mardi 28 mars 2023

A propos de la situation en France

Je vous conseille vivement l’entretien de M. Ronan Planchon avec l'historien Loris Chavanette dans FigaroVox du 27 mars 2023à propos du Report de la visite de Charles III : «Comme Saint-Pétersbourg au XVIIIe siècle, Paris cherche à dissimuler la crasse». L’article est disponible en intégralité.

Un court parallèle est fait avec la situation de la France en 1795 avec la situation actuelle en raison de la réforme des retraites, avec entre autres, des propos entendus de soi disant révolutionnaires d’opérette, qui invectivent, hurlent crient, insultent, etc. Voici trois courts extraits de cet entretien.

Voici comment la République a rétabli l’ordre en 1795 avec la loi dite «de grande police» de l’abbé Sieyes,
En 1795, dans un contexte de tensions sociales suite à l'inflation, cette dernière définit l'impératif de maintien de l'ordre : « Les provocations au pillage des propriétés particulières ou publiques, à des actes de violence contre les personnes, à la révolte contre les autorités constituées, le gouvernement républicain et la représentation nationale, les cris séditieux qu'on se permettrait de pousser dans les rues et autres lieux publics contre la souveraineté du Peuple, la République, la constitution acceptée par le Peuple, et la représentation nationale sont des crimes. » 
M. Loris Chavanette trouve ce texte extraordinairement moderne ! 

L'imaginaire révolutionnaire n'en reste pas moins fortement présent en France, même si la Révolution française est censée être terminée, comme le proclamait François Furet, depuis que nous sommes un État constitutionnel, un État de droit où les idéaux des pères fondateurs de 1789 sont institutionnalisés, gravés dans le marbre de note droit. Le problème est qu'il y a persistance d'un imaginaire révolutionnaire plus insurrectionnel, plus fidèle à Che Guevara et Lénine qu'à Mirabeau et La Fayette. Ceux-là revendiquent le droit (il est vrai constitutionnel) de « résistance à l'oppression ». Mais, en bons enfants gâtés de la démocratie libérale, ils oublient ce qu'on entend par « oppression » au sens classique du terme : c'est la violation des libertés fondamentales. Ce n'est pas le cas aujourd'hui. 

D'ailleurs, quand j'entends Jean-Luc Mélenchon oser dire que c'est une honte que la France vive dans un « État de droit conditionnel », j'ai envie de lui mettre sous les yeux la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 où chaque fois qu'un droit est reconnu il est aussitôt limité par le nécessaire respect de l'ordre public ou les exceptions déterminées par la loi. C'est le principe même de notre modèle républicain que de poser ces deux principes essentiels : 1) le droit cesse où l'abus commence ; 2) la liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres. Qui sort de ce cadre sort de la république pour entrer dans la révolution. Il y a des révolutions antirépublicaines et surtout d'antidémocratiques. Ce sont même les plus nombreuses. Les plus dangereuses aussi. 

Complément
En sortant de chez moi ce matin, voici ce qu'un révolutionnaire d'opérette a écrit. Cette inscription se trouve Passage Boudin, du nom de l'ancien propriétaire, une migonne ruelle de l'ancien Paris dans le 20e. L'immeuble tagué est un immeuble assez modeste, qui venait d'être ravalé.

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