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vendredi 8 décembre 2023

Brasseurs et microbrasseurs : plus de 6 sur 10 ont au moins une anomalie

«Brasseurs et microbrasseurs : encore des anomalies à corriger», source DGCCRF du 6 décembre 2023.

La DGCCRF a notamment mené des contrôles en matière de loyauté, d’étiquetage et de commercialisation. Ses investigations ont donné lieu au contrôle de 280 établissements, dont 163 présentaient au moins une anomalie, soit plus de 6 sur 10.
NB : Dans l’article de la DGCCRF, il est rapporté 295 établissements contrôlés.

Le constat d’une réglementation insuffisamment maîtrisée
Les enquêteurs ont vérifié le respect des règles protectrices du consommateur de la présentation des bières à leur distribution, notamment en cas de vente à distance. Plusieurs lacunes ont été constatées dans ces différents domaines.  

En matière d’étiquetage, les contrôles ont consisté à vérifier la conformité des mentions obligatoires (présence, exactitude, visibilité et lisibilité des mentions prévues par la réglementation), l’emploi approprié des dénominations, mais aussi la véracité des mentions et allégations commerciales.

Quand l’étiquette est imparfaite
Pour vérifier la loyauté des étiquetages, les enquêteurs ont fait analyser des échantillons et ont noté, parmi les non-conformités :
- 39 cas de titre alcoométrique volumique erroné
- 4 cas de bières bio contenant des résidus de pesticide
- 1 cas de présence de gluten dans une bière sans gluten
- 1 cas de présence d’alcool dans une bière sans alcool
- 6 cas de problèmes liés aux arômes
- 1 cas où la bouteille contenait moins que la quantité nette indiquée
- 2 cas de bières présentant du CO2 exogène, c’est-à-dire non-issu de la fermentation du moût et devant donc apparaître dans la liste des ingrédients.

Les enquêteurs ont aussi fait certaines constations visuellement et ont notamment relevé :
- 26 cas d’allergènes pas ou mal indiqués
- 28 cas de titre alcoométrique volumique mal présenté
- 5 cas d’absence de date de durabilité minimale (DDM)
- 8 cas d’absence de numéro de lot
- 1 cas d’absence de langue française

Au total, sur 128 échantillons analysés, 52 étaient «conformes», soit à peine plus de 40%. 30% des échantillons présentaient un titre alcoométrique volumique (TAV) différent de celui indiqué.

A l’issue de ces investigations, 126 avertissements ont été adressés au total pour les manquements relevés. Par ailleurs, ces contrôles ont donné lieu à 41 injonctions et une transaction de 13 000 euros pour étiquetage non conforme et mise sur le marché de bières importées contenant un colorant interdit dans les bières.

jeudi 9 novembre 2023

Croatie : A propos du retrait de boissons Coca-Cola

Pourrait-il y avoir quelque chose de grave avec Coca-Cola en Croatie ?

Selon Reuters, Coca Cola HBC a annoncé mercredi qu'elle retirait temporairement de la vente en Croatie des lots de deux boissons gazeuses pendant que les autorités de ce pays enquêtent sur des cas de maladies soupçonnés d'être causés par ces boissons.

Auparavant, l'inspection nationale croate avait ordonné à la branche locale de Coca Cola HBC, qui distribue les produits Coca-Cola, de retirer un lot de Coca-Cola Original Taste 500 ml.

La société a annoncé dans un communiqué qu'elle retirait également un lot limité de Romerquelle Emotion Blueberry Pomegranate 330 ml. Elle a ajouté que son analyse interne n'avait révélé aucune irrégularité dans aucun des deux produits, mais qu'elle retirait les lots jusqu'à la fin de l’ enquête officielle.

Mise à jour du 11 novembre 2023

On lira l'article de Food Safety NewsLa Croatie enquête sur des cas d'empoisonnement et un lien avec Coca-Cola.

vendredi 13 octobre 2023

La police finlandaise enquête sur de faux passeports hygiène d'employés du secteur alimentaire

«La police finlandaise enquête sur de faux documents d'employés du secteur alimentaire», source article de Food Safety News paru le 13 octobre 2023.

La police finlandaise enquête sur la vente présumée de faux passeports hygiène à des personnes récemment arrivées dans le pays.

La police d'Helsinki a renvoyé l'affaire pour poursuites. Les opérations étaient dirigées par une société fictive et non enregistrée appelée Marbon Oy.

Le passeport hygiène finlandais a été développé pour promouvoir la sécurité des aliments. Il comprend une attestation papier et une carte. Ceux qui travaillent dans l’industrie alimentaire doivent savoir comment manipuler les denrées alimentaires de manière sûre et hygiénique. Les employés doivent avoir un passeport hygiène s'ils travaillent dans des locaux alimentaires et manipulent des aliments périssables non emballés, tels que du lait, de la viande et des légumes.

La police a reçu des informations sur des activités présumées de contrefaçon de la part de l'Autorité alimentaire finlandaise (Ruokavirasto) en 2019.

Les produits impliqués étaient vendus à des personnes récemment arrivées en Finlande, comme demandeurs d'asile. Ces travailleurs peuvent avoir une expérience dans le secteur alimentaire, mais il est peu probable qu'ils soient familiers avec la réglementation finlandaise. La police pense que le suspect avait des centaines de clients.

Résultats de l'enquête

Début 2019, le suspect a lancé un appel d'offres pour produire les passeports hygiène auprès d'une imprimerie en Chine. Cette société a transmis la demande à une imprimerie finlandaise, que l'Autorité alimentaire finlandaise utilise comme fournisseur de passeports hygiène L'entreprise finlandaise soupçonnait que l'enquête n'était pas légitime et en a informé l'agence alimentaire.

Après que la police ait arrêté l'expéditeur de l'offre et fouillé son téléphone et son ordinateur, elle a découvert que des passeports hygiène et d'autres documents avaient déjà été commandés en 2018 auprès d'imprimeries en Pologne et en Hongrie.

Les passeports hygiène contrefaits sont notés comme «valables jusqu’à nouvel ordre», et la police pense qu’ils sont toujours utilisés. Les autorités n’ont pas encore été en mesure d’identifier tous les acheteurs des documents et ne savent pas combien sont en circulation.

Le suspect avait occupé plusieurs postes, notamment des postes d'enseignant dans une école et un collège pour personnes issues de l'immigration. Les acheteurs ont été convaincus de l'authenticité des documents et des formations ont été organisées. Des cartes ont été vendues même si les personnes n'avaient pas suivi la formation nécessaire ou réussi les examens correspondants.

Les passeports hygiène officiels sont obtenus en réussissant un test. Des examens sont organisés et les passeports sont délivrés par des entreprises agréées par l'Autorité alimentaire finlandaise.

Comme la police n'a pas saisi de fausses cartes, les autorités ont demandé aux opérateurs et aux superviseurs de l'industrie alimentaire de prêter attention à l'authenticité des passeports hygiène et de contacter l'Autorité alimentaire finlandaise s'ils en trouvent un qu'ils soupçonnent de ne pas être authentique. Les numéros de série utilisés sur les passeports hygiène et autres documents soupçonnés d'être faux peuvent être trouvés ici.

vendredi 8 septembre 2023

Épidémie mortelle de Listeria résolue en Suède

«Épidémie mortelle de Listeria résolue en Suède», source article de Food Safety News du 7 septembre 2023.

Une épidémie mortelle à Listeria en Suède a été attribuée à du poisson issu d'un producteur.

Les 19 personnes malades étaient âgées de 63 à 93 ans, dont 13 hommes et six femmes. Des patients ont été signalés dans 10 régions différentes.

Six personnes atteintes de listériose sont décédées. Cependant, on ne sait pas exactement quel rôle l’infection a joué dans leur décès, car la plupart des patients souffraient d’autres maladies sous-jacentes graves.

Des personnes ont été atteintes du même type de Listeria depuis l'automne 2022, mais 15 cas sont survenus depuis la fin mai de cette année, a indiqué Folkhälsomyndigheten (l'Agence de santé publique de Suède).

Parmi les cas pour lesquels des informations étaient disponibles, 14 ont déclaré avoir mangé du saumon conditionné sous-vide de l'une des deux marques avant de tomber malade. Ces deux marques sont produites par Leröy Seafood, et Listeria a été détectée dans des produits et des prélèvements environnementaux dans les installations de l'entreprise.

Dans la plupart des cas, les prél-vements n'ont été analysés que qualitativement, il n'est donc pas clair si Listeria était supérieure à la limite de 100 UFC/g, selon Livsmedelsverket (l'Agence alimentaire suédoise).

«Pour Leröy Smögen Seafood, une alimentation sûre et sécurisée est notre priorité, et nous prenons cet incident très au sérieux. Nous faisons tout notre possible pour que cela ne se reproduise plus. Nous entretenons une bonne coopération et un bon dialogue avec l'Agence suédoise de l'alimentation», indique un communiqué de l'entreprise.

Trouver la source des infections

Une analyse plus approfondie d'échantillons d'aliments, de l'environnement et de cas humains a révélé le même type de Listeria, ce qui indique que les produits de saumon sont la source probable de l'infection. L'entreprise a augmenté l'échantillonnage et prend d'autres mesures de nettoyage dans l'installation.

Début août, le distributeur Axood a rappelé un lot de 200 g de saumon fumé à froid de chez Falkenberg Seafood après la découverte de faibles niveaux de Listeria.

Le produit était disponible à la vente dans la majorité des magasins Axfood. Listeria a été détecté lors des contrôles internes du distributeur.

« La production n'a pas été arrêtée, mais tous les lots sont actuellement analysés pour la présence de Listeria avant leur mise sur le marché. L'entreprise doit prendre des mesures en suivant ses procédures basées sur HACCP. Ils doivent également rechercher la cause des produits contaminés par Listeria monocytogenes et prendre des mesures pour prévenir une telle contamination. Cela peut impliquer des modifications des procédures fondées sur HACCP ou d'autres mesures», a déclaré Mats Lindblad de Livsmedelsverket.

Commentaire

Les autorités suèdoises de la sécurité des aliments semblent très gentilles.

jeudi 10 août 2023

Le polar de l’été ? Une TIAC familliale dans la Sarthe

Une enquête ouverte après l’intoxication collective d’une famille en Sarthe, source O.-F. du 8 août 2023.

Les pompiers sont intervenus à Volnay (Sarthe), à l’est du Mans, ce mardi 8 août 2023 pour secourir trois adultes et quatre enfants à la suite d’une intoxication collective. Une enquête de gendarmerie est ouverte.

Les pompiers sarthois ont dû gérer une intervention «peu commune», ce mardi 8 août 2023 à Volnay tout près de Grand-Lucé au sud-est de la Sarthe.

Selon eux, une famille a été victime d’une «intoxication collective», non pas par inhalation mais par «ingestion», précise un officier de gendarmerie.

Concrètement, cette famille de sept personnes aurait alerté les secours vers 10 h. Arrivent alors à leur domicile, en milieu rural, les sapeurs-pompiers du centre de secours de Challes, une commune voisine, épaulés par leurs collègues du Mans, de Bouloire et de Montfort-le-Gesnois. Ces derniers évacuent trois adultes et quatre enfants au centre hospitalier du Mans.

Il s’agit, selon la gendarmerie, «d’un couple avec leurs quatre enfants. Et de la sœur de la maman. Les enfants sont âgés de 12 ans, de 9 ans, de 30 et de 14 mois.»

Une prise de sang devrait aider les gendarmes à connaître la nature de l’intoxication. En attendant, une enquête judiciaire a été ouverte par les gendarmes de la brigade de Saint-Calais.

Le 9 août, on apprennait que trois membres de la famille sont sortis de l’hôpital

Le père et ses deux jeunes filles de 2 ans et 14 mois sont sortis de l’hôpital, mais la mère, leurs deux garçons âgés de 12 et 9 ans et leur tante sont toujours sous surveillance, a appris le Maine Libre, ce mercredi 9 août 2023.

Une enquête a donc été ouverte auprès du parquet du Mans pour  administration de substance nuisible . La compagnie de recherche du Mans et la brigade de Saint-Calais sont en charge de l’enquête. Plusieurs pistes sont d’ores et déjà écartées.

Des prises de sang et des prélèvements ont été réalisés.  Les résultats des analyses seront connus dans les prochains jours, assure-t-on à la gendarmerie. Ce qui est certain, c’est que les pistes de la malnutrition et de la dérive sectaire, véhiculées par des rumeurs, sont  écartées.

Des produits en provenance de l’étranger

Une hypothèse plus plausible est celle de la consommation d’un aliment ou d’une boisson contaminée. Selon nos informations, la famille, sauf le papa, serait rentrée d’un voyage en Belgique, samedi 5 août 2023. Plusieurs denrées alimentaires auraient été rapportées du périple. Cela  interpelle  les gendarmes, car  c’est la seule chose qu’ils ne consommaient pas habituellement , d’après un élu local. Les produits ont été saisis pour être analysés.

vendredi 7 juillet 2023

Etats-Unis : Aucune preuve que l'eau de Javel ait été consommée pour guérir de la COVID-19 pendant la pandémie, selon une étude

«Aucune preuve que l'eau de Javel ait été consommée pour guérir de la COVID-19 pendant la pandémie, selon une étude», source article de Stéphanie Soucheray paru dans CIDRAP News.

Un nouvel article dissipe les récits selon lesquels les Américains ont bu de l'eau de Javel pour guérir ou prévenir le COVID-19, une pratique contre laquelle même les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) ont mis en garde pendant les premiers mois de la pandémie. L’article a été publié dans PLOS One.

n juin 2020, le CDC a partagé les résultats d'une enquête en ligne qui a montré que 39% des Américains se livraient à au moins une pratique de nettoyage non recommandée par le CDC depuis avril 2020, avec 4% des répondants disant qu'ils buvaient ou se gargarisaient de l'eau de Javel diluée pour éviter la COVID-19. Ces réponses, associées à une augmentation des rapports d'appels au centre antipoison du CDC, ont créé un récit selon lequel la consommation d'eau de Javel se produisait parmi les Américains inquiets.

Les auteurs de l'étude ont interrogé 600 répondants au cours de l'été 2020 et ont appliqué plusieurs analyses qui traitent de multiples caractéristiques connues du biais problématique des répondants. L'enquête qui a suivi a révélé que les «répondants problématiques» représentaient 23,3% à 33,0% des répondants à l'enquête du CDC.

«Dans deux études portant sur près de 1 300 répondants, nous avons reproduit les conclusions du CDC montrant qu'environ 4% des répondants ont déclaré avoir adopté chacun des trois comportements hautement dangereux : boire ou se gargariser avec du nettoyant ménager, de l'eau savonneuse et de l'eau de Javel diluée», ont dit les auteurs. «Cependant, nous avons également observé que 3 à 7% des personnes interrogées ont déclaré n'avoir jamais utilisé Internet lors de l'enquête en ligne et avoir eu une crise cardiaque mortelle.»

Les chercheurs doivent vérifier rigoureusement les répondants problématiques, en particulier lorsque l'enquête vise à mesurer des événements rares.

Après avoir retiré les réponses à l'enquête de tous les participants qui ont fourni des réponses inattentives, consentantes et négligentes, il n'y avait aucune preuve que quelqu'un ait bu des produits de nettoyage pendant les premiers mois de la pandémie.

«Les répondants problématiques aux enquêtes posent un défi fondamental à toute recherche par sondage et menacent la validité de la politique de santé publique», ont conclu les auteurs. «Pour réduire ces menaces, les chercheurs doivent vérifier rigoureusement les répondants problématiques, en particulier lorsque l'enquête vise à mesurer des événements rares.»

jeudi 8 juin 2023

De la soi disant «végétalisation» de l’offre alimentaire, selon la DGCCRF

«Végétalisation» de l’offre alimentaire : attention aux tromperies !», source enquête de 2021 de la DGCCRF du 7 juin 2023.

Les consommateurs sont de plus en plus nombreux à consommer des substituts végétaux aux produits d’origine animale et des produits « végétalisés » empreints de naturalité. L’enquête de la DGCCRF, réalisée en 2021, a permis de faire un bilan des arguments commerciaux utilisés pour promouvoir ces aliments et de rechercher les pratiques pouvant induire le consommateur en erreur

Au total, 74 produits ont été examinés et 36 présentaient au moins une anomalie, le plus souvent, une différence entre les qualités annoncées et la réalité.

Le développement de la demande des consommateurs pour des produits alimentaires plus sains et la «végétalisation» de l’offre alimentaire ont conduit les services de la DGCCRF à réaliser en 2021 une enquête concernant les produits destinés aux consommateurs végétariens, végétaliens et vegans ainsi que les produits végétaux transformés réputés «sains».

- substituts végétaux aux produits d’origine animale : jus, crèmes, substituts végétaux aux produits d’origine animale ;

- matières protéiques végétales de : ingrédients alimentaires obtenus à partir d’oléagineux, de légumineuses ou de céréales par réduction ou élimination de certains principaux constituants non protéiques (eau, huile, amidon, autres glucides). Ces ingrédients sont utilisés dans les biscuits, pâtisseries et produits de boulangerie, dans les aliments à base de poisson ou de viande, dans les produits surgelés, dans les boissons, les sauces et les potages, les aliments diététiques, les aliments de santé et ceux pour bébé ;
- produits empreints de naturalité : les eaux de coco et jus d’aloe vera, les chocolats dits «vegans», les algues, produits fermentés à base de soja (miso, tofu, tempeh), les chips de légumes et les substituts aux pâtes à base de légumineuse.

Les aliments plébiscités dans le cadre de la transition alimentaire tiennent-ils leur promesse ?

Parmi les anomalies récurrentes relevées, les services de la DGCCRF ont constaté l’usage de nombreuses mentions non étayées mais laissant penser que certains produits étaient plus sains sur le plan nutritionnel. De nombreux produits revendiquaient sans pouvoir le justifier un « caractère naturel », des bienfaits nutritionnels et de santé ou encore l’absence d’OGM. 

- Des teneurs en nutriments inexactes ont aussi été relevées

- La présence non indiquée d’additifs ou d’arômes a par ailleurs été relevée pour des denrées revendiquant un caractère naturel. 
- Le non-respect des règles d’étiquetage concernant l’appropriation de dénominations laitières protégées, réservés à quelques exceptions aux seuls produits laitiers («fromage», «crème» ou encore «lait» par exemple pour des produits d’origine végétale).
- Une mse en évidence d’anomalies relatives à la composition de certains aliments.

Résultats

- Sur 74 produits, 36 (48%) présentaient au moins une anomalie, le plus souvent, une différence entre les qualités annoncées et la réalité.
- 25% des établissements contrôlés présentait une anomalie et proposaient des produits dont les allégations relatives à leurs qualités végétales fausses ou non étayées trompant ou induisant en erreur le consommateur. 
- 39 avertissements ont été envoyés aux opérateurs afin de leur rappeller leurs obligations réglementaires.
- 12 injonctions ont été adressées pour exiger des opérateurs qu’ils corrigent les choses, quand il s’agissait d’infractions ou de manquements grâves.
- 1 procès-verbal pénal.

jeudi 2 mars 2023

Une étude de la Food Standards Agency auprès des consommateurs révèle les changements les plus récents des habitudes alimentaires

«Une étude de la Food Standards Agency auprès des consommateurs révèle les changements les plus récents de nos habitudes alimentaires», source Food Standards Agency du 1er mars 2023.

Ce sondage a utilisé la notification push web pour contacter les participants.

La dernière vague (il s’agit de la vague 5) du sondage Food and You 2 de la Food Standards Agency (FSA), menée entre avril et juillet 2022, montre que la plupart des personnes interrogées en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord avaient modifié leurs habitudes alimentaires au cours des dernières années. les raisons financières étant le principal moteur.

Les derniers résultats de notre enquête phare publiés montrent que les changements les plus courants que les personnes ont apportés à leurs habitudes alimentaires incluent moins manger à l'extérieur et moins de plats à emporter, cuisiner et manger davantage à la maison, acheter des articles en promotion plus et changer ce qu'ils achètent et où ils achètent pour des alternatives moins chères.

Les derniers données de cette enquête indiquent que 20% des ménages en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord sont désormais en situation d'insécurité alimentaire. En termes simples, l'insécurité alimentaire signifie avoir un accès limité ou incertain à une alimentation adéquate. Il s'agit du niveau d'insécurité alimentaire le plus élevé signalé depuis le début du suivi en 2020.

Cette étude révèle également que les prix des denrées alimentaires sont la principale préoccupation des personnes (66%), le gaspillage alimentaire (60%) et la quantité de sucre dans les aliments (59%) figurant également parmi les trois principales préoccupations suscitées.

Cette enquête est une statistique officielle et mesure les connaissances, les attitudes et les comportements autodéclarés liés à la sécurité alimentaire et à d'autres problèmes alimentaires.

Principales conclusions

Comportements et habitudes alimentaires liés à l'alimentation
- La plupart des répondants ont modifié leurs habitudes alimentaires au cours des 12 derniers mois. Les changements les plus courants concernaient quoi et où les répondants mangeaient, la réduction des coûts alimentaires et l'augmentation des comportements à propos de la gestion des aliments.

- Les principales causes des changements signalés dans les habitudes alimentaires étaient des raisons financières (69%), des raisons de santé (47%), et à cause de la COVID-19 et du confinement (41%).

Préoccupations concernant les aliments
- 80% des répondants n'avaient aucune inquiétude concernant les aliments qu'ils mangent, et 20% des répondants ont déclaré avoir une inquiétude.

- Lorsque vous y êtes invité, les préoccupations les plus courantes concernaient le prix des aliments (66%), le gaspillage alimentaire (60%) et la quantité de sucre dans les aliments (59%).

Sécurité alimentaire (Food security)
- En Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord, 80% des personnes interrogées ont été classées en termes de food secure ou sécurité alimentaire (67% élevée, 13% marginale) et 20% des personnes interrogées ont été classées en situation d'insécurité alimentaire (10% faible, 10% très faible).

- 80% des personnes interrogées en Angleterre ont déclaré avoir une sécurité alimentaire élevée ou marginale, dont 78% en Irlande du Nord et 74% au Pays de Galles. Une sécurité alimentaire faible ou très faible a été signalée par 20% des répondants en Angleterre, 22% en Irlande du Nord et 26% au Pays de Galles.

Achats et étiquetage des aliments
- 83% des répondants ont dit qu'ils achetaient des aliments dans un supermarché ou un mini-supermarché environ une fois par semaine ou plus souvent.

- 51% des répondants ont dit qu'ils achetaient des aliments dans des magasins indépendants (fruitiers, bouchers, boulangers, poissonniers) et 44% achetaient des aliments dans un magasin local ou du coin ou chez des marchands de journaux 2 à 3 fois par mois ou moins souvent.

- 83% des répondants qui font des courses alimentaires et qui prennent en considération une personne souffrant d'une allergie ou d'une intolérance alimentaire sont convaincus que les informations fournies sur l'étiquetage des aliments leur permettent d'identifier les aliments qui provoqueront une réaction physique mauvaise ou désagréable.

Plateformes en ligne
- 60% des répondants ont dit avoir commandé des aliments ou des boissons sur les sites Internet d'un restaurant, d'un plat à emporter ou d'un café, tandis que 55% des répondants avaient commandé auprès d'une société de commande et de livraison en ligne (par exemple, Just Eat, Deliveroo, Uber Eats).

- 27% des répondants avaient commandé via un marché en ligne (par exemple Amazon, Gumtree, Etsy), 10% avaient commandé des aliments ou des boissons via une application de partage d’aliments (par exemple Olio, Too Good To Go) et 8% avaient commandé via des plateformes de réseaux sociaux (par exemple, Facebook, Instagram, Nextdoor).

Manger à la maison
- 49 % des répondants ont dit qu'ils se lavaient toujours les mains avant de manger

- 74% des répondants ont dit qu'ils se lavaient toujours les mains avant de préparer ou de cuisiner des aliments.

- 65% des répondants ont dit qu'ils vérifiaient toujours les dates de péremption avant de cuisiner ou de préparer des aliments.

Confiance dans la sécurité des aliments, l'authenticité et la chaîne d'approvisionnement alimentaire
- Environ les trois quarts des répondants (74%) ont dit avoir confiance dans la chaîne d'approvisionnement alimentaire.

- 86% des répondants étaient convaincus que les informations sur les étiquettes des aliments sont exactes.

mardi 27 décembre 2022

Saumon ou comment reconnaître un bon produit par la DGCCRF

Après le foie gras, les produits de la pêche et de l’aquaculture, le champagne et le vin, voici le saumon ...

Un tweet de la DGCCRF du 26 décembre 2022 (voir en fin d'article) nous indique «Apprécié sur les tables de fêtes, le saumon mérite d’être choisi en prenant le temps de lire attentivement l’étiquetage. Atlantique ou Pacifique, entier, fumé, sauvage… on vous explique tout !»

En effet, la DGCCRF informe, «Saumon : comment reconnaître un bon produit ?», avec un document de 16 novembre 2021.

En quelques années, le saumon entier ou fumé est passé du statut de produit de luxe à l’espèce de poisson la plus consommée en France et en Europe. Prenez le temps de lire attentivement l’étiquetage !

Les contrôles de la DGCCRF
Les services de la DGCCRF contrôlent l’étiquetage, la composition et l’hygiène des produits (date limite de consommation, respect des températures, contamination par Listeria monocytogenes). Le saumon fumé, denrée sensible, fait l’objet de plans de surveillance réguliers. Les contrôles d’étiquetage révèlent parfois l’absence de la mention «décongelé» sur le saumon fumé décongelé.

Effectivement, dans une enquête sur le «Contrôle des produits fumés et aromatisés à la fumée» publiée le 6 janvier 2021, on apprenait que «Le taux d’anomalie des établissements contrôlés est de 35%.»

vendredi 23 décembre 2022

Produits de la pêche et de l’aquaculture : taux d’anomalie global de 26,02% et 51,17% des établissements contrôlés ont au moins une anomalie constatée

Nouveau bilan d’une enquête de la DGCCRF publié le 21 décembre 2022 sur les «Produits de la pêche et de l’aquaculture : une information des consommateurs à renforcer».

Ça sent le réchauffé car l’enquête date de 2020 ...

L’enquête menée en 2020 par les agents de la DGCCRF auprès de près de 900 établissements (poissonneries, grandes et moyennes surfaces ou pêcheurs réalisant de la vente en direct, établissements de restauration, vente en ligne …) révèle que près d’un tiers des établissements ne respectent pas ou mal la réglementation concernant la commercialisation des produits de la pêche. Le taux d’anomalie global constaté est de 26,02%, mais dans 51,17% des établissements contrôlés, au moins une anomalie a été constatée. 

Des dénominations des produits parfois fantaisistes voire trompeuses : étiquetage, signe de qualité, traçabilité et taille des produits de la pêche
La réglementation en matière d’affichage des produits de la pêche impose de préciser, pour la bonne information du consommateur :
- la dénomination commerciale de l’espèce,
- son nom scientifique,
- les méthodes de production,
- les zones de pêche ou pays d’élevage,
- les techniques de pêche,
- l’origine et le traitement (ajout de sel, d’eau, saumurage et/ou décongélation etc.) éventuellement subi par le poisson.

L’objectif est d’assurer la traçabilité des produits et de permettre aux consommateurs de faire leurs choix en connaissance de cause. 

L’absence de ces indications demeure fréquente dans l’étiquetage des produits de la mer mis en vente : le taux d’anomalie relevé approche les 45%. Le plus généralement, il s’agit d’oubli ou de manque de mise à jour plutôt qu’une intention réelle de tromper les consommateurs.

Les manquements à la réglementation constatés ont donné lieu à près de 350 avertissements pour rappeller leurs obligations aux professionnels, 80 injonctions pour exiger des professionnels qu’ils se remettent en conformité, 50 procédures pénales et 2 procédures administratives. La grande majorité de ces mesures et sanctions ont concerné l’absence des informations obligatoires. Les procédures pénales ont été engagées essentiellement pour des pratiques commerciales trompeuses ou des tromperies : traitement subi par le produit, signes de qualité comme les labels, l’origine du produit ou les mentions frais et sauvage.

Le taux d’anomalie observé montre qu’il est important de poursuivre la pression de contrôle sur ce secteur. Certains types d’infractions perdurent et se cumulent à de nouvelles pratiques déloyales : sont particulièrement concernées l’utilisation abusive voire l’usurpation de labels, marques ou mentions valorisantes relatives à l’origine locale des denrées. La DGCCRF restera donc vigilante. Les produits de la pêche sont des produits onéreux, le consommateur ne doit pas payer un produit pour un autre. La période des fêtes de fin d’années étant une période d’achat important des produits de la mer, les professionnels doivent veiller à respecter les bréglementations en vigueur.

Commentaire
On ne saura pas quand aura lieu la prochaine enquête, si, comme le rapporte la DGCCRF, «il est important de poursuivre la pression de contrôle sur ce secteur.»

mercredi 26 octobre 2022

La Basse-Saxe et la sécurité des aliments

On ne parle pas assez de la Basse Saxe dans les articles sur la sécurité des aliments. La Basse-Saxe est en haut à gauche quand vous regardez une carte de l'Allemagne. Et bien, on a tort, en voici ci-après deux exemples ...

«Hygiène dans les abattoirs : Listeria présent sur les surfaces et les siphons de sol ?», source Lower Saxony State Office for Consumer Protection and Food Safety (LAVES).

LAVES a analysé des prélèvements de l'environnement de fabricants, des manipulateurs et des transformateurs de viande et de produits carnés pour Listeria monocytogenes.

En tant que cause d'infections d'origine alimentaire, Listeria monocytogenes peut provoquer une maladie humaine potentiellement mortelle appelée la listériose.

Extrêmement adaptables aux conditions environnantes, Listeria est omniprésent et peut donc facilement pénétrer et se propager dans les installations de production alimentaire.

Une fois Listeria installée dans une installation de production alimentaire, certaines souches sont extrêmement difficiles à éliminer (processus long).

Des mesures contre Listeria doivent être prises en amont dans les entreprises concernées afin de minimiser le risque pour les consommateurs. Il est essentiel de suivre de bonnes pratiques de fabrication et d'hygiène.

Résultats de l'enquête
En 2021, des échantillons environnementaux ont été testés pour Listeria monocytogenes dans le cadre de la surveillance officielle de l'hygiène dans les abattoirs et les usines de transformation de la viande (article 5 du règlement (CE) n°2073/2005). Les surfaces avec et sans contact alimentaire, y compris les siphons de sol, ont été prélevés.

Les résultats montrent que la présence de ces germes dans des prélèvements environnementaux n'est pas rare. 52% des 71 ensembles de prélèvements examinés étaient positifs. Les ensembles des prélèvements comprenaient entre 5 et 40 prélèvements individuels.

Commentaire
Le souci de cette enquête sur Listeria est qu’elle ne dit pas ce qui a été fait comme actions correctives ...

NB : Merci à Joe Whitworth d’avoir signalé cette information.

Par ailleurs, en Basse Saxe toujours, «Nous avons un système de contrôle efficace», selon la ministre Barbara Otte-Kinast en présentant le rapport 2021 sur la protection des consommateurs.

«La Basse-Saxe a un niveau élevé de protection des consommateurs. Nous le devons aux actions constantes des autorités. Les autorités de surveillance municipales, ainsi que l'Office national de la protection des consommateurs et de la sécurité alimentaire de Basse-Saxe (LAVES), garantissent l'efficacité de notre système de contrôle».

Selon le ministre, en 2021, il y avait des objections à 50% de toutes les inspections alimentaires. Environ la moitié d'entre eux étaient des non-conformités de l'hygiène de l'entreprise, y compris des défauts structurels. En outre, environ un cinquième étaient des lacunes dans l'auto-surveillance opérationnelle et 16 % étaient des erreurs d'étiquetage. « Avec environ 46 650 contrôles, il n'y a eu que 501 amendes et 150 poursuites pénales. Cela montre à quel point la proportion de non-conformités graves est faible», a déclaré la ministre. Cependant, le rapport sur la protection des consommateurs attire également l'attention sur les risques et la criminalité liés à l'alimentation. Des contrôles prioritaires ont révélé que l'hygiène dans la production de sushis pouvait être améliorée dans certains cas. Les prélèvements de la glace à la vanille a montré que de la «vraie vanille bourbon» y était annoncée, bien qu'un substitut moins cher ait été utilisé. 

Commentaire
Heureusement que la ministre indique que «La Basse-Saxe a un niveau élevé de protection des consommateurs.»

jeudi 29 septembre 2022

Dans la série, c’est une gastro et non pas une intoxication alimentaire, une enquête ouverte pour cause d’intoxication alimentaire à Nice dans plusieurs cantines

«Intoxication alimentaire : à Nice, une enquête ouverte dans plusieurs cantines», source RTL du 28 septembre.

Deux élèves d'établissements de Nice pourraient avoir subi une toxi-infection alimentaire, révèle l'Agence Régionale de Santé (ARS) de Provence-Alpes-Côte d'Azur, citée par BFMTV ce mardi 27 septembre.

Deux établissements de Nice ont fait l'objet d'une enquête alimentaire, après que deux signalements ont été effectués les 22 et 23 septembre. Une information relayée par nos confrères de BFMTV, ce mardi 27 septembre, d'après des informations de l'Agence Régionale de Santé (ARS) de Provence-Alpes-Côte d'Azur. Ces signalements font suite aux symptômes observés chez deux enfants, scolarisés dans la cité azuréenne - l'un en maternelle, l'autre en école primaire. Comme l'a indiqué l'ARS, ces derniers ont pu être victimes d'une toxi-infection alimentaire collective (TIAC).

L'enquête lancée à la suite de ces signalements visait à collecter des données, via des questionnaires transmis aux parents d'élèves des établissements concernés. «À la réception de ce signalement, l’ARS Paca a pris contact avec le chef d’établissement et lui a demandé de transmettre une enquête alimentaire aux parents [...]», a souligné le service de communication de l'ARS, cité par Nice Matin ce mercredi 28 septembre («Y a-t-il eu des intoxications alimentaires dans des écoles de Nice?»). Nature des symptômes, date d'apparition et aliments consommés par les enfants ont ainsi été étudiés. L'analyse a notamment révélé que tous les enfants n'avaient pas consommé les mêmes produits, et n'avaient pas développé les symptômes le même jour.

C'est en tenant compte de 23 de ces résultats que l'ARS a décidé d'alerter la direction départementale de la protection des populations, afin de l'informer d'une suspicion de TIAC. Le service santé de l'Éducation nationale aurait été informé dans la foulée, a encore précisé BFMTV. D'autres éléments récoltés pourraient aider à faire lumière sur la nature et l'origine de l'infection. Des prélèvements alimentaires ont été effectués, ainsi que des inspections. Les résultats, qui ne sont pas encore connus, devraient permettre de déterminer l'origine de la contamination. Pour l'heure, aucun des enfants n'a été hospitalisé

Des cas de gastro-entérite décelés dans la région
Par ailleurs, un épisode de gastro-entérite en cours dans la région aurait semé de trouble. Comme l'a encore dévoilé Nice Matin ce 28 septembre, des élèves de Saint-Laurent-du-Var, commune voisine de Nice, se sont également plaints de troubles digestifs. Toutefois, ceux-ci, victimes d'un épisode de gastro-entérite qui sévit dans la région, ont rapidement été distingués des jeunes niçois. La piste d'une contamination plus large aurait donc été écartée.

Un commentaire rapporte, «Il faut faire la bouffe en vitesse pour une meilleure rentabilité et décrocher les marchés à la baisse. Si en plus il faut perdre du temps à se laver les mains …»

Commentaire
A force d'entendre dire que ce n'est pas une intoxication alimentaire mais une gastro, nous avons enfin une enquête qui dira ce qu'il en est, ouf !

Mise à jour du 1er octobre
On apprend qu’à «Nice: la mairie ne recense aucun cas d'intoxication alimentaire dans les cantines».
Jean-Luc Gagliolo, adjoint à la mairie de Nice délégué à l'éducation, affirme qu'aucun cas d'intoxication alimentaire n'a été détecté dans les cantines.
A suivre, mais une enquête de l'ARS est en cours.

dimanche 11 septembre 2022

Reportage sur l'usine Buitoni de Nestlé, toujours des questions, mais pas de réponse !

Dans ce que France Inter appelle une enquête diffusée le 10 septembre 2022, vous lirez ou écouterez à propos des «Pizzas Buitoni contaminées à l’E. Coli : les révélations des salariés».

Résumé
Six mois après le scandale, plusieurs salariés de l’usine Buitoni à Caudry mettent en cause des pratiques que Nestlé leur aurait imposées : la réduction du temps de nettoyage et l’utilisation d’une farine non pasteurisée.

Un autre article de la même radio traite des «Pizzas Buitoni contaminées : de nouveaux dysfonctionnements dénoncés par les salariés».

J’ai sélectionné quelques extraits ci-après, mais rien de bien nouveau ...

Le 1er avril dernier, un arrêté de la préfecture du Nord ordonne l’arrêt de la production «jusqu’à la remise en conformité avec la réglementation en matière d’hygiène».

Voici ci-dessous des extraits de l’arrêté préfectoral daté du 1er avril 2022 de la préfecture du Nord.
Réduire au minimum les temps qui ne sont pas consacrés à la production
L’enquête a néanmoins permis de révéler des défaillances dans la gestion de l’usine. Celles-ci avaient déjà été pointées par la DGCCRF dans trois rapports datant de 2012, 2014 et 2020 (comme l’a révélé le média d’investigation en ligne Disclose). On avait alors découvert la présence de moisissures, de rouille et de peintures écaillées dans l’usine, ainsi que des mites alimentaires sur la ligne de production des pizzas Fraîch’Up.

«En 2012, Nestlé a mis en place une nouvelle manière de gérer le site. On appelle ça la méthode Lean», explique Maryse Tréton de de la fédération CGT de l’agroalimentaire. L'objectif est de réduire au maximum tous les temps qui ne sont pas dédiés à la production. On réduit les temps de nettoyage et les temps de maintenance préventive pour faire de la production au maximum.»

Commentaire
Pourquoi faut-il faire des rapports si l'on n’agit pas ? La question ne sera pas posée à la DGCCRF, mais uniquement à la direction de Nestlé ...

«L’état général s’est dégradé»
Selon des salariés, les conséquences de cette réorganisation ne se font pas attendre : «Pour nous, ça voulait dire aller plus vite sur le nettoyage. Du coup, la priorité, c'était de nettoyer la ligne de production et les machines. Mais pas ce qu’il y avait autour, comme par exemple les murs et les plafonds. Ce n’était plus possible de tout faire.» Interrogée sur ce point, la direction de Nestlé France confirme que le temps de nettoyage est aujourd’hui de moins de 5 heures. Mais elle précise qu’elle fait effectuer «des prélèvements microbiologiques systématiques dans différentes zones stratégiques du site». Voir aussi cet article du blog.

Cette réduction du temps de nettoyage aurait eu d’autres conséquences. Selon les salariés que la Cellule investigation de Radio France a rencontrés, certaines zones de l'usine qui étaient nettoyées au moins une fois par an avant 2015, ne le seraient plus. «Avant, explique l’un d'eux, on fermait l’usine trois semaines au mois d’août. Pendant ce temps, l’entreprise de nettoyage qui avait un contrat avec l’usine pouvait faire du nettoyage de fond. Depuis, Nestlé ne veut arrêter l’usine qu'une seule semaine en été. Donc, l’état général s’est dégradé.»

27 degrés à cause de la climatisation bouchée
Dans l’atelier de boulangerie où est fabriquée la pâte des pizzas Fraîch’Up, «avant 2015, les gaines de la climatisation étaient nettoyées tous les six mois-un an, explique un salarié. Maintenant, ce n’est plus fait et ça se bouche. Quand il fait 40 degrés dehors, comme il y a de la tôle sur les toits, la température monte très haut dans l’atelier, il fait très chaud, ça peut monter jusqu’à 27 degrés.»
Interrogée précisément sur ce point, la direction de Nestlé France n’a pas répondu.

Des silos à farine non nettoyés depuis sept ans
La salubrité d’autres zones de l’usine laissait apparemment à désirer. Il s’agit des silos, ces quatre tours géantes de l’usine très visibles de loin, et qui stockent chacune 25 tonnes de farine. «Avant, ils étaient nettoyés une fois par an, au mois d’août pendant la fermeture de l’usine. Depuis 2015, ils ne l’ont plus été à ma connaissance», affirme un salarié. Or, selon le Guide européen des bonnes pratiques d’hygiène pour l’entreposage des céréales que nous avons consulté, il faudrait nettoyer les lieux de stockage au moins une fois par an.

Un changement de farine qui pose question
La piste d’une contamination à l’intérieur de l’usine est l’une des hypothèses avancées par les scientifiques, mais elle n’est pas la seule. Il n'est pas exclu que la farine ait pu être contaminée avant d'être livrée à l’usine. Cette éventualité a été avancée par Christophe Cornu, le PDG de Nestlé France, dans une interview au Figaro en juillet dernier.

Pour parer à cette éventualité, il existe un type de farine traitée thermiquement, c’est-à-dire chauffée pour tuer les bactéries. Elle est régulièrement employée pour la fabrication de pâtes crues, plus propice à la présence de bactéries. Et Buitoni, selon des salariés, utilisait ce type de farine jusqu’en 2021 pour fabriquer la pâte de sa gamme Fraîch’Up. Mais ils affirment qu’après cette date, c’est une autre farine non traitée thermiquement qui aurait été utilisée.

«Début 2021, il y a eu changement de farine alors que ça faisait 20 ans qu'on faisait la Fraîch’Up avec la même, nous a-t-on affirmé. On n'avait jamais eu de problème avec cette farine pasteurisée. Et on nous a dit : maintenant vous allez utiliser une pâte classique qui n'est pas pasteurisée. On n’a pas compris pourquoi.» Interrogée sur ce point, la direction de Nestlé nous a confirmé qu’elle avait changé la recette des pizzas Fraîch’Up, mais sans donner de précisions sur la nature de la farine qu’elle utilise désormais.

L’article cite «Une alerte, déjà chez Nestlé, aux Etats-Unis en 2009», c’était un peu plus qu’un alerte, mais sur cette affaire, le blog vous en avait largement parlé en son temps. Voir aussi tous les articles parus sur le sujet dans Food Safety News.

En 2009, la pâte à cookies préemballée de Nestlé Toll House a rendu malade 72 personnes dans 30 États contaminée par E. coli O157:H7, et 35 de ces personnes ont été admises à l'hôpital, dont quelques-unes avec une maladie grave.

En janvier 2010, Nestlé a identifié la présence de E. coli O157 dans sa pâte à cookies avant que cela n’atteigne des consommateurs.
Le communiqué de presse de Nestlé indiquait : «le produit actuellement sur les étagères des magasins affichant l'autocollant Nouveau lot» n'est pas affecté et aucun produit n'est rappelé.» Un changement que Nestlé prévoit d'apporter est de traiter thermiquement toute la farine utilisée dans la pâte à biscuits Toll House . Ce procédé, que Nestlé a commencé à utiliser mercredi, entraînera une suspension temporaire de la production. Cependant, la production avec le nouvel ingrédient débutera la semaine du 25 janvier et le produit apparaîtra sur les tablettes des épiceries début mars 2021.»

Si l’on remonte un peu plus loin, le CDC avait mis en cause de la farine en 2016 où 63 personnes dans plusieurs Etats avaient été rendues malades.

A cette occasion, le CDC avait indiqué,
Cette épidémie rappelle qu'il n'est pas sûr de goûter ou de manger de la pâte ou de la pâte crue, qu'elle soit faite de farine rappelée ou de toute autre farine. La farine ou d'autres ingrédients utilisés pour faire de la pâte crue ou de la pâte à frire peuvent être contaminés par des STEC et d'autres germes qui peuvent rendre les gens malades.

Plus récemment, le blog avait synthétisé certaines pistes dans Quelques éléments sur une ‘possible’ contamination de la pâte de pizzas.

 Enfin, on rappelera une fois de plus cette BD de 1993 !

Source de l’image en haut à droite.

Complément
On lira aussi «Scandale sanitaire : Nestlé défend le nettoyage de l’usine Buitoni de Caudry», source France 3 Hauts de France du 11 septembre.

Le nettoyage du site confié à une entreprise extérieure
Nestlé ne conteste pas l’évolution de la durée consacrée au nettoyage de site. Le groupe affirme que le temps effectif consacré au nettoyage n'a pas varié. Avant 2015, un prestataire extérieur était chargé du nettoyage, effectué entre 23h et 5h, avec une équipe de cinq personnes. Depuis l'internalisation, ce sont au moins dix personnes qui sont affectées au nettoyage, sur une durée inférieure, a-t-on expliqué.

«À l'issue de chaque cycle de production, les lignes sont intégralement arrêtées et nettoyées suivant un processus strict d'une durée de 4h45, comprenant une phase de nettoyage, puis de désinfection et enfin un rinçage à l'eau dont l'efficacité est contrôlée par des prélèvements microbiologiques systématiques dans différentes zones stratégiques du site», a déclaré à l'AFP un porte-parole du groupe.

Selon La Voix du Nord du 10 septembre, «Affaire Buitoni: l’usine de Caudry rouvrira-t-elle mi-novembre?»

Alors que de nouvelles révélations de salariés témoignent de dysfonctionnements sur l’entretien du site, un accord d’entreprise daté du 18 août fixe à la semaine 46 l’objectif de réouverture de l’usine Buitoni de Caudry.

Enfin, une curiosité de la part de l’avocat d'une quinzaine de plaignants,

Me Richard Legrand s'est rendu à Caudry le 10 septembre, récupérer, avec une glacière, deux pizzas surgelées. Potentiellement contaminées, il va les faire analyser. Si de nouvelles souches ou de nouvelles bactéries sont identifiées, le nombre de plaignants pourrait augmenter considérablement.

Contacté mi-mai par un habitant d'une commune proche de Caudry qui avait acheté deux pizzas de la gamme Fraîch Up, quelques jours avant le 18 mars, date du retrait de ces pizzas des étals des supermarchés, l'avocat Richard Legrand a décidé de venir, glacière à la main, les chercher et de faire réaliser des analyses sur ces pizzas.

Me Legrand a d'abord proposé de les mettre à disposition de la justice. Sans réponse du juge, il va donc les faire analyser lui-même cette semaine.

C’est bien connu la justice est aveugle, et s'il y a de nouvelles souches ou de nouvelles bactéries, il y aura de nouveaux plaignants, pardon, de nouveaux clients ...

Complément
Bill Marler, l’avocat bien connu en sécurité des aliments, indique dans un article paru dans le Marler Blog, «Damn, if this report is true (and translated correctly) Nestlé France has a serious problem» (Mince, si ce que dit cet article est vrai (et traduit correctement) Nestlé France a un sérieux problème).

L’article auquel Bill Marler fait référence à pour titre, «Buitoni affair: new testimonies overwhelm management» (Affaire Buitoni : de nouveaux témoignages accablent la direction) qui rend compte de l’article de France Inter, dont le blog vous a narré l’essentiel dans Reportage sur l'usine Buitoni de Nestlé, toujours des questions, mais de réponse !