mercredi 17 novembre 2021

Dose de rappel contre la COVID-19: un niveau d'anticorps inférieur ne signifie pas moins de protection contre le coronavirus, selon une étude

 «Rappel contre la COVID-19: un niveau d'anticorps inférieur ne signifie pas moins de protection contre le coronavirus», source communiqué de l’Université de Géorgie.  

Si vous avez reçu les injections de vaccin contre la COVID-19 au début du printemps, vos anticorps diminuent probablement. Mais ce n'est pas quelque chose dont vous devez vous inquiéter, selon une nouvelle étude de l'Université de Géorgie.

«Dans l'ensemble, les niveaux d'anticorps diminuent, mais leur capacité à protéger contre l'infection ne l'est pas», a déclaré Ted Ross, auteur principal et directeur du Center for Vaccines and Immunology de l'Université de Géorgie. «La qualité est toujours là même si la quantité totale a baissé.»

Publiée dans Frontiers in Immunology’s Vaccines and Molecular Therapeutics, l’étude a révélé que la vaccination entraîne une réponse immunitaire nettement plus robuste que celle observée chez les personnes qui ont contracté le coronavirus naturellement.

Les participants vaccinés ont montré des niveaux plus élevés d'anticorps neutralisants, qui servent de surveillance du virus et alertent le système immunitaire du corps lorsqu'il est infecté. Les anticorps de ces individus étaient également plus efficaces pour se lier au virus, ce qui l'empêche de s'accrocher et d'infecter les cellules.

De plus, l'étude a montré que pour la plupart des personnes infectées par le virus, une seule injection du vaccin Moderna ou Pfizer était suffisante pour les rendre totalement immunisées contre le coronavirus. Cependant, certains peuvent nécessiter que les deux plans soient entièrement protégés, et il n'y a actuellement aucun moyen de savoir qui le fait ou ne le fait pas. Ainsi, Ross recommande que tout le monde, même ceux qui ont eu la COVID-19, reçoive une deuxième dose. «Cela ne vous fait pas de mal d'avoir une dose de rappel», a-t-il déclaré.

L’étude fait partie d'un programme de surveillance à grande échelle et pluriannuel avec plus de 3 100 participants, âgés de 18 à 90 ans. Ils donnent des échantillons de sang et de salive chaque mois afin que les chercheurs puissent suivre leur réponse immunitaire à la vaccination ou à une infection naturelle.

«Le point à retenir est que même si vous avez des anticorps en déclin, la qualité de ces anticorps vous protège toujours contre les maladies graves et l'hospitalisation», a déclaré Ross, qui est également professeur au Collège de médecine vétérinaire de l'Université de Géorgie «Les personnes craignaient que si vous aviez des niveaux d'anticorps en baisse, vous redeviendriez sensible au virus. Mais pour le moment, cela ne semble pas être le cas pour la plupart des personnes.»

Qui a besoin d'une nouvelle dose contre la COVID-19 ?

Le CDC a récemment recommandé des injections de rappel pour les personnes âgées, les personnes souffrant de problèmes de santé sous-jacents et les personnes qui travaillent ou vivent dans des environnements à haut risque, si elles ont reçu les deux doses de vaccins Moderna ou Pfizer, il y a six mois ou plus. L'agence encourage également un rappel pour tous ceux qui ont reçu le vaccin à dose unique de Johnson & Johnson/Janssen.

Certains experts en santé se sont demandé si l'accès aux rappels devait être étendu à tous en raison de l'incertitude entourant l'efficacité à long terme des vaccins pour conjurer la maladie.

Mais les personnes qui ont été vaccinées au printemps et qui ne sont pas éligibles pour un rappel ne devraient pas paniquer.

«Maintenant, je ne sais pas ce qui se passera dans six mois ou 12 mois, mais pour le moment, si vous avez été vacciné au printemps, vous devriez toujours avoir des anticorps protecteurs en vous», a déclaré Ross. «Les personnes âgées ont tendance à perdre leur immunité plus rapidement. On le voit aussi avec la grippe. C'est pourquoi ils doivent se faire vacciner à nouveau. Les plus jeunes peuvent la maintenir plus longtemps.

Cela étant dit, si vous êtes éligible pour un rappel, allez-y.»

«Mon attitude est que si on vous en propose un rappel, vous devriez en obtenir un. Cela ne peut pas vous faire de mal», a déclaré Ross. «Et malheureusement, ici aux États-Unis, de nombreux vaccins sont jetés car ils ont atteint leur date de péremption. Il est regrettable que nous ne les expédions pas dans le monde entier à d'autres personnes qui en ont besoin, mais si l'alternative est de les jeter, je dis de faire un rappel.»

En plus de recevoir la série de doses de vaccin contre la COVID-19, la distanciation sociale et le port du masque sont toujours l'un des moyens les plus importants pour arrêter la propagation de la maladie.

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mardi 16 novembre 2021

Mise à jour de la fiche relative à l'histamine par l'Anses

Cela entre dans le cadre de la mise à disposition par l’Anses de fiches de description des dangers biologiques transmissibles par les aliments.

La maladie humaine d’origine alimentaire, dite intoxication histaminique, est causée par l’ingestion d’histamine préformée dans l’aliment par des microorganismes. Lorsque l’intoxication alimentaire survient après la consommation de scombridés (comme les thons, maquereaux et bonites) on parle de scombrotoxisme. 

Parmi les nouveautés, on trouve :

Recommandations aux opérateurs
Produits de la pêche: L’histamine est une molécule thermostable qui peut donc persister dans les conserves. Le seul moyen de prévention consiste à limiter à la fois la contamination et la prolifération microbienne par la mise en œuvre des bonnes pratiques d’hygiène: éviscération et refroidissement (<2°C) rapides, respect de la chaîne du froid. Ceci est particulièrement important dans le cas du thon qui est surtout pêché dans les mers chaudes.
Produits laitiers: La prévention fait également appel au respect des mesures d’hygiène, au contrôle de la qualité microbiologique des laits destinés à la production fromagère, à la sélection des souches ensemencées ne possédant pas d’activité histidine décarboxylase et au maintien de la chaîne du froid des produits finis.
Recommandations aux consommateurs
Respect des bonnes pratiques d’hygiène et maintien de la chaîne du froid.

Cette mise à jour est utile, mais je ne suis pas certain que ces bonnes mesures et pratiques soient très utiles pour faire évoluer à la baisse les TIAC à histamine.

En effet, selon les données de Santé publique de France de la surveillance des toxi-infections alimentaires collectives (TIAC). données de la déclaration obligatoire, 2019. Point de mars 2021, les TIAC à histamine sont relativement stables sur la période : entre 30 et 60 TIAC déclarées chaque année depuis 2006.

Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Enfin, signalons que selon RappelConso, depuis le 1er avril 2021, il y a eu 13 rappels de poissons pour cause de présence d'histamine en France ...

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lundi 15 novembre 2021

Comment E. coli est devenu célèbre ?

«Comment E. coli est devenu célèbre», source article de Roberto Kolter sur le site de l'ASM.

Figure 1. Tout ce qui est vrai pour E. coli est vrai pour l’éléphants. Source. Frontispice: E. coli avec des phages. Source.

Je n'ai pas pu m'en empêcher, j'ai dû inclure le mot "rose"(provient de to rise, traduit ici par croissance)  dans le titre de cet article. La raison ? J'ai été poussé à le faire, inspiré par un remarquable reportage d'investigation de Memo Berkmen et Paul Riggs publié dans Small Things Considered en 2016. Ils y décrivent leurs tentatives héroïques - même si elles ont échoué - pour déterminer comment E. coli K-12 a obtenu son nom. Ils s'appellent eux-mêmes «... les amoureux de cet E. coli à l'odeur aigre...» après avoir cité ce conte immortel d'amoureux, Roméo et Juliette de Shakespeare:

«Qu'y a-t-il dans un nom ?
Ce que nous appelons rose, par n'importe quel autre nom sentirait aussi bon»

Même si ma «rose» est le verbe et non le nom, j'espère que vous trouverez cette histoire tout aussi douce. Alors que Memo et Paul cherchaient l'origine d'un nom de la plus célèbre de toutes les souches de E. coli, j'ai cherché des détails sur la façon dont un chétif habitant de l'intestin humain a pris une telle importance en biologie moléculaire.

Ce message a été inspiré par la question talmudique n°191 de la semaine dernière avec la contribution de Michael Malamy. J'ai pensé qu'une question tout aussi talmudique est celle-ci: étant un microbe intestinal si chétif (surpassé en nombre par les anaérobies de >1000 à 1), comment E. coli a-t-il pris une telle importance en biologie moléculaire ? Une proéminence qui se résume dans l'aphorisme bien connu attribué à Jacques Monod: «Tout ce qui est vrai pour le Colibacille est vrai pour l'éléphant.» (Avant d'élaborer sur la montée en célébrité de E. coli, je dois introduire une note de remerciements. C'est Dianne Newman qui a d'abord attiré mon attention sur le fait que cette citation est élaborée à partir d'une déclaration formulée plus tôt par Jan Kluyver en décrivant l'unité de biochimie: «de l'éléphant à la bactérie butyrique, tout est identique.». Pour cela et bien plus encore, merci beaucoup !)

Figure 2. Traité d'habilitation d
Escherich. Source.

La première description de E. coli se trouve dans le traité d'habilitation de Theodor Escherich, Die Darmbakterien des Säuglings und ihre Beziehungen zur Physiologie der Verdauung (Les entérobactéries des nourrissons et leur relation avec la physiology de la digestion). Il a été publié en 1886 et a fait d'Escherich le premier médecin spécialiste des maladies infectieuses pédriatiques. Dans le texte, Escherich décrit une bactérie communément isolée des selles de nouveau-nés sains et la nomme Bacterium coli commune. Son abondance relative chez les nouveau-nés par rapport aux adultes, son taux de croissance rapide et les conditions de culture anaérobie «pas si strictes» qu'il a utilisées ont probablement tous contribué à ce que cette bactérie dépasse les anaérobies beaucoup plus nombreuses dans l'intestin. En 1895, ces isolats ont été renommés Bacillus coli, simplement parce qu'il s'agissait de bâtonnets (Bacillus - du latin baculus = bâton). Le genre Escherichia – en l'honneur du découvreur – a été établi en 1919 par Castellani et Chalmers et présenté dans leur étonnant livre Manual of Tropical Medicine. Une lecture de cette publication en vaudrait la peine ! Et pour un traitement complet des réalisations d'Escherich ainsi que des comptes rendus détaillés des premiers travaux avec E. coli, je recommande fortement le chapitre EcoSal «Escherich et Escherichia» par Herbert C. Friedmann.

Les premières hypothèses selon lesquelles E. coli allait jouer un rôle clé dans la naissance de la biologie moléculaire ont eu lieu au début du XXe siècle. En 1907, Rudolf Massini, travaillant à l'Institut de thérapie expérimentale de Paul Ehrlich à Francfort, en Allemagne, a publié un article (tel que cité ici) caractérisant une souche de E. coli qui a commencé comme non fermentant le lactose. Après une incubation prolongée sur un milieu indicateur de lactose, des papillae Lac+ sont apparues dans les colonies Lac–. La descendance des papillae est restée Lac+ après re-ensemencement. Massini a appelé la souche Bacillus coli mutabile. Selon ses propres termes: «Ce travail constitue une contribution de la bactériologie à la théorie de la mutation», suggérant (au moins dans une interprétation rétrospective) que E. coli pourrait se prêter à des analyses génétiques. Massini était donc en avance sur son temps en faisant ce genre de génétique bactérienne.

Figure 3. Exemple d’une colonie avec des papillae. Source.

E. coli était également au cœur des premiers travaux sur les bactériophages. Dans ma lecture de la description de Twort en 1915 de «virus ultra-microscopiques» (c'est-à-dire l'article noté comme documentant la découverte des bactériophages), il est possible que, dans certains cas, il ait pu travailler avec des isolats de Bacillus coli. Quoi qu'il en soit, lorsqu'au début des années 1920, André Gratia a redécouvert le travail original de Twort, il a commencé à utiliser E. coli. Gratia était également en avance sur son temps, dans de nombreux aspects, un pionnier de la génétique de E. coli. Par exemple, en 1925, il a publié sa découverte sur la production d'une substance antimicrobienne à partir de E. coli, la Colicine V, des années avant le récit de Fleming sur la pénicilline. Ainsi, dans les années 1920, le décor était planté. Escherichia coli avait son nom propre et de nombreux chercheurs s'intéressaient à sa compréhension. Comment se fait-il qu'au cours des vingt prochaines années E. coli soit devenu au centre du drame de la naissance de la biologie moléculaire ? À mon avis, c'était une pièce en trois actes: le groupe des phages, l'école française et les Lederberg. C’est plein de légendes et beaucoup de choses ont été écrites sur les trois. Ici, je veux simplement relater la façon dont chaque groupe a choisi de travailler avec E. coli.

Selon la plupart des témoignages, le groupe Phage s'est formé à la fin des années 1930 grâce aux interactions d'Alfred Hershey, Salvador Luria et Max Delbrück. Hershey et Luria avaient déjà suivi une formation sur le travail des phages. Mais c'est l'introduction par Delbrück de l'utilisation de E. coli et de ses phages qui a solidifié le groupe. Le choix de Delbrück est une histoire d'être au bon endroit au bon moment et de saisir l'opportunité. Delbrück avait suivi une formation de physicien théoricien en Allemagne et s'étant intéressé aux gènes, il est allé à Caltech en 1937 pour travailler sur la génétique de la drosophile avec Thomas Morgan. Après six mois frustrants compte tenu de la lenteur de ce système modèle, il a été attiré par le travail qu'Emory Ellis faisait avec les bactériophages comme moyen de comprendre la biologie de base des virus qui pourraient être impliqués dans le cancer. Ellis et sa femme Marion avaient mis en place un système utilisant des phages obtenus de la station d'épuration de Pasadena. Voici le déclic. En tant qu'hôte bactérien, ils utilisaient E. coli ! Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il était disponible auprès de Carl Lindegren, un étudiant du groupe de Morgan. D'une certaine manière, Delbrück a reçu E. coli sur un plateau d'argent. Mais il savait certainement comment courir avec et c'est ce qu'il a fait. En 1943, lui et Luria avaient publié leur article phare sur l'origine des mutants et, ce faisant, avaient utilisé E. coli pour donner naissance à la génétique microbienne.

Comme merveilleusement racontée par Agnès Ullmann, l'École française de biologie moléculaire était dirigée par André Lwoff, Jacques Monod et François Jacob. Comment ils en sont venus à se concentrer sur E. coli est également une anecdote amusante. A peu près au moment où Delbrück arriva à Caltech (1937) Monod quittait Caltech après une courte visite avec le groupe de Morgan. Monod a ensuite pris un poste de professeur à la Sorbonne à Paris. Surtout, il a souvent rencontré Lwoff. (La visite de Monod à Caltech s'est avérée salvatrice, les détails des raisons pour lesquelles vous devrez lire se trouve dans l'essai d'Ullmann.) Lwoff raconte comment il a introduit Monod à E. coli. «Je lui ai conseillé d'utiliser une bactérie capable de se développer dans un milieu synthétique, par exemple Escherichia coli. Est-ce pathogène ? demanda Jacques. La réponse étant satisfaisante, Monod commença, en 1937, à jouer avec E. coli et cela a étté l'origine de tout…» Tout en effet ! En 1940, Monod avait découvert la croissance diauxique, marquant le début d'une longue amitié avec le lactose et E. coli.

L'arrivée des Lederberg sur la scène de E. coli est survenue un peu plus tard. Mais quel bang ils ont créé ! En 1946, Joshua Lederberg et Edward Tatum ont publié leur découverte de la recombinaison de gènes chez E. coli, ouvrant grand le champ de la génétique de E. coli. Ce fut la première des nombreuses contributions énormes que Josh a apportées à la biologie moléculaire en utilisant cette bactérie. Peu de temps après, en 1950, Esther Lederberg a découvert le phage lambda lysogène, qui allait bientôt être parallèle à l'opéron lac en termes de fournir des informations sur la régulation des gènes. Ces deux découvertes fondatrices ont été réalisées à l'aide de E. coli K-12. L’article dans Small Rthings Considered recherchant comment cette variété a obtenu son nom suit déjà son histoire de Stanford aux Lederbergs. Ce qu'il faut répéter ici, c'est l'incroyable coup de chance qu'ils ont eu à utiliser une souche qui avait deux traits inhabituels : un plasmide conjugatif et intégratif (F) déréprimé qui a permis la détection de la recombinaison et le prophage lambda.

Le reste, comme l’on dit, appartient à l'histoire !

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Lettre au ministre de l’Agriculture : l’État doit choisir entre les agriculteurs et les écologistes [par Jean-Paul Pelras]

Lettre au ministre de l’Agriculture : l’État doit choisir entre les agriculteurs et les écologistes par Jean-Paul Pelras, parue dans l'agri le 12 novembre 2021.

Monsieur le ministre,
en tant que rédacteur en chef d’un journal agricole, en tant qu’auteur de plusieurs ouvrages sur la ruralité, mais aussi en tant qu’ancien agriculteur, je viens vous alerter solennellement et sans détours sur les dérives que suscite le discours environnementaliste ambiant. Dérives qui impactent le monde agricole, le commerce, l’artisanat, l’agro-industrie et les journalistes qui osent encore exercer leur métier sans céder aux pressions des tendances imposées.

Tout comme vous avez condamné le saccage des “bassines” dans les Deux Sèvres, vous n’êtes pas sans savoir que, régulièrement, d’autres pratiques tout aussi intimidantes sont à déplorer sur l’ensemble du territoire. Et ce, que ce soit directement sur les exploitations ou dans les entreprises comme par téléphone, par mail ou via les réseaux sociaux. Dernière en date, l’entreprise Ecomiam qui privilégie la production locale et défend l’éthique des filières agricoles françaises, a choisi, en s’exprimant par la voix de son directeur, de ne pas céder au chantage de l’association L214. Son courage, car il s’agit bien de courage au regard des menaces encourues, mérite d’être salué.

Reste à connaître, Julien De Normandie, votre position et celle du gouvernement concernant à la fois ces agissements et les choix que l’État compte adopter pour soutenir notre agriculture, à l’heure où se profile un Farm to fork dévastateur, à l’heure où le député européen Benoit Biteau et Europe Écologie Les Verts cautionnent impunément le saccage des retenues collinaires, à l’heure où Sandrine Rousseau déclare qu’il faut “accepter une baisse de rendement agricole”, à l’heure où France Télévision, par l’intermédiaire notamment de madame Lucet, stigmatise régulièrement les pratiques agricoles, à l’heure où la gestion du Grand débat sur l’agriculture a été confiée à des experts… en urbanisme, à l’heure où, de la maternelle au lycée, l’éducation se charge de diffuser des messages à charge contre l’agriculture conventionnelle, à l’heure où les administrations agricoles sont, sur le terrain comme dans les bureaux, de plus en plus sensibles aux discours environnementaux…

Mais aussi et surtout, monsieur le ministre de l’Agriculture, à l’heure où Barbara Pompili, ministre de l’Écologie, signait voici quelques mois le manifeste des Coquelicots, association qui dénigre systématiquement le modèle agricole français, seul capable de nourrir en temps et en heure, qualitativement et quantitativement, 67 millions de consommateurs, qui cultive 28 millions d’hectares, pèse 75 milliards d’euros et emploie 1,5 million de personnes.

Le “en même temps” ne fonctionnera pas sur ce coup-là, monsieur le ministre

Un “témoignage de solidarité” dont je me suis ému auprès du Premier ministre avec une tribune diffusée dans le Point et dans L’Agri. Car le monde agricole est en droit de se demander désormais quelles orientations vont être prises, qui sera écouté et dans quelles proportions le modèle qui permet de garantir notre sécurité alimentaire va-t-il être préservé ? Car si, comme le prédit le Sénat, la France risque de connaître son premier déficit agricole en 2023, notre pays va inexorablement basculer dans l’inconnu que suscite la géopolitique des dépendances alimentaires.

Au même titre que la santé, la défense ou l’enseignement, l’agriculture demeure un secteur incontournable dont le sort ne peut être confié à des comités Théodule irresponsables et aux promoteurs de la décroissance économique, de la déconstruction agronomique.

Le laxisme et parfois même la complaisance dont l’État fait preuve à l’égard des lobbies écologistes menace directement la compétitivité du monde paysan, déjà suffisamment malmené par le jeu des compétitions déloyales mondiales et intra européennes. Céder aux caprices des environnementalistes qui réclament, sans connaître de l’outil ni l’usage ni le prix, toujours plus de normes, toujours plus de contrôles, toujours plus de directives allant bien souvent à l’encontre du bon sens paysan, relève de la manipulation sociétale et équivaut à déstabiliser de façon irréversible l’ensemble des filières agricoles.

L’État français doit donc désormais clairement se positionner, soit en faveur des agriculteurs, soit en faveur des écologistes. Compte tenu du contexte et de la confusion, voire de la désinformation, qui chemine dans l’esprit des consommateurs, le “en même temps” ne fonctionnera pas sur ce coup-là, monsieur le ministre.

Vos services pourraient à ce titre et, bien sûr, en toute impartialité, estimer ce que pourrait réellement produire une agriculture dite “écologique” en tenant compte des règles que veulent imposer les ONG et autres activistes du moment. Nous saurions alors si vous pouvez vraiment leur confier la clé des champs !


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Rappels de produits alimentaires et oxyde d'éthylène. La DGCCRF attend toujours les résultats des investigations depuis plus d'un an !

5
3 rappels de produits alimentaires pour la semaine du 8 au 13 novembre 2021, un progrès ?
Les causes de ces rappels sont notamment,
- oxyde d’éthylène, 35
Listeria monocytogenes, 5
Salmonella, 3
Brucella, 2
allergènes, 2
Escherichia coli, 1
métaux lourds, 1
corps étrangers, 1
erreur de DLC, 1
autre pesticide, 1
histamine, 1

Pour mémoire, il y a eu 93 rappels depuis le début du mois de novembre 2021 versus 389 rappels en octobre 2021, 377 en septembre 2021 et 565 en août 2021.

Le progrès est-il là ?

Depuis la création de RappelConso, le 1er avril 2021, il y a eu 2 962 rappels (au 13 novembre) dans la rubrique alimentation, dont,
227 rappels ayant pour cause Listeria monocytogenes, soit 7,7%
101 rappels pour la présence de Salmonella,
54 rappels pour cause de présence d’allergène non mentionné sur l’étiquetage,
31 rappels pour cause de corps étrangers,
21 rappels pour la présence de Escherichia coli dont 15 STEC,
13 rappels pour cause d’une erreur de DLC,
- 13 rappels pour la présence d'histamine
9 rappels pour la présence de E171,
4 rappels pour la présence de norovirus,
3 rappels pour la présence de métaux lourds.

Bien entendu, la majorité des 2 962 rappels concernent la présence d’un pesticide interdit dans l’UE, l’oxyde d’éthylène.

La DGCCRF informe le 12 novembre 2021 avec un traditionnel communiqué sur le rappel de produits alimentaires contenant du sésame, psyllium, épices et autres produits rappelés comprenant ces ingrédients

Les autorités sanitaires françaises ont été informées début septembre 2020 par leurs homologues belges via le RASFF de la présence d’un produit chimique, l’oxyde d’éthylène, à une teneur supérieure à la limite maximum réglementaire dans certains lots de graines de sésame importées. Les contrôles de la DGCCRF ont depuis montré que d’autres produits (psyllium, épices…) étaient susceptibles d’être contaminés.

Des investigations sont actuellement en cours en lien avec la Commission européenne pour identifier l’origine de cette contamination.

Dans l’attente des résultats de ces investigations, les autorités sanitaires françaises ont pris, en coordination avec leurs homologues des États membres concernés, des mesures de retrait/rappel des produits contaminés. Les services de la DGCCRF veillent à leur mise en œuvre.

Ce texte est strictement le même depuis le 12 octobre 2020 alors que précisément des réunions ont eu lieu au niveau de l’UE, voir les liens 1 et 2 proposés par la Commission européenne.

Ainsi, la DGCCRF ne nous a toujours pas informé que des rappels concernent désormais tous les produits contenant de la gomme de caroube ou E410.
Depuis plus d’un an pour la DGCCRF, il n’y a riend e nouveau ...

Les rappels liés à l’oxyde d’éthylène continuent leur croissance plus d’an après la découverte du problème,

5 novembre 2021 : 13 897 produits (lots et références) rappelés et le 12 novembre 2021, 1 4021, source DGCCRF.
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Belgique: Du dioxyde de titane dans tous les masques analysés, risque potentiel pour la santé ?

«Du dioxyde de titane dans tous les masques analysés, risque potentiel pour la santé», source Test-Achats de Belgique.

Sciensano a examiné 24 échantillons de masques buccaux. Tous contiennent du dioxyde de titane, une substance potentiellement nocive. La limite d'exposition acceptable est théoriquement dépassée pour la plupart d'entre eux. Depuis le début de la pandémie, nous exigeons des normes contraignantes pour la composition des masques, ainsi qu'un contrôle des autorités.

De nombreux consommateurs s'inquiètent, à juste titre, de la présence éventuelle de composants chimiques, potentiellement dangereux, dans les masques buccaux. A l'instar de particules de nano-argent, de dioxyde de titane (E171), de cuivre, de zinc, de graphène ou de fibres synthétiques. Ce n'est toutefois qu'au printemps dernier que les pouvoirs publics se sont intéressés à la question. Dans la foulée, Sciensano a lancé une enquête sur la présence de nano-argent et de dioxyde de titane dans les masques buccaux.

Le dioxyde de titane est un colorant blanc souvent utilisé dans les produits alimentaires tels que les bonbons ou les gâteaux, ainsi que dans les produits cosmétiques comme les crèmes solaires et les dentifrices. Selon l'Autorité européenne de Sécurité des Aliments (EFSA), il n'est pas exclu que l'ingestion ou l'inhalation de ces particules puisse entraîner des modifications de l'ADN («génotoxicité»), voire, à terme, un risque de cancer. Il semble que le dioxyde de titane soit également fréquemment utilisé dans les masques buccaux pour blanchir les fibres textiles, les rendre mates ou les protéger des rayons UV et contre la décoloration.

Un risque pour la santé non exclu en cas d'utilisation intensive

Les premiers résultats de l'enquête de Sciensano sur le dioxyde de titane dans les masques (projet TiO2Mask) viennent d'être publiés.

Sciensano a examiné la présence de (nano)particules de dioxyde de titane dans 24 échantillons de masques, jetables et réutilisables, disponibles sur le marché belge. Hélas, nous ne connaissons pas les marques concernées pour pouvoir informer davantage les consommateurs. La substance décriée a été trouvée dans tous les masques testés, tant en surface qu'au cœur des fibres textiles. Sa quantité varie cependant fortement en fonction des différents masques.

Sciensano a calculé la probabilité, théorique, que des (nano)particules de dioxyde de titane puissent être libérées et inhalées par l'utilisateur. Pour la plupart des masques buccaux étudiés, la limite d'exposition acceptable (purement mathématique) a été dépassée. Un éventuel risque sanitaire ne peut être exclu en cas d'utilisation intensive. L'ex-Institut de santé publique, en collaboration avec le VITO (Institut flamand de recherche technologique) et l'Université de Gand (UGent), va poursuivre ses recherches pour déterminer si, et dans quelle mesure, ces particules peuvent réellement constituer un risque pour la santé.

Pour Sciensano, il n'y a actuellement aucune indication de risque aigu, et le port du masque reste absolument recommandé. De son côté, le Conseil supérieur de la Santé (CSS) va réexaminer, à l'aune de ces résultats, si son avis rendu en juillet dernier reste d'actualité (le CSS estimait alors que la balance bénéfices/risques penchait du côté du port du masque).

Des informations correctes et claires, SVP

Cette enquête, ainsi que les actions promises par le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke et la ministre de l'Environnement Zakia Khattabi, nous satisfont, bien que cela ait pris beaucoup (trop) de temps selon nous. La question va être inscrite à l'ordre du jour de la Commission européenne, organe responsable de l'utilisation des substances chimiques dans les produits de consommation.

Le gouvernement a également promis d'enfin élaborer une réglementation obligeant les fabricants de masques à faire preuve de transparence totale sur la qualité et la composition de leurs produits, et à effectuer des contrôles. Les consommateurs devraient ainsi obtenir des informations correctes et claires sur l'étiquette à propos de la qualité et de la composition des masques - ce qui constitue leur droit le plus légitime.

Satisfaits de ces promesses, nous espérons toutefois que le gouvernement va faire un pas supplémentaire: le principe de précaution voudrait en effet que les masques qui dépassent la limite d'exposition acceptable pour les substances chimiques potentiellement dangereuses soient retirés du marché. D'autant plus si les masques sont à nouveau utilisés de manière intensive au cours de la quatrième vague épidémique. Inutile de retarder encore les choses.

NB: Selon lAnses, il pourrait y avoir des effets cancérogènes par inhalation,

En raison de ses propriétés physico-chimiques, une exposition par voie respiratoire au TiO2, à un certain niveau de concentration, peut entraîner une surcharge pulmonaire et conduire à une réaction inflammatoire, à l’origine de lésions prolifératives.  

Mise à jour du 14 décembre 2021. L'Anses rapporte qu'il faut Privilégier la mise sur le marché de masques sans graphène.

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Un nouveau trimestre record pour le réseau international de la sécurité des aliments, INFOSAN

«Un nouveau trimestre record pour le réseau international de la sécurité des aliments», source article de Joe Whitworth paru le 15 novembre 2021 dans Food Safety News.

Un réseau mondial de sécurité alimentaire a été impliqué dans 65 incidents de juillet à septembre, ce qui est plus qu'au début de cette année.

C'est le troisième trimestre consécutif que les événements impliquant le Réseau international des autorités de sécurité sanitaire des aliments (INFOSAN) ont augmenté, avec 63 d'avril à juin et 56 au premier trimestre de cette année.

Salmonella faisait partie de 46 incidents impliquant un danger biologique suivi de Listeria avec 11. Ensuite venait E. coli avec quatre, deux incidents chacun pour Bacillus cereus, le virus de l’hépatite A, norovirus et Vibrio parahaemolyticus et un incident chacun pour Clostridium botulinum et Staphylococcus aureus.

Épidémie à Salmonella liée à du melon

La source d'une épidémie dans plusieurs pays à Salmonella Braenderup qui a touché plus de 350 personnes a été attribuée aux melons Galia du Honduras.

Quatre personnes ont été malades aux États-Unis et deux au Canada. Le Royaume-Uni était le pays le plus touché, mais aussi des personnes malades vivant également en Suède, Belgique, Allemagne, Danemark, Pays-Bas, en Suisse, Autriche, République tchèque, Finlande, France, Irlande, Luxembourg et Norvège.

Un prélèvement positif pour Salmonella Braenderup correspondant à la souche épidémique a été détecté à la surface de la cuve de lavage dans l'une des installations honduriennes où sont conditionnés les melons Galia. Des mesures correctives ont été prises sur place pour éviter une contamination future. La saison des récoltes devrait reprendre en décembre.

Salmonella Braenderup correspondant à la souche épidémique a été isolée au Royaume-Uni en juin dans deux melons Galia importés d'un lot du Honduras et en Autriche à partir d'un échantillon groupé de melons d'origine inconnue, dont Galia, en avril.

Cependant, les autorités honduriennes ont déclaré que la cause de l'épidémie ne pouvait pas être confirmée comme étant des melons Galia du pays, car un cas a été signalé en juillet 2021 au Danemark, et aucun melon du Honduras n'a été exporté au cours de cette période.

Résumé des autres incidents

Neuf des 65 notices à INFOSAN concernaient un danger physique, principalement du verre mais aussi du plastique, un défaut de canette, un corps étranger et un couteau. Trois concernaient les risques chimiques, histamine et chlorpyrifos. Sept incluaient un allergène ou un ingrédient non déclaré tel que le lait, le soja, les graines de sésame et le gluten.

Le réseau est géré par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

Le poisson et autres produits de la mer étaient la catégorie d'aliments la plus souvent impliquée dans les 65 incidents au cours du troisième trimestre avec 13 incidents. Viennent ensuite les herbes, les épices et les condiments; la viande et produits à base de viande et légumes et produits végétaux, tous avec huit incidents.

Certaines alertes concernaient le lait et les produits laitiers, des collations, desserts et autres aliments des fruits et produits à base de fruits, des aliments composés des céréales et produits à base de céréales, des jus de fruits et de légumes, des légumineuses et légumes secs, des boissons non alcoolisées, des fruits à coque et des graines oléagineuses et des produits spéciaux à usage nutritionnel.

Sur les 65 incidents, près de la moitié ont été communiqués au secrétariat d'INFOSAN par le biais du système d'alerte rapide de la Commission européenne pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF), 40 pour cent par les membres d'INFOSAN et 15 pour cent par divers canaux de l'OMS.

Evénements passés et futurs

En septembre, un atelier virtuel sur la communication des risques lors d'urgences en matière de sécurité des aliments a été organisé avec les membres d'INFOSAN au Cap-Vert.

À la mi-octobre, le secrétariat d'INFOSAN a participé à la Conférence mondiale sur les incidents de sécurité des aliments et les interventions d'urgence, sur invitation uniquement, organisée par la Food Standards Agency (FSA) et Food Standards Scotland (FSS).

Francesco Branca, responsable de la nutrition et de la sécurité des aliments à l'OMS, a présenté le rôle d'INFOSAN dans les incidents de sécurité des aliments et dans les systèmes alimentaires plus larges. Ceyhun Güngӧr, du secrétariat d'INFOSAN, a parlé du potentiel du réseau pour améliorer la communication sur les risques entre les pays.

Une formation en personne sur l'utilisation de l'analyse des risques en réponse aux urgences de sécurité des aliments dans les Balkans occidentaux est prévue en Albanie les 25 et 26 novembre.

Une réunion virtuelle régionale s'est tenue en Afrique ce mois-ci avec la contribution d'INFOSAN ainsi que des bureaux régionaux de l'OMS et de la FAO. Une réunion en Asie est prévue les 7 et 8 décembre et un événement en Amérique est prévu les 15 et 16 décembre.


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