Huit personnes ont été admises au CHU de Bordeaux, atteintes de botulisme, dont trois en réanimation. L'infection a eu lieu samedi 9 septembre au Tchin Tchin Wine Bar, à Bordeaux.
Autre décompte selon l’ARS de Nouvelle Aquitaine, «Intoxication alimentaire : signalement de 7 cas probables de botulisme dont 6 sont pris en charge au CHU de Bordeaux du 12/09/2023».
La plupart des personnes sont de nationalités étrangères (américaines, canadienne, allemande). Elles ont toutes fréquenté au cours de la semaine dernière le même bar de Bordeaux, le Tchin Tchin Wine Bar. Les aliments suspectés sont à ce stade des conserves de sardines faites maison par le restaurateur.
Compte tenu du temps d’incubation (de quelques heures à quelques jours) et du caractère grave de la maladie (le botulisme est mortel dans 5 à 10% des cas), l’ARS Nouvelle-Aquitaine a alerté le réseau de SOS Médecins et les services d’urgences. Les personnes qui ont fréquenté cet établissement bordelais sont appelées à la plus grande vigilance et à consulter en cas de symptômes.
La Direction Départementale de la Protection des Populations de la Gironde (DDPP) a mené immédiatement les investigations dans l’établissement et effectué 10 prélèvements pour recherche de germes et de toxines botuliques. Toutes les conserves présentes sur site ont été consignées en l’attente des résultats d’analyse. Les analyses seront effectuées par l’Institut Pasteur pour déterminer quelle est la toxine incriminée. Elles sont attendues dans les 3 jours.
Par ailleurs, la DDPP demande par mesure de prévention à l’établissement de restreindre dès aujourd’hui et jusqu’à nouvel ordre son activité au service du vin et d’en-cas qui ne sont pas susceptibles de présenter un risque botulique.
On lira la fiche de description de danger biologique transmissible par les aliments de l’Anses sur Clostridium botulinum, Clostridium neurotoxinogènes.
Selon Sud-Ouest,
NB : Photo d’illustration.
Mise à jour du 13 septembre 2023
Selon ce site britannique, une femme est décédée du botulisme en France et 12 autres personnes sont soignées.
Urgence Intoxication alimentaire grave : 10 cas de botulisme, dont 8 hospitalisés et 1 décès, liés à la fréquentation d'un restaurant à Bordeaux, source communiqué de Santé publique France du 13 septembre.
Mise à jour du 15 septembre 2023
Mise à jour du 12 octobre 2023
La Direction générale de la Santé (DGS) indique que ce 13 septembre au soir, le bilan de l’intoxication s’élève à 12 personnes touchées, dont une femme de 32 ans décédée après avoir transité aux urgences d'un hôpital francilien, 5 personnes intubées et deux en surveillance continue. La plupart des patients sont suivis en Gironde, un patient en Ile-de-France (le mari de la personne décédée) , un patient en Espagne (Barcelone) et un patient en Allemagne.
RépondreSupprimer«Tous nos patients ont bénéficié d'un traitement antitoxinique», a précisé Benjamin Clouzeau, médecin réanimateur au CHU de Bordeaux. Désormais, «leur état peut potentiellement persister pendant plusieurs semaines», au cours desquelles «de multiples complications» peuvent survenir, selon lui. «C'est exceptionnel. En France nous avons entre 20 et 30 cas par an». Les antitoxiniques utilisés font partie d’un stock stratégique géré par l’armée. «Au vu de la situation, nous avons dès le début de semaine demandé à nos collègues pharmaciens de rapatrier sur le CHU les stocks», afin de pouvoir les administrer «le plus rapidement possible» si besoin.
signé jsp
https://www.santepubliquefrance.fr/les-actualites/2023/cas-de-botulisme-alimentaire-a-bordeaux-15-cas-recenses-dont-10-hospitalises-et-1-deces.-point-de-situation-au-14-septembre-2023
RépondreSupprimerIl s'agirait d'un cas de botulisme dû à la toxine de type B, habituellement trouvée chez le porc ( les poissons étant plus souvent contaminés par la toxine de type E). Le procédé de fabrication des conserves artisanales de sardines de ce restaurant aurait-il permis des souillures par de la terre ou par des cochonnailles ? Mauvaise stérilisation d'un aliment comportant beaucoup d'eau libre accessible au développement bactérien (une forte teneur en sel diminue l'eau libre disponible) . Et lors de l'utilisation, bien que le restaurateur ait constaté que certains bocaux étaient gâtés et les ait éliminés, il a considéré que les autres bocaux étaient corrects et n'a pas recuit les sardines au moment de les servir, 80°C pendant 3 minutes à cœur aurait détruit la neurotoxine botulique sensible à la chaleur, cependant les caractères organoleptiques de l'aliment en auraient pâti.
signé jsp
Merci
RépondreSupprimer«Je reconnais que j’avais un lot de sardines stérilisées et qu’à l’ouverture j’ai dû en jeter certaines qui avaient une forte odeur. D’autres paraissaient saines et ont été servies aux clients».
Autrement dit la contamination n'a pas d'odeur !
C'est bien le piège du botulisme ! Pas d'alerte perceptible pour le consommateur !
RépondreSupprimerEn fonction de l'aliment on utilise différents facteurs pour tuer les spores (dans les conserves neutres) ou pour inhiber la germination et la toxinogenèse:
- pour une conserve neutre (non acide pH>4.6), on doit stériliser 3 minutes à 121°C à cœur : boites de conserve classiques, ou 30 minutes à 111°C . Pas possible avec une simple lessiveuse qui n'atteint que 100°C, il faut autoclaver les bocaux dans une cocotte-minute.
- pour une conserve acide, les spores sont inhibées par pH <4.6, la pasteurisation tue les autres bactéries, acido-tolérantes (on
n'a pas de botulisme avec un jus de fruit ou tomates « acides »)
- pour un produit frais (frigo), si la conservation est mauvaise, les autres bactéries ou moisissures vont altérer le produit qui ne sera pas consommé car puant et pourri.
Le problème se pose surtout pour les produits sous vide ou atmosphère modifiée, qui bloque la flore d'altération mais pas la bactérie botulinique (anaérobie)
- pour les salaisons, la teneur en sel diminue l'eau libre disponible pour le développement bactérien
signé jsp