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lundi 7 février 2022

Herbes et épices: Résultats du plan de contrôles de la Commission européenne. Bienvenue chez les bisounours !

La Commission découvre ce que l’on savait depuis longtemps. Pour preuve, cet article du blog du 20 mai 2020, Allemagne: Le BVL appelle l'industrie à intensifier les contrôles sur les épices. Pour la France, on lira également cet article du 31 août 2021, Qualité des épices, une amélioration en trompe l’œil.
En voici, ci-dessous, une preuve de plus ...

«Herbes et épices (plan de contrôle de l’UE, 2019-2021)», source Commission européenne.

Il s’agit des résultats de la première enquête européenne sur l'authenticité des herbes et des épices. Une vidéo accomagne ces résultats des contrôles.

La Commission européenne a publié les résultats du premier plan de contrôle coordonné de l'authenticité des herbes et des épices lancé par la direction générale de la santé et de la sécurité alimentaire et mis en œuvre par 21 États membres de l'UE, la Suisse et la Norvège.

Ce rapport s’intitule «Results of an EU wide coordinated control plan to establish the prevalence of fraudulent practices in the marketing of herbs and spices».

C'était la première fois que les autorités nationales chargées des contrôles alimentaires et la Commission européenne mettaient en commun leur expérience et leurs ressources pour se concentrer sur le secteur des herbes et des épices. L'objectif était de protéger les consommateurs contre les produits trompeurs et potentiellement dangereux.

Près de 10 000 analyses ont été effectuées par le JRC sur 1 885 échantillons, en utilisant une gamme de techniques analytiques de pointe pour évaluer l'authenticité de six herbes et épices différentes.

Le pourcentage d'échantillons jugés à risque de fraude était de 17% pour le poivre, 14% pour le cumin, 11% pour le curcuma, 11% pour le safran et 6% pour le paprika/piment. L'origan a été identifié comme le plus vulnérable avec 48% des échantillons à risque de fraude, avec des feuilles d'olivier dans la plupart des cas.

L'authenticité et la pureté des herbes et des épices ont été évaluées par rapport aux normes ISO pertinentes. Dans le cas où un échantillon ne respectait pas ces dispositions relatives aux matières étrangères et aux cendres totales, il était considéré comme suspect de fraude.

Sur la base de ces résultats, la Commission a déjà appelé les opérateurs à un plan d'action immédiat pour remédier à la situation qui est préjudiciable aux intérêts et à la santé des consommateurs, mais aussi au secteur des herbes et épices lui-même et à ses opérateurs.

La Commission a également invité les autorités nationales à renforcer les contrôles officiels dans le secteur, dans le but de prévenir les pratiques frauduleuses et de sanctionner les auteurs de fraudes.

Suit une liste de questions et de réponses en fin de document.

Bonne initiative, lOSAV de Suisse a coordonné cette campagne de contrôle au niveau suisse en collaboration avec les autorités d’exécution cantonales. Le rapport sur le contrôle national de certaines herbes et épices expose les objectifs et résultats obtenus dans le cadre de cette campagne nationale.

L'Union européenne a placé les herbes et les épices sur la liste des denrées alimentaires pour lesquelles le risque de fraude est particulièrement élevé. C'est pourquoi une campagne de contrôle de ces produits a été menée afin de vérifier dans quelle mesure les consommateurs sont protégés contre les produits trompeurs et potentiellement dangereux.

Sans doute aurons-nous un jour les résulatats des contrôles des prélèvements de France ?

Aux lecteurs du blog
Comme le montre cette notice de la BNF, le blog Albert Amgar a été indexé sur le site de la revue PROCESS Alimentaire. 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue sont aujourd’hui inacessibles. Disons le franchement, la revue ne veut pas payer 500 euros pour remettre le site à flots, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles.

jeudi 25 novembre 2021

Quand la Commission européenne découvre l'étendue de la fraude sur les épices et les herbes

Fraude alimentaire: la Commission publie le 25 novembre 2021 les résultats de la première enquête à l'échelle de l'UE sur l'authenticité des herbes et des épices.

La Commission a publié les résultats du premier plan de contrôle coordonné sur l'authenticité des herbes et des épices lancé par la DG SANTE et exécuté par vingt et un États membres de l'UE, la Suisse et la Norvège.

Près de 10 000 analyses ont été effectuées par le centre commun de recherche ou JRC (Joint Research Centre) sur 1 885 prélèvements, en utilisant une gamme de techniques analytiques de pointe pour évaluer l'authenticité de six herbes et épices différentes. Le pourcentage de prélèvements jugés à risque d’adultération était de 17% pour le poivre, 14% pour le cumin, 11% pour le curcuma, 11% pour le safran et 6% pour le paprika/piment. L'origan a été identifié comme le plus vulnérable avec 48% des échantillons à risque de contamination, avec des feuilles d'olivier dans la plupart des cas. L'authenticité et la pureté des herbes et des épices ont été évaluées par rapport aux normes ISO pertinentes. Dans le cas où un prélèvement n'était pas conforme à ces dispositions pour les matières étrangères et les cendres totales, il était considéré comme suspect d'adultération. En outre, les résultats de tests supplémentaires ciblant certains biomarqueurs d'herbes et d'épices ont été utilisés comme preuves à l'appui. C'était la première fois que les autorités nationales chargées des contrôles alimentaires et la Commission mettaient en commun leur expérience et leurs ressources pour se concentrer sur le secteur des herbes et des épices dans le but de protéger les consommateurs contre les produits trompeurs et potentiellement dangereux.

Sur la base de ces résultats, la Commission a déjà appelé les opérateurs à un plan d'action immédiat pour remédier à la situation préjudiciable aux intérêts et à la santé des consommateurs, mais aussi au secteur des herbes et épices lui-même et ses opérateurs équitables. La Commission a également invité les autorités nationales à intensifier les contrôles officiels dans le secteur afin de continuer à décourager les pratiques frauduleuses et à sanctionner les auteurs de fraude.

Commentaire. La Commission, une fois de plus, découvre ce que l’on savait depuis longtemps. Pour preuve, cet article du blog du 20 mai 2020, Allemagne: Le BVL appelle l'industrie à intensifier les contrôles sur les épicesPour la France, on lira également cet article du 31 août 2021, Qualité des épices, une amélioration en trompe l’œil.

Mise à jour du 1er décembre 2021. On lira l'article de Joe Whitworth dans Food safety NewsEU survey on herbs and spices finds fraud, dyes, extraneous material, allergen risks.

Aux lecteurs du blog
Grâce à la revue PROCESS Alimentaire, vous n'avez plus accès aux 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le lien suivanthttp://amgar.blog.processalimentaire.com/. Triste histoire de sous ... 

vendredi 8 novembre 2019

Les produits à base d’herbes présentent une falsification généralisée à l'échelle mondiale, selon une étude


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.
Selon un article paru le 7 novembre 2019 dans Food Navigator, des essais ADN révèlent une « falsification généralisée » des produits à base de plantes.
Une nouvelle étude utilisant la technologie des tests ADN a mis en évidence une falsification « généralisée » au niveau mondial dans les produits à base de plantes, près d’un tiers des produits testés s’étant avérés des faux.

L’étude en question, qui concerne plus particulièrement en fait les produits d’herbes, est parue dans Frontiers in Pharmacology et s’intitule « The DNA-Based Authentication of Commercial Herbal Products Reveals Their Globally Widespread Adulteration ». L’article est disponible en intégralité.

Résumé
Les produits à base de plantes, vendus dans le monde entier en tant que médicaments ou aliments, sont considérés comme présentant un risque faible, car ils sont considérés comme naturels et donc sans danger.

La qualité de ces produits est réglementée et contrôlée de manière inefficace. Les preuves croissantes de leur manque d'authenticité suscitent de vives inquiétudes, mais l'ampleur de ce phénomène à l'échelle mondiale, continentale ou nationale reste inconnue.

Nous avons analysé des données rapportant l'authenticité, telle que détectée par des méthodes basées sur l'ADN, de 5 957 produits à base de plantes vendus dans 37 pays, distribués sur les six continents habités.

Notre enquête mondiale montre qu'une proportion importante (27%) des produits à base de plantes commercialisés sur le marché mondial est falsifiée lorsque leur contenu a été analysé par rapport aux ingrédients revendiqués sur l’étiquetage. Les produits à base de plantes falsifiés sont distribués sur tous les continents et dans toutes les régions.

La proportion de produits falsifiés varie considérablement d’un continent à l’autre ; elle est la plus élevée en Australie (79%), en Amérique du Sud (67%), en Europe (47%), en Amérique du Nord (33%), en Afrique (27%) et la plus faible en Asie (23%).

L’authenticité des produits commerciaux à base d’herbes parmi les 37 pays inclus dans notre analyse globale varie entre 0 et 100% du nombre total de produits déclaré pour chaque marché national spécifique. Pour 9 pays, plus de 100 produits ont été authentifiés par analyse ADN et répertoriés avec succès.

De ces pays, le pourcentage le plus élevé de produits commerciaux à base d’herbes falsifiés a été enregistré au Brésil (68%), suivi de loin par Taïwan (32%), Inde (31%), États-Unis (29%), suivis de près par la Malaisie (24%), Japon (23%), Corée du Sud (23%), Thaïlande (20%) et Chine (19%).

Nos résultats confirment la présence à grande échelle de produits à base d’herbes falsifiés sur le marché mondial. Les produits à base d’herbes falsifiés ne contiennent pas d'espèces contaminantes, de substituts et de charges non déclarées, ou aucune des espèces étiquetées, qui peuvent toutes être accidentelles ou intentionnelles, motivées par des considérations économiques et frauduleuses.

En raison de la sensibilité analytique sans cesse croissante du séquençage d’ADN à haut débit, de plus en plus utilisé pour l’identification simultanée et non ciblée de plusieurs taxons, la proportion de produits à base d’herbes falsifiées détectées sur le marché mondial devrait augmenter.

Dans le contexte de la demande croissante de produits à base d’herbes, l’offre limitée de matières premières dérivées de nombreuses espèces de plantes, dont certaines sont déjà protégées au niveau national ou international et soumises à divers degrés de restrictions commerciales, ajoute aux différences et divergences entre les cadres réglementaires des produits à base d’herbes et augmente encore les risques de falsification de nombreux types de produits à base de plantes. Le falsification généralisée à l’échelle mondiale constitue une menace sérieuse pour le bien-être et la sécurité sanitaire des consommateurs, malgré les bienfaits allégués ou attendus des produits à base d’herbes.

mercredi 10 juillet 2019

Un audit de l'UE révèle que le système de contrôle égyptien est en phase de transition


« Un audit de l'UE révèle que le système de contrôle égyptien est en phase de transition », source Food Safety News.

Le système égyptien de contrôle des risques microbiologiques liés aux aliments d'origine non animale destinés à l'exportation vers l'Union européenne est en phase de transition et de réforme, selon un rapport.

Un audit conduit par la DG SANTE du 28 janvier au 7 février 2019 a évalué le système de contrôles officiels de la production et de la transformation des aliments d’origine non animale (AONA), en mettant l’accent sur les fruits rouges, les herbes aromatiques et les épices frais ou congelés.

Il a constaté que ces contrôles permettent de garantir que les fraises, les herbes et les épices sont produites dans des conditions conformes aux dispositions générales en matière d’hygiène de l’UE pour la production primaire et la transformation.

L’audit a inclus des entreprises exportatrices de fraises, d’herbes et d’épices, un prestataire de services pour la désinfection des herbes et des épices et quatre exploitations produisant de tels produits.

Rôle croissant pour la NFSA
L'Autorité nationale de sécurité des aliments (NFSA) en Égypte a été créée en 2017 et comptait 140 employés au moment de l'audit, dont huit étaient des vétérinaires. Le Ministry of Agriculture and Land Reclamation, Central Administration for Plant Quarantine (CAPQ) et le Ministry of Health and Population (MOHP)  étaient les organismes responsables des domaines couverts par l'audit.

Le CAPQ emploie 1 000 personnes participant aux contrôles des aliments et le ministère de la santé, 3 000 personnes aux contrôles officiels des aliments en Égypte, dont 2 000 inspecteurs des aliments chargés d'examiner les établissements. La NFSA a commencé à prendre en charge les fonctions de contrôles officiels du MOHP et du CAPQ sur les questions de sécurité des aliments. En 2018, 21 000 lieux de restauration ont été temporairement suspendus par le ministère de la santé.

L'Égypte a été soumise à la visite en raison d'une importante épidémie passée dans l'UE liée à la consommation de produits alimentaires d'origine non animale et en raison du volume des importations en provenance du pays. Les données égyptiennes montrent que les exportations d'herbes et d'épices fraîches et séchées vers l'UE s'élevaient à près de 12 900 tonnes en 2018, contre 10 266 tonnes et 11 660 les deux années précédentes.

Les exportations de fraises représentaient plus de 103 300 tonnes de fraises fraîches et 57 500 tonnes de fraises congelées en 2018. L'année précédente, 65 280 tonnes de fraises fraîches et 32 000 tonnes de fraises congelées avaient été exportées vers l'UE.

Une épidémie à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) O104:H4 est apparu en Allemagne en 2011 liée à des graines de fenugrec en provenance d'Égypte. Environ 4 000 personnes ont été impliquées dans 16 pays et plus de 56 personnes sont décédées.

En avril dernier, Giancarlo Scottà, membre du Parlement européen, a posé une question écrite à la Commission européenne, qui remettait en cause le manque de résultats d'analyses concernant la présence de E. coli dans les graines et affirmait qu'il n'était pas possible de prouver qu'elles étaient déjà contaminées. quand ils ont quitté l'Egypte.

En réponse en juin dernier, Vytenis Andriukaitis, commissaire européen chargé de la santé et de la sécurité alimentaire, a déclaré que le nombre d'infections avait continué à augmenter jusqu'à ce que l’origine soit trouvée et que des mesures soient prises.

« Les investigations de traçabilité concernant l'épidémie ont confirmé l'hypothèse selon laquelle l'épidémie était effectivement liée à des graines de fenugrec d'Égypte utilisées pour la germination, qui ont été contaminées par STEC O104:H4. Le fait que le nombre de nouveaux cas humains ait soudainement chuté montre que la source avait été effectivement identifiée. »

Problèmes trouvés lors des visites sur site
L’audit a révélé que la fréquence des inspections par les entreprises exportatrices était au moins mensuelle ou toutes les 15 tonnes au cours de l’échantillonnage avant la délivrance du certificat sanitaire pour l’exportation.

Les principaux paramètres analysés dans les exploitations de fraises étaient E. coli, Salmonella spp, le virus de l’hépatite A et norovirus. Les producteurs ont prélevé un à trois échantillons par parcelle et par saison pour une analyse des mêmes paramètres dans des laboratoires accrédités et ont été certifiés par des organismes de contrôle et de certification agréés.

Les inspecteurs ont oublié certains aspects de la contamination directe des aliments, tels que l'eau de condensation qui tombe sur les produits du plafond sale et du refroidisseur. Cependant, des mesures ont été prises et les produits contaminés ont été détruits. De mauvaises conditions d'hygiène et une contamination directe des aliments ont été observées dans deux installations. L'une d'entre elles a été suspendue des exportations après une inspection.

L’équipe d’audit a visité une exploitation agricole produisant des herbes et des épices. Ces exploitations n'étaient pas soumises aux contrôles officiels au moment de la visite. La visite comprenait trois producteurs d'herbes et d'épices. Tous ces sites réalisaient des analyses microbiologiques de la matière première et du produit fini. Les échantillons ont été analysés pour la recherche de Salmonella spp., Staphylococcus aureus, Listeria monocytogenes, E. coli, norovirus et le virus de l'hépatite A.

L’un des sites était certifié BRC, mais l’équipe d’audit a constaté une lacune majeure concernant la surveillance du détecteur de métaux, l’un des principaux points critiques à maîtriser (CCP). Les enregistrements et les sondes d'étalonnage n'étaient pas disponibles sur le site. En outre, des sacs de produit fini étaient placés directement sur le sol.

En 2017 et 2018, neuf notifications au système d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF) concernant la contamination microbiologique des produits couverts par l’audit ont été effectuées. Les exportateurs égyptiens déclinent toute responsabilité en cas de contamination liée à des envois après les avoir importés dans l'UE.

Aucune preuve concernant les actions de suivi concernant les notifications au RASFF n'a été fournie. La pénalité pour la première notification est un avertissement officiel, pour la deuxième notification liée à la même entreprise, le retrait de la liste des exportateurs pour un an et, s’il existe deux notifications supplémentaires concernant la même entreprise, elle pourrait être empêchée d’exporter.

mardi 21 mai 2019

Les concentrations en alcaloïdes pyrrolizidiniques dans les épices et les herbes séchées et congelées sont trop élevées, selon le BfR

« Les concentrations en alcaloïdes pyrrolizidiniques dans les épices et les herbes séchées et congelées sont trop élevées », selon l'avis du BfR n°017/2019 du 13 mai 2019.

Voici quelques extraits de cet avis.

Les alcaloïdes pyrrolizidiniques (PAs) sont des constituants naturels détectés dans le monde entier chez plus de 350 espèces de plantes et soupçonnés d’être présents sur plus de 6 000. Les plantes les produisent comme défense contre les prédateurs. Sur plus de 660 PAS connus et composés similaires, les 1,2 PAs-insaturés ont un potentiel néfaste pour la santé. Par conséquent, ils sont indésirables dans les aliments et les aliments pour animaux.

L’Institut fédéral allemand pour l’évaluation des risques (BfR) traite régulièrement de la contamination des aliments par du 1,2 Pas-insaturés. Il a déjà publié des avis sur l'occurrence de 1,2 PAs-insaturés dans les tisanes, le thé et le miel, ainsi que sur un mélange de salades contaminées par le séneçon jacobée et des compléments alimentaires (CA). Le BfR a maintenant procédé à une évaluation sanitaire des niveaux de concentrations de 1,2 PAs-insaturés déterminés par les autorités de surveillance des États fédéraux dans des échantillons de diverses herbes et épices séchées et congelées.

Un niveau élevé de 1,2 PAs-insaturés a été détecté dans la bourrache, ainsi que dans certains échantillons de livèche ou ache des montagne, d’origan et de marjolaine congelés et séchés achetés dans le commerce. Bien que la quantité absolue de plantes consommées dans les aliments préparés soit faible, elle peut apporter une contribution considérable à une exposition à court et à long terme 1,2 PAs-insaturés .

Le BfR a procédé à une évaluation préliminaire des risques pour la santé liés à une absorption à court et à long terme, sur la base des concentrations de 1,2 PAs-insaturés déterminées dans des échantillons d'herbes et d'épices surgelées et séchées. Une évaluation concluante du risque potentiel pour la santé résultant de la consommation d'herbes contaminées par des 1,2 PAs-insaturés n'est pas possible pour le moment car il n'y a pas assez de données sur la consommation à plus long terme et à court terme de diverses herbes. L'estimation sanitaire préliminaire des concentrations de 1,2 PAs-insaturés dans les herbes, établie dans le présent avis, repose donc sur divers scénarios relatifs à l'absorption de ces substances (exposition).

Pour l'évaluation des risques pour la santé liés à l'absorption de 1,2 PAs-insaturés, il faut toutefois porter une attention particulière aux effets génotoxiques et cancérogènes. Étant donné qu’aucun niveau d’absorption sans danger ne peut être défini pour les substances cancérogènes génotoxiques, la concentration en 1,2 PAs-insaturés dans les aliments doit être aussi faible que possible (principe ALARA: aussi faible que raisonnablement possible), car même de faibles quantités absorbées peuvent conduire à un risque accru de cancer, surtout s'il est consommé régulièrement. Le concept de marge d'exposition (MOE) est utilisé dans l'Union européenne pour les substances carcinogènes génotoxiques afin de déterminer l'urgence des mesures de gestion des risques. Une valeur de MOE égale ou supérieure à 10 000 est en principe considérée comme peu préoccupante du point de vue de la santé publique.

Sur la base des données de consommation de la National Nutrition Study II, le BfR a calculé que la consommation d'herbes hautement contaminées pouvait entraîner des niveaux d'exposition à long terme uniquement par le biais de cette catégorie d'aliments, qui sont associés à des valeurs de MOE inférieures à 10 000. Dans le cas de grands consommateurs d'herbes, une MOE nettement inférieure à 10 000 est déjà atteinte uniquement par la consommation d'herbes, lorsque celles-ci contiennent des concentrations moyennes (1 000 µg/kg).

Les données fournies au BfR par les autorités de surveillance des États fédéraux montrent que les niveaux moyens de 1,2 PAs-insaturés dans la bourrache, qui produit des PAs en soi, sont particulièrement élevés. Des concentrations élevées en 1,2 PAs-insaturés ont également été détectées dans des échantillons de livèche ou ache des montagnes et des échantillons du groupe « origan, marjolaine ». On n'a trouvé que de très faibles concentrations de 1,2 PAs-insaturés, voire aucune, dans les herbes fraîches telles que le persil.

Le BfR souligne également que lors de l’évaluation du risque potentiel pour la santé des consommateurs, toutes les sources de 1,2 PAs-insaturés doivent être prises en compte en plus de l’exposition via les plantes, comme décrit ici. Ceux-ci incluent notamment les tisanes, les thés et le miel. La consommation d'herbes conduit donc à une absorption supplémentaire de 1,2 PAs-insaturés. L'Institut recommande également que l'exposition globale aux PAs provenant de tous les aliments soit maintenue aussi faible que possible et qu'une MOE inférieure à 10 000 soit évitée si l'on tient compte de l'exposition aux PAs provenant de toutes les sources. À cette fin, des efforts devraient être poursuivis pour réduire davantage les niveaux de PAs en améliorant les méthodes de culture, de récolte et de purification. Le BfR décrit sur sa page d’accueil une méthode sur la façon dont le matériel végétal peut être examiné pour établir ses concentrations en 1,2 PAs-insaturés de manière analytique.

L'avis complet du BfR est ici.