contre la fraude alimentaire

Dans un précédent article du 21 juillet 2021, le blog vous avait parlé de «Nom de code OPSON X: Des aliments et boissons illicites d'une valeur de 53 millions d'euros saisis dans le cadre d'une opération mondiale, soit prlus de 15 000 tonnes de produits illégaux».

Voici désormais que «230 passeports de chevaux passés au crible par l’AFSCA dans le cadre de l’opération européenne OPSON X», selon un communiqué du 9 août 2021.

Il est indiqué que «La Belgique se place à la tête de la lutte contre la vente de viande chevaline produite illégalement.»

La 10e édition de l’opération OPSON visait cette année le trafic de boissons alcoolisées, la contrefaçon de miels et les fraudes au niveau de la viande de cheval.

La Belgique, via l’AFSCA, a spécifiquement apporté son expertise dans la lutte contre les fraudes dans la filière des chevaux introduits illégalement dans la chaîne alimentaire : 21 opérations de contrôles ont été menées en Belgique, dont cinq dans des abattoirs.

Du miel a également fait l’objet de contrôles par l’AFSCA à l’occasion de cette opération européenne.

Entre les mois de décembre 2020 et juin 2021, les services de lutte contre la fraude alimentaire de 52 pays, EUROPOL et INTERPOL, ont unis leurs expertises dans le cadre de l’opération OPSON X, dont l’objectif est de lutter contre la mise sur le marché de denrées alimentaires et de boissons contrefaites et non conformes et, bien entendu, de démanteler les groupes criminels organisés qui en seraient à l’origine.

Comme chaque année, l’AFSCA a participé à cette action d’envergure, via son Unité Nationale d’Enquête (UNE), spécialisée dans la lutte contre la fraude. La Belgique faisait partie d'un projet spécifique lancé par Europol pour soutenir les autorités nationales dans la lutte contre la vente de viande chevaline produite illégalement.

Etant donné son expertise avancée dans le domaine, l’AFSCA a été chargée responsable du volet «viande chevaline» dans le cadre de cette action européenne. Ce projet était mené par la Belgique, les Pays-Bas et l’Irlande, et soutenu par la DG Santé de la Commission européenne.

Fraudes dans la filière de la viande chevaline : plusieurs associations criminelles démantelées en Europe

Les opérations de contrôle de l’ensemble des pays ont permis d’identifier plusieurs associations criminelles et des dossiers judiciaires ont été ouverts dans plusieurs pays européens. Les inspections des chevaux d'abattage dans plusieurs pays ont montré qu'environ 20 % des passeports étrangers utilisés pour ces chevaux présentaient des signes de falsification. Une falsification de passeport ne signifie pas obligatoirement un risque pour le consommateur; il peut s’agir plus simplement d’une non-conformité. Lorsqu’un danger est identifié, les animaux vivants et des carcasses de chevaux concernés sont saisis, ce qui a été le cas dans quelques abattoirs européens.

Résultats pour la Belgique

Les enquêtes menées sur divers miels vendus en Belgique ont donné les résultats suivants:
  • 100% de conformité au niveau de la traçabilité des miels contrôlés
  • 1 échantillon analysé a mis en évidence la présence de sucres ou de sirops ajoutés.
  • 1 échantillon analysé a mis une évidence la présence de pollen atypique pour la région de production.
Ces 2 produits ont été écartés de la vente.

Globalement, les enquêtes menées en Belgique au niveau de la filière équine ont abouti aux résultats suivants :
  • 21 opérations de contrôle ciblé, dont cinq dans des abattoirs
  • 230 passeports de chevaux passés au crible
  • 35 passeports falsifiés ont été mis au jour, dont 7 qui concernent de fausses identités
  • 11 saisies sanitaires ont été effectuées

Suite à ces contrôles, 6 dossiers d’enquête approfondie ont été ouverts par l’AFSCA et 11 saisies sanitaires effectuées. Un camion utilisé illégalement par un trafiquant d’équidé a été saisi.

Résidus de médicaments : défaut de traçabilité

Lors de cette opération, l’AFSCA a réalisé des prélèvements sur les équidés éligibles à l’abattage, en vue de recherche de résidus de médications. Cette opération a mis en évidence un défaut de traçabilité des médicaments dans les cas analysés.

Dans le cadre de cette enquête, plus de 50 % des équidés emmenés à l’abattoir n’étaient pas accompagnés des informations relatives aux traitements médicamenteux qu’ils avaient reçu avant abattage. Les analyses ont mis en évidence des traces de molécules autorisées mais ne peuvant être administrées aux chevaux que sous certaines conditions comme par exemple le diclofenac ou le Thiabendazol et ce, chez plus de 15% des équidés abattus. Aucune viande non conforme n'a intégré la chaîne alimentaire.

Ces résultats concernent des équidés de toutes nationalités.

Des contrôles systématiques également effectués en Belgique en dehors des actions spéciales

Au-delà de cette opération d’envergure, l’AFSCA réalise une surveillance quotidienne, notamment sur la viande équine. Comme chaque animal ongulé qui va entrer dans la chaine alimentaire, tous les chevaux doivent être soumis à une expertise avant et après l’abattage. En 2020, 3.811 carcasses d’équidés ont été expertisées au niveau des abattoirs belges. 59 carcasses (1,55%) ont été saisies et exclues de la chaîne alimentaire.

samedi 24 juillet 2021

Les alcaloïdes pyrrolizidiniques, selon l'OSAV de Suisse

Les alcaloïdes pyrrolizidiniques (AP) sont des composants naturels des végétaux. La présence dans les aliments de certains d’entre eux, les AP 1,2 insaturés, n’est pas souhaitable. En effet, ces derniers sont susceptibles de causer des lésions hépatiques et sont soupçonnés d’être cancérogènes. 

Présence

Les AP constituent un vaste groupe de substances naturelles présentes dans de nombreuses espèces végétales. On suppose qu’ils servent aux plantes à se protéger contre les ravageurs. L’homme en ingère, principalement par le biais du miel, des épices, des fines herbes, du thé, des infusions et des compléments alimentaires. En cause, bien souvent, des aliments à base de plantes exemptes d’AP, mais contaminés par des plantes sauvages contenant des
AP à la faveur de la récolte ou du processus de fabrication.

Des études de l’OSAV montrent que la quasi-totalité des AP contenus dans les feuilles de thé ou les préparations d’infusion se retrouvent dans la boisson infusée. Comparativement, le thé glacé semble être une source d’absorption moins importante (Étude).

Risques sanitaires

La présence d’AP 1,2 insaturés dans les denrées alimentaires n’est pas souhaitable en raison des risques potentiels qu’ils présentent pour la santé. Ces substances peuvent endommager le foie (lésions veino-occlusives) et causer de graves intoxications. En Suisse, et plus largement en Europe, le risque d’intoxication aiguë chez l’homme est quasiment nul au vu des niveaux d’AP actuellement relevés dans les denrées alimentaires. En revanche, l’Asie par exemple a recensé au cours des dernières décennies des cas causés par des céréales contaminées par des plantes contenant des AP. En Suisse, des intoxications mortelles surviennent occasionnellement chez le jeune bétail.

L’évaluation des risques liés aux AP 1,2 insaturés ne s’intéresse pas tant aux cas d’intoxication impliquant des doses élevées d’AP qu’aux propriétés cancérogènes de ces substances. Il ressort d’études menées sur des animaux de laboratoire que certains AP 1,2 insaturés ont entraîné le développement de cancers et des mutations génétiques.

D’où la nécessité pour l’Homme d’éviter au maximum d’en ingérer et de réduire autant que possible la teneur en AP des aliments.

L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a conclu qu’un risque sanitaire ne pouvait être exclu, en particulier pour les personnes qui consomment fréquemment et en grande quantité du thé et des infusions.

Mesures visant à réduire la teneur en AP des denrées alimentaires

D’après plusieurs études, les niveaux d’AP 1,2 insaturés ont significativement baissé au cours des dernières années dans la plupart des groupes d’aliments (infusions et thés notamment). Pour autant, certaines fines herbes / épices continuent d’afficher des teneurs parfois très élevées. En pareil cas, un signalement est effectué auprès du système européen d’alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF), et le produit est retiré du marché en Suisse.

Au sein de l’UE, des teneurs maximales en AP dans plusieurs fines herbes, épices, thés et compléments alimentaires ont été fixées et entreront en vigueur le 1er juillet 2022 (règlement (UE) 2020/2040). Elles seront reprises dans le cadre d’une révision prochaine de l’ordonnance sur les contaminants, qui fixera les mesures à engager en cas de dépassement des teneurs maximales.

lundi 21 juin 2021

Infusions, thés, chocolats, céréales, miels et allégations de santé: taux d'anomalie de 44%

On rattrape le temps perdu car voici les résultats d’une nouvelle enquête de la DGCCRF publiée le 21 juin 2021, «Infusions, thés, chocolats, céréales, miels : encore beaucoup d’allégations de santé non conformes sur les denrées alimentaires, surtout sur internet»

Tout semble dit dans le titre …

En 2019, sur plus de 300 établissements contrôlés, le taux d’anomalie relevé s’élève à 44%. Les écarts sont toutefois significatifs entre les établissements physiques (commerces, sites de production…), qui affichent un taux d’anomalie de 38%, et les établissements vendant leurs produits sur internet, dont le taux d’anomalie est bien plus élevé (69%).

La DGCCRF face à ce constat se veut conciliante,

Une enquête conduite en 2016 et visant l’ensemble des denrées avait montré un taux d’anomalie de 21%3 . L’enquête menée en 2019 a ciblé les produits les plus susceptibles de porter des allégations de santé : infusions, thés, chocolats, céréales pour petit-déjeuner, produits de la ruche… Ce ciblage explique la mise en évidence d’un taux d’anomalie plus élevé que pour l’enquête précédente.

Les manquements dans les allégations nutritionnelles et de santé sont les suivants :

  • Présence d’allégations thérapeutiques (par exemple : «pour lutter contre l’anémie» ; «s’utilise lors d’un rhume» ; «utilisé dans le traitement de certaines dermatoses comme l’acné, l’eczéma, le psoriasis».) ;
  • Présence d’allégations de santé non autorisées, non inscrites sur les listes positives des allégations autorisées (par exemple : «La noix de coco facilite la digestion» ; «La biotine contribue au maintien d’ongles normaux») ;
  • Libellé des allégations non respecté, ce qui a pour effet de changer le sens de l’allégation autorisée (par exemple «la vitamine C augmente les défenses immunitaires» au lieu de l’allégation autorisée «La vitamine C contribue au fonctionnement normal du système immunitaire») ;
  • Allégation dite «générale» non accompagnée d’une allégation autorisée (par exemple les termes «Superfruit» et «Détox») ;
  • Allégations nutritionnelles non conformes à la composition du produit (par exemple, teneur en vitamine dans le produit trop faible pour utiliser l’allégation « source de vitamine»).

dimanche 21 février 2021

Un champignon parasite, Nosema ceranae, détourne le fer chez les abeilles

De nouvelles études montrent que Nosema ceranae, un ravageur intracellulaire majeur des abeilles mellifères, détourne le fer du pollinisateur, un détournant vers les propres besoins du parasite.
Les pesticides sont souvent montré du doigt dans la mortalité des abeilles, mais voici qu'une nouvelle étude suggère une autre cause, «Un champignon parasite détourne le fer chez les abeilles», source ARS USDA.

Un entomologiste de l'Agricultural Research Service a découvert que le parasite Nosema ceranae qui cause des problèmes majeurs et la mort chez les abeilles mellifères fonctionne en détournant le fer de son hôte pour lui-même.

Le fer est un micronutriment aussi essentiel pour les abeilles mellifères que pour les humains. Les abeilles mellifères en obtiennent généralement suffisamment pour répondre à leurs besoins grâce à leur alimentation en pollen de fleurs. Ils utilisent le fer dans leur système immunitaire et pour la reproduction et le développement. Tout comme Nosema ceranae.

«Dans un certain nombre d'espèces de mammifères, il existe un bras de fer entre l'hôte et l'agent pathogène qui fait partie du champ de bataille central qui détermine l'issue d'une infection. Mais cela n'a pas encore été exploré chez les abeilles mellifères et pas avec Nosema», a expliqué l'entomologiste Yan Ping «Judy» Chen. Elle travaille au Laboratoire de recherche de l'ARS sur les abeilles à Beltsville, Maryland.

Lorsque Chen a suivi le fer chez les abeilles infectées par N. ceranae, elle a découvert que le fer faisait également partie de la lutte physiologique de l'abeille domestique contre le parasite, comme c'est le cas dans le système des mammifères.

Si les abeilles mellifères perdent la bataille de l'infection par N. ceranae, le parasite intestinal commence à détourner le fer contenu dans le pollen des fleurs que l'abeille a mangé avant que l'abeille ne puisse l'absorber, détournant le fer vers sa propre reproduction de spores.

Comment N. ceranae fait-il cela implique une protéine appelée transferrine qui, chez les abeilles mellifères, est responsable de la liaison et du transport du fer du pollen hors de l'intestin et dans toute l'abeille. N. ceranae utilise la transferrine de l'abeille mellifère pour détourner le fer vers son propre usage, ce qui amène l'abeille mellifère à produire de plus en plus de transferrine alors que le système de l'abeille est de plus en plus affamé de fer.

De nouvelles études montrent que Nosema ceranae, un ravageur intracellulaire majeur des abeilles mellifères, détourne le fer du pollinisateur, le détournant vers les propres besoins du parasite.

«Cela se traduit seulement par une plus grande carence en fer pour l'abeille domestique, car l'augmentation du niveau de transferrine donne simplement à N. ceranae l'opportunité de récupérer encore plus de fer de l'abeille hôte pour sa propre prolifération et sa survie», a dit Chen.

Elle a en outre constaté que la réduction de la production de transferrine s'accompagnait d'une réduction de la perte de fer et d'une amélioration de la fonction immunitaire et d'une amélioration de la survie des abeilles infectées par N. ceranae.

Puisqu'il n'y a pas de traitement vraiment efficace pour N. ceranae, cette étude suggère une possibilité bienvenue pour un nouveau traitement qui pourrait être basé sur la régulation du fer ou la synthèse de la transferrine, a ajouté Chen. Cela intéressera les apiculteurs, les chercheurs et les décideurs du monde entier.

N. ceranea est l'un des principaux problèmes parasitaires causant aujourd'hui des pertes de colonies d'apiculteurs. C'est une microsporidie, membre d'un groupe de parasites unicellulaires étroitement liés aux champignons. À l'origine, N. ceranae n'était un parasite que des abeilles mellifères d'Asie (Apis cerana). Mais à la fin des années 1990, il a été transféré de ces espèces vers les abeilles mellifères européennes (Apis mellifera) que nous avons dans ce pays.

L'étude a été publiée dans Plos Pathogen.

NB : On pourra aussi lire cet article de Gil Rivière-Wekstein du blog agriculture et environnement de janvier 2008, Selon les syndicats apicoles français, le protozoaire Nosema ceranae n’est pas dangereux !

Au cours d’un colloque organisé par l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf) à Castres, durant l’automne 2007, le vétérinaire Marc-Edouard Colin a développé une thèse plutôt suprenante : il a affirmé que la présence de Nosema ceranae était généralisée en France (89 % des colonies suivies) – et ce depuis très longtemps –, et que les ruches atteintes par ce protozoaire étaient cependant parfaitement saines !