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jeudi 30 novembre 2023

Avec le déclin de l’élevage, la souveraineté alimentaire s’essouffle ...

Les importations gagnent du terrain à mesure que les filières animales françaises perdent leurs capacités de production.  
Le trou se creuse chaque année un peu plus. En 2020, la France métropolitaine comptait 389 000 exploitations agricoles. C’est 100 000 de moins que lors du précédent recensement de 2010, dont 63 500 élevages. «Le recul de l’élevage n’est pas nouveau en France, mais l’on vit une accélération ces dernières années. Le phénomène touche la quasi-totalité des filières», s’inquiète Sébastien Windsor, président de Chambre d’agriculture France, lors de la restitution de l’étude «Regards d’avenir sur l’élevage enFrance».  

mercredi 26 avril 2023

La souveraineté alimentaire en chiffres

Un récent tableau* résume parfaitement la situation du pays par rapport à l’objectif de souveraineté alimentaire. Source article d’Olivier Masbou dans son blog-notes du 25 avril 2023.

10 années et 30 produits sont passés au crible.

La plupart de nos productions agricoles ont connu une évolution négative du taux d’auto-approvisionnement au cours de ces 10 dernières années (2019-2021/2009-2011).

C’est le cas du maïs (recul du taux d’approvisionnement de 34%), des crèmes (-14%), du fromage (-16%), du beurre (-7%), du poulet (-24%), du colza (-21%), des pois (-28%), des fruits tempérés (-14%), et des légumes frais (-3%).

L’évolution est stable pour la viande porcine (0%), légèrement positive pour la viande bovine (+ 1%), le blé tendre (+ 4%), le tournesol (+ 4%).

A noter la jolie performance de la filière ovine qui avec une évolution positive (+9%), retrouve un taux d’auto-approvisionnement positif (+53%).

Enfin, certaines productions connaissent une hausse spectaculaire de ce taux d’auto-approvisionnement : orges (+47%), poudre de lait écrémé (+97%). soja (+33%).

*source étude de FranceAgriMer, «Souveraineté alimentaire : un éclairage par les indicateurs de bilan». Les vins et boissons alcoolisées ne sont pas présentées dans ce document.

mercredi 19 avril 2023

Et elle est où la souverainété alimentaire de la France ? Hausse des importations en février 2023 depuis les pays européens !

L’érosion de l’excédent commercial agroalimentaire provient principalement de la baisse des échanges avec les pays de l’Union européenne. Le solde se replie de 231 millions en glissement annuel et affiche un déficit de 132 millions d’euros en février 2023. «La croissance des importations (+532 millions, soit +15%) est nettement supérieure à celle des exportations (+301 millions, soit +8%)», détaille Agreste.

La hausse des importations est portée pour plus de 95% par les produits transformés, notamment les viandes et produits issus de l’abattage (+141 millions d’euros). Les achats de préparations à base de fruits et légumes et de produits laitiers (fromages) augmentent aussi, respectivement de 72 et 68 millions sur un an.

Les achats d’autres produits alimentaires (chocolats, confiseries) dans les pays de l’Union européenne progressent de 58 millions d’euros entre février 2022 et février 2023. source La France Agricole.

vendredi 14 avril 2023

Importations de viande de porcs : danger pour le porc français !

Gil Rivière-Wekstein d'agriculture & environnement a rapporté dans un tweet un communiqué de la fédération nationale porcine sur la souveraineté alimentaire, «Quand nos filières ne sont plus compétitives, ce sont mécaniquement les importations qui augmentent. La souveraineté alimentaire n'est-elle bonne que pour les grandes déclarations médiatiques ?»

lundi 27 février 2023

Il faut alimenter la souveraineté alimentaire

«Il faut alimenter la souveraineté alimentaire», source blog-notes d’Olivier Masbou du 27 février 2023.

Alors que le salon de l’agriculture vient de s’ouvrir, le monde paysan s’interroge sur l’ambition d’Emmanuel Macron, de son Gouvernement et de sa majorité, pour l’agriculture française.

Depuis le mois de mai dernier, le ministère de l’Agriculture est également celui de la Souveraineté alimentaire, à la grande satisfaction des organisations professionnelles, la FNSEA en premier lieu. Mais il y a loin des paroles aux actes. Et depuis ces mêmes dix derniers mois, il y a peu de signes positifs en provenance du pouvoir. Nous sommes même plutôt dans la «désagricultarisation» comme on a parlé de désindustrialisation. Le plaidoyer le plus sévère contre l’absence de politique agricole vient du cœur même de la macronie. Dans une interview accordée au Point, l’ex-député LREM (et anciennement éleveur et président de coop, désormais reconverti dans des activités de conseils) Jean-Baptiste Moreau se livre à un réquisitoire sans faiblesse contre la politique qu’il a soutenu pendant le premier quinquennat (Le Point.fr, 25 février, Notre agriculture est en danger de mort).

Extraits : «Si on ne trouve pas des solutions pour être attractifs, la production française va continuer à s’écrouler (.) Le mot de souveraineté n’a plus aucun sens aujourd’hui, puisque nous sommes dépendants pour la plupart des productions, et ça s’effondre partout ! On importe la moitié de nos fruits et légumes, la moitié de notre volaille (contre seulement 13% en 2000 !), même les productions des grandes cultures dégringolent. La betterave à sucre a fait la une de l’actualité récemment, mais on risque de perdre l’entièreté de la filière !».

L’ancien élu détaille par la suite les raisons de cette débandade, des raisons largement expliquées dans de nombreuses tribunes, et même, osons immodestement l’écrire, régulièrement dans ce Blog. On ne peut que regretter que cette lucidité ne se soit pas exprimée plus tôt.

Alors qu’attendre de ce salon?
Le Gouvernement est depuis ces derniers mois dans la réaction, et dans le soutien aux filières en détresse. Car, hélas, il y a de l’argent pour ‘accompagner’ la «désagricultarisation» du pays : soutien à la filière viti pour distiller, aides aux betteraviers pour compenser les pertes dues à l’interdiction des néonicotinoïdes, idem pour les producteurs de cerises dont les vergers vont devoir désormais subir les attaques de Drosophila suzukii sans aucuns moyens de défense. Le tableau est noir (lire aussi notre Blog du 6 février).

Des annonces sont attendues pendant ce salon. Et notamment avec le Plan de souveraineté fruits, légumes, et pommes de terre. La lecture de ce qui sera présenté par le ministre le 1er mars en sera très simple. Soit ce plan remplira les cases posées par la profession, soit non.

La suite de l’article est issue des Nouvelles fraîches du blog-notes d’Olivier Masbou.

Plan de souveraineté fruits et légumes (1) : la «confiance» d’Interfel
Le plan de souveraineté fruits et légumes et pommes de terre doit être présenté ce mercredi 1er mars par Marc Fesneau au salon de l’Agriculture. Les derniers arbitrages sont en cours, mais lundi matin, Laurent Grandin, président d’Interfel, affichait sa «confiance» dans le ministre. Le plan devrait comporter des mesures de soutien aux productions de fruits, de légumes, un soutien à la recherche et développement, et une aide à la relance de la consommation. «Des moyens importants» seraient dégagés croit savoir Laurent Grandin qui insiste sur le fait que ce plan sera co-financé par les filières. L’enjeu est de taille : la reconquête de la souveraineté en fruits & légumes pourrait se traduire par un gain de 1 milliard d’euros pour la balance commerciale du pays.

Plan de souveraineté fruits et légumes (2) : les lignes rouge de la production
Mais comment savoir si le plan qui sera annoncé mercredi sera à la hauteur des ambitions proclamées par le ministre ?

«Le plan vise à donner un cadre stratégique et des leviers d’actions opérationnels afin que la filière fruits et légumes puisse inverser la tendance des courbes de production à horizon 2030 et répondre à ces défis» écrivait Marc Fesneau le 21 septembre dernier en lançant les travaux.

Le secteur de la production, très prudent à ce jour sur l’ambition de ce plan, a décidé de prendre date en fixant ses «lignes rouges». Dans un document commun, Légumes de France, FNPF, Gefel et Felcoop, détaillent ces lignes rouges.

Le besoin de financement de la production fruitière pour atteindre une autosuffisance de 60% s’élève à 1,679 Mds d’euros pour une augmentation totale de surface de l’ordre de 37 300 hectares. Le besoin financier est estimé à 1,709 Mds d’euros pour les légumes frais pour aider à la création de 600 hectares de serres fermées, 1200 ha d’abris froid notamment. Si on ajoute divers autres besoins (irrigation, …), l’enveloppe globale s’élève à 4,3 Mds d’euros.

«Au-delà des besoins, insistent les quatre fédérations, l’inversion de la perte de compétitivité ne peut se faire que par une levée rapide des nombreux verrous réglementaires bloquant la quasi-totalité des projets de développement de la filière».

Elles détaillent les 5 lignes rouges :
- engagement massif dans l’accompagnement financier dans le renouvellement et le développement des vergers et des serres ;
- plan d’investissement dans le matériel de protection contre les aléas climatiques, y compris l’amélioration de l’accès à l’eau ;
- levée des verrous réglementaires et fin de la surtransposition sur des sujets aussi divers que l’installation de serres, la construction de retenues collinaires, la construction de logement saisonniers, l’innovation et l’expérimentation, l’évaluation et le circuit d’homologation des produits phytosanitaires ;
- pas uniquement des budgets recyclés, dérisoires au regard des besoins et de l’urgence d’intervention ; 

- un guichet unique avec des fonds dédiés nationaux.

Réponse, mercredi.

NB : Pas d'article demain mardi 28 février sur le blog pour cause de Salon de l'Agriculture.

jeudi 16 février 2023

La souveraineté est en train de se dégrader encore plus vite que prévu en France

Guerre en Ukraine. La souveraineté alimentaire française recule, en dépit des besoins. Source Web-agri.

Après un an de guerre en Ukraine, les conséquences du conflit sur les productions agricoles françaises, le commerce extérieur et la consommation sont en partie mesurables, et alors que le contexte géopolitique devrait appeler à un renforcement de la souveraineté alimentaire, les politiques européennes n’encouragent absolument pas la production agricole, regrette le président des Chambres d’agriculture.
Extrait.

Une souveraineté alimentaire encore plus dégradée
Au final, si dans ce contexte, «la France aurait pu compenser le rôle que l’Ukraine n’a pas pu jouer» en raison du conflit, «la souveraineté est en train de se dégrader encore plus vite que prévu en France», constate Sébastien Windsor.

Le président des chambres d’agriculture s’inquiète particulièrement des orientations de la Commission européenne, qui n’encourage pas la production agricole mais, au contraire, ajoute davantage de contraintes, comme l’illustrent les réflexions sur la directive IED, le bien-être animal, les systèmes alimentaires durables, la restauration de la nature, la directive concernant les pesticides. «Je ne vois aucune politique européenne sur la reconquête de souveraineté alimentaire», déplore-t-il. Dans ces conditions, le recours aux importations ne fera qu’augmenter, tant que Bruxelles ne se saisit pas davantage de la question des clauses miroirs pour protéger les producteurs, estime-t-il. En parallèle, des politiques d’encouragement à la consommation seraient également nécessaires, par exemple à travers l’étiquetage de l’origine, ou la possibilité de faire de l’origine un critère dans les appels d’offres des collectivités, rappelle enfin Sébastien Windsor.

jeudi 9 février 2023

Les écologistes sont en train de «déconstruire» notre agriculture ! par Jean-Paul Pelras.

«Les écologistes sont en train de «déconstruire» notre agriculture !» par Jean-Paul Pelras.

Tribune dans Le Point du 8 février 2023. Alors que les agriculteurs manifestent à Paris, ce mercredi, l’ancien maraîcher Jean-Paul Pelras* dénonce un discours «environnementaliste» qui abîme la ferme France.

ien sûr il y a les méventes, les intempéries, les prédateurs, les maladies, la solitude, les lourdeurs administratives, le recul des installations, les mouvements brusques du destin et toutes ces causes qui finissent par se dissoudre dans les arpents d'une déprise rurale de plus en plus prégnante.

Du nord au sud, d'est en ouest, les productions qui ont fait la fierté de notre histoire agricole, et qui ont permis à notre pays de préserver son autonomie alimentaire, disparaissent progressivement du marché. Les filières fruits et légumes, mais également laitières, betteravières, céréalières, bovines, ovines, porcines, viticoles, avicoles sont désormais confrontées à l'érosion de leurs potentiels.

En cause, bien sûr, la hausse des coûts de production corrélée à celle des intrants ou de l'énergie et à une compétitivité de plus en plus malmenée par les accords de libre-échange internationaux. Lesquels sont dopés par les compétitions déloyales profitant notamment des dumpings sociaux, fiscaux et environnementaux.

Résultat : 70% des fruits et 30% des légumes consommés en France sont issus de l'importation. Idem pour la volaille, à hauteur de 40%, 20% pour le porc, plus de 50% pour les ovins et environ 25% pour la viande de bœuf, dont les importations ont augmenté de 15% sur un an, alors que l'élevage français vient de perdre 11% de son cheptel en six ans. Soit, selon la Fédération nationale bovine, 837 000 vaches. Les chiffres sont là, têtus et répétés à l'envi par les syndicats et les interprofessions qui alertent les pouvoirs publics ce mercredi 8 février lors d'une manifestation nationale.

Donneurs de leçons
Mais, à bien y regarder, parmi toutes les causes qui impactent l'agriculture française, il en est une récurrente et commune à l'ensemble des secteurs d'activité. Il s'agit de la pression exercée par les environnementalistes sur le monde paysan.

Qui aurait pu imaginer, voilà seulement dix ans, que, un jour, la France allait perdre le leadership de la production sucrière en Europe ; que des arboriculteurs, dans le Midi, devraient sacrifier leurs récoltes pour laisser filer l'eau dans la rivière voisine ; que des vignerons ne pourraient pas vendanger car une association allait les empêcher de sulfater contre le mildiou ; que des trains de céréales seraient déversés sur les voies ferrées ; que des paysans ne pourraient pas irriguer là où des activistes allaient venir saccager les retenues collinaires ; que les éleveurs devraient se battre contre la réintroduction du loup et de l'ours sur les estives ; qu'ils allaient devoir surveiller l'intrusion d'antispécistes dans leurs étables ; que des cultivateurs allaient se faire insulter et tabasser par ceux qui traversent leurs champs et n'apprécient pas leur façon de travailler ?

La liste est longue et non exhaustive et en dit beaucoup sur ce qu'est devenu le modus vivendi du paysan et sur l'état d'esprit de ceux qui cherchent à le déstabiliser.

Pour y parvenir, des amphis d'AgroParisTech au campus agricole financé par un «laborantin» milliardaire fabricant de steak végétaux, en passant par les studios de télévision où la bonne parole est portée par des artistes de variété et des présentatrices météo, jusqu'aux bancs de l'Assemblée nationale et les strapontins du Parlement européen, la grande armée de ceux qui veulent renverser le modèle agricole est en ordre de marche, structurée, influente, subventionnée, épaulée.

Très peu de paysans parmi ces gens-là, et beaucoup de donneurs de leçons, qui idéalisent la campagne et veulent chasser le paysan de ce pré où, et c'est peut-être le résumé des résumés, frustrés, ils rêvent de s'installer.

Étables vides et vergers arrachés
L'écologie, voilà ce qui est en train de «déconstruire» notre agriculture, affaiblie par une juxtaposition de contraintes environnementales souvent inapplicables, souvent franco-françaises, comme nous venons de le voir avec la betterave, souvent coûteuses en termes de mises aux normes et souvent ruineuses car les paysans français ne peuvent plus suivre face à la grande braderie des marchandises importées.

Un enfant de 10 ans serait capable de le comprendre. Et pourtant, nos dirigeants mettent en place des consultations citoyennes, des grands débats, des programmes «Farm to Fork» («De la ferme à la fourchette») qui vont limiter les rendements, imaginent des usines à gaz pour que l'oiseau vienne nicher au bon endroit, pour que le coquelicot repousse sur la friche abandonnée, pour que l'embâcle reste au milieu du ruisseau, parce que c'est la nature qui l'a décidé.

À l'inverse, est-ce que le paysan s'occupe des affaires des autres ? Non, il se contente de les alimenter ! Jusqu'à quand ? La question est posée avec un secteur agricole deuxième exportateur mondial en 1999 qui a dégringolé au cinquième rang en moins de vingt ans. Nul besoin, à ce titre, d'être grand clerc pour entrevoir la suite du scénario.

Une fois que les adeptes de la permaculture et de l'agriculture vivrière seront revenus de leur bricolage tout autant moralisateur que dévastateur, il faudra tout simplement s'habituer à acheter du poulet brésilien, à boire du lait polonais et du vin chilien, à manger des fruits espagnols, des légumes marocains, du bœuf argentin et, entre autres subtilités, de l'agneau néo-zélandais. Et ce, alors qu'il faudra augmenter de 50 % la production agroalimentaire mondiale si l'on veut, en 2050, fournir 2 700 kcal/ jour à tous les habitants de la planète.

En résumé, céder aux caprices des environnementalistes revient à céder, en seulement quelques années, notre place aux pays concurrents. Des étables vides, des vergers et des vignobles arrachés, des coopératives fermées, des friches, des champs abandonnés, des territoires désertés, une économie rurale anémiée, des risques naturels démultipliés, voilà ce qui attend notre pays si l'agriculture est contrainte d'abdiquer face à l'écologie. Ne pas le voir relève du déni, l'accepter relève de l'incurie !

*Jean-Paul Pelras est écrivain, ancien syndicaliste agricole et journaliste. Rédacteur en chef du journal L'Agri des Pyrénées-Orientales et de l'Aude, il est l'auteur d'une vingtaine d'essais, de nouvelles et de romans, lauréat du prix Méditerranée Roussillon pour Un meurtre pour mémoire et du prix Alfred-Sauvy pour Le Vieux Garçon. Son dernier ouvrage, Le Journaliste et le Paysan, est paru aux éditions Talaia en novembre 2018.

mardi 31 janvier 2023

Souveraineté alimentaire de la France : le match est loin d’être gagné

«Souveraineté alimentaire : le match est loin d’être gagné», source article d’Olivier Masbou paru le 31 janvier 2023 dans son excellent blog-notes.

Depuis mai 2022, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, est aussi celui de la Souveraineté alimentaire. Un intitulé perçu comme un signe fort par le monde agricole. Mais la France reste aussi «souveraine» dans la surtransposition, les tracasseries, l’agribashing… Le point (dans le désordre) après 8 mois.

Il y a le sujet de l’interdiction des emballages plastiques pour les colis de fruits et légumes frais de moins de 1,5 kg. Une initiative politique nationale, qui ne s’appliquerait qu’aux fruits et légumes français. Le décret d’application a été annulé par le Conseil d’Etat. Qu’a cela ne tienne, un nouveau décret a été rédigé et soumis à Bruxelles. De son côté, la Commission européenne prépare un règlement communautaire qui pourrait entrer en application en 2024. La France pourrait alors attendre. «Si nous avons rédigé un nouveau décret, ce n’est pas pour attendre» a expliqué Marc Fesneau en répondant à notre question au Sival.
Souveraineté alimentaire française 0, Reste du monde* 1 ;

La filière fécule est l’une des rares filières agricoles exportatrices. De plus, le secteur est hautement stratégique, la fécule étant utilisée dans de nombreux secteurs de l’industrie, et notamment l’industrie pharmaceutique. Elle est en difficulté car pas assez compétitive par rapport à d’autres cultures. Son interprofession (GIPT) demande 500 euros/ha de pommes de terre féculières, soit une enveloppe globale de 8 à 9 millions d’euros/an pour 2023 et 2024. Pas de réponse.
Souveraineté alimentaire française 0, Reste du monde 2 ;

La cerise est victime depuis de nombreuses années d’une mouche, la Drosophila suzukii. Les molécules permettant de lutter contre cet insecte ont été interdites les unes après les autres, la dernière a vu son interdiction confirmée à la fin de l’année. Interpellé, le ministre propose d’indemniser les producteurs. Pendant ce temps, les cerises turques (souvent traitées au diméthoate, la principale molécule interdite) pourront conquérir le marché Français. Marc Fesneau s’engage à utiliser la clause de sauvegarde, mais son usage n’est pas simple.
Souveraineté alimentaire française 0, Reste du monde 3 ;

La betterave a besoin de néonicotinoïdes pour se protéger contre la jaunisse. Au terme d’un imbroglio politique, administratif et judiciaire, la France renonce à cet usage, devenant le seul pays au monde à interdire totalement ce type de produit. La filière betterave est une filière d’excellence, tant pis.
Souveraineté alimentaire française 0, Reste du monde 4 ;

Le label Haute Valeur Environnementale (HVE) a été créé par le ministre (PS) de l’Agriculture Stéphane Le Foll. La majorité de l’époque était, rappelons-le, une coalition avec notamment le PS et les Verts. HVE est une réponse intelligente, utile, lisible pour mettre en place le principe de l’agro-écologie. Le Label fonctionne parfaitement et gagne tous les ans de nouveaux adeptes dans de nouveaux secteurs agricoles. Ça fonctionne : ce n’est pas normal. Durcissons les règles pour ce Label. Ce n’est pas assez estime une partie de la filière bio, qui préfère, au lieu de se remettre en question, attaquer les autres agricultures. La FNAB et le Synabio, entre autres, ont saisi le Conseil d’Etat.
Souveraineté alimentaire française 0, Reste du monde 5 ;

Allez, l’agriculture française marque aussi des buts. Les lois Egalim fonctionnent, au moins pour certaines filières et ont permis de renforcer le revenu de producteurs aux dires même de ces filières. Ça vaut un but. Il y a aussi le Varenne de l’eau qui va dans le bon sens et que le Gouvernement semble vouloir appliquer à la lettre. «Il n’y a pas d’agriculture sans eau» ont répété l’un après l’autre les ministres de l’Agriculture et de l’Ecologie. 1 but aussi.
Souveraineté alimentaire française 2, Reste du monde 5 ;

Et maintenant ? Considérons que nous sommes à la mi-temps. Marc Fesneau doit présenter au Salon de l’Agriculture le plan de souveraineté fruits, légumes et pommes de terre frais. Il y a aussi le pacte et la loi d’orientation et d’avenir agricoles en juin prochain. Quelques mois pour remonter au score.

* L’équipe reste du monde est composée des administrations nationales et européennes (guidées par les Gouvernements), les Gouvernements, les ONG environnementalistes, …

jeudi 26 janvier 2023

L'interdiction en 2023 des néonicotinoïdes en France : une suite ...

On lira dans Le Point l’article de Mme Géraldine Woessner, «Néonicotinoïdes : la France devient le seul pays au monde à tous les interdire».
Un néonicotinoïde reste utilisé partout en Europe… sauf en France. Enquête sur cette «bonne élève» qui a poussé sa filière sucrière au bord du gouffre. 

Complément
Pour la troisième année consécutive, le gouvernement britannique a autorisé l’utilisation d’urgence des pesticides néonicotinoïdes toxiques pour les abeilles, quelques jours seulement après l’interdiction de cette pratique par l’Union européenne.

mardi 24 janvier 2023

Choses lues sur l'interdiction en 2023 des néonicotinoïdes en France : Quand la justice européenne marche sur la tête !

On lira cet article suisse sur le sujet, «La justice de l'UE bannit les dérogations sur les néonicotinoïdes».
Aucune dérogation n'est possible à l'interdiction européenne des semences traitées aux néonicotinoïdes, y compris dans les circonstances exceptionnelles invoquées pour protéger les betteraves, a estimé jeudi la Cour de justice de l'Union européenne, compromettant les «autorisations d'urgence» octroyées par plusieurs pays dont la France. 

Voir aussi l’article d’André Heitz, «Semences de betteraves et néonicotinoïdes : la CJUE saborde l'économie au profit d'une vision rigoriste du droit.»
Mon opinion est que les juges vivent hors sol !

lundi 3 octobre 2022

Maraîchage: une exploitation sur dix rayée de la carte depuis le début de l’année en France

Il paraît que le ministère de l'Agriculture s'appelle aussi le ministère de la Souveraineté alimentaire, et pourtant ...

On lira aussi l'article d'Olivier Masbou, «Il y a du gaz dans l’eau» ou comment pour l’énergie dans l’UE, c’est du chacun pour soi ... 

mercredi 1 septembre 2021

France: Chroniques actuelles de l'agriculture mal en point

mardi 20 avril 2021

De la souveraineté alimentaire

L'excellent blog-notes d'Olivier Masboi nous propose une nouvelle fraîche sur «18 mai, jour de la souveraineté alimentaire».

«Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner, notre cadre de vie au fond est une folie». Cette phrase prononcée il y a un peu plus d’un an, le 12 mars 2020, par Emmanuel Macron à la veille du premier confinement, est restée dans la tête de tous les agriculteurs de France. Depuis, il y a un nouveau ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, plus cash, plus ‘les pieds sur terre’ que ses trois prédécesseurs du quinquennat. Depuis, il y a eu les municipales, la claque pour LREM, quelquenvironnement, écologiees victoires pour les écolos et les nombreux dérapages des nouveaux maires EELV. Après avoir voulu être très vert clair, la Macronie a pris l’écologie politique en grippe. Julien Denormandie gagne les arbitrages face à Barbara Pompili. Nous sommes en quelques sortes revenus à l’époque où Nicolas Sarkozy, président de la République, après avoir osé le Grenelle de l’environnement, déclare, lassé des surenchères vertes, «l’environnement, ça commence à bien faire» au Salon de l’agriculture 2010.

Le 18 mai prochain, à l’occasion d’un rendez-vous organisé par le Conseil de l’agriculture française (CAF) composé de la FNSEA, des JA, et de la Confédération Nationale de la Mutualité, de la Coopération et du Crédit Agricoles (CNMCCA), et par le Ceneca (organisateur du Salon de l’agriculture), Emmanuel Macron, entouré de plusieurs ministres (dont celui de l’Agriculture), prendra la parole sur ce thème de la souveraineté alimentaire. Il se murmure que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, pourrait aussi intervenir. Un simple souhait : ne tombons pas d’un extrême dans l’autre, de l’ultra-mondialisation au repli sur soi. Souveraineté alimentaire ne doit pas être confondue avec autarcie.

A propos de paroles du ministre de l'Agriculture,

mercredi 30 septembre 2020

France : Souveraineté alimentaire et fruits et légumes

Passionnant article de Madame Emmanuelle Ducros dans L'Opinion du 30 septembre 2020 « Fruits et légumes: adieu souveraineté alimentaire! »

Les surfaces cultivées reculent, les importations dépassent désormais les exportations. Coût du travail, surtransposition des normes, jeu ambigu de la grande distribution concourent à ce désastre.

Les faits. « Pas de France forte sans agriculture forte », plaide Julien Denormandie dans une interview à l’Opinion. Le nouveau ministre de l’Agriculture met l’accent, pour le volet agricole du plan de relance, sur la nécessité de défendre la souveraineté alimentaire française. Il y a fort à faire. Dans les faits, la France ne se suffit plus à elle-même pour nombre de productions, en particulier les fruits et légumes.

« Il faut manger des produits frais français, il n’y a rien de mieux pour la santé, l’environnement », martèle le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie. Depuis son arrivée au ministère, en juillet, il a fait de la souveraineté alimentaire l’épine dorsale de son action, qu’il n’oppose pas pour autant à la nécessité de rester une nation agricole exportatrice.

Pourtant, la puissance agricole française s’est considérablement érodée. Insidieusement. Les données publiées au fil de l’eau dessinent l’effarant panorama d’une France agricole qui ne se suffit plus, et de loin, à elle-même. Fruits et légumes, qui incarnent l’idée de ces fameux « produits frais français de qualité », en sont la triste illustration. La France se voit encore comme un immense verger ? « La vérité est que la production de fruits et légumes ne répond plus à notre propre demande », assène Thierry Pouch, chef économiste des chambres d’agriculture (APCA).

Et le ministre d'ajouter, « Il faut que la souveraineté de la France soit plus forte dans dix, quinze ou vingt ans, afin que notre pays ne soit pas dépendant de facteurs qu’il ne maîtrise pas pour se nourrir. »

Et de dire sans crainte d'être contredit par la ministre de l'écologie, « Au risque de choquer, je l’affirme : l’agroécologie, c’est un moyen et non une finalité. La finalité, c’est la souveraineté » affirme le ministre de l'agriculture … 

Oulala, mais il va trop loin, et que vaut sa parole face au 'lobby écolologique' ?

Et pourtant, dans un document du ministère de l'agriculture, on peut lire dans les priorités du ministère, qui croire, que croire ...

Les services du ministère seront ainsi mobilisés pour accompagner la transition agroécologique des productions agricoles et alimentaires, renforcer l’approvisionnement alimentaire de proximité et les circuits-courts, maîtriser l’utilisation des produits phytopharmaceutiques (la sortie de l'utilisation du glyphosate en particulier), ou encore pour atteindre l'objectif de 50% de produits de qualité (dont 20% de produits bio) ou locaux dans la restauration collective.