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mercredi 20 décembre 2023

Danger Clostridium botulinum : 9 avis de rappel le 19 décembre

Tout le monde a encore à l’esprit les 15 cas d'intoxication par le botulisme, dont 1 décès, pendant la Coupe du monde de rugby organisée à Bordeaux, France.

Qu’en est-il du danger Clostridium botulinum dans les avis de rappel selon RappelConso au 20 décembre 2023

23 avis de rappels ont été publiés en 2023, mais 10 en décembre 2023, dont neuf le 19 décembre pour des produits halal comprenant de très nombreuses références.
Il est rapporté le rique et le motif de tous ces rappels sont les suivants :

- Risque : Clostridium botulinum (agent responsable du botulisme)
- Motif : Grisaillement en surface d’une partie de nos productions, lié à un ingrédient fournisseur non conforme. Cette situation ne permet pas d'exclure un risque de Clostridium botulinum.

- Regal aux olives Prix cool de marque Crystal
Date début/Fin de commercialisation : du 04/12/2023 au 11/12/2023

- Classic saveur délice de marque Isla Délice
Date début/Fin de commercialisation : du 22/11/2023 au 18/12/2023

- Régal aux olives de marque Crystal
Date début/Fin de commercialisation : du 04/12/2023 au 11/12/2023

- Cachir Prix cool de marque Crystal
Date début/Fin de commercialisation : du 22/11/2023 au 13/12/2023

- Cachir de marque Crystal
Date début/Fin de commercialisation : du 06/12/2023 au 11/12/2023

- Mortadélice / tranchettes de marque Isla Délice
Date début/Fin de commercialisation : 24/11/2023 au 18/12/2023

- Mortadélice 2kg de marque Isla Délice
Date début/Fin de commercialisation : 17/11/2023 au 18/12/2023

- Mousse de volaille de marque Isla Délice
Date début/Fin de commercialisation : 24/11/2023 au 07/12/2023

- Saveurdélice de marque Isla Délice
Date début/Fin de commercialisation : 22/11/2023 au 13/12/2023

Commentaire
Un inspection sanitaire sur les sites de production serait la bienvenue ...

Complément
Rappel également au Luxembourg le 20 décembre 2023 de plusieurs produits de la marque Isla Délice.

Mise à jour du 21 décembre 2023
Le réseau d'alerte rapide ou RASFF a encore frappé en retard avec cette notification de la France le 21 décembre 2023. Le produit a été distribué dans six pays dont la France.

Mise à jour du 22 décembre 2023
Deux nouveaux rappels le 22 décembre 2023 pour risque de développement de Clostridium botulinum :
- Régal aux olives halal 120 g
- Cachir goût de bœuf 500 g

- Rappels en Belgique le 21 décembre 2023 et 22 décembre 2023 de différents produits de la marque Isla Délice. Problématique : présence possible de la bactérie Clostridium botulinum.

mardi 28 novembre 2023

Cas de botulisme à Bordeaux : Rôle crucial des données de cartes de crédit et de la coopération internationale rapide, selon une étude

Dans un article de 2005, il a été fait état de l’utilisation des cartes de fidélité d’un distributeur afin de retrouver des clients qui avaient acheté des steaks hachés mis en cause dans une intoxication alimentaire.  

Voici à plus petite échelle un remake en quelque sorte, 18 ans après, mais cette fois-ci, il s'agit de cartes dites de crédit ...

«Les données des cartes de crédit utilisées pour retracer les cas possibles dans une épidémie de botulisme», source article de Joe Whitworth paru le 28 novembre 2023 dans Food Safety News.

Une épidémie de botulisme d'origine alimentaire en France a mis en évidence l'efficacité de l'utilisation des données de carte de crédit pour identifier des patients potentiels, selon des chercheurs.

En septembre 2023, une épidémie de botulisme touchant 15 personnes survient à Bordeaux lors de la Coupe du monde de rugby. Les malades venaient du Canada, de France, d'Allemagne, d'Irlande, d'Espagne, du Royaume-Uni et des États-Unis. Une personne est décédée. Des patients ont déclaré avoir consommé des sardines en conserve produites localement au restaurant Tchin Tchin Wine Bar.

Une recherche des personnes ayant consommé les sardines a été effectuée à partir des données des reçus de cartes de crédit du restaurant, selon une étude publiée dans la revue Eurosurveillance, «Foodborne botulism outbreak involving different nationalities during the Rugby World Cup: critical role of credit card data and rapid international cooperation, France, September 2023.»

Obtenir des coordonnées grâce à l'utilisation de la carte de crédit

En examinant les commandes de repas et les reçus des cartes, les chercheurs ont découvert que 29 clients avaient commandé des sardines en conserve. Une douzaine de cas suspects avaient déjà été identifiés. Les autorités sanitaires françaises ou britanniques en ont contacté 14 autres, mais elles n'ont présenté aucun symptôme. Cependant, trois d'entre eux étaient des citoyens britanniques symptomatiques qui ont été orientés vers des soins d'urgence au Royaume-Uni et ont reçu de l'antitoxine botulique.

L'identification des clients a été possible après avoir examiné les paiements par carte de crédit et récupéré leurs coordonnées personnelles via les sociétés émettrices de cartes de crédit.

Compte tenu de la gravité du botulisme, les sociétés émettrices de cartes ont coopéré avec les autorités sanitaires et ont contacté les clients identifiés pour obtenir leur approbation avant de transmettre leurs coordonnées. Cela a permis à trois Britanniques ignorant leur maladie d'être envoyés aux urgences pour y recevoir de l'antitoxine botulique.

Au moment où l’épidémie a été reconnue, la plupart des personnes exposées étaient rentrées dans leur pays d’origine. Cependant, tous ont été identifiés via les sociétés de cartes de crédit et ont reçu un contact en cas d'urgence de santé publique en cas d'apparition de symptômes.

Des données telles que des cartes de fidélité ou des reçus sont fréquemment utilisées dans les enquêtes sur les épidémies pour identifier les produits alimentaires achetés. Ces méthodes complètent d'autres moyens d'investigations épidémiologiques. Cependant, en raison des réglementations sur la protection des données, l'accès aux données personnelles via les reçus de carte de crédit n'est pas toujours possible dans les meilleurs délais. Cette pratique ne peut pas être appliquée systématiquement lors d'investigations épidémiologiques étant donné la sensibilité des données, ont dit les scientifiques.

Type de botulisme généralement peu lié au poisson

Tous les patients suspects avaient fréquenté le même restaurant bordelais à des dates différentes et consommé des sardines marinées en conserve. Ceux-ci faisaient partie d'un lot préparé par le restaurant le 1er septembre et servi entre le 1er et le 10 septembre. Plusieurs cas ont signalé un mauvais goût ou une odeur désagréable du produit mariné dans de l'huile et des herbes.

Les personnes sont tombées malades entre le 5 et le 12 septembre. L'âge médian des cas était de 36 ans, mais variait entre 30 et 70 ans. Parmi tous les cas, sept étaient des femmes et huit des hommes. Treize ont été hospitalisés, dont six ont nécessité une ventilation mécanique invasive. Sur les 15 cas suspects, 10 ont été confirmés en laboratoire.

Une étude précédente parue dans la même revue donnait plus de détails sur huit personnes originaires de quatre pays admises en unité de soins intensifs du CHU de Bordeaux.

Les inspecteurs ont visité le restaurant et, même s'ils n'ont identifié aucun écart dans le stockage des aliments, ils ont noté des techniques de stérilisation incorrectes dans la préparation des aliments en conserve.

Les échantillons de sardines provenant de cinq bocaux différents ont été testés positifs à la neurotoxine botulique de type B et à Clostridium botulinum de type B. Tous les autres échantillons d’aliments, y compris les ingrédients de la marinade, se sont révélés négatifs.

Des articles antérieurs sur le botulisme provoqué par le poisson et d'autres produits marins ont été liés à la neurotoxine botulique de type type E, tandis que le type B a été principalement associé aux produits transformés à base de porc.

«Cette épidémie de botulisme d'origine alimentaire en France met en évidence à la fois l'efficacité de l'utilisation des données des cartes de crédit pour identifier les personnes exposées et éventuellement prévenir rapidement les cas graves. Cela souligne également l’importance de réseaux de collaboration internationaux efficaces, en particulier lors de rassemblements de masse où des personnes de nombreux pays peuvent être exposées, comme lors des prochains Jeux olympiques organisés en France à l’été 2024», ont dit les chercheurs.

jeudi 23 novembre 2023

Des conserves au rappel

Quelques faits,

Le 20 novembre 2023, le blog a publié un raticle sur le Rappel de filets d’anchois salés à l’huile d’olive vierge extra en raison d’un risque de teneur en histamine au-delà du seuil réglementaire. Mais le deuxième rappel en deux mois.

Le 22 novembre 2023, RappelConso nous informe de deux rappel de conserves d’escargot, Escargots sauce Bourguignonne et Escargots au court bouillon de la marque Les Escargots du Quercy en raison de résultats d'analyses non conformes et d’un défaut de stabilité

Le risque encouru par le consommateur est Clostridium botulinum (agent responsable du botulisme).
Ces conserves ont été commercialisées du 01/06/2023 au 22/10/2023.

Le 22 novembre 2023, RappelConso nous informe du rappel de salsifis en bocal 37 cl de marque Carrefour Classic suite à une suspicion de morceaux de verre.

Ces conserves ont été commercialisées du 26/10/2023 au 22/11/2023.

jeudi 9 novembre 2023

Rappel de conserves en raison d'un risque de botulisme

RappelConso, qui a toujours ignoré ou oublié deux rappels signalés par le blog, nous informe du rappel de conserve de cassoulet de la marque L'Oie gourmande pour un défaut de stabilité des conserves.

Risques encourus par le consommateur : Clostridium botulinum (agent responsable du botulisme).

Ce qui très important à savoir, c’est que ces conserves ont été commercialisées du 01/09/2023 au 31/10/2023.

Attention donc, si vous avez ces conserves sur vos étagères !

Commentaire

On se demande où sont les autocontrôles ?

Mise à jour du 10 novembre 2023
Nouveau rappel le 10 novembre de conserves ou de bocaux de la marque Ferme du Trêfle Blanc en raison d'un problème sur le procédé de stérilisation. Risques encourus par le consommateur : Clostridium botulinum (agent responsable du botulisme).
Les conserves ou bocaux ont été commercialisés à partir du 09/11/2023. Les produits rappelés sont tous les bocaux ayant une DDM antérieure au 18 octobre 2026.

Commentaire

Rappel rapide mais on se demande toujours où sont les autocontrôles ?

samedi 14 octobre 2023

Un article met en évidence l’épidémie de botulisme en France

«Un article met en évidence l’épidémie de botulisme en France», source article de Stéphanie Soucheray paru le 13 octobre 2023 dans CIDRAP News.

Paru le 12 octobre 2023 est paru dans Eurosurveillance, des chercheurs font état d'une épidémie de 15 cas d'intoxication par le botulisme, dont 1 décès, le mois dernier pendant la Coupe du monde de rugby organisée à Bordeaux, France.

Les auteurs présentent les descriptions de cas cliniques de huit patients vus au CHU de Bordeaux, où le premier patient traité lors de l'épidémie a été admis en unité de soins intensifs (USI) le 6 septembre. Ce patient a nécessité une ventilation mécanique et a présenté un certain nombre de graves symptômes, notamment un affaissement oculaire, des troubles de la déglutition et une paralysie oculomotrice, dans lesquels l'œil affecté ne suit pas correctement.

«En raison des symptômes neurologiques, le patient a été initialement traité pour le syndrome de Guillain-Barré, mais le botulisme a également été suspecté», précisent les auteurs. Au cours des 4 jours suivants, deux autres patients sont arrivés à l’hôpital avec des symptômes neuro-ophtalmiques similaires et ont nécessité des soins intensifs.

Des conserves de sardines maison mises en cause

Les trois premiers patients vus à l'hôpital ont déclaré s'être rendus en France pour le tournoi de rugby. Le 10 septembre, les enquêteurs français ont interrogé les trois hommes, qui ont tous déclaré avoir mangé des sardines en conserve maison dans le même bar-restaurant de Bordeaux.

Du 11 au 12 septembre, l'hôpital a accueilli cinq autres patients, tous des visiteurs internationaux, présentant des symptômes d'intoxication par le botulisme, notamment une paralysie descendante et une maladie gastro-intestinale étendue.

Les patients venaient du Canada, de France, d'Irlande et des États-Unis. Deux patients étaient des hommes, six étaient des femmes et tous, sauf un, avaient moins de 50 ans. Le délai moyen entre la consommation de sardines et les premiers signes de maladie était de 13 heures.

«Six cas sur huit ont nécessité une ventilation mécanique invasive en raison d'une paralysie des muscles respiratoires», ont indiqué les auteurs. Le délai médian entre l’apparition des symptômes et l’intubation était de 25 heures.

Au 12 octobre, six des huit patients vus au CHU de Bordeaux sont sortis, et deux restent sous ventilation mécanique. Tous les huit avaient reçu un traitement à base d’antitoxine botulique.

La plus grande épidémie en France

Suite aux premiers cas, la Direction générale de la santé (DGS) a adressé une alerte nationale à tous les praticiens concernant les cas constatés à Bordeaux, 2 cas supplémentaires et 1 décès liés à cette épidémie. Au total, 15 personnes sont tombées malades et toutes ont déclaré avoir mangé des sardines dans le même restaurant.

Bien que rare, le botulisme peut être l'une des maladies d'origine alimentaire les plus graves, souvent causée par des aliments en conserve ou fermentés maison mal transformés.

De 2008 à 2018, la France a signalé 82 foyers de cas de botulisme d'origine alimentaire, dont 159 cas, et le plus grand nombre de personnes impliquées dans une seule épidémie était six, faisant de cette nouvelle épidémie la plus importante du pays.

Les cliniciens de toute la France ont été invités à rechercher des symptômes de botulisme chez les patients ayant récemment voyagé à Bordeaux. Ces symptômes comprennent des difficultés à avaler, une vision floue, des troubles de l'élocution et une paralysie flasque descendante.

«Le botulisme d'origine alimentaire peut être mal diagnostiqué», concluent les auteurs. «Ce article souligne l'importance de notifier rapidement les cas suspects de botulisme, car cela déclenche une prise de conscience et une enquête immédiate pour déterminer la source et contrôler l'épidémie.»

Référence

Courtot-Melciolle Léa, Jauvain Marine, Siefridt Mona, Prevel Renaud, Peuchant Olivia, Guisset Olivier, Mourissoux Gaëlle, Diancourt Laure, Mazuet Christelle, Delvallez Gauthier, Boyer Alexandre, Orieux Arthur. Food-borne botulism outbreak during the Rugby World Cup linked to marinated sardines in Bordeaux, France, September 2023. Euro Surveill. 2023;28(41):pii=2300513. https://doi.org/10.2807/1560-7917.ES.2023.28.41.2300513

Complément

Selon les auteurs de l’étude,
Il est possible que l'épidémie de botulisme à Bordeaux, provoquée par la neurotoxine botulique de type B, soit liée à l'utilisation d'huile d'olive et d'herbes aromatiques (marinade) avant la stérilisation des sardines en conserve.
Complément bis
On lira ce document de l’Anses du 26 octobre 2023, «Le botulisme : de quoi s’agit-il et comment s’en prémunir ?» 

mercredi 4 octobre 2023

Botulisme alimentaire : Retour sur la crise sanitaire. Page de pub de l'Institut Pasteur !

Dans cette intoxication alimentaire à Bordeaux liée à des conserves, il y a eu plusieurs cas de botulisme. Le blog vous proposé différentes approches, depuis Santé publique France très discrète sur ce sujet à l’OMS ...

La dernière approche en date est celle du 2 octobre avec ce communiqué de l’Institut Pasteur, «Botulisme alimentaire : Retour sur la crise sanitaire».

Début septembre 2023, plusieurs personnes ont été intoxiquées après avoir consommé des sardines en conserve artisanale dans un bar bordelais. Au 14 septembre 2023, cette intoxication a provoqué le décès d’une personne et l’hospitalisation de 10 autres. Retour sur la chronologie précise des événements et le rôle de l’Institut Pasteur dans la gestion de cette crise sanitaire. 

Le 11 septembre 2023, l’Agence Régionale de Santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine reçoit le signalement de plusieurs cas probables de botulisme. Sept personnes prises en charge au CHU de Bordeaux présentent des troubles neurologiques ou digestifs. Elles ont toutes fréquenté la semaine précédente un même bar bordelais, où elles ont consommé des sardines en conserve artisanale. Les symptômes et l’épidémiologie évoquent le botulisme alimentaire, provoqué par la bactérie Clostridium botulinum. «Il s’agit d’une bactérie qui, lorsque la stérilisation d’une conserve est mal faite, peut se multiplier et produire une toxine. Les gens se contaminent au moment de l’ingestion» précise Gauthier Delvallez, responsable adjoint du centre national de référence (CNR) des bactéries anaérobies et botulisme.

La confirmation du botulisme par l’Institut Pasteur

L’enquête démarre ensuite concrètement. Ces cas suspects amènent la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) de la Gironde à effectuer des prélèvements alimentaires pour rechercher la présence de toxine botulique dans les conserves suspectées. Le lendemain, 12 septembre, le bilan s’aggrave : une personne est décédée et sept se trouvent en service de réanimation. Au 14 septembre, 15 cas suspects de botulisme ont été identifiés, dont 10 sont hospitalisés. Si les signes évocateurs du botulisme se précisent, le diagnostic biologique doit encore être posé avec certitude. C’est le CNR des bactéries anaérobies et botulisme de l’Institut Pasteur qui lèvera les derniers doutes. Les échantillons collectés par la DDPP ainsi que les prélèvements des patients hospitalisés ont été analysés par le CNR qui a pu confirmer un botulisme de type B pour plusieurs patients et la présence de la bactérie et de sa toxine dans les conserves de sardines.

Une prise en charge adaptée, le plus tôt possible, à l’hôpital

On dispose de peu d’outils de lutte contre cette intoxication rarissime qui génère en moyenne 15 à 20 cas par an, en France. Le traitement du botulisme requiert, dans les formes sévères, des soins respiratoires intensifs avec ventilation assistée.

En cas de suspicion de botulisme, l’administration d’une anti-toxine botulique dans les 24 à 48 premières heures après le début des symptômes peut permettre de raccourcir le temps d’hospitalisation. La grande majorité des malades pris en charge sans délai guérissent sans séquelles, mais le traitement et la convalescence peuvent durer plusieurs mois.

Les CNR, des sentinelles face aux pathogènes

L’étroite collaboration entre les autorités sanitaires nationales et régionales et le CNR bactéries anaérobies et botulisme de l’Institut Pasteur a permis de rapidement identifier de façon certaine la bactérie à l’origine de cette crise sanitaire, la plus grave à ce jour en France en lien avec le botulisme alimentaire. Une étape essentielle pour une prise en charge optimale des personnes contaminées ou susceptibles de l’être.

Mise à jour du 12 octobre 2023

On lira l’étude, «Food-borne botulism outbreak during the Rugby World Cup linked to marinated sardines in Bordeaux, France, September 2023», parue le 12 octobre dans Eurosurveillance.

Complément bis
On lira ce document de l’Anses du 26 octobre 2023, «Le botulisme : de quoi s’agit-il et comment s’en prémunir ?» 

lundi 18 septembre 2023

Les sardines confirmées comme source du botulisme alors que le nombre de patients augmente

Quelques compléments d’information sont fournis par cet article de Food Safety News du 18 septembre 2023, «Les sardines confirmées comme source du botulisme alors que le nombre de patients augmente».

Le nombre de personnes malades suite à une éclosion de botulisme due à des sardines contaminées est passé à 15.

Les patients comprennent des Américains et des Canadiens ainsi que des personnes originaires d'Angleterre, de France, d'Allemagne, de Grèce, d'Irlande et d'Espagne.

Au moins 10 ont été hospitalisés et huit admis dans des unités de soins intensifs. Une personne est décédée.

Il a été confirmé que les sardines produites localement et conservées dans l'huile étaient le véhicule de l'infection. Ils étaient servis au restaurant mais distribués nulle part ailleurs.

Les médias locaux ont rapporté qu'une enquête sur cet incident avait été ouverte par le parquet de Bordeaux.

La toxine botulique de type B a été identifiée dans des échantillons de sérum provenant de certains cas, et les sardines ont été testées positives pour Clostridium botulinum de type B.

Tous les patients ont dit avoir mangé au même point de vente à Bordeaux, le Tchin Tchin Wine Bar, avant de tomber malade. Le restaurant est proche de la fan zone de la Coupe du monde de rugby 2023 et se trouve dans une zone prisée des touristes.

Les investigations menées par les autorités françaises montrent que jusqu'à 25 personnes pourraient avoir été exposées.

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a dit que le risque d'infection pour les Européens était considéré comme faible, mais que d'autres cas connexes pourraient survenir dans les prochains jours.

Les autorités nationales en alerte

L'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) a signalé que trois cas concernaient des résidents du pays.

L'ASPC a dit qu'il pourrait y avoir d'autres cas identifiés parmi les Canadiens en France qui ont mangé au restaurant, car les symptômes du botulisme peuvent mettre plusieurs jours à apparaître.

L'agence a ajouté qu'elle était en contact avec des partenaires fédéraux, provinciaux, territoriaux et internationaux, tels que Santé Publique France, pour surveiller et lutter contre l'éclosion.

Le Health Service Executive (HSE) en Irlande a déclaré qu’un «petit nombre» de citoyens irlandais avaient été touchés et recevaient des soins en France. L'agence a conseillé aux personnes ayant mangé des sardines au restaurant entre le 4 et le 10 septembre de consulter un médecin d'urgence en cas de malaise.

Trois patients étaient retournés en Angleterre pour être soignés. Cependant, il se peut qu'il y ait désormais davantage de personnes au Royaume-Uni qui ont mangé au restaurant et que les autorités françaises n'ont pas pu retrouver, a dit la UK Health Security Agency (UKHSA)

L'intoxication botulique est une maladie rare mais potentiellement mortelle, causée par des toxines produites par la bactérie Clostridium botulinum. Dans le cas du botulisme d'origine alimentaire, les symptômes commencent généralement 18 à 36 heures après avoir mangé des aliments contaminés. Cependant, ils peuvent survenir dès six heures ou jusqu'à 10 jours plus tard. Les symptômes peuvent inclure une vision double ou floue, des paupières tombantes, des difficultés d'élocution, des difficultés à avaler ou à respirer, une paralysie, une langue épaisse, une bouche sèche et une faiblesse musculaire.

Mise à jour du 18 septembre 2023

Deux plaintes ont été déposées par la famille et le compagnon de la femme de nationalité grecque de 32 ans décédée après intoxication alimentaire dans un restaurant de Bordeaux. Source RTL.

Mise à jour du 12 octobre 2023

On lira l’étude, «Food-borne botulism outbreak during the Rugby World Cup linked to marinated sardines in Bordeaux, France, September 2023», parue le 12 octobre dans Eurosurveillance.

Complément bis
On lira ce document de l’Anses du 26 octobre 2023, «Le botulisme : de quoi s’agit-il et comment s’en prémunir ?» 

dimanche 17 septembre 2023

Quelques éléments sur les cas de botulisme à Bordeaux

Le blog a souhaité revenir sur différents aspects de ces cas de botulisme à Bordeaux.
Pour mémoire, le blog a publié deux articles sur des cas de botulisme alimentaire à Bordeaux :

Un lecteur du blog a très utilement complété le premier article du blog et je voudrais faire profiter l’ensemble des lecteurs de ses commentaires éclairés, sachant par expérience que certains ne les lisent pas toujours. Merci donc à ce lecteur !

Premier commentaire

La Direction générale de la Santé (DGS) indique que ce 13 septembre au soir, le bilan de l’intoxication s’élève à 12 personnes touchées, dont une femme de 32 ans décédée après avoir transité aux urgences d'un hôpital francilien, 5 personnes intubées et deux en surveillance continue. La plupart des patients sont suivis en Gironde, un patient en Ile-de-France (le mari de la personne décédée) , un patient en Espagne (Barcelone) et un patient en Allemagne.

«Tous nos patients ont bénéficié d'un traitement antitoxinique», a précisé Benjamin Clouzeau, médecin réanimateur au CHU de Bordeaux. Désormais, «leur état peut potentiellement persister pendant plusieurs semaines», au cours desquelles «de multiples complications» peuvent survenir, selon lui. «C'est exceptionnel. En France nous avons entre 20 et 30 cas par an». Les antitoxiniques utilisés font partie d’un stock stratégique géré par l’armée. «Au vu de la situation, nous avons dès le début de semaine demandé à nos collègues pharmaciens de rapatrier sur le CHU les stocks», afin de pouvoir les administrer «le plus rapidement possible» si besoin.

Second commentaire

Commentant , un communiqué de Santé publique France du 15 septembre (dernier communiqué à ma connaissance), il indique :

Il s'agirait d'un cas de botulisme dû à la toxine de type B, habituellement trouvée chez le porc ( les poissons étant plus souvent contaminés par la toxine de type E). Le procédé de fabrication des conserves artisanales de sardines de ce restaurant aurait-il permis des souillures par de la terre ou par des cochonnailles ? Mauvaise stérilisation d'un aliment comportant beaucoup d'eau libre accessible au développement bactérien (une forte teneur en sel diminue l'eau libre disponible) . Et lors de l'utilisation, bien que le restaurateur ait constaté que certains bocaux étaient gâtés et les ait éliminés, il a considéré que les autres bocaux étaient corrects et n'a pas recuit les sardines au moment de les servir, 80°C pendant 3 minutes à cœur aurait détruit la neurotoxine botulique sensible à la chaleur, cependant les caractères organoleptiques de l'aliment en auraient pâti.

Réponse

J’ai indiqué ce qui avait été cité par la presse par le gérant du restaurant,
«Je reconnais que j’avais un lot de sardines stérilisées et qu’à l’ouverture j’ai dû en jeter certaines qui avaient une forte odeur. D’autres paraissaient saines et ont été servies aux clients».
Autrement dit la contamination n'a pas d'odeur !

Troisième commentaire

C'est bien le piège du botulisme ! Pas d'alerte perceptible pour le consommateur !

En fonction de l'aliment on utilise différents facteurs pour tuer les spores (dans les conserves neutres) ou pour inhiber la germination et la toxinogenèse:

- pour une conserve neutre (non acide pH>4.6), on doit stériliser 3 minutes à 121°C à cœur : boites de conserve classiques, ou 30 minutes à 111°C . Pas possible avec une simple lessiveuse qui n'atteint que 100°C, il faut autoclaver les bocaux dans une cocotte-minute.
- pour une conserve acide, les spores sont inhibées par pH <4.6, la pasteurisation tue les autres bactéries, acido-tolérantes (on n'a pas de botulisme avec un jus de fruit ou tomates « acides »)
- pour un produit frais (frigo), si la conservation est mauvaise, les autres bactéries ou moisissures vont altérer le produit qui ne sera pas consommé car puant et pourri.
Le problème se pose surtout pour les produits sous vide ou atmosphère modifiée, qui bloque la flore d'altération mais pas la bactérie botulinique (anaérobie)
- pour les salaisons, la teneur en sel diminue l'eau libre disponible pour le développement bactérien.

Compléments sur ces cas de botulisme

Dans le second article du blog, citant Le Figaro, « Le restaurateur lui-même a confirmé qu'à l'ouverture des bocaux, il y avait une mauvaise odeur et une absence de vide », explique Thierry Touzet, le directeur adjoint de la direction départementale de la protection des populations.
«L'établissement était plutôt bien tenu, a ensuite assuré le directeur adjoint de la DPPD de Gironde, mais par contre un vrai défaut de maîtrise du process de conserve», avec «un mode opératoire très artisanal.» Source TF1.

Autre aspect, une déclaration du président de l'union des métiers et des industries de l'hôtellerie en Gironde me paraît malvenue, il appelle néanmoins à «ne pas faire d'amalgame ». Selon lui, « la personne a cru bien faire en voulant stériliser ses sardines elle-même ».

Soit, mais le gérant du restaurant, a-t-il reçu ou non une formation à la stérilisation des conserves ?

Mise à jour du 18 septembre 2023

Deux plaintes ont été déposées par la famille et le compagnon de la femme de nationalité grecque de 32 ans décédée après intoxication alimentaire dans un restaurant de Bordeaux. Source RTL.

Mise à jour du 12 octobre 2023

On lira l’étude, «Food-borne botulism outbreak during the Rugby World Cup linked to marinated sardines in Bordeaux, France, September 2023», parue le 12 octobre dans Eurosurveillance.

Trois études couvrent différentes intoxications alimentaires au Japon

«Trois études couvrent différentes intoxications alimentaires au Japon», source article de Food Safety News du 15 septembre 2023.

Trois études récemment publiées ont détaillé une éclosion de botulisme d'origine alimentaire, une infection à Bacillus subtilis et des éclosions à Campylobacter au Japon.

La première étude, publiée dans Emerging Infectious Diseases, couvrait une épidémie de botulisme en 2021 causée par Clostridium botulinum à Kumamoto.

Un repas pris dans une résidence privée était la cause suspectée, et quatre patients ont été atteints. La toxine botulique et Clostridium botulinum ont été détectés dans trois des quatre échantillons. Un plat de poulet préparé dans le commerce en était probablement la cause, mais aucun aliment n'a été laissé pour analyses.

Clostridium botulinum est divisé en groupes I à IV, et les neurotoxines botuliques (BoNT) sont classées en sept types : A à G. Le botulisme humain est principalement causé par les toxines de types A, B et E, ainsi que par des infections humaines à Clostridium botulinum groupe III, qui produit les toxines de types C et D, sont rares.

Seules cinq épidémies d'origine alimentaire dues à Clostridium botulinum du groupe III ont été enregistrées, et au Japon, un seul cas de botulisme infantile causé par le type C a été signalé.

L'analyse de la souche isolée lors de l'épidémie a révélé qu'elle possédait le gène BoNT/C et était légèrement différente du gène BoNT/C de référence. Les chercheurs ont dit que ce gène n'avait pas été signalé auparavant et ont proposé sa désignation comme nouveau sous-type de toxine de Clostridium botulinum.

«Le risque d’infection humaine par ce nouveau type de toxine devrait également être étudié dans le cadre de recherches futures. Cependant, étant donné que les infections humaines par un type de toxine similaire, Clostridium botulinum groupe III, se sont rarement produites, ce nouveau type de toxine pourrait constituer peu de menace pour la santé humaine», ont dit les scientifiques.

Deuxième épidémie

Une autre étude publiée dans la même revue a présenté un cas de bactériémie à Bacillus subtilis chez un patient ayant mangé un plat traditionnel.

Les méthodes génotypiques ont montré la présence de bactéries dans un échantillon de sang et les natto ingérés appartenaient aux mêmes souches. Le natto, aliment fermenté traditionnel au Japon, est préparé en ajoutant du Bacillus subtilis natto au soja et en le faisant fermenter.

Un homme de 65 ans atteint d'un cancer a été admis à l'hôpital universitaire d'Oita avec de la fièvre et des douleurs abdominales basses. Il avait l'habitude de manger du natto. Deux mois avant son admission, il a commencé une chimiothérapie. Après plus de deux mois, le patient est sorti de l’hôpital.

Deux autres marques de natto et celle que le patient a déclaré avoir consommé ont été analysées. L'analyse a révélé que deux marques de natto contenaient différentes souches bactériennes. De nombreuses marques sont vendues au Japon ; chacun utilise des cultivars de soja, des conditions de transformation et des souches de Bacillus subtilis natto différents. Les chercheurs ont dit que des antécédents de consommation de natto à eux seuls pourraient ne pas être associés à la cause de la bactériémie à Bacillus subtilis, car la consommation de ce produit n'est pas rare.

Les scientifiques ont dit qu'à mesure que la popularité de la cuisine japonaise augmente dans le monde entier, les cliniciens du monde entier devraient être conscients de la bactériémie à Bacillus subtilis causée par la consommation de natto.

«Notre cas et d’autres dans la littérature indiquent que les patients âgés ou immunodéprimés qui consomment du natto courent un risque d’infection grave. Les cliniciens doivent conseiller aux patients appartenant à ces groupes à risque d'éviter de manger du natto ou des produits alimentaires contenant la bactérie Bacillus subtilis.

Campylobacter et lait cru

La troisième étude, publiée dans la revue Foodborne Pathogens and Disease, a détaillé des épidémies à Campylobacter liées au lait cru.

En août 2018, il y a eu trois éclosions de campylobactériose, probablement causées par la consommation de lait cru non pasteurisé provenant de la même ferme.

Les chercheurs ont analysé les isolats de Campylobacter jejuni obtenus sur les trois sites en utilisant plusieurs méthodes.

Le séquençage du génome entier (WGS) et l'analyse des variations d’un seul nucléotide (SNV) ont fourni des preuves indiquant que la contamination était attribuée à la ferme. Les scientifiques ont déclaré que les résultats suggèrent que l’analyse SNV fournit un soutien biologique moléculaire dans les cas disposant d’informations épidémiologiques suffisantes. Des méthodes analytiques similaires peuvent être utilisées dans d’autres cas sporadiques pour déterminer leur pertinence.

samedi 16 septembre 2023

Cas de botulisme à Bordeaux : Overture d'une enquête préliminaire pour homicide involontaire

«Botulisme : une enquête pour homicide involontaire», source article de Jean Cittone paru dans Le Figaro du 15 septembre 2023.

Les zones d'ombre se dissipent peu à peu sur les circonstances ayant mené au décès d'une femme de 32 ans et à l'hospitalisation d'une dizaine de personnes ayant contracté le botulisme, une maladie potentiellement mortelle si elle n'est pas traitée à temps. Vendredi, le parquet de Bordeaux a annoncé l'ouverture d'une enquête préliminaire pour homicide involontaire.

La source de cet empoisonnement a rapidement été identifiée. Toutes les personnes intoxiquées ont en effet un point commun : elles ont fréquenté le même restaurant bordelais du centre-ville, le Tchin Tchin Wine Bar, entre le 4 et le 10 septembre.

Les premiers éléments recueillis ont permis de déterminer que la cause probable de cet empoisonnement provenait de neuf bocaux contenant chacun trois à quatre sardines, qui ont été servies aux clients. Réalisées par le restaurant lui-même, ces conserves étaient impropres à la consommation. « Le restaurateur lui-même a confirmé qu'à l'ouverture des bocaux, il y avait une mauvaise odeur et une absence de vide », explique Thierry Touzet, le directeur adjoint de la direction départementale de la protection des populations.

L'enquête préliminaire, menée conjointement par la direction zonale de la police judiciaire (DZPJ), l'office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp) et la direction départementale de protection des populations (DDPP), vise à déterminer les causes de cette vague d'empoisonnement au botulisme.

Les peines encourues sont lourdes. Les responsables risquent jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende pour homicide involontaire, trois ans et 45 000 euros d'amende pour blessures involontaires, cinq ans et 600 000 euros d'amende pour mise sur le marché de denrées préjudiciables à la santé, et enfin deux ans et 300 000 euros d'amende pour vente de denrées corrompues ou toxiques. L'autopsie du corps de la femme de 32 ans décédée en Île-de-France a par ailleurs eu lieu ce vendredi. Une fois les résultats connus, l'ouverture d'une information judiciaire pourra être envisagée par le juge d'instruction.

Malgré un total d'au moins quinze personnes contaminées, l'établissement n'est pas sous le coup d'une fermeture administrative, mais n'est plus autorisé à servir de produits maison. Exprimant la « peine» de toute une profession, Franck Chaumes, président de l'union des métiers et des industries de l'hôtellerie en Gironde, appelle néanmoins à « ne pas faire d'amalgame ». Selon lui, « la personne a cru bien faire en voulant stériliser ses sardines elle-même ».

En parallèle des démarches pour déterminer les raisons de cette vague inédite de botulisme, les autorités sanitaires sont en alerte, au niveau national et international, afin de retrouver le plus rapidement possible les autres clients potentiels du Tchin Tchin Wine Bar. La période d'incubation de la maladie est en moyenne de 12 à 72 heures, mais les symptômes peuvent parfois apparaître au bout de huit jours.

Parmi les victimes avérées, outre les deux personnes retournées en Île-de-France, un consommateur intoxiqué a également été identifié en Espagne. Ce restaurant étant prisé de la clientèle anglo-saxonne et Bordeaux accueillant de très nombreux touristes étrangers, a fortiori pendant la Coupe du monde de rugby qui se déroule actuellement, il est envisageable que plusieurs clients du bar aient quitté Bordeaux et développé des symptômes par la suite.

Mise à jour du 18 septembre 2023

Deux plaintes ont été déposées par la famille et le compagnon de la femme de nationalité grecque de 32 ans décédée après intoxication alimentaire dans un restaurant de Bordeaux. Source RTL.

mardi 12 septembre 2023

Le conseil du jour : Pas de miel pour les enfants de moins d’un an

Parlons de sécurité des aliments.
Le miel ne doit jamais être donné aux enfants de moins de 1 an. Il peut contenir des spores dormantes de Clostridium botulinum, qui peuvent se développer dans le tube digestif moins mature d'un nourrisson et produire la toxine responsable du botulisme.

Le miel est sans danger pour les personnes plus âgées.

En effet, selon l’Anses, Pas de miel pour les enfants de moins d’un an

Risques de botulisme infantile liés à la consommation de miel chez les nourrissons.

Le botulisme infantile est une maladie rare, survenant chez les enfants de moins d’un an. Des formes résistantes (spores) de la bactérie (Clostridium botulinum), responsables de cette maladie, peuvent se trouver dans les poussières et certains sols. Transportées par les abeilles, les spores peuvent se retrouver ensuite dans le miel. Suite à l’augmentation du nombre de cas de botulisme infantile depuis 2004, l’Agence rappelle qu'il est absolument déconseillé de donner du miel, quelle que soit son origine, aux nourrissons de moins d'un an.

Intoxication alimentaire dans un restaurant de Bordeaux : Signalement de 7 cas probables de botulisme

«Huit cas graves de botulisme à cause de conserves servies dans un restaurant à Bordeaux», source actu.fr.

Huit personnes ont été admises au CHU de Bordeaux, atteintes de botulisme, dont trois en réanimation. L'infection a eu lieu samedi 9 septembre au Tchin Tchin Wine Bar, à Bordeaux.

Plusieurs personnes ont été admises samedi 9 septembre 2023, au CHU de Bordeaux, atteintes de botulisme. Une information, obtenue par Sud Ouest.

Autre décompte selon l’ARS de Nouvelle Aquitaine, «Intoxication alimentaire : signalement de 7 cas probables de botulisme dont 6 sont pris en charge au CHU de Bordeaux du 12/09/2023».

La plupart des personnes sont de nationalités étrangères (américaines, canadienne, allemande). Elles ont toutes fréquenté au cours de la semaine dernière le même bar de Bordeaux, le Tchin Tchin Wine Bar. Les aliments suspectés sont à ce stade des conserves de sardines faites maison par le restaurateur.

Compte tenu du temps d’incubation (de quelques heures à quelques jours) et du caractère grave de la maladie (le botulisme est mortel dans 5 à 10% des cas), l’ARS Nouvelle-Aquitaine a alerté le réseau de SOS Médecins et les services d’urgences. Les personnes qui ont fréquenté cet établissement bordelais sont appelées à la plus grande vigilance et à consulter en cas de symptômes.

La Direction Départementale de la Protection des Populations de la Gironde (DDPP) a mené immédiatement les investigations dans l’établissement et effectué 10 prélèvements pour recherche de germes et de toxines botuliques. Toutes les conserves présentes sur site ont été consignées en l’attente des résultats d’analyse. Les analyses seront effectuées par l’Institut Pasteur pour déterminer quelle est la toxine incriminée. Elles sont attendues dans les 3 jours.

Par ailleurs, la DDPP demande par mesure de prévention à l’établissement de restreindre dès aujourd’hui et jusqu’à nouvel ordre son activité au service du vin et d’en-cas qui ne sont pas susceptibles de présenter un risque botulique.

On lira la fiche de description de danger biologique transmissible par les aliments de l’Anses sur Clostridium botulinum, Clostridium neurotoxinogènes.

Selon Sud-Ouest,

À ce stade, le gérant du restaurant suspecté d’être à l’origine de cette intoxication, nous a confirmé que des prélèvements avaient été effectués par les inspecteurs de l’Agence régionale de santé (ARS), notamment sur des denrées stérilisées par ses soins. Un plat concentrait particulièrement les recherches. «Je reconnais que j’avais un lot de sardines stérilisées et qu’à l’ouverture j’ai dû en jeter certaines qui avaient une forte odeur. D’autres paraissaient saines et ont été servies aux clients», nous a-t-il indiqué, ne cachant pas son désarroi : «Je suis dévasté pour ces clients s’il s’avère qu’ils sont tombés malades chez moi.»

NB : Photo d’illustration.


Complément
Lire aussi le communiqué de la préfecture de la Gironde, «Intoxication alimentaire : signalement de 7 cas probables de botulisme dont 6 sont pris en charge au CHU de Bordeaux».

Mise à jour du 13 septembre 2023

Le bilan s'alourdit. Les autorités sanitaires annoncent ce mardi soir la mort d'une personne par intoxication alimentaire alors que 8 autres sont hospitalisées, dont 7 en réanimation, en Gironde et en Île-de-France. Elles sont toutes tombées malades après avoir mangé dans un restaurant de Bordeaux entre le 4 et le 10 septembre. Source BFMTV.

Selon ce site britannique, une femme est décédée du botulisme en France et 12 autres personnes sont soignées.

Urgence Intoxication alimentaire grave : 10 cas de botulisme, dont 8 hospitalisés et 1 décès, liés à la fréquentation d'un restaurant à Bordeaux, source communiqué de Santé publique France du 13 septembre.

Mise à jour du 15 septembre 2023

On lira le communiqué de Santé publique France du 14 srptembre 2023, «Cas de botulisme alimentaire à Bordeaux : 15 cas recensés, dont 10 hospitalisés et 1 décès. Point de situation au 14 septembre 2023.»

Mise à jour du 12 octobre 2023

On lira l’étude, «Food-borne botulism outbreak during the Rugby World Cup linked to marinated sardines in Bordeaux, France, September 2023», parue le 12 octobre dans Eurosurveillance.