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mardi 26 décembre 2023

Police sanitaire unique, tenez bons, les renforts arrivent !

Selon le ministère de l’Agriculture du 18 décembre 2023, «Réforme de la sécurité sanitaire des aliments : la police sanitaire unique de l’alimentation pleinement effective au 1er janvier 2024.»

… certains contrôles et prélèvements dans le cadre des plans de surveillance et de contrôle seront délégués à des opérateurs publics et privés afin d’accroître l’action de l’État en matière de protection des consommateurs :

- dans les établissements effectuant de la remise directe au consommateur (distribution, métiers de bouche, restauration commerciale, marchés...) ;

- pour les contrôles de l’effectivité de la mise en œuvre des retraits et des rappels dans les points de vente à la suite d’alertes sanitaires ;

- pour une partie des prélèvements dans le cadre des plans de surveillance et plans de contrôle.

Le blog est en mesure de vous informer que les renforts arrivent ...

A l’issue d’un appel à candidatures publié en mai 2023 et d’un processus de sélection, les organismes suivants ont été retenus en région Auvergne-Rhône-Alpes :

- le BUREAU VERITAS EXPLOITATION pour la réalisation des inspections dans le secteur de la remise directe au consommateur, ainsi que pour les contrôles de l’effectivité des retraits et rappels suite à alerte sanitaire,

- le groupement momentané d’entreprises constitué du GIP TERANA, du LDA 01 et du LIDAL, dont le mandataire est le GIP TERANA, pour la réalisation de prélèvements dans le cadre des plans de surveillance et de contrôle.  
Source préfecture du Puy de Dôme du 15 décembre 2023, «Mise en place d’une police unique sanitaire des aliments – délégation à des organismes tiers».

Le blog a tenté de verifier si l’information est aussi présente dans quelques départements témoins, Finistère, Val d’Oise, Hérault, Indre et Loire, Gard, Nord, Rhône, Val de Marne, Deux Sèvres, Seine Saint-Denis, Loire et Cher, Bouches du Rhône, mais sans succès …
A suivre ...

On lira ce passage d'un communiqué de la DGCCRF du 15 décembre 2023, une sorte de requiem ...

Dorénavant, l’ensemble des questions relatives à la sécurité des aliments, et notamment la gestion des crises sanitaires ou des contaminations à l’origine d’intoxications, de TIAC (toxi-infection alimentaire collective), de maladies, voire, dans de plus rares cas, de mortalité relèveront de la gestion de la DGAl. Les missions de sécurité et de loyauté des produits alimentaires étant parfois étroitement liées, les deux administrations veilleront donc à coopérer étroitement dans l’intérêt des consommateurs.

Amen. 

Commentaire
L’histoire ne dit pas ce qu’il se passera en cas de conflit d’intérêt ; un opérateur alimentaire sous contrat avec Veritas contrôlé de façon indépendante par la nouvelle police unique sanitaire composée d'un supplétiste Veritas ?

Complément
Le message n'est pas toujours passé ...

vendredi 22 décembre 2023

La Seine-Saint-Denis et les contrôles sanitaires

C’est désormais une mode que de parler des contrôles sanitaires et des fermeture administrtives, les hébdomadaires, Marianne, Le Point ou encore BFMTV en ont parlé récemment de façon détaillé, en ciblant, celui qui est devenu une ‘légende’ des contrôles, le préfet du 95.

Voici une enquête de TF1, «Contrôles de restaurants : à l'approche des JO-2024, la 'police de l'hygiène' met les bouchées doubles».
Le lecteur assidu du blog n’apprendra rien de plus que cet autre article, «JO 2024 : Tout sera-t-il under control ?»

- La région parisienne se prépare à recevoir 16 millions de visiteurs pour les Jeux olympiques en 2024.
- En Seine-Saint-Denis, le préfet a décidé d'accélérer les contrôles d'hygiène dans les restaurants. 
- Les sanctions se multiplient, du simple rappel à l'ordre à la fermeture immédiate des établissements.
- TF1 a suivi une équipe d'inspecteurs hygiène au cours de plusieurs contrôles sanitaires.

C’est un contrôle surprise, sans prévenir personne, auquel on assiste dans l'enquête du 20 h de TF1 en tête de cet article. Deux agents, qui travaillent pour la sécurité sanitaire des aliments, rentrent dans une boulangerie. En cuisine, un salarié prépare des sandwichs. Les deux contrôleurs enfilent une blouse blanche, par mesure d'hygiène. Comme pour une perquisition, ils présentent leurs papiers officiels.

Les aliments pour les sandwichs sont les premiers à être contrôlés. Le poulet est frais, et bien conservé. C'est un peu moins vrai pour l'accompagnement, une préparation à base d'ail, largement périmée. Les inspecteurs photographient tout, pour constituer le dossier. Au coin pâtisserie, c'est le sol qui est inspecté. De petites déjections signalent la présence de rongeurs dans les cuisines. «Ce n'est pas une infestation de souris, mais il y a une nette présence de rongeurs dans les locaux», estime le brigadier-chef Yannick Nuytens au micro de TF1. L'établissement a bien répandu des produits anti-souris, mais ils ne sont pas posés convenablement.

Risques de toxi-infections alimentaires collectives
Côté sanitaire, ça coince aussi, et les agents grimacent. «Regardez dans quel état c'est», soupire l'un d'eux. Les équipements ne sont pas aux normes, et recouverts de crasses. Dans le secteur de la restauration, c'est plus que problématique. «Il y a beaucoup de toxi-infections alimentaires collectives qui sont dues à un défaut d'hygiène manuelle», nous explique Xavier Rosières, le chef de service sécurité sanitaire des aliments de Seine-Saint-Denis, en inspectant les lieux. «Ici, vous avez des WC à côté, l'environnement est défavorable pour respecter tout ça», constate-t-il.

Tout sera consigné dans le rapport final des deux agents. Le patron est interrogé, et plaide la négligence. Le soir même, une mise en demeure sera décidée. Les gérants n'auront que quelques jours pour se remettre en conformité, sous peine de fermeture de leur établissement.

Les deux contrôleurs suivis par notre équipe partent maintenant quelques kilomètres plus loin, pour contrôler un restaurant qui vient tout juste d'ouvrir. Là encore, personne n'a été prévenu de leur visite, une clause nécessaire à leur mission, selon Xavier Rosières. «Ça permet de maintenir une pression des inspections dans le département», estime-t-il, «et de faire savoir à tout gérant qu'un contrôle peut leur tomber dessus à tout moment»

Un établissement fermé tous les trois jours
Il est midi, et le service a déjà commencé quand les inspecteurs se présentent à la porte de l'établissement. Au premier coup d'œil en salle, l'établissement semble répondre aux critères sanitaires de base. Mais dès qu'ils atteignent le sous-sol, où se trouvent les cuisines, les agents ont une tout autre impression. Au sol, des déchets alimentaires partout, de la saleté, et des évacuations à même le sol, complètement obstruées. À l'air libre également, des poissons crus, et de la viande non cuite, dont des abats. Autant de manquements graves, propices à la multiplication bactérienne. Il est rapidement clair que le restaurant va devoir fermer d'urgence, probablement dans les 24 heures, sans même en passer par la case tribunal.

Pratiquement un an plus tôt, le blog vous avait proposé le 16 décembre 2022 un article intitulé, En Seine-Saint-Denis, tous les trois jours en moyenne, un restaurant ou commerce de bouche est frappé d’une fermeture administrative, selon Le Parisien.

Au-delà de cette ‘enquête’ de TF1, le blog avait rapporté s’agissant de «La nouvelle police sanitaire unique de l’alimentation : Le compte n'y est pas du tout !» Preuves à l’appui !

On a cassé un outil il y a au moins 10 ans et maintenant on veut faire du chiffre à l’approche des JO 2024 de Paris, quézaco ...

mardi 19 décembre 2023

La nouvelle police sanitaire unique de l’alimentation : Le compte n'y est pas du tout !

Il paraît que la «Réforme de la sécurité sanitaire des aliments : la police sanitaire unique de l’alimentation pleinement effective au 1er janvier 2024», selon un communiqué du ministère de l’Agriculture du 18 décembre 2023.
Il paraît que «Cette réforme vise également le renforcement des contrôles pour la protection des consommateurs, avec dès 2024 un accroissement de 80% du nombre d’inspections dans les établissements de remise directe et de 10% dans les établissements de fabrication de produits alimentaires.»

Une partie de la phrase a évolué depuis la publication d’un autre document du 27 septembre 2023 qui disait,
«Elle doit aussi permettre d’accroître la fréquence de contrôle des établissements de remise directe de +80% (commerces de bouches, détaillants, GMS, restaurants commerciaux, etc.) se traduisant par la réalisation de 100 000 contrôles annuels.»

Les 100 000 contrôles annuels étaient alléchants, oui mais patatras, ils sont passés à la trappe, car il faut bien le dire, on ne va se mentir, on ne récolte que la politique de ses moyens, à défaut d’avoir les moyens de sa politique. Bien triste en réalité, la sécurité des aliments n’échappe donc pas à la déliquescence de l'Etat, ici aussi «on marche sur la tête» ...

Alors, faisons un calcul simpe, basons-nous sur les données actuellement disponibles, celles de 2022, où il y a eu 48 960 inspections en sécurité des aliments dont,
- 15 720 dans les établissements d’abattage, de transformation et d’entreposage. C’est cela qui est sensé augmenter de 10%, soit pour 2024, 17 292 inspections à venir ...
- 9 570 en restauration collective, 15 020 en restauration commerciale et 8 650 dans les commerces, soit un total de 33 240 inspections. C’est cela qui est sensé augmenter de 80%, soit 59 832 inspections à venir pour 2024.

Si vous additionnez ces deux totaux (17 292 + 59 832 = 77 124), nous obtenons un chiffre qui reste très nettement inférieur à celui de 2012 avec 86 239 inspections, 2013 avec 82 729 inspections ou encore 2014 avec 78 000 inspections. 
Vous voyez donc contrairement à ce qu'on rapporte le ministère de l'Agriculture, la police sanitaire unique de l’alimentation sera sans doute pleinement effective au 1er janvier 2024 mais avec moins de moyens qu’en 2012, cherchez l’erreur ...

Vous lirez donc ce document du ministère à tête reposée entre Noël et le jour de l’An, car rien ne presse, mais en attendant, le consommateur lambda a bien du mal à comprendre ce qui se passe ...

Complément
Le site Les Marchés rapporte que «Le ministère de l’Agriculture va augmenter les contrôles sanitaires. Au 1er janvier 2024, le ministère de l’Agriculture est seul compétent sur l'ensemble de la réglementation et des contrôles relatifs à la sécurité sanitaire de l’alimentation humaine et animale.»

L’augmentation, si elle a lieu, sera quoi qu’il arrive inféreure à ce qu’étaient les contrôles en 2012 !

mercredi 27 septembre 2023

Sécurité sanitaire des aliments en France : Le miracle des 100 000 contrôles par an n'aura pas lieu. L'objectif s'éloigne, s'éloigne ...

Ceux qui rêvaient de 100 00 contrôles par an en sécurité sanitaire des aliments en 2024 devront déchanter, le blog vous explique pourquoi ...

Le 7 juin 2023, le ministère de l’Agriculture nous a proposé 5 questions/réponses sur la réforme de la police en charge de la sécurité sanitaire des aliments. Voir l’artilce du blog à ce sujet, Sécurité des aliments : Une conférence de presse pour tenter d'expliquer la nouvelle police sanitaire unique en France.

Le 27 septembre, à l’occasion de la présentation du projet de budget du ministère de l’Agriculture, est paru une communication sur la sécurité sanitaire des aliments, «La capacité à prévenir et réagir face aux risques sanitaires».

Il est indiqué,

Le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire (MASA) est désormais responsable de la sécurité sanitaire pour l’ensemble du champ de l’alimentation humaine et animale à la suite du transfert des compétences de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). 

Commentaire. Pas toutes compétence puisque les rappels de produits dont les produits alimentaires restent du ressort de la DGCCRF avec notamment l’application RappelConso.

On apprend ensuite ce qu’on savait déjà, à savoir qu’auparavant l’organisation de la sécurité santaire des aliments en France n’était pas lisible, moins réactive et moins efficiente, mais tout cela va donc changer radicalement, car désormais «L’objectif de cette réforme d’une police unique est de rendre l’organisation de la police de la sécurité sanitaire des aliments (SSA) plus lisible, plus réactive et plus efficiente. Sa mise en œuvre s’effectuera en plusieurs étapes jusqu’en janvier 2024, avec le transfert du pilotage en administration centrale déjà effectif depuis le 1er janvier 2023.»

Cela étant sur des données quantitatives, ce qu’on annonce semble quelque peu distinct de ce qui avait été annoncé le 7 juin 2023. Jugez plutôt ...

Ainsi le chiffre énôrme ou magique de 100 000 contrôles par an est toujours d’actualité, certes, mais il semble être repoussé à une date, laquelle, on ne sait pas ...

Voici ce qu’il en est avec ce comparatif de textes encore le communiqué du 7 juin et celui du 27 septembre :

Extrait du texte du 27 septembre 2023
Extrait du texte du 7 juin 2023
À partir de 2024, une augmentation de 10% des contrôles est prévue grâce à l’apport de cette délégation.
Elle doit aussi permettre d’accroître la fréquence de contrôle des établissements de remise directe de +80% (commerces de bouches, détaillants, GMS, restaurants commerciaux, etc.) se traduisant par la réalisation de 100 000 contrôles annuels. 
La création de la police sanitaire s’achèvera au début de l’année 2024.
Les objectifs attendus sont :
- Augmenter de 80% le nombre d’inspections en remise directe dès 2024, soit un total de 100 000 contrôles par an ;
- Augmenter de 10% des contrôles des établissements de fabrication de produits alimentaires.

Rappelons qu’un précédent communiqué du 15 mai 2023 rapportait, «Ce dispositif, effectif à partir du 1er janvier 2024, vise à augmenter, dès 2024, de 80% le nombre d’inspections en remise directe soit un total de 100 000 contrôles par an.»

L’objectif de 100 000 contrôles par an n’est donc pas pour de suite, un jour peut-être, car la DGAL en a rêvé et mais a fini par revenir aux réalités. On a détruit année après année le nombre de contrôles en sécurité des aliments depuis 2012 (86 500) à 2022 (48 500) et maintenant, il s’agit de reconstruire à coup de budget en augmentation, est-ce vraiment sérieux ? Comment peut-on vous croire ?

jeudi 8 juin 2023

Sécurité des aliments : Une conférence de presse pour tenter d'expliquer la nouvelle police sanitaire unique en France

Le blog vous avait présenté le 16 mai la création de la nouvelle police sanitaire en ces termes, France : Une police sanitaire unique verra bien le jour en 2024 ou comment après avoir cassé le dispositif, on tente de reconstruire !

Voici que le 7 juin le ministère de l’Agriculture nous propose 5 questions/réponses sur la réforme de la police en charge de la sécurité sanitaire des aliments.

Bien entendu, il ne s’agit pas d’une conférence de presse car ce ministère ne semble pas du tout doué dans l’art de la communication. Ainsi, Olivier Masbou rapporte l’arrivée d’un nouveau conseiller com dans ce ministère, le troisième en moins d’un an !

Bref venons-en aux questions et aux réponses …

Encore un petit préalable pour indiquer que le syndicat CFDT a publié le 11 mai une lettre à propos de la réforme de la sécurité sanitaire des aliments (SSA), «des questions (encore) sans réponses aux organisations syndicales et une lettre ouverte au ministre de l’Agriculture

Le syndicat FO quant à lui dénonce la délégation de service public des contrôles en remise directe et des plans de surveillance et de contrôles.

Voici le détail de ces 5 questions/réponses avec les commentaire du blog.

1/ Pourquoi une réforme maintenant ?

La réforme vise à rendre l’organisation de la police de la sécurité sanitaire des aliments (SSA) plus lisible et plus efficiente.
Dans la plupart des pays européens la sécurité sanitaire des aliments est pilotée par un seul organisme. Jusqu’ici, le schéma d’organisation français faisait exception avec l’intervention de plusieurs acteurs pour le contrôle des activités professionnelles du secteur alimentaire : la DGAL, rattachée au ministère en charge de l’agriculture, la DGCCRF, rattachée au ministère en charge de l’économie, et la Direction générale de la Santé (DGS), rattachée au ministère de la santé et de la prévention.

Commentaire

Le ministre de l’économie indiquait le 14 mai 2018, «La DGCCRF n’a plus les moyens d’assurer ses missions.» Dans ces conditions, on déshabille Pierre pour rhabiller Paul …

Il est rapporté, «Les principaux constats font état d’une organisation complexe dans la répartition des tâches entre la DGAL et la DGCCRF avec des chevauchements partiels dans certains champs d’intervention, sujets à la critique lors de crises sanitaires alimentaires.»

Effectivement, un article du blog, Sécurité des aliments, voici venir l’incroyable guerre des chapelles !, indiquait que tous les noms auront été utilisésguerre des polices, «armée mexicaine», «police unifiée», «police privée» et «guerre des chapelles» …

Cela étant, il y avait avant trois administrations, DGAL, DGS et DGCCRF, il y aura toujours trois administrations et le blog vous détaille les missions des uns et des autres ici.

2/ Quel est le bénéfice attendu ?

La réforme permettra de rendre plus lisible et plus efficiente l’action de l’État avec, d’une part, une chaîne de commandement unique entre le ministre en charge de la SSA et les préfets, et d’autre part, le regroupement des agents exerçant les contrôles sanitaires des aliments sous une même tutelle ministérielle. Cette nouvelle organisation doit faciliter la gestion de crises sanitaires et doit également permettre le renforcement, quantitatif et qualitatif, des contrôles au travers d’un dispositif de programmation, d’une méthodologie de contrôle et d’un processus de gestion des suites des contrôles uniformisés.
La réforme s’inscrit dans une approche intégrée «une seule santé» prenant en compte les divers facteurs de risques (pratiques agricoles, technologies de la transformation agroalimentaires, contaminants du milieu naturel) susceptibles d’avoir un impact sur la qualité sanitaire des aliments.
Il en résultera une action de l’État plus lisible pour le citoyen et les opérateurs professionnels, mais également pour les partenaires européens et internationaux pour qui la confiance dans l’organisation du dispositif de contrôles officiels est essentielle pour le développement et le maintien des marchés de produits agricoles et agroalimentaires.

Commentaire

D’accord avec la lisibilité, pour l’efficience, on jugera sur pièces ; idem pour la gestion des crise sanitaires. Cette réforme sera-t-elle «susceptible d’avoir un impact sur la qualité sanitaire des aliments.» Là aussi nous jugerons sur pièces.

Il faut espérer «une action de l’État plus lisible pour le citoyen et les opérateurs professionnels», quant aux partenaires européens et internationaux, nous étions un pays à plusieurs guichets et on l’a enfin, semble-t-il, compris.

3/ Quand la réforme sera-t-elle effective ?

La création de la police sanitaire unique a été officialisée le 2 juin 2022 par le décret n°2022-840 relatif aux attributions du ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. Sa mise en œuvre effective s’effectuera par étapes pendant l’année 2023 selon des modalités de transfert des domaines de compétences qui sont en cours de définition entre les deux ministères. Elle s’achèvera au début de l’année 2024.
Les objectifs attendus sont :
- Augmenter de 80% le nombre d’inspections en remise directe dès 2024, soit un total de 100 000 contrôles par an ;
- Augmenter de 10% des contrôles des établissements de fabrication de produits alimentaires.

Commentaire

Les objectifs semblent ambitieux mais il faut dire et le répéter que l’on a pris un malin plaisir à casser le nombre d’inspections en SSA, qui était, je le rappelle, de 86 239 en 2012, il y a donc 11 ans. Aujourd'hui, d’après les données 2022 de la DGAL, on en est à 48 960. La trajectoire va être donc un grand bon en avant …

4/ Quel sera le nouveau périmètre d’action de la DGAL ?

Les actions de ces trois administrations, DGAL,DGS et DGCCRF ont été détaillées dans un article du blog le 28 janvier 2023, avant il y avait trois administrations, après la réforme, il y aura toujours trois administrations ...

5/ Concrètement pour le consommateur et les professionnels… cela change quoi ?

Pour le consommateur, ce transfert de compétences ne change rien sur le fond : l’État continue d’assurer la permanence de sa mission de contrôle et d’inspection sanitaire. Mieux, la réforme doit permettre de renforcer les contrôles et d’améliorer les modalités de mise en œuvre de la politique de sécurité sanitaire au bénéfice du consommateur en simplifiant la gouvernance de la police sanitaire, au service d’une plus grande efficacité grâce notamment aux économies d’échelle réalisées. Pour les opérateurs professionnels, cette réforme facilitera l'identification du bon interlocuteur et l'harmonisation des procédures.

Commentaire

Ici, on semble se moquer des consommateurs. On va passer de moins de 50 000 inspections par an à 100 000, et cela «ne change rien sur le fond» ! Très étonnante cette réponse.

Ce va effectivement changer pour le consommateur lambda car «la réforme doit permettre de renforcer les contrôles.»

Le blog continuera de suivre cela de près ...

Complément

On peut penser que chiffre de 100 000 inspections est important, mais si l'on regarde du côté de nos amis belges, c'est peu ...

Ce sont près de 160 000 entreprises qui sont soumises à notre surveillance, effectuée notamment via 116 000 inspections (soit un contrôle toutes les 5 minutes, 317 par jour) et 73.000 échantillonnages par an. Source AFSCA.

Mise à jour du 2 juillet 2023
Une fois n'est pas coutume, je suis assez d'accord avec le titre de cet article du 27 juin 2023 de Que Choisir, «Sécurité sanitaire des aliments. Vers une privatisation rampante des contrôles».

mercredi 7 juin 2023

Val d'Oise : Nouvelle opération sanitaire !

 Le Val d'Oise est-il le terrain pour la formation de la nouvelle police sanitaire unique en France ? Les contrôles ne cessent de se multiplier ...

 7 établissements contrôlés :
- fermeture de l’établissement « Coffee India »,
- 2 mises en demeure
- 4 avertissements
- 1 procès verbal pour défaut d’affichage des prix
- 100 kg de viandes détruites ainsi que 15 kg de pâtisseries

mardi 16 mai 2023

France : Une police sanitaire unique verra bien le jour en 2024 ou comment après avoir cassé le dispositif, on tente de reconstruire !

C’est quand même fort de café, ce communiqué de 15 mai 2023 du ministère de l’Agriculture sur la «Sécurité sanitaire des aliments : une police unique pour protéger le consommateur» ou comment après avoir cassé le dispositif, on tente de reconstruire. Bienvenue en Absurdisthan ou chez les Pieds Nickelés ...

On nous annonce qu’un nouveau dispositif au 1er janvier 2024, «vise à augmenter, dès 2024, de 80% le nombre d’inspections en remise directe soit un total de 100 000 contrôles par an.»

Le blog n’a pas la mémoire courte, ainsi en 2012, il y avait 86 239 inspections en sécurité des aliments, et en 2022, ce chiffre est tombé bien bas avec 48 960. Notons que ce même ministère de l’Agriculture présentait le 27 mars 2023 une infographie sur la sécurité sanitaire des aliments avec un chiffre d’inspections datant de 2019 avec 58 200 inspections, alors qu’il n’y en a eu que 48 960 en 2022.

Bref, les Pieds Nickelés récidivent ! Voilà où on en est, et désormais on nous dit que pour arriver au résultat souhaité «dès 2024, le nombre d’inspections en remise directe sera de 100 000 contrôles par an.»  
Pourquoi ce chiffre de 100 000 ? Le blog n'est pas du tout impressionné par ce chiffre ...
Pour information, en Belgique, il y a 116 000 inspections (soit un contrôle toutes les 5 minutes, 317 par jour).

Je vous laisse lire ce communiqué qui montre bien la doctrine en cours, après avoir détruit des contrôles en sécurité des aliments, je ne vois pas d'autre mot, on tente de reconstruire avec un montage de bric et de broc, et notamment avec l'aide d'organismes publics et privés ...

La sécurité des aliments n'est pas une option, mais un droit !

Après des années de gestion partagée entre la direction générale de l’alimentation (DGAL) et la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), le gouvernement a choisi mi-2022 de rassembler sous un pilotage unique la police en charge de la sécurité sanitaire des aliments, sous l’égide du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. Cette réforme vise à rendre l’organisation de la police de la sécurité sanitaire des aliments plus lisible et plus efficiente. Elle se met en œuvre progressivement depuis le début de l’année 2023 et sera achevée au début de l’année 2024.

Cette nouvelle organisation vise à faciliter la gestion des crises sanitaires. Elle permettra également le renforcement quantitatif et qualitatif des contrôles à travers un dispositif de programmation, une méthodologie et un processus uniformisés des inspections. Enfin, cette mesure répond aux attentes croissantes des consommateurs en matière de sécurité sanitaire de leur alimentation.

Depuis le 1er janvier 2023, la DGAL est ainsi compétente sur l'ensemble de la réglementation et des contrôles relatifs à la sécurité sanitaire de l’alimentation pour l'intégralité du champ de l'alimentation humaine et animale. Au 1er septembre 2023, les agents du ministère seront en charge des contrôles dans les entreprises de fabrication de produits alimentaires ; 150 nouveaux ETP (équivalents temps plein) ont ainsi été recrutés et sont en cours de formation avec l’objectif d’une augmentation de 10% des contrôles dès 2024.

Mais tout cela ne sera pas suffisant d’où le recours à d’autres organismes publics et privés ... 

Le renforcement des contrôles officiels sera par ailleurs réalisé par la délégation de certaines inspections en matière de sécurité sanitaire des aliments, à des organismes publics ou privés, dans les établissements effectuant de la remise directe au consommateur (soit la vente de produits alimentaires dans les secteurs de la distribution, des métiers de bouche et de la restauration commerciale). Il concernera également les contrôles de l’effectivité de la mise en œuvre des retraits et des rappels dans les points de vente à la suite d’alertes sanitaires, ainsi que certains prélèvements dans le cadre des plans de surveillance et plans de contrôle. À noter que la délégation de ces inspections à des opérateurs tiers répondra à un encadrement strict en matière de qualification, de certification normative, de déontologie et d’impartialité.

Ce dispositif, effectif à partir du 1er janvier 2024, vise à augmenter, dès 2024, de 80% le nombre d’inspections en remise directe soit un total de 100 000 contrôles par an.

Quand l'Etat n'a plus les moyens de sa politique, il ne lui reste plus que la politique de ses moyens qui sont petits, petits ...  

Deux appels à candidatures sont publiés ce jour (15 mai) sur la plateforme des achats de l'État afin de sélectionner les organismes délégataires. L’un porte sur la «Mise en place de la délégation de tâches de contrôles officiels et liées aux autres activités officielles des établissements du secteur alimentaire effectuant de la remise directe au consommateur final et des tâches de contrôles des retraits /rappels des denrées alimentaires». L’autre concerne la mise en place de la délégation des prélèvements du dispositif «plans de surveillance et plans de contrôle (PSPC)».

Complément
Nombre d’inspections en sécurité des aliments depuis 2012 et projections pour 2023 et 2024 :
- 2012 : 86 239
- 2013 : 82 729
- 2014 : 78 000
- 2015 : 76 000
- 2016 : 55 000
- 2017 : 54 000
- 2018 : 57 500
- 2019 : 58 200
- 2020 : 41 600
- 2021 : 48 775
- 2022 : 48 960
- 2023 : 53 856 (+10 % de 2022)
- 2024 : 100 000 !!! 

Comment passer de 48 960 en 2022 à 100 000 en 2024, tel le défi du retour des Pieds Nickelés de la sécurité des aliments en France, dont le blog va vous narrer les aventures ces deux prochines années, quel spectacle ! 

Complément

On peut penser que chiffre de 100 000 inspections est important, mais si l'on regarde du côté de nos amis belges, c'est peu ...

Ce sont près de 160 000 entreprises qui sont soumises à notre surveillance, effectuée notamment via 116 000 inspections (soit un contrôle toutes les 5 minutes, 317 par jour) et 73.000 échantillonnages par an. Source AFSCA

Mise à jour du 2 juillet 2023
Une fois n'est pas coutume, je suis assez d'accord avec le titre de cet article du 27 juin 2023 de Que Choisir, «Sécurité sanitaire des aliments. Vers une privatisation rampante des contrôles».

jeudi 26 janvier 2023

France : La police unique de sécurité des aliments ne sera pas opérationnelle avant le 1er janvier 2024, si Dieu le veut

Voilà un titre intéressant pour expliquer un retard, pour ne pas dire plus, «Une réforme mise en place progressivement». L’article de la Vie publique date un peu (15 décembre 2022), mais il nous renseigne quand cette police sanitaire commencera ses activités ...

La mise en œuvre effective de la réforme s’effectuera par étapes pendant l’année 2023.

Le 1er septembre 2023, la DGCCRF se retirera définitivement du champ de la sécurité sanitaire des aliments, à l’exception des missions de contrôle du respect des exigences d’hygiène dans les restaurants et autres commerces de bouche qui se poursuivront conjointement avec la DGAL jusqu’au 31 décembre 2023.

La police unique de la sécurité sanitaire pour l'ensemble du champ de l'alimentation humaine et animale sera entièrement assurée par la DGAL et les agents des services déconcentrés du ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire à partir du 1er janvier 2024.

Le Gouvernement a choisi de confier le pilotage de la police en charge de la sécurité sanitaire des aliments exclusivement au ministère de l’agriculture, comme l'a communiqué le ministère le 8 décembre 2022.

Pour aider le lecteur à y voir plus clair, le blog vous propose un tableau comparatif avant et après la réforme ...

Avant, il y avait trois administrations

- la Direction générale de l’alimentation (DGAL) du ministère en charge de l’agriculture ;
- la Direction générale de la santé (DGS) du ministère en charge de la santé.

Après, il y aura trois administrations

DGAL
- contrôle des filières de production de denrées animales ou d’origine animale ;
- contrôle des filières de production de denrées végétales ou d’origine végétale ;
- contrôle des établissements du secteur de la remise directe, qui inclut la distribution (commerces de détail, moyenne et grande distribution…), la restauration commerciale (restaurants…) et la restauration collective (cantines scolaires, restaurants d’entreprise…).
La DGAL s'assure également de l’application des réglementations relatives :
- à la sécurité sanitaire des produits spécifiques tels que les organismes génétiquement modifiés (OGM), les compléments alimentaires, les denrées alimentaires enrichies, les améliorants (additifs, arômes…), les nouveaux aliments, les allergènes ;
- aux aliments pour animaux.
DGCCRF
- contrôle la qualité et la loyauté des produits alimentaires à l’égard des consommateurs (et des professionnels) :
- le respect des règles d’étiquetage, de composition et de dénomination des marchandises ;
- la lutte contre les pratiques trompeuses sur l’origine, la qualité, les allégations relatives aux produits.
- est compétente pour le contrôle des matériaux en contact avec les aliments.
DGS
- gestion de la qualité sanitaire des eaux destinées à la consommation humaine.

mardi 27 septembre 2022

Police sanitaire : Il paraît que les effectifs vont être gonflés

Après «France : La police sanitaire recrute, engagez-vous !», La Voix du Nord rapporte «Après les scandales Buitoni et Kinder, la sécurité alimentaire gonfle ses effectifs».

J’espère vivement que les éffectifs seront ‘gonflés’, mais ce recrutement va-t-il inverser la tendance de baisse des inspections observées depuis des années ? Les détails se sont arrêtés au grade sans oser parler salaire. Cela rebutera certains candidats.

La «police unique» chargée de la sécurité sanitaire des aliments, annoncée pour le 1er janvier prochain, sera renforcée par la création de 90 postes, s’ajoutant aux 60 «transférés» depuis la DGCCRF.

Les récents scandales des pizzas Buitoni contaminées à la bactérie E. coli ou des Kinder à l’origine d’une épidémie de salmonellose ont suscité des inquiétudes sur les conditions sanitaires dans les usines, et sur les contrôles menés tant par les industriels que par les agents de l’État, dont les effectifs ont fondu depuis quinze ans, selon les syndicats.

Mi-mai, le ministère de l’Agriculture avait annoncé récupérer cette compétence de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), sous tutelle de Bercy, et avec elle une soixantaine d’agents affectés à ces missions.

Hausse «significative» des moyens
S’y ajouteront «90 ETPT (équivalents temps plein travaillés) supplémentaires en 2023 chargés de la sécurité sanitaire des végétaux, des animaux et de l’alimentation», a indiqué le ministère de l’Agriculture lundi dans son projet de budget 2023. Ils rejoindront les services départementaux des contrôles, portant l’effectif total à 150 agents.

Sur les six milliards de budget total projetés pour 2023, 11% seront consacrés à la «sécurité et qualité sanitaires de l’alimentation», détaille le ministère.

Plus largement, «le PLF 2023 (projet de loi de finances) prévoit une augmentation significative des moyens du ministère dans les domaines de la sécurité sanitaire des aliments, de la santé et de la protection animales, de la santé des végétaux et de la qualité de l’alimentation, avec 655 millions d’euros, soit une hausse de 7%».

Environ 2 500 agents
Le premier syndicat de la DGCCRF, Solidaires CCRF&SCL, avait dénoncé en mai la «casse» et le «sacrifice d’un bouc émissaire administratif» pour masquer les défaillances de l’agroalimentaire, les contrôles reposant largement sur les procédures internes des industriels. (il s’agit de ce qii est appélé autocontrôles – aa).

La DGCCRF, qui compte environ 2 500 agents dont 1 800 enquêteurs, avait «perdu 1 000 emplois en quinze ans», rappelait aussi le coresponsable du syndicat, David Sironneau.

Commentaire
L’important est encore une fois l’augmentation très significative du nombre d’inspections en sécurité des aliments. Nous avons atteint la côte d'alerte !

Mise à jour du 28 septembre
Selon Réussir, il serait question de «90 ETP de plus pour la sécurité sanitaire des végétaux, des animaux et de l’alimentation, auxquels s’ajoutent 60 ETP transférés depuis la DGCCRF avec la mise en place de la police sanitaire unique sous l’égide du ministère de l’agriculture.»