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samedi 28 mars 2020

Espagne : Evaluation du programme national de lutte contre Salmonella chez les volailles, selon un audit de l'UE


Voici le résumé du rapport final d'un audit réalisé en Espagne du 19 2019 au 28 novembre 2019 afin d'évaluer le programme national de lutte contre Salmonella dans les populations de volailles.

Ce rapport décrit les résultats d'un audit effectué du 19 au 28 novembre 2019 dans le cadre du programme d'audit publié par la Direction générale de la santé et de la sécurité alimentaire.

La mise en œuvre des programmes nationaux de contrôle de Salmonella en Espagne a ralisé une faible prévalence de Salmonella, conformément aux objectifs de l'UE, pour toutes les populations de volailles au cours des trois dernières années, à l'exception des dindes en 2017.

À la suite des recommandations formulées lors du précédent audit (2010), les autorités compétentes espagnoles ont apporté des modifications à leurs programmes nationaux de contrôle de Salmonella, afin de remédier avec succès aux lacunes identifiées. Les autorités espagnoles ont développé des bases de données nationales, permettant l'enregistrement et l'analyse de toutes les informations pertinentes pour les programmes nationaux de contrôle de Salmonella. Les autorités valident régulièrement ces informations et les utilisent pour la délivrance d'un contrôle officiel et pour l'examen et l'analyse de la mise en œuvre des programmes nationaux de contrôle de Salmonella. De cette façon, les autorités compétentes surveillent les tendances, tirent des conclusions et prennent des mesures correctives si nécessaire.

Il existe un réseau de laboratoires soutenant la bonne exécution des programmes nationaux de contrôle de Salmonella. Tous les laboratoires sont accrédités pour les méthodes et matrices de détection correctes et participent de manière satisfaisante aux tests de compétence organisés par le laboratoire national de référence.

Les autorités espagnoles ont mis en œuvre plusieurs exigences qui vont au-delà de celles de l'UE, telles que la nécessité d'une vérification obligatoire, via une analyse en laboratoire, de l'efficacité du nettoyage et de la désinfection des élévages avant l'entrée de tout troupeau dans tous les cas, y compris lorsque le troupeau précédent était négatif.

Les prélèvements par les officiels et les opérateurs commerciaux sont effectués conformément aux exigences de l'UE, notamment en ce qui concerne la fréquence et le protocole d'échantillonnage. L'échantillonnage de confirmation n'est effectué que dans des cas exceptionnels et bien étayés, conformément aux exigences de l'UE.

Il existe une proportion significativement différente de détection de sérotypes de Salmonella ciblés entre les résultats des prélèvements officiels et les prélèvements des opérateurs commerciaux. Les autorités espagnoles en sont conscientes et, bien qu’elles n’aient pas été en mesure d’en identifier la cause, elles ont mis en place des mesures pour y remédier (par exemple, la surveillance de plusieurs méthodes d’échantillonnage, de manipulation et de envoi).

Les mesures imposées après des cas positifs à des sérotypes de Salmonella ciblés dans les exploitations concernées étaient conformes aux exigences de l'UE. Néanmoins, les mesures prises sur les œufs après des résultats positifs ont été adoptées avec des retards inutiles. Toutes les preuves documentées nécessaires étaient disponibles pour confirmer les restrictions imposées et la canalisation des animaux et des produits avicoles concernés.

Dans certaines communautés autonomes, le système en place et la documentation accompagnant les volailles à l'abattoir ne pouvaient garantir de manière adéquate que seuls les animaux récemment testés pour Salmonella et avec un résultat négatif seraient envoyés à l'abattage.

Le rapport contient des recommandations aux autorités compétentes pour remédier aux lacunes.



samedi 29 février 2020

Plan de contrôle des systèmes de qualité européens applicables aux denrées alimentaire, selon la DGCCRF. Anomalies dans plus d'un quart des contrôles


La DGCCRF nous propose le 28 février les résultats du « Plan de contrôle des systèmes de qualité européens applicables aux denrées alimentaires ».

Il s'agit de résultats obtenus en 2016 et 2016, deux années d'un coup, tout arrive ...
La référence à une AOP, IGP et STG (AOP : appellation d’origine protégée ; IGP : indication géographique protégée ; STG : spécialité traditionnelle garantie) ou à la mention « produit de montagne » sur l’étiquetage des denrées alimentaires constitue un gage de qualité pour les consommateurs et peut les influencer lors de leurs achats (hors vins, boissons aromatisées et spiritueux)
Pour lutter contre l’utilisation indue de ces mentions protégées, la DGCCRF mène chaque année un plan de contrôle des systèmes de qualité européens applicables aux denrées alimentaires – distinct de celui des vins, boissons aromatisées et spiritueux – visant à s’assurer du respect des exigences européennes. Ce plan complète l’action de l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO) qui contrôle le respect des cahiers des charges des AOP, IGP et STG françaises. Le taux d’anomalies mesuré par la DGCCRF s’est élevé à 31 % en 2016 et 27 % en 2017.
Je ne sais comment a été calculé le taux d'anomalies par la DGCCRF … mais ce que l'on sait c'est que « Des anomalies constatées dans plus d’un quart des contrôles »

Les enquêtes de la DGCCRF de 2016 et 2017 ont révélé des manquements à tous les stades. Les exemples d’anomalies citées ci-dessous sont récurrents.
Les contrôles ont été réalisés sur des produits de toutes origines à tous les stades de la commercialisation (producteurs, importateurs, transformateurs, grossistes, distributeurs et restaurateurs), y compris sur internet. Ils prennent en compte les signalements transmis par l’INAO et les autorités compétentes étrangères.
Quels sont les produits contrôlés ?
Les agents de la DGCCRF ont contrôlé en  2016 et 2017 un large éventail de produits français et étrangers, soit environ chaque année : 200 AOP/IGP/STG (pâtes alimentaires, miel, huiles, produits de la mer, fromages, etc.), dont 40 d’origine de l’Union européenne (Italie, Espagne, Allemagne, Autriche, Pays-Bas, Royaume Uni, Grèce) ou de pays tiers (Suisse, Norvège, Cambodge,  Colombie, Inde) ainsi que des produits élaborés avec des AOP/IGP/STG et des produits faisant référence à la montagne.
Les actions de contrôle ont porté sur le marquage des produits, leur composition, leur traçabilité et la recherche des usurpations de dénominations protégées et de fraudes.
Résultats
Cible 2016
610 établissements contrôlés
37 prélèvements réalisés

Résultats
240 avertissements (39,3%)
92 injonctions (15%)
22 dossiers contentieux (3%)
Cible 2017
1169 établissements contrôlés
47 prélèvements réalisés

Résultats
405 avertissements (34,6%)
158 injonctions (13, 5%)
41 dossiers contentieux (3,5%)

lundi 3 février 2020

La Hongrie tente de prévenir la répétition de l'épidémie à Listeria


« La Hongrie tente de prévenir la répétition de l'épidémie à Listeria », source article de Joe Whitworth paru le 3 février 2020 dans Food Safety News.

Un système en Hongrie pour prévenir une répétition de l'épidémie mortelle à Listeria attribuée à une usine de légumes surgelés dans le pays en 2018 fonctionne bien, selon des personnes impliquées.

L'Association hongroise de surgélation et de mise en conserve (MHKSZ) a révélé que l'expérience opérationnelle de la première année du système était positive.

Après que la source de l'épidémie a été trouvée il y a près d'un an et demi, certains membres de MHKSZ et de Campden BRI Hungary Nonprofit Ltd. ont développé un système de prévention volontaire de Listeria. Il comprend un diagnostic lié à Listeria, l'identification des sources potentielles de contamination et des points cibles ainsi que les voies possibles de contamination.

Source de l'épidémie et audit
En 2018, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) ont lié le maïs surgelé de Hongrie à une épidémie de Listeria monocytogenes dans cinq États membres de l'UE.

L'usine de légumes surgelés de Greenyard à Baju a été à l'origine de l'épidémie à Listeria qui a rendu 54 personnes malades dans six pays, 10 décès parmi elles. L'épidémie aurait commencé en 2015. Des produits surgelés impliqués ont été distribués dans 116 pays. En juin 2019, Greenyard a vendu l'usine à Roger & Roger, un producteur de snacks de pommes de terre et de maïs.

Un audit de la DG Santé en mai 2019 a critiqué les autorités hongroises pour ne pas avoir renforcé le système de contrôles officiels des entreprises alimentaires malgré l'épidémie.

Selon le rapport d'audit, les contrôles officiels et l'application de la loi ne contribueraient pas à prévenir une nouvelle contamination par Listeria monocytogenes dans les aliments surgelés d'origine non animale, ni à limiter le risque de mise sur le marché de produits non conformes.

Des résultats positifs dès la première année
Selon MHKSZ, l'introduction et le fonctionnement efficace du système de prévention de Listeria peuvent réduire le risque de Listeria monocytogenes dans les légumes et les fruits traditionnels surgelés, d'après les résultats de la première année.

Le risque de Listeria monocytogenes dans l'environnement a été réduit pour les membres du MHKSZ qui ont correctement appliqué les exigences du système. La présence dans le produit prêt à la commercialisation n'est que rarement détectée et souvent inférieure aux limites autorisées par la réglementation.

Le système comprend également une assistance pour la conception d'un plan d'échantillonnage, une conception hygiénique de l'usine et une aide au nettoyage et à la désinfection. Il est basé sur les exigences du règlement UE n°852/2004.

MHKSZ recommande que les légumes surgelés soient cuits avant consommation et que les consommateurs doivent suivre les instructions d'utilisation sur l'emballage.

Les entreprises participantes continueront de travailler avec MHKSZ pendant la saison en cours et d'autres entreprises ont indiqué leur intention de rejoindre le système de prévention de Listeria.

MHKSZ est également membre de Profel (Association européenne des transformateurs de fruits et légumes) et de l'AETMD (Association européenne des transformateurs de maïs doux).

dimanche 5 janvier 2020

Choses lues sur des plans de surveillance et des plans de contrôle pilotés par la DGAL


Une note de service de la DGAL (DGAL/SDPRAT/2019-720 du 18-10-2019) traite du « Bilan de la campagne 2018 des PSPC ».
La présente note diffuse le bilan de la campagne 2018 des plans de surveillance et des plans de contrôle (PSPC) pilotés par la DGAL.

Quelques brèves observations a retenir de ce blian des PSPC car je n’ai pas tous les compétences pour disserter sur les différents plans et je fais confiance à la vigilance de l’Anses citée à plusieurs reprises (38 fois) dans ce document.

Les objectif de ces plans sont particulièrement développés et une phrase mérite attention,
Valoriser les productions agricoles et agro-alimentaires nationales à l’export auprès des partenaires commerciaux, en fournissant la preuve du haut niveau de qualité sanitaire des produits, gage de l'efficacité du dispositif général de sécurité sanitaire mis en place en France.

C’est sans doute vrai mais que dire des 215 notifications au RASFF de l’UE pour les produits d’origine France en 2018 (le record des pays de l’UE) dont 86 sont le fait de la France ?

Cela étant, quatre constats ont retenu mon attention,

Surveillance de la contamination des viandes fraîches de volaille par Salmonella spp. au stade de l’abattoir
Je passe sur le fait que l’on évoque la sitauation Europe, pour discuter de ce qui se passe en France !
Le taux de contamination des viandes fraîches de volaille à l’abattoir est supérieur à 15 % et apparaît plus élevé en filière « dinde d’engraissement » (19,4%) qu’en filière « poulet de chair » (13%).

Par ailleurs,
Les résultats mettent en évidence la présence parfois importante de certains sérotypes non réglementés, d’où l’importance pour les opérateurs de prendre en compte l’ensemble des sérotypes de Salmonella, potentiellement pathogènes pour l’Homme, dans leurs plans de maîtrise sanitaire.

C’est très juste et cela constitue une importante avancée ...

En France, les salmonelles, avec les infections à norovirus et Campylobacter, représentent la majorité des cas et des hospitalisations d’origine alimentaire. Les infections à Salmonella et Listeria monocytogenes représentent quant à elles la moitié des décès d’origine alimentaire.


Enfin selon, cet article du BEH de janvier 2018, Salmonella spp. occupe la première place en termes de mortalité en France devant Listeria.

Surveillance de la contamination des carcasses de volailles par Campylobacter au stade de l’abattoir
Il est indiqué,
Ce plan de surveillance de la contamination des carcasses de volaille par Campylobacter au stade de l’abattoir rapporte que le niveau de contamination après ressuage est hétérogène sur les carcasses de poulet et de dinde.

C’est un euphémisme, jugez plutôt,
Respectivement 64,2% et 74.3% des carcasses de poulet et de dinde présentent un niveau de contamination inférieur à 1000 UFC/g de Campylobacter.

11,5% des carcasses de poulet et 9,5% des carcasses de dindes ont un niveau de contamination élevé, supérieur à 10 000 UFC/g.

Mais « 24,2% des carcasses de poulet et 16,2% des carcasses de dindes ont un niveau de contamination élevé, supérieur à 1 000 UFC/g. »
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Pour la DGAL, le tableau comparatif 2008 versus 2018 est « la distribution des niveaux de contamination sur les carcasses de poulet est similaire. Le tableau montre que dans les deux études, la majeure partie des carcasses contaminées par Campylobacter présente un niveau de contamination inférieur à 1000 UFC/g (85% des carcasses en 2008 et 65% des carcasses en 2018).

Un petit détail cependant, le nombre de carcasses prélevées n’est pas le même !

Surveillance de la contamination des fromages au lait cru par Listeria monocytogenes, par Salmonella spp. et par Escherichia coli STEC au stade de la production
Bilan très détaillé et pas facile à appréhender …

A retenir :
La Mission des urgences sanitaires a recensé, en 2018, toutes origines d'alertes confondues (autocontrôles, plans de surveillance et plans de contrôle…) :
- 61 alertes portant sur des fromages au lait cru mis sur le marché, contaminés par L. monocytogenes 
- 16 alertes portant sur des fromages au lait cru mis sur le marché, contaminés par Salmonella et, 
- 37 alertes portant sur des fromages au lait cru mis sur le marché, contaminés par STEC.

Alertes dont on ne connaît que la partie émergée de l’iceberg …

Surveillance de la contamination des viandes hachées de boeuf par Escherichia coli productrices de shigatoxines (STEC) au stade de la distribution

A retenir,
La Mission des urgences sanitaires a recensé, en 2018, toutes origines d'alertes confondues (autocontrôles, plans de surveillance et plans de contrôle…) 15 alertes portant sur les viandes hachées de bœuf , contaminés par STEC.

Cela étant, concernant les viandes hachées de bœuf, il est souligné :
Les résultats obtenus permettent de rappeler l'importance combinée de deux niveaux de maîtrise de ce danger : 

en amont, la mise en place, par les professionnels, des plans de maîtrise sanitaire, permettant de réduire le risque de mise sur le marché de produits contaminés, dès l'abattoir en prenant notamment en compte la propreté des animaux et la maîtrise des étapes d'habillage et d'éviscération, puis à la transformation par le respect des bonnes pratiques d'hygiène, et la vérification de l'efficacité des mesures de maîtrise par la réalisation d'autocontrôles aux points critiques (y compris le contrôle des matières premières au stade de la production) ; 

en aval, le respect par les consommateurs des conditions de cuisson indiquées, le cas échéant, sur


Le consommateur a donc un rôle à jouer et vous trouverez ci-dessous ce que rapporte le ‘fameux’ recueil de recommandations de bonnes pratiques d’hygiène à destination des consommateurs :
Une attention particulière doit être portée à la viande hachée. Ces viandes doivent être conservées au froid (T°<+4°C), consommées 24h après l’achat et être cuites à cœur. Le steak tartare doit être évité pour les enfants, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées car rien ne débarrasse le steak tartare (cru) des bactéries qu’il contient.
Bien cuire les viandes hachées à cœur (coloration grise) surtout pour les enfants ou les personnes fragilisées ou âgées.
Cuisson à cœur des viandes, notamment des steaks hachés (non rosé à cœur, T°>63°C).
Pour les enfants de moins de 15 ans, veiller à bien cuire à cœur les steaks hachés, à une température supérieure à +63°C (cela correspond visuellement à une viande non rosée à cœur).

Il y a donc toute une panoplie de couleurs et de températures, mais la couleur n'est-elle pas un indicateur trompeur et la température est-elle conforme avec les recommandations des experts de Anses :

... un mode de cuisson des steaks hachés plus adapté aux jeunes enfants permettrait une réduction significative du risque (cuisson à cœur à une température de 70°C).


Il est indiqué,
Les mesures de prévention concernant la gestion du risque d’infections à Escherichia coli O157:H7 (dont la cuisson à cœur des steaks hachés, c’est à dire à une température de 65°C) lors de l’utilisation de steaks hachés en restauration collective, rappelle la valeur nutritionnelle de la viande et précise qu’il n’est donc pas recommandé de retirer des menus les steaks hachés.

De > à 63°C pour les consommateurs, 65°C pour la restauration collective, tout cela devrait être unifié et nous devrions avoir la température recommandée par l’Anses ...

Il serait donc plus que temps que la DGAL suivent jusqu’au bout les recommandations des experts de l’Anses et non pas ce roman feuilleton figurant dans le recueil des recommandations et dans la note de service précités !

Complément du 22 janvier 2020. Le ministère de l'agriculture publie le 21 janvier 2020 un article sur Plans de surveillance et de contrôle.

jeudi 19 décembre 2019

Contaminants chimiques des aliments : L'Anses remet son rapport aux autorités sanitaires et recommande de renforcer des contrôles


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

L’Anses s’est intéressé comme c’est son rôle à la « Contamination des aliments et l’Anses propose des contrôles mieux ciblés pour plus d’efficacité ».
L’Anses a conduit une expertise du dispositif de surveillance et de contrôle des contaminants chimiques dans l’alimentation mené en France entre 2010 et 2014. Sur la base d’une évaluation des risques, elle constate que, pour une large part, le dispositif répond aux problématiques sanitaires. Des pistes d’amélioration ont également été proposées qui permettront aux pouvoirs publics de concentrer les efforts de surveillance et de contrôle pour la collecte de données en fonction des risques, afin de toujours mieux garantir la sécurité des consommateurs.

En France, les denrées alimentaires sont en permanence surveillées à travers les plans de surveillance et de contrôle (PSPC). Ces plans constituent un outil essentiel de la sécurité sanitaire des aliments et sont encadrés par la réglementation européenne. La révision de cette règlementation va donner aux Etats membres plus de latitude dans le choix et l’organisation des contrôles.

La phrase « les denrées alimentaires sont en permanence surveillées » mériterait d’être nuancée … si on lit les résultats des PSPC régulièrement ...
L’Anses a été saisie le 14 août 2015 par la Direction générale de l’alimentation, la Direction générale de concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes et la Direction générale de la santé pour la réalisation de l’expertise suivante : saisine relative à l'optimisation des plans de surveillance et de contrôles officiels de la contamination chimique des denrées alimentaires à toutes les étapes de la chaîne alimentaire (hors alimentation pour animaux et eau) (saisine n°2015-SA-0187).

On peut en préambule dans l’avis de l’Anses,
l’évolution des contrôles officiels des substances chimiques dans les denrées alimentaires gagne à être envisagée au regard d’une analyse de risque intégrée au niveau national tenant compte de la diversité des contaminants et des matrices alimentaires contribuant à l’exposition du consommateur.
Il s’agit aujourd’hui, pour l’administration, d’optimiser le rapport coût de la surveillance/bénéfice sanitaire tout en maintenant un niveau élevé de sécurité du consommateur. Cette optimisation est par ailleurs cruciale dans un contexte de réduction des effectifs et des interventions des services d’inspection.
Les administrations en charge de la gestion des risques sanitaires liés aux denrées alimentaires souhaitent, dans le cadre du plan d’action mis en oeuvre suite au rapport du CIMAP, étudier les différents paramètres des plans de surveillance et de contrôle des contaminants chimiques permettant d’optimiser le niveau de sécurité sanitaire, à moyens constants, pour les autorités de contrôles.

Même l'Anses prend acte de la baisse des effectifs d'inspection ...
Recommandations de l’Anses

L’Agence fait des propositions pour améliorer les PSPC, en listant les paramètres susceptibles d’être optimisés et en tenant compte de la complémentarité avec les autres outils de contrôle existants.
Le dispositif de surveillance de la contamination chimique des aliments (par exemple les éléments traces métalliques dans le lait) est considéré comme pertinent et répondant aux problématiques sanitaires et réglementaires, dans près des trois quarts des cas considérés (74,3%).
Dans 16,8% des cas, notamment pour les métaux lourds dans certains poissons et fruits de mer, les mycotoxines dans les légumineuses et les fruits à coque, l’acrylamide dans des snacks et desserts, céréales et produits céréaliers, l’Anses recommande de le renforcer.
En ce qui concerne les substances non réglementées, les recommandations vont dans le sens d’un allègement de la surveillance dans 66% des cas pour concentrer les efforts sur 26,1 % des couples substances/aliments non réglementés mais préoccupants, telles les PCB/PCDD/F (des dioxines, furanes et produits chlorés) dans les œufs et ovo produits, ou le nitrate dans les fruits et leurs dérivés.
L’Agence recommande par ailleurs, de réglementer certains couples de substances chimiques et d’aliments. C’est le cas, par exemple, des PCB/PCDD/F dans les produits carnés, des phytotoxines dans les légumineuses et fruits à coque, de certains composés perfluorés dans les viandes et produits carnés, poissons et fruits de mer, œufs et produits dérivés, laits et produits laitiers.

Commentaires. Dans la conclusion, « L’Anses souligne les limites liées à la qualité des données PS/PC disponibles qui empêchent une description parfaite de l’état de contamination de la chaîne alimentaire. »

Y’a donc pas mal de boulot pour les demandeurs précités en perspective …

Et aussi,
L’Anses rappelle que ces conclusions, fondées sur l’existence d’une documentation des risques et des dangers, ne sont pas à même d’intégrer les dangers émergents. Ces derniers requièrent, du fait du manque de connaissances sur les expositions et impacts sanitaires de ces dangers, une approche et des moyens dédiés. Cela passe notamment par la veille, le recueil de signaux par des réseaux structurés de vigilance,