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lundi 21 juin 2021

Infusions, thés, chocolats, céréales, miels et allégations de santé: taux d'anomalie de 44%

On rattrape le temps perdu car voici les résultats d’une nouvelle enquête de la DGCCRF publiée le 21 juin 2021, «Infusions, thés, chocolats, céréales, miels : encore beaucoup d’allégations de santé non conformes sur les denrées alimentaires, surtout sur internet»

Tout semble dit dans le titre …

En 2019, sur plus de 300 établissements contrôlés, le taux d’anomalie relevé s’élève à 44%. Les écarts sont toutefois significatifs entre les établissements physiques (commerces, sites de production…), qui affichent un taux d’anomalie de 38%, et les établissements vendant leurs produits sur internet, dont le taux d’anomalie est bien plus élevé (69%).

La DGCCRF face à ce constat se veut conciliante,

Une enquête conduite en 2016 et visant l’ensemble des denrées avait montré un taux d’anomalie de 21%3 . L’enquête menée en 2019 a ciblé les produits les plus susceptibles de porter des allégations de santé : infusions, thés, chocolats, céréales pour petit-déjeuner, produits de la ruche… Ce ciblage explique la mise en évidence d’un taux d’anomalie plus élevé que pour l’enquête précédente.

Les manquements dans les allégations nutritionnelles et de santé sont les suivants :

  • Présence d’allégations thérapeutiques (par exemple : «pour lutter contre l’anémie» ; «s’utilise lors d’un rhume» ; «utilisé dans le traitement de certaines dermatoses comme l’acné, l’eczéma, le psoriasis».) ;
  • Présence d’allégations de santé non autorisées, non inscrites sur les listes positives des allégations autorisées (par exemple : «La noix de coco facilite la digestion» ; «La biotine contribue au maintien d’ongles normaux») ;
  • Libellé des allégations non respecté, ce qui a pour effet de changer le sens de l’allégation autorisée (par exemple «la vitamine C augmente les défenses immunitaires» au lieu de l’allégation autorisée «La vitamine C contribue au fonctionnement normal du système immunitaire») ;
  • Allégation dite «générale» non accompagnée d’une allégation autorisée (par exemple les termes «Superfruit» et «Détox») ;
  • Allégations nutritionnelles non conformes à la composition du produit (par exemple, teneur en vitamine dans le produit trop faible pour utiliser l’allégation « source de vitamine»).

Contrôle des huiles d’olive: le taux de prélèvements en anomalie observé est de 78%, as usual

Il se trouve que j’ai passé quelques jours en juin dans le Vaucluse et j’ai acheté sur le marché de Carpentras un litre d’huile d’olive de la région. Une fois rentré à ma location, au cours d’un échange avec mon loueur, je l’informe de mon achat. Il regarde très attentivement l’étiquetage de la bouteille d’huile d’olive et me dit que sans doute ce doit une huile d’olive de la région, et de qualité, mais ce n’était pas garanti !

Cette anecdote illustre bien les difficultés que l'on a à acheter sur les étals des marchés, où l'on trouve de tout, et surtout, à tous les prix, allant parfois jusqu’à plus de 30 euros le litre d'huile d'olive…

Voici les résultats de la dernière enquête de la DGCCRF publiée le 17 juin 2021, «Contrôle des huiles d’olive : la DGCCRF constate de trop nombreuses anomalies sur leur qualité».

Constat

Du fait du ciblage affiné chaque année sur les produits les plus susceptibles de présenter des non-conformités, le taux de prélèvements en anomalie observé est de 78%, soit un niveau comparable aux années précédentes.

La messe est dite

Le plan de contrôle réalisé chaque année par la DGCCRF permet de maintenir une surveillance active dans un secteur où le taux d’anomalies sur les prélèvements se maintient à un niveau élevé depuis plusieurs années (78 % en 2019 sur les produits ciblés, après 77% en 2018, 75% en 2017, 72% en 2016). Ces taux élevés ne sont toutefois pas représentatifs du marché, du fait du ciblage opéré par les enquêteurs. Les anomalies les plus fréquentes concernent le non-respect des règles d’étiquetage des huiles et le classement erroné des huiles dans une catégorie supérieure à celle correspondant à leurs qualités organoleptiques.

Conclusion

Les prélèvements révèlent un nombre encore trop important d’anomalies sur la qualité des huiles.
Le sur-classement des huiles d’olive à la catégorie supérieure reste l’anomalie principale.

Contrôle de la teneur en eau des volailles: 31% des produits analysés n’étaient pas conformes

«Contrôle de la teneur en eau des volailles», source DGCCRF du 21 juin 2021.

Afin de garantir la loyauté des produits vendus aux consommateurs, la DGCCRF réalise chaque année une enquête pour contrôler la teneur en eau des volailles congelées, surgelées ou fraîches. En 2019, près d’un tiers des produits analysés n’étaient pas conformes à la réglementation européenne.

Il s’agit, si l’on suit les précédentes enquêtes de la DGCCRF (voir en fin d’article), d’une forte dégradation, après une enquête publiée en 2020 où il n'y avait pas de non-conformité constatée ...

Près d’un tiers des produits analysés s’est révélé présenter une teneur en eau non conforme

En 2019, les enquêteurs ont visité 108 établissements aux stades de la production (30) et de la commercialisation (78), et prélevé 114 produits – des poulets entiers et des découpes de poulet et de dinde, congelés/surgelés et frais – afin de les analyser. 35 prélèvements se sont révélés non conformes (soit un taux de non-conformités de 31 %). 

Au stade de la production, l’obligation d’effectuer des autocontrôles est méconnue

La plupart des établissements contrôlés durant l’enquête n’avaient pas connaissance de leur obligation d’effectuer des autocontrôles relatifs à la teneur en eau, aucun suivi n’était donc réalisé.

Au stade de la commercialisation, près de 40 % des produits ciblés analysés se sont révélés non conformes

Les contrôles ont concerné 55 commerces de gros et 23 commerces de détail. Sur les 74 prélèvements effectués, 29 non-conformités pour dépassement de la teneur en eau ont été mis en évidence (dont 6 concernaient des produits français et 23 des produits issus d’autres pays de l’Union européenne).

Une sensibilisation des professionnels à une meilleure maîtrise des processus de refroidissement

Au global, les analyses ont révélé un taux de non-conformités plus élevé sur les produits commercialisés à l’état frais (67 % contre 33 % pour les produits surgelés/congelés) et les produits en provenance d’autres pays de l’Union européenne (55 % des produits analysés contre 17 % pour les produits français)

Et pourtant, il n’en a pas été toujours ainsi, comme le montre les résultats de ces cinq précédentes enquêtes de la DGCCRF,

Enquête publiée le 5 octobre 2020, Au stade de la production, aucune non-conformité de la teneur en eau n’a été constatée en 2018.

Enquête publiée le 3 janvier 2018, Taux de non-conformités : 23 %.
Enquête publiée le 19 janvier 2017, Taux d’anomalie (établissements) de 20% et taux de non-conformité (prélèvements) de 15%.
Enquête publiée le 28 avril 2016, Taux de non-conformité global de 16%
Enquête publié le 2 février 2015, Les contrôles révèlent un taux d’anomalies (établissements) de 19%, soit une baisse de 10 points par rapport à 2011.

jeudi 6 mai 2021

Suisse : Intérêt porté à la sécurité des denrées alimentaires et la perception des risques

L’OSAV (Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires) a commandé une enquête sur l’intérêt porté à la sécurité des denrées alimentaires et la perception des risques en Suisse. Plus de 1 000 personnes ont participé à cette étude menée en ligne et par téléphone à l’automne 2020.

Celle-ci s’est notamment penchée sur les facteurs influençant les choix alimentaires de la population et sur les principales sources consultées pour s’informer des risques alimentaires. Les participants ont aussi été interrogés sur leur sensibilité par rapport à ces questions, leur perception des risques et leur confiance dans différentes sources d’information.

L'enquête visait principalement à déterminer l’intérêt général porté par la population suisse à la sécurité alimentaire, mais aussi les facteurs influençant les décisions en matière d’alimentation, les principales sources d’information sur les risques inhérents aux denrées alimentaires, les changements de comportement et les opinions concernant la complexité de la communication relative à ces risques. L’enquête devait également permettre de mieux appréhender la sensibilisation de la population aux questions liées à la sécurité alimentaire et sa perception des risques, sa confiance dans différentes sources d’information et sa compréhension du système suisse de sécurité des denrées alimentaires. 

Facteurs entrant en compte dans les achats de denrées alimentaires

  • Le facteur de loin le plus important pour les personnes résidant en Suisse lors de l’achat de denrées alimentaires est leur origine (70 %). Parmi les autres aspects essentiels, on peut citer le goût (48 %) et les coûts (46 %). 
  • La teneur en nutriments est considérée comme légèrement moins importante (39 %), tandis que la sécurité alimentaire (33 %) et l’éthique ou les convictions/croyances (31 %), par ex. en matière de bien-être animal, de protection de l’environnement ou de religion, se voient conférer un poids comparativement moindre. 
  • Une part de 74 pour cent de la population suisse déclare toutefois s’intéresser personnellement à la sécurité alimentaire et deux personnes interrogées sur trois (65 %) indiquent qu’il est important pour elles d’avoir une alimentation saine. Lorsqu’elles se projettent dans dix ans, elles sont même trois sur quatre (74 %) à estimer qu’il est important de se nourrir sainement.
  • Chez nos voisins,  c’est en Autriche que la sécurité alimentaire considérée comme un facteur déterminant pour le choix des aliments atteint un score comparable à celui de la Suisse (32 %). Les Allemands (50 %) et les Français (46 %) tendent à répondre de manière similaire à celle de l’Européen moyen (50 %), les Italiens  faisant quant à eux exception (61 %).
Pour environ une personne sur dix en Suisse, la sécurité alimentaire est la principale préoccupation dans le choix des aliments. 
  • Un peu plus d’un dixième de la population suisse (12 %) déclare que la sécurité est le principal facteur guidant son choix des denrées alimentaires. 
  • Près d’un tiers d’entre elles (31 %) estime que la sécurité alimentaire fait partie de ses préoccupations lors du choix des aliments. Les personnes interrogées sont peu nombreuses (5 %) à indiquer que la sécurité ne les préoccupe pas du tout car elles considèrent que leur corps peut supporter les risques liés à la sécurité alimentaire. 
  • Près de la moitié (49 %) affirme partir du principe que les aliments commercialisés sont sûrs. Cette opinion est nettement plus répandue en Suisse alémanique que dans les autres régions linguistiques. 
  • À titre de comparaison avec les pays voisins, la sécurité constitue la principale préoccupation des personnes interrogées lors du choix des aliments pour 13 pour cent des Autrichiens, 16 pour cent des Allemands, 24 pour cent des Italiens et 25 pour cent des Français. Les personnes résidant en Suisse affichent donc sur ce point un comportement similaire à celui des Autrichiens.
Les Français ont-ils des raisons d'être plus inquiets que nos voisins européens ? Quelques exemples, le nombre très élevé de rappels, le faible nombre de contrôles, l'absence de transparence, le manque d'information, etc.

La population suisse est très sensibilisée aux questions de la sécurité alimentaire. Les trois sujets de préoccupation les plus fréquemment cités sont les antibiotiques, hormones ou stéroïdes dans la viande, les résidus de pesticides et les polluants environnementaux. 
  • Les thématiques en lien avec la sécurité alimentaire sont très bien connues de la population résidant en Suisse. Sept personnes interrogées sur dix (69 %) ont déjà entendu parler de huit au moins des 15 sujets cités. Près de deux cinquièmes d’entre elles (39 %) connaissent même douze de ces 15 thématiques au moins. Par comparaison, les Européens sont 55 pour cent à avoir entendu parler de huit au moins des 15 sujets cités. La sensibilisation à la sécurité alimentaire de la population en Suisse est donc supérieure à la moyenne comparée à celle de l’Europe. 
  • Les principaux sujets de préoccupation des personnes interrogées sont les résidus d’antibiotiques, d’hormones ou de stéroïdes dans la viande (62 %), puis les résidus de pesticides dans les aliments (56 %) et enfin les polluants environnementaux dans le poisson, la viande ou les produits laitiers (43 %). Un peu plus d’un tiers (34 %) de la population suisse déclare s’inquiéter des additifs tels que colorants, conservateurs ou arômes utilisés dans les aliments ou les boissons et par les microplastiques retrouvés dans des aliments. 
  • Moins de la moitié des personnes interrogées (45 %) pensent que les produits alimentaires sont pleins de substances nocives. 
  • Les trois sujets considérés comme les plus préoccupants en Suisse en lien avec les aliments sont globalement les mêmes que ceux de l’enquête Eurobaromètre 2019. Dans l’ensemble, les pourcentages sont toutefois plus faibles : les Européens sont préoccupés à 44 pour cent par les antibiotiques, hormones et stéroïdes dans la viande, à 39 pour cent par les pesticides et à 37 pour cent par les polluants environnementaux.
En Suisse, les scientifiques et les associations de consommateurs sont considérés comme les sources d’information les plus fiables sur les risques alimentaires. 
  • Ce sont aux associations de consommateurs (86 %) et aux scientifiques (83 %) que les personnes résidant en Suisse font le plus confiance quand il s’agit d’obtenir des informations sur les risques alimentaires. Ils sont suivis des institutions suisses (80 %), des autorités nationales (80 %), des agriculteurs (69 %) et des organisations non gouvernementales (53 %). 
  • Moins de la moitié des personnes interrogées déclarent qu’elles font confiance aux supermarchés et restaurants (46 %), aux journalistes (41 %), aux industries alimentaires (28 %) et aux célébrités, blogueurs et influenceurs (7 %). 
  • Les scientifiques (82 %) et les associations de consommateurs (79 %) sont également les deux sources d’information considérées comme les plus fiables par les Européens.
Les autres thèmes de l’enquête concernent les principales sources d’information sur les risques alimentaires et les changement intervenus dans les comportement de consommation suite à des informations lues ou entendues à propos de risques alimentaires.

jeudi 29 avril 2021

Literie et des textiles traités avec des biocides, un produit sur deux non-conforme et un établissement sur trois en infraction

Photo d'illustration
«Sécurité des articles de literie et des textiles traités avec des biocides», source DGCCRF du 28 avril 2021.

En 2019, la DGCCRF a participé à une action européenne de contrôle visant à vérifier la bonne application du Règlement Biocides en matière d’articles traités. La France avait particulièrement ciblé les articles de literie et les vêtements.

Un produit sur deux non-conforme

Sur les 129 produits examinés, l’étiquetage d’environ un produit sur deux s’est révélé non-conforme. Face à un étiquetage jugé peu attractif commercialement, certains professionnels tendraient à ne pas respecter toutes leurs obligations d’information des consommateurs ou à minimiser les risques liés à l’emploi des traitements biocides.

Les constats sont somme toute assez classiques :

  • Des anomalies dans l’étiquetage des produits
  • Une documentation technique difficile à obtenir et souvent insuffisante
  • Des prélèvements qui remettent en cause, pour certains produits, les informations portées dans l’étiquetage
  • Une tendance à minimiser l’impact de l’étiquetage des substances chimiques sur le consommateur
  • Constatations d’autres anomalies dans l’étiquetage (hors réglementation «biocides»)

Un établissement sur trois en infraction

Au total, sur l’ensemble des 255 établissements contrôlés, 87 étaient en infraction, soit un établissement sur trois.

Fidèle à la démarche de la DGCCRF, voici ce qui est proposé comme piste d'amélioration,

Au regard de ces résultats, la surveillance du marché devra être renouvelée afin de s’assurer que tous les opérateurs poursuivent leurs efforts de transparence vis-à-vis du consommateur, dans le cadre du règlement Biocides, mais aussi dans le cadre, plus large, de la loyauté de l’étiquetage.

La surveillance va être renouvelée, mais pour quels résultats attendus, ça, on ne le sait pas !

Le conseil du jour serait d'éviter d'acheter ce type de produit avec des biocides.

dimanche 21 mars 2021

Utilité du séquençage du génome entier lors d'une enquête sur plusieurs éclosions d'origine alimentaire à Shigella sonnei

«Utilité du séquençage du génome entier lors d'une enquête sur plusieurs éclosions d'origine alimentaire à Shigella sonnei», source article paru dans Epidemiology and Infection. L'article est disponible en intégralité.

Résumé
En avril 2018, Public Health England a été informé de cas à Shigella sonnei qui avaient consommé des aliments dans trois points différents de restauration en Angleterre. Les épidémies ont été initialement étudiées comme des événements séparés, mais le séquençage du génome entier (WGS) a montré qu'elles ont été causées par la même souche. L'enquête comprenait des analyses de données épidémiologiques, de la chaîne alimentaire et un examen microbiologique d'échantillons d'aliments. Le WGS a été utilisé pour déterminer la relation phylogénétique et le profil de résistance aux antimicrobiens de la souche épidémique. En fin de compte, 33 cas ont été liés à cette épidémie, la majorité avait consommé des aliments dans sept points de vente spécialisés dans la cuisine indienne ou moyen-orientale.
Cinq points de vente étaient liés à deux cas ou plus, qui utilisaient toutes de la coriandre fraîche bien qu'un fournisseur commun n'ait pas été identifié. Une enquête sur l'un des sites a révélé que 86% des cas ont déclaré avoir consommé des plats contenant de la coriandre comme ingrédient ou garniture. Quatre cas ont été admis à l'hôpital et un avait des preuves d'échec du traitement par ciprofloxacine.
L'analyse phylogénétique a montré que la souche épidémique faisait partie d'un clade multirésistant plus large associé au voyage au Pakistan. De mauvaises pratiques d'hygiène lors de la culture, de la distribution ou de la préparation de produits frais sont probablement des facteurs contributifs.

Dans la conclusion, les auteurs notent,

Les épidémies à S. sonnei d'origine alimentaire sont rares au Royaume-Uni. La majorité des éclosions décrites dans la littérature ont été associées à des produits frais contaminés, y compris des légumes pour la salade et des herbes, qui sont connus pour favoriser la croissance et le maintien de Shigella spp., en particulier aux températures de réfrigération. Ces éclosions incluent une épidémie à l'échelle de l'UE due à de la laitue iceberg contaminée par des eaux usées pendant la récolte en Espagne et du petit maïs contaminé dans un hangar de conditionnement en Thaïlande qui a entraîné des cas au Danemark et en Australie. Des herbes fraîches importées telles que le persil, le basilic et la coriandre ont également été impliquées dans de multiples éclosions à S. sonnei, généralement en association avec des repas au restaurant où des herbes non cuites étaient utilisées comme garniture. Des feuilles de coriandre fraîches d'Asie du Sud-Est ont été impliquées dans une épidémie de S. sonnei en Suède en 2015. Cette épidémie avait plusieurs caractéristiques en commun avec l'épidémie décrite ici, en particulier le fait que les cas s'étaient rendus dans plusieurs restaurants dans deux régions de Suède et n'étaient liés qu'à la suite du WGS de leurs isolats. Des feuilles de coriandre fraîches ont été impliquées dans des épidémies à S. sonnei aux États-Unis. La contamination des produits frais par Shigella spp. en Asie du Sud-Est a été aussi mise en évidence; une étude sur la contamination bactérienne gastro-intestinale dans les aliments de rue en Inde a révélé que 6% des sauces à la coriandre testées étaient contaminées par Shigella spp.

Nous avons envisagé trois scénarios qui pourraient expliquer le rôle de la coriandre fraîche comme vecteur de l'infection pour cette épidémie.Il s'agit (i) la coriandre a été contaminée au point de production, (ii) de la contamination s'est produite lors de la distribution en gros de la coriandre et, (iii) les manipulateurs d'aliments infectés ont contaminé la coriandre dans les restaurants.

L'équipe de lutte contre les épidémies a conclu que les premier et deuxième scénarios fournissaient les explications les plus plausibles de cette épidémie. Les approvisionnements en vrac de coriandre entrant sur le marché de gros (quelle qu'en soit la source) sont répartis en lots plus petits dans plusieurs endroits. Ceci est effectué à la main, offrant une possibilité de contamination par un manipulateur d'aliments infectés. Bien que soumis à la législation alimentaire générale, les grossistes de fruits et légumes ne sont généralement pas considérés comme présentant un risque élevé en termes de sécurité des aliments Il est donc peu probable que leurs systèmes et procédures de sécurité sanitaire des aliments soient aussi sophistiqués que ceux des entreprises à haut risque.

La troisième explication est moins plausible car il n'y avait aucune preuve que les manipulateurs d'aliments avaient des liens avec plus d'un point de vente et aucun n'avait signalé de symptômes d'infection gastro-intestinale. Nous n'avons pas été en mesure de confirmer si l'un des manutentionnaires avait récemment voyagé en dehors du Royaume-Uni.

En raison du décalage entre l'identification locale des épidémies, la confirmation par WGS et l'identification des feuilles de coriandre comme vecteur potentiel de l'infection, les feuilles de coriandre n'ont pas été échantillonnées pour des analyses dans le cadre des enquêtes initiales sur les épidémies. Par la suite, il a été décidé de ne pas échantillonner la coriandre dans le cadre de l'enquête nationale car trop de temps s'était écoulé après l'exposition du cas, aucun nouveau cas n'a été détecté au cours de l'enquête et le produit en cause n'était probablement plus en circulation en raison de sa courte durée de conservation.

Shigella spp. n'ont pas été isolés des autres produits frais échantillonnés dans le cadre des enquêtes locales. Cependant, les analyses microbiologiques sont basées sur la culture et non sur des essais moléculaires, qui peuvent manquer de sensibilité pour détecter une contamination de faible niveau dans les aliments. De plus, des échantillons d'aliments ont été collectés respectivement 6 et 9 jours après l'exposition des cas, ce qui rend improbable que les produits testés soient du même lot que les produits que les cas avaient consommés avant le début de leur maladie.

Les données sur la résistance aux antimicrobiens dérivées du profil WGS ont rapidement déterminé le profil de résistance à plusieurs antibiotiques de la souche épidémique, mettant en évidence le risque d'échecs thérapeutiques potentiels dus à la sensibilité réduite à la ciprofloxacine, un agent de première ligne couramment utilisé au Royaume-Uni pour la shigellose sévère.

Bien que les céphalosporines de troisième génération ne soient pas recommandées comme médicaments de première intention pour le traitement de la shigellose au Royaume-Uni, la présence de blaCTX-M-15 codé sur un élément génétique mobile est associée à un risque de portage et de transmission de résistance, à d'autres bactéries dans le tractus gastro-intestinal de l'hôte. Les patients compliqués et immunodéprimés sont susceptibles d'avoir une morbidité plus élevée comme le démontre au moins un cas qui a dû être traité par un carbapénème. S. sonnei hébergeant blaCTX-M-15 a été associé à des épidémies de symptômes gastro-intestinaux chez les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes, mais n'a pas été précédemment décrit dans des épidémies d'origine alimentaire au Royaume-Uni.

Cette épidémie met en évidence le potentiel de transmission d'une souche multirésistante de S. sonnei via un véhicule alimentaire distribué sur une vaste zone géographique. Les produits frais, tels que les salades et les herbes fraîches, ont une courte durée de conservation et le lot contaminé n'est souvent pas disponible pour les tests microbiologiques dans le temps, un véhicule probable a été identifié. Bien que la traçabilité des aliments soit difficile pour identifier des véhicules furtifs, définis comme des composants mineurs d'un repas que les cas peuvent ne pas se rappeler avoir consommé comme cause potentielle de maladie d'origine alimentaire, elle est essentielle pour les enquêtes sur les épidémies. La collecte systématique et prospective de questionnaires de surveillance renforcée de tous les cas à S. sonnei en Angleterre pourrait aider à quantifier le rôle des aliments en tant que facteur de risque de shigellose en Angleterre. Combinées au WGS, ces informations faciliteraient la détection rapide des éclosions d'origine alimentaire, amélioreraient les enquêtes de traçabilité et augmenteraient la probabilité que les véhicules d'infection soient correctement identifiés.

mercredi 17 mars 2021

Surveillance de la mise sur le marché des produits biocides et des détergents, selon la DGCCRF : Toujours un taux d'anomalie important

15 mars 2021, la
DGCCRF publie «Surveillance de la mise sur le marché des produits biocides et des détergents».
Dans le cadre de son plan de contrôle annuel 2019, la DGCCRF a contrôlé près de 2 950 produits biocides et 1 530 détergents. Des anomalies – portant principalement sur des défauts d’étiquetage et sur des dates de péremption dépassées – ont été constatées dans plus de 44 % des établissements contrôlés.

Suit un inventaire des non-conformités car «De nombreux produits présentent des dates de péremption dépassées (produits biocides) et des étiquetages non conformes (produits biocides et produits détergents)».

Les raisons des ces non-conformités :

La majorité des professionnels du secteur a fait preuve d'une forte réactivité à la suite des contrôles effectués par les agents de la DGCCRF. En effet, les manquements découverts étaient le plus souvent le fruit d’une méconnaissance des dispositions réglementaires et non de la volonté d'enfreindre la loi. La plupart des professionnels souhaite parvenir à mieux maitriser ces réglementations complexes.

«forte réactivité à la suite des contrôles», il faut voir car sur la durée le taux d'anomalies ne varie guère d'une enquête après l'autre ...

La plupart des professionnels souhaite parvenir à mieux maitriser ces réglementations complexes. Tout à fait d'accord, mais quand ?

L’enquête menée en 2019 a également permis de constater que les manquements liés à la vente de produits présentant des dates de péremption dépassées sont encore très nombreux, et de confirmer une tendance : le développement de la vente en vrac et du Do It Yourself (DIY), des évolutions de consommation auxquelles les agents de la DGCCRF seront attentifs lors de leurs prochaines investigations.

Le taux d’anomalie des établissements s’élève à 44 %.

Coup d'oeil dans le rétro pour voir s'il y a une quelconque amélioration du pourcentage des anomalies, pas vraiment, si l'on en juge par la dernière enquête de la DGCCRF en 2018, voir ci-après : 

taux d'anomales : 47% en 2017 ; 41% en 2018 ; 47% en 2019.

On ne peut pas dire qu'il y a une évolution ... dans le bon sens ...


Liste des dernières enquêtes de la DGCCRF

7 octobre 2019, la DGCCRF publie «Contrôle des produits biocides et des détergents».

Dans le cadre de son plan annuel 2017, la DGCCRF a contrôlé près de 900 entreprises et près de 3 000 produits dont environ 200 ont fait l’objet d’analyses approfondies dans ses laboratoires. Des anomalies – portant principalement sur des défauts d’étiquetage et sur la commercialisation de produits avec des dates de péremption dépassées – ont été constatées dans près de 47 % des établissements.

26 juin 2020, la DGCCRF publie «Contrôles 2018 des produits biocides et détergents»

Le contrôle des produits biocides et des détergents est une priorité d’action de la DGCCRF, ces produits étant utilisés par la plupart des consommateurs. Or, 41 % des établissements contrôlés présentaient des anomalies en 2018 (chiffre en légère diminution par rapport à 2017 - 47 %).

jeudi 18 février 2021

Royaume-Uni: Une enquête sur les risques alimentaires montre une faible connaissance de Campylobacter

«Une enquête sur les risques alimentaires montre une faible connaissance de Campylobacter», source article de Joe Whitworth paru le 18 février 2021 dans Food Safety News.

Il y a une faible connaissance de Campylobacter et de son impact bien qu'il soit la principale cause d'intoxication alimentaire au Royaume-Uni, selon un projet sur la façon dont le public perçoit les risques liés aux aliments.

Les résultats proviennent d'une enquête de Kantar Public et d'une analyse de la Food Standards Agency (FSA). L'étude était en ligne et comptait 1194 participants en mars 2017, mais les résultats n'ont été publiés que ce mois-ci.

L’objectif était d’améliorer la compréhension par la FSA des perceptions des consommateurs sur le risque alimentaire. Cela pourrait aider à développer le ciblage, la messages et l'efficacité de la communication avec le public, ont dit les chercheurs.

La perception du risque par les consommateurs sur 17 sujets identifiés par la FSA et Food Standards Scotland (FSS), y compris E. coli O157, les allergènes alimentaires, les produits chimiques dans les aliments, Campylobacter, norovirus, les pesticides et la radioactivité dans les aliments ont été mesurés.

Constatations sur les risques alimentaires

L'enquête a demandé aux personnes de noter chaque risque alimentaire en fonction de six critères: les connaissances, la préoccupation, le contrôle et la source, ainsi que la durée et la gravité de l'impact sur la santé.

Les répondants estimaient qu'ils connaissaient mieux les allergènes alimentaires et l'intolérance alimentaire, mais ils ne ressentaient qu'un niveau d'inquiétude modeste. Salmonella a obtenu un score élevé à la fois en termes de connaissances et de préoccupations.

La connaissance de Campylobacter était relativement faible, bien qu’elle soit responsable de la plupart des cas d’intoxication alimentaire au Royaume-Uni.

L'acrylamide avait le score de préoccupation le plus faible. E. coli, norovirus, les pesticides et les produits chimiques dans les aliments avaient un haut niveau de préoccupation parmi les participants.

Les risques avec un niveau élevé de contrôle sont E. coli, Campylobacter, les intoxications alimentaires génériques et les allergènes. L'acrylamide, qui se produit dans les aliments chauffés pendant de longues périodes, a obtenu un score de source et de préoccupation relativement faible, tandis que norovirus et Listeria ont obtenu des scores élevés.

Un tiers des répondants ont déclaré que les effets de l'intoxication alimentaire générique sont des défis à court terme. Un consommateur sur cinq a dit que E. coli était un risque qui, selon lui, aurait un impact à long terme de plus d'un mois. Un quart a estimé que l'acrylamide n'avait aucun impact et un sur cinq l'a dit à propos des allergènes alimentaires. Près de la moitié ne comprenait pas quel était l'impact de Campylobacter.

Environ la moitié d'entre eux pensaient que l'intoxication alimentaire générique, Campylobacter, E. coli et norovirus posaient un risque d'inconfort ou de légers désagréments lorsqu'on leur demandait d'évaluer le niveau de préjudice causé par chaque sujet.

Groupe de discussion de consommateurs sur le risque

Un projet d'accompagnement, également réalisé par Kantar Public, a étudié comment les consommateurs déterminent les risques alimentaires, pour voir comment les risques sont compris, classés et traités. Cela a été fait dans six groupes de discussion à travers le Royaume-Uni en 2017 avec 41 personnes. Un inconvénient de cette méthode est la variation entre le comportement déclaré des participants et la manière dont ils agissent dans la vie réelle, selon le rapport

Les groupes ont exploré les connaissances, les préoccupations et le niveau relatif d'acceptabilité de huit risques alimentaires: E. coli O157, Campylobacter, les allergènes alimentaires, la maladie cœliaque, les pesticides, les acrylamides, la variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob et la radioactivité. La manière dont les personnes ont répondu aux informations détaillées sur Campylobacter, les allergènes alimentaires et l'acrylamide a également été examinée.

Les participants avaient une grande confiance dans leurs propres connaissances et pratiques en matière de sécurité des aliments, basées sur le bon sens et l'instinct, malgré une certaine incertitude concernant le lavage du poulet et la conservation et le réchauffage des aliments.

Les risques les plus connus étaient les allergènes alimentaires, les pesticides et E. coli et la radioactivité. Campylobacter avait tendance à être moins familier. Les participants avaient des connaissances mitigées sur la maladie cœliaque, la variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob et l'acrylamide.

Facteurs impliqués dans la tolérance au risque

Des inquiétudes avaient tendance à être plus fortes pour E. coli et les allergènes et plus faibles pour la radioactivité et l'acrylamide.Les participants qui ont associé Campylobacter à une intoxication alimentaire et au poulet étaient inquiets. La maladie cœliaque, la variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob et les pesticides étaient des risques moyennement préoccupants.

Les risques jugés les moins acceptables étaient E. coli et Campylobacter - pour ceux qui en étaient conscients - parce que l'intoxication alimentaire connexe était perçue comme soudaine et grave. Pendant ce temps, les acrylamides et la radioactivité, dont les conséquences étaient inconnues et/ou «non prouvées», étaient plus acceptables pour les participants.

Le niveau de préoccupation des participants et leur volonté de tolérer les risques étaient motivés par la gravité de l’impact/des conséquences, la familiarité avec le risque, la connaissance du risque, l'expérience passée, le niveau perçu de contrôle sur celui-ci, si le risque est considéré comme actuel ou ancien et l'immédiateté des effets.

La plupart des participants étaient prudents avec les viandes, en particulier le poulet, et lors de la cuisson ou de la préparation des aliments pour les autres, mais ils ont pris plus de risques avec les légumes, les fruits et les produits laitiers et n'ont pas toujours suivi les dates limites de consommation.

Les personnes ont dit avoir adopté une attitude plus détendue à l'égard de la réduction des risques lorsqu'ils étaient sous pression financière. Ils ont souvent admis que le fait de donner la priorité au plaisir de manger par rapport aux pratiques alimentaires sûres et que la confiance dans la réglementation alimentaire et dans le respect des directives par les entreprises a conduit certaines personnes à ignorer certains risques.

vendredi 29 janvier 2021

Une majorité de consommateurs de l'UE convient que les produits alimentaires sont sûrs, mais beaucoup restent préoccupés

«Une majorité de consommateurs de l'UE convient que les produits alimentaires sont sûrs, mais beaucoup restent préoccupés», source article de Joe Whitworth paru le 29 janvier 2021 dans Food Safety News et complété par mes soins.

Plus de la moitié des consommateurs conviennent que les aliments sont sûrs en Europe, mais il existe de grandes variations d'un pays à l'autre, selon une enquête.

Le rapport EIT Food Trust a mené une enquête auprès de 19 800 consommateurs de différents pays européens pour mesurer la confiance dans le système alimentaire et la confiance dans les produits alimentaires. EIT Food a été créé par l'Institut européen d'innovation et de technologie (EIT).


L'étude TrustTracker examine la confiance des consommateurs dans l'intégrité des produits alimentaires, mesurée par une combinaison de cinq facteurs: goût, sécurité sanitaire, santé, authenticité et durabilité.

Variation par pays

Au total, 55 pour cent des consommateurs européens pensent que les produits alimentaires sont généralement sûrs et ce chiffre s'élève à 74 pour cent au Royaume-Uni, mais 22 pour cent pensent qu'ils sont généralement dangereux et cela va jusqu'à 45 pour cent des répondants en Turquie. Près de 40 pour cent en Roumanie et en République Tchèque pensent également que les produits alimentaires sont généralement dangereux.

Saskia Nuijten, directrice de la communication et de l'engagement public chez EIT Food, a déclaré qu'il existe des différences considérables entre les pays lorsque l'on examine les cinq facteurs qui composent la note.

«Ces variations pourraient être dues à un certain nombre de raisons, telles que les différences de culture, les priorités des consommateurs et la socio-économie. En termes de sécurité sanitaire, ces variations pourraient être considérées comme préoccupantes étant donné les normes de sécurité élevées fixées en Europe et la législation européenne», a-t-elle déclaré.

«Il est clair qu'il reste du travail à faire pour que les consommateurs aient confiance en la sécurité de leurs aliments et il est donc crucial que de telles informations soient utilisées pour rassembler le secteur agroalimentaire afin d'apporter des changements positifs, garantissant ainsi la confiance en la sécurité des aliments sans variations.»

Les citoyens européens ont le moins à dire sur les agences chargées de la réglementation de la sécurité des aliments et des règles alimentaires. Le sentiment général était que les réglementations nécessaires existent mais que le contrôle et l'exécution par les autorités pourraient être meilleurs.

Il y a parfois des moments de lucidité ...-aa.

La sécurité des aliments était également l’un des principaux facteurs influençant les achats alimentaires des Européens sur la base des résultats d’une récente enquête Eurobaromètre.

Dans l'enquête EIT Food, 40% des personnes interrogées étaient convaincues que les produits alimentaires qu'ils achètent sont généralement authentiques, vrais, honnêtes, authentiques, pas faux ou artificiels, contre 34 pour cent qui ne sont pas d'accord. Le groupe d'âge des 18 à 35 ans montre une confiance significativement plus élevée dans le goût, l'authenticité et la durabilité des aliments que les répondants plus âgés.

Les agriculteurs sont ceux en qui le public a le plus confiance, les deux tiers des consommateurs européens déclarant leur faire confiance. Pour les agences gouvernementales et les fabricants de produits alimentaires, moins de la moitié des consommateurs de tous les pays font confiance à ces groupes. Pendant ce temps, plus d'un quart des répondants se méfient des autorités gouvernementales et des fabricants.

Amélioration de la sécurité des aliments

Au cours de sa première année, 2018, le TrustTracker a interrogé plus de 5 000 consommateurs en ligne dans cinq pays européens. En 2019, il s'agissait de 11 000 consommateurs dans 13 pays de l'UE, et en juin 2020, l'enquête portait sur 19800 personnes dans 18 pays de l'UE. Ils ont été interrogés par Ipsos.

Depuis 2018, lorsque l'on examine un échantillon de cinq pays, France, Allemagne, Pologne, Espagne et Royaume-Uni, la confiance des consommateurs dans la sécurité des aliments s'est améliorée, 8% de plus disant que les aliments sont généralement sûrs en 2020 qu'il y a deux ans. La proportion ayant confiance en l'authenticité des aliments est en hausse de 5% par rapport à 2018.

Nuijten a déclaré qu'il n'était pas surprenant que plus de consommateurs pensent que les aliments soient généralement plus sûrs par rapport à 2018.

«Cela pourrait être lié au COVID-19 et au fait que l'accent a été mis de plus en plus sur la sécurité sanitaire et l'hygiène, mais la récente poussée des consommateurs en faveur d'une plus grande transparence et de la traçabilité signifie que les informations sont de plus en plus accessibles et comprises par les consommateurs», a dit Nuijten..

De nombreux projets EIT Food travaillent avec les consommateurs pour accroître la transparence, a déclaré Nuijten.

«Les événements de 2020 ont montré à de nombreux consommateurs à quel point notre infrastructure alimentaire est vitale, allant de la conservation des produits sur les rayons des supermarchés à l'examen de l'impact de notre production alimentaire sur l'environnement», a-t-elle dit.

«Alors que nous envisageons notre reprise économique au cours de l'année à venir, il sera essentiel de contribuer à instaurer la confiance entre les consommateurs et le secteur alimentaire pour améliorer l'alimentation de tous. En fin de compte, pour créer un système alimentaire d'avenir, nous devons placer les consommateurs au centre du développement, de la production, de la distribution et de la promotion des aliments.

De la confiance des différents pays de l'UE dans les aliments ...

Le cas de la France, avec cette question, dans quel système avez-vous confiance ?


mercredi 20 janvier 2021

L'intoxication alimentaire reste la principale préoccupation des Japonais

«L'intoxication alimentaire reste la principale préoccupation des Japonais», source Food Safety News.

Selon une étude, l'intoxication alimentaire est le principal problème de sécurité des aliments des Japonais interrogés presque chaque année depuis 2008.

L'intoxication alimentaire a été classée comme le principal danger lié à la sécurité des aliments dans 10 des 11 dernières enquêtes de 2004 à 2018. Cependant, le nombre de cas a diminué au cours des 15 dernières années avec 1 330 cas d’infections en 2018, a rapporté l'étude publiée dans un revue gérée par l'Agence japonaise pour la science et la technologie.

Les chercheurs ont examiné les 15 ans depuis la création de la Commission de la sécurité aliments du Japon (FSCJ pour Food Safety Commission of Japan) en 2003.

L'étude a exploré les changements dans la perception des dangers à l'aide des résultats de l'enquête annuelle de surveillance de la sécurité des aliments publiée par le FSCJ.

L'enquête interroge chaque année 470 personnes sur les dangers liés à la sécurité des aliments, tels que les additifs alimentaires, les résidus de pesticides, la résistance aux antimicrobiens, les contaminants tels que le cadmium, le méthylmercure et l'arsenic, les intoxications alimentaires dues aux micro-organismes et les substances chimiques provenant de matériaux en contact avec les aliments.

Événements ponctuels et préoccupations émergentes

Un score est attribué pour chaque danger, les répondants donnant 0 point pour «Je ne sais pas à propos de ce danger» et «Je ne suis pas du tout concerné», un pour «Je ne suis guère préoccupé», deux pour «Je ne suis pas certain», trois pour «Je suis quelque peu inquiet» et quatre points pour «Je suis très préoccupé».

Dans l'enquête de 2004, les contaminants, y compris le cadmium, le méthylmercure et l'arsenic et les résidus de pesticides, ont été classés premier et deuxième. Cependant, ils ont progressivement baissé depuis 2008 et se sont classés en dessous de la cinquième place depuis 2016. En 2011, la catégorie de danger classée première était celle des matières radioactives; cependant, ce danger n'a cessé de baisser et se classe en dessous de la cinquième depuis 2017. L'enquête de 2011 a été réalisée juste après l'accident nucléaire de Fukushima de cette année-là. En revanche, l'intoxication alimentaire due aux micro-organismes dangereux était quatrième en 2004 et à la première place depuis 2008 sauf en 2011. En 2017 et 2018, les allergènes sont apparus dans les cinq principaux problèmes alors que les mycotoxines y sont depuis trois ans.

Communication à propos des risques

Les chercheurs ont également examiné les différences de niveaux de préoccupation en fonction de l'expérience au travail et du sexe. Les inquiétudes liées aux additifs alimentaires et aux résidus de pesticides ajoutés intentionnellement dans les aliments et contrôlés ont progressivement diminué. Ces scores étaient considérablement plus faibles chez les hommes que chez les femmes. Les scores étaient également inférieurs pour les personnes ayant une expérience professionnelle dans le secteur alimentaire que celles sans expérience. Les préoccupations concernant les contaminants étaient plus faibles chez les hommes ayant une expérience professionnelle. Les scientifiques ont déclaré qu'un écart entre les spécialistes de l'alimentation et d'autres attributs dans la reconnaissance de base du risque rend difficile la communication efficace entre diverses personnes intéressées. «Pour améliorer la qualité de la communication sur les risques dans le domaine de la sécurité sanitaire des aliments, il sera nécessaire de fournir des connaissances et des informations scientifiques sur les mécanismes de management de la sécurité sanitaire des aliments pour les personnes sans expérience professionnelle dans le secteur alimentaire, en tenant compte de l'évolution des moyens d'information et de l'influence sur perception du risque», ont-ils ajouté.