[] Avec le déclin de l’élevage, la souveraineté alimentaire bat de l’aile https://t.co/iNsyZ5vs3k
— La France Agricole (@FranceAgricole) November 30, 2023
«L'hygiène, avant la microbiologie, n'est hygiénique que dans ses intentions. C'est la science des apparences qui repose entre des mains d'aveugles : est sain ce qui est beau, bon, et ne sent pas mauvais.» Pierre Darmon, L'homme et les microbes, Fayard, 1999.
jeudi 30 novembre 2023
Avec le déclin de l’élevage, la souveraineté alimentaire s’essouffle ...
mercredi 26 avril 2023
La souveraineté alimentaire en chiffres
10 années et 30 produits sont passés au crible.
La plupart de nos productions agricoles ont connu une évolution négative du taux d’auto-approvisionnement au cours de ces 10 dernières années (2019-2021/2009-2011).
C’est le cas du maïs (recul du taux d’approvisionnement de 34%), des crèmes (-14%), du fromage (-16%), du beurre (-7%), du poulet (-24%), du colza (-21%), des pois (-28%), des fruits tempérés (-14%), et des légumes frais (-3%).
L’évolution est stable pour la viande porcine (0%), légèrement positive pour la viande bovine (+ 1%), le blé tendre (+ 4%), le tournesol (+ 4%).
A noter la jolie performance de la filière ovine qui avec une évolution positive (+9%), retrouve un taux d’auto-approvisionnement positif (+53%).
Enfin, certaines productions connaissent une hausse spectaculaire de ce taux d’auto-approvisionnement : orges (+47%), poudre de lait écrémé (+97%). soja (+33%).
*source étude de FranceAgriMer, «Souveraineté alimentaire : un éclairage par les indicateurs de bilan». Les vins et boissons alcoolisées ne sont pas présentées dans ce document.
mercredi 19 avril 2023
Et elle est où la souverainété alimentaire de la France ? Hausse des importations en février 2023 depuis les pays européens !
La hausse des importations est portée pour plus de 95% par les produits transformés, notamment les viandes et produits issus de l’abattage (+141 millions d’euros). Les achats de préparations à base de fruits et légumes et de produits laitiers (fromages) augmentent aussi, respectivement de 72 et 68 millions sur un an.
Les achats d’autres produits alimentaires (chocolats, confiseries) dans les pays de l’Union européenne progressent de 58 millions d’euros entre février 2022 et février 2023. source La France Agricole.
vendredi 14 avril 2023
Importations de viande de porcs : danger pour le porc français !
Le Porc Français en danger ! pic.twitter.com/iu1We7VX6X
— FNP (@EleveursPorcins) April 13, 2023
Quand je pense que @MFesneau
— aubry pascal (@pascalaubrycr1) April 9, 2023
Le ministre de la perte de la souveraineté alimentaire se gargarisait d'avoir sauvé la filière avec 275 millions de la planche à billets balancées par la fenêtre !https://t.co/hHqd7EG65q
lundi 27 février 2023
Il faut alimenter la souveraineté alimentaire
Alors que le salon de l’agriculture vient de s’ouvrir, le monde paysan s’interroge sur l’ambition d’Emmanuel Macron, de son Gouvernement et de sa majorité, pour l’agriculture française.
Depuis le mois de mai dernier, le ministère de l’Agriculture est également celui de la Souveraineté alimentaire, à la grande satisfaction des organisations professionnelles, la FNSEA en premier lieu. Mais il y a loin des paroles aux actes. Et depuis ces mêmes dix derniers mois, il y a peu de signes positifs en provenance du pouvoir. Nous sommes même plutôt dans la «désagricultarisation» comme on a parlé de désindustrialisation. Le plaidoyer le plus sévère contre l’absence de politique agricole vient du cœur même de la macronie. Dans une interview accordée au Point, l’ex-député LREM (et anciennement éleveur et président de coop, désormais reconverti dans des activités de conseils) Jean-Baptiste Moreau se livre à un réquisitoire sans faiblesse contre la politique qu’il a soutenu pendant le premier quinquennat (Le Point.fr, 25 février, Notre agriculture est en danger de mort).
Extraits : «Si on ne trouve pas des solutions pour être attractifs, la production française va continuer à s’écrouler (.) Le mot de souveraineté n’a plus aucun sens aujourd’hui, puisque nous sommes dépendants pour la plupart des productions, et ça s’effondre partout ! On importe la moitié de nos fruits et légumes, la moitié de notre volaille (contre seulement 13% en 2000 !), même les productions des grandes cultures dégringolent. La betterave à sucre a fait la une de l’actualité récemment, mais on risque de perdre l’entièreté de la filière !».
L’ancien élu détaille par la suite les raisons de cette débandade, des raisons largement expliquées dans de nombreuses tribunes, et même, osons immodestement l’écrire, régulièrement dans ce Blog. On ne peut que regretter que cette lucidité ne se soit pas exprimée plus tôt.
Des annonces sont attendues pendant ce salon. Et notamment avec le Plan de souveraineté fruits, légumes, et pommes de terre. La lecture de ce qui sera présenté par le ministre le 1er mars en sera très simple. Soit ce plan remplira les cases posées par la profession, soit non.
La suite de l’article est issue des Nouvelles fraîches du blog-notes d’Olivier Masbou.
«Le plan vise à donner un cadre stratégique et des leviers d’actions opérationnels afin que la filière fruits et légumes puisse inverser la tendance des courbes de production à horizon 2030 et répondre à ces défis» écrivait Marc Fesneau le 21 septembre dernier en lançant les travaux.
Le secteur de la production, très prudent à ce jour sur l’ambition de ce plan, a décidé de prendre date en fixant ses «lignes rouges». Dans un document commun, Légumes de France, FNPF, Gefel et Felcoop, détaillent ces lignes rouges.
Le besoin de financement de la production fruitière pour atteindre une autosuffisance de 60% s’élève à 1,679 Mds d’euros pour une augmentation totale de surface de l’ordre de 37 300 hectares. Le besoin financier est estimé à 1,709 Mds d’euros pour les légumes frais pour aider à la création de 600 hectares de serres fermées, 1200 ha d’abris froid notamment. Si on ajoute divers autres besoins (irrigation, …), l’enveloppe globale s’élève à 4,3 Mds d’euros.
«Au-delà des besoins, insistent les quatre fédérations, l’inversion de la perte de compétitivité ne peut se faire que par une levée rapide des nombreux verrous réglementaires bloquant la quasi-totalité des projets de développement de la filière».
- engagement massif dans l’accompagnement financier dans le renouvellement et le développement des vergers et des serres ;
- plan d’investissement dans le matériel de protection contre les aléas climatiques, y compris l’amélioration de l’accès à l’eau ;
- levée des verrous réglementaires et fin de la surtransposition sur des sujets aussi divers que l’installation de serres, la construction de retenues collinaires, la construction de logement saisonniers, l’innovation et l’expérimentation, l’évaluation et le circuit d’homologation des produits phytosanitaires ;
- pas uniquement des budgets recyclés, dérisoires au regard des besoins et de l’urgence d’intervention ;
- un guichet unique avec des fonds dédiés nationaux.
Réponse, mercredi.
NB : Pas d'article demain mardi 28 février sur le blog pour cause de Salon de l'Agriculture.
jeudi 16 février 2023
La souveraineté est en train de se dégrader encore plus vite que prévu en France
Le président des chambres d’agriculture s’inquiète particulièrement des orientations de la Commission européenne, qui n’encourage pas la production agricole mais, au contraire, ajoute davantage de contraintes, comme l’illustrent les réflexions sur la directive IED, le bien-être animal, les systèmes alimentaires durables, la restauration de la nature, la directive concernant les pesticides. «Je ne vois aucune politique européenne sur la reconquête de souveraineté alimentaire», déplore-t-il. Dans ces conditions, le recours aux importations ne fera qu’augmenter, tant que Bruxelles ne se saisit pas davantage de la question des clauses miroirs pour protéger les producteurs, estime-t-il. En parallèle, des politiques d’encouragement à la consommation seraient également nécessaires, par exemple à travers l’étiquetage de l’origine, ou la possibilité de faire de l’origine un critère dans les appels d’offres des collectivités, rappelle enfin Sébastien Windsor.
« Près des deux tiers des légumes en conserve et surgelés consommés en France sont importés »
— Denis Beauchamp 🧢 (@GrainHedger) February 13, 2023
Légumes : la dépendance de la France aux importations s'aggrave | Les Echos https://t.co/wBKnhmC5uP
jeudi 9 février 2023
Les écologistes sont en train de «déconstruire» notre agriculture ! par Jean-Paul Pelras.
«Les écologistes sont en train de «déconstruire» notre agriculture !» par Jean-Paul Pelras.
Tribune dans Le Point du 8 février 2023. Alors que les agriculteurs manifestent à Paris, ce mercredi, l’ancien maraîcher Jean-Paul Pelras* dénonce un discours «environnementaliste» qui abîme la ferme France.
ien sûr il y a les méventes, les intempéries, les prédateurs, les maladies, la solitude, les lourdeurs administratives, le recul des installations, les mouvements brusques du destin et toutes ces causes qui finissent par se dissoudre dans les arpents d'une déprise rurale de plus en plus prégnante.
Du nord au sud, d'est en ouest, les productions qui ont fait la fierté de notre histoire agricole, et qui ont permis à notre pays de préserver son autonomie alimentaire, disparaissent progressivement du marché. Les filières fruits et légumes, mais également laitières, betteravières, céréalières, bovines, ovines, porcines, viticoles, avicoles sont désormais confrontées à l'érosion de leurs potentiels.
En cause, bien sûr, la hausse des coûts de production corrélée à celle des intrants ou de l'énergie et à une compétitivité de plus en plus malmenée par les accords de libre-échange internationaux. Lesquels sont dopés par les compétitions déloyales profitant notamment des dumpings sociaux, fiscaux et environnementaux.
Résultat : 70% des fruits et 30% des légumes consommés en France sont issus de l'importation. Idem pour la volaille, à hauteur de 40%, 20% pour le porc, plus de 50% pour les ovins et environ 25% pour la viande de bœuf, dont les importations ont augmenté de 15% sur un an, alors que l'élevage français vient de perdre 11% de son cheptel en six ans. Soit, selon la Fédération nationale bovine, 837 000 vaches. Les chiffres sont là, têtus et répétés à l'envi par les syndicats et les interprofessions qui alertent les pouvoirs publics ce mercredi 8 février lors d'une manifestation nationale.
Qui aurait pu imaginer, voilà seulement dix ans, que, un jour, la France allait perdre le leadership de la production sucrière en Europe ; que des arboriculteurs, dans le Midi, devraient sacrifier leurs récoltes pour laisser filer l'eau dans la rivière voisine ; que des vignerons ne pourraient pas vendanger car une association allait les empêcher de sulfater contre le mildiou ; que des trains de céréales seraient déversés sur les voies ferrées ; que des paysans ne pourraient pas irriguer là où des activistes allaient venir saccager les retenues collinaires ; que les éleveurs devraient se battre contre la réintroduction du loup et de l'ours sur les estives ; qu'ils allaient devoir surveiller l'intrusion d'antispécistes dans leurs étables ; que des cultivateurs allaient se faire insulter et tabasser par ceux qui traversent leurs champs et n'apprécient pas leur façon de travailler ?
La liste est longue et non exhaustive et en dit beaucoup sur ce qu'est devenu le modus vivendi du paysan et sur l'état d'esprit de ceux qui cherchent à le déstabiliser.
Pour y parvenir, des amphis d'AgroParisTech au campus agricole financé par un «laborantin» milliardaire fabricant de steak végétaux, en passant par les studios de télévision où la bonne parole est portée par des artistes de variété et des présentatrices météo, jusqu'aux bancs de l'Assemblée nationale et les strapontins du Parlement européen, la grande armée de ceux qui veulent renverser le modèle agricole est en ordre de marche, structurée, influente, subventionnée, épaulée.
Très peu de paysans parmi ces gens-là, et beaucoup de donneurs de leçons, qui idéalisent la campagne et veulent chasser le paysan de ce pré où, et c'est peut-être le résumé des résumés, frustrés, ils rêvent de s'installer.
Un enfant de 10 ans serait capable de le comprendre. Et pourtant, nos dirigeants mettent en place des consultations citoyennes, des grands débats, des programmes «Farm to Fork» («De la ferme à la fourchette») qui vont limiter les rendements, imaginent des usines à gaz pour que l'oiseau vienne nicher au bon endroit, pour que le coquelicot repousse sur la friche abandonnée, pour que l'embâcle reste au milieu du ruisseau, parce que c'est la nature qui l'a décidé.
À l'inverse, est-ce que le paysan s'occupe des affaires des autres ? Non, il se contente de les alimenter ! Jusqu'à quand ? La question est posée avec un secteur agricole deuxième exportateur mondial en 1999 qui a dégringolé au cinquième rang en moins de vingt ans. Nul besoin, à ce titre, d'être grand clerc pour entrevoir la suite du scénario.
Une fois que les adeptes de la permaculture et de l'agriculture vivrière seront revenus de leur bricolage tout autant moralisateur que dévastateur, il faudra tout simplement s'habituer à acheter du poulet brésilien, à boire du lait polonais et du vin chilien, à manger des fruits espagnols, des légumes marocains, du bœuf argentin et, entre autres subtilités, de l'agneau néo-zélandais. Et ce, alors qu'il faudra augmenter de 50 % la production agroalimentaire mondiale si l'on veut, en 2050, fournir 2 700 kcal/ jour à tous les habitants de la planète.
En résumé, céder aux caprices des environnementalistes revient à céder, en seulement quelques années, notre place aux pays concurrents. Des étables vides, des vergers et des vignobles arrachés, des coopératives fermées, des friches, des champs abandonnés, des territoires désertés, une économie rurale anémiée, des risques naturels démultipliés, voilà ce qui attend notre pays si l'agriculture est contrainte d'abdiquer face à l'écologie. Ne pas le voir relève du déni, l'accepter relève de l'incurie !
*Jean-Paul Pelras est écrivain, ancien syndicaliste agricole et journaliste. Rédacteur en chef du journal L'Agri des Pyrénées-Orientales et de l'Aude, il est l'auteur d'une vingtaine d'essais, de nouvelles et de romans, lauréat du prix Méditerranée Roussillon pour Un meurtre pour mémoire et du prix Alfred-Sauvy pour Le Vieux Garçon. Son dernier ouvrage, Le Journaliste et le Paysan, est paru aux éditions Talaia en novembre 2018.
mardi 31 janvier 2023
Souveraineté alimentaire de la France : le match est loin d’être gagné
Depuis mai 2022, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, est aussi celui de la Souveraineté alimentaire. Un intitulé perçu comme un signe fort par le monde agricole. Mais la France reste aussi «souveraine» dans la surtransposition, les tracasseries, l’agribashing… Le point (dans le désordre) après 8 mois.
Et maintenant ? Considérons que nous sommes à la mi-temps. Marc Fesneau doit présenter au Salon de l’Agriculture le plan de souveraineté fruits, légumes et pommes de terre frais. Il y a aussi le pacte et la loi d’orientation et d’avenir agricoles en juin prochain. Quelques mois pour remonter au score.
* L’équipe reste du monde est composée des administrations nationales et européennes (guidées par les Gouvernements), les Gouvernements, les ONG environnementalistes, …
jeudi 26 janvier 2023
L'interdiction en 2023 des néonicotinoïdes en France : une suite ...
"La faute à l'Europe" ? Alors que tous les pays du monde, y compris ses voisins, pourront pulvériser en 2023 un #néonicotinoïde sur leurs cultures de betterave, la France sera LA SEULE à se retrouver sans alternative. Enquête sur un auto-sarbordage. 👇https://t.co/xVlgzfNmgF
— Géraldine Woessner (@GeWoessner) January 25, 2023
mardi 24 janvier 2023
Choses lues sur l'interdiction en 2023 des néonicotinoïdes en France : Quand la justice européenne marche sur la tête !
On rappellera, pour les sots qui applaudissent, que la betterave sucrière ne fleurissant JAMAIS, il est improbable que les abeilles la butinent.
— Géraldine Woessner (@GeWoessner) January 23, 2023
Mais ce n'est pas grave : la CJUE a décidé que l'Europe importerait désormais son sucre du Brésil, de Thaïlande, d'Inde... https://t.co/v4On6YDwX1
Pas fous, les british ! Outre-Manche, les producteurs de betteraves viennent d'obtenir une dérogation pour encore utiliser les NNI :https://t.co/zmNkf7KFhe
— Gil Rivière-Wekstein (@AEGRW) January 24, 2023
Interdiction des #néonicotinoïdes : les agriculteurs premiers perdants, suivis par les consommateurs qui dépendront de plus en plus des importations, et enfin, l’environnement. Mon analyse 👇 https://t.co/3bG6DG0yYi
— Gil Rivière-Wekstein (@AEGRW) January 24, 2023
Sortir le portefeuille est certainement la seule solution de court terme pour préserver la filière betteraves. Mais en aucun cas ce type de mesure ne peut assurer notre souveraineté alimentaire 1/2
— Gil Rivière-Wekstein (@AEGRW) January 23, 2023
https://t.co/lNcvGdbihS
lundi 3 octobre 2022
Maraîchage: une exploitation sur dix rayée de la carte depuis le début de l’année en France
Alerte souveraineté alimentaire !
— Emmanuelle Ducros (@emma_ducros) October 3, 2022
Maraîchage: une exploitation sur dix rayée de la carte depuis le début de l’année en France. https://t.co/3AUS0yfduH
On lira aussi l'article d'Olivier Masbou, «Il y a du gaz dans l’eau» ou comment pour l’énergie dans l’UE, c’est du chacun pour soi ...
mercredi 1 septembre 2021
France: Chroniques actuelles de l'agriculture mal en point
➡️ A LIRE ABSOLUMENT pour comprendre le psychodrame agricole français➡️Souveraineté alimentaire: un paradoxe si français – Economie | L'Opinion https://t.co/OXJzeat22r— JEAN-MARIE SERONIE (@jmseronie) September 1, 2021
Baisse des volumes de nourriture, dépendance accrue aux importations... Et déportation des émissions de carbone sur le reste du monde. Farm to fork, une tragédie annoncée.Europe agricole: chronique d’un désastre annoncé et assumé via @Lopinion_fr https://t.co/heobut2bxH— Emmanuelle Ducros (@emma_ducros) September 1, 2021
- 10% des surfaces agricoles- 20% des engrais- 50% des antibiotiques vétérinaires- 50% des pesticides”Le résultat prévu ci-dessous: pic.twitter.com/FTZNOvAMV2— François Momboisse (@fmomboisse) September 1, 2021
mardi 20 avril 2021
De la souveraineté alimentaire
L'excellent blog-notes d'Olivier Masboi nous propose une nouvelle fraîche sur «18 mai, jour de la souveraineté alimentaire».
«Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner, notre cadre de vie au fond est une folie». Cette phrase prononcée il y a un peu plus d’un an, le 12 mars 2020, par Emmanuel Macron à la veille du premier confinement, est restée dans la tête de tous les agriculteurs de France. Depuis, il y a un nouveau ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, plus cash, plus ‘les pieds sur terre’ que ses trois prédécesseurs du quinquennat. Depuis, il y a eu les municipales, la claque pour LREM, quelquenvironnement, écologiees victoires pour les écolos et les nombreux dérapages des nouveaux maires EELV. Après avoir voulu être très vert clair, la Macronie a pris l’écologie politique en grippe. Julien Denormandie gagne les arbitrages face à Barbara Pompili. Nous sommes en quelques sortes revenus à l’époque où Nicolas Sarkozy, président de la République, après avoir osé le Grenelle de l’environnement, déclare, lassé des surenchères vertes, «l’environnement, ça commence à bien faire» au Salon de l’agriculture 2010.
Le 18 mai prochain, à l’occasion d’un rendez-vous organisé par le Conseil de l’agriculture française (CAF) composé de la FNSEA, des JA, et de la Confédération Nationale de la Mutualité, de la Coopération et du Crédit Agricoles (CNMCCA), et par le Ceneca (organisateur du Salon de l’agriculture), Emmanuel Macron, entouré de plusieurs ministres (dont celui de l’Agriculture), prendra la parole sur ce thème de la souveraineté alimentaire. Il se murmure que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, pourrait aussi intervenir. Un simple souhait : ne tombons pas d’un extrême dans l’autre, de l’ultra-mondialisation au repli sur soi. Souveraineté alimentaire ne doit pas être confondue avec autarcie.
A propos de paroles du ministre de l'Agriculture,
- Julien Denormandie: «Il faut remettre la souveraineté alimentaire au cœur des décisions agricoles européennes». L'Opinion, 30 septembre 2020.
- Budget 2021 : Julien Denormandie veut défendre la «souveraineté agroalimentaire». Public Sénat du 18 novembre 2020.
- Souveraineté et retour de valeur : les priorités du ministre pour 2021. Terre-net du 12 janvier 2021.
mercredi 30 septembre 2020
France : Souveraineté alimentaire et fruits et légumes
Passionnant article de Madame Emmanuelle Ducros dans L'Opinion du 30 septembre 2020 « Fruits et légumes: adieu souveraineté alimentaire! »
Les surfaces cultivées reculent, les importations dépassent désormais les exportations. Coût du travail, surtransposition des normes, jeu ambigu de la grande distribution concourent à ce désastre.
Les faits. « Pas de France forte sans agriculture forte », plaide Julien Denormandie dans une interview à l’Opinion. Le nouveau ministre de l’Agriculture met l’accent, pour le volet agricole du plan de relance, sur la nécessité de défendre la souveraineté alimentaire française. Il y a fort à faire. Dans les faits, la France ne se suffit plus à elle-même pour nombre de productions, en particulier les fruits et légumes.
« Il faut manger des produits frais français, il n’y a rien de mieux pour la santé, l’environnement », martèle le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie. Depuis son arrivée au ministère, en juillet, il a fait de la souveraineté alimentaire l’épine dorsale de son action, qu’il n’oppose pas pour autant à la nécessité de rester une nation agricole exportatrice.
Pourtant, la puissance agricole française s’est considérablement érodée. Insidieusement. Les données publiées au fil de l’eau dessinent l’effarant panorama d’une France agricole qui ne se suffit plus, et de loin, à elle-même. Fruits et légumes, qui incarnent l’idée de ces fameux « produits frais français de qualité », en sont la triste illustration. La France se voit encore comme un immense verger ? « La vérité est que la production de fruits et légumes ne répond plus à notre propre demande », assène Thierry Pouch, chef économiste des chambres d’agriculture (APCA).
Et le ministre d'ajouter, « Il faut que la souveraineté de la France soit plus forte dans dix, quinze ou vingt ans, afin que notre pays ne soit pas dépendant de facteurs qu’il ne maîtrise pas pour se nourrir. »
Et de dire sans crainte d'être contredit par la ministre de l'écologie, « Au risque de choquer, je l’affirme : l’agroécologie, c’est un moyen et non une finalité. La finalité, c’est la souveraineté » affirme le ministre de l'agriculture …
Oulala, mais il va trop loin, et que vaut sa parole face au 'lobby écolologique' ?
Et pourtant, dans un document du ministère de l'agriculture, on peut lire dans les priorités du ministère, qui croire, que croire ...
Les services du ministère seront ainsi mobilisés pour accompagner la transition agroécologique des productions agricoles et alimentaires, renforcer l’approvisionnement alimentaire de proximité et les circuits-courts, maîtriser l’utilisation des produits phytopharmaceutiques (la sortie de l'utilisation du glyphosate en particulier), ou encore pour atteindre l'objectif de 50% de produits de qualité (dont 20% de produits bio) ou locaux dans la restauration collective.