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mercredi 24 mai 2023

France : Interdiction des néonicotinoïdes dans la culture de betteraves. Les pucerons disent merci !

vendredi 5 mai 2023

Scènes au pays de la betterave, les pucerons sont arrivés !

lundi 3 avril 2023

Une nouvelle preuve que l'édition génomique peut améliorer la durabilité de l'agriculture avec l'exemple de la betterave à sucre

jeudi 9 mars 2023

A propos de la production de betteraves en France, bienvenue en absurdisthan !

Voici comment la suite risque de se passer ... 

jeudi 26 janvier 2023

L'interdiction en 2023 des néonicotinoïdes en France : une suite ...

On lira dans Le Point l’article de Mme Géraldine Woessner, «Néonicotinoïdes : la France devient le seul pays au monde à tous les interdire».
Un néonicotinoïde reste utilisé partout en Europe… sauf en France. Enquête sur cette «bonne élève» qui a poussé sa filière sucrière au bord du gouffre. 

Complément
Pour la troisième année consécutive, le gouvernement britannique a autorisé l’utilisation d’urgence des pesticides néonicotinoïdes toxiques pour les abeilles, quelques jours seulement après l’interdiction de cette pratique par l’Union européenne.

mardi 24 janvier 2023

Choses lues sur l'interdiction en 2023 des néonicotinoïdes en France : Quand la justice européenne marche sur la tête !

On lira cet article suisse sur le sujet, «La justice de l'UE bannit les dérogations sur les néonicotinoïdes».
Aucune dérogation n'est possible à l'interdiction européenne des semences traitées aux néonicotinoïdes, y compris dans les circonstances exceptionnelles invoquées pour protéger les betteraves, a estimé jeudi la Cour de justice de l'Union européenne, compromettant les «autorisations d'urgence» octroyées par plusieurs pays dont la France. 

Voir aussi l’article d’André Heitz, «Semences de betteraves et néonicotinoïdes : la CJUE saborde l'économie au profit d'une vision rigoriste du droit.»
Mon opinion est que les juges vivent hors sol !

vendredi 19 novembre 2021

L’Efsa valide les dérogations pour les néonicotinoïdes sur les betteraves

Néonicotinoïdes : l'EFSA évalue les utilisations d'urgence sur la betterave sucrière en 2020/21, source EFSA du 18 novembre 2021.

L'EFSA a finalisé l’évaluation des autorisations d'urgence accordées par 11 États membres de l'UE pour l'utilisation d'insecticides à base de néonicotinoïdes sur la betterave sucrière en 2020 et 2021.

Les évaluations portent sur 17 autorisations d'urgence pour des produits phytopharmaceutiques contenant de la clothianidine, de l'imidaclopride, du thiaméthoxame et du thiaclopride, accordées par l'Allemagne, la Belgique, la Croatie, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France, la Lituanie, la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie.

L'utilisation en extérieur de l'imidaclopride, du thiaméthoxame et de la clothianidine dans l'UE a été interdite en 2018 et, en janvier 2020, l'approbation du thiaclopride n'a pas été renouvelée. Ces mesures faisaient suite aux évaluations menées par l'EFSA, qui démontraient que les trois premières substances présentaient des risques pour la santé des abeilles tandis que l'utilisation du thiaclopride pouvait entraîner une contamination des eaux souterraines.

En 2020, la Commission européenne avait demandé à l'EFSA d'évaluer si les autorisations d'urgence accordées par les États membres étaient justifiées en raison d'un danger pour les cultures «qui ne pourrait être contenu par aucun autre moyen raisonnable», conformément au règlement de l'UE sur l’utilisation de produits phytopharmaceutiques.

Dans les 17 cas, l'EFSA a conclu que les autorisations d'urgence étaient justifiées, soit parce qu'aucune méthode ou produit alternatif – chimique ou non chimique – n'était disponible, soit parce qu'il existait un risque que l'organisme nuisible développe une résistance aux produits alternatifs disponibles.

N’hésitez pas à lire la suite du communiqué de l’EFSA ...

Mise à jour du 22 novembre 2021. On lira sur le blog de seppi, Néonicotinoïdes : l'EFSA fait la preuve de la chienlit réglementaire européenne.


Aux lecteurs du blog
Grâce à la revue PROCESS Alimentaire, vous n'avez plus accès aux 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le lien suivanthttp://amgar.blog.processalimentaire.com/. Triste histoire de sous ... 

vendredi 4 juin 2021

Pas une, pas deux, mais 22 solutions alternatives aux néonicotinoïdes, selon l'Anses. L'abus de solutions nuit-elle aux betteraves ?

L’
Anses rapporte qu’il existe «Des solutions alternatives aux néonicotinoïdes pour lutter contre la jaunisse dans les cultures de betteraves».

l’Anses a identifié vingt-deux solutions pour lutter contre les pucerons et la maladie de la jaunisse dans les cultures de betteraves sucrières. Ces moyens de lutte pourraient prendre le relais des produits à base de néonicotinoïdes, interdits depuis 2018, mais dont l’utilisation a été réintroduite par dérogation en 2020 pour les traitements des semences de betteraves. Ces solutions alternatives qui présentent des efficacités correctes mais insuffisantes en utilisation seule, nécessiteront une approche de lutte intégrée pour atteindre une efficacité suffisante, voire une évolution des pratiques culturales.

L'Anses indique cependant,

La plupart des solutions alternatives considérées substituables aux néonicotinoïdes montrent des efficacités correctes mais insuffisantes, en utilisation seule, pour réduire les niveaux de dégâts à un seuil économique acceptable. L’Anses recommande donc de soutenir l’effort de recherche et développement pour adapter les solutions identifiées sur d’autres cultures au cas de la betterave sucrière et tester des combinaisons de solutions dans une approche de lutte intégrée, ainsi qu’en matière d’épidémiosurveillance.   

Pour s’en faire sa propre idée, lire l’avis et le rapport relatifs à l’efficacité des traitements disponibles pour lutter contre les pucerons de la betterave.

Je relaie deux tweets de Madame Géraldine Woessner à propos de l’étude de l’Anses, voici le premier,

 Le second tweet traite du classement des substances alternatives proposées par l’Anses,

A suivre ... 

vendredi 4 décembre 2020

France : Le bilan de l'idéologie dans la culture 2020 des betteraves, un désastre économique !

 Merci à Madame Emmanuelle Ducros de L'Opinion,

dimanche 11 octobre 2020

Néocotinoides : Les mensonges de Mme Barbara Pompili

Voilà, tout est dit, dans la séquence vidéo diffusée grâce au tweet de Mme Emmanuelle Ducros ci-dessous, Mme Barbara Pompili ment, et sans doute depuis longtemps, puisque cela fait 20 ans qu'elle fait de l'écologie, cela sans doute doit vouloir signifier 'réussir' en politique.

Quelle démagogie et quelle idéologie mortifère (ici pour la filière betterave) véhiculent ces pseudo écologistes !

Cette personne n'a plus rien à faire au gouvernement !

Complément du 17 octobre 2020. On lira ce tweet du Sénat à propos de Roger Genet, directeur général de l'Anses qui a été entendu le mercredi 14 octobre par la Commission Développement durable du Sénat et la Commission des Affaire économiques et sociale du Sénat sur le projet de loi sur les néonicotinoïdes.

mercredi 7 octobre 2020

'Néocotinoides : une loi et après ?' par Mme Emmanuelle Ducros

 #neocotinoides : une loi et après ?

samedi 29 août 2020

Betteraves et néonicotinoïdes : « Une bêtise répétée 10 fois ne devient pas une vérité. »

Un grand merci à seppi pour son article et ce « très grand moment que cette tranche de l'Université d'été du MEDEF avec sur le plateau, sur le thème : « L’économie au secours de l’écologie, et vice-versa ? », M. Jean-Pierre Clamadieu, président du Conseil d’administration d’Engie ; M. Antoine Frérot, président-directeur général de Veolia Environnement ; M. Yannick Jadot, député européen Europe Écologie Les Verts ; Mme Christiane Lambert, présidente de la FNSEA ; M. Jean-François Julliard, directeur général Greenpeace France ; Mme Fabienne Lissak, animatrice. »

L'un gesticule et brasse du vent, l'autre articule un discours cohérent...
Mise à jour du 31 août 2020. On lira cet article paru dans Alerte EnvironnementFace à Yannick Jadot, Christiane Lambert invoque « le principe de réalité ».

Mise à jour du 2 septembre 2020. Dans la série, il n'y en a pas un pour rattraper l'autre, voici un autre festival du 'responsable' des Verts dans cet article de seppi, « les petits et moins petits arrangements avec la réalité des faits » : coucou ! revoilou M. Julien Bayou !

Mise à jour du 6 septembre 2020. Il n'y en a pas un pour rattraper l'autre chez les pseudo-écologistes, comme en témoigne cet article de seppiDans la série « les petits et moins petits arrangements avec la réalité des faits » à EÉLV : M. Yannick Jadot sur la betterave.
Le 25 août 2020, l'eurodéputé EÉLV a été l'invité de France Info. Sa prestation a été résumée par France TV Info par un titre qui claque comme une bannière au grand vent de l'ignorance, de l’incompétence, et de l’inconséquence, «  VIDEO. Dérogation permettant l’utilisation d’insecticides néonicotinoïdes : " On veut tuer toute vie sur nos terres , dénonce Yannick Jadot ».
Mise à jour du 24 septembre 2020. On lira cet article d'André Heitz, Betteraves, jaunisse et néonicotinoïdes : autopsie d'un psychodrame français.

Mise à jour du 1er octobre 2020. Même le ministre de l'agriculture s'y met ...
Lire le communiqué de l’Académie nationale de médecine : Masquez-vous, masquez-vous, masquez-vous

mercredi 12 août 2020

Le gouvernement veut réintroduire les néonicotinoïdes pour sauver les betteraves et voilà pourquoi il n’y a pas lieu de s’inquiéter pour les abeilles

Le gouvernement veut réintroduire les néonicotinoïdes pour sauver les betteraves et voilà pourquoi il n’y a pas lieu de s’inquiéter pour les abeilles ...


Atlantico : Pour protéger les récoltes de betteraves de la jaunisse, le gouvernement envisage de permettre aux agriculteurs d’utiliser un insecticide interdit depuis 2018, les néonicotinoïdes, accusés à l'époque d'être nocifs pour les abeilles. Devons-nous nous inquiéter pour les abeilles ? Connaissons-nous les effets réels des néonicotinoïdes sur l'environnement ? 

Marcel Kuntz : Les néonicotinoïdes sont une famille d’insecticides dont le nom indique qu’ils ont une structure chimique dérivée de la nicotine. Il s’agit en fait de molécules différentes et qui n’ont pas toutes la même toxicité pour les insectes non-ciblés comme les abeilles. Les études d’évaluation des risques ont donc été réalisées pour chaque molécule individuellement. La situation n’est pas pour autant simple : il existe des études qui indiquent un risque pour les pollinisateurs, dont les abeilles, d’autres au contraire suggèrent l’inverse. Ainsi une étude publiée en 2019, sur un néonicotinoïde, la clothianidine, interdite en France depuis le 1er septembre 2018, a trouvé que les abeilles domestiques sont relativement résistantes aux effets de la clothianidine dans une situation agricole réelle.

De plus, il faut distinguer le danger (un effet délétère, théorique, établi en laboratoire par exemple) du risque. Ce dernier tient compte des doses, en l’occurrence auxquelles les abeilles sont exposées.

La complexité du dossier a en outre plusieurs autres causes. Tout d’abord les « pesticides » (comprendre « de synthèse », pas ceux utilisés par l’agriculture biologique…) ont fait l’objet de campagnes de la part de très médiatiques associations d’opposants. L’idéologie du « pas naturel, donc coupable » a largement infiltrée certains scientifiques, devenus des militants anti-pesticides notoires. Evidemment, certains n’accorderont pas non plus crédit aux études des industriels. Un tel contexte ne permet pas d’y voir avec toute la clarté souhaitable pour l’action publique…

Si on s’en tient strictement à la science, des difficultés existent aussi : on peut estimer la mortalité des abeilles, mais il peut exister des effets dits sub-létaux, où les abeilles ne meurent pas directement, mais perdent des capacités comme le sens de l’orientation. Pour compliquer la question, la santé des abeilles est affectée par le Varroa (une espèce d'acariens parasites), Nosema (un protozoaire se développant dans l’intestin de l’abeille), sans oublier des virus et des bactéries, ou encore une nourriture pas assez diversifiée. Ces multiples facteurs sont susceptibles d’affaiblir les abeilles, mais les insecticides chimiques font souvent office de coupable idéal…

Jean-François Proust : « Pourraient », c’est bien le cas. La seule promesse d’action est celle d’un travail pour une proposition de modification législative, au demeurant très restrictive : strictement pour les producteurs de betteraves (alors que d’autres productions ont exactement le même problème) et limitée a priori à deux ans alors qu’il n’y a pas d’alternative prévisible.

Les néonicotinoïdes ont essentiellement été un bouc émissaire pour les syndicats d’apiculteurs amateurs et les environnementalistes. Avant l’interdiction des NNI, de nombreux agriculteurs accueillaient les abeilles d’apiculteurs professionnels sans aucun inconvénient. Les principaux risques sanitaires pour les abeilles sont de très loin les parasites et maladies (varroa en tête), puis le manque de biodiversité végétale dans certaines régions (donc manque de fleurs à butiner), puis, dans certains cas où les apiculteurs manquent de formation, les pratiques des apiculteurs eux-mêmes.

Il peut exister et il a existé des accidents liés à de mauvaises pratiques lors des semis ou lors de pulvérisations d’insecticides aux heures de butinage. Mais l’application de bonnes pratiques est suffisante à assurer la santé des abeilles.

Concernant l’environnement, comme tout produit phytosanitaire, les NNI doivent être utilisés avec parcimonie et prudence. La principale utilisation des NNI et la plus indispensable est celle qui est la moins polluante : l’enrobage de semences implique une utilisation à de l’ordre de quelques grammes par hectare, ciblée sur la graine, seuls les insectes suçant la sève des jeunes plantes que l’on souhaite protéger sont atteints par des doses toxiques. C’est bien le but. En comparaison toutes les anciennes techniques, encore autorisées, visant à protéger les jeunes plantes en pulvérisation implique des doses de l’ordre de au moins 100 grammes par hectare et peuvent malencontreusement atteindre des insectes non cibles.

Dans quel cadre les néonicotinoïdes seront-ils utilisés ? Est-ce une bonne proposition du gouvernement ?

Jean-François Proust : La proposition du gouvernement est plutôt bonne, oui, dans la mesure où elle est (enfin) guidée par le pragmatisme et non par l’idéologie. Si elle aboutit, les NNI ne seront utilisés qu’en enrobage des semences de betteraves pour une durée a priori limitée à deux ans dans des conditions très strictes. Ces conditions ne sont là que pour tenter d’amadouer les environnementalistes, ce qui serait très surprenant… Toutes ces restrictions ne font que conforter injustement la méfiance envers les NNI qui ne méritent pas leur mauvaise réputation.

Marcel Kuntz : Autant les interdictions de néonicotinoïdes en 2018 étaient influencées par le souci de plaire à la frange « écologiste » de l’électorat et aux ministres appartenant à ce courant de pensée, autant il semble que l’arbitrage gouvernemental a été favorable aux agriculteurs cette fois-ci. Il est vrai que la réalité imposait le pragmatisme !
Les insecticides sont ici utiles pour éviter la prolifération de pucerons qui affaiblissent les plantes en les piquant pour se nourrir. Ces pucerons transmettent également des virus, en l’occurrence l’agent de la maladie de la « jaunisse » qui peut toucher diverses plantes, dont la betterave. La « jaunisse » réduit la quantité de chlorophylle, donc la capacité de la plante de produire du sucre.

Il faut préciser que le traitement par un néonicotinoïde ne s’effectue pas par pulvérisation aérienne, mais par enrobage des semences par le produit. La dérogation à l’interdiction des néonicotinoïdes (prévue par la réglementation européenne) ne pourra donc s’opérer que lors des prochains semis, soit vers le mois de mars 2021 ; mais il fallait décider maintenant pour anticiper le choix des semences (pour que les producteurs de semences s’adaptent et pour que le choix des agriculteurs puisse s’exercer en faveur de la betterave).

La critique que l’on peut émettre est qu’il n’y a pas de solution pour cette année. Le pis-aller : les pertes de rendement de la campagne 2020 (20 à 30 % de perte, certains parlent de 50%) pourront donner lieu à une indemnisation dans le cadre du régime d’aide réglementaire.

Il faut aussi noter que les betteraves sucrières sont bisannuelles, c’est-à-dire ne fleurissent pas la première année (où elles sont récoltées), donc ne sont pas attractives pour les abeilles. Seuls les résidus posent donc question : le plan du gouvernement prévoit ainsi « l’interdiction de planter des cultures attractives de pollinisateurs, suivant celles de betteraves afin de ne pas exposer les insectes pollinisateurs aux résidus éventuels de produits ».

Avant de décerner des bons points au gouvernement français, il faut mentionner que le gouvernement belge avait largement anticipé le problème, puisque une telle dérogation est déjà effective depuis deux ans dans ce pays !

Existe-t-il des alternatives intéressantes et aussi efficace pour les producteurs de betteraves ? 

Jean-François Proust : A l’heure actuelle, il n’existe pas d’alternative crédible. Les autres insecticides utilisables aujourd’hui sont :
- nettement moins efficace
- plus dangereux pour les abeilles- plus dangereux  pour les insectes non cibles
- plus chers
Dans quelques années, il n’est pas impossible que des insecticides à base d’ARN interférent, très sélectifs de l’insecte cible, voient le jour. Si tel est le cas, le problème des effets indésirables des insecticides sera en grande partie résolu. Mais ces insecticides n’en sont aujourd’hui qu’au stade du développement. Etant donné les exigences réglementaires de l’UE, et plus encore de la France, il est très peu probable que cette technique soit utilisable avant une dizaine d’années.
Les producteurs de betteraves, mais aussi d’orge, de noisettes, de colza…, ne peuvent pas se permettre ce délai.

Marcel Kuntz : Essayons tout d’abord de cerner le désastre agricole, économique et social qui se profile en conséquence de l’interdiction des néonicotinoïdes sur la betterave (en gardant en mémoire le faible risque qu’ils posent : les abeilles ne sont pas attirées par cette culture…), en conjonction avec des conditions météorologiques favorisant la prolifération des pucerons (le réchauffement climatique ne va-t-il pas rendre cette situation habituelle ?).

Le prix de vente étant déjà historiquement bas pour cette culture, si suite aux difficultés pour mener leur culture les agriculteurs abandonnent la betterave, les coopératives, sucreries, sous-traitants vont disparaître. Les transporteurs des récoltes vont aussi souffrir. Il y aura aussi des conséquences sur la filière des biocarburants, des distilleries d’éthanol, et les éleveurs qui utilisent les résidus (pulpes) comme alimentation pour leurs animaux.

On le voit, protéger les insectes utiles est une chose raisonnable, mais qui doit tout aussi raisonnablement prendre en compte l’ensemble de la réalité du terrain. Dans un tel contexte, des alternatives seraient bien sûr bienvenues.

On peut citer d’autres insecticides : l’un deux, le Teppeki, a vu sa période de traitement être récemment autorisée de manière plus précoce. Mais un seul traitement est autorisé, ce qui n’a pas suffi. Certains fondent des espoirs sur le biocontrôle, c’est-à-dire « l’ensemble des méthodes de protection des végétaux qui utilisent des mécanismes naturels, en privilégiant l’utilisation de mécanismes et d’interactions qui régissent les relations entre espèces dans le milieu naturel ». C’est une piste de recherche, très politiquement-correcte, mais pas opérationnelle à ce jour en grandes cultures comme la betterave. Dans ce cas, le problème est que les prédateurs des pucerons arrivent trop tard, quand ces derniers ont déjà inoculé le virus.

Il reste la génétique, c’est-à-dire utiliser des gènes de résistance contre les pucerons et d’autres contre les virus. Autrement dit, la plante se défend elle-même ! La sélection génétique classique (par croisement) est possible, mais les biotechnologies offriraient les options les plus innovantes. Oui mais voilà, ce seraient des « OGM », et les écologistes les ont diabolisés. Donc la recherche est impossible dans un tel contexte idéologique, du moins en Europe.

Voir aussi en complément l'article de seppi, Betteraves, jaunisse et néonicotinoïdes : un bel exercice à quatre mains de MM. Marcel Kuntz et Jean-François Proust sur Atlantico.

Mise à jour du 19 août 2020On lira l’article de seppi du 19 août 2020, très démonstratif et implaccable, « Betteraves et néonicotinoïdes : la Confédération Paysanne insulte les producteurs ».


Lire le communiqué de l’Académie nationale de médecine : Masquez-vous, masquez-vous, masquez-vous

mardi 4 août 2020

Il était une fois un ministre de l'agriculture, les pucerons et de le virus de la jaunisse de la betterave



Depuis Gil Rivière-Wekstein d’agriculture & Environnement, de retour de vacances, semble-t-il, nous propose quelques tweets que je vous relaie sans hésitation …

Ce tweet  est pour la ministre de l’écologie qui est joue ici les prophètes de malheur …
Cet autre tweet est pour le jeune et nouveau ministre (agronome) de l’agriculture …

Un sommet de la langue de bois est atteint par ce nouveau ministre de l’agriculture dans sa réponse à une question d’une députée ; si vous pouvez rester jusqu’au bout, je crois que cela va rester dans les annales de l’Assemblée Nationale, comme exemple du principe de Peter … auquel il faut ajouter, tout de même, on ne se refait pas, un petit cours d’agronomie, qui est désormais la marque de fabrique de ce jeune ministre …

Effectivement, comme le tweet le signale, il faut « changer une loi qui a été prise sous les pressions des écolos et qui met en cause notre agriculture. Le reste c’est du pipo. »

Cet autre troisième et dernier tweet donne la parole à un agriculteur dans son champ de betteraves dans la série il était une fois un pays de gens heureux qui connaissaient le moyen de protéger les betteraves … (source RMC).
Complément. Un bon résumé de pourquoi nous en sommes là ! 

Complément du 7 août 2020. On lira en fin le communiqué tardif du ministère de l'agriculture sur un plan de soutien gouvernemental à la filière betterave-sucre pour faire face à la crise de la jaunisse ..., c'est râpé pour cette année mais ce sera mieux pour 2021 ...

Comme le rapporte Gil Rivière-WeksteinIl aura donc fallu des cultures ravagées pour que le ministère prévoit pour les 2 prochaines campagnes des dérogations pour l'usage de néonicotinoïdes en enrobage de semences contre le puceron. Une bonne nouvelle ! signe du retour du réalisme à la tête de l’Etat?

Mise à jour du 19 août 2020On lira l’article de seppi du 19 août 2020, très démonstratif et implaccable, « Betteraves et néonicotinoïdes : la Confédération Paysanne insulte les producteurs ».




Lire le communiqué de l’Académie nationale de médecine : Masquez-vous, masquez-vous, masquez-vous !

jeudi 30 juillet 2020

On n'abandonnera pas la filière betteravière française, mais on ne peut pas changer la loi


Image issue d'un tweet de la Confédération générale des planteurs de betteraves
Voici, ci-dessous, ce qui a été retenu en gros par la presse de l’audition du ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation le 29 juillet 2020 à l’Assemblée Nationale, entre un cours de droit sur une impossibilité juridique de changer la loi sur le traitement des betteraves, sans oublier l’agronomie, cela va être désormais un classique des interventions du ministre de l'agriculture ...

Source La France Agricole.
Auditionné à l’Assemblée nationale, Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, a assuré qu’il allait soutenir la filière betteravière française mise à mal, notamment, par des attaques de pucerons.
« Jamais, jamais, jamais, je n’abandonnerai » la filière de la betterave à sucre, confrontée à des attaques de pucerons qui amputent les rendements, a promis mardi à l’Assemblée nationale le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation. Il a indiqué qu’il travaillait sur un « soutien financier ». « Il se passe une catastrophe en ce moment dans les champs de betteraves. […] C’est toute une filière qui est effectivement menacée », a souligné Julien Denormandie lors de la séance de questions au gouvernement. 
Les paroles n’engagent que ceux qui les écoutent …

Une jaunisse catastrophique pour les rendements
Dès la mi-avril, dans nombre de parcelles, les agriculteurs ont constaté la présence de pucerons verts, presque immanquablement vecteurs de la jaunisse virale : cette maladie, dont les planteurs n’ont pu réellement constater les dégâts qu’à la fin de juin ou au début de juillet, se manifeste par un jaunissement du feuillage, entravant la croissance de la betterave.
La CGB (Confédération générale des planteurs de betteraves) affirmait récemment que les rendements s’annonçaient « au plus bas depuis 15 ans », réclamant un fonds d’indemnisation et une dérogation temporaire pour utiliser des néonicotinoïdes afin de protéger les semences des pucerons. Ces insecticides, qui s’attaquent au système nerveux des insectes, donc des pollinisateurs comme les abeilles, ont été interdits de tout usage phytosanitaire en septembre 2018.
Quatre régions — Hauts-de-France, Grand Est, Île-de-France et Normandie — soutiennent les revendications des planteurs de betteraves sucrières. Elles annonçaient lundi vouloir « interpeller le nouveau gouvernement sur la nécessité d’agir au plus vite pour trouver des solutions techniques en faveur des agriculteurs confrontés à cette situation inédite qui risque de porter un coup fatal à l’ensemble de la filière ».
Un secteur stratégique pour la « souveraineté alimentaire »
« Cela fait trois semaines que je travaille d’arrache-pied pour essayer de trouver une solution », a affirmé à l’Assemblée Julien Denormandie. Il a assuré respecter le secteur de la betterave, stratégique pour la « souveraineté alimentaire » de la France.
« On a un double choix : on change la loi (pour réautoriser les néonicotinoïdes, ndlr) ou on met une filière avec énormément de soutien financier, ce sur quoi nous travaillons avec le Premier ministre », a-t-il déclaré. « Je prends un engagement devant toute la filière, c’est de travailler autant qu’il faudra pour trouver des solutions parce que jamais je n’abandonnerai cette filière », a répété Julien Denormandie.
Voici aussi une autre version, vue par la ministre de l’écologie, de la langue de bois pur jus …
Complément du 31 juillet 2020.  
« Quatre régions exhortent l’Etat à déroger à l’interdiction des néonicotinoïdes », selon Agri Mutuel.
 Apparues il y a un peu plus d’un mois, l’essor de la jaunisse virale sur betteraves dans tous les bassins de production vire à la crise sanitaire majeure pour l’ensemble de la filière. Les représentants de quatre régions – Grand Est, Hauts-de-France, Normandie et Ile-de-France – exhortent le Gouvernement à autoriser l’usage dérogatoire des néonicotinoïdes en enrobage de semences. Sans dérogation actée par le Gouvernement d’ici trois semaines, « on pourra parler de démantèlement volontaire de la filière », estime la CGB.

On lira l'article de seppi, Betterave à sucre : du beau Ducros, du petit Denormandie, du riquiqui Pompili

Lire le communiqué de l’Académie nationale de médecine : Masquez-vous, masquez-vous, masquez-vous !