mercredi 30 septembre 2020

France : Souveraineté alimentaire et fruits et légumes

Passionnant article de Madame Emmanuelle Ducros dans L'Opinion du 30 septembre 2020 « Fruits et légumes: adieu souveraineté alimentaire! »

Les surfaces cultivées reculent, les importations dépassent désormais les exportations. Coût du travail, surtransposition des normes, jeu ambigu de la grande distribution concourent à ce désastre.

Les faits. « Pas de France forte sans agriculture forte », plaide Julien Denormandie dans une interview à l’Opinion. Le nouveau ministre de l’Agriculture met l’accent, pour le volet agricole du plan de relance, sur la nécessité de défendre la souveraineté alimentaire française. Il y a fort à faire. Dans les faits, la France ne se suffit plus à elle-même pour nombre de productions, en particulier les fruits et légumes.

« Il faut manger des produits frais français, il n’y a rien de mieux pour la santé, l’environnement », martèle le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie. Depuis son arrivée au ministère, en juillet, il a fait de la souveraineté alimentaire l’épine dorsale de son action, qu’il n’oppose pas pour autant à la nécessité de rester une nation agricole exportatrice.

Pourtant, la puissance agricole française s’est considérablement érodée. Insidieusement. Les données publiées au fil de l’eau dessinent l’effarant panorama d’une France agricole qui ne se suffit plus, et de loin, à elle-même. Fruits et légumes, qui incarnent l’idée de ces fameux « produits frais français de qualité », en sont la triste illustration. La France se voit encore comme un immense verger ? « La vérité est que la production de fruits et légumes ne répond plus à notre propre demande », assène Thierry Pouch, chef économiste des chambres d’agriculture (APCA).

Et le ministre d'ajouter, « Il faut que la souveraineté de la France soit plus forte dans dix, quinze ou vingt ans, afin que notre pays ne soit pas dépendant de facteurs qu’il ne maîtrise pas pour se nourrir. »

Et de dire sans crainte d'être contredit par la ministre de l'écologie, « Au risque de choquer, je l’affirme : l’agroécologie, c’est un moyen et non une finalité. La finalité, c’est la souveraineté » affirme le ministre de l'agriculture … 

Oulala, mais il va trop loin, et que vaut sa parole face au 'lobby écolologique' ?

Et pourtant, dans un document du ministère de l'agriculture, on peut lire dans les priorités du ministère, qui croire, que croire ...

Les services du ministère seront ainsi mobilisés pour accompagner la transition agroécologique des productions agricoles et alimentaires, renforcer l’approvisionnement alimentaire de proximité et les circuits-courts, maîtriser l’utilisation des produits phytopharmaceutiques (la sortie de l'utilisation du glyphosate en particulier), ou encore pour atteindre l'objectif de 50% de produits de qualité (dont 20% de produits bio) ou locaux dans la restauration collective.

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