lundi 7 octobre 2019

Bonne nouvelle pour les 'nouvelles pratiques alimentaires et risque sectaire'. Le gouvernement supprime la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires


Ce site rapporte « la Miviludes : Suppression confirmée par le gouvernement ».
La mission interministérielle de lutte contre les dérives sectaires va bien disparaître, a confirmé le 2 octobre Laurent Nunez devant le Sénat.
« D'autres organismes ont vu le jour qui nécessitent un meilleur partage des informations et des compétences, parce qu'ils travaillent également sur les phénomènes d'emprise mentale et autres, tel que le secrétariat général du Comité de prévention de la délinquance et de la radicalisation », dit L. Nunez. « C'est pourquoi il a été décidé de rattacher la Miviludes au ministère de l'Intérieur, conformément au rapport de la Cour des comptes de 2017. Mais ses moyens et ses missions ne sont aucunement remis en cause ». Devenant un service du ministère de 'intérieur la nouvelle instance n'aura pas le poids d'une  mission interministérielle. Elle sera probablement réorientée vers la lutte contre la radicalisation qui est un autre combat. La présence pour la première fois dans le gouvernement de deux membres successifs proches des sectes interroge sur la politique gouvernementale.
Selon la Miviludes, Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, Rapport d’activité 2016 et 1er semestre 2017. Études, on peut y lire :
Le phénomène est particulièrement notable dans le domaine de l’agriculture biologique où les méthodes et pratiques inspirées par cette philosophie prennent une part de plus en plus importante au point que dans la viticulture le terme « biodynamique » se confond avec « biologique », alors que la biodynamie n’est qu’une variante inspirée de l’ésotérisme de R. Steiner appliquée à une démarche de production biologique.
L’anthroposophie est un mouvement philosophico-religieux créé en Suisse au début du xxe siècle par le philosophe autrichien Rudolf Steiner. Sa doctrine syncrétique emprunte à l’ésotérisme, aux philosophies orientales (karma et réincarnation), au christianisme et plus tard au New Age.
Le courant a en effet pensé son propre système de production agricole, avec l’agriculture biodynamique qui allie les principes du biologique, de l’ésotérique et de l’astral, et commercialise les produits répondant à ses exigences sous la marque de certification Demeter.

On lira aussi dans ce rapport « Nouvelles pratiques alimentaires et risque sectaire » ...

Rappelons une fois de plus que le ministère de l’agriculture continue de faire la promotion de la la biodynamique, n’est-ce pas Monsieur Guillaume, ministre de l’agriculture …

Comme le dit Olivier Masbro sur son blog, « Bref, sa disparition n’est pas une bonne nouvelle. »

Mise à jour du 22 octobre 2019. On lira sur le site de l'AFIS, Les missions d’information et de documentation sur les dérives sectaires assurées par les services de l’État doivent se poursuivre avec objectivité et neutralité, dans le respect de la liberté de conscience.

Complément du 2 décembre 2019. On lira cet article de seppi du 2 décembre 2019, Miviludes, lutte contre les dérives sectaires, anthroposophie et biodynamie.

Complément du 18 décembre 2019. On lira Enquête sur l’anthroposophie sur le blog Alerte Environnement.

dimanche 6 octobre 2019

Les contrôles officiels sont-ils destinés à être connus du public, un rapport pense que oui, mais la réalité est tout autre ...



Contexte
La réglementation européenne (règlement (CE) n°882/2004) prévoit que chaque État membre élabore un plan de contrôle pluriannuel (PNCOPA) décrivant les contrôles de la législation relative aux aliments pour animaux, aux denrées alimentaires, à la santé animale et au bien-être des animaux ainsi qu’à la santé des végétaux. En complément, il est également prévu la préparation d’un rapport annuel présentant les résultats de ces contrôles ainsi que le fonctionnement du dispositif décrit dans le PNCOPA. Ce rapport annuel 2018, établi en 2019, est public. Il est destiné non seulement aux services de contrôle et de la Commission européenne mais également au Parlement, aux citoyens et aux professionnels de la chaîne alimentaire.

Document public destiné aux citoyens, je veux bien mais cela semble réservé aux initiés, et encore, cela n’est pas toujours très clair (un peu foure-tout) , d’autant que tous ceux qui sont impliqués dans les contrôles sont là :
  • La Direction générale de l’alimentation (DGAL)
  • La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF)
  • La Direction générale de la santé (DGS)
  • Le Service de santé des armées (SSA)
  • L’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO)

mais la transparence n’est pas pour autant au rendez-vous …

On attendra aussi la promesse d’un autre rapport annuel (?) sur les résultats de ces contrôles … et on connaissait un certain nombre de résultats en lisant le rapport d’activité 2018 de la DGAL, mais on attendra encore un peu pour avoir le bilan 2018 des plans de surveillance et de contrôles, pourtant promis pour septembre 2018 …

Pour en revenir au « Rapport annuel 2018 du Plan national de contrôles officiels pluriannuel (PNCOPA) », faute de temps, notons deux aspects utiles pour les citoyens et aussi les consommateurs.

Au niveau de la restauration commerciale, on apprend ce qui suit :
  • Le secteur de la restauration commerciale est celui qui fait l’objet du plus de mises en demeure de remédier
  • aux manquements constatés dans 14 % des contrôles. Les avertissements sous forme de rappel à la réglementation sont fréquents (41,4 % des contrôles).
  • Les contrôles de sécurité de la production ont eu lieu dans la restauration commerciale avec 31 600 contrôles.
  • Les contrôles des établissements de restauration commerciale sont réalisés principalement par la DGCCRF (affirmation très curieuse -aa)
  • Un tableau (page 36) indique que les contrôles/inspections sont faits par la DGAL, DGCCRF et DGS, avec 31 640 contrôles dont 4 437 mises en demeure, 1 183 procès verbaux et 642 fermetures. Par ailleurs, il est signalé 13 099 avertissements.
Malheureusement, ces chiffres sont difficilement vérifiables car les résultats 2018 de la DGCCRF ne nous apportent aucun éclairage sur ce secteur, aucun détail n’est fourni, ce n’est pas dans les habitudes de la maison. Le rapport d’activité 2018 de la DGAL quant à lui rapporte avoir réalisé 19 200 inspections dont 12 600 suites. Soit un pourcentage de plus de 60 % de suites.

Comme on le voit au niveau du simple citoyen, l’information demeure opaque, je ne sais pas ce que l’on veut cacher mis à part la baisse des effectifs chargés des contrôles …

Le second exemple provient du plan de surveillance de la contamination microbiologique des fromages au lait cru. On nous dit :
La DGAL met en place tous les deux ans un plan de surveillance de la contamination des fromages au lait cru par des bactéries pathogènes pour l’homme. Les recherches de 2018 ont porté sur la contamination par Salmonella, Listeria monocytogenes et les Escherichia coli porteurs de shiga toxines (STEC) dans les fromages au lait cru les plus « à risque », en excluant les fromages à pâte pressée cuite. 990 prélèvements ont été réalisés sur des fromages au lait cru de vache ainsi que de brebis et de chèvre. Les taux de contamination estimés des fromages au lait cru sont faibles, inférieurs à 1 % pour chacun des germes considérés. Les résultats de ce plan de surveillance ont été transmis à l’Anses ainsi qu’à l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), pour être publiés dans le rapport annuel EFSA/ECDC sur les zoonoses et les agents zoonotiques en Europe.

Je ne doute pas de l’effort fait dans ce secteur, mais ce plan demeure très théorique, si l’on regarde la réalité des faits, en observant notamment les notifications au RASFF de l’UE, mais on pourrait aussi le faire avec le nombre d'avis de rappel dans ce secteur des produits laitiers.

En 2019, les fromages au lait cru d’origine France ont représenté 31 notifications, année en cours, versus 31 pour 2018 !

Dans le détail des germes pathogènes (les chiffres entre parenthèses sont ceux de l’année 2018), nous avons :
  • E. coli et STEC : 14 (14)
  • Listeria :13 (13)
  • Salmonella : 4 (4)

En 2019, il y a même eu une notification un fromage avait à la fois des STEC et Listeria monocytogenes

Comme de bien entendu, le « Rapport annuel 2018 du Plan national de contrôles officiels pluriannuel (PNCOPA) 2016-2020 » ne dit pas un mot de la situation réelle des citoyens vis-à-vis des avis de rappels de produits alimentaires auquel ce rapport est destiné ...

samedi 5 octobre 2019

Trois décès dans une éclosion à Listeria aux Pays-Bas


« Trois décès dans une éclosion à Listeria aux Pays-Bas », source article de Joe Whitworth publié le 5 octobre 2019 dans Food Safety News.

Les autorités néerlandaises ont lié trois décès dus à Listeria dans des produits à base de viande d'une entreprise.

Les responsables ont rapporté qu'il était presque certain que 20 patients atteints de listériose avaient été contaminés par des produits carnés d'une société appelée Offerman au cours des deux dernières années. Une femme a également fait une fausse couche.

La source des infections a été recherchée par le RIVM (Institut national pour la santé publique et l'environnement) et par NVWA (Autorité néerlandaise de sécurité des produits alimentaires et de consommation).

Le RIVM a trouvé un certain type de Listeria chez plusieurs patients. L'agence a ensuite contacté le NVWA pour comparer cela avec les données ADN provenant d'échantillons d'aliments et d'entreprises. Après avoir trouvé une correspondance pour un échantillon, le travail de suivi a été lancé par NVWA.

Chaque année, 80 patients présentant une infection à Listeria sont signalés au RIVM.

Production interrompue en raison de la présence de Listeria
Le 3 octobre, Vleeswarensnijderij Offerman a cessé la production de viande sur le site d’Aalsmeer.

Le NVWA a demandé à la société de prendre des mesures car un échantillonnage récent a révélé l'existence d'un problème de Listeria dans la société.

Offerman ne peut reprendre la production qu'après un nettoyage en profondeur du site et avec l'accord de NVWA. Un communiqué de la société a déclaré que la découpe et le conditionnement des produits carnés en question seraient repris par d'autres usines appartenant au groupe.

Les clients d’Offerman comprennent Aldi, Bidfood, Jumbo, Sligro et Versunie. Plus de 100 produits ont été touchés par des rappels de Jumbo et Sligro et plus de 50 produits avec le retrait chez Versunie et Meesterhand.

DLC fin novembre
L’alerte de sécurité de Jumbo concernait diverses viandes pré-emballées en tranches. Offerman, l’un de ses fournisseurs de viande, a informé le supermarché que le site de production de ces produits pourrait être contaminé par Listeria.

Il a demandé aux clients de ne pas manger les produits, dont certains portent la DLC, fin novembre, et de les rapporter dans l'un de ses magasins. Suivez ce lien pour obtenir une liste des articles concernés.

Les produits à base de viande encore sur les étagères sont sûrs à consommer et Jumbo espère avoir à nouveau bientôt toute la gamme.

Les personnes âgées et immunodéprimées, les femmes enceintes et les nouveau-nés ont un risque accru de contracter la listériose.

Les symptômes d'infection peuvent inclure des vomissements, des nausées, une fièvre persistante, des douleurs musculaires, des maux de tête graves et une raideur de la nuque. Le délai entre l’infection et le développement des symptômes varie de quelques jours à 70 jours avec une moyenne de trois semaines.

Complément du 7 octobre 2019

On lira le communiqué de l'AFSCA de Belgique, Contamination à la Listeria dans des produits à base de viande aux Pays-Bas : l’AFSCA continue à suivre la situation de prèsMise à jour du communiqué de presse du 4 octobre 2019.


Deux épisodes de cas de maladie alimentaire groupés, causés par Listeria monocytogenes en Allemagne et aux Pays-Bas : Mesures prises par les autorités de sécurité alimentaire luxembourgeoises

vendredi 4 octobre 2019

Facteurs de risque de développement d'infections gastro-intestinales, cutanées ou respiratoires aiguës après la participation à une course d’obstacles et de boue


Voici une étude parue dans Eurosurveillance concernant les « Facteurs de risque de développement d'infections gastro-intestinales, cutanées ou respiratoires aiguës après la participation à une course d’obstacles et de boue aux Pays-Bas en 2017 ».

Le blog avait déjà consacré une série d’articles à ce sujet ici. Il existe aussi des variantes de ce type de courses avec des courses de vélo ...

Aux Pays-Bas, les courses d'obstacles, de boue et de survie (aux fins du présent document, collectivement appelées « courses d'obstacles ») sont de plus en plus populaires. Au départ, les coureurs entraînés ou professionnels étaient les principaux participants à ces courses, mais le sport est devenu une activité amusante pour les amis et la famille. Le nombre de participants augmente chaque année (de 13 000 en 2012 à plus de 250 000 en 2017). L'âge minimum de participation varie entre les courses d'obstacles; il est généralement basé sur la distance de la course et on peut être aussi jeune que 5 ans. En 2017, plus de 150 courses à obstacles ont été organisées aux Pays-Bas. Les courses à obstacles sont des courses dans lesquelles les participants rencontrent différents obstacles fabriqués en suivant un parcours prédéfini. Une course de boue est fondamentalement la même, mais comporte intentionnellement plus de boue. Les courses de survie combinent une course d'obstacles et une épreuve d'endurance; ceux-ci nécessitent plus de technique et de formation que les courses d'obstacles et sont souvent non commerciales par rapport aux courses d'obstacles et aux courses de boue.

Comme les participants aux courses d’obstacles doivent courir, ramper ou nager dans de l’eau et de la boue non traitées, le risque de blessure et de maladies infectieuses telles que les infections gastro-intestinales aiguës (IGA), les infections respiratoires (IR) et les infections cutanées (IC) peuvent être plus fréquentes dans ces courses comparées aux courses à pied plus conventionnelles.

Depuis 2010, de nombreux cas d’éclosions d'IGA ont été signalés à la suite de courses d'obstacles, de nage en eau libre et de vélo de montagne, et l'ingestion de boue ou d'eau au cours de ces courses était associée aux infections.

En Belgique et aux Pays-Bas, plusieurs cas de leptospirose ont été rapportés en 2015 après la participation à une course d'obstacles et aux Pays-Bas, un cas de tularémie a été lié à une course d'obstacles. Cependant, ces études ne fournissent aucune information sur les risques de maladies infectieuses et les facteurs de risque potentiels associés à la participation aux courses d'obstacles en général.
Bien qu’il existe des publications sur les éclosions à la suite d’une course d’obstacles, une approche plus systématique permettant d’identifier les facteurs de risque potentiels de ces événements fait défaut. La recherche sur les risques potentiels pour la santé liés à la course d'obstacles est donc justifiée et les résultats pourraient éventuellement appuyer des recommandations qui pourraient aider à améliorer encore la sécurité sanitaire et les mesures préventives lors de ces événements.

Cette étude a examiné les facteurs de risque potentiels de développer une IGA, une IR ou une IC, tels que l'ingestion accidentelle de boue/eau, le temps écoulé entre la fin de la course et le rinçage, ou le type de vêtement porté - après la participation à des courses d'obstacles aux Pays-Bas. Avec les résultats, nous visons à élaborer des recommandations préventives fondées sur des preuves pour les organisateurs et les participants des courses d'obstacles.

Au total, 17 courses d'obstacles effectuées sur 14 week-ends (d'avril à octobre 2017) aux Pays-Bas ont été incluses dans cette étude. Douze de ces courses se trouvaient dans les provinces du Brabant-Septentrional, deux dans la Zuid-Holland, deux dans la Gueldre et une dans le Limbourg. Les courses ont totalisé environ 30 000 participants, allant de 230 à 7 600 par course.

Problèmes de santé signalés
En total, 641 des 2813 répondants (22,8%) ont signalé des problèmes de santé (par exemple, maux de tête, maux d'estomac et vomissements) à la suite de leur participation à une course d'obstacles. Parmi ceux-ci, cinq ont découvert une tique pendant ou après la course, 156 (5,6%) ont reçu une blessure, 131 (4,7%) ont signalé une blessure (principalement au genou (n = 45) et à la cheville (n = 25)), deux répondants se sont fracturé un os et six se sont déchiré un muscle.

Dans les trois principaux problèmes de santé signalés (IGA, IR et IC), les femmes étaient plus susceptibles que les hommes de signaler des infections; IGA: 47 (68%) contre 22 (32%); RI: 68 (69%) vs 31 (31%); IC: 103 (69%) vs 47 (31%).

Discussion
À notre connaissance, il s'agit de la première étude sur l'incidence des IGA, IR et IC après la participation à une course d'obstacles, ainsi que sur les facteurs de risque. Peu de maladies infectieuses ont été signalées par les répondants dans le questionnaire de cette étude (dans 2,7% à 5,8% des répondants), ce qui suggère un faible risque d'infection après la participation à une course d'obstacles.

Le système de surveillance continue de la morbidité dans les soins de santé primaires a estimé qu'entre avril et octobre 2017, 2% de la population adulte néerlandaise avait consulté un médecin généraliste pour une IGA et 4% pour un IR; aucune donnée de soins primaires n'était disponible pour les IC. Bien que les incidences d'IGA et d'IR dans notre étude soient apparemment comparables à celles obtenues des soins primaires aux Pays-Bas, ces dernières ne reflètent que les maladies des personnes ayant consulté un généraliste et peuvent donc ne pas être généralisables à la population en général.

Dans cette étude, l’ingestion de boue était associée à une IGA, ce qui étayait les conseils actuellement donnés aux participants, c’est-à-dire qu’il fallait éviter de consommer de l’eau/de la boue en essayant de garder la bouche fermée lors des courses d’obstacles. Ce conseil est dû à des constatations similaires concernant le risque de maladies infectieuses observé lors d’autres investigations (épidémies) liées à des événements tels que l’eau ou la boue, par exemple des épreuves de vélo de montagne et de nage en ville. Nous reconnaissons que cela n’est pas toujours réalisable en raison de la forte demande en oxygène lors d’une activité intense.

Des études antérieures ont également mis en évidence un effet protecteur de l’alcool sur le risque de développer une IGA. Cet effet pourrait être attribué à l'éthanol et aux antioxydants ou à d'autres substances présentes dans les boissons alcoolisées. Cependant, comme nous n'avons pas collecté d'informations sur le nombre de boissons alcoolisées consommées par les participants, ni sur le moment où ils les ont consommés (c'est-à-dire avant, pendant ou après la course d'obstacles), l'association protectrice que nous avons trouvée doit être interprétée avec prudence.

Nous avons constaté que les répondants avec des allergies étaient plus à risque d'IGA en analyse multivariée et ceux ayant une maladie chronique autre que les allergies étaient plus à risque d'IR et d'IC en analyse univariée. Nous avons également constaté qu’une ou plusieurs maladies chroniques avaient un effet protecteur sur l’IGA. Ceci pourrait en partie s'expliquer par la définition non spécifique des maladies chroniques dans notre étude. Plusieurs maladies chroniques (eczéma et diabète, par exemple) ont été regroupées car le nombre de maladies signalées était trop faible pour être analysé séparément.

Un bon lavage des mains est une mesure très efficace pour la prévention des maladies infectieuses. Dans notre étude, nous avons constaté que les 13 courses d’obstacles ne disposaient pas d’installations de lavage des mains adéquates, par exemple: avec de l'eau courante, du savon et du papier essuie-mains. La nourriture a été distribuée lors de 14 courses d'obstacles et, comme il n'est pas pratique pour les participants de se laver les mains lors d'une course d'obstacles (et qu'ils soient probablement couverts de boue lorsque la nourriture est distribuée), les fruits non pelés et les aliments emballés peuvent constituer de meilleures options.

Forces et limites
En raison de la grande population étudiée et de l'inclusion de plusieurs obstacles différents, nous pensons que les résultats pourraient être pertinents pour d'autres événements présentant des conditions environnementales similaires. En outre, plusieurs parcours d'obstacles ayant été étudiés, les facteurs de risque identifiés peuvent être plus généralisables.

Cette étude présente plusieurs limites. Premièrement, il existe probablement un biais d'auto-sélection, les participants ayant développé des symptômes après une course d'obstacles étant plus susceptibles de prendre part à l'étude que ceux qui sont restés en bonne santé. Cela peut avoir entraîné une surestimation du taux d'attaque pour les GAI, IR et IC.

Deuxièmement, il peut exister un biais de rappel, les participants ayant reçu le questionnaire une semaine après leur participation à la course et l'exposition aux facteurs de risque potentiels ayant peut-être été mieux rappelée par les répondants ayant développé des symptômes. Même si ce biais devrait être minime, les risques relatifs et les facteurs de risque identifiés peuvent avoir été surestimés.

Troisièmement, il est connu que les femmes ont tendance à rapporter avoir une moins bonne santé que les hommes d'après des indicateurs de santé auto-déclarés, ce qui peut expliquer la forte incidence signalée chez les femmes d'IGA, d’IR et d’IC.

Quatrièmement, l’incidence des maladies infectieuses signalée dans cette étude a peut-être été surestimée, car tous les symptômes rapportés ne sont pas exclusifs de l’IGA, de l’IR et de l’IC. Par exemple, une maladie respiratoire peut survenir à cause d'allergies. Cependant, il n'a pas été possible de différencier les causes sous-jacentes de certains symptômes, ce qui aurait pu conduire à une surestimation de l'incidence de l’IGA, de l’IR et de l’IC dans cette étude. En outre, les répondants ont été interrogés sur les symptômes de maladies infectieuses apparus après la course d'obstacles, de sorte que les symptômes rapportés n'ont peut-être pas été causés par l'événement.

Cinquièmement, en raison de la conception de l'étude, les résultats des analyses microbiologiques n'ont pas été comparés à ceux d'un groupe témoin. Dans les études futures, toutefois, les échantillons de selles devraient être testés directement après l'apparition des symptômes et un groupe témoin devrait être inclus afin que les résultats puissent être comparés et utilisés dans le cadre d'une investigation sur une éclosion, le cas échéant.

Enfin, nous avons étudié les fréquences de maladie dans cette étude, mais des maladies telles que la tularémie et la leptospirose - qui ont une période d’incubation plus longue que celle requise pour remplir le questionnaire - n’auraient peut-être pas été perdues. Cependant, comme il s’agit de maladies rares aux Pays-Bas et que les symptômes ne sont pas largement reconnus, il est peu probable que ces maladies aient été identifiées même avec une période de temps plus longue allouée au questionnaire.

Conclusion
Notre étude suggère que le risque de contracter une AGI, IR ou IC après la participation à une course d'obstacles est faible. Cependant, le potentiel d'épidémies liées à de tels événements peut être élevé, comme on l'a vu dans des études antérieures.

Pour limiter la survenue d'épidémies et d'infections sporadiques, nous recommandons aux organisateurs de courses d'obstacles d'informer les participants des risques de maladies infectieuses et des mesures de prévention potentielles qu'ils pourraient prendre, par exemple. pratiquer une bonne hygiène des mains, ne pas participer s'ils sont malades, ne pas avaler de boue et se doucher immédiatement après la course.

En outre, nous recommandons que les organisateurs facilitent de manière adéquate ces mesures préventives, par exemple en installant des installations adéquates de lavage des mains et de douche et en ne distribuant que des aliments non pelés/emballés pendant la course d'obstacles.

Sur la base d'inspections visuelles, nous recommandons également aux organisateurs de respecter les consignes d'hygiène nationales concernant les toilettes et les douches autour du parcours d'obstacles.

Allemagne : Une usine de viande liée à une épidémie à Listeria arrête sa production


« Allemagne : Une usine de viande liée à une épidémie à Listeria arrête sa production », source article de Joe Whitworth paru le 4 octobre 2019 dans Food Safety News et adapté par mes soins.

La production d'une entreprise allemande de viande liée à une épidémie à Listeria a été temporairement interrompue par les autorités.

Des responsables du district allemand de Waldeck-Frankenberg ont fermé les installations de production de Wilke Waldecker Fleisch-und Wurstwaren à Twistetal, Berndorf (Nord de la Hesse). La société a rappelé tous ses produits, à l'exception des conserves, dans la mesure où des investigations en Allemagne ont mis en évidence un lien avec une épidémie d'origine alimentaire provoquée par Listeria dans de la charcuterie réfrigérée.

Les médias allemands ont rapporté que deux personnes sont décédées et environ 40 autres cas d’infection sont en cours d'investigation. Une porte-parole du Robert Koch Institute (RKI) a déclaré à Food Safety News que l'agence ne commentait pas les incidents graves puisque les autorités publiques locales en ont la charge.

Incidents passés
La présence de Listeria a été détectée lors de l’échantillonnage des produits du fabricant dans du salami pour pizza et un autre type de saucisses. Les autorités locales avaient déjà commandé le nettoyage et la désinfection à plusieurs reprises et les installations de production avaient été temporairement fermées auparavant.

Lorsque les résultats du ré-échantillonnage de fin septembre sont devenus disponibles, les autorités ont ordonné la fermeture de l'usine et le rappel de tous les produits, dont certains ont été envoyés à au moins sept autres pays.

Toutes les dates de produits marqués « DE EV 203 EG » ont été rappelées. Des articles tels que des saucisses ont été vendus en vrac chez des distributeurs. Ils ne portent donc pas d'étiquette et dans les établissements de restauration colletive tels que les cuisines d'hôpitaux et les cantines.

Un total de 405 infections à Listeria ont été rapportées cette année jusqu'en octobre, contre 482 à la même période de l'année dernière, selon les chiffres de l'Institut Robert Koch. Le nombre annuel de cas de listériose recensés par le RKI en Allemagne est passé de 396 en 2009 à 771 en 2017.

Rappel autrichien
L'Agence autrichienne pour la santé et la sécurité alimentaire (AGES) a émis un avertissement au nom du ministère fédéral du Travail, des Affaires sociales, de la Santé et de la Protection des consommateurs (BMASGK) pour des produits de viande et de charcuterie du fabricant allemand. Dès le 10 mars 2019, l’AGES avait rappelé des produits Wilke, sans qu’il y ait de notification au RASFF de l’UE ...

Les autorités allemandes ont informé AGES le 3 octobre 2019 via le portail du système européen d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF) que les produits avaient été livrés à deux sociétés de vente en gros en Autriche. En Autriche, aucun cas de listériose a été lié à l'épidémie déclarée en Allemagne.

Sur la base de cette notification au RASFF, des produits ont également été distribués en Belgique, au Danemark, en France, en Irlande, aux Pays-Bas et en Suède.

Les personnes âgées et immunodéprimées, les femmes enceintes et les nouveau-nés ont un risque accru de contracter la listériose.

Les symptômes d'infection peuvent inclure des vomissements, des nausées, une fièvre persistante, des douleurs musculaires, des maux de tête graves et une raideur de la nuque. Le délai entre l’infection et le développement des symptômes varie de quelques jours à 70 jours avec une moyenne de trois semaines.

NB : Aura-t’on des nouvelles en France ?


Complément du 7 octobre 2018. Deux épisodes de cas de maladie alimentaire groupés, causés par Listeria monocytogenes en Allemagne et aux Pays-Bas : Mesures prises par les autorités de sécurité alimentaire luxembourgeoises

La viande de volailles élevées sans antibiotique est moins susceptible de contenir des salmonelles multirésistantes, selon une étude


« La viande de volailles élevées sans antibiotique est moins susceptible de contenir des salmonelles multirésistantes, selon une étude », source CIDRAP News.

Marco Verch / Flickr cc
Une analyse effectuée par des chercheurs en Pennsylvanie a révélé que la viande de volailles élevées de manière conventionnelle hébergeait près de deux fois plus de Salmonella multirésistantes que la viande de volailles élevées sans antibiotique, selon une étude publiée dans IDWeek 2019.

Les résultats proviennent d'une étude menée par des scientifiques du Pennsylvania Department of Health, du Penn State College of Medicine et de la Food and Drug Administration (FDA), qui a examiné des cultures de Salmonella non typhiques à partir de près de 3 500 échantillons de poulet et de dinde achetés au hasard entre 2008 et 2017 en Pennsylvanie. L’analyse des cultures de Salmonella a révélé que 55% des producteurs de viande de volailles élevées de manière conventionnelle étaient résistants à au moins trois classes d’antibiotiques, contre 28% des cultures de viande de volailles élevées sans antibiotiques.

Salmonella est l'une des principales causes de maladies d'origine alimentaire et touche plus de 1,2 million d'Américains chaque année. Alors que la plupart des cas sont spontanément résolutifs, certains cas de salmonellose nécessitent des antibiotiques et une hospitalisation. Salmonella résistant aux antibiotiques est plus difficile à traiter et peut causer des infections plus graves et parfois mortelles.

« Salmonella résistant aux antibiotiques est un problème de santé publique », a déclaré lors d'une conférence de presse son auteur, Xin Yin, étudiante en doctorat au Penn State College of Medicine. « Le message clé ici pour les consommateurs ou la personne standard est que, lorsque vous vous rendez dans une épicerie pour acheter de la viande de volaille, vous devez lire les allégations relatives à la production liées aux antibiotiques et réfléchir au taux de Salmonella résistant aux antibiotiques avant de procéder à l'achat. »

Dans une étude connexe menée par certains des mêmes scientifiques, près du tiers des cultures de Salmonella provenant d'échantillons de volailles, de viande hachée bovine et de porc achetés au hasard dans des magasins de Pennsylvanie entre 2015 et 2017 résistaient à trois classes d'antibiotiques ou plus. Et un quart des cultures d'infections humaines à Salmonella recueillies au cours de la même période étaient résistantes à trois classes d'antibiotiques ou plus.

Plus de résistance aux antibiotiques dans la viande conventionnelle
Dans la première étude, Yin et ses collègues ont analysé 3 481 échantillons de poulet et de dinde collectés pour le National Antibiotic Resistance Monitoring System (NARMS), un programme qui suit la résistance aux antibiotiques chez Salmonella et d'autres bactéries potentiellement dangereuses communément transmises par les aliments. Les conditionnements de volaille portant les mentions « bio », « sans antibiotique » ou « jamais d'antibiotique » ont été considérés comme sans antibiotique aux fins de l'étude. Ces étiquetages font référence à des antibiotiques également utilisés en médecine humaine.

Yin a déclaré qu'ils se concentraient sur la volaille, car elle constitue un vecteur important pour la transmission d'agents pathogènes entériques (bactéries qui causent des troubles gastro-intestinaux) résistants aux antibiotiques et que les Américains mangent beaucoup de poulet.

« En 2019, la consommation projetée de viande de volaille [par habitant] avoisine les 50 kg », a déclaré Yin. Il a également noté que les antibiotiques étaient largement utilisés pour traiter les maladies chez les volailles.

Dans l'ensemble, les chercheurs ont trouvé des souches de Salmonella dans 10,2% des échantillons de viande de volailles élevées de manière conventionnelle (280 sur 2733), contre 5,3% des échantillons de poulets et de dindes élevés sans antibiotique (40 sur 748). Un examen de la sensibilité aux antimicrobiens et du séquençage du génome complet de 320 des isolats de Salmonella a révélé une résistance à trois antibiotiques ou plus dans 55% des isolats provenant de viandes élevées de manière conventionnelle (154 sur 280), contre 27,5% des isolats dans la viande étiquetée sans antibiotiques (11 sur 40).

Une analyse plus poussée a révélé que 24,3% des isolats de viande de volailles conventionnelles (68 sur 280) contenaient le gène blaCMY-2 de la bêta-lactamase à spectre étendu (BLSE), qui confère une résistance aux antibiotiques bêta-lactamines.

Selon Yin, il est à noter qu'une étude similaire menée il y a 10 ans, utilisant beaucoup moins d'échantillons, n'a révélé aucune différence statistiquement significative entre la quantité de Salmonella résistant aux antibiotiques retrouvée dans des échantillons de viande de volaille conventionnelle et sans antibiotique. Elle a également noté qu'une analyse plus large de la base de données NARMS de 2008 à 2017 a confirmé les résultats.

Résistance comparée dans les isolats de viande et chez l’homme
Dans la deuxième étude, dirigée par Nkuchia M'ikanatha, épidémiologiste de la surveillance auprès du Pennsylvania Department of Health, des chercheurs ont tenté de comparer les niveaux de résistance aux antibiotiques dans des isolats de Salmonella provenant d’échantillons de viande au stade de la distribution avec les niveaux de résistance provenant d'isolats cliniques recueillis auprès de patients atteints d'infections à Salmonella. Ils ont utilisé l'électrophorèse en champ pulsé - une méthode de détermination de l'empreinte d’ADN utilisée pour enquêter dans les épidémies de maladies d'origine alimentaire - pour apparier les isolats animaux et humains. Un total de 96 isolats de Salmonella prélevés dans 2 520 échantillons de volaille, de viande hachée bovine boeuf et de porc ont été comparés à 109 isolats cliniques de Salmonella.

Parmi les isolats de Salmonella des échantillons de viande, 29,2% (28 sur 96) étaient résistants à trois classes d'antibiotiques ou plus et 17,7% (17 sur 96) étaient résistants à cinq classes ou plus. Quatre des isolats contenaient des gènes conférant une résistance à huit classes d'antibiotiques. Les chercheurs ont également observé dans les isolats de viande que la résistance à la ceftriaxone, fréquemment utilisée pour traiter les infections graves à Salmonella, était passée de 12% en 2015 à 27% en 2016, puis avait diminué à 14,7% en 2017.

Dans les isolats cliniques, 25,7% (28 sur 109) ont présenté une résistance à au moins trois classes d'antibiotiques, et 11,0% (12 sur 109) à cinq ou plus d'antibiotiques. Deux des isolats cliniques portaient des gènes conférant une résistance à huit classes d'antibiotiques, et la résistance à la ceftriaxone est passée de 0% en 2015 à 12,5% en 2016 et à 24,3% en 2017.

« Les gènes associés à une résistance élevée sont particulièrement préoccupants, car Salmonella peut les partager avec d'autres bactéries, telles que E. coli, et causer d'autres infections multirésistantes, et pas seulement la salmonellose », a déclaré M'ikanatha, qui a participé aux deux études.

M'ikanatha a ajouté que les résultats sont significatifs, car les cliniciens doivent être conscients que tous les cas de Salmonella ne sont pas causés par une « variété de jardin » (à propos de Salmonella issus de légumes de jardin -aa) de Salmonella.

« Lorsque vous avez une infection à Salmonella pour laquelle le clinicien décide que le traitement antimicrobien est indiqué, il est très important d'examiner les résultats des tests de sensibilité et de déterminer si le médicament qu'ils envisagent d'utiliser sera sensible », a-t-il déclaré.

Federico Perez, professeur adjoint de médecine à la Case Western Reserve University et modérateur de la conférence de presse, a déclaré que les résultats soulignent également des liens importants existant entre l'utilisation d'antibiotiques chez les animaux et la santé humaine.


« En tant que cliniciens, il est essentiel de connaître la prévalence de la résistance aux antibiotiques chez Salmonella qui affecte nos patients. En outre, pour ceux qui s'intéressent à la science de la résistance aux antibiotiques, la caractérisation des déterminants de la résistance chez Salmonella illustre bien l'utilisation d'antibiotiques chez les animaux élevés pour la consommation humaine. la santé humaine, éclairant ainsi le concept de One Health », a-t-il déclaré.