« Les
concentrations en alcaloïdes pyrrolizidiniques dans les épices et
les herbes séchées et congelées sont trop élevées »,
selon l'avis
du BfR n°017/2019 du 13 mai 2019.
Voici quelques extraits de cet avis.
Les alcaloïdes pyrrolizidiniques (PAs)
sont des constituants naturels détectés dans le monde entier chez
plus de 350 espèces de plantes et soupçonnés d’être présents
sur plus de 6 000. Les plantes les produisent comme défense contre
les prédateurs. Sur plus de 660 PAS connus et composés similaires,
les 1,2 PAs-insaturés ont un potentiel néfaste pour la santé. Par
conséquent, ils sont indésirables dans les aliments et les aliments
pour animaux.
L’Institut
fédéral allemand pour l’évaluation des risques (BfR) traite
régulièrement de la contamination des aliments par du 1,2
Pas-insaturés. Il a déjà publié des avis sur l'occurrence de 1,2
PAs-insaturés dans les tisanes, le thé et le miel, ainsi que sur un
mélange de salades contaminées par le séneçon
jacobée
et des
compléments alimentaires (CA). Le BfR a maintenant procédé à une
évaluation sanitaire des niveaux de concentrations de 1,2
PAs-insaturés déterminés par les autorités de surveillance des
États fédéraux dans des échantillons de diverses herbes et épices
séchées et congelées.
Un niveau élevé de 1,2 PAs-insaturés
a été détecté dans la bourrache, ainsi que dans certains
échantillons de livèche ou ache des montagne, d’origan et de
marjolaine congelés et séchés achetés dans le commerce. Bien que
la quantité absolue de plantes consommées dans les aliments
préparés soit faible, elle peut apporter une contribution
considérable à une exposition à court et à long terme 1,2
PAs-insaturés .
Le BfR a procédé à une évaluation
préliminaire des risques pour la santé liés à une absorption à
court et à long terme, sur la base des concentrations de 1,2
PAs-insaturés déterminées dans des échantillons d'herbes et
d'épices surgelées et séchées. Une évaluation concluante du
risque potentiel pour la santé résultant de la consommation
d'herbes contaminées par des 1,2 PAs-insaturés n'est pas possible
pour le moment car il n'y a pas assez de données sur la consommation
à plus long terme et à court terme de diverses herbes. L'estimation
sanitaire préliminaire des concentrations de 1,2 PAs-insaturés dans
les herbes, établie dans le présent avis, repose donc sur divers
scénarios relatifs à l'absorption de ces substances (exposition).
Pour l'évaluation des risques pour la
santé liés à l'absorption de 1,2 PAs-insaturés, il faut toutefois
porter une attention particulière aux effets génotoxiques et
cancérogènes. Étant donné qu’aucun niveau d’absorption sans
danger ne peut être défini pour les substances cancérogènes
génotoxiques, la concentration en 1,2 PAs-insaturés dans les
aliments doit être aussi faible que possible (principe ALARA: aussi
faible que raisonnablement possible), car même de faibles quantités
absorbées peuvent conduire à un risque accru de cancer, surtout
s'il est consommé régulièrement. Le concept de marge d'exposition
(MOE) est utilisé dans l'Union européenne pour les substances
carcinogènes génotoxiques afin de déterminer l'urgence des mesures
de gestion des risques. Une valeur de MOE égale ou supérieure à 10
000 est en principe considérée comme peu préoccupante du point de
vue de la santé publique.
Sur la base des données de
consommation de la National Nutrition Study II, le BfR a calculé que
la consommation d'herbes hautement contaminées pouvait entraîner
des niveaux d'exposition à long terme uniquement par le biais de
cette catégorie d'aliments, qui sont associés à des valeurs de MOE
inférieures à 10 000. Dans le cas de grands consommateurs d'herbes,
une MOE nettement inférieure à 10 000 est déjà atteinte
uniquement par la consommation d'herbes, lorsque celles-ci
contiennent des concentrations moyennes (1 000 µg/kg).
Les données fournies au BfR par les
autorités de surveillance des États fédéraux montrent que les
niveaux moyens de 1,2 PAs-insaturés dans la bourrache, qui produit
des PAs en soi, sont particulièrement élevés. Des concentrations
élevées en 1,2 PAs-insaturés ont également été détectées dans
des échantillons de livèche ou ache des montagnes et des
échantillons du groupe « origan, marjolaine ». On n'a
trouvé que de très faibles concentrations de 1,2 PAs-insaturés,
voire aucune, dans les herbes fraîches telles que le persil.
Le
BfR souligne également que lors de l’évaluation du risque
potentiel pour la santé des consommateurs, toutes les sources de 1,2
PAs-insaturés doivent être prises en compte en plus de l’exposition
via les plantes, comme décrit ici. Ceux-ci incluent notamment les
tisanes, les thés et le miel. La consommation d'herbes conduit donc
à une absorption supplémentaire de 1,2 PAs-insaturés. L'Institut
recommande également que l'exposition globale aux PAs provenant de
tous les aliments soit maintenue aussi faible que possible et qu'une
MOE inférieure à 10 000 soit évitée si l'on tient compte de
l'exposition aux PAs provenant de toutes les sources. À cette fin,
des efforts devraient être poursuivis pour réduire davantage les
niveaux de PAs en améliorant les méthodes de culture, de récolte
et de purification. Le BfR décrit sur sa page d’accueil une
méthode sur la façon dont le matériel végétal peut être examiné
pour établir ses concentrations en 1,2 PAs-insaturés de manière
analytique.
L'avis
complet du BfR est ici.