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vendredi 3 mai 2019

« Mieux vaut tard que jamais »: Une saga à propos de certains avis de rappel par la DGCCRF


Quand on vous dit que la diffusion des alertes sont rapides grâce précisément fameux réseau d’alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux ou RASFF au niveau de l’UE, vous vous dites, ça ne marche pas si bien que ça, et vous pensez naturellement comme moi à la dernière crise en Europe et ailleurs liée au fipronil, mais aussi sans doute au retard à réagir de certains pays dont la France

Bref, le temps a passé depuis cette crise, et pourtant, comme je l’ai fait remarqué dans plusieurs articles récents, la notion de rapidité d’accès à l’information pour les consommateurs n’est suffisamment ancrée dans le logiciel de nos autorités (start-up Nation, oblige !) …

Ce « retard » à l’information dans la publication des avis de rappels devient plus ou moins une spécialité de la DGCCRF, voir 1, 2, 3, 4, 5 et 6.

Dernier exemple en date, ce communiqué de la DGCCRF concernant le rappel le 3 mai 2019 de confiseries « Halva » de marque ZOLOTOI VEK. Il s’agit d’un produit venant d’Ukraine.

La cause du rappel est le « risque de présence d'un corps étranger (fil de métal) »
Notons que ce produit a fait l’objet d’une alerte notifiée par l’Allemagne au RASFF de l’UE le 18 avril 2019, référence 2019.1481.

Un rappel a eu lieu en Allemagne le 18 avril 2019 de halva d’Ukraine de marque Zolotoi Vek en raison de la présence d’un corps étranger : mince fragment métallique flexible. Le morceau de métal mesure environ 2 cm de long.

Un rappel a aussi eu lieu le 30 avril 2019 par la Food Standards Agency du Royaume-Uni.

Pour rester sur la DGCCRF, il me faut vous signaler une pétition pour tenter de sauver le soldat DGCCRF, « MISSIONS DE LA DGCCRF ATTAQUEES = CONSOMMATEURS EN DANGER » à l’initiative de l'intersyndicale « CCRF et SCL » : Solidaires/CFDT/CGT/FO/CFTC adressée à Edouard Philippe, Premier ministre ...

Pour ce qui risque d’arriver à la DGCCRF, voir les articles, 1, 2, 3, 4 et 5.

jeudi 28 mars 2019

Les rappels de produits alimentaires, l’autre gaspillage alimentaire


Il paraît, selon le ministère de l’agriculture, qu’il existe un « Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire vise à réunir l’ensemble des parties prenantes, tout au long de la chaîne alimentaire, pour réduire de moitié le gaspillage alimentaire à l’horizon 2025. De nombreux partenaires s’engagent aux côtés de l’État pour relever ce défi. »

Il faut effectivement réduire le gaspillage alimentaire, nous sommes tous d’accord, mais alors que pensez du gaspillage alimentaire lié aux rappels de produits alimentaires …

Dernier exemple en date du 27 mars 2019, des carottes râpées conditionnées en barquettes de 300 g, 500g et 1kg sont rappelées par E.Leclerc pour cause de « morceaux d’emballages plastiques ».

Faisons la supposition suivante, ces produits soient distribués respectivement à raison de 10, 5 et 2 barquettes par magasin E.Leclerc, combien de tonnes cela fait-il ?

Selon E.Leclerc, il y aurait en France en 2018, « 691 magasins (hypers, supers et express) », ce qui, représente, en appliquant l’hypothèse ci-dessus, un gaspillage alimentaire de 5 182,5 kg ou 5,2 tonnes de carottes râpées !

Je pense que je suis bien en dessous de la réalité étant donné qu’il y a deux DLC concernées par ce rappel …

On m’objectera avec raison que l’on ne peut pas faire autrement que de jeter ces carottes râpées, mais ce qui est en cause ici, c’est l’hyper automatisation des lignes de production et la recherche de la baisse des prix comme unique slogan, et le consommateur se retrouve en première ligne comme contrôleur final …

Dans cette affaire concernant un distributeur médiatisé, on ne peut s’empêcher de penser comme Georges Bernanos dans « La France contre les robots », 1944 :
il (ce monde) réclame du confort, et la cupidité sans frein des marchands finira, grâce au jeu de la concurrence, par lui fournir ce confort à bas prix, à un prix toujours plus bas ». C'est là une de ces évidences imbéciles qui assurent l'imbécile sécurité des imbéciles. Ces malheureux auraient été bien incapables de prévoir que rien n'arrêterait les cupidités déchaînées, qu'elles finiraient par se disputer la clientèle à coup de canon : « Achète ou meurs ! » Ils ne prévoyaient pas davantage que le jour ne tarderait pas à venir où la baisse des prix, fût-ce ceux des objets indispensables à la vie, serait considérée comme un mal majeur — pour la raison trop simple qu'un monde né de la spéculation ne peut s'organiser que pour la spéculation.  
Ou encore ceci :
Un jour, on plongera dans la ruine du jour au lendemain des familles entières parce qu'à des milliers de kilomètres pourra être produite la même chose pour deux centimes de moins la tonne.

mardi 12 mars 2019

Etats-Unis : Les conseils 'amicaux' des services vétérinaires aux entreprises de viande et de volaille au sujet des corps étrangers

« Le FSIS explique aux industries de la viande et de la volaille comment traiter les plaintes des clients », source article de Dan Flynn paru le 12 mars 2019 dans Food Safety News.

La contamination par des « corps étrangers » est devenue un problème suffisant pour que le Food Safety and Inspection Service (FSIS) de l’USDA publie de nouveaux conseils amicaux aux producteurs d’aliments sur le sujet.

Depuis le début de cette année, les entreprises réglementées par le FSIS (équivalent de nos services vétérinaires) ont rappelé 180 tonnes de produits de viande et de volaille pour « corps étrangers ». Tous en raison de la présence de « corps étrangers ».

Les rappels ont eu lieu après que les fabricants de produits alimentaires ont découvert qu’ils avaient expédié leurs produits dans des conditionnements contenant des « corps étrangers » tels que le caoutchouc, le verre, le plastique dur et le métal.

Des « corps étrangers » ont récemment été découverts par de grandes entreprises alimentaires moins connues, notamment Tyson Foods et Pilgrim’s Pride Corp., ainsi que par des entreprises alimentaires Johnsonville, Bellisio, Sahlen et Washington Beef.

Les rappels de « corps étrangers » commencent presque toujours par un consommateur qui a trouvé quelque chose dans le produit qui ne devrait pas y être. De nouvelles « lignes directrices sur les meilleures pratiques » sont désormais disponibles pour aider le secteur de la viande et de la volaille à réagir lorsqu'un client appelle pour se plaindre de matières non alimentaires dans des produits alimentaires.

« Le FSIS a mis un accent renouvelé sur le fait que l’industrie devait répondre aux plaintes des clients concernant des « corps étrangers » dans la viande et la volaille et, si nécessaire, signaler ces incidents à l’agence dans les 24 heures suivant la détermination du produit comme étant contaminé », a dit Carmen Rottenberg, administrateur du FSIS en annonçant les lignes directrices. « Nous continuerons à travailler avec l'industrie et à lui fournir des conseils pour les aider à se conformer aux réglementations de leur agence. »

Depuis 2012, les établissements réglementés par le FSIS doivent déclarer dans les 24 heures s’ils ont expédié ou reçu un produit contaminé au moment où celui-ci est mis sur le marché. Les rappels liés à des « corps étrangers » ont augmenté ces dernières années, faisant de la règle des 24 heures une préoccupation plus importante.

L'année dernière, le FSIS a intensifié ses efforts sur la manipulation de produits contenant des « corps étrangers ». Les produits sont considérés comme contaminés même lorsque le corps étranger ne présente pas de risque pour la sécurité des aliments. Les entreprises alimentaires ne peuvent pas vendre légalement des produits contaminés.

Les travaux sur les dernières lignes directrices ont commencé au milieu de 2018 afin de fournir à l'industrie de la viande et de la volaille des documents de référence sur les meilleures pratiques, ainsi que des recommandations sur la manière de recevoir, d'investiguer et de traiter les plaintes des consommateurs.

Bien que spécifiquement développé pour les réclamations concernant des réclamations de clients étrangers, le FSIS affirme que pour les établissements réglementés, les mêmes informations devraient être utiles pour toute réclamation de client impliquant des produits contaminés ou mal étiquetés.

Selon le FSIS, « lorsqu'un établissement doit retirer le produit contaminé du commerce, il doit identifier la cause de la contamination du produit et prendre des mesures pour pévenoir une récurrence dans son plan Hazard Analysis and Critical Control Point (HACCP), que les inspecteurs fédéraux passent en revue. »

Les nouvelles lignes directrices représentent la position actuelle de l’agence sur les corps étrangers, et l’industrie devrait commencer à les utiliser immédiatement. Le FSIS accepte des commentaires les concernant pendant les 60 prochains jours sur le portail fédéral eRulemaking.

La version téléchargeable du nouveau projet de lignes directrices est disponible ici.

mardi 5 mars 2019

États-Unis : Les corps étrangers, talon d'Achille des entreprise de viande et de volaille

« Les États-Unis vont publier des directives pour les entreprises de transformation de viande, alors que le rappels augmentent », selon Reuters.

Le gouvernement américain prévoit de publier de nouvelles directives à l’intention des entreprises du secteur alimentaire dès cette semaine après la multiplication des rappels de produits à base de viande et de volaille contenant éventuellement du métal, du plastique et d’autres corps étrangers, a annoncé lundi un responsable de la sécurité des aliments.
Le ministère américain de l'agriculture (USDA) conseillera aux fabricants d'aliments de commencer des investigations internes lorsqu'ils recevront une plainte d'un client et d'informer le gouvernement dans les 24 heures si des produits contaminés sont sur le marché, a déclaré Carmen Rottenberg, administratrice au Food Safety and Inspection Service de l'USDA, dans une interview.

Les directives volontaires, élaborées depuis des mois, visent à garantir que les entreprises respectent les exigences réglementaires préexistantes, a-t-elle déclaré.

Les dossiers de l'USDA montrent que depuis le début de 2018, Tyson Foods Inc, Smithfield Foods Inc et d'autres sociétés ont lancé plus de 25 rappels impliquant des millions de livres de nuggets de poulet, calzones, saucisses et autres aliments potentiellement dangereux.

Les défenseurs des consommateurs affirment que l’automatisation accrue des usines de transformation de viande a contribué à la fragmentation et à la contamination des aliments par plus de pièces des machines. L'industrie de la viande dit que les producteurs hésitent à rappeler les aliments jusqu'à ce qu'ils enquêtent pour savoir si les plaintes des consommateurs concernant des corps étrangers sont légitimes.

Des plaintes multiples de consommateurs ont souvent précédé les rappels, a indiqué l'USDA dans l'agenda d'une réunion mensuelle que deux défenseurs des consommateurs ont fourni à Reuters la semaine dernière.

Dans une interview pour répondre aux questions concernant l'ordre du jour de la réunion, Rottenberg a déclaré que les rappels pourraient avoir augmenté car l'USDA s'est davantage attaché à faire en sorte que les entreprises du secteur alimentaire et les inspecteurs du gouvernement connaissent les exigences en matière de rappel des produits.

Les nouvelles directives conseilleront les fabricants d'aliments sur la manière d'enquêter et de traiter les plaintes et de confronter leurs informations aux déclarations ultérieures de produits contaminés, a-t-elle déclaré.


« Prendre des mesures très rapidement est ce qui est vraiment essentiel pour l’agence », a déclaré Rottenberg.

Un trio de rappels de produits de poulet contenant du caoutchouc ou du bois fabriqués par Tyson Foods, Perdue Foods et Pilgrim’s Pride Corp ont mis en lumière les risques liés à la sécurité sanitaire des aliments en janvier et février.

Perdue a lancé une investigation qui n'a pas permis de déterminer avec certitude comment le bois aurait pu se retrouver dans ses nuggets de poulet, a déclaré le porte-parole Joey Shevlin. La société a par la suite apporté des modifications et a gardé le bois à l'écart des produits non emballés sur son site de fabrication, a-t-il déclaré.

Dans un rappel séparé du 23 février, le fabricant d'aliments surgelés Bellisio Foods a déclaré qu'il y avait peut-être eu des morceaux de verre ou de plastique dur dans des plats préparés à base de porc au barbecue de marque Boston Market. Le rappel concernait environ 78,6 tonnes de produits.

Agri Beef, une entreprise privée, a rappelé samedi environ 13,7 tonnes de viande hachébovine bœuf haché produites dans son usine de Washington Beef située dans l'État de Washington. Deux jours plus tôt, un consommateur s’était plaint d’avoir trouvé du plastique bleu dans un produit, d’après que la société ait déclaré avoir vérifié ses procédures pour éviter toute contamination future.

« La contamination par des corps étrangers, c’est une réflexion sur quelque chose qui ne va pas dans le processus d’inspection et le processus de contrôle de la qualité d’une entreprise », a déclaré Thomas Gremillion, directeur de la réglementation alimentaire à la Consumer Federation of America.

Les représentants de Pilgrim’s Pride, JBS et Smithfield Foods du groupe WH n’ont pas répondu aux demandes de commentaires. Tyson a déclaré que les exemples de corps étrangers dans ses produits étaient rares.

« Si cela se produit, nous agissons rapidement pour informer les personnes concernées et prendre des mesures correctives », a déclaré le porte-parole de Tyson, Worth Sparkman.

Le North American Meat Institute, un groupe d'industriels représentant Tyson et d'autres sociétés, a publié en août ses meilleures pratiques en matière de traitement des plaintes des clients relatives aux corps étrangers dans la viande et la volaille. L'USDA a examiné ces recommandations.

« Franchement, beaucoup de plaintes de consommateurs sont fausses », a déclaré Mark Dopp, vice-président directeur des affaires réglementaires et scientifiques du groupe. Il a ajouté que les entreprises ont souvent besoin de temps pour analyser la véracité des plaintes avant de prendre des mesures. La technologie aide également les entreprises de viande à détecter les corps étrangers dans les aliments avant qu'ils ne soient expédiés aux consommateurs, selon le North American Meat Institute.

Rottenberg a déclaré que les entreprises du secteur alimentaire devaient alerter rapidement l'USDA si elles recevaient des plaintes de clients, qui sont parfois accompagnées de photos de produits à base de viande et de volaille contenant des corps étrangers.

« Les entreprises savent s’il s’agit d’une préoccupation légitime ou si quelqu'un prend une photo de quelque chose qui n'aurait jamais pu figurer dans son produit », a-t-elle déclaré.

Tony Corbo, un lobbyiste principal de Food & Water Watch, a déclaré que les rappels avaient commencé, en partie à cause du fait que davantage d'aliments dans les usines de viande étaient en train d'être préparés à l'aide de machines avec des pièces susceptibles de se détacher.

« Il est évident que l'agence commence à comprendre qu'il s'agit d'une tendance alarmante avec tous ces rappels », a déclaré Corbo.

dimanche 3 février 2019

Australie : Retour sur les conclusions d'un rapport suite à la contamination de fraises par des aiguilles

« Foutaises : Selon un rapport, une réglementation médiocre a contribué à la crise australienne de manipulation de fraises », source Doug Powell du barblog.

Un nouveau rapport sur la crise australienne de contamination des fraises en 2018, qui a causé des dommages économiques catastrophiques à l’industrie, a révélé que les protocoles de traçabilité des aliments devaient être renforcés.

Lucy Stone du Sydney Morning Herald rapporte que le rapport a également révélé que le savoir-faire en matière de sécurité des aliments dans le secteur de l'horticulture était « variable » en raison de la présence de nombreuses petites entreprises, sans surveillance réglementaire ou industrielle en particulier pour les producteurs de fraises.

La « nature fragmentée » du secteur a également compliqué les chuoses: aucune réglementation ne surveillait les zones de production de fraises pendant la crise et l'utilisation de cueilleurs saisonniers ou au forfait compromettait la traçabilité.

Le ministre de la Santé, Greg Hunt, a demandé à la Food Standards Australia New Zealand (FSANZ) d'examiner la réponse à la crise de la contamination des fraises, qui a débuté le 9 septembre lorsqu'un homme a avalé une aiguille dissimulée dans une fraise.

Quelques jours plus tard, des rapports similaires avaient été signalés au Queensland Health et à la police du Queensland.

La crise a mis fin à la production de fraises au niveau national, les producteurs du Queensland déversant des milliers de tonnes de fruits qui ne pouvaient être vendus.

Une femme de Caboolture, My Ut Trinh, superviseur dune exploitation de fraises âgée de 50 ans, a été arrêtée et inculpée de six chefs de contamination d'aliments, mettant ainsi fin à la crise.

Mais plus de réglementation et de surveillance vont-elles vraiment empêcher quelqu'un de motivé par les démons d'insérer des aiguilles dans les produits?

Existe-t-il une meilleure approche pour protéger et renforcer la confiance des consommateurs à la suite d’une épidémie, d’une altération ou même d’allégations?

Le 12 juin 1996, le docteur Richard Schabas, médecin en chef de l'Ontario, Canada, a publié un avis de santé publique sur le lien présumé entre la consommation de fraises de Californie et une épidémie de maladie diarrhéique chez un e quarantaine de personnes dans la métropole de Toronto. Cette annonce faisait suite à une déclaration similaire du Department of Health and Human Services à Houston, Texas, qui enquêtait sur un groupe de 18 cas de maladie à Cyclospora parmi Des dirigeants du secteur pétrolier.

Il s'est avéré que c'étaient des framboises du Guatemala, et non pas des fraises, et personne n'était satisfait.

Les liens initiaux et ultérieurs entre Cyclospora et les fraises ou les framboises en 1996 étaient fondés sur l'épidémiologie, une association statistique entre la consommation d'un aliment particulier et l'apparition de la maladie.

L’épidémie de Toronto a été identifiée pour la première fois parce que quelque 35 invités ayant assisté à une réception d'un mariage le 11 mai 1996 avaient développé la même maladie intestinale grave sept à dix jours après le mariage et avaient par la suite été testés positifs à Cyclospora. Sur la base d'entretiens avec les victimes, les autorités sanitaires de Toronto et du Texas ont conclu que les fraises de Californie étaient la source la plus probable. Cependant, tenter de se rappeler exactement ce que l'on a mangé deux semaines plus tôt est une tâche extrêmement difficile. et les aliments plus gros, comme Des fraises, sont rappelés plus fréquemment que les aliments plus petits, comme des framboises.

Le 18 juillet 1996, le Centers for Disease Control des États-Unis a déclaré que les framboises du Guatemala - qui avaient été aspergées de pesticides mélangés à de l’eau qui aurait pu être contaminée par des eaux usées contenant Cyclospora - étaient probablement à l’origine de l’épidémie de Cyclospora qui a rendu malade 1 000 personnes en Amérique du Nord. Les autorités sanitaires et les producteurs guatémaltèques ont vigoureusement réfuté ces accusations. La California Strawberry Commission a estimé avoir perdu entre 15 et 20 millions de dollars en ventes réduites de fraises.

Les producteurs de fraises de Californie ont décidé que le meilleur moyen de minimiser les effets d’une épidémie - réelle ou supposée - était de s’assurer que tous leurs producteurs connaissaient les bases de la sécurité des aliments et qu’il existait un mécanisme de vérification. La prochaine fois que quelqu'un dira: « Je suis tombé malade et c’était vos fraises », les producteurs pourront au moins dire: «Nous ne pensons pas que c’est nous, et voici tout ce que nous faisons pour produire le produit le plus sûr possible. »

C’était essentiellement le prélude de la Food and Drug Administration des Etats-Unis qui publiait en 1998, Guidance for Industry: Guide to Minimize Microbial Food Safety Hazards for Fresh Fruits and Vegetables. Nous avions déjà entamé le même chemin et pris ces lignes directrices, ainsi que d’autres, et créé un programme de sécurité des aliments pour l'exploitation agricole pour les 220 producteurs produisant des tomates et des concombres sous la bannière de l'Ontario Greenhouse Vegetable Growers. Et en mettant en place un système de vérification crédible comportant des visites continues et rigoureuses dans les exploitations: mettre les producteurs dans une salle de classe est ennuyeux, ne rend pas compte des variations entre les différentes exploitations et ne crée aucun lien de confiance. Les audits tierce partie réalisés peuvent être des indicateurs sans espoir de sécurité sanitaire réelle au quotidien et donner l'impression que la sécurité des aliments peut être confiée à une autre personne.

Les producteurs eux-mêmes doivent posséder leur propre sécurité des aliments dans l'exploitation agricole car ce sont eux qui sont sur le marché. Les bureaucrates auront toujours leurs emplois financés par les contribuables, et les agriculteurs seront perdants.

Il y a un manque - un manque inquiétant - d'inspections de la sécurité des aliments dans les exploitations agricoles. Les agriculteurs doivent être plus conscients du potentiel de contamination par les microbes (comme celui provoqué par Listeria dans le melon cantaloup), ainsi que par le sabotage.

Il existe également un manque important d'informations des consommateurs lorsqu'ils achètent leurs produits. Que savent les vendeurs australiens de la réglementation en matière de sécurité des aliments appliquée aux produits vendus dans leurs magasins les plus populaires? De telles réglementations existent-elles? À qui peuvent-ils s'adresser afin de trouver des réponses?

Le Sydney Morning Herald note également que dans le rapport publié vendredi, la FSANZ avait formulé plusieurs recommandations visant à éviter des crises similaires à l'avenir, notamment une réglementation plus stricte du secteur.
L'absence d'une direction chargée de la réglementation des fruits à chair molle a laissé la petite Queensland Strawberry Growers Association être « submergée d'appels », alors que l'agence horticole national Growcom a par la suite aidé à gérer la communication.

La crise a amené le premier ministre, Scott Morrison, à annoncer un projet de loi visant à prolonger la peine de prison pour toute personne déclarée coupable de contamination des aliments à 15 ans.

La police a traité plus de 230 signalements de sabotage de fruits en Australie, répartis sur 68 marques, ainsi que de nombreux cas de imitateurs (copycats) et de canulars.

La Food Standards Australia New Zealand a formulé sept recommandations dans son rapport final, notamment une recommandation selon laquelle toutes les juridictions devraient examiner les protocoles d'intervention en cas d'incident alimentaire.

Une agence centrale devrait être engagée pour gérer la communication nationale lors de futurs incidents de contamination d'aliments et la communication entre les autorités chargées de réglementation, les services de santé et la police devrait être examinée, selon FSANZ.

Le déclenchement de « l'activation et du management de la contamination intentionnelle des aliments » dans le cadre du National Food Incident Response Protocol (NFIRP) doit également être revu.

Cette recommandation a été faite malgré le fait que le NFIRP n’ait pas été activé lors du problème de la contamination des fraises. Le protocole est une réponse nationale aux incidents qui peut être activée par n'importe quelle agence pour gérer les incidents liés aux aliments.

« En raison de la nature criminelle unique de cette affaire et de l'enquête associée, le protocole n'a pas été déclenché », indique le rapport.

Le secteur de l'horticulture a également besoin d'un organisme représentatif pour « soutenir la préparation et la réponse aux crises » et les mesures de traçabilité permettant de suivre les aliments dans le secteur, ce qui nécessiterait un travail plus important.

« Le gouvernement et l'industrie devraient travailler ensemble pour dresser un état des lieux actuel et identifier les options et les outils permettant d'améliorer la traçabilité », a recommandé le rapport .

Selon le rapport, il conviendrait de créer un site Internet national unique pour la contamination des denrées alimentaires afin que le public puisse être informé de manière claire.

Le rapport a révélé qu'une plus grande réglementation du secteur horticole était nécessaire et que la complexité des petites exploitations et des activités de distribution rendait l'enquête difficile.

Une suggestion selon laquelle les exploitations de fraises devraient être équipées de détecteurs de métaux a également soulevé des inquiétudes quant aux coûts et à la faisabilité, tandis que les emballages inviolables risquaient de raccourcir la durée de conservation et de déclencher des critiques concernant l'utilisation accrue d'emballages en plastique.

Depuis 20 ans, je dis aux producteurs de fruits et de légumes qu'il y a des risques. Appropriez-vous ceci : dites ce que vous faites, faites ce que vous dites et prouvez-le.

Ce que les producteurs ou les fabricants peuvent faire de mieux est de gérer et de réduire les risques avec diligence et de pouvoir prouver cette diligence devant le tribunal de l’opinion publique; et ils doivent le faire avant la prochaine épidémie.