dimanche 7 février 2021

Corée du Sud: Les cas d'intoxication alimentaire tombent à un niveau record en en 2020

«Corée du Sud: Les cas d'intoxication alimentaire tombent à un niveau record en 2020», source The Korea Herald.

Le nombre de cas d'intoxication alimentaire l'année dernière était le plus bas jamais enregistré, car la pandémie de COVID-19 a forcé les cafétérias à fermer et à mettre davantage l'accent sur l'hygiène personnelle, selon des données obtenues dimanche.

Selon le ministère de la sécurité des aliments et des médicaments, le nombre de cas d'intoxication alimentaire signalés a atteint 178, en baisse de 52 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale de 343 cas depuis 2015.

Foyers de cas d'intoxication alimentaire de 2012 à 2019 en Corée du Sud

Le nombre de patients souffrant d'intoxication alimentaire a atteint 53 par million, en baisse de 40% par rapport à une moyenne de 133 patients par million de 2015 à 2019. Le ministère a dit que ces deux données pour 2020 sont les taux les plus bas jamais enregistrés depuis la compilation des données en 2002.

La pandémie virale en cours a joué un rôle important dans la lutte contre les infections, a dit le ministère, alors que le nombre d'épidémies d'intoxication alimentaire de masse a considérablement diminué avec la fermeture de restaurants de masse dans les écoles et les bureaux.

L'exploitation limitée des restaurants et l'annulation de grands événements touristiques ont également réduit le nombre de cas d'intoxication alimentaire dans les restaurants et les cafés.

Le nombre de patients ayant eu une intoxication alimentaire dans les cafétérias scolaires est passé de 2 304 personnes en moyenne quinquennale à 448 personnes l'année dernière, et le nombre de patients ayant eu une intoxication alimentaire dans des restaurants est passé de 210 à 103 cas au cours de la même période.

Les cas d'intoxication alimentaire dus à E. coli sont passés d'une moyenne de 44 cas à 15 cas, et les cas de norovirus sont également passés de 52 à 26 cas.

Le ministère a ajouté qu'une attention accrue à l'hygiène personnelle a également joué un rôle dans la réduction du nombre de cas d'intoxication alimentaire.

«La propagation initiale du COVID-19 de mars à mai a amené les gens à se laver fréquemment les mains et à être plus sensibles à l'hygiène personnelle, ce qui a réduit le nombre de cas d'intoxication alimentaire», a déclaré le ministère dans un communiqué.

«Et on pense que le nombre de cas d'intoxication alimentaire en août et en septembre a diminué en raison d'inspections complètes des jardins d'enfants et des garderies après un cas d'intoxication alimentaire dans un jardin d'enfants d'Ansan en juin.»

Plus de 100 élèves d'une école maternelle d'Ansan, dans la province de Gyeonggi, ont été victimes d'une intoxication alimentaire en juin, certains d'entre eux étant hospitalisés pour une maladie du hamburger et d'autres troubles.

En 2019, il y a eu 286 foyers de cas de maladies d'origine alimentaire, contre 363 l'année précédente. Le plus grand nombre de cas au cours des sept dernières années a eu lieu en 2016, avec 399 cas. Bien que le nombre d'épidémies ait fluctué d'année en année, il y a eu une tendance à une augmentation.

Lettre à Marion Cotillard et Juliette Binoche (Par Jean-Paul Pelras)

Lettre à Marion Cotillard et Juliette Binoche (Par Jean-Paul Pelras). Lettre parue dans l'agri du 5 février 2021.

Mesdames,

«On l’a fait, on a gagné, vous avez gagné» C’est le message que vous diffusez dans une vidéo où, avec une vingtaine de contributeurs, vous criez victoire car vous êtes parvenu(e)s à faire condamner l’Etat Français pour inaction climatique. Ce qui pourrait, avec un second jugement, contraindre notre pays à prendre de nouvelles mesures couteuses et contraignantes pour ses ressortissants. L’Etat Français, autrement dit la Nation, autrement dit le peuple, autrement dit 67 millions de personnes qui n’ont pas forcément envie de payer et de se soumettre car des personnalités publiques tentent d’influencer l’opinion en recueillant 2,3 millions de signatures favorables à leurs messages.

Experts dans la stratégie de l’échantillon, les écologistes nous ont démontré, à ce titre, qu’avec moins de 2 % des suffrages et quelques surprenantes coalitions, ils savent, notamment lors des élections présidentielles, imposer un dogme dont les dommages collatéraux finissent tôt ou tard par impacter l’escarcelle du contribuable français. Celui qui n’a pas suffisamment de talent ou de charme pour gravir les marches du Festival de Cannes, ni suffisamment d’argent pour passer sa vie dans ces avions qui vous transportent de continent en continent.

Lorsque vous dites « vous avez gagné », je ne pense pas que la population française ait remporté quoi que ce soit. Alors qu’en revanche cette « Affaire du siècle » vous permet d’officier du bon côté des consciences, une fois encore grâce au prisme des médias. Votre action soutenue par « Greenpeace », « Oxfam » dirigée par l’ancienne ministre Cécile Duflot, « Notre affaire à tous » et la « Fondation pour la nature et l’Homme » (ex fondation Nicolas Hulot) suscite un changement de modèle qui implique la quasi-totalité des activités économiques. Ces activités qui tendent, et nous le voyons avec la crise que nous sommes en train de traverser, à passer au second plan. Ces activités que vous êtes une poignée, issus pour la plupart de sphères privilégiées, à accuser, sont pourtant celles qui génèrent l’emploi, qui nourrissent, habillent, abritent, soignent, éduquent, éclairent, réchauffent, transportent, 7 milliards d’individus. Pour parler de l’outil et prétendre que l’on peut s’en passer il faut, à minima en connaître le prix et l’utilité.

Etes-vous, Mesdames, égéries par ailleurs de campagnes publicitaires très lucratives, les mieux placées pour dénoncer ce consumérisme auquel vous nous incitez ? Comment pouvons-nous accepter pareilles pirouettes de la part de celles qui perçoivent en une année ce que le commun des mortels ne peut espérer gagner en une vie ? Cet argumentaire, vous le connaissez et je vous en avais adressé, Madame Binoche, un extrait dans une lettre ouverte publiée en mai dernier.

Je réitère ici mon opinion en maintenant que vous n’êtes, ni l’une ni l’autre, légitimes pour revendiquer quoi que ce soit au nom du peuple Français, pour traduire l’Etat en justice, pour influencer un débat susceptible d’encourager de nouvelles mesures coercitives, de nouvelles impositions à celles et ceux qui, contrairement à vous, ont besoin d’une voiture pour se déplacer, qui n’ont d’autre choix que celui d’aller au supermarché faire leurs commissions, qui doivent se chauffer et s’éclairer en surveillant leurs factures d’électricité, qui partent, quand ils le peuvent, en vacances chez le pépé car ils n’ont pas les moyens de se payer les Bahamas ou la Californie.

Parce si le monde doit changer, celui que vous représentez doit, à son tour, faire preuve d’un peu moins de suffisance, d’un peu moins de fatuité. Ne vous croyez surtout pas, Mesdames, obligées de nous représenter car votre statut vous confère une quelconque notoriété. C’est en cela aussi que notre société doit évoluer. Car nous n’avons plus à subir l’idéologie et les opinions de ceux qui, parce qu’ils portent un nom, croient détenir la vérité.

Jean-Paul Pelras

Si je continue de manger de la viande, est-ce dangereux pour ma santé ?

Intéressant
tweet de l'Anses pour lequel j'ai souhaité prendre l'exemple inverse ...

VendrediLecture spécial Junior 🧒👧 – La professeure Irène Margaritis, cheffe de la nutrition à l’@Anses_fr, répond aux questions de Morgane, 17 ans, qui souhaite devenir végétarienne dans the @FR_Conversation.https://t.co/cu1CNQr5fg

Ma question est donc, si je continue de manger de la viande, est-ce dangereux pour ma santé ?

J'aurais bien aimé que l'Anses réponde à ma question ... quand au sujet évoqué dansle tweet, c'est à peine orienté ...

En effet, de plus en plus de personnes ne sont toujours pas végétariennes ou végétaliennes, mais y a-t-il des risques à se priver et de ne pas manger certains aliments carnés ou du poisson ?

Bien évidemment, il y a surtout le risque de ne pas consommer de la bonne viande cuite au grill ou en ragoût, façon bœuf bourguignon, et en plus c'est de saison ! 

De la contamination croisée en restauration commerciale

Voici un article paru récemment dans le Journal of Food Protection qui traite de la «Contamination croisée à partir des surfaces et des lieux atypiques dans des environnements de restauration commerciale».

Résumé

La contamination croisée des aliments crus avec d'autres surfaces, mains et aliments est un problème important en restauration commerciale. Étant donné que les personnes prennent plus de repas à l'extérieur de leur domicile, contracter une maladie infectieuse d'origine alimentaire dans un établissement de restauration commerciale est une préoccupation croissante. Cependant, la plupart des études se sont concentrées sur les mains ou les surfaces en contact avec les aliments et ont négligé les surfaces (surfaces qui ne sont généralement pas identifiées comme source de contamination croisée ou de transfert de contamination) et des lieux atypiques et inhabituels.

Cette revue vise à identifier les surfaces atypiquement contaminées de façon croisée et les lieux atypiques où une contamination croisée pourrait se produire et qui n'ont pas été examinés en profondeur dans la littérature.

La plupart des surfaces susceptibles de présenter un risque de contamination croisée sont fréquemment touchées, rarement nettoyées et désinfectées et peuvent favoriser la persistance et/ou la croissance de pathogènes d'origine alimentaire. Ces surfaces comprennent, entre autres, des menus, des contenants d'épices et de condiments, des tabliers et des vêtements, des appareils et des tablettes mobiles, et l'argent, parmi d'autres.

Les lieux explorés, les événements temporaires, les vendeurs mobiles et les marchés sont généralement limités en espace ou en infrastructure, ont une faible conformité au lavage des mains approprié et offrent la possibilité aux aliments crus et prêts à consommer d'entrer en contact les uns avec les autres. Ces facteurs créent tout un environnement dans lequel une contamination croisée peut se produire et avoir un impact potentiel sur la sécurité des aliments.

Un protocole de nettoyage et désinfection plus complet englobant ces surfaces et ces lieux pourrait potentiellement aider à réduire la contamination croisée décrite ici.

Cette revue met en évidence les surfaces et les sites clés susceptibles d'être contaminés de façon croisée qui ont été sous-estimés dans le passé ou qui ne sont pas entièrement explorés dans la littérature.

Ces lacunes dans les connaissances montrent où des travaux supplémentaires sont nécessaires pour comprendre pleinement le rôle de ces surfaces et sites dans la contamination croisée et comment elle peut être évitée à l'avenir.

samedi 6 février 2021

Choses lues sur les budgets masques et hôpitaux en France

Une brève information extraite d'un article de L'Opinion du 5 février 2021 en dit long sur les dépenses budgétaires, jugez plutôt ...

5,9 milliards d’euros (soit 57 % du montant total) ont été dévolus à l’achat de masques (chirurgicaux, FFP2 ou FFP3, et textiles), dont 84 % ont été importés de Chine. 

Cela représente 126 702 tonnes de masques. Ils expliquent les trois quarts de la hausse de nos importations de produits liés à la lutte contre la pandémie. 

Par comparaison, le gouvernement va investir autant (6 milliards d’euros) ces cinq prochaines années sur l’Hexagone pour rénover et construire des hôpitaux et moderniser les outils numériques dans la santé.

L'article de L'Opinion rapporte que les industriels français s’attaquent au marché ... on l'espère ! ...

Après le Danemark et la Norvège, la Suède enquête sur l'augmentation des cas d'infection à Yersinia

Après le Danemark et la Norvège, «La Suède enquête sur l'augmentation des cas d'infection à Yersinia», source Food Safety News, adapté par mes soins -aa.

Les responsables suédois de la santé publique ont signalé une augmentation des cas d'infection à Yersinia ces dernières semaines.

Depuis la deuxième semaine de janvier, plus de deux fois plus de personnes sont tombées malades de la yersiniose par rapport à la même période ces dernières années.

Un nombre accru de patients a été observé dans les régions de Stockholm, Västra Götaland et Halland, qui représentent 33 des 48 cas signalés depuis le 11 janvier.

La plupart des malades ont entre 11 et 40 ans et sont des femmes. Cinq filles et un garçon âgés de 0 à 10 ans ont également été infectés.

Folkhälsomyndigheten, l'Agence suédoise de la santé publique et les unités locales de lutte contre les infections dans les régions touchées tentent d'identifier la source de l'infection en interrogeant les patients.

L'agence recueille également des échantillons et a détecté des isolats de Yersinia provenant de patients dans ces régions. Les isolats seront soumis à un séquençage du génome entier pour clarifier si les personnes ont été affectées par une source commune d'infection.

Une récente épidémie à Yersinia enterocolitica O3 en Norvège qui a touché 10 personnes et a été attribuée à de la salade.

Entre 200 et 300 infections à Yersinia sont signalées chaque année en Suède. À la mi-2019, plus de 20 personnes sont tombées malades dans le pays lors d'une épidémie à Yersinia. Quelques mois plus tôt, une autre épidémie, qui a également touché le Danemark, a rendu 37 personnes malades et était liée à des épinards frais importés d'Italie ou d'Espagne.

NB : On lira aussi Yersiniose. Rapport épidémiologique annuel pour 2019, selon l'ECDC.

Mise à jour du 18 mars 2021. Suède: l'épidémie à Yersinia enterocolitica est terminée. La laitue iceberg est la source suspectée, selon Outbreak News Today.

Danger dans la porcherie: un projet de recherche vise à limiter la propagation des SalmonelleA et du virus de l'hépatite E

«Danger dans la porcherie: un projet de recherche vise à limiter la propagation des SalmonelleA et du virus de l'hépatite E», source communication du BfR n°003/2021 du 1er février 2021.

Les bactéries du genre Salmonella et le virus de l'hépatite E (VHE) peuvent infecter les humains et les animaux. Chez les porcs, ils conduisent souvent à des infections asymptomatiques (subcliniques). Cependant, chez l'homme et les porcs, ils peuvent également provoquer des infections graves et potentiellement mortelles. Les éleveurs et les vétérinaires en particulier ont un risque accru d'être infecté par Salmonella et le VHE en raison de leurs contacts fréquents et intensifs avec les porcs. Le projet de recherche européen BIOPIGEE («Biosecurity practices for pig farming across Europe ou Pratiques de biosécurité pour l'élevage porcin à travers l'Europe»), coordonné par l'institut fédéral allemand d'évaluation des risques (BfR), vise désormais à en savoir plus sur la manière de réduire la fréquence de Salmonella et du VHE dans les élevages porcins européens. Le but du projet est de déterminer les méthodes qui peuvent le mieux contenir les pathogènes.

BIOPIGEE fournira des informations sur la manière de protéger les porcs contre l'entrée et la propagation de pathogènes en utilisant différentes approches de recherche. Des échantillons fécaux seront prélevés sur des porcs de différents types d'élevages dans les pays participants et testés pour la recherche de Salmonella et du VHE, et les éleveurs seront interrogés sur les mesures de biosécurité dans l'élevage. La collaboration avec des experts expérimentés dans le contrôle de ces pathogènes dans les élevages de porcs, des ateliers d'experts et des revues de la littérature permettront de mieux comprendre les meilleures méthodes de contrôle. Les analyses de laboratoire seront réaliséee pour déterminer l'efficacité des désinfectants courants contre les Salmonella et le VHE.

Les données obtenues seront ensuite incluses dans des modèles mathématiques. Ils pourront être utilisés pour déterminer quelles mesures de biosécurité sont les plus efficaces contre un ou les deux pathogènes.

Le projet est financé par le «Programme conjoint européen One Health» (OHEJP). Il rassemble des experts européens pour étudier ces deux pathogènes et fournir des informations utiles pour l'élevage porcin. 13 pays et 16 instituts de recherche avec une expertise dans l'épidémiologie vétérinaire, la microbiologie, la médecine vétérinaire et humaine, l'agronomie, l'économétrie, la bactériologie et la virologie sont impliquées dans le projet. Les connaissances acquises grâce à BIOPIGEE seront partagé avec les parties intéressées dans le cadre de séminaires, de contenu de site Internet et d'un outil d'aide à la décision.

Plus d'informations sur le projet BIOPIGEE peuvent être trouvées sur la page d'accueil de One Health EJP.

vendredi 5 février 2021

COVID-19: Pour avoir des vaccins, faut-il être une vedette rapide britannique ou un cargo européen ?

Selon The Times du 5 février 2021,

La Grande-Bretagne en dehors de l'UE a pu fonctionner comme une «vedette rapide» pour sécuriser les vaccins contre le coronavirus, a admis aujourd'hui la présidente de la Commission européenne.

Reconnaissant la lenteur du déploiement des vaccins en Europe, Ursula von der Leyen a déclaré que fonctionner seul permettait au Royaume-Uni de se déplacer plus rapidement pour sécuriser ses approvisionnements.

Mais elle a déclaré que les retards dans la signature des contrats étaient un prix à payer pour garantir que les 27 États membres de l'UE reçoivent des approvisionnements égaux en vaccin en même temps.

«Seul, un pays peut être une vedette rapide tandis que l'UE ressemble plus à un navire», a dit von der Leyen à un groupe de journaux européens.

 Complément du 6 février 2021. On lira l'éditorial de Jacques Julliard dans Marianne,

L’impression qui se dégage de cette accumulation de faits accablants est celle d’un gouvernement de branquignols et de bras cassés, qui paraît ne rien prévoir, ne rien anticiper, et improviser au gré de la conjoncture sanitaire et des humeurs des Français. 

Il y a au moins un point commun entre les diverses étapes du combat engagé depuis un an par la France contre le Covid, c’est qu’elle les a toutes ratées. Comme les carabiniers, elle est arrivée trop tard quand il a fallu s’équiper de masques ; elle n’a pas su organiser efficacement le traçage, non plus que le séquençage du virus ; elle a déconfiné de manière trop radicale le 11 mai 2020, au point de perdre rapidement le bénéfice du premier confinement ; elle s’est lancée trop tard et avec trop peu de moyens dans la course au vaccin ; elle a pris encore plus de retard dans la commande des vaccins étrangers et dans la mise en œuvre de leur distribution. C’est un désastre à peu près complet qui lui vaut la 73e place sur 98 dans le classement du Lowy Institute australien à propos de la gestion de la pandémie. Seuls, parmi les « grands pays », l’Espagne et les États-Unis ont fait encore moins bien.

Arrêtons-nous à la question des vaccins, car elle cumule tous les manquements, toutes les déficiences, toutes les occasions perdues qui nous accablent aujourd’hui.

La démonstration est faite que le pays de Pasteur, comme on dit volontiers avec un peu d’emphase, est largué dans le domaine de la recherche fondamentale.

Un rapport mondial souligne le manque de progrès sur la résistance aux antibiotiques

«Un rapport mondial souligne le manque de progrès sur la résistance aux antibiotiques», source article de Chris Dall paru le 4 février 2021 dans CIDRAP News.

Un nouveau rapport indique que la consommation mondiale d'antibiotiques et les niveaux de résistance continuent d'augmenter, de nombreux pays en voie de développement dans le monde faisant face à des taux de résistance aux médicaments inquiétants.

Parmi les conclusions du rapport State of the World's Antibiotics in 2021 (Situation des antibiotiques dans le monde en 2021) est que, si la consommation d'antibiotiques par habitant dans les pays à revenu faible et intermédiaire (PRFIs) reste inférieure à celle des pays plus riches, les taux de consommation convergent.

Cette tendance reflète à la fois des efforts accrus de gestion des antibiotiques dans les pays à revenu élevé, qui ont historiquement connu des taux d'utilisation d'antibiotiques plus élevés, et un meilleur accès aux antibiotiques dans les PRFIs. Mais cela reflète également une charge de morbidité plus élevée dans les PRFIs et une augmentation de l'utilisation inappropriée d'antibiotiques dans certains de ces pays.

«Il n'y a plus beaucoup de différence entre ce qui se passe dans les PRFIs et ce qui se passe dans les pays à revenu élevé», a déclaré Ramanan Laxminarayan, directeur du Center for Disease Dynamics, Economics and Policy (CDDEP). lors d'un webinaire pour marquer la publication du rapport.

Parallèlement, le rapport montre également que les taux moyens de résistance aux antibiotiques sont plus élevés dans les PRFIs, notamment parmi les pathogènes multirésistants tels que Acinetobacter baumannii et Klebsiella pneumoniae, mais également à travers une variété d'autres pathogènes bactériens.

«Les niveaux de résistance dans les pays à revenu faible et intermédiaire sont extraordinairement élevés, dépassant 20% dans de nombreux cas et allant jusqu'à 80%», a dit Laxminarayan.

Les tableaux de bord mettent en évidence les tendancesde résistance aux antmicrobiens dans chaque pays

Le rapport est une mise à jour du rapport 2015 du CDDEP sur l'utilisation et la résistance aux antibiotiques dans le monde. Basé sur les informations de ResistanceMap, un site Internet créé par le CDDEP qui regroupe les données mondiales sur la résistance aux antimicrobiens (RAM) et la consommation d'antibiotiques provenant de diverses sources, le rapport fournit un large aperçu des tendances mondiales One Health et des tendances dans chaque pays. Le rapport comprend des tableaux de bord qui montrent l'état de l'utilisation des antibiotiques et de la résistance chez l'homme et l'animal dans 40 pays.

Chaque tableau de bord comprend les taux d'utilisation d'antibiotiques du pays pour les humains et les animaux, les taux de résistance à trois pathogènes multirésistants (Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline, K. pneumoniae résistant aux carbapénèmes et Escherichia coli résistant aux céphalosporines de troisième génération) et les taux de résistance parmi les bactéries couramment retrouvé chez les animaux destinés à l'alimentation humaine. Les indicateurs de santé publique qui peuvent être des facteurs importants de résistance aux antibiotiques, tels que l'incidence de la tuberculose, le taux de mortalité par pneumocoques des moins de 5 ans et l'accès aux installations de base pour le lavage des mains, sont également inclus.

Les tableaux de bord présentent également l'indice de résistance aux médicaments (DRI pour Drug Resistance Index) du pays, une métrique développée par le CDDEP qui combine l'utilisation d'antibiotiques et la résistance en un seul chiffre qui mesure l'efficacité moyenne dans chaque pays des antibiotiques utilisés pour traiter les bactéries pathogènes jugées critiques par l'OMS. Un score DRI plus élevé (sur une échelle de 0 à 100) indique un problème de résistance plus important. Bien que tous les pays ne disposent pas de suffisamment de données pour obtenir un score DRI, les PRFIs ont certains des scores les plus élevés.

«Ce que nous voyons, c'est que la résistance est un problème dans la plupart des pays, mais un problème plus important aujourd'hui dans les pays à revenu faible et intermédiaire, entraîné par l'augmentation de la consommation d'antibiotiques dans certains de ces pays», a dit Laxminarayan.

Parmi les PRFIs qui ont connu une augmentation spectaculaire de la consommation d'antibiotiques, il y a le Vietnam, où l'utilisation d'antibiotiques par habitant a augmenté de 286,5% de 2010 à 2020. En revanche, les tableaux de bord montrent que de nombreux pays à revenu plus élevé ont connu une baisse de la consommation d'antibiotiques par habitant la dernière décennie.

Laxminarayan a souligné que la résistance aux antimicrobiens implique de nombreux facteurs et qu'une consommation accrue d'antibiotiques en soi n'est pas nécessairement une mauvaise chose, car de nombreuses personnes dans les pays pauvres n'ont pas accès aux antibiotiques largement disponibles dans les pays plus riches depuis des décennies. Par exemple, environ 150 000 enfants en Inde meurent chaque année en raison d'un manque d'accès à la pénicilline, a-t-il déclaré.

Mais le rapport montre également que les PRFIs d'Amérique latine, d'Afrique et d'Asie ont connu la plus forte augmentation de la consommation d'antibiotiques dans les catégories de surveillance et de réserve de l'OMS. Les antibiotiques de surveillance sont des médicaments à large spectre qui risquent de perdre de leur efficacité et devraient être considérés comme des cibles clés dans la gestion, tandis que les antibiotiques de réserve sont ceux qui ne devraient être utilisés que pour les infections multirésistantes.

Bien que cela puisse refléter des infections plus résistantes qui nécessitent des antibiotiques plus puissants, cela suggère également que ces antibiotiques sont utilisés de manière inappropriée, peut-être parce que les options à spectre plus étroit ne sont pas disponibles.

«D'une part, nous avons un manque d'accès à un médicament simple qui coûte littéralement quelques centimes, et d'autre part, nous avons une résistance parce que les personnes achètent des médicaments extrêmement chers dont ils n'ont absolument pas besoin», a dit Laxminarayan.

Participante au webinaire Dame Sally Davies, l'envoyée spéciale du Royaume-Uni sur la résistance aux antimicrobiens, a dit qu'elle pensait que l'utilisation de tableaux de bord pour suivre et transmettre le problème de la résistance aux antimicrobiens était un bon moyen d'aider le public et les décideurs à comprendre le problème, dans l'espoir de stimuler l'action.

«Si vous regardez ce qui s'est passé avec le COVID, vous pouvez voir que les tableaux de bord disponibles et accessibles et montrés au public et aux politiciens ont démontré l'urgence du problème», a-t-elle déclaré.

Besoin de cibles

Laxminarayan a noté que le rapport de 2015 avait été publié lorsque de nombreux pays plus riches commençaient à prêter attention à la résistance aux antibiotiques et avaient commencé à élaborer des plans d'action nationaux, mais la plupart des pays du monde n'avaient pas commencé à prendre des mesures collectives. Puis est venue la réunion de haut niveau des Nations Unies (ONU) de 2016, qui a souligné la résistance aux antimicrobiens en tant que problème de santé mondial.

Lors de cette réunion, Laxminarayan et d'autres ont fait valoir qu'il devrait y avoir des objectifs mondiaux et nationaux sur l'utilisation des antibiotiques et les taux de résistance, mais de nombreux pays hésitaient à être tenus responsables de la réalisation de ces objectifs. Il a dit que le rapport mis à jour suggère que la question des objectifs doit être réexaminée.

«Nous pensons maintenant que, 5 ans plus tard, le manque de progrès sur cette question a rendu important pour nous de soutenir à nouveau que, sans objectifs mesurables, il sera difficile de progresser sur la résistance aux antimicrobiens», a-t-il dit.

Davies, qui a également déploré le manque de progrès et la perte de l'élan mondial sur la résistance aux antimicrobiens depuis la réunion des Nations Unies de 2016, a convenu que les objectifs devraient faire partie des plans d'action nationaux. Mais elle a déclaré qu'il fallait un groupe indépendant qui, quelque chose de similaire au Groupe d'experts intergouvernementaux sur l'évolution du climat, puisse fournir aux pays des objectifs fondés sur des données probantes.

«Nous avons besoin d'un mécanisme où nous pouvons avoir des objectifs recommandés indépendamment», a dit Davies.

La modélisation de la transmission du COVID-19 sur le bateau de croisière Diamond Princess démontre l'importance de la transmission d'aérosols

«Une étude met en évidence des preuves de la propagation aéroportée du COVID dans ds navires de croisière», source CIDRAP News.

Les estimations moyennes des transmissions du COVID-19 à courte portée, longue portée et de fomites (surfaces inertes contaminées) sur le bateau de croisière Diamond Princess étaient respectivement de 35%, 35% et 30%, selon une étude de modélisation publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences.

D'après les chercheurs, 41% des transmissions aéroportées provenaient de gouttelettes respiratoires plus grosses et 59% d'aérosols respiratoires plus petits.

L'épidémie du Diamond Princess a commencé à partir d'un passager qui se trouvait sur le navire du 20 au 25 janvier 2020, et dans les semaines suivantes (dont 2 passagers étaient en quarantaine), 712 des 3 711 (19,2%) passagers et membres d'équipage ont été infectés. Une fois libérés, au moins 57 personnes étaient positifs par tests PCR dans les 3 jours.

Pour créer des modèles de transmission, les chercheurs ont adapté le modèle de chaînes de Markov, le modèle de dose-réponse et le modèle des épidémies de Reed-Frost et ont constaté que 132 des 21 600 scénarios possibles répondaient aux critères d'acceptabilité basés sur les cas enregistrés. Les plus petits aérosols ont été définis comme étant de moins de 5 micromètres (µm) de diamètre et les plus grosses gouttelettes entre 5 et 10 µm de diamètre.

La quarantaine, notent les chercheurs, a eu un effet sur la propagation de l'infection: la transmission via des fomites a diminué après le début de la quarantaine en raison des espaces publics intérieurs limités ainsi que d'une augmentation du lavage des mains. La contribution des grosses gouttelettes par rapport aux petits aérosols a également changé, passant respectivement, d'estimations médianes de 40% et 60%, à 15% et 85%, ce qui suggère que la plupart des transmissions en quarantaine provenaient de petits aérosols à courte portée.

«Nos résultats démontrent que l'inhalation d'aérosols était probablement le principal contributeur à la transmission du COVID-19 parmi les passagers, même en considérant une hypothèse prudente d'un taux de ventilation élevés et d'absence de conditions de recirculation de l'air pour le bateau de croisière», écrivent les chercheurs. «Cette approche modèle a une large applicabilité au-delà du COVID-19 et des navires de croisière et peut être utilisée pour estimer la contribution des voies de transmission d'autres maladies infectieuses aéroportées telles que la rougeole, la tuberculose et la grippe dans d'autres flambées d'infection.»

Cette étude souligne 

Bien que les navires de croisière représentent des environnements construits uniques avec des taux de ventilation élevés et aucune recirculation de l'air, ces résultats soulignent l'importance de la mise en œuvre de mesures de santé publique qui ciblent le contrôle de l'inhalation d'aérosols en plus des mesures en cours visant le contrôle de la transmission des grosses gouttelettes et des fomites, non seulement à bord des navires de croisière mais également dans d'autres environnements intérieurs.