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dimanche 26 avril 2020

COVID-19 et masques: Chronique d’un cauchemar


« C’est le sujet que le gouvernement risque de traîner comme un boulet au lendemain de la crise sanitaire. » dit le magazine Challenges qui indique en titre : « Coronavirus: le ministère de la Santé avait été alerté de la pénurie de masques dès 2018 » .

Le magazine indique :
Le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, avait reçu dès 2018 une note l'informant que le stock d'Etat de masques était en grande partie périmé et insuffisant. En mai 2019, l'agence Santé publique France publiait un avis de médecins experts réclamant la constitution d'un stock d'un milliard de masques. (article réservé aux abonnés -aa)


Il est tout indiqué :
La Direction générale de la santé (DGS) a saisi Santé publique France le 14 novembre 2016 afin de disposer d’un avis relatif à la stratégie d’utilisation des antiviraux pour faire face à une pandémie et au dimensionnement des stocks stratégiques nationaux d’antiviraux en s’appuyant sur des éléments probants.

La publication de l’avis est intervenu en mai 2019 ...
Comme vous le savez, si vous avez lu mon précédent article, COVID-10 et masques : A propos de la nouvelle doctrine du gouvernement sur le port du masque, le cauchemar des masques ne s’arrête pas là, ce matin, dans une pharmacie de mon quartier, le masque était vendu 5,90 euros TTC !

C’est prohibitif, le cauchemar continue!

Mise à jour du 27 avril 2020.
Ci-dessous une vidéo du 29 février 2020, écoutez à partir de la 44e seconde


Mise à jour du 30 avril 2020. La DGCCRF publie un communiqué le 29 avril 2020, Mise en vente de masques de protection dans les enseignes de la grande distribution.
Les enseignes de la grande distribution alimentaire confirment que des masques grand public (en tissu et réutilisables) et des masques à usage unique seront progressivement mis en vente, dans des magasins et drive, à partir du lundi 4 mai, avec des approvisionnements qui monteront en puissance après le 11 mai.
Avant l'heure, on ne doit pas porter un masque, mais après le 11 mai, il faudra en porter un !

Lu dans l'éditorial du Figaro du 30 avril 2020 de Vincent Trémolet de Villers,
Après les amendes pour défaut de dérogation de sortie, le secrétaire d’État aux Transports a ajouté aux souches de son carnet de contraventions une nouvelle sanction: à partir du 11 mai, les usagers des transports pourront être sanctionnés s’ils ne portent pas de masque. Le citoyen, bonne pomme, à qui l’on a expliqué que le masque ne servait à rien, puis qu’on en manquait cruellement, puis qu’il pouvait se le fabriquer lui-même, ne devrait pas être, comme les pouvoirs publics, en retard à l’allumage. Il portera son masque. Il n’en reste pas moins que la passion de l’amende comme la compulsion fiscale participent, une fois encore, du génie français.
Mise à jour du 11 mai 2020. A mentionner, ces informations très tardives ...

mardi 7 avril 2020

COVID-19 et confinement, les conseils de l'Anses



Le communiqué du 6 avril nous dit « Maintenir une activité physique et limiter la sédentarité : l’Anses adapte ses repères au confinement ».
Maintenir une activité physique quotidienne suffisante, même dans un petit espace
La pratique d’une activité physique quotidienne doit être adaptée aux possibilités offertes par l’espace disponible. A ce propos, l’Agence rappelle que l’activité physique ne se réduit pas à la pratique d’une activité sportive : se déplacer dans son logement et son jardin, porter une charge, monter ou descendre les escaliers, réaliser des tâches domestiques sont des pratiques qui sollicitent également le corps.
En situation de confinement, il est nécessaire de compenser la diminution d’activités quotidiennes qui incluaient notamment les déplacements actifs. Comparativement aux repères donnés par l’Anses en 2016, les fréquences et les durées des périodes de temps dédiées à l’exercice physique peuvent être augmentées, moyennant le respect des règles de progressivité et d’adaptation aux capacités de chacun. L’Agence livre des recommandations précises concernant les types d’exercice à pratiquer - renforcement musculaire, assouplissement et exercices cardiorespiratoires - en fonction des âges et des situations.
Avant toute pratique d’activité physique, l’Agence rappelle qu’il est essentiel de tenir compte de son état de santé, en incluant toute suspicion de contamination, ou état de fébrilité, imputable au virus SARS-CoV-2. Si l’on est malade ou qu’on pense l’être, il faut s’abstenir de toute pratique d’activité physique.
Et en plus, l’Anses souhaite s’occuper des personnes de plus de 65 ans, aux enfants et aux adolescents, ça tombe bien, j'ai 71 ans,
Préserver la santé de tous en situation de confinement implique d’accorder une attention particulière aux personnes de plus de 65 ans, aux enfants et aux adolescents. Avec l’avancée en âge, les effets de la restriction des déplacements sur l’appareil locomoteur sont en effet difficilement réversibles. 
Chez les enfants et des adolescents, les besoins d’activité physique plus élevés que chez les adultes sont plus difficiles à satisfaire en confinement. Autre point de vigilance concernant les adolescents : les risques découlant de mauvaises habitudes comportementales et alimentaires associées à l’augmentation des temps passés devant les écrans.
Cette attention est d’autant plus justifiée que d’une façon générale, la réversibilité des effets du confinement n’est à ce jour pas connue et devra faire l’objet de recherches spécifiques.

Je ne souhaite en aucune façon participer à une quelconque recherche spécifique sur les effets du confinement !

NB : Si vous avez du temps de lecture entre « A la recherche du temps perdu » et « La tête contre les murs » ou bien encore «  J’irai cracher sur vos tombes », prenez le temps avant de vous endormir de lire l’avis de l’Anses (22 pages) ou bien la Sonate au clair de lune, c’est au choix ... mais vous voilà prévenu !


Mise à jour du 10 avril 2020. On lira aussi de l’Académie nationale de médecine, le communiqué du 7 avril 2020, « Hygiène à la maison : un rempart contre le Covid-19 pour se protéger du SARS-CoV-2 » et les communiqués du 8 avril 2020, « Covid-19, accidents domestiques des adultes âgés » et « Covid-19, confinement et accidents de la vie domestique chez l’enfant »

dimanche 23 février 2020

Remarquable avis de l'Anses relatif à la filière de production des préparations en poudre pour nourrissons. Avis utile pour toutes les entreprises alimentaires !

L'Anses nous propose un avis révisé (qui annule et remplace l’avis du 19 septembre 2019. Les corrections effectuées sont décrites en Annexe 4.) relatif à la filière de production des préparations en poudre pour nourrissons.
L’Anses a été saisie pour réaliser une actualisation de l’expertise rendue par l’Afssa en 2008 (Contamination microbienne des préparations lactées en poudre destinées aux nourrissons et personnes âgées) (Afssa 2008), en particulier sur l’analyse des dangers et l’évaluation de l'efficacité des mesures de maîtrise mises en œuvre par les exploitants. L’avis de l’Anses servira de base à la rédaction d’une instruction technique qui détaillera les points de vigilance à examiner lors des inspections.
En appui de la saisine, quatre plans de maîtrise sanitaire (PMS) représentatifs de la diversité des procédés de fabrication et des productions ont été transmis par la DGAL.

La DGAL devrait donc avoir du grain à moudre pour ses inspections et les entreprises alimentaires fabricant de la poudre de lait pour nourrissons vont pouvoir ainsi disposer d’un outil équivalent à un guide de bonnes pratiques d’hygiène et des principes de HACCP, même si l’Anses indique en conclusion de son avis de 74 pages, excusez du peu, « l’Anses encourage vivement la filière à élaborer un guide commun sur les bonnes pratiques d'hygiène et des principes HACCP appliqués à la production des préparations en poudre pour nourrissons. »

C’est louable mais est-ce bien nécessaire ? Dans un tout autre domaine, le Syndicat National de l'Alimentation et de la Restauration rapide n’a toujours ce type de guide et qui s’en émeut …

L’important n’est pas là me semble-t-il et toutes les entreprises alimentaires devraient pouvoir bénéficier de cet avis clair, précis, documenté et argumenté, jugez plutôt …

Il est rappelé fort justement,
la plupart du temps, les produits mis sur le marché et impliqués dans les épidémies ont été considérés comme conformes sur le plan des dangers microbiologiques après la réalisation des analyses libératoires réglementaires. Cependant, il a été possible de retrouver les bactéries pathogènes dans l’environnement des sites de production de ces produits impliqués dans les épidémies, quelquefois même après plusieurs années.

C’est ce que notait déà une note de service de la DGAL de 2009,
Les analyses microbiologiques destinées à vérifier la conformité aux critères microbiologiques existants ne sont en aucun cas suffisantes pour garantir la sécurité sanitaire des aliments et il n’est pas possible d’évaluer précisément l’impact que peut avoir un critère microbiologique de sécurité sur la protection de la santé publique.

L’avis de l’Anses rappelle que pour bien connaître son produit, il faut bien maîtiser son environnement de fabrication,
Pour mieux caractériser les limites du contrôle microbiologique des produits finis, il a fallu étudier les modalités de contamination des produits au cours des fabrications et en déduire les conséquences en matière de lot contaminé et de performance de différents plans d’échantillonnage utilisés pour détecter la non-conformité des lots avant commercialisation.

La pédagogie de l’avis de l’avis de l’Anses commence avec l’application des principes HACCP, que tout un chacun est sensé connaître … et à cet égard le volet validation me paraît essentiel …

Le zoning ou la division en zones à risques distinctes ou zones d’hygiène de l’entreprise est une des clés de la réussite de la maîtrise des contaminants, selon le principe diviser pour mieux maîtriser et surtout éviter les transferts de contamination (appelée aussi contamination croisée).

L’Anses pointe « le nettoyage de l’environnement des équipements en portant une attention particulière aux points d’accumulation, en prohibant l’emploi de l’eau. De ce fait, il ne peut y avoir de désinfection. Le nettoyage sans eau s’obtient p. ex. par l’emploi de balais et balayettes, grattoirs et aspirateurs (mais pas par l’emploi de soufflettes) ».

Il me semble que les balais et balayettes sont à proscrire car ils peuvent remettre en suspension des poussières ; le recours à l’aspirateur individuel muni d’un filtre est utile car ce la permet de rechercher des contaminant dans le sac de recueil des poussières cumulées …

Le souci du détail est bien documenté par des experts et mis en avis en évidence par de très nombreux conseils judicieux …

Un autre intérêt de l’avis de l’Anses est l’analyse des quatre plans de maîtrise sanitaire (PMS) transmis par l’administration.
Parmi les points à approfondir, je retiens « les mesures ou actions suivantes font l’objet d’une description insuffisante dans les PMS expertisés » à savoir la « validation et vérification de l’efficacité des plans de nettoyage et de désinfection ».

J’ai mis ce point en avant car c’est une constante chez de très nombreuses entreprises alimentaires …

L’avis de l’Anses va jusqu’à proposer un tableau des « Principales mesures de maîtrise à appliquer au cours des étapes de production – conclusions de l’analyse des PMS, conditions d’efficacité et attendus pour l’inspection » ainsi qu’un autre tableau sur les « Actions pouvant être menées sur le plan microbiologique - conclusions de l’analyse des PMS et attendus pour l’inspection ».

Tout est fait pour mettre les entreprises face à leurs responsabilités !

Comme indiqué plus haut, après des aspects sur l’« Apport et limites du contrôle microbiologique du produit fini », viennent la « Prévention et surveillance de la contamination environnementale ».

L’Anses propose une « cartographie des voies de contamination » avec les « flux des matières premières, des produits et des matériaux de conditionnement », les « transferts liés aux opérateurs » et les « transferts liés aux flux d’air » et enfin les « autres transferts ».

Je me répète il s’agit ici d’un avis remarquable par sa qualité et sa précision qui fera date dans les avis du CES Biorisk et du GT « Poudres infantiles » ...

jeudi 5 décembre 2019

Ce que devrait faire l'industrie de la laitue romaine en Californie


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Le site Food Safety News a retenu une lettre à la rédaction afin de la mettre en évidence, après la publication d’un article sur la laitue romaine et sa contamination récurrente par E. coli O157:H7…
« Lettre à la rédaction: l’industrie de la laitue romaine doit ‘faire comme ça’ », source Food Safety News.
Cher Rédacteur en Chef, 
Votre article (sur l'épidémie à E. coli liée à la laitue romaine) rapporte que « des zones tampon plus grandes peuvent être nécessaires ... »

S'il vous plaît, changez-cela pour dire « des barrières imperméables sont nécessaires! » 
À quel point cela peut-il être dur?

Nous connaissons la source, nous savons que l'eau est contaminée, nous savons ce qu'il faut faire. ALORS, FAITES-LE. 
Dans ce cas, « regrettable » est approprié! 
Options disponibles : 
Relocalisez le bétail dans un autre endroit, 
Relocalisez la laitue romaine, purifier l'eau, 
Mettez des plates-bandes ?, 
Réduisez les parcs d'engraissement - l'eau coule en pente, 
Mettez des installations d’essais sur le(s) site(s) - mobile(s) ou fixe(s), et alors, 
Ne pas laisser la FDA, le CDC et le FSIS ou quiconque divulguer, pas de publication des faits. 
C'est comme dans un accident où personne ne veut être impliqué - surtout pas les victimes. 
Jim Dixon

jeudi 1 août 2019

Potentiel de croissance de Listeria monocytogenes dans le beurre de ferme au lait cru

«Potentiel de croissance de Listeria monocytogenes dans le beurre de ferme au lait cru (SciCom 2018/17)», Avis 11-2019 approuvé par le Comité scientifique le 21/06/2019.

Résumé
Contexte & Question
Dans l’avis 09-2016, le Comité scientifique n'a pas pu se prononcer sur le potentiel de croissance de Listeria monocytogenes (L. monocytogenes) dans tous les types de beurre de ferme en Belgique sur base des données disponibles à ce moment. Il a été recommandé de réaliser des recherches sur les valeurs seuils pour la croissance de L. monocytogenes dans le beurre de ferme au lait cru avec différentes combinaisons de pH et aw (ou teneur en sel) et qui tiennent compte des scénarios « worst case ». Entre-temps, de nouvelles données ont été collectées sur base d'une étude scientifique réalisée sur le beurre de ferme au lait cru en Wallonie. Il a été demandé au Comité scientifique de réévaluer le potentiel de croissance de L. monocytogenes dans le beurre de ferme au lait cru.

Méthode
Sur base de nouvelles connaissances et données scientifiques (y compris les résultats du projet de recherche « Etude du potentiel de croissance de Listeria monocytogenes dans le beurre au lait cru en Wallonie –Université de Liège - Gembloux Agro-Bio Tech, 2018 »), et de l’opinion d’experts, le Comité scientifique a évalué le potentiel de croissance de L. monocytogenes dans le beurre de ferme au lait cru.

Résultats
Il existe une grande variabilité dans le procédé de fabrication et les caractéristiques du beurre de ferme au lait cru. La croissance potentielle de L. monocytogenes est influencée, entre autres, par le pH et la rapidité d’acidification. D’une manière générale, il ressort des tests de vieillissement réalisés que la probabilité de croissance de L. monocytogenes dans le beurre de ferme au lait cru est faible.
Cependant, les situations « worst case » (pH), recommandées dans l'avis 09-2016, n’ont pas été couvertes par les tests de vieillissement réalisés.

Conclusions
Sur la base des données disponibles, le Comité scientifique constate que le risque de croissance de L. monocytogenes dans le beurre de ferme au lait cru est faible si la valeur pH chute en-dessous de 5,2 pendant les 10 premières heures du procédé de fabrication. Si la valeur du pH diminue de manière plus importante encore pendant les 10 premières heures du procédé de fabrication (par exemple à 4,7), le risque de croissance de L. monocytogenes dans le beurre de ferme au lait cru est pratiquement nul. Il est important d’appliquer un bon plan HACCP dans lequel la chute de pH est suivie au cours du procédé de fabrication, afin que l'opérateur puisse s'assurer qu'une chute de pH suffisante se produise pendant le procédé de fabrication. Cependant, sur base des tests de vieillissement, la croissance de L. monocytogenes dans le beurre de ferme au lait cru avec des valeurs pH plus élevées (> pH 5,2) ne peut pas être exclue. Il n’est donc pas possible de se prononcer de manière générale sur le potentiel de croissance de L. monocytogenes dans le beurre de ferme au lait cru de Belgique.

En ce qui concerne le beurre doux, c’est-à-dire du beurre sans ou avec une légère acidification, produit à partir de crème douce n'ayant pas subi de maturation biologique, le Comité scientifique conclut que les procédés de production implique des risques potentiels car il permet le développement de L. monocytogenes compte tenu de la lente et parfois assez limitée acidification qui se produit en début du procédé. Le Comité scientifique ne peut donc pas se prononcer de manière générale sur le potentiel de croissance de L. monocytogenes dans tout le beurre de ferme au lait cru produit en Belgique. En outre, l’attention portée aux procédures BPF pendant le procédé de fabrication et à la prévention de la postcontamination pendant la maturation ou le stockage du beurre de ferme sont deux éléments indispensables pour pouvoir obtenir un produit sûr pour le consommateur.

Recommandations
Le Comité scientifique recommande d’inclure dans le plan HACCP des contrôles du pH durant le procédé de fabrication du beurre de ferme au lait cru. Il est également recommandé de sensibiliser les producteurs aux risques potentiels associés à certains produits à base de lait cru. En outre, une bonne communication avec le consommateur, en particulier avec les groupes à risque, sur les risques potentiels des produits à base de lait cru reste un point d'attention. Il est recommandé si possible de procéder à des dénombrements ou de déterminer des nombres estimés pour L. monocytogenes dans les futures études de vieillissement. Enfin, il est proposé d’ajouter une définition du terme « beurre doux » au guide sectoriel.

samedi 27 juillet 2019

Banques alimentaires : Évaluation des risques en cas de prolongation de 2 mois de la période de conservation de denrées alimentaires préemballées congelées à la date limite de consommation


 Le comité scientifique de l’AFSCA a évalué la demande concernant « Évaluation des risques en cas de prolongation de 2 mois de la période de conservation de denrées alimentaires préemballées congelées à la date limite de consommation ».

Très instructif et très pédagogique, cet avis Comité scientifique de l’AFSCA de 19 pages permet de faire el point sur le rôle de la congélation sur les aliments.

Voici ci-après le résumé de cet avis:

Contexte & Termes de référence
Dans l’avis SciCom 05-2015 (SciCom, 2015), le Comité scientifique (SciCom) a évalué les risques de la congélation par les banques alimentaires ou les associations caritatives de denrées alimentaires préemballées, une fois la date limite de consommation atteinte. Dans cet avis, le Comité scientifique recommande notamment de conserver durant maximum 2 mois les produits congelés à la date limite de consommation. Il est demandé à présent au Comité scientifique si le fait de prolonger cette période de conservation de denrées alimentaires préemballées congelées par des banques alimentaires ou associations caritatives à la date limite de consommation est acceptable du point de vue de la sécurité alimentaire. Il est spécifiquement demandé :
  1. quels sont les risques en matière de sécurité alimentaire en cas de consommation de viande de porc hachée emballée dans des raviers en plastique sous film étirable perméable aux gaz et congelée à la date limite de consommation et conservée sous congélation pendant 4 mois ;
  2. quels sont les risques en matière de sécurité alimentaire en cas de consommation d’autres combinaisons de denrées alimentaires (ayant une durée de conservation limitée) et d’emballages qui sont congelées à la date limite de consommation ;
  3. quels sont les délais de conservation maximum à respecter dans de telles circonstances pour garantir la sécurité alimentaire ; et
  4. si des études complémentaires sont éventuellement nécessaires et si oui, s’il y a des recommandations supplémentaires pour la réalisation de ces études (outre les recommandations formulées dans l’avis SciCom 08-2016) ?


Conclusions & Recommandations
Moyennant le respect de certaines mesures, il n’y a pas de croissance microbienne à des températures inférieures ou égales à -18°C. Des modifications chimiques, telles que l’oxydation des lipides et des protéines, sont néanmoins possibles, même en dessous de -20°C. Ces modifications influenceront principalement la qualité du produit, bien que la formation de substances nocives pour la santé ne soit pas à exclure, notamment en cas de conservation de plus longue durée et d’emballage inadapté (perméable à l’air ou sous atmosphère riche en oxygène).

Sur la base des résultats fournis par la Fédération Belge des Banques Alimentaires pour un certain nombre d’indicateurs d’oxydation des lipides (en ce compris une analyse sensorielle) dans la viande de porc hachée, les risques en matière de sécurité alimentaire en cas de conservation ininterrompue de viande - à l’exclusion de la chair de poisson - pendant 4 mois à des températures inférieures ou égales à -18°C sont considérés comme faibles. Cette estimation de faible risque ne s'applique que dans l'hypothèse d’une conservation préalable du produit dans de bonnes conditions et que les mesures mentionnées dans l'avis 05-2015 du SciCom et la circulaire PCCB/S3/CDP/1092228 de l'AFSCA sont respectées.

Les résultats pour de la viande de porc hachée ne peuvent pas être extrapolés purement et simplement à d’autres denrées alimentaires que la viande d’ongulés et de volaille (par ex. poisson, aliments prêts à être consommés) vu les différences qui peuvent apparaître en termes de composition et de paramètres physico-chimiques et les incertitudes y associées. De façon similaire, les informations disponibles ne permettent pas non plus de proposer des délais maximum pour la conservation de denrées alimentaires congelées à la date limite de consommation qui présenteraient peu de risques du point de vue de la sécurité alimentaire. Cela nécessite notamment des informations sur l’évolution des réactions d’oxydation qui se produisent pendant la conservation de différents types de denrées alimentaires congelées à la date limite de consommation. Par ailleurs, l’absence de valeurs indicatives en matière de santé pour ce qui concerne les produits d’oxydation complique l’évaluation des risques. En outre, il convient également de noter que le producteur de l'aliment destiné à être congelé à la date limite de consommation a établi une stratégie reposant sur le stockage réfrigéré (par ex. type d'emballage, durée de conservation) et non sur le stockage à des températures de congélation, ce qui conduit à une incertitude supplémentaire dans l'évaluation des risques. Bien que la congélation de denrées alimentaires, une fois la date limite de consommation atteinte, participe à une réduction du gaspillage alimentaire, la sécurité des aliments ne doit pas être compromise. Il convient également de noter que l’assouplissement dont bénéficient les banques alimentaires et associations caritatives – à savoir la possibilité de congeler des denrées alimentaires dont la date limite de consommation est atteinte – constitue déjà un écart par rapport aux dispositions légales et aux conditions de conservation fixées par le producteur.

Outre les mesures déjà décrites dans la circulaire de l’AFSCA, il est recommandé d’apposer la mention que le produit ne peut pas être recongelé après décongélation et qu’il doit être consommé dans les 24 heures après décongélation et après avoir subi un traitement thermique sur les denrées alimentaires congelées à la date limite de consommation et aussi d’y ajouter la date de durabilité minimale à côté de la date de congélation sur les denrées alimentaires congelées à la date limite de consommation, comme cela est exigé pour les denrées alimentaires préemballées surgelées (cf. Annexe 10, Règlement (UE) N°1169/2011). Ces informations se substituent à la date limite de consommation qui avait apposée antérieurement sur le produit lorsqu’il était destiné à être conservé sous réfrigération.

NB : Chez nous c'était assez différent pour les soit disant steaks hachés congelés qui étaient frauduleux et non contrôlés ... voir 1 et 2.

mercredi 19 juin 2019

Nouvel avis scientifique de l’EFSA sur les phosphates


Un communiqué de l’EFSA du 13 juin 2019 nous informe d’un « Nouvel avis scientifique de l’EFSA sur les phosphates »
Après avoir réévalué leur sécurité, les experts ont conclu que les estimations de l’apport alimentaire total en phosphates pourraient dépasser le niveau de sécurité fixé par l'EFSA. Les scientifiques de l'EFSA recommandent également l'introduction de niveaux maximum autorisés pour réduire les teneurs en phosphates lorsqu'ils sont utilisés en tant qu'additifs dans des compléments alimentaires car les personnes qui en consomment régulièrement pourraient courir un risque.



Les phosphates sont des nutriments essentiels (une forme de phosphore), présents naturellement dans l’organisme humain et indispensables à notre régime alimentaire. 


Un groupe de substances communément désignées sous le nom de « phosphates » constituent des additifs alimentaires autorisés dans l'Union européenne. Ils sont ajoutés à une large gamme d'aliments pour leurs fonctions « technologiques » (par exemple en tant qu’émulsifiants ou antioxydants). Certains d'entre eux peuvent être utilisés dans des aliments pour nourrissons et jeunes enfants. 


Pour la première fois, un avis sur les apports « combinés » pour les phosphates

Le Dr Ursula Gundert-Remy, présidente du groupe de travail sur les phosphates, explique : « Le groupe scientifique a réévalué la sécurité des phosphates et a calculé, pour la première fois, une dose journalière acceptable (DJA) groupée de 40 milligrammes par kilogramme de poids corporel (mg/kg de poids corporel) par jour. »
« Étant donné que les phosphates sont également des nutriments essentiels à notre alimentation, nous avons établi une DJA qui tient compte de l’apport probable en phosphore toutes sources confondues, dans les compléments alimentaires et de source naturelle. » 


La DJA correspond à un apport de 2,8 grammes de phosphore par jour pour un adulte moyen pesant 70 kg. 


L’avis scientifique de l'EFSA constituera une source d'information pour les gestionnaires du risque de la Commission européenne et des États membres qui réglementent l'utilisation des phosphates en tant qu’additifs alimentaires dans l'UE. 


Contribution des parties prenantes

L'EFSA a organisé une consultation publique sur la version préliminaire de cet avis scientifique afin de recueillir les observations des parties intéressées sur des questions pertinentes dans le cadre de la réévaluation des additifs alimentaires phosphatés relevant de la néphrologie, du métabolisme des minéraux et de la médecine cardiovasculaire et nutritionnelle. Les scientifiques de l'EFSA ont pris en compte ces observations lors de la préparation de leur avis scientifique.
A noter que le BfR d’Allemagne a rapporté la parution de cet avis sur son site Internet et fournit l'avis suivant ,« Intake of Phosphates: Babies, infants and children can exceed the health guidance values », BfR Communication No 022/2019 of 13 June 2019.

Le BfR note que « Les consommateurs ne peuvent pas connaître la quantité de phosphates contenue dans les aliments non transformés. Pour aliments transformés, la liste des ingrédients fournit une information afin de savoir si les additifs contiennent des phosphates. L’EFSA estime que les additifs alimentaires représentent entre 6 et 30 % de l'apport total moyen en phosphores. »