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Les TIAC ont augmenté de +10% en 2019 par rapport à 2018 |
L'EFSA est assez contente du nouveau rapport 2019 sur les zoonoses, jugez plutôt, avec ce titre, «Cas de Campylobacter et Salmonella stables dans l'UE», on se contente de ce qu'on a, mais il n'y a pas de quoi pavoiser ...
Le nombre de cas signalés de maladies causées par les bactéries Campylobacter et Salmonella chez l’homme en Europe semblent se stabiliser au cours des cinq dernières années, selon le dernier rapport sur les zoonoses publié par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC).
Je reviendrais plus en détail dans un autre ou plusieurs autres articles sur le rapport 2019 sur les zoonoses au sein de l'UE, mais je voudrais faire ci-après un focus sur les toxi-infections alimentaire scollectives et chaque fois que cela sera possible avec le cas de la France.
Le rapport se penche également sur la cause des foyers épidémiques de maladies d'origine alimentaire (ce qui s'appelle toxi-infections alimentaires collectives en France -aa) dans l'UE, c’est-à-dire les flambées au cours desquelles au moins deux personnes contractent la même maladie après avoir consommé le même aliment contaminé.
Salmonella reste l’agent le plus fréquemment détecté et est à l’origine de 926 foyers ; le nombre de foyers dus à S. Enteritidis a en revanche diminué. Les sources les plus courantes de foyers épidémiques de salmonellose étaient les œufs et les produits à base d’œufs. Les norovirus présents dans le poisson et les produits de la pêche sont à l'origine du plus grand nombre de foyers épidémiques (145) présentant des «preuves solides» impliquant une source de nourriture.
Au total, 5175 foyers épidémiques de maladies d'origine alimentaire ont été signalées en 2019, soit une diminution de 12,3% par rapport à 2018.
Mais comme le dit le rapport,
Étant donné que la surveillance et la notification des toxi-infections alimentaires collectives parmi les États membres sont mal harmonisées, l'interprétation des données mises en commun au niveau de l'UE nécessite de la prudence, car la situation au niveau d'un seul État membre peut différer considérablement.
Si l'on ajoute à cela une sous-estimation du nombre de toxi-infections alimentaires collectives
Les toxi-infections alimentaires collectives associées à la consommation de crustacés, coquillages, mollusques et produits dérivés ont fortement augmenté dans l'UE (de 80 foyers soit 101,3% de plus qu'en 2018) même si cette augmentation était entièrement imputable à la France qui a signalé 129 foyers (81,1% des total des foyers dans l'UE). Norovirus présent dans les «poissons et produits de la pêche» était le couple agent/aliment à l'origine du plus grand nombre d'épidémies avec une forte preuve dans l'UE.
Le nombre total de foyer de cas signalés par chaque État membre en 2019 variait considérablement, avec un petit nombre d'États membres signalant la plupart des foyers de cas. Au total, les toxi-infections alimentaires collectives signalés par cinq pays (Belgique, France, Pays-Bas, Pologne et Espagne) représentaient plus des trois quarts du total des foyers de cas (4 042 foyers; 78,1% de tous les foyers) et plus des deux tiers du total des cas observés dans le UE en 2019 (32 883 cas; 66,5% de tous les cas).
En 2019, 1 785 (versus 1 630 en 2018) toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) ont été déclarées en France, affectant 15 677 personnes (versus 14 742 en 2018).Le taux de notification des TIAC (% variation 2019/2018) est de 10% pour la France versus 24% en 2018/2017.
L'impact sur la santé des TIAC en 2019 a été remarquable puisque 60 décès liés à des éclosions ont été signalés, 20 cas mortels de plus qu'en 2018 (50% de plus qu'en 2018). La France et le Royaume-Uni ont déclaré chacun 15 décès parmi les cas de TIAC, ce qui représente une augmentation importante par rapport aux cinq années précédentes (respectivement, 3,8 et 4,2 décès moyens par an, en France et au Royaume-Uni). En France, 10 décès ont été rapportés lors d’épidémies survenues dans des institutions (maison de retraite médicalisée ou prison ou internat). Ces données appellent à l'attention sur le risque accru des populations vulnérables face aux dangers d'origine alimentaire.
Vue d'ensemble des agents responsables des toxi-infections alimentaires collectives en 2019
Pour une proportion élevée de foyers (40,1%), l’agent causal était «inconnu» ou «non spécifié». Les Pays-Bas (693 foyers), la Belgique (554 foyers), la France (288 foyers) et l'Espagne (229 foyers) ont le plus contribué à cette notification (1 764 foyers au total; 85,1% des foyers avec un agent causal «inconnu» ou «non spécifié»).
C'est même la proption la plus élevée de foyers. Les bactéries auraient causé la plupart des éclosions (N = 1364; 26,4%), suivies des toxines bactériennes (N = 997; 19,3%), des virus (N = 554; 10,7%) et d'autres agents responsables (N = 155; 3,0%) et les parasites (N = 31; 0,6%). Dans le détail après l'agent causal inconnu ou non spécifié, il y a Salmonella, 17,9% des causes de TIAC, les toxines bactériennes, 13,3%, norovirus, 8,8%, Campylobacter, 6,2%, Histamine, 1,9%, Staphylococcus aureus et Clostridium perfringens, 1,4% chacun ; les STEC sont à 0,8%, mais il s'agit de la troisième cause de TIAC d'origine bactérienne.
En ce qui concerne Salmonella Enteritidis qui est le sérovar prédominant, les éclosions ont considérablement diminué en 2019, avec moins de la moitié des épidémies signalées qu'en 2018 (596 éclosions de moins : réduction de 57,6%). Onze États membres (Autriche, Bulgarie, Danemark, Estonie, France, Allemagne, Italie, Lettonie, Pologne, Espagne, Suède) ont communiqué moins de foyers de cas à S. Enteritidis qu'en 2018. Cela étant, la réduction du nombre de foyers de S. Enteritidis en 2019 est très probablement causée par la non-déclaration des données des TIAC à Salmonella par la Slovaquie,
A noter pour Campylobacter, trois États membres (Allemagne, France et Autriche) ont fait des signalements de TIAC à Campylobacter (N = 250; 78,4% de tous les foyers de Campylobacter) dans l'UE. Les éclosions étaient principalement des événements de petite taille de moins de 10 cas (N = 298; 93,4%). Cependant, une seule éclosion plus importante, comprenant jusqu'à 91 cas, a été signalée par le Danemark, la France, l'Allemagne, l'Espagne, la Suède et le Royaume-Uni. Aucun de ceux-ci n'était associé à C. coli.
Le nombre de décès dus aux TIAC causés par Listeria monocytogenes a doublé par rapport à 2018 (10 décès de plus qu'en 2018; augmentation de 47,6%). L. monocytogenes mérite une attention en raison de la charge la plus élevéeen termes de décès (N = 31; 51.7% de toutes les TIAC associées à des décès).
Les cas mortels ont également augmenté parmi les éclosions causées par B. cereus (N = 7; 6 cas de plus qu'en 2018) principalement en raison d'une seule éclosion en France, avec cinq événements mortels signalés sur 17 cas.
Au sujet de Vibrio, il a été identifié dans quatre petites TIAC rapportées par la France et l'Italie. L'agent a été identifié comme étant V. parahaemolyticus dans les quatre éclosions françaises, alors qu'aucune information était disponible sur les autres éclosions.
Les éclosions causées par des toxines bacteriennes ont été principalement rapportées par la France qui a communiqué 876 foyers (87,9% de tous les foyers causés par des toxines bactériennes). En France, les toxines bactériennes ont été la première cause de TIAC.
Pour norovirus, deux épidémies très importantes, rapportées par la Grèce et la France, impliquaient chacune plus de 500 personnes malades. En 2019, les foyers de cas à norovirus ont augmenté de 13,1% (53 foyers de plus qu'en 2018), cinq pays contribuant le plus à cette hausse, la France (224 foyers de plus qu'en 2018). La quasi-totalité des foyers à norovirus sont liés à des «crustacés, coquillages, mollusques et produits dérivés» rapportés par la France (124 foyers, 756 cas).
La France et l'Espagne sont les États membres qui contribuent plus régulièrement à la notification d'éclosions impliquant des biotoxines marines. En 2019, la France a signalé 19 foyers de cas dus à la ciguatoxine.
Parmi les véhicules alimentaires, le groupe «poissons et produits de la pêche», a été l’aliment le plus fréquemment impliqué dans des éclosions avec des preuves solides dans l’UE, en raison de l’augmentation observée en France en 2019 et cela a été le seul facteur de la hausse globale des foyers de cas.
NB : Pour l'instant, Santé publique de France n'a pas encore publié les données 2019 des toxi-infections alimentaires collectives ...
Mise à jour du 27 février 2021. On lira aussi l'article de Joe Whitworth dans Food Safety News, Foodborne outbreak illnesses, deaths increase in Europe.
Mise à jour du 3 mars 2021. On lira l'article de Joe Whitworth dans Food Safety News, New report shows Listeria up, other diseases down in Europe in 2019.