« Des analystes montrent
une image de l’évaluation de l'hygiène des aliments au Royaume-Uni, attention aux escroqueries liées aux inspections »,
source article
de Joe Whitworth paru le 21 avril 2019 dans Food Safety News.
Selon un rapport
basé sur des données provenant du Royaume-Uni, plus d'une entreprise alimentaire sur 15 en
Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord a un niveau d'hygiène
inférieur à deux.
Le High
Speed Training a examiné comment se comportaient les régions, les
villes et les petites villes. Le fournisseur d’e-learning basé dans le
Yorkshire a examiné le Food Hygiene Rating Scheme (FHRS)
ou système de notation en hygiène des aliments et a extrait les données
de la Food Standards Agency (FSA) relatives à un quart de million d’entreprises
afin de brosser un tableau général. Le FHRS donne ainsi aux clients une idée de
la conformité des locaux avec les règles en hygiène des aliments.
Les agents de santé environnementale des agences
gouvernementales locales effectuent visitent les opérateurs alimentaires tous
les six mois à deux ans, en fonction du niveau de risque encouru. Les agents
inspectent les établissements afin de s'assurer qu'ils respectent la réglementation
en matière de sécurité des aliments et attribuent une note en fonction de leurs
conclusions.
La manipulation hygiénique des aliments, l’état physique du
site et le management de la sécurité des aliments sont combinés pour obtenir une
note en hygiène des aliments de zéro à
cinq. Zéro signifie qu'une « amélioration urgente » est nécessaire.
Cinq signifie « très bien ».
Alors qu'une entreprise sur 15 en Angleterre, au Pays de
Galles et en Irlande du Nord a une note globale de deux ou moins, ce qui
suggère une amélioration, seulement un site impliqué sur 30 concerne la
manipulation physique des aliments.
Au Pays de Galles et en Irlande du Nord, les entreprises
doivent obligatoirement afficher leur note en hygiène des aliments, mais cette
règle ne s'applique pas en Angleterre. Le pays de Galles et l'Irlande du Nord
ont tous deux une note en hygiène des aliments généralement supérieur à celle
de l'Angleterre.
Le système écossais est appelé Food Hygiene Information
Scheme (FHIS)
ou système d’information sur l’hygiène des aliments. Là, après qu’un
agent de la santé environnementale ait examiné le système de sécurité sanitaire
en place, observé les pratiques en matière d’hygiène des aliments et parlé avec
le personnel, les entreprises se voient attribuer la note « pass » (inspection
réussie) ou « improvement required » (amélioration requise).
L’affichage de la note sur le magasin n’est pas requis par loi, mais les notes
peuvent être consultés en
ligne.
Lee Batchelor, qui a dirigé l'équipe sur les données du
projet, a déclaré que les notes des évaluations reposaient sur autre chose que
l'hygiène personnelle.
« Il existe
différents domaines dans l’inspection et les systèmes ont leurs limites. Il
s’agit simplement de comprendre cela et de savoir comment obtenir la bonne
information. Notre rapport a pour objectif d’améliorer la compréhension par les
consommateurs du système de notation en hygiène des aliments (FHRS) et du
système d’information en matière d’hygiène des aliments (FHIS) en Écosse, afin
de leur permettre de prendre des décisions éclairées concernant les endroits où
manger et boire », a-t-il déclaré.
Harrogate est une ville qui est arrivée en tête avec une
note moyenne de 4,85, suivi de Hastings avec 4,82 et de Southport à la
troisième place. Les trois plus grandes villes comptant plus de 1 000
établissements étaient Nottingham, Belfast et Newcastle upon Tyne. Pour les
régions, l’Irlande du Nord a été la première, suivie du sud-ouest et de l’est
des Midlands.
Seuls Ipswich, Burton upon Trent et Winchester ont amélioré
ou maintenu leur note moyenne lors des inspections de 2018-2019, toutes les
autres villes d'Angleterre, du Pays de Galles et d'Irlande du Nord ont obtenu
des notes inférieures.
Walsall, Luton, Birmingham et Bolton ont les scores moyens
les plus bas du tableau des petites villes et des villes. Un établissement sur
cinq à Birmingham avait une note de deux ou moins. Londres était la dernière
dans le tableau régional, avec Barking et Dagenham avec une moyenne de 3,43.
Une limite de ce système de classement réside dans le fait
que les inspections ne donnent qu'un aperçu des entreprises, ce qui signifie
que les notes ne reflètent peut-être pas le fonctionnement quotidien, selon
High Speed Training.
Il peut s'écouler jusqu'à six mois avant que les locaux ne
soient visités à nouveau après une note insatisfaisante et 28 jours
supplémentaires pour que tout changement soit pris en compte publiquement.
Les données ont été téléchargées le 25 janvier de la FSA.
Quatre sur14 types d’entreprises ont été inclus. Au total, 239 783
établissements ont été utilisés pour l’analyse globale du classement.
Les magasins d’aliments à emporter et les sandwicheries en
Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord sont les plus gros
délinquants du Royaume-Uni, avec un magasin sur neuf ayant la note de deux ou
moins.
Près de 7% des magasins d’aliments à emporter et les
sandwicheries en Angleterre, en Irlande du Nord et au Pays de Galles
nécessitent une amélioration ‘majeure’ ou ‘urgente’ (note de un ou moins).
Just Eat, un
service de livraison de plats à emporter, a annoncé en février que tous les restaurants
ayant obtenus la note de zéro figurant sur sa plate-forme auraient jusqu'au 1er
mai pour améliorer leur note en hygiène des aliments, sinon ils seraient
supprimés.
La société travaillera avec des restaurants sur sa
plate-forme avec une note officielle de zéro, un ou deux, afin de les aider à
s'améliorer. Tous les restaurants qui s'inscrivent doivent désormais avoir un
indice minimal en hygiène des aliments de 3 ou être enregistrés auprès de la
FSA et en attente d'inspection.
Recommandation
concernant la fraude liée aux inspections en hygiène des aliments
Dans le même temps, la FSA
a exhorté à la vigilance à la suite d’informations selon lesquelles une personne
affirmant appartenir à une agence ou à une autorité locale s’adresse aux
entreprises réclamant de l’argent pour une réévaluation la note en hygiène des
aliments et qui avertissait que le non-paiement entraînerait une amende.
L'escroquerie a été rapportée dans trois autorités locales
du Pays de Galles et une en Angleterre. Les autorités locales ne peuvent
facturer que lorsqu'une inspection de réévaluation est demandée par
l'entreprise alimentaire.
Angela Towers, responsable de l'équipe d'évaluation de la note
en
hygiène des aliments à la FSA, a déclaré : « Bien que le nombre de rapports faisant état de cette fraude soit
faible, nous craignons que les entreprises ne perdent de l'argent au profit de
fraudeurs prétendant provenir de la FSA ou d'une autorité locale. »
« Si quelqu'un
vous demande de l'argent de cette manière, ne payez rien et informez toujours
les autorités locales. »
Et en France, me
direz-vous ?
En France l’infographie sur « La
sécurité sanitaire des aliments » nous dit qu’« En France, le système de sécurité sanitaire
des aliments est l’un des plus performants au monde », mais, comme déjà
noté ici,
le nombre d’inspections en sécurité sanitaire des aliments ne correspond pas (excès
de zèle de la com du ministère ?) au chiffre fourni dans le bilan 2018 de la
DGAL, 57 500 versus 75 000 dans l’infographie, dans ces conditions faut-il continuer
à croire au slogan du ministère de l’agriculture ?
Malheureusement, pour des raisons qui m’échappent, en France,
les résultats d’Alim'confiance
disparaissant au bout d’un an, le « résultat global de
chaque contrôle » n’est donc pas accessible … contrairement à ce qu’annonce le ministère de l’agriculture, « Alim’confiance vous permet de consulter
les résultats des contrôles officiels réalisés en matière de sécurité sanitaire
des aliments depuis le 1er mars 2017. »
On se demande si quelqu’un sait ce
qu’il écrit …
La fréquence des inspections sanitaires
des aliments en France fait aussi l’objet de commentaires fantaisistes, comme
en témoigne ceux du ministère de l’économie et des finances, ministre toujours
en place, malgré des
déclarations contradictoires,
… le ministre de l’économie indique « Il assume, au nom de l'« impératif de maîtrise de la dépense publique », la baisse du nombre de ses agents. »
Au nom d'un « impératif de maîtrise de la dépense publique » qu'il assume « totalement », Bruno Le Maire estime nécessaire d'« externaliser » ces contrôles ». Avant de rappeler qu'aujourd'hui, « les restaurants sont contrôlés une fois tous les 20 ans ».
Sur le
site Alim’confiance,
à la question, « A quelle fréquence les établissements
sont-ils contrôlés ? »,
as usual, il n’est pas répondu à la question, mais on a le droit à un long commentaire insipide …
Conformément à la réglementation européenne, les contrôles sont réalisés tout au long de la chaîne alimentaire en tenant compte du niveau de risque présenté par les établissements. Ce niveau de risque dépend de plusieurs caractéristiques de l’établissement : produits, procédés de fabrication, volume d’activité, etc. L’analyse des risques conduit à avoir une fréquence d’inspection plus élevée aux premiers stades de la chaîne alimentaire dans les établissements de production des aliments (ex : établissement de production de viande hachée). Les établissements de remise directe au consommateur (restaurants, métiers de bouche, distributeurs), qui se fournissent généralement auprès de ces établissements, sont ainsi contrôlés moins fréquemment.
NB : Tous les liens sont de mon fait. –aa.