Oui, mais parfois, on envie un peu les autres pays. Travers bien français ? Certes oui, mais au moins nous avons des données et on en vient à se demander, c’est comment chez nous, chut, c’est un secret défense !
Voici donc «L'agence alimentaire irlandaise, la FSAI, détaille les importants défis auxquels elle a dû faire face en 2020», source article de Joe Whitworth paru le 22 octobre 2021 dans Food Safety News.
La pandémie de coronavirus, le Brexit et les problèmes de ressources ont gravement mis à l'épreuve la Food Safety Authority of Ireland (FSAI) en 2020, selon le rapport annuel de l'agence (124 pages versus 48 pages pour le rapport 2020 de la DGAL)
Les inspections des aliments, l'échantillonnage et les ordonnances d'exécution ont tous diminué, mais les alertes sur les aliments et les allergènes ont augmenté par rapport à 2019.
C’est aussi le cas chez nous en France; en 2020, il y a eu 41 600 inspections versus 58 200 en 2019. On se rappellera qu’il n’en pas étét toujours ainsi avec les bonnes années, 2012 et 2013, où il y avait eu respectivement, 86 239 et 82 729 inspections ensécurité des aliments.
Les rappels des produits alimentaires ont très sensiblement augmenté pour ne pas dire explosé en 2020: 997 rappels, dont 373 rappels liés à la présence d’oxyde d’éthylène versus 367 en 2019 et 332 en 2018.
En Irlande, les inspecteurs ont signifié aux entreprises 31 ordonnances de fermeture, deux ordonnances d'amélioration et neuf ordonnances d'interdiction, et ont engagé cinq poursuites contre des entreprises.
Les 42 ordonnances d'exécution représentaient une diminution de 67% par rapport aux 125 adréssées en 2019, reflétant l'impact de la pandémie de la COVID-19 sur le secteur de la restauration. Cependant, le nombre de poursuites est passé de deux à cinq.
Aucune donnée de ce type pour la France, à ma connaissance.
Les types de problèmes qui ont conduit à une action sont le mauvais nettoyage et la désinfection des locaux, une mauvaise hygiène personnelle; le manque d'eau courante; les installations de lavage des mains inadéquates, le stockage incorrect des aliments, l'absence ou l'inefficacité d'un programme de lutte contre les nuisibles, des problèmes structurels dus à un manque d'entretien continu et l'absence ou l'insuffisance de système de management de la sécurité des aliments.
La pandémie et les restrictions associées ont également affecté le système de contrôle officiel. Il n'a pas été possible d'inspecter certaines entreprises avec des consommateurs ou des résidents vulnérables, comme les maisons de santé.
Les préparatifs du Brexit, en particulier pour le renforcement des contrôles à l'importation au port de Dublin et à l'europort de Rosslare, ont présenté des défis pratiques pour assurer des niveaux normaux de contrôles officiels.
Des ressources réduites ont pû avoir un impact sur la santé publique
Les contrats de service et les relations avec d'autres agences aident la FSAI à prioriser ses ressources limitées dans les domaines les plus à risque pour le consommateur. Cependant, toute nouvelle réduction mettra «sérieusement en cause» la capacité de protéger la santé publique. Cela a été particulièrement évident en 2020 et dans les discussions de financement avec le service vétérinaire de l'autorité locale avant qu'un accord sur un budget 2021 ne soit trouvé, selon le rapport.
Comme on la vu plus haut, en France, cela fait des années que la baisse des inspections est continue ...
En 2020, le financement fourni par la FSAI aux autorités locales pour effectuer des contrôles officiels était inférieur au montant demandé. La FSAI n'a pas été en mesure de financer le recrutement des personnes pour des postes vacants.
En 2020, 50 044 entreprises alimentaires étaient sous tutelle d'agences ayant des contrats de service avec la FSAI. Il s'agit d'une légère augmentation par rapport à 2019. Parmi les entreprises enregistrées, près de 92% sont inspectées par les services de la santé environnementale; 6% par l'Autorité de protection des pêches maritimes, 2% par ministère de l’agriculture, de l’alimentation et d ela marine et 1% par les autorités locales.
Il y a eu une baisse de 2015 à 2020 des inspections de près de 58 500 à près de 33 500. En 2020, 50 261 échantillons ont été prélevés, soit une baisse de 11,4 % par rapport à 2019.
Comme évoqué plus haut, la baisse constant des inspections a commencé sous l’ère du ministre de l’agriculture, M. Le Foll pendant les cinq années à sonministère. Vous aurez aussi noté, j'en suis certain, que le nombre d'inspections en sécurité des aliments Irlande est pratiquement le même qu'en France pour l'année 2019 ...
Alertes alimentaires en hausse mais plaintes en baisse
Le nombre de plaintes des consommateurs concernant les aliments ou les locaux alimentaires, l'étiquetage et les allergènes était inférieur à 2 272 par rapport aux années précédentes, contre 3 460 en 2019.
Un tiers des plaintes concernaient des aliments insalubres et 30% des mauvaises règles d'hygiène. La réduction reflète l'impact de la pandémie, car de nombreuses entreprises de restauration ont été temporairement fermées pendant des périodes tout au long de l'année.
Le plan de prélèvements de coquillages a détecté la saxitoxine (une toxine associée à l'empoisonnement paralysant des coquillages) dans une zone de production du sud-ouest de l'Irlande. Cela a été trouvé dans une zone qui n'avait pas de tels problèmes auparavant. Elle a été fermée à la récolte commerciale lorsque les résultats enregistrés ont dépassé les niveaux prévus par la législation. L'analyse des échantillons a montré que la toxine a culminé à plus de trois fois la limite réglementaire.
En 2020, les agents de la FSAI ont participé à 95 enquêtes visant à déterminer la nature et l'étendue du non-respect de la législation alimentaire et des infractions liées à la fraude alimentaire. Plus de 24 tonnes d'aliments d'origine animale et non animale ont été retirées du marché à la suite de ces enquêtes.
L'Irlande a publié 11 cas dans le système d'assistance administrative et de coopération et du réseau de fraude alimentaire de la Commission européenne concernant la viande, l'alcool et les compléments alimentaires prétendant traiter, guérir et/ou prévenir l'infection à la COVID-19 et a traité 25 notifications.
Les saisies effectuées dans le cadre de l’oparation Opson IX d’Europol et Interpol comprenaient des aliments d'origine animale tels que de la viande et des produits laitiers, ainsi que de l'eau en bouteille et de l'alcool de contrefaçon.
En 2020, le RASFF a traité 3 862 notifications dont 58 notifiées par l'Irlande. Il y a eu 27 notifications pour des denrées alimentaires originaires du pays tandis que 216 concernaient des produits distribués en Irlande.
En 2020, il y a eu 240 notifications pour des produits d’origine France (212 pour 2021) et il y a eu 221 notifications (206 pour 2021) par la France au RASFF de l’UE.