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lundi 4 septembre 2023

Un champignon récemment découvert aide à détruire une mycotoxine alimentaire dangereuse, la patuline

«Un champignon récemment découvert aide à détruire une mycotoxine alimentaire dangereuse, la patuline», source ScienceDaily via la Tokyo University of Science

Des scientifiques identifient une souche fongique qui transforme la patuline, une mycotoxine dangereuse parfois présente dans les fruits, en sous-produits moins toxiques.

La patuline est une mycotoxine dangereuse produite par des champignons que l'on trouve généralement dans les fruits endommagés, notamment les pommes, les poires et les raisins. Lors d'une récente avancée, des chercheurs japonais ont identifié une nouvelle souche fongique filamenteuse capable de dégrader la patuline en la transformant en substances moins toxiques. Leurs découvertes fournissent des informations importantes sur les mécanismes de dégradation de la patuline présents dans la nature et peuvent conduire à de nouvelles façons de maîtriser la toxicité de la patuline dans nos approvisionnements alimentaires.

La patuline (C7H6O4), une mycotoxine produite par plusieurs types de champignons, est toxique pour diverses formes de vie, notamment les humains, les mammifères, les plantes et les micro-organismes. En particulier, les environnements dépourvus de mesures d'hygiène appropriées pendant la production alimentaire sont susceptibles d'être contaminés par la patuline, car bon nombre de ces espèces de champignons ont tendance à se développer sur des fruits endommagés ou en décomposition, en particulier les pommes, et même à contaminer les produits à base de pommes, tels que la compote de pommes, le jus de pomme, les confitures, et les cidres.

Responsable d'une grande variété de risques pour la santé, notamment des nausées, une congestion pulmonaire, des ulcères, des hémorragies intestinales et des conséquences encore plus graves, telles que des dommages à l'ADN, une immunosuppression et un risque accru de cancer, la toxicité de la patuline est une préoccupation majeure dans le monde entier. En conséquence, de nombreux pays ont imposé des restrictions sur les niveaux autorisés de patuline dans les produits alimentaires, en particulier dans les aliments pour bébés, car les nourrissons sont plus vulnérables aux effets de la patuline.

Le traitement de la toxicité de la patuline comprend l'oxygénothérapie, l'immunothérapie, la thérapie de désintoxication et la thérapie nutritionnelle. Cependant, comme il vaut souvent mieux prévenir que guérir, les scientifiques sont à la recherche de moyens efficaces pour atténuer la toxicité de la patuline dans les produits alimentaires. À cette fin, une équipe de recherche comprenant le professeur Toshiki Furuya de la Tokyo University of Science (TUS) au Japon, a récemment recherché des micro-organismes du sol susceptibles de contribuer à contrôler la toxicité de la patuline. Leur étude, publiée en ligne dans le volume 12, numéro 4 de MicrobiologyOpen le 11 août 2023, a été co-écrite par Mme Megumi Mita, Mme Rina Sato et Mme Miho Kakinuma, toutes de la TUS.

L’équipe a cultivé des micro-organismes à partir de 510 prélèvements de sol dans un environnement riche en patuline, à la recherche de ceux qui prospéreraient en présence de la mycotoxine. Ensuite, dans une deuxième expérience de dépistage, ils ont utilisé la chromatographie liquide à haute performance (HPLC) pour déterminer les survivants les plus efficaces pour dégrader la patuline en d'autres substances chimiques moins nocives. En conséquence, ils ont identifié une souche de champignon filamenteux (moisissure), Acremonium sp. ou «TUS-MM1», appartenant au genre Acremonium.

L’équipe a ensuite réalisé diverses expériences pour faire la lumière sur les mécanismes par lesquels TUS-MM1 a dégradé la patuline. Cela impliquait d'incuber la souche de moisissures dans une solution riche en patuline et de se concentrer sur les substances qui apparaissaient progressivement à l'intérieur et à l'extérieur de ses cellules en réponse à la patuline au fil du temps.

Une découverte importante a été que les cellules TUS-MM1 transformaient toute patuline absorbée en acide désoxypatulinique, un composé beaucoup moins toxique que la patuline, en y ajoutant des atomes d'hydrogène. «Lorsque nous avons commencé cette recherche, une seule autre souche de champignon filamenteux dégradait la patuline», a commenté le Dr Furuya. «Cependant, avant la présente étude, aucun produit de dégradation n'avait jamais été identifié. À cet égard, à notre connaissance, TUS-MM1 est le premier champignon filamenteux capable de dégrader la patuline en acide désoxypatulinique.»

De plus, l’équipe a découvert que certains composés sécrétés par les cellules TUS-MM1 peuvent également transformer la patuline en d’autres molécules. En mélangeant la patuline avec les sécrétions extracellulaires des cellules TUS-MM1 et en utilisant la HPLC, ils ont observé divers produits de dégradation générés par la patuline. Il est encourageant de constater que des expériences sur des cellules de la bactérie E. coli ont révélé que ces produits sont nettement moins toxiques que la patuline elle-même. Grâce à d’autres analyses chimiques, l’équipe a montré que le principal agent responsable de la transformation de la patuline en dehors des cellules était un composé thermiquement stable mais hautement réactif, doté d’un faible poids moléculaire.

Dans l’ensemble, les résultats de cette étude nous rapprochent de solutions efficaces pour maîtriser les niveaux de patuline dans les aliments. Le Dr Furuya a spéculé : «Élucider les voies par lesquelles les micro-organismes peuvent dégrader la patuline serait utile non seulement pour accroître notre compréhension des mécanismes sous-jacents dans la nature, mais également pour faciliter l'application de ces organismes dans les efforts de biocontrôle.»

samedi 4 mars 2023

Cinquième rappel de gourdes de compote pour cause de présence de patuline en un peu plus de trois mois !

RappelConso, l’application de la dite start-up nation, nous indique que «Les mycotoxines sont des substances produites par des champignons microscopiques. Ces substances peuvent présenter un risque sanitaire en cas de consommation importante et répétée sur le long terme.»

Dans ces conditions, pourquoi y a-t-il encore des rappels de gourdes de compte pour cause de présence de patuline ?

Comment se fait-il que des entreprises alimentaires mais aussi des distributeurs continuent à mettre sur le marché ce type de produit dangereux ?

Quelle est la situation au niveau des rappels ?

Le dernier rappel publié le 3 mars 2023 et concerne des gourdes pomme fraise bio sans sucres ajoutés 4x90g, gourdes pomme abricot sans sucres ajoutés 4x90g, gourdes pomme sans sucres ajoutés 4x90g, gourdes pomme sans sucres ajoutés 12x90g de la marque U Bio.

L’autre particularité de ce rappel est qu’il classé en risque physico-chimique alors que l’Anses classe la patuline en danger biologique.

Avec ce dernier rappel, notons qu’il est le cinquième en peu plus de trois mois. Les rappels précédents ont eu lieu :


Merci par avance aux autorités de bien vouloir gérer ce problème ...

mardi 3 janvier 2023

3 janvier 2023 en France, rappel et notification au programme ...

1. Le 28 novembre 2022, étaient rappelées par RappelConso des «Gourd'o fruits» : gourdes de purées de fruits sans sucres ajoutés 12x90g (pomme ; pomme-framboise ; pomme-pêche ; pomme-fraise-banane) de la marque Leader Price pour cause de présence de patuline (mycotoxine) >25 microgrammes/kg.

Ce rappel a eu lieu alors les produits commercialisés du 17/11/2022 au 26/11/2022. Pas vraiment proactif ce rappel, alors on se dit alors, on fera mieux la prochaine fois ?

La prochaine fois est le 3 décembre 2023 avec un rappel de gourdes pomme fraise / pomme abricot sans sucre ajoute U Mat & Lou de la marque U pour cause de patuline au-delà des limites réglementaires. Voir image ci-dessus.

La fiche de rappel ne contient pas la date de début de commercialisation, ce qui est dommage, par conséquent, on va opter pour un rappel proactif ; cela étant deux rappels en deux mois pour des marques distributeurs, ce doit être pourtant simple de remonter au fabricant pour qu’il réalise enfin des analyses de patuline, avant de mettre ses produits sur le marché.

On lira aussi sur ce sujet cet article du blog, Aussi sucré que du cola : les dentistes britanniques appellent à une action radicale sur les gourdes ou poches à boire pour bébés.

2. En France, la pâte à croissant est une pâte levée feuilletée comme celle des pains au chocolat. Elle utilise les mêmes principes que la pâte feuilletée normale, à la différence que le pâton dans lequel on plie le beurre contient de la levure de boulanger qui fera gonfler la pâte avant et pendant la cuisson …
S’agissant de croissants, voici une notification au RASFF de l’UE par la France le 3 décembre 2022 de la présence de
Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC) dans des croissants surgelés de France, suite à contrôle de l’entreprise. Distribution au Pays-Bas.
La notification rapporte qu’il s’agit de croissants au beurre prêts à cuire surgelés 75g.

Désormais, en termes de recommandations en France
«Les préparations à base de farine (pizza/pâte à cookies/gâteau/tarte/crêpe...) ne doivent pas être consommées crues ou peu cuites.» 
Il était temps. Sachez cependant que la présence de pathogènes, Salmonella par exemple, dans de la pâte crue de farine pour faire des gâteaux était connue depuis 1993, selon cette bande dessinée ...
A suivre ...

Une référence de croissants, la société Picard propose cette information sur la cuisson au four de croissants au beurre surgelés,
    Préchauffez votre four à 180°C (thermostat 6). Déposez les croissants sur une plaque recouverte de papier cuisson et enfournez à mi-hauteur. Laissez cuire le temps indiqué. Four traditionnel : 20 minutes. Four à chaleur tournante : 18 minutes Laissez refroidir 10 minutes avant de déguster.

mardi 19 novembre 2019

Production et la migration de patuline dans des pommes moisies par Penicillium expansum pendant le stockage à froid et à température ambiante


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Une équipe française a publié un article dans la revue International Journal of Food Microbiology concernant la production et la migration de patuline dans des pommes moisies par Penicillium expansum pendant le stockage à froid et à température ambiante.

Faits saillants
  • La production et la migration de patuline dans des pommes ont été évaluées à 8°C et à 20°C.
  • Une souche de Penicillium expansum a produit une concentration maximale de patuline d’environ 80 000 ng/g de pomme à 8°C.
  • La patuline était la plus concentrée au centre des lésions de 1 à 3 cm.
  • Couper au moins 1 cm autour et en dessous du point de moisissure limite l'exposition à la patuline.
  • Le stockage des pommes à des températures réfrigérés retarde le développement de la lésion.
Résumé
La capacité de trois isolats de Penicillium expansum à produire de la patuline a d'abord été évaluée dans un milieu YES après une incubation à 25°C pour sélectionner un producteur riche en patuline. Ensuite, une suspension de spores de la souche sélectionnée de P. expansum 3.78 a été inoculée à la surface de pommes Golden delicious et incubée à 8 ou 20°C jusqu'à ce que la lésion de la moisissure atteigne un diamètre de 1, 2 ou 3 cm. Pour chaque taille de lésion, la patuline a été quantifiée à partir d'échantillons de pommes coupées en fractions de 1 cm de profondeur et de largeur. La concentration maximale en patuline, d'environ 80 000 ng/g de pomme, a été obtenue à 8°C pour le centre et la surfaces des échantillons de la lésion de 3 cm de diamètre. La patuline a été systématiquement retrouvée à la concentration la plus élevée dans les lésions, mais toujours quantifiée jusqu'à un centimètre à côté de la lésion. Les concentrations de patuline n'étaient pas significativement différentes avec des températures d'incubation comprises entre 8 et 20°C, à l'exception des lésions de 3 cm de large. Sur la base de ces résultats, et pour les lésions d'un diamètre inférieur ou égal à 3 cm, nous recommandons aux consommateurs de couper au moins 1 cm autour et au-dessous du point de moisissure afin de limiter l'exposition à la patuline. Les pommes doivent également être conservées à des températures réfrigérées inférieures à 8°C, afin de retarder le développement de la lésion.

Stocker les denrées alimentaires dans des endroits secs.

Un fruit présentant des moisissures visibles ne doit pas être consommé ou utilisé pour la fabrication de compotes ou d’autres produits. Pour les productions artisanales de cidre et de jus de pomme, l’utilisation de pommes pourries est fortement déconseillée.