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vendredi 10 novembre 2023

Le CDC rapporte un pic des infections causées par Salmonella multirésistants

«Le CDC rapporte un pic des infections causées par Salmonella multirésistants», source article de Chris Dall paru le 9 novembre 2023 dans CIDRAP News.

Les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) ont rapporté que les infections humaines causées par une souche multirésistante au antibiotiques (MDR) de Salmonella liée au Mexique ont augmenté de manière significative en 2021 et 2022.

Dans un article publié dans Morbidity and Mortality Weekly Report, des enquêteurs du CDC, du ministère américain de l'Agriculture et de plusieurs services de santé publique étatiques et locaux ont déclaré que le nombre d'isolats cliniques d'une souche MDR de Salmonella enterica Newport a doublé en 2021 par rapport à la référence 2018 à 2020 et est restée élevée en 2022. La souche, qui a été identifiée pour la première fois aux États-Unis en 2016, est liée aux voyages au Mexique, à la consommation de fromage obtenu au Mexique et de viande bovine du Mexique et des États-Unis.

La souche, nommée REPJJP01, a désormais été détectée dans les 50 États et dans le District de Columbia et a provoqué plusieurs épidémies dans plusieurs États.

Souche liée au Mexique

De juin 2018 à mars 2019, une épidémie dans plusieurs États causée par la souche REPJJP01 a entraîné 255 cas d’infection et 60 hospitalisations. L'enquête sur cette épidémie a révélé que les infections, dont 43% concernaient des personnes ayant voyagé au Mexique, étaient liées au fromage à pâte molle de style mexicain obtenu au Mexique.

Mais les enquêteurs ont également trouvé des liens avec des produits bovins du Mexique et des États-Unis, ce qui suggère que la souche était présente chez les bovins des deux pays.

Les auteurs de l’article ont dit qu'une augmentation des rapports de REPJJP01 dans la base de données PulseNet du CDC - le réseau national de sous-typage pour la surveillance des maladies bactériennes d'origine alimentaire - en 2021 a déclenché une autre enquête, qui impliquait le séquençage du génome entier d'isolats cliniques et des entretiens avec des patients pour obtenir des informations sur les voyages et l’exposition alimentaire.

Les 641 isolats humains obtenus en 2021 et 2022 représentaient plus du double du nombre annuel de référence de cas détectés de 2018 à 2020 (315). Mais les auteurs disent que le nombre de cas de maladie est probablement plus élevé, avec environ 29 cas à Salmonella pour chaque cas confirmé par culture.

Sur les 1 282 personnes présentant des infections confirmées par culture causées par REPJJP01 en 2021 et 2022, 56% étaient hispaniques ou latino-américaines. Sur les 721 patients qui avaient des antécédents de voyage connus, 48% ont déclaré avoir voyagé au Mexique au cours du mois précédant le début de la maladie. Onze patients qui n'ont déclaré aucun voyage ont dit avoir mangé des aliments, notamment du queso fresco et du bœuf séché, achetés au Mexique par leur famille ou leurs amis.

Sur les 721 patients disposant de données d'hospitalisation, 247 (33%) ont été hospitalisés et 2 sont décédés. La grande majorité des isolats de patients (1 141, 89%) étaient résistants ou avaient une sensibilité réduite à au moins un antibiotique recommandé pour le traitement, et 1 110 (87%) étaient MDR.

«Le taux d'hospitalisation élevé est cohérent avec les études indiquant que les patients atteints d'infections à Salmonella résistantes aux antimicrobiens sont plus susceptibles d'être hospitalisés», ont écrit les auteurs. «L'augmentation des infections par cette souche MDR est préoccupante car elle limite les options de traitement, a des conséquences plus graves et crée des opportunités de propagation des gènes de résistance.»

Plusieurs voies de transmission

Une enquête supplémentaire sur deux épidémies dans plusieurs Etats en 2021 a révélé que la viande bovine, y compris le viande bovine séchée, était un véhicule suspecté dans l'une des épidémies. Un échantillon de viande hachés bovine ayant une souche de Salmonella Newport qui était génétiquement impossible à distinguer des isolats cliniques était le véhicule confirmé dans l'autre foyer. La plupart des 25 isolats analysés provenant de bovins (produits bovins et échantillons de caecaux) étaient résistants et 65% étaient MDR.

Les résultats indiquent que la souche a plusieurs voies de transmission.

«Cette souche pourrait se propager aux États-Unis par le biais de voyageurs revenant du Mexique, de bovins nés ou élevés au Mexique et abattus aux États-Unis, ou de viande bovine ou de fromage importés du Mexique», ont écrit les auteurs. «La souche REPJJP01 pourrait également se propager aux États-Unis par l'intermédiaire d'animaux ou de produits bovins.»

Salmonella est à l'origine d'environ 1,35 million de maladies et de 26 500 hospitalisations aux États-Unis chaque année.

Le CDC dit qu'il continue de travailler avec les services de santé locaux et étatiques afin d’identifier les sources d'infection. En attendant, il exhorte les cliniciens à être conscients du potentiel de multirésistance aux médicaments chez les voyageurs vers le Mexique atteints de salmonellose, et avertit les consommateurs de suivre les pratiques de sécurité des aliments à l'étranger, comme éviter la viande bovine ou d'autres aliments vendus par des vendeurs ambulants.

lundi 6 novembre 2023

Thaïlande : Une recommandation concernant Streptococcus suis après 24 décès signalés

«La Thaïlande publie une recommandation concernant Streptococcus suis après 24 décès signalés», source article de Food safety News paru le 4 novembre 2023, complété par mes soins -aa. C'est sujet récurrent dans ce pays.

Les autorités sanitaires thaïlandaises exhortent la population à ne pas consommer de porc cru ou insuffisamment cuit après que des centaines de cas et deux douzaines de décès aient été enregistrés.

De janvier à novembre 2023, il y a eu 500 cas à Streptococcus suis avec 24 décès dans plusieurs provinces différentes, selon le Département de Contrôle des Maladies (DDC).

Les patients ont déclaré avoir mangé du porc cru ou insuffisamment cuit, des repas contenant du sang de porc et avoir travaillé avec des animaux potentiellement infectés.

Les responsables ont souligné une tendance sur les réseaux sociaux consistant à manger des aliments crus et à boire de l'alcool, mais ont déclaré que cela expose les gens à un risque d'infection.

En juin 2023, la Thaïlande a organisé un symposium international sur les maladies porcines émergentes et réémergentes (ISERPD pour International Symposium on Emerging and Re-emerging Pig Diseases ) et un atelier international sur Streptococcus suis. Les experts ont discuté de l'épidémiologie et du diagnostic de Streptococcus suis, du contrôle et de la prévention des maladies, ainsi que de l'infection chez l'homme.

Streptococcus suis en Thaïlande

En 2021, le Département de Contrôle des Maladies a signalé 266 cas et 12 décès dus à une infection à Streptococcus suis entre janvier et juin.

La plupart des cas concernaient des personnes âgées et des groupes d'âge actif, donc ceux âgés de 55 à 64 ans ou de 65 ans et plus. Les professions les plus à risque étaient les ouvriers agricoles et les abattoirs ainsi que les agriculteurs.

Sur l’année 2021, le Bureau thaïlandais d’épidémiologie a signalé 576 cas, dont 24 décès. Cela se compare à 344 cas et 11 décès en 2020.

L'infection à Streptococcus suis est généralement asymptomatique chez le porc. Les humains peuvent être infectés par la consommation de porc cru ou insuffisamment cuit et de sang frais contaminés ou par contact direct avec des porcs ou des produits à base de porc infectés.

La période d'incubation varie de quelques heures à cinq jours. Les symptômes comprennent une forte fièvre, des maux de tête et des étourdissements sévères, des vomissements, de la diarrhée, une raideur de la nuque, une intolérance à la lumière, une diminution du niveau de conscience et une perte auditive.

Le DDC conseille à tous les consommateurs d’éviter de consommer du porc cru ou insuffisamment cuit et du sang frais. Le porc doit être cuit pour atteindre une température interne de 70°C. Il est conseillé aux personnes d'acheter uniquement de la viande de porc réfrigérée provenant de sources fiables, de se laver régulièrement les mains, d'utiliser des ustensiles séparés pour la viande cuite et crue et de porter des gants lors de la manipulation du porc.

NB : On lira avant d’aller en Thaïlande, «Les infections à Streptococcus suis en Thaïlande».

mardi 31 octobre 2023

L’épidémie liée aux pizzas Buitoni de marque Fraîch’up de chez Nestlé a entraîné un niveau de grande ampleur de cas de SHU pédiatrique en France, mais pas seulement ...

Santé publique France publie discrètement le 25 octobre 2023, «Données de surveillance du syndrome hémolytique et urémique (SHU) en 2022».

Points clés

- En 2022, 253 cas de SHU pédiatriques ont été notifiés à Santé publique France, dont un cas dans les départements français et régions d’outre-mer.

- L’incidence annuelle du SHU pédiatrique était la plus élevée observée depuis le début de la surveillance en 1996. Cette forte hausse de l’incidence, observée dans toutes les tranches d’âge et dans la majorité des régions, est liée en partie à la survenue de plusieurs épidémies dont une de très grande ampleur (57 cas confirmés), mais reste élevée avec une analyse restreinte au cas sporadiques.

- Ces épidémies ont impacté l’épidémiologie des cas de SHU pédiatriques en 2022 avec deux pics de cas, un premier en mars-avril en lien avec l’épidémie liée aux pizzas surgelées, et un deuxième en période estivale comme habituellement observé. Une hétérogénéité régionale est observée comme chaque année, mais elle est influencée en partie par la distribution des cas liés à des épidémies dans certaines régions (Hauts de France, Île de France, Pays de la Loire, Paca).

- Le sérogroupe O26 restait très majoritaire et était à l’origine de deux épidémies. Le nombre de souches O80 était stable, de même que le nombre de souches O157.

Pour les détails, il faut aller au rapport, «Surveillance du syndrome hémolytique et urémique post-diarrhéique chez l’enfant de moins de 15 ans en France en 2022».

En 2022, 253 cas de SHU pédiatriques ont été notifiés à Santé publique France, dont un cas dans les départements français et régions d’outre-mer.

Habituellement, si l’on peut dire, Santé publique France rapporte qu’il y a 100 à 160 cas de SHU notifiés en France …

Je reprend ci-après l’article paru dans Food Safety News le 31 octobre 2023 à ce sujet,

Lors de l’épidémie provoquée par les pizzas surgelées Buitoni Fraîch’Up, 59 patients avaient un âge médian de 6 ans. Ils sont tombés malades entre janvier et avril 2022. Deux enfants sont décédés.

Record de cas de SHU

Les 253 cas de SHU en 2022 constituent le chiffre le plus élevé depuis le début de la surveillance en 1996. En 2021, 128 cas ont été signalés. Les données de surveillance du SHU de Santé publique France ne couvrent que les moins de 15 ans.

La forte augmentation de l’incidence est en partie due à plusieurs épidémies, dont le seul incident majeur de Nestlé, mais également à un grand nombre de cas sporadiques.

En 2022, il y a eu deux pics de cas, le premier en mars et avril en raison de l'épidémie liée aux pizzas et un second durant l'été vers juillet, où l'on observe habituellement un pic.

Comme les années précédentes, la plupart des enfants avaient moins de 3 ans et étaient âgés de 1 mois à 14 ans. Un peu plus de la moitié étaient des filles. Les taux d'incidence étaient plus élevés dans tous les groupes d'âge et dans toutes les régions.

La durée médiane d'hospitalisation était de six jours, mais variait de 1 à 25 jours pour les 59 cas pour lesquels cette information était disponible.

Le sérogroupe O26 de E. coli était prédominant, suivi du sérogroupe O80. Le nombre de cas dus à O80 et O157 est resté comparable à 2021. Sur 226 cas, 114 étaient O26, 16 étaient O80 et neuf étaient O157.

Onze enquêtes épidémiologiques ont été menées suite à des suspicions de foyers d'infection. Il a été possible de confirmer deux fois l'origine d'un aliment, ce qui a donné lieu à des mesures de rappel et de retrait.

Pour deux autres incidents, soit un type d'aliment commun a été suspecté, mais aucune confirmation n'a été possible, soit une origine alimentaire a été suspectée sans qu'aucun élément spécifique n'ait été identifié.

Mises en évidence de l’épidémie

Lors de l'épidémie liée aux pizzas surgelées, 55 personnes ont été infectées par E. coli producteur de shigatoxines (STEC) O26:H11 et deux par STEC O103:H2. Deux cas probables n'avaient pas de souche isolée mais avaient un lien épidémiologique avec un cas confirmé. Les patients étaient âgés de moins de 1 an à 40 ans.

Les premières investigations ont révélé plusieurs aliments suspects consommés par les cas, notamment de la viande bovine hachée et des produits de la même chaîne de restauration rapide, mais les travaux de traçabilité ont exclu ces sources. L'analyse des données des cartes de fidélité a permis d'identifier l'achat fréquent de pizzas surgelées Buitoni, et un deuxième questionnaire destiné aux familles a confirmé la consommation régulière de ces pizzas par les personnes malades.

La gamme de pizzas impliquée était produite à partir de farine non cuite. Les ingrédients ont été testés positifs pour les souches épidémiques. Au total, 41 patients sur 55 ont déclaré avoir mangé cette marque de pizzas.

À l'été 2022, cinq cas de SHU ont été signalés par un hôpital des Bouches-du-Rhône. Neuf STEC O26:H11 confirmés et trois patients possibles ont finalement été identifiés. Onze cas d’infection sont survenues en région Provence-Alpes-Côte d’Azur et deux en Occitanie. Tous les patients avaient un SHU et ont été hospitalisés en juin et juillet.

Les investigations ont permis d'identifier des produits laitiers vendus par une ferme de l'Aupillon dans les Bouches-du-Rhône. STEC O26 a été isolé d'un produit appartenant au même groupe génomique que les souches isolées des patients. Après un rappel de produits à base de lait cru, aucun autre cas n'a été enregistré.

En septembre 2022, Santé publique France s'est penchée sur un excès de cas de STEC O145 dans plusieurs régions de l'ouest de la France. Quatre enfants atteints de SHU et deux souffrant de diarrhée sanglante ont été infectés par STEC O145:H28 en septembre. Les enquêtes épidémiologiques ont mis en évidence des légumes, mais il n'a pas été possible de trouver une source commune d'infection.

Lors d'un autre incident, 16 cas confirmés de STEC O157:H7 ont été constatés en avril et mai 2022. Il s'agissait de 14 enfants âgés de 1 à 13 ans et de deux adultes. Six enfants souffraient du SHU. La source n'a pas été trouvée.

Dans la discussion, les auteurs notent,

En 2022, l’incidence annuelle du SHU pédiatrique était la plus élevée observée depuis le début de la surveillance en 1996. Cette forte hausse de l’incidence, observée dans toutes les tranches d’âge et dans la majorité des régions, est liée en partie à la survenue de plusieurs épidémies dont une de très grande ampleur (57 cas confirmés), mais reste élevée avec une analyse restreinte au cas sporadiques.

Commentaire

Un constat simple, il y a eu plus de cas de SHU pédiatriques liés à d’autres causes que celle des pizzas surgelées. Même sans les cas de SHU pédiatriques liés aux pizzas surgelées, il y aurait eu en France un record de cas de SHU pédiatriques en 2022.

L’article remercie les familles qui ont participé aux investigations, mais Santé publique France aurait dû mettre en première page de son site internet les données de la surveillance du syndrome hémolytique et urémique post-diarrhéique chez l’enfant de moins de 15 ans en France en 2022. Un peu d’empathie, cela ne fait pas de mal.

On pourrait aussi citer le retard des rappels de produits laitiers au lait cru par RappelConso, le 27 juillet 2023, alors le journal La Provence en parle le 22 juillet 2022.

Dernier constat, les consommateurs sont peu ou pas informés des cas de SHU pédiatriques régulièrement par des communiqués, le silence ou l’absence de transparence de la DGAL est assourdissant.

samedi 28 octobre 2023

Choses lues sur la sécurité des aliments, selon le Seismo Info d'octobre 2023

Seismo Info, le célèbre couteau suisse de la sécurité des aliments de l'OSAV vous propose le numéro de octobre 2023
Certains des sujets ont été traités par le blog, voici donc une sélection des nombreux éléments diffusés par Seismo.

L'objectif de Seismo Info la détection précoce pour la sécurité des aliments.
Afin de garantir la sécurité des aliments à long terme et de prévenir les fraudes, l’OSAV identifie les dangers émergents pour la santé des consommateurs suisses. Détecter ces dangers suffisamment tôt permet de prendre les bonnes mesures au bon moment.

Microbiologie

Du nouveau sur Bacillus cytotoxicus : Bacillus cytotoxicus fait partie du groupe Bacillus cereus et est thermotolérant. Il a été associé à de rares cas, parfois mortels, de maladies diarrhéiques et peut passer inaperçu lors du diagnostic de routine par contrôle des températures généralement utilisées pour le groupe B. cereus. Une étude suisse révèle qu’il peut être présent dans les installations de production d’aliments pendant plusieurs années. B. cytotoxicus se trouve presque exclusivement dans les aliments contenant des flocons/de l’amidon de pomme de terre ou des produits à base d’insectes. Food Microbiol., 12 pages. (12.10.2023).

Contaminants microbiens dans différents ingrédients d’origine végétale : Une étude récente a examiné les niveaux et les types de contaminants microbiens présent dans 88 ingrédients d’origine végétale, dont beaucoup sont utilisés pour fabriquer des succédanés de produits laitiers. La charge microbienne dans les ingrédients d’origine végétale était très variable. Pour de nombreux échantillons, le dénombrement total a révélé une forte proportion de spores. Les principales bactéries formant des spores aérobies appartenaient aux groupes Bacillus subtilis et Bacillus cereus. IntJFoodMicr, 10 pages. (09.09.2023).

Microbiome intestinal et cirrhose du foie : Des études antérieures ont fait état d’un lien entre le microbiote intestinal et la cirrhose. Cependant, la relation de causalité entre la flore intestinale et la cirrhose du foie n’est toujours pas clairement établie. Une nouvelle étude a mis en évidence un nouvel effet causal potentiel entre la cirrhose et la flore intestinale, et a fourni de nouvelles informations sur le rôle du microbiote intestinal dans la progression pathologique de la cirrhose du foie. FrontMicr, 10 pages. (14.09.2023). 

Angiostrongylus cantonensis sur des produits contaminés : Le Centers for Disease Control and Prevention (CDC) a signalé la propagation de Angiostrongylus cantonensis en Géorgie. Cette maladie parasitaire affecte le cerveau et la moelle épinière et se transmet par l’ingestion accidentelle de gastéropodes ou de larves (par ex. présents sur des produits contaminés). MarlerBlog, 2 pages. (23.09.2023). Publication originale : Emerg Infect Dis. Informations complémentaires : CDC.

Souches de Escherichia coli encodant de nouveaux sous-types de shigatoxine 2 : Le partage des séquences génomiques dans des dépôts de données en ligne permet des analyses à grande échelle de gènes ou de familles de gènes spécifiques. Cela permet de détecter de nouveaux sous-types de gènes et de mettre au point des méthodes de détection améliorées. Une nouvelle étude a utilisé des données WGS accessibles au public pour détecter un nouveau sous-type de shigatoxine (Stx2n) dans deux souches cliniques de E. coli isolées aux États-Unis. Au cours de ce processus, d’autres sous-types de Stx2 ont été détectés : six souches de Stx2j, une de Stx2m et une de Stx2o. Preprints, 14 pages. (21.09.2023).

Risque de propagation de bactéries résistantes à la pasteurisation suite à la microfiltration : Des chercheurs ont découvert que des bactéries résistantes à la pasteurisation peuvent être introduites dans le lait de consommation lors de la microfiltration – une nouvelle technologie de traitement qui prolonge la durée de conservation du lait en utilisant des membranes semi-perméables pour empêcher le passage de microbes indésirables – si l’équipement n’est pas nettoyé correctement. FoodSafetyMag, 5 pages. (22.09.2023). Publication originale : J. Dairy Sci.

Inactivation du virus de l’hépatite E dans les produits à base de porc : Le virus de l’hépatite E de génotype 3 (VHE-3) se transmet principalement par la consommation de viande de porc crue ou insuffisamment cuite. Des chercheurs ont évalué l’effet de l’inactivation du VHE par un traitement thermique, en reproduisant les étapes de la transformation alimentaire spécifiques aux matrices utilisées pour l’emballage des saucisses sèches et de l’homogénat de foie. Après quatre semaines, le VHE introduit dans les saucisses sèches exposées à des températures inférieures ou égales à 21°C était toujours infectieux. Pour l’homogénat de foie, l’inactivation la plus efficace du VHE-3c/e a été observée lors des tests réalisés en exposant le produit à 71°C pendant cinq minutes ou plus. Microorganisms, 17 pages. (29.09.2023).

Détection du VHA, du VHE, du NoV, du AdVH-F et du SaV dans les produits frais et congelés à base de baies : Pour la première fois, une étude a examiné la présence de différents virus dans des baies prêtes à être consommées au point de vente en Irlande. 239 échantillons ont fait l’objet de tests de transcription inverse suivie d’une réaction en chaîne par polymérase pour l’ADN du virus de l’hépatite A (VHA), du virus de l’hépatite E (VHE), du norovirus (NoV), de l’adénovirus humain de l’espèce F (HAdV-F) et du sapovirus (SaV). De l’acide nucléique viral a été mis en évidence dans 6,7 % des échantillons analysés (n = 16). FoodEnvironVirol, 9 pages. (01.08.2023).

Listeria monocytogenes présentant des caractéristiques phénotypiques et génotypiques atypiques : Sur 2495 échantillons de sol, d’aliments et d’écouvillons provenant de l’industrie agroalimentaire, 262 isolats de LM ont été détectés. Au total, 30 isolats ont été mis en évidence, principalement à partir d’échantillons de sol et d’aliments végétaux, et ont été classés comme LM atypique. Le milieu a influencé à la fois la fréquence d’apparition des LM atypiques non hémolytiques et leurs caractéristiques phénotypiques uniques. Foods, 21 pages. (30.09.2023).

Transmission des virus pandémiques dans la chaîne agroalimentaire : Un document de synthèse analyse la transmission potentielle de virus pandémiques via la chaîne agroalimentaire et émet des hypothèses sur les nouveaux problèmes de sécurité des aliments qui pourraient se poser. Deux scénarios ont été étudiés, l’un impliquant un virus gastro-intestinal et l’autre un virus respiratoire. FoodContr, 10 pages. (30.09.2023).

Chimie

Trois Suisses sur quatre présentent un taux de BPA trop élevé : Du bisphénol A (BPA) a été détecté chez 92 % des participants adultes d’une étude réalisée dans 11 pays européens. Ce perturbateur endocrinien a été mesuré dans l’urine des participants à des taux qui dépassent aussi les seuils de sécurité que l’UE a pourtant révisés récemment, ce qui soulève des questions de santé à long terme dans tous les pays. En Suisse, la limite est dépassée chez 71% des participants. Infosperber, 3 pages. (27.09.2023). Publication originale : AEE.

Dioxines (PCDD/F), PCB de type dioxine et PFAS dans le poisson : De nombreux poissons et fruits de mer sont riches en vitamines et en oligo-éléments, mais ils peuvent aussi contenir des substances indésirables qui s’accumulent notamment dans la graisse des animaux. L’Institut fédéral allemand d’évaluation des risques (BfR) a calculé les quantités de ces substances que les consommateurs ingèrent s’ils mangent du poisson une à trois fois par semaine (pour 150 g de poisson par repas). BfR, 19 pages. (27.09.2023).

Du furane et ses dérivés dans les aliments préparés à la maison : Le furane - classé comme potentiellement cancérogène pour l’être humain - et ses dérivés sont présents dans divers aliments ayant subi un traitement thermique. Une étude a évalué l’exposition des nourrissons et des enfants en bas âge au furane et à ses dérivés méthyliques présents dans les aliments préparés à la maison. Les marges d’exposition calculées pour la plupart des scénarios retenus concernant les repas préparés à la maison indiquent que l’exposition au furane et à ses dérivés constitue un risque sanitaire pour les nourrissons et les enfants en bas âge. Foods, 12 pages. (28.09.2023).

Emulsifiants et risque de maladies cardiovasculaires : Des chercheurs ont analysé les données de 95 442 adultes français (âge moyen 43 ans) sans antécédents de maladie cardiovasculaire qui ont participé volontairement à une étude de cohorte prospective. Après un suivi moyen de 7 ans, l’étude a révélé que des apports plus élevés en cellulose, en monoglycérides et diglycérides d’acides gras et en émulsifiants spécifiques tels que la carboxyméthylcellulose, le phosphate trisodique et certaines variantes de E472, était associée à des risques plus élevés de maladies cardiovasculaires. Affidia, 3 pages. (18.09.2023). Publication originale : BMJ.

Contamination au mercure dans un système vertical d’agriculture d’intérieur : L’agriculture d’intérieur utilise des lampes de culture comme les diodes électroluminescentes (LED). Le processus de fabrication des LED pourrait présenter un risque de contamination au mercure des cultures. Un total de 10 ppm de mercure a été détecté dans un échantillon de chou frisé récolté dans une ferme d’intérieur hydroponique, dépassant la limite de 0,05 ppm fixée par la réglementation en vigueur à Singapour. JAgrFoodChem, 10 pages. (08.09.2023).

Nutrition

L’industrie agroalimentaire paie des diététiciens «influenceurs» pour façonner les habitudes alimentaires : Une enquête du Washington Post et de The Examination révèle que l’industrie agroalimentaire, des boissons et des compléments alimentaires paie des dizaines de diététiciens agréés qui ont collectivement des millions de followers sur les médias sociaux pour aider à vendre des produits et diffuser des messages qui lui sont favorables sur Instagram et TikTok. Washington Post, 9 pages. (13.09.2023).

«Healthwashing » pour des produits ultra-transformés : Des chercheurs ont analysé, pendant six mois, le contenu de 118 comptes Instagram d’entreprises agroalimentaires qui font la promotion d’aliments ultratransformés. Ils ont constaté que plus de la moitié des messages contenaient des informations relatives à la santé. Les auteurs concluent qu’il est nécessaire de mettre en place des réglementations pour lutter contre le healthwashing lors de la vente en ligne de tels produits. J Nutr Educ Behav., 10 pages. (30.09.2023).

L’huile de coco pourrait altérer le métabolisme et favoriser l’obésité : Une étude, lors de laquelle de faibles doses d’huile de coco ont été ajoutées au régime alimentaire de souris pendant huit semaines, révèlent des modifications du métabolisme des souris, contribuant au développement de l’obésité et de comorbidités associées. L’huile de coco a perturbé la capacité de l’organisme des souris à utiliser correctement la leptine et l’insuline, deux hormones importantes pour réguler la dépense énergétique, la faim et la façon dont l’organisme gère les graisses et les sucres. MedNewsToday, 2 pages. (09.09.2023). Publication originale : J. Funct. Foods.

Fraude et tromperie

Fraude et tromperie Royaume-Uni – un tiers des échantillons prélevés sur des produits vendus en ligne ne sont pas conformes à la réglementation : Au total, 1010 échantillons ont été prélevés en Angleterre et au Pays de Galles en 2020 dans des supermarchés nationaux, auprès de détaillants indépendants et de sites de vente en ligne. Les échantillons ont été analysés pour vérifier l’authenticité, l’adultération et la contamination des produits concernés. 829 échantillons (82 %) se sont avérés conformes. Pour ceux qui n’était pas conformes, cela était le plus souvent dû à la composition du produit. De plus, un tiers de ces échantillons de produits vendus en ligne ne répondaient pas aux normes en vigueur. FoodSafetyMag, 4 pages. (22.09.2023). Publication originale : FSA.

ONUDC – corruption dans le secteur alimentaire : L’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a attiré l’attention sur le risque omniprésent de corruption tout au long de la chaîne agroalimentaire. Selon son analyse réalisée récemment, il souligne comment les pratiques de corruption peuvent ébranler la confiance que la population accorde au gouvernement, saper les systèmes de contrôle et compromettre les relations commerciales. Affidia, 1 page. (13.09.2023). Publication originale : ONUDC.

Food defense : un ouvrier a délibérément contaminé des aliments dans l’usine où il travaillait : Un ouvrier a été condamné à de la prison pour avoir introduit des sacs en plastique, des gants en caoutchouc et des anneaux métalliques dans des aliments. L’entreprise concernée a été informée que des dizaines de ses produits, fournis à des restaurants dans tout le pays, avaient été contaminés. Le coupable a été condamné à 33 mois de prison pour avoir contaminé des marchandises. BBC, 3 pages. (04.10.2023). Publication originale : FSN

jeudi 19 octobre 2023

Nouvelle-Zélande : Les données montrent une augmentation des maladies infectieuses d’origine alimentaire

«Nouvelle-Zélande : Les données montrent une augmentation des maladies infectieuses d’origine alimentaire», source article de Joe Whitworth paru le 19 octobre 2023 dans Food Safety News.

La Nouvelle-Zélande a signalé une augmentation de la plupart des principales infections d’origine alimentaire en 2022, selon des données récemment publiées.

Les données proviennent d’EpiSurv, le système de surveillance des maladies à déclaration obligatoire, et de la base de données du ministère de la Santé sur les hospitalisations, qui sont distinctes. Il a été publié par New Zealand Food Safety (NZFS), une unité du ministère des Industries primaires (MPI).

La plupart des 27 foyers, avec 253 cas en 2022, étaient liées à des exploitants commerciaux de produits alimentaires, et seulement cinq étaient associées à des aliments préparés au domicile des consommateurs. Il y a également eu une épidémie à Vibrio parahaemolyticus à l'échelle nationale avec 60 cas sans localisation, ni fournisseur.

Les infections à Campylobacter, Salmonella, E. coli producteur de shigatoxines (STEC) et Listeria ont augmenté en 2022 par rapport aux niveaux de 2021. Les raisons évoquées incluent davantage de voyages à l’étranger et l’assouplissement des restrictions mises en place pendant la pandémie de la COVID-19.

Campylobacter et Salmonella

Il y a eu 5 878 cas à Campylobacter, dont 4 148 d’origine alimentaire et 999 hospitalisations.

Le taux de notification le plus élevé a été signalé chez les enfants âgés de 1 à 4 ans, tandis que le taux d'hospitalisation le plus élevé a été enregistré chez ceux âgés de 70 ans et plus. Il y a eu 128 notifications dans EpiSurv citant les voyages à l’étranger comme facteur de risque, contre 394 en 2019, 66 en 2020 et sept en 2021.

Onze foyers dans EpiSurv ont enregistré 94 cas et trois ont répertorié les aliments comme mode de transmission possible. New Zealand Food Safety a enquêté sur deux autres foyers. Deux étaient liés au poulet, un aux crevettes et un autre au foie ou au fromage non pasteurisé. Pour la deuxième année consécutive, aucune foyer n'a été associée au lait cru.

Il y a eu 750 cas à Salmonella, dont 371 d'origine alimentaire et 212 hospitalisations.

En 2022, 120 notifications dans EpiSurv citent les voyages à l’étranger comme facteur de risque, contre 349 en 2019, 49 en 2020 et aucune en 2021. Les taux de notification et d’hospitalisation étaient les plus élevés pour les enfants de moins d’un an.

Des isolats de 654 cas notifiés ont été typés. Salmonella Typhimurium était le plus courant, suivi de Salmonella Enteritidis et de Salmonella Bovismorbificans.

Sur cinq foyers, trois ont signalé des aliments comme mode de transmission possible. Un incident lié à Salmonella Typhimurium a touché 25 personnes et était lié à un voyage aux Fidji, à un aéroport ou à la nourriture dans un avion. Les deux autres comprenaient 13 cas, dont huit ont été hospitalisés, à raison de quatre cas dans chaque foyer. New Zealand Food Safety a enquêté sur deux autres groupes de cas de salmonellose.

Une flambée était associée à des produits importés à base de sésame. Le séquençage des isolats cliniques a montré que les cas étaient du même type de séquence et étroitement liés à une épidémie européenne liée à des produits à base de sésame en provenance de Syrie. L'épidémie a entraîné un rappel de tahini et de halva. Les tests de produits ont identifié la présence de Salmonella Kintambo, Salmonella Amsterdam et Salmonella Orion.

E. coli et Listeria

Il y a eu 1 022 infections à E. coli, dont 390 seraient d'origine alimentaire. Un décès et 67 hospitalisations ont été enregistrés.

Le taux de notification d’infection à STEC était le plus élevé pour le groupe d’âge de 1 à 4 ans, suivi du groupe d’âge de moins d’un an. Des isolats de 694 cas notifiés ont été typés. Sur les 707 isolats typés, 259 étaient des E. coli O157 et 448 des non-O157. Comme les années précédentes, les sérotypes non-O157 les plus fréquents étaient E. coli O26:H11 et E. coli O128:H2.

19 cas de STEC auraient développé un syndrome hémolytique et urémique (SHU). Les sérotypes associés étaient principalement O157:H7 et O26:H11.

Sur cinq foyers, un avec trois personnes malades avait la nourriture comme mode de transmission possible. Il était lié à un prosciutto ou à une pizza à la viande provenant d'une unité alimentaire mobile.

39 infections à Listeria et six décès ont été signalés dans EpiSurv, mais les données hospitalières ont montré 40 hospitalisations. Les taux de déclaration et d’hospitalisation pour listériose étaient les plus élevés chez les plus de 70 ans.

Une épidémie a débuté en décembre 2021 mais a été signalée en 2022. Elle comptait deux cas confirmés et un décès. Le fromage Paneer a été identifié comme la source probable. Listeria a été détecté dans des lots du produit et un rappel a été lancé.

Autres agents et faits saillants des foyers

Une personne a été infectée par Bacillus lichenoformis et Bacillus megaterium. Un samosa aux légumes provenant d'un point de restauration était la source présumée, car la nourriture dégageait une odeur désagréable. Les analyses de laboratoire sur le samosa se sont révélés positifs pour Bacillus spp.

Au total, 35 cas d'hépatite A ont été signalés lors d'une éclosion nationale associée à des baies congelées importées. L’incident s’est poursuivi jusqu’en 2023. Parmi les cas survenus en 2022, sept n’avaient aucun souvenir d’avoir mangé des baies congelées importées et étaient probablement dus à une transmission secondaire. Le virus de l'hépatite A a été détecté dans un sachet ouvert de baies congelées provenant d'un patient.

Cinq épidémies à norovirus ont enregistré la nourriture ou une personne manipulant des aliments comme mode de transmission possible. Les autorités sanitaires ont enquêté sur deux autres épidémies. Les sources suspectées citées comprenaient de la salade et des huîtres.

Soixante patients ont fait partie d’une épidémie de Vibrio parahaemolyticus de 2021 à 2022. Quarante personnes malades ont déclaré avoir mangé des fruits de mer crus ou partiellement cuits. Une intoxication à l’histamine a touché deux personnes. New Zealand Food Safety a également mené deux autres enquêtes sur des suspicions d'intoxication par le poisson à l'histamine (scombroïde), dont l'un des trois cas en février et l'un des six cas en avril 2022.

Deux hospitalisations pour intoxication ciguatérique ont été enregistrées. Deux cas suspects d'intoxication par des fruits de mer toxiques ont été signalés. Un cas contenait du kina cru cueilli à des fins récréatives, et l'autre consommait des crevettes, des palourdes et des langoustines.

Clostridium perfringens a provoqué une intoxication alimentaire touchant cinq patients. L'incident concernait des nuggets de poulet potentiellement insuffisamment cuits fournis aux écoles. Une intoxication alimentaire à Shigella avec deux cas a enregistré du thon séché provenant des îles du Pacifique comme source possible d'infection. Une intoxication alimentaire à Giardia avec quatre malades était liée à du lait cru, mais aucun échantillon de lait n'a été prélevé.

vendredi 6 octobre 2023

Norovirus est à l'origine de la plupart des éclosions et des cas de maladie en Suède

«Norovirus est à l'origine de la plupart des éclosions et des cas de maladie en Suède», source article de Joe Whitworth paru le 6 octobre 2023 dans Food Safety News.

Norovirus est à l'origine du plus grand nombre d'épidémies et de cas de maladie en 2022, selon l'Agence suédoise de l'alimentation (Livsmedelsverket).

Au total, 337 foyers de cas de maladie d'origine alimentaire suspectées ou confirmées ont été signalés à l'agence, soit 2 261 cas de maladie. Dans 303 événements, deux personnes ou plus ont été infectées par la même source. Cela représente une augmentation par rapport aux 251 foyers avec 1 467 patients en 2021.

En 2022, le nombre d’intoxications alimentaires est revenu au niveau observé avant la pandémie de la COVID-19. L’augmentation des foyers et des cas de maladie a commencé fin 2021, lorsque plusieurs restrictions imposées pendant la pandémie ont été levées.

Le nombre d’incidents a culminé au cours des six derniers mois de 2022. Cela était dû à quatre grandes épidémies impliquant plus de 100 patients en septembre et décembre.

La plupart des éclosions sont causées par norovirus

Dans huit rapports, il a été indiqué que 45 personnes avaient besoin de soins hospitaliers. Un décès a été constaté lors d'une épidémie de listériose causée par du gravlax/saumon fumé à froid.

Pour 273 foyers, la cause des foyers était inconnue. Cependant, 24 foyers avec 544 cas ont été causées par des virus, 22 avec 334 cas de maladie par des bactéries, six avec 208 cas par des parasites et d'autres causes telles que l'histamine ou les lectines ont été liées à 12 foyers avec 68 patients.

Norovirus était l'agent pathogène qui a provoqué le plus de foyers avec 23 et 536 cas. Neuf foyers étaient liés à des fruits de mer tels que des huîtres et des moules. Dix incidents liés à l'histamine ont touché 30 personnes. Six foyers à Cryptosporidium ont rendu malades 208 personnes. Salmonella était à l'origine de huit foyers avec 193 personnes malades.

Des foyers ont également été causées par Listeria, Campylobacter, E. coli, Staphylococcus aureus et Bacillus cereus, le virus de l'hépatite A, Clostridium perfringens et Yersinia enterocolitica.

Les catégories avec le plus de cas de maladie étaient les légumes avec 263 cas et les aliments servis sous forme de buffets avec 236 cas.

Les œufs en provenance de Suède ont été à l'origine d'une épidémie de salmonellose, ce qui est inhabituel, selon le rapport. L'entreprise, CA Cedergren, n'est toujours autorisée à vendre des œufs qu'à d'autres entreprises alimentaires qui doivent les traiter thermiquement avant de les utiliser dans des produits. Plus tôt cette année, l'Agence suédoise de santé publique (Folkhälsomyndigheten) a signalé que 79 personnes étaient malades suite à l'épidémie de Salmonella Enteritidis.

Facteurs contributifs des épidémies

Le facteur contributif le plus courant aux épidémies était «l’infectionet/ou une mauvaise hygiène parmi le personnel», qui a été mentionné dans 30 rapports. Cela signifie que ceux qui manipulaient des aliments étaient des porteurs ou ne suivaient pas les bonnes pratiques d’hygiène. En deuxième position se trouvait «la température élevée de refroidissement», qui a été mentionnée 26 fois.

Plusieurs incidents liés à l'histamine étaient liés au thon, qui provenait souvent de pays asiatiques. Une épidémie à Salmonella était liée à des concombres en provenance d'Espagne, tandis qu'une autre était soupçonnée d'avoir été causée par de la viande hachée en provenance de Pologne. Une épidémie à Salmonella attribuée à de la roquette et une épidémie d'huîtres à norovirus ont été liées à des aliments produits en Suède.

Un rapport précédent révélait que la plupart des infections d’origine alimentaire avaient augmenté en Suède en 2022 par rapport à l’année précédente.

Début octobre 2023, l'Agence de santé publique suédoise a révélé que les cas de Campylobacter avaient augmenté au cours des deux dernières semaines. Un plus grand nombre de cas ont été signalés par rapport à la même période de l'année précédente et des cas d’infection ont été enregistrés dans les 21 régions.

En septembre, l'agence a dit que le nombre de cas signalés était resté élevé en août, avec une moyenne de 140 infections par semaine. Cependant, les chiffres de septembre étaient comparables à ceux de la même période en 2022.

Le nombre de cas signalés est resté élevé après l’été. L'augmentation du nombre de patients fait suite à une présence accrue de Campylobacter dans les troupeaux de poulets de chair.

lundi 2 octobre 2023

Choses lues sur la sécurité des aliments, selon le Seismo Info de sepembre 2023

Seismo Info, le célèbre couteau suisse de la sécurité des aliments de l'OSAV vous propose le numéro de septembre 2023
Certains des sujets ont été traités par le blog, voici donc une sélection des nombreux éléments diffusés par Seismo.

L'objectif de Seismo Info la détection précoce pour la sécurité des aliments.
Afin de garantir la sécurité des aliments à long terme et de prévenir les fraudes, l’OSAV identifie les dangers émergents pour la santé des consommateurs suisses. Détecter ces dangers suffisamment tôt permet de prendre les bonnes mesures au bon moment.

Microbiologie

Des Escherichia coli appartenant à la souche O104:H4 trouvés dans les parties comestibles de rampons. Des chercheurs ont montré que la souche C227/11Φcu de E. coli O104:H4, un dérivé de la souche épidémique E. coli entérohémorragique/entéroaggrégative (EHEC/EAEC) de 2011, est capable de migrer dans la partie comestible des plants de rampons après contamination du sol environnant. Le taux de récupération le plus élevé (27%) a été trouvé dans les rampons cultivés sur de l’agar, avec une concentration détectée pouvant atteindre 1,6 ×103 UFC/g. Microorganisms, 10 pages. (12.08.2023).

Davantage de cas de brucellose que ce qu’on avait soupçonné auparavant ? Des scientifiques ont estimé que l’incidence mondiale des infections par Brucella est bien plus élevée que ce que l’on pensait auparavant. Les résultats suggèrent qu’au moins 1,6 à 2,1 millions de nouveaux cas de brucellose humaine se produisent chaque année. Ce chiffre diffère de manière significative de l’une des références les plus citées, qui prédit une incidence de 500 000 nouveaux cas par an. FSN, 2 pages. (16.08.2023). Publication originale : Emerg Infect Dis.

Toxoplasma gondii dans des produits carnés soumis à un salage à sec. La toxoplasmose est une maladie causée par Toxoplasma gondii, dont la transmission est généralement attribuée à l’ingestion de viande crue ou pas suffisamment cuite. Les études épidémiologiques mentionnent également les salaisons comme un facteur de risque potentiel. 552 échantillons commerciaux de cuisse ou d’épaule et de saucissons salés à sec de différentes marques provenant de différentes localités d’Espagne ont été achetés au hasard pour être analysés. Un essai biologique a montré que 47 produits carnés dans lesquels le parasite a été détecté présentaient une réponse séropositive chez les souris (IFA). Food Control, 10 pages. (01.09.2023)

Cronobacter spp. isolés dans des aliments congelés rapidement en Chine. Des chercheurs chinois ont étudié la prévalence, la caractérisation moléculaire et la susceptibilité antimicrobienne de Cronobacter dans 576 échantillons d’aliments congelés rapidement. Cronobacter spp. a été mis en évidence dans 18,8% (108/576) des échantillons. Foods, 8 pages. (11.08.2023).

Des risques de résistance aux antibiotiques associés à l’utilisation de biocides et de métaux lourds. Une étude menée par la Food Standards Agency (FSA) a conclu qu’il existe des preuves publiées que des rejets de produits chimiques tels que les biocides (en particulier les désinfectants) et/ou les métaux lourds provenant de la production d’aliments d’origine animale peuvent contribuer à la sélection, à l’émergence et à la propagation de résistances aux antibiotiques (sous forme de bactéries ou de gènes) qui pourraient être acquises par les consommateurs, et que cela pourrait donc représenter un risque potentiel pour les consommateurs. FSA, 2 pages. (21.08.2023).

Des biofilms de Listeria monocytogenes dans des environnements liés à l’alimentation. Listeria monocytogenes est un agent pathogène bactérien responsable de la listériose, une maladie d’origine alimentaire associée à des taux de mortalité élevés (de 20 à 30%) et à des hospitalisations. La persistance de cet organisme dans des environnements liés à l’alimentation pendant des mois, voire des années, a été mise en relation avec plusieurs épidémies de listériose dévastatrices. Elle peut également entraîner des coûts importants pour les entreprises et les économies du secteur alimentaire. Une nouvelle étude présente l’état actuel des connaissances sur le sujet. Foods, 10 pages. (06.09.2023).

Association de Campylobacter spp., Salmonella spp. et Blastocystis sp. dans les volailles. Une nouvelle étude confirme l’association précédemment rapportée entre Blastocystis sp. et Campylobacter spp. chez les volailles et révèle une association négative entre Blastocystis sp. et Salmonella spp. La présence de Blastocystis sp. favorise la présence de Campylobacter spp. et vice versa. Food World, 2 pages. (08.08.2023). Publication originale : Microorganisms.

Vibrio parahaemolyticus chez des mollusques bivalves dans les environnements côtiers de Sardaigne. En comparant la période d’échantillonnage de 2011 à 2014 avec celle de 2015 à 2018, des chercheurs ont observé une augmentation de la prévalence de V. parahaemolyticus chez les mollusques bivalves. La présence de ces germes était liée à la période d’échantillonnage et aux espèces de coquillages. 208 souches potentiellement entéropathogènes de V. parahaemolyticus ont été identifiées. Journal of Food Protection, 24 pages. (22.08.2023).

Premier cas signalé d’intoxication alimentaire due à l’entérotoxine staphylococcique de type B découverte dans du döner kebab. En juillet 2022, une flambée d’intoxications alimentaires suspectée impliquant six enfants qui avaient consommé du kebab döner acheté dans un restaurant proposant des mets à emporter a été notifiée à l’autorité sanitaire locale de Turin. Le séquençage du génome entier des isolats provenant de la matrice alimentaire a confirmé la présence des gènes codant pour l’entérotoxine staphylococcique de type B. Cette toxine est rarement signalée dans l’intoxication alimentaire due au staphylocoque, parce qu’il n’existe pas de méthode de détection commerciale spécifique. Pathogens, 10 pages. (06.09.2023).

Chimie

Des résidus de pneus de voiture dans de la laitue. La revue de consommateurs K-Tipp a fait tester des salades de grands distributeurs en laboratoire. Des résidus de pneus de voiture ont été décelés dans presque tous les produits. Ces résidus pénètrent dans le sol et de là ils passent dans les plantes via les racines. Trois salades provenant d’Italie étaient particulièrement contaminées. K-Tipp, 4 pages. (23.08.2023).

Une nouvelle toxine dans des fruits de mer responsable de la ciguatera, une toxi-infection alimentaire. Le Conseil national de la recherche du Canada (CNRC) a découvert une nouvelle toxine dans des produits de la mer responsable de la ciguatera, une intoxication d’origine alimentaire. Connue sous le nom de ciguatoxine, la toxine est présente chez les poissons de grande taille, tels que le barracuda, les murénidés, les lutjanidés et les épinephélinés, et peut provoquer des picotements et une perte de sensation dans les doigts et les orteils, des nausées, des douleurs abdominales, voire une intoxication. FSN , 2 pages. (14.08.2023). Publication originale : NRC. Information additionnelle : Chemosphere.

Nutrition

Les régimes futurs seront pauvres en micronutriments comme le fer. La carence en fer est l’une des formes les plus courantes de carence en nutriments dans le monde. Selon une analyse de la Nouvelle-Zélande, plus les personnes envisagent de passer à un régime à base de plantes, plus le risque de carence en fer augmente. Conversation, 3 pages. (01.09.2023).

dimanche 1 octobre 2023

L'Espagne enregistre une augmentation de cas à Salmonella et à Yersinia en 2022

«L'Espagne enregistre une augmentation de cas à Salmonella et à Yersinia en 2022», source article le 1er octobre 2023 dans Food Safety News.

Les cas d’infection à Salmonella et à Yersinia ont augmenté en Espagne en 2022, selon les derniers chiffres.

Au total, 8 777 cas d’infection à Salmonella ont été signalés, ainsi que 39 cas importés. L'année précédente, 6 156 infections et quatre cas importés ont été enregistrés.

La salmonellose touche un peu plus les hommes que les femmes. Le groupe d'âge avec l'incidence la plus élevée était celui des moins de 5 ans, selon les données du Réseau national de surveillance épidémiologique (RENAVE).

Le principal sérotype de Salmonella identifié était Typhimurium, avec 708 cas, suivi de Enteritidis, avec 630 cas. Une tendance saisonnière claire a été observée dans les deux cas, les cas augmentant pendant les mois les plus chauds de l’année et atteignant un pic en août.

Les informations sur le sérotype à l’origine de l’infection étaient disponibles dans moins de 20% des cas.

258 foyers ont été signalés, totalisant 1 332 cas, dont 185 personnes ont été hospitalisées. Un peu plus de la moitié des foyers se sont produits entre juin et octobre, avec un pic en septembre. En 2021, 151 foyers avec 915 cas ont été enregistrés.

Sur 59 foyers de cas en 2022 pour lesquelles des informations sont disponibles, 44 ont été causées par Salmonella Enteritidis, 11 par Salmonella Typhimurium et un par Salmonella Typhimurium monophasique et Salmonella Virchow.

La consommation d'aliments contaminés était la principale forme de transmission identifiée dans 229 foyers. Les œufs et les ovoproduits ont été impliqués dans 94 éclosions. Le lieu central d'exposition était le domicile pour 111 foyers, suivi par les restaurants dans 80 foyers.

Chiffres de Yersinia

En 2022, 1 015 cas de yersiniose ont été signalés ainsi que trois infections importées. Cela représente une augmentation par rapport aux 744 cas de 2021.

La maladie touchait principalement les enfants, l'incidence la plus élevée étant signalée chez les enfants de moins de 5 ans. Les hommes étaient plus souvent malades que les femmes.

Dans tous les cas comportant des informations sur l'espèce, Yersinia enterocolitica a été identifiée dans 779 cas, et il y a eu deux cas de Yersinia pseudotuberculosis. L'âge médian des cas à Yersinia enterocolitica était 16 ans, tandis que les deux cas à Yersinia pseudotuberculosis étaient âgés de 47 et 48 ans.

En 2021, deux foyers de cas ont été enregistrés avec huit patients. De plus, en 2022, deux éclosions ont été signalées, mais il y a eu six cas, et aucun d’entre eux n’a été hospitalisé.

Les deux foyers ont eu lieu à la maison. L'un d'entre eux était associé à la consommation d'huîtres crues, car Yersinia frederiksenii a été isolée dans des échantillons cliniques de patients. L'autre foyer était dû à Yersinia enterocolitica, mais aucune information n'était disponible sur l'aliment concerné.

Des données antérieures ont montré que l'Espagne a connu une augmentation des infections à E. coli et à Listeria en 2022.

Au total, 633 cas d’infections à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) ont été signalées, contre 426 en 2021. Il y a eu 460 patients atteints de listériose, contre 375 en 2021.

Complément

Puisqu’il s’agit de l’Espagne, on lira cet article de Joe Whitworth paru dans Food Safety News du 30 septembre 2023 sur une épidémie touchant plus de 450 personnes liée à de l’eau potable contaminée par Cryptosporidium.