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mardi 11 juin 2019

La Chine, la France, l'Inde et les États-Unis sont plus semblables que différents en matière de sécurité sanitaire des aliments


Voilà qui ne va pas faire plaisir au tout nouveau directeur général de l'alimentation, dont on pourra écouter les propos soporifiques ici, car voici qu'un article paru dans Food Safety News rapporte, oh scandale, que « La Chine, la France, l'Inde et les États-Unis sont plus semblables que différents en matière de sécurité alimentaire ». Le texte ci-après est une adaptation du texte de l'article paru dans Food safety News.

Décidément cette première journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments n'aura pas été une grande réussite pour notre pays, le ministère de l'agriculture a recyclé des 'vieux' articles, dont l'un, Sécurité sanitaire des aliments : des contrôles assurés à tous les niveaux par l’État, est assez ubuesque, quand on sait que le schéma proposé n'aura plus court demain ...

Bref, dès lors comment redresser la barre en France après des années de gâchis humains liés aux pertes d'effectifs tant au ministère de l'agriculture qu'à la DGCCRF ?

Il faut aussi restaurer la confiance par une communication appropriée et une transparence à tous les niveaux de la chaîne alimentaire ... mais là, c'est très loin d'être gagné quand on écoute les discours langue de bois des responsables du ministère de l'agriculture ...

La première Journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments, célébrée le 7 juin, a été l’occasion de consulter l’opinion publique dans le monde entier. Et le sondage, comme le disent les sponsors, Mérieux Nutrisciences et bioMérieuxattire l’attention sur le fait que la sécurité des aliments est cruciale dans toutes les régions géographiques et concerne tout le monde.

À 96%, les habitants de la Chine sont les plus confiants quant à la sécurité des aliments qu’ils consomment. La confiance en la sécurité des aliments était également élevée en Inde (93%) et aux États-Unis (90%). En France, cependant, les consommateurs sont plus méfiants et 52% ont déclaré se sentir bien moins informés pour avoir confiance en la sécurité des aliments.

Mérieux Nutrisciences et bioMérieux, deux entreprises de classe mondiale, ont mené un sondage de la consommation internationale pour comprendre les perceptions et les comportements en matière de sécurité des aliments dans quatre pays: les États-Unis, la Chine, la France et l'Inde.

« Même si la sécurité alimentaire semble être une préoccupation croissante pour ces quatre pays, les résultats mettent en évidence des perceptions et des attentes différentes d'un pays à l'autre », selon un communiqué des deux entreprises.

À ce titre, l’un des grands enseignements de ce sondage international est qu’en France, les consommateurs ont nettement moins confiance dans les aliments qu’ils consomment qu’en Chine, aux États-Unis ou en Inde et ne se sentent pas suffisamment informés sur la sécurité alimentaire.

Pourtant les normes sanitaires en vigueur en France figurent parmi les plus exigeantes. Or, en France, seulement 65 % des consommateurs affirment avoir confiance dans les aliments qu’ils consomment. Alors qu’en Chine les consommateurs ont confiance à 96 % dans les aliments qu’ils consomment, en Inde à 93 % et aux États-Unis à 90 %. Dans l’Hexagone, ce manque de confiance s’accompagne d’un sentiment d’être mal informé exprimé par environ la moitié des personnes interrogées.

L'enquête a révélé que les dates limite de consommation étaient les plus importantes en Inde, où 66% des personnes interrogées ont déclaré les utiliser, et aux États-Unis, où 61% les utilisaient. Seuls 33% des Français considèrent les dates de péremption comme une garantie. En France, la traçabilité a atteint 71% des réponses, la composition du produit 63% et l'étiquetage de qualité 41%.

Les marques des produits ne sont pas considérées comme une garantie essentielle de la sécurité des aliments en France avec seulement 11% qui se fient à elles. Elles sont mieux classées en Chine et en Inde, avec respectivement 42% et 43% des personnes interrogées, qui utilisent les marques comme indicateurs de sécurité sanitaire.

« Cette enquête, que nous avons co-financée, révèle que même si la définition de la sécurité alimentaire peut varier d’un pays à l’autrela préoccupation principale commune aux quatre pays étudiés est la présence de bactéries dans les aliments. Cela illustre l’importance de la qualité microbiologique des aliments et des boissons pour les consommateurs de ces pays », précise Nicolas Cartier, Directeur Exécutif, Unité Microbiologie Industrielle de bioMérieux. 

« En tant que leader du contrôle microbiologique alimentaire, nous sommes engagés au service de la protection de la santé des consommateurs. Cette enquête révèle également que pour les Français la sécurité des aliments ne s’entend pas uniquement à court terme. Ils attachent beaucoup d’importance à l’impact des aliments sur leur santé, et ce à long terme. »

S'agissant des produits chimiques, la fraude alimentaire, les pathogènes et les allergènes, enquête internationale a révélé que les Américains étaient moins inquiets (64%) que les Français (78%), les Indiens (81%) et les Chinois (89%).

« Quand on regarde l'avenir, la garantie qu'un produit ne présente pas de risque bactériologique ou d'intoxication reste essentielle. Il deviendra également important de veiller à ce que le produit soit exempt de conservateur, non cancérogène, bio et d'une empreinte carbone acceptable », a déclaré Philippe Sans, président-directeur général de Mérieux NutriSciences.

Les résultats de l'enquête impliquent des changements comportementaux majeurs dans de nombreux pays, selon les deux entreprises. Concernant les emballages, 92% des Français, 72% des Chinois, 87% des Indiens et 83% des Américains sont prêts à accepter l’évolution des emballages moins individuels, moins de plastique et des emballages plus recyclables. Cependant, une minorité de 45% des répondants en France et 49% en Amérique accepterait de payer plus pour des aliments plus sains et plus sûrs. En Inde, 72% seraient prêts à payer plus et 73% en Chine.

lundi 20 mai 2019

Améliorer la confiance dans les travaux des experts, selon l'OPECST, mais cela ne peut pas être valable pour le glyphosate


Améliorer la confiance dans les travaux des experts selon l'OPECST, mais cela ne peut pas être valable pour le glyphosate revient à continuer à fonctionner comme d'hab, comme si le cas du glyphosate n'est pas emblématique de ce qui pourrit précisément l'expertise scientifique ... en France comme à l'étranger ...

L'Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) vient de faire paraître à titre provisoire le Rapport de M. Philippe Bolo, Mme Anne Genetet, MM. Pierre Médevielle et Pierre Ouzoulias établi au nom de cet office, intitulé « Evaluation des risques sanitaires et environnementaux par les agences : trouver le chemin de la confiance »

Comme documents disponibles nous avons donc le Rapport provisoireune synthèse, le 1er communiqué de presse et le 2e communiqué de presse.

Le premier communiqué de presse est en fait le carton d''invitation à la conférence de presse, dans lequel il était indiqué :
... les conclusions de leur rapport d’information sur l’indépendance et l’objectivité des agences chargées d’évaluer la dangerosité des substances mises sur le marché ANSES, EFSA, ECHA… plusieurs agences sont chargées en France et en Europe de l’expertise des risques sanitaires et environnementaux liés à l’utilisation de nombreux produits : pesticides agricoles, additifs alimentaires, biocides, produits chimiques utilisés dans les produits de grande consommation… 
La polémique sur le glyphosate a conduit l’OPECST à se pencher sur leur fonctionnement et sur les difficultés et limites de l’expertise des risques. Accès aux données, prise en compte des avancées de la science, choix des méthodologies, prévention des conflits d’intérêt, communication sur les risques : des progrès restent à faire pour trouver le chemin de la confiance de nos concitoyens dans l’expertise produite par nos agences.
Pas très clair tout cela d'autant qu'on apprend ce qu'on savait déjà, selon le deuxième communiqué de presse,
Contrairement à ce qui a pu être indiqué, il ne se prononce pas sur la toxicité à long terme du glyphosate, qui doit être réexaminée par plusieurs agences d’évaluation européennes dans le cadre du processus de réautorisation du glyphosate à l’horizon 2022. Si la question du glyphosate est abordée dans le rapport, c’est pour mettre en perspective les différences d’appréciations entre le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) et les agences d’évaluation, notamment l’EFSA, afin d’éclairer le public sur le contenu et la portée de ces divergences apparentes entre experts, mais pas de rouvrir le débat sur l’interdiction du glyphosate, qui a été tranché par le Gouvernement.
Fermez le ban! L'interdiction du glyphosate est bien politique et non pas scientifique …

C'est dommage car en préambule ce communiqué de presse avait pourtant indiqué,
L’objectif de cette mission consistait à comprendre le fonctionnement des agences, les difficultés qu’elles peuvent rencontrer dans la conduite et la restitution de leurs travaux d’évaluation des risques et dessiner des pistes pour renforcer la confiance dans l’expertise scientifique qu’elles produisent.
A-t-on encore confiance dans l'expertise scientifique ? Je serais tenté de dire ça dépend … de l'opinion publique et des sondages …

Sur le document de synthèse, glyphosate oblige, on nous explique que l'enjeu central est d' « améliorer la confiance dans les travaux des experts »

Comment expliquer que le glyphosate soit classé cancérogène probable par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) et pas par les agences sanitaires et environnementales ?
En mars 2015, le CIRC a classé le glyphosate parmi les cancérogènes probables (monographie n°112). Or, en novembre 2015, l’EFSA a estimé, comme le font presque toutes les autres agences d’évaluation officielles nationales (US-EPA aux États-Unis, FSC au Japon, APVMA en Australie …) qu’il était « improbable que le glyphosate fasse courir aux humains un danger cancérogène ».Cette divergence, troublante pour le grand public, s’explique par l’utilisation de sources différentes :
  • Le CIRC s’intéresse à toutes les formulations contenant du glyphosate alors que l’EFSA étudie le glyphosate en substance pure.
  • Concernant les études épidémiologiques, CIRC et EFSA s’appuient sur des sources quasi-identiques, notamment l’Agricultural Health Study (AHS) américaine et concluent à un niveau de preuve limité (CIRC) voire très limité (EFSA) de cancérogénicité du glyphosate pour l’homme.
  • Concernant les études animales, le CIRC en identifie 2 qui attestent d’un lien significatif entre exposition au glyphosate et cancer, écartées par l’EFSA pour non-respect des critères de l’OCDE. A l’inverse l’EFSA a eu accès aux études non publiées des industriels, contrairement au CIRC (le CIRC n’a étudié que 3 études sur les souris sur les 5 utilisées par l’EFSA et le CIRC n’a étudié que 3 études sur les rats sur les 9 utilisées par l’EFSA).
  • Le CIRC estime également qu’il existe des preuves mécanistiques solides que l’exposition au glyphosate entraîne des effets génotoxiques ou induit du stress oxydatif, alors que l’EFSA estime qu’il est improbable que le glyphosate puisse être génotoxique. 
La divergence d’appréciation s’explique aussi par des différences dans l’interprétation des données disponibles, notamment sur la pertinence biologique de données d’expérimentations animales ou encore sur l’absence de prise en compte par l’EFSA de la cytotoxicité secondaire.  
Enfin, la portée des travaux du CIRC et de l’EFSA diffère : le CIRC se concentre sur la question du danger causé par le glyphosate (indépendamment du degré d’exposition), alors que l’EFSA analyse les risques encourus pour la santé humaine ou l’environnement (combinant danger et exposition). Les doses à partir desquelles des études identifient des effets cancérogènes chez l’animal (au-delà de l’absorption de 1 000 mg/kg de poids corporel) sont très élevées et donc improbables à atteindre, avec une dose journalière admissible (DJA) fixée à 0,5 mg/kg de poids corporel, correspondant à une dose sans effet observé (NOAEL) de 50 mg/kg à laquelle s’applique un facteur de sécurité de 100. Les agences ont donc jusqu’à présent écarté le risque cancérigène en cas d’exposition au glyphosate, dans les conditions normales d’utilisation de cette substance.
Complément du 23 mai 2029. On écoutera avec intérêt le débat, « Faut-il interdire le glyphosate? »

vendredi 19 avril 2019

Saga horsegate : Fin de partie en France ?



L’ancien directeur général de Spanghero, jugé avec trois autres prévenus dans le principal volet du scandale de la viande de cheval vendue pour du bœuf, a été condamné mardi à Paris à deux ans de prison, dont 18 mois avec sursis.

Le tribunal correctionnel, qui a jugé l’ancien dirigeant de Spanghero coupable de deux types de tromperies liées à la viande de cheval, a ordonné la confiscation de 100 000 euros saisis chez lui et lui a interdit d’exercer dans le domaine de la viande pendant deux ans. Le prévenu, dont les avocats n’étaient pas à la lecture du jugement, n’a pas souhaité commenter cette décision. Il avait passé quatre mois en détention provisoire.
Il lui était notamment reproché d’avoir vendu entre 2012 et 2013 plus de 500 tonnes de cheval pour du bœuf au fabricant de plats préparés Tavola, dans une entente frauduleuse avec un négociant néerlandais. Ce dernier, déjà condamné aux Pays-Bas dans une affaire similaire, a été condamné à deux ans de prison pour tromperies, assortis d’un mandat d’arrêt. Il lui est aussi définitivement interdit d’exercer dans le domaine de la viande en France.

Son ancien bras droit, un Néerlandais aussi, a été condamné à un an de prison avec sursis pour les mêmes tromperies liées à la viande de cheval. Enfin, l’ancien bras droit de l’ex directeur de Spanghero, a été condamné pour une forme de tromperie liée à la viande chevaline, également à un an avec sursis.

Les quatre prévenus ont en revanche été relaxés des poursuites pour escroquerie en bande organisée, le tribunal jugeant celles-ci redondantes avec les poursuites pour tromperie puisque les faits reprochés procèdent « d’une action unique caractérisée par une seule intention coupable » : tromper Tavola en lui faisant acheter du cheval à la place du bœuf, au prix plus élevé du bœuf.

Les anciens dirigeants de Spanghero et le courtier néerlandais ont aussi été condamnés pour l’importation de 65 tonnes de viande de mouton séparée mécaniquement, méthode interdite depuis la crise de la vache folle. Et les deux Français pour avoir altéré un certain nombre de preuves.

Le scandale avait éclaté au Royaume-Uni début 2013 et s’était propagé à toute l’Europe. Il n’avait eu aucune conséquence sanitaire mais avait abouti à une grave crise de confiance des consommateurs.

L’ancien directeur de l’entreprise Spanghero est Jacques Poujol. Il a été aussi condamné à ne pas avoir une activité professionnelles dans le secteur de la viande pendant deux ans.

Patrice Monguillon, directeur de l’usine Spanghero en France, a eu un an de prison avec sursis. 
Johannès Fasen, un courtier néerlandais, a été condamné à deux ans de prison et est interdit de travailler dans l’industrie de la viande en France. 
Hendricus Windmeijer, qui travaillait avec Fasen, a eu un an de prison avec sursis.

lundi 21 janvier 2019

La saga du horsegate reprend du service. Ouverture d'un procès à Paris


J'apprends que « … quatre personnes sont jugées à partir de lundi 21 janvier au tribunal de Paris. », selon France TV Info, avec ce titre :
Ouverture du procès Spanghero : après le cheval dans les lasagnes, peut-on faire confiance aux plats cuisinés ?

Poser le problème comme cela est déjà y répondre, Ah la déontologie des journalistes !

Pour en savoir plus sur ce que j'ai appelé la Saga du horsegate, vous pourrez lire de très nombreux articles documentés tant au niveau national qu'international, ici.


Rétablir la confiance du public signifie un retour à assumer la responsabilité de la protection du public, par l'inspection, l’application de la loi et le contrôle minutieux. Les consommateurs se tournent vers les Etats et attendent qu’ils jouent un rôle proactif pour assurer la sécurité des aliments et la protection du public.
Il n'y a pas de substitut à un examen officiel et à l'application de la loi. Le scandale de la viande de cheval a montré que l'approbation par des organismes privés de certification soutenus par les distributeurs et les producteurs n'ajoutent rien à la protection des consommateurs. Ce n'est pas une surprise. Les organismes d'accréditation sont devenus, en effet, des fournisseurs approuvant leurs clients dans le secteur de la viande ; c’est une ruse marketing qui cherche à consolider la confiance de consommateurs égarés.

Reprenons ce qu'en disent nos médias friands du procès qui s'ouvre …

Pour RTL, « Viande de cheval : début du procès Spanghero ».
Deux anciens dirigeants de la société Spanghero, accusés d'avoir vendu de la viande de cheval en la faisant passer pour du bœuf, sont jugés à partir de ce lundi 21 janvier par le tribunal correctionnel de Paris.

Pour L'Obs, « Le procès Spanghero s'ouvre ce lundi, 6 ans après le scandale de la viande de cheval »
4,5 millions de plats cuisinés à partir de viande frauduleuse ont été écoulés en Europe, particulièrement en France. La France, pays le plus touché par la fraude.

Libération, « Spanghero : le procès de la viande sabotée ».
Industriels et intermédiaires doivent répondre à partir de ce lundi de tromperie au procès des plats à base de cheval étiqueté comme du bœuf. Retour sur une onde de choc mondiale.

Europe 1, « Ouverture du procès Spanghero : « C'est une horreur ce qu'ils ont fait » »
Près de sept ans après le scandale des plats préparés à la viande de cheval, deux anciens cadres de la société Spanghero comparaissent lundi au banc des accusés.

Sud-Ouest, « Ouverture du procès Spanghero : le scandale des lasagnes à la viande de cheval ».
Six ans après le scandale de la viande de cheval vendue comme du bœuf, le procès de deux ex-dirigeants de l’entreprise Spanghero s’ouvre ce lundi à Paris. Retour sur les faits.

La Dépêche, « Affaire Spanghero : le procès du scandale des lasagnes à la viande de cheval s'ouvre aujourd'hui. »
Le procès de « l'affaire Spanghero » s'ouvre aujourd'hui au tribunal correctionnel de Paris. Quatre anciens cadres de l'entreprise chaurienne sont poursuivis pour « escroquerie en bande organisée et tromperie » pour avoir utilisé 750 tonnes de viande de cheval dans des lasagnes à la place de viande de bœuf.
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L'Express, « Spanghero: le procès du scandale alimentaire s'ouvre à Paris »
En 2013, de la viande de cheval était découverte dans des plats préparés. Un scandale aux nombreuses conséquences.
A suivre ...