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mercredi 12 avril 2023

L’État, les écolos, les juges et les paysans [par Jean-Paul Pelras]

mardi 11 avril 2023

Lettre à ceux qui nous nourrissent et à ceux qui les pourrissent, par Jean-Paul Pelras

«Lettre à ceux qui nous nourrissent et à ceux qui les pourrissent», par Jean-Paul Pelras publié le 10 avril 2023 dans l’agri.

Parce que je manque de temps et peut être de correction, je réponds assez rarement à ceux qui m’écrivent à propos de ce que je publie, ici ou ailleurs, semaine après semaine. Certains, une petite minorité, ne méritent pas que l’on souscrive à cet exercice chronophage. Tout simplement car, de toute évidence qualifiés pour s’occuper du métier des autres, ils le sont certainement beaucoup moins pour se servir de l’outil qui permet de gagner et de cuire son pain.

Il en est en revanche qui méritent toute mon attention et parfois même mon respect tel ce message qui me fut adressé, ces jours derniers, par un agriculteur Nivernais. Lequel s’étonne de voir « tant de haine et de mépris à l’égard de ceux qui nous nourrissent ». « Souvenez-vous, me dit-il, comme les agriculteurs étaient bien vus à l’époque du Covid. Et puis plus rien. La société ne les remercie plus, elle les méprise, elle les oublie ! »

Et oui, elle les oublie sans s’indigner quand, parce qu’ils ne peuvent plus protéger leurs cultures contre le puceron vecteur de la jaunisse sur betteraves, les cultivateurs doivent abdiquer. La France, jusqu’ici premier pays producteur de sucre européen, risquant de perdre ce marché au profit des Allemands, des Russes, des Etasuniens, des Ukrainiens qui, eux peuvent continuer à traiter.

Idem pour les céréales qui, consécutivement à une décision de l’Anses ne pourront plus été exportées par bateau vers le Maghreb, l’Asie, le Moyen Orient, l’Afrique subsaharienne. La moitié des volumes étant concernés par cette décision qui consiste à ne plus pouvoir traiter les cales.

Autre aberration, l’augmentation du débit réservé en rivière dans les Pyrénées-Orientales. Quand une association environnementale est parvenue à faire retoquer un décret préfectoral pour que les canaux et leur maillage multiséculaire laissent repartir en mer cette eau pourtant si nécessaire sur terre. Résultat des courses, arboriculteurs et maraîchers roussillonnais vont voir leurs productions sacrifiées, car ils ne pourront plus arroser leurs jardins, récolter leurs vergers. Alors, bien sûr,  nous mangerons des fruits et des légumes importés !

Et que dire de ces troupeaux décimés, de jour en jour, dans nos montagnes car l’ours et le loup sont désormais plus considérés que les éleveurs et les bergers. A moins que, comme le 5 avril dans le Trentin italien, d’autres promeneurs se fassent massacrer en Auvergne, en Provence ou dans les Pyrénées par un ours, comme le fut un jeune homme de 26 ans travaillant dans la vallée du Val di Sole.  Ces ours qui avaient déjà attaqué l’homme et blessé Alessandro Ciccolini à Val di Rabbi ou encore Fabio et Christian Misseroni, sur le plateau de Paganella.

Et que dire de ces viticulteurs qui, en 2020 dans l’Aude, n’ont pas pu vendanger car des écologistes se sont opposés au décollage de l’hélicoptère devant traiter les vignes contre le mildiou, les sols étant détrempés et les tracteurs ne pouvant pas être utilisés.

Et ainsi de suite, tout a l’avenant, avec les éleveurs qui ne peuvent plus drainer ou creuser les «rases» sans risquer d’être traduits devant les tribunaux, avec ceux qui ne peuvent plus couper les haies entre mars et fin mai car il faut privilégier la nidification des oiseaux, avec ces gens qui ne supportent plus les épandages, les mouches, le bruit des cloches, le chant du coq, les retenues d’eau et le bruit du tracteur que l’agriculteur ose démarrer un peu trop tôt.

Ces gens à qui il faudrait justement laisser les clés du tracteur pendant une semaine. Une semaine seulement. Et nous verrions, comme à l’époque du confinement, réapparaître les gentils sentiments de ceux qui, l’estomac vide devant les étals désertés, se mettent à regretter le bon vieux temps des paysans qui leur fournissaient, 365 jours par an, de quoi manger.  

Complément
J’ajouterais que l’Anses s’y met aussi avec ce podcast «Zootopique» : Toujours carnivores demain ? (2 / 5), où il est indiqué,

nous nous intéressons à nos rapports aux produits d'origine animale, de la viande aux chaussures en cuir. Le bien-être animal est-il compatible avec l'élevage ? La société de demain sera-t-elle végétarienne, voire végan ? L'avenir de la viande est-il dans l'artificiel ? 

Ce n’est pas cela que l’on attend de l’Anses, «son travail est de prouver, pas de prêcher.*» 
*Source «L’un des maux les plus graves de notre époque est que nous ne croyons plus à rien» par Andrea Marcolongo dans Le Figaro.

mercredi 5 avril 2023

Des menaces inacceptables sur nos agriculteurs !

lundi 3 avril 2023

Des agriculteurs en danger de harcèlement ?

Après Paroles d'agriculteur, voici  des agriculteurs en danger de harcèlement. Il n'y a qu'en France qu'on voit cela, c'est inacceptable !!!

samedi 1 avril 2023

Paroles d'agriculteur

M. Biteau est député européen EELV.
Mme Tondelier est secrétaire nationale EELV. 

jeudi 30 mars 2023

«Il faut stocker l'eau car sans eau il n'y a pas de vie», selon Mme Sylvie Brunel

«Il faut stocker l'eau car sans eau il n'y a pas de vie»
Sylvie Brunel, géographe, professeur à la Sorbonne, écrivain, auteur de «Nourrir - Cessons de maltraiter ceux qui nous font vivre ! » aux éditions Buchet Chastel

lundi 27 mars 2023

A propos des manifestations à Sainte-Soline (Deux-Sèvres)

Selon Mme Géraldine Woessner, «La couverture média des violences contre les bassines pose problème, car elle embrasse totalement le narratif des casseurs, qui ont ORGANISÉ l'évènement - et ne l'ont pas «pollué» ! Ils en sont à l'origine - et les «modérés», raliés à la cause, sont leurs idiots utiles.»

samedi 25 mars 2023

A propos des manifestations contre les réserves d'eau

mercredi 22 mars 2023

La souffrance du monde agricole aujourd'hui en France

Mais, malheureusement, même le journal La France Agricole contribue à diffuser des informations partiales sur ce qui va se passer dans les Deux-Sèvres ce week-end à propos des réserves d'eau appelées improprement bassines ... Lire l’article Anti-bassines : manif ou pas manif ? d’Olivier Masbou sur son blog-notes.

vendredi 17 mars 2023

La revanche politique des agriculteurs néerlandais résonne jusqu'à Bruxelles

«La revanche politique des agriculteurs néerlandais résonne jusqu'à Bruxelles» est un article d’Emmanuelle Ducros paru le 17 mars 2023 dans l’Opinion.

Le mouvement de protestation contre la fermeture de 30% des fermes d'élevage s’est transformé en formation politique, puis en victoire électorale inattendue.

Les faits - Le Mouvement citoyen-paysan (BBB), issu des grandes manifestations agricoles qui ont secoué les Pays-Bas entre 2019 et 2022, a remporté les élections provinciales le mercredi 15 mars. Il pourrait avoir 15, 16 voire 17 sièges sur 75 au Sénat. Le quatre partis du gouvernement passent ensemble de 32 à 23 sièges. La suite de la politique verte draconienne du Premier ministre Mark Rutte va être difficile à mener.

lundi 13 mars 2023

France : L'agriculture dans les pommes

Le blog tente de vous informer plus ou moins régulièrement des malheurs de notre agriculture qui se passe hélas sous nos yeux ...

Voici un article particulièrement intéressant, «L'agriculture dans les pommes», source article de Sabine Delanglade paru le 9 mars 2023 dans le journal Les Echos.

La France constate, effarée, qu'elle a réussi à casser le nucléaire, un de ses plus beaux fleurons. Elle devrait donc mieux traiter son atout agricole.

La France est connue pour sa capacité à se tirer des balles dans le pied. Les conséquences de la guerre en Ukraine auraient dû faire de cette pionnière du nucléaire la championne énergétique de l'Europe. Or la voilà qui importe d'Allemagne de l'énergie issue du charbon, et pleure un EDF en quasi-faillite. La France ou comment gâcher ses meilleurs atouts.

Il suffit de suivre les auditions de la Commission parlementaire sur la souveraineté et l'indépendance énergétique pour reconstituer le fil consternant des marchandages politiques, des atermoiements étatiques, des volte-face incessantes qui, en sinuant dans un parfum d'incompétence et d'indifférence savamment mêlées, a fini par saper une filière profondément ancrée dans l'histoire industrielle des Trente Glorieuses, comme le fut le nucléaire. S'apprête-t-on à traiter avec autant de légèreté et de mépris la souveraineté et l'indépendance alimentaire dont les Français paraissaient si fiers ? Aujourd'hui, c'est souvent le tir à vue.

Vous pourrez aisément retrouver la suite de cet article en lisant le tweet ci-dessous. Il vous suffit de cliquer sur l'image pour lire le texte en intégralité à la taille souhaitée ...

samedi 11 mars 2023

Voici des nouvelles des pesticides, de l'enrobage des semences et des abeilles, ailleurs ...

On lira, Les apiculteurs de l'Alberta s'opposent à l'interdiction des pesticides
Les agriculteurs et les apiculteurs de l'Alberta disent que le gouvernement de l'Ontario fait une erreur avec son plan visant à restreindre certains pesticides agricoles dans le but de lutter contre la mort des abeilles. Source Amanda Stephenson, Calgary Herald. 

lundi 27 février 2023

Il faut alimenter la souveraineté alimentaire

«Il faut alimenter la souveraineté alimentaire», source blog-notes d’Olivier Masbou du 27 février 2023.

Alors que le salon de l’agriculture vient de s’ouvrir, le monde paysan s’interroge sur l’ambition d’Emmanuel Macron, de son Gouvernement et de sa majorité, pour l’agriculture française.

Depuis le mois de mai dernier, le ministère de l’Agriculture est également celui de la Souveraineté alimentaire, à la grande satisfaction des organisations professionnelles, la FNSEA en premier lieu. Mais il y a loin des paroles aux actes. Et depuis ces mêmes dix derniers mois, il y a peu de signes positifs en provenance du pouvoir. Nous sommes même plutôt dans la «désagricultarisation» comme on a parlé de désindustrialisation. Le plaidoyer le plus sévère contre l’absence de politique agricole vient du cœur même de la macronie. Dans une interview accordée au Point, l’ex-député LREM (et anciennement éleveur et président de coop, désormais reconverti dans des activités de conseils) Jean-Baptiste Moreau se livre à un réquisitoire sans faiblesse contre la politique qu’il a soutenu pendant le premier quinquennat (Le Point.fr, 25 février, Notre agriculture est en danger de mort).

Extraits : «Si on ne trouve pas des solutions pour être attractifs, la production française va continuer à s’écrouler (.) Le mot de souveraineté n’a plus aucun sens aujourd’hui, puisque nous sommes dépendants pour la plupart des productions, et ça s’effondre partout ! On importe la moitié de nos fruits et légumes, la moitié de notre volaille (contre seulement 13% en 2000 !), même les productions des grandes cultures dégringolent. La betterave à sucre a fait la une de l’actualité récemment, mais on risque de perdre l’entièreté de la filière !».

L’ancien élu détaille par la suite les raisons de cette débandade, des raisons largement expliquées dans de nombreuses tribunes, et même, osons immodestement l’écrire, régulièrement dans ce Blog. On ne peut que regretter que cette lucidité ne se soit pas exprimée plus tôt.

Alors qu’attendre de ce salon?
Le Gouvernement est depuis ces derniers mois dans la réaction, et dans le soutien aux filières en détresse. Car, hélas, il y a de l’argent pour ‘accompagner’ la «désagricultarisation» du pays : soutien à la filière viti pour distiller, aides aux betteraviers pour compenser les pertes dues à l’interdiction des néonicotinoïdes, idem pour les producteurs de cerises dont les vergers vont devoir désormais subir les attaques de Drosophila suzukii sans aucuns moyens de défense. Le tableau est noir (lire aussi notre Blog du 6 février).

Des annonces sont attendues pendant ce salon. Et notamment avec le Plan de souveraineté fruits, légumes, et pommes de terre. La lecture de ce qui sera présenté par le ministre le 1er mars en sera très simple. Soit ce plan remplira les cases posées par la profession, soit non.

La suite de l’article est issue des Nouvelles fraîches du blog-notes d’Olivier Masbou.

Plan de souveraineté fruits et légumes (1) : la «confiance» d’Interfel
Le plan de souveraineté fruits et légumes et pommes de terre doit être présenté ce mercredi 1er mars par Marc Fesneau au salon de l’Agriculture. Les derniers arbitrages sont en cours, mais lundi matin, Laurent Grandin, président d’Interfel, affichait sa «confiance» dans le ministre. Le plan devrait comporter des mesures de soutien aux productions de fruits, de légumes, un soutien à la recherche et développement, et une aide à la relance de la consommation. «Des moyens importants» seraient dégagés croit savoir Laurent Grandin qui insiste sur le fait que ce plan sera co-financé par les filières. L’enjeu est de taille : la reconquête de la souveraineté en fruits & légumes pourrait se traduire par un gain de 1 milliard d’euros pour la balance commerciale du pays.

Plan de souveraineté fruits et légumes (2) : les lignes rouge de la production
Mais comment savoir si le plan qui sera annoncé mercredi sera à la hauteur des ambitions proclamées par le ministre ?

«Le plan vise à donner un cadre stratégique et des leviers d’actions opérationnels afin que la filière fruits et légumes puisse inverser la tendance des courbes de production à horizon 2030 et répondre à ces défis» écrivait Marc Fesneau le 21 septembre dernier en lançant les travaux.

Le secteur de la production, très prudent à ce jour sur l’ambition de ce plan, a décidé de prendre date en fixant ses «lignes rouges». Dans un document commun, Légumes de France, FNPF, Gefel et Felcoop, détaillent ces lignes rouges.

Le besoin de financement de la production fruitière pour atteindre une autosuffisance de 60% s’élève à 1,679 Mds d’euros pour une augmentation totale de surface de l’ordre de 37 300 hectares. Le besoin financier est estimé à 1,709 Mds d’euros pour les légumes frais pour aider à la création de 600 hectares de serres fermées, 1200 ha d’abris froid notamment. Si on ajoute divers autres besoins (irrigation, …), l’enveloppe globale s’élève à 4,3 Mds d’euros.

«Au-delà des besoins, insistent les quatre fédérations, l’inversion de la perte de compétitivité ne peut se faire que par une levée rapide des nombreux verrous réglementaires bloquant la quasi-totalité des projets de développement de la filière».

Elles détaillent les 5 lignes rouges :
- engagement massif dans l’accompagnement financier dans le renouvellement et le développement des vergers et des serres ;
- plan d’investissement dans le matériel de protection contre les aléas climatiques, y compris l’amélioration de l’accès à l’eau ;
- levée des verrous réglementaires et fin de la surtransposition sur des sujets aussi divers que l’installation de serres, la construction de retenues collinaires, la construction de logement saisonniers, l’innovation et l’expérimentation, l’évaluation et le circuit d’homologation des produits phytosanitaires ;
- pas uniquement des budgets recyclés, dérisoires au regard des besoins et de l’urgence d’intervention ; 

- un guichet unique avec des fonds dédiés nationaux.

Réponse, mercredi.

NB : Pas d'article demain mardi 28 février sur le blog pour cause de Salon de l'Agriculture.

vendredi 24 février 2023

Des agriculteurs tirent la sonnette d'alarme. MARRE des réglementations qui s'empilent à n'en plus finir et des restrictions de toutes sortes

Peu avant le salon de l'agriculture ...

jeudi 16 février 2023

La souveraineté est en train de se dégrader encore plus vite que prévu en France

Guerre en Ukraine. La souveraineté alimentaire française recule, en dépit des besoins. Source Web-agri.

Après un an de guerre en Ukraine, les conséquences du conflit sur les productions agricoles françaises, le commerce extérieur et la consommation sont en partie mesurables, et alors que le contexte géopolitique devrait appeler à un renforcement de la souveraineté alimentaire, les politiques européennes n’encouragent absolument pas la production agricole, regrette le président des Chambres d’agriculture.
Extrait.

Une souveraineté alimentaire encore plus dégradée
Au final, si dans ce contexte, «la France aurait pu compenser le rôle que l’Ukraine n’a pas pu jouer» en raison du conflit, «la souveraineté est en train de se dégrader encore plus vite que prévu en France», constate Sébastien Windsor.

Le président des chambres d’agriculture s’inquiète particulièrement des orientations de la Commission européenne, qui n’encourage pas la production agricole mais, au contraire, ajoute davantage de contraintes, comme l’illustrent les réflexions sur la directive IED, le bien-être animal, les systèmes alimentaires durables, la restauration de la nature, la directive concernant les pesticides. «Je ne vois aucune politique européenne sur la reconquête de souveraineté alimentaire», déplore-t-il. Dans ces conditions, le recours aux importations ne fera qu’augmenter, tant que Bruxelles ne se saisit pas davantage de la question des clauses miroirs pour protéger les producteurs, estime-t-il. En parallèle, des politiques d’encouragement à la consommation seraient également nécessaires, par exemple à travers l’étiquetage de l’origine, ou la possibilité de faire de l’origine un critère dans les appels d’offres des collectivités, rappelle enfin Sébastien Windsor.

mardi 14 février 2023

Halte à l'agribashing en France !

mardi 7 février 2023

Macron liquide l’agriculture #Sauvetonpaysan

«Manifs agricoles : Macron en première ligne »,
source blog-notes d’Olivier Masbou.

A moins de 20 jours de l’ouverture du salon de l’Agriculture, les agriculteurs se mobilisent et manifestent à Paris. Avec un slogan : «Macron liquide l’agriculture».

A l’origine, il y a l’annonce par le syndicat des betteraviers (CGB), et les FNSEA et JA du Grand bassin parisien, d’une manifestation à Paris, le 8 février, sur l’esplanade des Invalides. Il s’agissait de protester contre «la suppression continue des moyens de production en agriculture, la mise en œuvre de contraintes réglementaires intenables (ZNT, nitrates, énergie, engrais, retour de la jachère dans la nouvelle PAC, …) et récemment l’interdiction des néonicotinoïdes sur la betterave sucrière », écrivaient ces organisations le 1er février dans un communiqué commun. 

Le slogan retenu est explicite «Macron liquide l’agriculture #Sauvetonpaysan». Mais en quelques jours, ce qui aurait pu n’être qu’un rassemblement régional prend la tournure d’un rendez-vous national. 

L’UNPT (Union Nationale des Producteurs de Pommes de Terre ) à son tour, au nom notamment des producteurs de pommes de terre de fécule, appelle à rejoindre le mouvement. «Comment la France liquide à bas bruit une filière agricole souveraine ?» demande l’Union des producteurs de pommes de terre. Le 3 février, la FNSEA aussi annonce sa décision et «appelle tout son réseau et l’ensemble de ses filières à se mobiliser à partir du 8 février à Paris et jusqu’au 20 février dans toute la France». 

C’est donc désormais l’ensemble du réseau FNSEA qui s’engage dans cette protestation. «Sauvegardons notre agriculture ! Produisons en France ! Préservons notre souveraineté alimentaire ! N’importons pas l’alimentation que nous ne voulons pas !» sont les mots d’ordre.

«Toutes les productions agricoles sont impactées. Toutes les régions sont concernées. Le moral des agriculteurs est affecté» écrit la FNSEA. En venant manifester à Paris, et en écrivant «Macron liquide l’agriculture», le monde agricole décide de s’adresser directement au président de la République. A moins de 20 jours du Salon de l’agriculture, ce dernier est désormais en première ligne.

dimanche 5 février 2023

Glyphosate : Le mensonge institutionnalisé par Gérard Kafadaroff

« «Glyphosate : Le mensonge institutionnalisé» par Gérard Kafadaroff, publié par Atlantico le 3 février 2023

Mis sur le marché en 1974 sous la marque Roundup, le glyphosate a été loué, plusieurs décennies durant, pour ses qualités herbicides uniques et son bon profil toxicologique et écotoxique. Il s’est vite imposé dans le monde comme un désherbant aux multiples usages pour les agriculteurs et bien au-delà, des jardiniers amateurs à la SNCF.

Surprise en mars 2015 : le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) classe le glyphosate «cancérogène probable», classement aussitôt contesté par toutes les agences sanitaires française, européennes et internationales y compris par l’OMS (Organisation mondiale de la santé), maison-mère du CIRC. Mais pour les organisations militantes écologistes opposées à l’utilisation des produits phytopharmaceutiques c’est une opportunité inespérée pour disqualifier le célèbre désherbant en s’appuyant exclusivement sur le classement du CIRC.

La viande rouge est aussi classée «cancérogène probable» par le CIRC mais écolos et responsables politiques feront semblant de l’ignorer pour se focaliser sur le glyphosate aussitôt catalogué cancérigène et jeté en pâture  à l’opinion publique.

Le CIRC sera accusé de manque de neutralité et de conflits d’intérêts patents de certains de ses membres, autant de graves critiques jamais prises en compte par les opposants au glyphosate ni, plus grave, par les responsables politiques et la plupart des médias.

Plus grande surprise encore, le 27 novembre 2017, en découvrant le tweet du Président Macron : «J’ai demandé au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour que l’utilisation du glyphosate soit interdite en France dès que des alternatives auront été trouvées et au plus tard dans 3 ans».

Une décision irréfléchie et strictement politique prise sous la pression des écologistes et du ministre d’État et de l’écologie Nicolas Hulot, sans aucune base scientifique, sans consultation avec les experts et les professionnels, sans le moindre bilan risque/bénéfices, sans tenir compte des avis des agences sanitaires compétentes ou de l’exceptionnel retour d’expérience du glyphosate.

Pourquoi le Président Macron et ses ministres ont-ils suivi aveuglément les écologistes anti-glyphosate sans prendre en compte les avis des experts scientifiques des agences sanitaires créées par les politiques eux-mêmes pour éclairer leurs décisions ? Pourquoi n’ont-ils pas voulu voir le succès rencontré par le glyphosate dans les grands pays agricoles de la planète ? Comment peuvent-ils s’écarter de toute rationalité et de l’approche scientifique alors qu’ils revendiquent régulièrement leur foi en la science ?

Et quelle naïveté d’espérer trouver rapidement des alternatives au glyphosate !

Cinq ans après l’annonce du Président, aucune alternative au glyphosate n’a été trouvée, si ce n’est le retour au travail du sol avec tous les inconvénients agronomiques, économiques et écologiques bien connus et notamment l’absence de solutions pour lutter contre les mauvaises herbes vivaces comme le chiendent.

Comment le Président, ses cinq ministres de l’agriculture successifs et les nombreux conseillers n’ont-ils pas vu que l’interdiction du glyphosate va à l’encontre de l’objectif affiché de développer une agriculture à la fois performante et respectueuse de l’environnement ?

Ainsi en est-il de la technique agronomique dite de « conservation des sols », basée sur la suppression du travail du sol et sa couverture végétale en interculture, développée dans plusieurs pays mais aussi en France par des groupes d’agriculteurs pionniers. Une technique qui réunit tous les atouts pour en faire la méthode agroécologique de référence : réduction de charges pour l’agriculteur, amélioration de la vie biologique et de la fertilité du sol, réduction de l’érosion, séquestration du carbone dans le sol, biodiversité stimulée, réduction des émissions de CO2.

Nécessitant une faible dose de glyphosate pour détruire l’enherbement avant semis, cette technique d’avenir risque d’être sacrifiée malgré tout son intérêt agronomique, économique et écologique ! Une nouvelle aberration politique, rarement dénoncée y compris par l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement).

Loin de la réalité agricole et manquant d’arguments, les politiques préféreront instaurer un étonnant crédit d’impôt «sortie du glyphosate» de 2500 euros pour inciter les agriculteurs à renoncer au glyphosate en 2021 et/ou 2022 !

L’homologation du glyphosate est arrivée à expiration le 15 décembre 2022, mais à la suite de la consultation organisée par l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) et l’ECHA (Agence européenne des produits chimiques) qui ont reçu «un nombre sans précédent de commentaires», leur rapport final est repoussé en juillet 2023.

Le glyphosate est l’un des produits chimiques qui a été le plus étudié dans le monde depuis plus d’un demi-siècle. Mais sous la pression constante des écolos et même de chercheurs militants auteurs de travaux cherchant à discréditer le glyphosate, les responsables politiques réclament toujours plus d’études ignorant celles, très nombreuses, réalisées depuis un quart de siècle en Europe et dans le monde.

Le 15 juin 2021, le Groupe d’évaluation du glyphosate constitué par les quatre pays rapporteurs (France, Suède, Pays-Bas, Hongrie) a remis aux agences d’évaluation européennes un document de 11000 pages, confirmant une nouvelle fois que la «classification du glyphosate pour cancérogénicité est injustifiée».

Le 30 mai 2022, l’ECHA confirme à son tour que «la classification en tant que substance cancérogène, mutagène ou reprotoxique n’est pas justifiée» et rappelle cependant que le glyphosate est toxique pour la vie aquatique et peut provoquer des lésions oculaires.

En toute logique, le glyphosate devrait être réautorisé en juillet 2023 dans l’Union européenne, comme c’est le cas dans les grands pays agricoles du monde, mais les choix politiques européens prennent de grandes libertés par rapport à l’expertise scientifique.

Il n’est par rare de voir des décisions qui vont à l’encontre des objectifs défendus par ces mêmes responsables politiques.

On l’a déjà vu avec l’interdiction en France du maïs génétiquement modifié résistant à la pyrale et à la sésamie qui permet de supprimer des traitements insecticides et d’améliorer la qualité du maïs, une technique couramment utilisée dans le monde depuis 27 ans.

Dans un autre domaine, l’arrêt prématuré de la centrale nucléaire de Fessenheim au moment où l’on manque d’électricité et la relance de la centrale à charbon de Saint-Avold pour maintenir la production est un autre exemple de l’incurie de nos gouvernants !

Revenons au glyphosate : son interdiction injustifiée aurait dû soulever des protestations tout au moins de la part des organisations scientifiques et agricoles, voire des médias. Cette passivité a de quoi surprendre. Aucune grande voix ne viendra secouer le conditionnement de la population ou dénoncer le scandale d’État qu’est l’interdiction du glyphosate par le chef de l’État ! Une interdiction qui jette un discrédit ou une suspicion sur toutes les décisions du Président Macron !

Est-ce l’emprise de l’idéologie écologiste, le culte paralysant du principe de précaution, l’abandon de l’esprit critique, la paresse intellectuelle, la chimiophobie ambiante ou le regain de relativisme laissant entendre que toutes les opinions se valent ?

La stupéfiante saga du glyphosate montre à l’évidence la facilité avec laquelle l’opinion publique peut être manipulée.

Une fois de plus la France et l’Union européenne privent leur agriculture de techniques et produits innovants la rendant moins compétitive que celle de ses concurrents étrangers plus ouverts à l’innovation et plus performants.

En décembre 2022, Marc Fesneau, ministre de l’agriculture déclarait : «L’agriculture doit se raconter à la société. Mais raconter une histoire ce n’est pas de décrire la réalité !»

Un aveu inquiétant pour la démocratie qui ne peut vivre que si la décision publique obéit à l’exigence de vérité !

Gérard Kafadaroff, Ingénieur agronome, auteur de plusieurs livres sur les biotechnologies, cofondateur de l’AFBV (Association française des biotechnologies végétales) et du Collectif STA (Science Technologies Actions).
Science-Technologies-Actions est un Collectif dont le but est de défendre et promouvoir la Science dans le débat public.

Que penser quand on nous parle de planification de l'agriculture en France

mercredi 21 décembre 2022

Des agriculteurs heureux !

Un hommage aux agriculteurs pour une fois sur le service public de la télévision, Joyeux Noël et bonnes vacances aux heureux bénéficiaires ...