Afin de garantir la sécurité des aliments à long terme et de
prévenir les fraudes, l’OSAV identifie les dangers émergents pour
la santé des consommateurs suisses. Détecter ces dangers
suffisamment tôt permet de prendre les bonnes mesures au bon moment.
Microbiologie
Du
nouveau sur Bacillus cytotoxicus :
Bacillus
cytotoxicus fait partie du groupe
Bacillus cereus et est
thermotolérant. Il a été associé à de rares cas, parfois
mortels, de maladies diarrhéiques et peut passer inaperçu lors du
diagnostic de routine par contrôle des températures généralement
utilisées pour le groupe
B. cereus. Une étude suisse révèle
qu’il peut être présent dans les installations de production
d’aliments pendant plusieurs années.
B. cytotoxicus se
trouve presque exclusivement dans les aliments contenant des
flocons/de l’amidon de pomme de terre ou des produits à base
d’insectes.
Food
Microbiol., 12 pages. (12.10.2023).
Contaminants
microbiens dans différents ingrédients d’origine végétale :
Une étude récente a examiné les niveaux et les types de
contaminants microbiens présent dans 88 ingrédients d’origine
végétale, dont beaucoup sont utilisés pour fabriquer des
succédanés de produits laitiers. La charge microbienne dans les
ingrédients d’origine végétale était très variable. Pour de
nombreux échantillons, le dénombrement total a révélé une forte
proportion de spores. Les principales bactéries formant des spores
aérobies appartenaient aux groupes Bacillus subtilis et
Bacillus cereus. IntJFoodMicr,
10 pages. (09.09.2023).
Microbiome
intestinal et cirrhose du foie : Des études antérieures ont fait
état d’un lien entre le microbiote intestinal et la cirrhose.
Cependant, la relation de causalité entre la flore intestinale et la
cirrhose du foie n’est toujours pas clairement établie. Une
nouvelle étude a mis en évidence un nouvel effet causal potentiel
entre la cirrhose et la flore intestinale, et a fourni de nouvelles
informations sur le rôle du microbiote intestinal dans la
progression pathologique de la cirrhose du foie. FrontMicr,
10 pages. (14.09.2023).
Angiostrongylus cantonensis
sur des produits contaminés : Le Centers for Disease Control and
Prevention (CDC) a signalé la propagation de Angiostrongylus
cantonensis en Géorgie. Cette maladie parasitaire affecte le cerveau
et la moelle épinière et se transmet par l’ingestion accidentelle
de gastéropodes ou de larves (par ex. présents sur des produits
contaminés). MarlerBlog,
2 pages. (23.09.2023). Publication originale : Emerg
Infect Dis. Informations complémentaires : CDC.
Souches
de Escherichia coli encodant de nouveaux
sous-types de shigatoxine 2 : Le partage des séquences
génomiques dans des dépôts de données en ligne permet des
analyses à grande échelle de gènes ou de familles de gènes
spécifiques. Cela permet de détecter de nouveaux sous-types de
gènes et de mettre au point des méthodes de détection améliorées.
Une nouvelle étude a utilisé des données WGS accessibles au public
pour détecter un nouveau sous-type de shigatoxine (Stx2n) dans deux
souches cliniques de E. coli isolées aux États-Unis. Au
cours de ce processus, d’autres sous-types de Stx2 ont été
détectés : six souches de Stx2j, une de Stx2m et une de Stx2o.
Preprints,
14 pages. (21.09.2023).
Risque
de propagation de bactéries résistantes à la pasteurisation suite
à la microfiltration : Des chercheurs ont découvert que des
bactéries résistantes à la pasteurisation peuvent être
introduites dans le lait de consommation lors de la microfiltration –
une nouvelle technologie de traitement qui prolonge la durée de
conservation du lait en utilisant des membranes semi-perméables pour
empêcher le passage de microbes indésirables – si l’équipement
n’est pas nettoyé correctement. FoodSafetyMag,
5 pages. (22.09.2023). Publication originale : J.
Dairy Sci.
Inactivation
du virus de l’hépatite E dans les produits à base de porc :
Le virus de l’hépatite E de génotype 3 (VHE-3) se transmet
principalement par la consommation de viande de porc crue ou
insuffisamment cuite. Des chercheurs ont évalué l’effet de
l’inactivation du VHE par un traitement thermique, en reproduisant
les étapes de la transformation alimentaire spécifiques aux
matrices utilisées pour l’emballage des saucisses sèches et de
l’homogénat de foie. Après quatre semaines, le VHE introduit dans
les saucisses sèches exposées à des températures inférieures ou
égales à 21°C était toujours infectieux. Pour l’homogénat de
foie, l’inactivation la plus efficace du VHE-3c/e a été observée
lors des tests réalisés en exposant le produit à 71°C pendant
cinq minutes ou plus. Microorganisms,
17 pages. (29.09.2023).
Détection
du VHA, du VHE, du NoV, du AdVH-F et du SaV dans les produits frais
et congelés à base de baies : Pour la première fois, une étude
a examiné la présence de différents virus dans des baies prêtes à
être consommées au point de vente en Irlande. 239 échantillons ont
fait l’objet de tests de transcription inverse suivie d’une
réaction en chaîne par polymérase pour l’ADN du virus de
l’hépatite A (VHA), du virus de l’hépatite E (VHE), du
norovirus (NoV), de l’adénovirus humain de l’espèce F (HAdV-F)
et du sapovirus (SaV). De l’acide nucléique viral a été mis en
évidence dans 6,7 % des échantillons analysés (n = 16).
FoodEnvironVirol,
9 pages. (01.08.2023).
Listeria
monocytogenes présentant des caractéristiques
phénotypiques et génotypiques atypiques : Sur 2495 échantillons
de sol, d’aliments et d’écouvillons provenant de l’industrie
agroalimentaire, 262 isolats de LM ont été détectés. Au total, 30
isolats ont été mis en évidence, principalement à partir
d’échantillons de sol et d’aliments végétaux, et ont été
classés comme LM atypique. Le milieu a influencé à la fois la
fréquence d’apparition des LM atypiques non hémolytiques et leurs
caractéristiques phénotypiques uniques. Foods,
21 pages. (30.09.2023).
Transmission
des virus pandémiques dans la chaîne agroalimentaire : Un
document de synthèse analyse la transmission potentielle de virus
pandémiques via la chaîne agroalimentaire et émet des hypothèses
sur les nouveaux problèmes de sécurité des aliments qui pourraient
se poser. Deux scénarios ont été étudiés, l’un impliquant un
virus gastro-intestinal et l’autre un virus respiratoire.
FoodContr,
10 pages. (30.09.2023).
Chimie
Trois
Suisses sur quatre présentent un taux de BPA trop élevé
: Du bisphénol A (BPA) a été détecté chez 92 % des
participants adultes d’une étude réalisée dans 11 pays
européens. Ce perturbateur endocrinien a été mesuré dans l’urine
des participants à des taux qui dépassent aussi les seuils de
sécurité que l’UE a pourtant révisés récemment, ce qui soulève
des questions de santé à long terme dans tous les pays. En Suisse,
la limite est dépassée chez 71% des participants.
Infosperber,
3 pages. (27.09.2023). Publication originale :
AEE.
Dioxines
(PCDD/F), PCB de type dioxine et PFAS dans le poisson : De
nombreux poissons et fruits de mer sont riches en vitamines et en
oligo-éléments, mais ils peuvent aussi contenir des substances
indésirables qui s’accumulent notamment dans la graisse des
animaux. L’Institut fédéral allemand d’évaluation des risques
(BfR) a calculé les quantités de ces substances que les
consommateurs ingèrent s’ils mangent du poisson une à trois fois
par semaine (pour 150 g de poisson par repas). BfR,
19 pages. (27.09.2023).
Du
furane et ses dérivés dans les aliments préparés à la maison
: Le furane - classé comme potentiellement cancérogène pour l’être
humain - et ses dérivés sont présents dans divers aliments ayant
subi un traitement thermique. Une étude a évalué l’exposition
des nourrissons et des enfants en bas âge au furane et à ses
dérivés méthyliques présents dans les aliments préparés à la
maison. Les marges d’exposition calculées pour la plupart des
scénarios retenus concernant les repas préparés à la maison
indiquent que l’exposition au furane et à ses dérivés constitue
un risque sanitaire pour les nourrissons et les enfants en bas âge.
Foods, 12
pages. (28.09.2023).
Emulsifiants
et risque de maladies cardiovasculaires : Des chercheurs ont
analysé les données de 95 442 adultes français (âge moyen 43 ans)
sans antécédents de maladie cardiovasculaire qui ont participé
volontairement à une étude de cohorte prospective. Après un suivi
moyen de 7 ans, l’étude a révélé que des apports plus élevés
en cellulose, en monoglycérides et diglycérides d’acides gras et
en émulsifiants spécifiques tels que la carboxyméthylcellulose, le
phosphate trisodique et certaines variantes de E472, était associée
à des risques plus élevés de maladies cardiovasculaires. Affidia,
3 pages. (18.09.2023). Publication originale : BMJ.
Contamination
au mercure dans un système vertical d’agriculture d’intérieur
: L’agriculture d’intérieur utilise des lampes de culture comme
les diodes électroluminescentes (LED). Le processus de fabrication
des LED pourrait présenter un risque de contamination au mercure des
cultures. Un total de 10 ppm de mercure a été détecté dans un
échantillon de chou frisé récolté dans une ferme d’intérieur
hydroponique, dépassant la limite de 0,05 ppm fixée par la
réglementation en vigueur à Singapour. JAgrFoodChem,
10 pages. (08.09.2023).
Nutrition
L’industrie
agroalimentaire paie des diététiciens «influenceurs» pour
façonner les habitudes alimentaires : Une enquête du Washington
Post et de The Examination révèle que l’industrie
agroalimentaire, des boissons et des compléments alimentaires paie
des dizaines de diététiciens agréés qui ont collectivement des
millions de followers sur les médias sociaux pour aider à vendre
des produits et diffuser des messages qui lui sont favorables sur
Instagram et TikTok.
Washington
Post, 9 pages. (13.09.2023).
«Healthwashing
» pour des produits ultra-transformés : Des chercheurs ont
analysé, pendant six mois, le contenu de 118 comptes Instagram
d’entreprises agroalimentaires qui font la promotion d’aliments
ultratransformés. Ils ont constaté que plus de la moitié des
messages contenaient des informations relatives à la santé. Les
auteurs concluent qu’il est nécessaire de mettre en place des
réglementations pour lutter contre le healthwashing lors de la vente
en ligne de tels produits. J
Nutr Educ Behav., 10 pages. (30.09.2023).
L’huile
de coco pourrait altérer le métabolisme et favoriser l’obésité
: Une étude, lors de laquelle de faibles doses d’huile de coco ont
été ajoutées au régime alimentaire de souris pendant huit
semaines, révèlent des modifications du métabolisme des souris,
contribuant au développement de l’obésité et de comorbidités
associées. L’huile de coco a perturbé la capacité de l’organisme
des souris à utiliser correctement la leptine et l’insuline, deux
hormones importantes pour réguler la dépense énergétique, la faim
et la façon dont l’organisme gère les graisses et les sucres.
MedNewsToday,
2 pages. (09.09.2023). Publication originale : J.
Funct. Foods.
Fraude
et tromperie
Fraude
et tromperie Royaume-Uni – un tiers des échantillons prélevés
sur des produits vendus en ligne ne sont pas conformes à la
réglementation : Au total, 1010 échantillons ont été prélevés
en Angleterre et au Pays de Galles en 2020 dans des supermarchés
nationaux, auprès de détaillants indépendants et de sites de vente
en ligne. Les échantillons ont été analysés pour vérifier
l’authenticité, l’adultération et la contamination des produits
concernés. 829 échantillons (82 %) se sont avérés conformes. Pour
ceux qui n’était pas conformes, cela était le plus souvent dû à
la composition du produit. De plus, un tiers de ces échantillons de
produits vendus en ligne ne répondaient pas aux normes en vigueur.
FoodSafetyMag,
4 pages. (22.09.2023). Publication originale :
FSA.
ONUDC
– corruption dans le secteur alimentaire : L’Office des
Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a attiré
l’attention sur le risque omniprésent de corruption tout au long
de la chaîne agroalimentaire. Selon son analyse réalisée
récemment, il souligne comment les pratiques de corruption peuvent
ébranler la confiance que la population accorde au gouvernement,
saper les systèmes de contrôle et compromettre les relations
commerciales. Affidia,
1 page. (13.09.2023). Publication originale : ONUDC.
Food
defense : un ouvrier a délibérément contaminé des aliments dans
l’usine où il travaillait : Un ouvrier a été condamné à de
la prison pour avoir introduit des sacs en plastique, des gants en
caoutchouc et des anneaux métalliques dans des aliments.
L’entreprise concernée a été informée que des dizaines de ses
produits, fournis à des restaurants dans tout le pays, avaient été
contaminés. Le coupable a été condamné à 33 mois de prison pour
avoir contaminé des marchandises. BBC,
3 pages. (04.10.2023). Publication originale : FSN.