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mardi 29 octobre 2019

De la défense des abeilles, avec la Commission européenne et les Etats-membres dans le rôle des vilains, le Parlement européen, l'EFSA et l'Anses dans le rôle des gentils

Les États membres ayant édulcoré les mesures visant à protéger les abeilles, les députés demandent à la Commission de revoir sa copie. Source Parlement européen du 23 octobre 2019.
Le projet de proposition de la Commission européenne avait pour objectif d’introduire dans le droit européen les orientations de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) de 2013 afin de réduire l'utilisation de pesticides nuisibles aux abeilles. L'EFSA avait proposé que les pesticides soient testés pour protéger les abeilles à la fois contre une exposition aiguë et chronique. Les pesticides ne seraient restés disponibles sur le marché qu’en cas de réussite de ces nouveaux tests.
Toutefois, la plupart des États membres de l'UE se sont opposés à ces dispositions, forçant la Commission à trouver un compromis pour ne conserver que les dispositions qui protègent les abeilles contre une exposition aiguë. « Il est totalement inacceptable que les États membres s’opposent à la mise en œuvre complète des orientations de l’EFSA de 2013 », indique une résolution du Parlement adoptée mercredi. Le projet « introduit uniquement des modifications (...) concernant la toxicité aiguë à l’encontre des abeilles mais demeure silencieux sur la toxicité chronique, tout comme sur la toxicité à l’encontre des bourdons et des abeilles solitaires ». Par ailleurs, le texte de la Commission « ne reflète pas les dernières évolutions des connaissances scientifiques et technique » et « ne changerait pas le niveau de protection » déjà en place, affirme le texte.
Les députés soulignent également que la Commission européenne n’aurait pas dû faire de concession et qu’elle aurait dû utiliser pleinement ses pouvoirs, les 16 États membres faisant obstacle à l’application des critères de protection ne formant pas une majorité qualifiée.

Pendant ce temps, l’Anses publie le 28 octobre 2019, à rebours, « Protection des abeilles : renforcer l’évaluation des produits phytopharmaceutiques » :
Afin de réduire l’exposition des abeilles et autres insectes pollinisateurs aux produits phytopharmaceutiques, l’Anses recommandait dans son avis du 23 novembre 2018 de renforcer les dispositions nationales imposant des restrictions en matière d’utilisation des produits pendant les périodes où les cultures sont attractives pour ces insectes. En complément, l’Agence publie un nouvel avis visant à faire évoluer les méthodes d’évaluation des risques dans le cadre des demandes d’autorisation de mise sur le marché. L’Anses recommande de s’appuyer sur le document guide de l’EFSA qui permet notamment de mieux évaluer les risques à long terme pour les abeilles et pour les autres pollinisateurs. Par ailleurs, l’Agence souligne la nécessité de fixer des valeurs seuils réglementaires au niveau européen pour les risques chroniques afin d’harmoniser les critères relatifs à la décision de mise sur le marché des produits.

dimanche 29 septembre 2019

Choses lues sur notre agriculture et les zones de non traitement phytosanitaire

Tout d’abord un coup de gueule de Gil Rivière-Wekstein que je relaie bien volontiers :
On écoutera avec grand intérêt Epandage de pesticides et santé: Que dit la science ?, interview sur France Culture de Catherine Hill, épidémiologiste, ancienne chercheuse à l'Institut de cancérologie Gustave Roussy, a fait partie du conseil scientifique de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, écrit régulièrement pour la revue « Sciences et Pseudo-Sciences », la revue de l’Association française pour l'information scientifique.

Comment étudier le risque ? 
« Pour savoir si un produit est dangereux pour l’homme, la première chose que l’on fait c’est que l’on commence par étudier les populations qui sont les plus exposées. Donc, ce qu’on fait pour ces histoires de pesticides, c’est que l’on va étudier les agriculteurs ou les épandeurs, les gens qui manipulent les produits. », dit Catherine Hill.

« Quand on étudie les risques de lymphome, de leucémie, de cancer du poumon, ou de n’importe quoi, on prend une population qui a été exposée il y a 10 ans, 15 ans, 20 ans, 5 ans et certaines expositions sont anciennes à des périodes où l’on faisait probablement moins attention et où les gens manipulaient les produits, les transvasaient, dans des lieux fermés etc. Donc on mesure les effets des expositions anciennes probablement plus élevées qu’aujourd’hui. », dit Catherine Hill.

Les pesticides cancérogènes :
« Dans les pesticides, le lindane est considéré comme certainement cancérogène pour l’homme, et l’OMS (l'Organisation Mondiale de la Santé - le groupe de recherche sur le cancer, basé à Lyon) a fait une très grande étude avec 80 chercheurs sur les causes du cancer en France et a trouvé que le lindane était probablement la cause de 28 lymphomes en 2015, à cause des expositions professionnelles. Donc c’est un cancérogène certain. », dit Catherine Hill.

« Parmi les cancérogènes probables, il y a le diazinon, le malathion et le glyphosate. », dit Catherine Hill.

« Mais l’histoire du glyphosate se complique car le classement en cancérigène probable a été fait en 2017 et depuis, il y a eu une très grande étude américaine sur 54 000 épandeurs agréés dont 45 000 étaient exposés au glyphosate. On a regardé les risques en fonction de l’intensité de l’exposition et on n’a trouvé aucune augmentation du risque de lymphome qui était l’hypothèse que l’on voulait vérifier. Donc le glyphosate peut-être augmente le risque de lymphome ou peut-être pas. La situation est incertaine mais en tout cas, il serait la cause de très peu de cas. » estime Catherine Hill.

Cité par Olivier Masbro sur son blog et répondant à une question sur les Zones de Non Traitement phytosanitaire (ZNT) sur France Culture, le 10 septembre, Catherine Hill indique :

« Pourquoi légiférer là-dessus alors qu’on laisse 30 % de la population fumer, ce qui est la cause de 69 000 cancers par an, ou boire beaucoup trop d’alcool, qui est la cause de 18 000 cancers, pour légiférer sur un problème qui, dans le pire des cas peut causer, une vingtaine de cancers professionnels, et zéro cancer dans la population (ou epsilon, 0,01). »

Donc, c’est juste totalement déraisonnable (.) Le principe de précaution, ce n’est pas le problème. Ce qu’il faut c’est mesurer les risques, et ensuite poser les avantages et les inconvénients des décisions que l’on prend ».

Important. Le 1er octobre au SénatDébat sur la régression de la place de l'agriculture française sur les marchés internationaux et les conséquences en termes de qualité et de protection du consommateur de produits importés qui ne correspondent pas aux normes françaises (demande du groupe Les Républicains).

Compléments du 1er octobre 2019
On lira sur Alerte environnement, ZNT : le gouvernement ne traite que la demande sociétale.

On lira Glyphosate : « Ne cédons pas à la chimiophobie ». Entretien avec Robin Mesnage dans Agriculture & Environnement du 1er octobre 2019.


Membre du CRIIGEN et auteur d’une thèse réalisée dans l’équipe du Pr. Séralini étudiant les effets des pesticides et des OGM sur la santé, Robin Mesnage est aujourd’hui toxicologue au département de génétique moléculaire et médicale du King’s College de Londres. Il revient en exclusivité pour A&E sur le cas du glyphosate.

jeudi 19 septembre 2019

Pesticides : opération désintox, des vidéos à voir sans modération!


Je relaie la démarche initiée par seppi à propos de « Pesticides : opération désintox ​​», des vidéos de Madame Emmanuelle Ducros à diffuser sans modération ...
Du didactique à la mode Emmanuelle Ducros... Vivement apprécié par les uns, vivement vilipendé par les autres...
Ces liens vers l'Opinion permettent de visionner les séquences et de lire les textes pour les deux premiers épisodes.

Voici ci-après l'épisode 3, pourquoi le glyphosate fait-il si peur ?
Un grand merci Madame Ducros!

Complément du 1er octobre 2019. On lira Glyphosate : « Ne cédons pas à la chimiophobie ». Entretien avec Robin Mesnage dans Agriculture & Environnement du 1er octobre 2019.
Membre du CRIIGEN et auteur d’une thèse réalisée dans l’équipe du Pr. Séralini étudiant les effets des pesticides et des OGM sur la santé, Robin Mesnage est aujourd’hui toxicologue au département de génétique moléculaire et médicale du King’s College de Londres. Il revient en exclusivité pour A&E sur le cas du glyphosate.

vendredi 28 juin 2019

Sécurité des aliments en Estonie : La carotte est-elle une source de confusion?


L’Agricultural Board dit qu’une carotte est un légume mais le Veterinary and Food Board dit que c’est un aliment.
Artur Kuus / Makett.
« Il existe des lacunes importantes dans la supervision de la sécurité des aliments des végétaux et dans l'information des consommateurs », source Rigiikontrol ou National Audit Office.

Le National Audit Office estime que le Veterinary and Food Board et le ministère des affaires rurales devraient donner beaucoup plus d'informations à la population sur les risques liés aux résidus de produits phytopharmaceutiques contenus dans les aliments.
À l'heure actuelle, la quantité d'études sur les denrées alimentaires et d'analyses en laboratoire est insuffisante pour généraliser sur la sécurité sanitaire de tous les aliments vendus, le contenu réel des paniers d'achat des Estoniens n'est pas pris en compte lors de la collecte des informations et les résultats des analyses de laboratoire sont présentés de manière à rendre les aliments plus clean que cela est en réalité.

Le National Audit Office a cherché à savoir si les consommateurs recevaient des informations correctes et adéquates sur les résidus de produits chimiques contenus dans les aliments à base de plantes. Au cours de l'audit, le National Audit Office a évalué la manière dont les autorités collectent et traitent les informations, ainsi que le type d'informations présentées et les informations qui ne le sont pas du tout.

À la suite de cet audit, le National Audit Office a constaté ce qui suit:

les informations sur la contamination des aliments collectées par le Veterinary and Food Board et le ministère des affaires rurales reposent sur un petit nombre d'analyses en laboratoire et sont donc insuffisantes pour généraliser tous les aliments vendus. Les informations présentées aux consommateurs donnent l’impression erronée que les substances actives de tous les produits phytopharmaceutiques sont analysées dans tous les échantillons prélevés. En fait, le contenu d'une substance active spécifique n'est analysé que dans certains échantillons, mais le grand public est informé que la substance n'était présente dans aucun des aliments analysés.

le panier d'achat effectif des Estoniens n'est pas pris en compte lors de la collecte des informations. Bien que la majorité des fruits et légumes frais des paniers d’achats soient des produits ordinaires importés, la part des analyses de produits biologiques et d’aliments locaux est disproportionnée parmi les analyses. Les produits biologiques ne contiennent pas de résidus de produits phytopharmaceutiques et les aliments locaux sont généralement plus propres que les aliments importés;

le Veterinary and Food Board traite les résultats reçus des laboratoires de manière à ce que la teneur en résidus apparaissent deux fois moins élevée qu'ils ne sont en réalité, ce qui donne aux aliments un aspect plus propre qu'elle ne l'est en réalité.

Selon le National Audit Office, le ministère des Affaires rurales et le Conseil vétérinaire et alimentaire se concentrent sur la vérification de la conformité des denrées alimentaires avec les exigences légales, c'est-à-dire si les limites maximales de résidus ont été dépassées, mais aucune attention n'est accordée au fait que: les risques réels pour la santé sont liés à la quantité d’aliments contenant des résidus consommés et aux personnes qui les consomment. La teneur en résidus de produits phytopharmaceutiques est conforme aux normes dans certains des aliments analysés, mais il est déconseillé aux gens de les manger en grande quantité ou tous les jours afin d'éviter de dépasser le seuil dangereux pour l'organisme. Certains fruits contiennent des résidus d'une dizaine de produits phytopharmaceutiques, dont l'impact combiné sur le corps n'est pas connu.

Le National Audit Office a également vérifié que, dans le cas de fruits et légumes hautement périssables, il n’était pas garanti que les aliments contenant des quantités dangereuses de résidus de produits phytopharmaceutiques soient retirés des rayons avant que les consommateurs ne parviennent à les acheter. La raison en est que la vérification de la teneur en substances dangereuses et l’information des personnes concernées peuvent prendre jusqu’à un mois, et les magasins parviennent à vendre la plupart des fruits et légumes à cette date.

Le ministère des Affaires rurales et le Veterinary and Food Board conviennent tous deux que les risques liés aux résidus de produits phytopharmaceutiques devraient être évalués de manière plus approfondie, mais cela nécessite davantage d'argent.

Le National Audit Office estime qu'il est important de souligner que la collecte et l'analyse d'informations ainsi que leur présentation aux consommateurs peuvent être considérablement améliorées à l'aide des fonds existants, notre objectif étant d'augmenter le nombre de consommateurs cultivés et informés. Le Veterinary and Food Board s'est engagé à corriger les erreurs d'information des consommateurs et à déterminer si les limites de résidus ont été dépassées, à évaluer également les risques pour la santé humaine.

L’auditeur général, Janar Holm, a commenté les résultats de l’audit:
« Qui aurait pu penser que certains des problèmes liés à la sécurité des aliments seraient résolus si les responsables gouvernementaux du ministère des affaires rurales finissaient par se mettre d'accord sur ce qu’est une carotte. Comment vient-elle? Apparemment, l’Agricultural Board considère la carotte comme un légume, mais pour le Veterinary and Food Board, il s'agit d'un aliment. Si vous demandez à ces autorités si les denrées alimentaires estoniennes sont devenues plus propres, la première ne vous donnera pas de réponse car elles ne se considèrent pas responsables de la sécurité sanitaire des denrées alimentaires et ne collectent donc pas d’informations suffisamment généralisées pour évaluer la sécurité des denrées alimentaires. »

« Mais nous voulons être certains que les aliments vendus en Estonie ne nuisent pas à notre santé. Nous voulons faire confiance au ministère des affaires rurales et au Veterinary and Food Board lorsqu'ils disent que nous pouvons consommer tous les aliments vendus sans craindre que les résidus chimiques que ces aliments contiennent puissent causer des problèmes de santé à nous-mêmes ou à nos proches. S'il peut y avoir des résidus dans les aliments qui, selon certains scientifiques, pourraient poser problème et que d'autres scientifiques affirment qu'il n'y a aucune preuve de cela, alors nous voulons connaître cet argument. Nous voulons faire nos propres choix et faire ce qui est le mieux pour nous et nos familles. »

Contexte:
Outre les résidus de produits phytopharmaceutiques, la sécurité sanitaire des aliments couvre également les exigences en matière d'hygiène alimentaire, d'additifs alimentaires et de polluants, d'étiquetage, ainsi que de matériaux et d'articles entrant en contact avec des aliments, de nouveaux aliments et des organismes génétiquement modifiés. L’audit du National Audit Office a été axé sur les risques liés aux résidus de produits phytopharmaceutiques dans les aliments.

Le ministère des affaires rurales et le Veterinary and Food Board sont responsables de la sécurité des aliments en Estonie. L’Agricultural Board est responsable de la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques et vérifie si les producteurs agricoles estoniens utilisent ces produits correctement.

Le nombre moyen d'échantillons analysés par les laboratoires afin de détecter les résidus de produits phytopharmaceutiques est de 350 par an. Le Veterinary and Food Board publie les rapports basés sur les résultats des laboratoires une fois par an sur son site Internet.

Le domaine de la sécurité des aliments est largement régi par les règles de l'Union européenne. L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a pour fonction de préparer des évaluations des risques concernant la dangerosité des polluants présents dans les aliments sur la base d'analyses scientifiques et de formuler des propositions en vue de l'établissement de limites ou d'interdictions. La Commission européenne examine actuellement la législation et les activités liées à la sécurité des aliments et à l'évaluation des risques. Voir ici.

Un débat plus large sur la dangerosité des produits chimiques contenus dans les produits phytopharmaceutiques, l’établissement de limites et la protection de la santé est en cours au Parlement européen.

Pesticides dans les aliments dans l'UE et en France, selon l'EFSA et la DGCCRF


Données 2017 issues du lien de l'EFSA, 'En un coup d'œil : Résidus de pesticides dans les aliments'
« Résidus de pesticides dans les aliments : le point sur la situation dans l'UE », source communiqué de l’EFSA du 26 juin 2019.
La dernière édition du rapport annuel de l'UE sur les résidus de pesticides dans les aliments est à présent disponible. Près de 96% des échantillons alimentaires se sont avérés exempts de résidus de pesticides ou contenaient des traces de résidus conformes aux niveaux légalement autorisés.



L’EFSA a analysé les résultats des tests menés sur près de 88 000 échantillons collectés dans les 28 États membres de l’UE, plus l'Islande et la Norvège.


Les principaux résultats de cette analyse peuvent être explorés par pays ou par produit alimentaire, grâce à un outil de visualisation des données spécialement développé par l'EFSA à cet effet.
Voici un extrait du rapport concernant les programmes nationaux et les programmes coordonnés par l'UE :


Les programmes globaux de surveillance des pesticides de l'UE pour 2017 intègrent les résultats du programme coordonnés par l'UE (PCUE) et des programmes nationaux (PN) mis en œuvre par les 28 États membres, l'Islande et la Norvège.

Les pays déclarants ont analysé 88 247 échantillons pour 801 pesticides. En moyenne, 229 pesticides ont été analysés par échantillon. La plupart des échantillons (56 718, soit 64,3% du total) provenaient des pays importateurs (UE, Islande et Norvège); 25 409 échantillons (28,8%) provenaient de produits importés de pays tiers. L'origine des produits était inconnue pour 6 120 échantillons (6,9%).

A noter que la France a analysé 8 255 échantillons, soit 12,4 échantillons par 100 habitants. Voir aussi image ci-dessus.

Au total, 95,9% des échantillons analysés (PCUE et programmes nationaux) respectaient les limites légales (84 627 échantillons), les niveaux mesurés ne dépassaient pas les LMRs autorisées dans la législation de l'UE. Dans 4,1% des échantillons, les concentrations de résidus dépassaient les LMRs (3 620 échantillons).

Compte tenu de l'incertitude de la mesure, 2,5% des échantillons (2 221 échantillons) ont dépassé les limites légales (non-conformité) à l'origine de poursuites judiciaires ou administratives. 54,1% des échantillons testés ne contenaient pas de niveaux de résidus quantifiables (les niveaux de résidus étaient inférieurs à la limite de quantification) et 41,8% contenaient des résidus quantifiés inférieurs aux LMRs.

En 2017, le taux de dépassement des LMRs était de 4,1% contre 3,8% en 2016. Cette différence entre 2016 et 2017 s'explique dans une certaine mesure par l'augmentation du nombre d'échantillons de mise en application prélevés en 2017, soit plus de deux fois le nombre pris en 2016. (10 677 échantillons soumis à contrôle en 2017, soit 12,1% du total des échantillons contre 4 173 échantillons en 2016, ou 4,9% du total des échantillons). Cela démontre l’importance et l’effet que les contrôles ciblés peuvent avoir sur la détection des dépassements de LMRs.

Les échantillons provenant de pays tiers présentaient un taux de dépassement des LMRs plus élevé (7,6%) et un taux de non-respect plus élevé (5,5%) par rapport aux aliments produits dans l'UE, qui présentaient un taux de dépassement des LMRs de 2,6% et un taux de non-conformité de 1,3%.

Au total, 5 806 échantillons d'aliments biologiques (à l'exclusion des échantillons d'aliments pour bébés) ont été échantillonnés; 5 010 échantillons (86,3%) ne contenaient pas de résidus quantifiables, alors que 711 échantillons (12,2%) contenaient des résidus dans les limites légales; la plupart de ces échantillons ne contenaient que des résidus de substances ne provenant pas nécessairement d'un pesticide (par exemple, substances naturelles et polluants organiques persistants). Les LMRs ont été dépassées dans 1,5% des échantillons de produits biologiques analysés (85 échantillons), dont 0,7% (38 échantillons) étaient non conformes.

Commentaires : Ce qui semble étonnant au regard des données proposés par l’EFSA pour la France en 2017, c’est la différence entre le nombre d’échantillons prélevés par la France pour le rapport de l'EFSA et les données de l’enquête 2017 de la DGCCRF proposées ci-après. Je suis à la recherche d'une explication ...

Dans un communiqué du 6 juin 2019, la DGCCRF nous informe du « Contrôle des résidus de pesticides dans les denrées végétales en 2017 ».
La DGCCRF a recherché la présence de résidus de pesticides sur près de cinq mille échantillons issus de denrées d’origine végétale afin de vérifier leur conformité avec la règlementation, européenne et nationale. Le taux de non-conformité à la règlementation européenne s’élève à 2,3 % (pour les plans dit « de surveillance, représentatifs du marché »).  Le taux de non-conformité des produits soumis à contrôles renforcés à l’importation s’élève à 9,3 %.
Provenance des 4 958 échantillons analysés en 2017
  • France métropolitaine : 2 230 
  • Outre-Mer (DOM) : 344 
  • Pays de l’Union européenne : 639 
  • Autres pays : 1 653.
Résultats des contrôles
En 2017, dans le cadre des plans de surveillance et de contrôle, 4 958 échantillons de produits d’origine végétale - fruits, légumes, céréales, épices,... - mis sur le marché français ont été analysés, dont 621 dans le cadre des contrôles renforcés à l’importation. Les laboratoires ont recherché la trace de 423 substances actives différentes.
Sur l’ensemble des échantillons analysés, 2 511 présentaient une teneur en résidus de pesticides quantifiable. Pour 316 d’entre eux, la DGCCRF a trouvé un taux résiduel supérieur à la limite maximale autorisée, 181 ont été déclarés non-conformes à la réglementation.
Dans le cas de la surveillance générale, le taux de non-conformité enregistré en 2017, égal à 2,3 %, est voisin de celui des années précédentes (2,1% en 2016).