dimanche 12 avril 2020

COVID-19 : La présidente de la Commisssion européenne veut confiner les personnes âgées jusqu’à la fin de l’année ou bien jusqu’à qu’un vaccin soit trouvé ..


La Une de Bild annonçant l'interview de la présidente de la Commission européenne.
Dans une interview à Bild (journal allemand) le 11 avril 2020 la présidente de la Commission européenne vient de se manifester (enfin), mais pour dire quoi ...
Les seniors doivent limiter leurs contacts pendant longtemps », entendez par là les personnes de plus de 70 ans ...

Selon BFMTV, « L'Union européenne évoque un confinement pour les personnes âgées jusqu'à la fin de l'année »
Dans une interview accordée au journal allemand Bild, Ursula von der Leyen, présidente de la commission européenne, appelle à limiter les contacts avec les personnes âgées.

Selon Le Vif de Belgique, Ursula von der Leyen : « sans vaccin, les personnes âgées confinées le seront encore plusieurs mois ».
Les contacts des personnes âgées avec leur environnement en Europe vont devoir rester limités jusqu'à au moins la fin de l'année en raison de l'épidémie de coronavirus, a mis en garde la présidente de la Commission européenne.
« Sans vaccin il faut limiter autant que possible les contacts des seniors », notamment ceux qui vivent dans les maisons de retraite, a déclaré Ursula von der Leyen dans le quotidien allemand Bild paru dimanche.

Selon Europe 1, « Coronavirus : les personnes âgées confinées encore plusieurs mois, avertit l'UE ».
Les contacts des personnes âgées avec leur environnement en Europe vont devoir rester limités jusqu'à au moins la fin de l'année en raison de l'épidémie de coronavirus, a mis en garde la présidente de la Commission européenne. « Sans vaccin il faut limiter autant que possible les contacts des seniors », notamment ceux qui vivent dans les maisons de retraite, a déclaré Ursula von der Leyen dans le quotidien allemand Bild paru dimanche.

Selon Francetvinfo, « Coronavirus : l'Union européenne redoute un confinement jusqu'à ce qu'un vaccin existe pour les personnes âgées ».
« Les enfants et les jeunes jouiront plus tôt de davantage de liberté de mouvement que les personnes âgées et celles avec des antécédents médicaux », estime la présidente de la Commission européenne dans un entretien au journal Bild.

Selon Libération, « Von der Leyen envisage un confinement jusqu'à la fin de l'année pour les seniors »
Les personnes âgées confinées jusqu'à la fin de l'année? C'est peu ou prou ce que conseille la présidente de la commission européenne, Ursula von der Leyen, dans le quotidien allemand Bild ce dimanche. « Sans vaccin il faut limiter autant que possible les contacts des seniors », notamment ceux qui vivent dans les maisons de retraite, estime-t-elle. « Je sais que c'est difficile et que l'isolement pèse mais c'est une question de vie ou de mort, nous devons rester disciplinés et patients. »

Jusqu’à présent la Commission européenne était restée muette sur l’épidémie COVID-19, peut-elle continuer sur le même mode, svp ! La réponse du blog est résumée dans l'image ...

Complément du 16 avril 2020. On lira cette tribune dans Figaro Vox du 16 avril 2020 de Patrice Cahart« Il ne faut pas ôter aux aînés leurs raisons de vivre, Madame von der Leyen! »
La présidente de la Commission européenne a préconisé que les personnes âgées restent confinées chez elles jusqu’à la fin de l’année 2020. L’ancien haut fonctionnaire Patrice Cahart s’en effraie. Une telle atteinte à la liberté des seniors serait extrêmement grave, souligne-t-il.
Complément du 17 avril 2020. On lira le communiqué de l'Académie nationale de médecine, Pour une méthodologie de déconfinement respectueuse de l’Humain,
Afin que la sortie du confinement se réalise dans les meilleures conditions et qu’elle bénéficie de l’adhésion des populations impliquées, l’Académie nationale de Médecine recommande de respecter les principes suivants :
1. Inciter la population générale à la solidarité intergénérationnelle en continuant à appliquer en tous lieux et en tous temps les règles d’hygiène et les mesures barrière, incluant le port d’un masque grand public, qui contribueront à créer pour les personnes fragiles un environnement favorable ou à moindre risque ;
2. Considérer toutes les personnes présentant une fragilité de quelque nature que ce soit (âge, handicap, maladies chroniques) comme des personnes responsables et utiles à la société, et ne leur proposer que des recommandations, à l’exclusion de toute réglementation contraignante et arbitraire ;
3. Respecter dans tous les cas la décision du patient, issue du colloque singulier qu’il entretient avec son médecin.

Complément du 17 avril 2020
Je ne sais si le président du conseil scientifique du chef de l'Etat sera concerné par le confinement des personnes âgées, lui qui est aussi pourtant une personne âgée, et qui entend encore confiner, terme qui vient du latin cum (avec) et finis (frontières), pendant un certain temps ou un temps certain, ceux qu'on appelle aussi, les anciens, les aînés, les vieux, les vieillards, les seniors .. dans le fil de ce que préconisait la présidente de la Commission européenne ... mais de quel droit! 

Ah mais ... voilà pour coup de gueule !

Sur ce sujet, on lira,
«Non à l’ehpadisation générale des plus de 65 ans!»

Complément du 19 avril 2020. On lira le communiqué de l’Académie nationale de médecine du 18 avril 2020 : Âgisme et tensions intergénérationnelles en période de Covid-19.

Enjeux des tests pour le SRAS-CoV-2/ COVID-19: quand, lequel, quoi et à quelle fréquence effectuer le test ? Une initiative de l'American Society for Microbiology


Voici le compte-rendu du Rapport du sommet international COVID-19 de l'American Society for Microbiology, 23 mars 2020: Utilité des tests de diagnostic pour le SRAS-CoV-2/COVID-19 ou Report from the American Society for Microbiology COVID-19 International Summit, 23 March 2020: Value of Diagnostic Testing for SARS–CoV-2/COVID-19, source ASM News.

Il s'agit d'une réflexion de scientifiques qui méritent d'être diffusée dans son intégralité compte tenu précisément des enjeux posés par la mise en œuvre de ces test quels qu'ils soient.
Alors que nous entrons dans le deuxième trimestre de la pandémie de COVID-19, les tests de dépistage du coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère 2 (SRAS-CoV-2) étant de plus en plus disponibles (bien que toujours limités et/ou lents dans certaines régions), nous sommes confrontés à de nouvelles questions et les défis concernant ce nouveau virus.
Quand tester?
Qui tester?
Que tester?
À quelle fréquence tester?
Et que faire des résultats des tests?

Étant donné que le SRAS-CoV-2 est un nouveau virus, il existe peu de preuves sur lesquelles s'appuyer pour utiliser les tests et gérer les diagnostics (1).

Plusieurs points doivent être pris en considération pour commencer à répondre à ces questions; en particulier, quels types de tests sont disponibles et dans quelles circonstances sont-ils utiles?

Cette compréhension peut aider à guider l'utilisation des tests aux niveaux local, régional, étatique et national et informer ceux qui évaluent la chaîne d'approvisionnement pour s'assurer que les tests nécessaires sont et continuent d'être disponibles.

Ici, nous expliquons les types de tests disponibles et comment ils pourraient être utiles face à une situation en évolution rapide et sans précédent. Il existe deux grandes catégories de tests SRAS-CoV-2: ceux qui détectent le virus lui-même et ceux qui détectent la réponse de l’hôte au virus. Chacun sera considéré séparément.

Nous devons reconnaître que nous avons affaire à (i) un nouveau virus, (ii) une pandémie sans précédent dans les temps modernes, et (iii) un territoire inexploré.

Dans cet esprit, en l'absence d'une thérapie efficace ou d'un vaccin éprouvé, les tests de diagnostic, que nous avons, deviennent un outil particulièrement important, informant la gestion des patients et potentiellement contribuant à sauver des vies en limitant la propagation du SRAS-CoV-2.

Quel est le test le plus approprié, et pour qui et quand?

En théorie, si la population mondiale entière pouvait être testée en même temps, avec un test fournissant 100% de spécificité et de sensibilité (irréaliste, évidemment), nous pourrions être en mesure d'identifier tous les individus infectés et de trier les gens en ceux qui, à ce moment-là, étaient :
asymptomatique,
peu/modérément symptomatique et,
sévèrement symptomatique.

Les symptômes asymptomatiques et peu/modérément symptomatiques pourraient être mis en quarantaine pour éviter la propagation du virus, avec les symptômes sévèrement gérés et isolés dans les établissements de soins de santé.

Le tracking des contacts pourrait être effectué pour trouver ceux qui risquent d'être en période d'incubation en raison de leur exposition. Alternativement, tester une réponse de l'hôte, si, encore une fois, le test était hypothétiquement sensible et spécifique à 100%, pourrait identifier les personnes précédemment exposées au virus et (si nous savions que cela était vrai, ce que nous ne faisons pas) étiqueter ceux qui sont immunisés au virus, qui pourrait être sollicité pour travailler dans des contextes où des personnes potentiellement infectées (par exemple, des patients malades dans les hôpitaux) pourraient autrement présenter un risque.

Malheureusement, ces scénarios hypothétiques ne sont pas réalité. Cependant, avec cette situation idéale comme guide, ce que nous avons aujourd'hui en tant que tests devrait être soigneusement examiné en termes de comment ils peuvent être utilisés pour rapprocher la crise actuelle de la situation idéale, en particulier en l'absence de thérapies ou de vaccins.

Bien que le virus puisse être cultivé, cela est dangereux et ne se fait pas systématiquement dans les laboratoires cliniques. Bien que la détection d'antigènes viraux soit théoriquement possible, cette approche n'a pas été, à ce jour, une approche primaire, mais une approche que les participants au sommet ont considérée comme méritant des recherches supplémentaires.

Essai 1. Essais pour l'ARN viral
La plupart des tests actuellement utilisés pour la détection directe du SRAS-CoV-2 identifient l'ARN viral par amplification d'acides nucléiques, généralement par PCR. Une considération importante est exactement ce qui est testé pour l'ARN viral. Les tests qui détectent l'ARN viral dépendent de la présence d'ARN viral dans l'échantillon prélevé.

Les types de prélèvements les plus couramment testés sont des écouvillons prélevés dans le nasopharynx et/ou l'oropharynx, le premier étant considéré comme un peu plus sensible que le second (2); si les deux sont collectés, les deux écouvillons peuvent être combinés et testés simultanément en une seule réaction pour conserver les réactifs.

Aujourd'hui, les professionnels de la santé collectent ces écouvillons; cependant, les preuves suggèrent que les patients ou les parents (dans le cas des jeunes enfants) pourraient être en mesure de recueillir leurs propres écouvillons (3,4). Après la collecte, les écouvillons sont placés dans un liquide pour libérer le virus/ARN viral des écouvillons en solution. Ensuite, l'ARN viral est extrait de cette solution et ensuite amplifié (par exemple, par transcription inverse-PCR ou RT-PCR en anglais).

Pour les patients atteints de pneumonie, en plus des sécrétions nasopharyngées et orales, les sécrétions des voies respiratoires inférieures, telles que les expectorations et le liquide de lavage broncho-alvéolaire, sont testées. Il ne faut pas supposer que chacun de ces éléments (par ex. écouvillon nasopharyngé, crachats, liquide de lavage bronchoalvéolaire) aura les mêmes chances de détecter le SRAS-CoV-2; les taux de détection dans chaque type d’échantillon varient d’un patient à l’autre et peuvent changer au cours de la maladie de chaque patient. Certains patients atteints de pneumonie peuvent avoir des échantillons nasaux ou oropharyngés négatifs mais un échantillon positif des voies respiratoires inférieures positif (5), par exemple. En conséquence, la véritable sensibilité clinique de l'un de ces tests est inconnue (et elle n'est certainement pas de 100%, comme dans le scénario hypothétique); un test négatif n'écarte donc pas la possibilité qu'un individu soit infecté. Si le test est positif, le résultat est probablement correct, bien que l'ARN viral errant qui pénètre dans le processus de test (par exemple, lorsque l'échantillon est collecté ou à la suite d'une contamination croisée ou qu’un test soit effectué par un technicien de laboratoire infecté par le SRAS-CoV-2 [ce ne sont là que quelques exemples]) pourrait éventuellement donner un résultat faussement positif.

De plus, nous notons que l'ARN viral n'est pas synonyme de virus vivant, et donc, la détection d'ARN viral ne signifie pas nécessairement que le virus peut être transmis à partir de ce patient. Cela dit, les tests basés sur l'ARN viral sont les meilleurs tests que nous ayons dans le cadre d'une maladie aiguë. Il est important de reconnaître que la précision du test est affectée par la qualité de l'échantillon, et il est donc essentiel que l'échantillon soit obtenu de manière appropriée (et sûre). Le dépistage du SRAS-CoV-2 chez les patients permet d'identifier ceux qui sont infectés, ce qui est utile pour la prise en charge individuelle des patients, ainsi que pour la mise en œuvre de stratégies d'atténuation visant à prévenir la propagation dans les établissements de santé et dans la communauté.
Tests pour le SRAS-CoV-2/COVID-19 et utilisations potentielles.
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Il existe de nombreuses questions, défis et controverses sans réponse concernant les tests de détection d'ARN viral. L'ARN peut se dégrader avec le temps. Il est à craindre que la collecte d'échantillons pour les tests n'épuise la fourniture d'équipements de protection individuelle essentiels nécessaires pour soigner les patients infectés.

Des stratégies alternatives pour la collecte d'échantillons, y compris la collecte à domicile, doivent donc être envisagées soit par un professionnel de la santé, soit par les patients eux-mêmes (ou par un parent dans le cas de jeunes enfants); l'utilisation d'autres types d'échantillons, tels que le liquide buccal ou les écouvillons nasaux (s'ils s'avèrent fournir des résultats équivalents à ceux des écouvillons nasopharyngés) doit également être envisagée.

La propagation aux personnels de santé et au sein des établissements de santé et de soins de longue durée est une considération primordiale pour la hiérarchisation des tests; le dépistage des patients susceptibles de souffrir du SRAS-CoV-2 qui se trouvent dans des établissements de soins de santé ou des établissements de soins de longue durée, ainsi que des personnels potentiellement malades essentiels à la riposte à la pandémie, y compris des personnels de santé, des responsables de la santé publique et d'autres dirigeants essentiels, est une priorité. Cela dit, le test de toute personne présentant des symptômes compatibles avec COVID-19 doit être envisagé, car des tests larges aideront à définir qui a cette infection, ce qui permettra de contrôler sa propagation.

Étant donné que le SRAS-CoV-2 peut infecter n'importe qui et entraîner une transmission avant le début des symptômes, voire même sans que des individus ne développent de symptômes, le test de patients asymptomatiques pourrait même être envisagé. Malheureusement, on sait peu de choses actuellement sur la détection d'ARN viral chez les patients asymptomatiques, et de telles stratégies de test peuvent étirer les ressources disponibles au-delà des limites réalistes.

Certaines thérapies futures pourraient mieux fonctionner si elles étaient administrées tôt, ce qui nécessitera des tests précoces pour le SRAS-CoV-2 afin de réaliser une efficacité maximale. Les questions du nombre de tests nécessaires et du type à effectuer sur chaque patient (pour le diagnostic primaire si les résultats du test initial sont négatifs et par la suite pour documenter la clairance du virus pour libérer les patients de l'isolement) restent ouvertes.

À mesure que le nombre de tests disponibles pour le SRAS-CoV-2 augmente, de nouveaux défis, notamment la nécessité de (i) mieux comprendre la variabilité des caractéristiques de performance des différents tests (par exemple, sensibilité et spécificité), y compris sur différents types d'échantillons, (ii) optimiser les analyses à partir de leur conception d'origine (par exemple, plusieurs cibles vers une seule cible) pour améliorer l'utilisation des réactifs tout en conservant les caractéristiques de performance, et (iii) surveiller les performances des tests compte tenu du potentiel de mutation du virus, sont émergentes. Le dernier point peut être résolu en séquençant périodiquement le virus évolué pour rechercher des changements dans les régions de liaison des amorces et des sondes qui pourraient affecter les performances des tests basés sur la détection de l'ARN viral; le séquençage périodique peut également aider à suivre l'évolution virale. De plus, au fur et à mesure que les tests augmentent, la réduction du délai d'obtention des résultats continuera d'être cruciale pour mieux gérer les patients et les professionnels de la santé. L'élaboration de diagnostics rapides au point de service est une lacune et devrait être une priorité. La mesure des niveaux viraux peut également être utile pour surveiller la récupération, la réponse au traitement et/ou le niveau d'infectiosité. Les tests de diagnostic actuels basés sur l'ARN sont principalement qualitatifs, et bien qu'ils puissent être calibrés pour fournir des charges virales, un processus standardisé n'existe pas actuellement. Il convient de noter qu'il n'y a pas de seuil établi pour l'interprétation des charges virales, qui peuvent varier selon les hôtes.

Bien que des tests soient devenus disponibles, leur énorme demande a créé des défis pour la chaîne d'approvisionnement, compromettant leur disponibilité même; cela comprend les problèmes de disponibilité des tampons nasopharyngés, des réactifs et instruments d'extraction d'ARN et des réactifs et instruments de PCR.

Même avec des tests commerciaux approuvés par la FDA et diffusés commercialement, il y a des retards avec l'installation d'instruments et la fourniture de réactifs/kits pour répondre à la demande sur de nombreux sites. À l'heure actuelle, des efforts considérables sont déployés sur plusieurs fronts pour relever les nombreux défis d'approvisionnement entourant les tests et une continuité sécurisée des services de test.

Essai 2 : La sérologie
L'autre grande catégorie de tests est celle qui détecte les IgM, IgA, IgG ou les anticorps totaux (généralement dans le sang). Le développement d'une réponse anticorps à l'infection peut dépendre de l'hôte et prendre du temps; dans le cas du SRAS-CoV-2, les premières études suggèrent que la majorité des patients séroconvertissent entre 7 et 11 jours après l'exposition au virus, bien que certains patients puissent développer des anticorps plus tôt. En raison de ce retard naturel, les tests d'anticorps ne sont pas utiles dans le cadre d'une maladie aiguë. Nous ne savons pas avec certitude si les personnes infectées par le SRAS-CoV-2 qui se rétablissent par la suite seront protégées, totalement ou partiellement, contre une infection future par le SRAS-CoV-2 ou combien de temps l'immunité protectrice peut durer; des preuves récentes d'une étude sur les macaques rhésus suggèrent une immunité protectrice après la résolution d'une infection primaire (https://doi.org/10.1101/2020.03.13.990226; cependant, d'autres études sont nécessaires pour le confirmer.

Les tests d'anticorps pour le SRAS-CoV-2 peuvent faciliter (i) le tracking des contacts - les tests basés sur l'ARN peuvent également y contribuer; (ii) la surveillance sérologique aux niveaux local, régional, étatique et national; et (iii) l'identification de ceux qui ont déjà eu le virus et peuvent donc (en cas d'immunité protectrice) être immunisés.

En supposant qu'il existe une immunité protectrice, les informations sérologiques peuvent être utilisées pour guider les décisions de retour au travail, y compris pour les personnes qui travaillent dans des environnements où elles peuvent potentiellement être réexposées au SRAS-CoV-2 (par exemple, les personnels de santé). Les tests sérologiques peuvent également être utiles pour identifier les individus qui peuvent être une source d'anticorps neutralisants thérapeutiques ou prophylactiques (actuellement expérimentaux).

De plus, les tests d'anticorps peuvent être utilisés dans des études de recherche pour déterminer la sensibilité des tests PCR pour détecter l'infection et être utilisés rétrospectivement pour déterminer la véritable portée de la pandémie et aider au calcul des statistiques, y compris le taux de létalité. Enfin, les tests sérologiques peuvent éventuellement être utilisés à des fins diagnostiques pour tester les individus à ARN viral négatif se présentant tardivement dans leur maladie.

Les participants au sommet ont noté que des tests pour les marqueurs de l'hôte pourraient être nécessaires pour bien comprendre quels patients sont à risque de développer une maladie grave de part leur infection.

En résumé, les deux catégories de tests pour le SRAS-CoV-2 devraient être utiles dans cette éclosion. Nous avons la chance d'avoir les technologies que nous utilisons et qui ont permis de rendre les diagnostics rapidement disponibles.

Il y a probablement un lien direct entre la compréhension du niveau de virus/maladie dans les communautés individuelles et l'acceptation des mesures de contrôle qui nécessitent une action individuelle, comme la distanciation sociale.

Maintenant, nous devons assurer des efforts systématiques et coordonnés entre les secteurs public, clinique, commercial et industriel pour garantir des lignes d'approvisionnement robustes au milieu de la pandémie afin que nous puissions tirer parti du pouvoir des tests pour lutter contre la pandémie à laquelle nous sommes confrontés.


Références

1. Patel R, Fang FC. 2018. Diagnostic stewardship: opportunity for a laboratory-infectious diseases partnership. Clin Infect Dis 67:799–801. doi:10.1093/cid/ciy077. CrossRef Google Scholar

2. Zou L, Ruan F, Huang M, Liang L, Huang H, Hong Z, Yu J, Kang M, Song Y, Xia J, Guo Q, Song T, He J, Yen H-L, Peiris M, Wu J. 2020. SARS-CoV-2 viral load in upper respiratory specimens of infected patients. N Engl J Med 382:1177–1179. doi:10.1056/NEJMc2001737. CrossRef Google Scholar
3. Dhiman N, Miller RM, Finley JL, Sztajnkrycer MD, Nestler DM, Boggust AJ, Jenkins SM, Smith TF, Wilson JW, Cockerill FR, Pritt BS. 2012. Effectiveness of patient-collected swabs for influenza testing. Mayo Clin Proc 87:548–554. doi:10.1016/j.mayocp.2012.02.011. CrossRef PubMed Google Scholar
4. Murray MA, Schulz LA, Furst JW, Homme JH, Jenkins SM, Uhl JR, Patel R, Cockerill FC, Myers JF, Pritt BS. 2015. Equal performance of self-collected and health care worker-collected pharyngeal swabs for group a streptococcus testing by PCR. J Clin Microbiol 53:573–578. doi:10.1128/JCM.02500-14. Abstract/FREE Full Text  Google Scholar 
5.↵Winichakoon P, Chaiwarith R, Liwsrisakun C, Salee P, Goonna A, Limsukon A, Kaewpoowat Q. 26 February 2020. Negative nasopharyngeal and oropharyngeal swab does not rule out COVID-19. J Clin Microbiol. doi:10.1128/JCM.00297-20. Abstract/FREE Full Text Google Scholar

COVID-19 et aérocontamination, des doutes sur la fiabilité de deux études chinoises


Deux études chinoises sont parues récemment dans parue dans Emerging Infectious Diseases, le journal du CDC des Etats-Unis.

Le blog vous propose la présentation du résumé et des conclusions de ces deux études, sachant que la seconde étude a été médiatiquement très commentée avec un chiffre de ≈4 m ...

A mon sens, ce sont des études d’observations qui ne remettent pas en cause les travaux parus dans le New England Journal of Medicine dont le blog vous avait entetenu ici. Voir aussi cet article utile.

Dans la première étude chinoise intitulée, « COVID-19 Outbreak Associated with Air Conditioning in Restaurant, Guangzhou, China, 2020 » (Eclosion de COVID-19 associée avec l’air conditionné dans un restaurant de Guanzhou, Chine, 2020)

Résumé
Du 26 janvier au 10 février 2020, une épidémie de la nouvelle maladie à coronavirus en 2019 dans un restaurant climatisé de Guangzhou, Chine, a impliqué trois cas groupés ou clusters familiaux. La direction du flux d'air était cohérente avec la transmission des gouttelettes. Pour éviter la propagation du virus dans les restaurants, nous recommandons d'augmenter la distance entre les tables et d'améliorer la ventilation.

Les auteurs notent :
Notre étude a ses limites. Nous n'avons pas mené d'étude expérimentale simulant la voie de transmission aéroportée. Nous n'avons pas non plus effectué d'études sérologiques avec un écouvillon des membres de la famille asymptomatiques et d'autres convives pour estimer le risque d'infection.

Nous concluons que dans cette éclosion, la transmission des gouttelettes a été provoquée par une ventilation climatisée. Le facteur clé de l'infection était la direction du flux d'air. Il convient de noter que le patient ‘B3’ n’était pas fébrile et que 1% des patients de cette éclosion étaient asymptomatiques, ce qui constituait une source potentielle d'éclosion parmi le public.

Pour éviter la propagation du COVID-19 dans les restaurants, nous recommandons de renforcer la surveillance de la température, d'augmenter les distances entre les tables et d'améliorer la ventilation.

Dans la seconde étude chinoise intitulée, « Aerosol and Surface Distribution of Severe Acute Respiratory Syndrome Coronavirus 2 in Hospital Wards, Wuhan, China, 2020 » (Distribution d’aérosols et des surfaces du SRAS-CoV-2 dans des locaux hospitaliers, Wuhan, Chine, 2020).

Résumé
Pour déterminer la distribution du SRAS-CoV-2 dans des locaux hospitaliers de Wuhan, en Chine, nous avons analysé des prélèvements d'air et de surfaces. La contamination était plus importante dans des unités de soins intensifs que dans des services généraux. Le virus a été largement distribué sur les sols, les souris d'ordinateur, les poubelles et les mains courantes de lit de malade et a été détecté dans l'air ≈4 m des patients.

Conclusion
Cette étude a conduit à trois conclusions. Premièrement, le SRAS-CoV-2 a été largement distribué dans l'air et sur les surfaces des objets à la fois en untiés de soins intensifs et dans des locaux généraux, ce qui implique un risque d'infection potentiellement élevé pour le personnel médical et d'autres contacts étroits.

Deuxièmement, la contamination de l'environnement était plus importante dans les unités de soins intensifs que dans des locaux généraux; ainsi, des mesures de protection plus strictes devraient être prises par le personnel médical travaillant dans les units de soins intensifs.

Troisièmement, les caractéristiques de distribution des aérosols du SRAS-CoV-2 dans les locaux généraux indiquent que la distance de transmission du SARS-CoV-2 pourrait être de 4 m.

Au 30 mars, aucun membre du personnel de l'hôpital de Huoshenshan n'avait été infecté par le SRAS-CoV-2, ce qui indique que des précautions appropriées pourraient prévenir efficacement l'infection. De plus, nos résultats suggèrent que l'isolement à domicile des personnes soupçonnées de COVID-19 pourrait ne pas être une bonne stratégie de contrôle. Les membres de la famille n'ont généralement pas d'équipement de protection individuelle et n'ont pas de formation professionnelle, ce qui conduit facilement à des clusters ou des cas groupés d’infections familiales.

Au cours de l'épidémie, le gouvernement chinois s'est efforcé dans toute la mesure du possible d'isoler tous les patients soupçonnés de COVID-19 par des actions telles que la construction d'hôpitaux mobiles à Wuhan, qui ont veillé à ce que tous les patients suspects de maladie soient soignés par un personnel médical professionnel et que la transmission du virus a été effectivement interrompue. Fin mars, l'épidémie de SRAS-COV-2 en Chine était bien maîtrisée.

Notre étude a deux limites.

Premièrement, les résultats des essais d'acide nucléique n'indiquent pas la quantité de virus viable.
Deuxièmement, pour la dose infectieuse minimale inconnue, la distance de transmission des aérosols ne peut pas être strictement déterminée.

Dans l'ensemble, nous avons constaté que l'air et les surfaces des objets dans des locaux de COVID-19 étaient largement contaminés par le SRAS-CoV-2. Ces résultats peuvent être utilisés pour améliorer les pratiques de sécurité sanitaire.

NB : Des particules virales peuvent se trouver jusqu'à 4 mètres de hauteur, mais on ne sait combien il y en a et s'il est viable, alors ...

COVID-19 : La Commission européenne et la sécurité des aliments


Mieux vaut tard que jamais, on nous a dit expliqué que que la Commission européenne n’était pas intervenue dans l’épidémie de COVID-19, c’est parce qu’elle avait pas de compétence dans le domaine de la santé, mais en matière de sécurité des aliments, oui !

La Commission européenne vient donc le 8 avril 2020, tout arrive, de publier « COVID-19 and food safety : Questions and Answers », un document uniquement en anglais de 12 comme seule la Commission européenne sait en faire … et ne comptez pas sur moi pour vous parler de ce document, vous verrez cela très bien par vous même ...

Cela étant, dans les références concernant la France, il est fait état de quatre documents :
Complément du 14 avril 2020. L'OMS et la FAO viennent eux aussi de sortir un document uniquement en anglais, COVID-19 and food safety: guidance for food businesses ...

Complément du 2 mai 2020. Le document de la Commission européenne, COVID-19 etsécurité alimentaire: Questions et réponses, est paru en langue française.

samedi 11 avril 2020

COVID-19: L'analyse du réseau génétique fournit un 'instantané' des origines de la pandémie


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Une étude retrace la « supernova naissante » du COVID-19 par le biais de mutations génétiques lors de sa propagation de la Chine et de l'Asie à l'Australie, à l'Europe et à l'Amérique du Nord. source communiqué de l'Université de Cambridge du 9 avril 2020.

Les chercheurs disent que leurs méthodes pourraient être utilisées pour aider à identifier les sources d'infection non documentées.

Des chercheurs de Cambridge, du Royaume-Uni et d'Allemagne ont reconstruit les premières « voies d'évolution » du COVID-19 chez l'homme, alors que l'infection s'est propagée de Wuhan en Europe et en Amérique du Nord, en utilisant des techniques de réseau génétique.

En analysant les 160 premiers génomes viraux complets à séquencer à partir de patients humains, les scientifiques ont cartographié une partie de la propagation originale du nouveau coronavirus à travers ses mutations, ce qui crée différentes lignées virales.

« Il y a trop de mutations rapides pour tracer soigneusement un arbre généalogique du COVID-19. Nous avons utilisé un algorithme de réseau mathématique pour visualiser simultanément tous les arbres plausibles », a déclaré le Dr Peter Forster, généticien, et auteur principal de l'Université de Cambridge.

« Ces techniques sont principalement connues pour cartographier les mouvements des populations humaines préhistoriques à travers l'ADN. Nous pensons que c'est l'une des premières fois où ils ont été utilisés pour tracer les voies d'infection d'un coronavirus comme COVID-19. »

L'équipe a utilisé des données de génomes de virus échantillonnés à travers le monde entre le 24 décembre 2019 et le 4 mars 2020. La recherche a révélé trois « variants » distincts de COVID-19, consistant en des clusters de lignées étroitement apparentées, qu'ils étiquetent ‘A’, ‘B’ et ‘C'.

Forster et ses collègues ont découvert que le type de COVID-19 le plus proche de celui découvert chez les chauves-souris, le type ‘A’, le « génome d'origine du virus humain » - était présent à Wuhan, mais ce n'était étonnamment pas le type de virus prédominant de la ville.

Des versions mutées de ‘A’ ont été vues chez des Américains qui auraient vécu à Wuhan, et un grand nombre de virus de type A ont été découverts chez des patients américains et australiens.

Le principal type de virus de Wuhan, ‘B’, était répandu chez les patients de toute l'Asie de l'Est. Cependant, le variant n'a pas voyagé bien au-delà de la région sans autres mutations, impliquant un « événement fondateur » à Wuhan, ou une « résistance » contre ce type de COVID-19 en dehors de l'Asie de l'Est, affirment les chercheurs.

Le variant ‘C’ est le principal type européen, retrouvé chez les premiers patients de France, d'Italie, de Suède et d'Angleterre. Il est absent de l’échantillon du continent chinois de l’étude, mais on le voit à Singapour, à Hong Kong et en Corée du Sud.

La nouvelle analyse suggère également que l'une des premières introductions du virus en Italie a eu lieu via la première infection allemande documentée le 27 janvier, et qu'une autre voie d'infection italienne précoce était liée à « un cas groupé à Singapour ».

Surtout, les chercheurs disent que leurs techniques de réseau génétique ont tracé avec précision les voies d'infection établies: les mutations et les lignées virales ont rejoint les points entre les cas connus.

En tant que tels, les scientifiques soutiennent que ces méthodes « phylogénétiques » pourraient être appliquées au tout dernier séquençage du génome du coronavirus pour aider à prédire les futurs points chauds mondiaux de transmission et d'augmentation des maladies.

« L'analyse du réseau phylogénétique a le potentiel d'aider à identifier les sources d'infection du COVID-19 non documentées, qui peuvent ensuite être mises en quarantaine pour contenir la propagation de la maladie dans le monde entier », a déclaré Forster, membre du McDonald Institute of Archaeological Research à Cambridge, ainsi que l'Institute of Continuing Education de l'Université.

Les résultats sont publiés dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS). Le logiciel utilisé dans l'étude, ainsi que la classification de plus de 1 000 génomes de coronavirus et leur dénombrement, sont disponibles gratuitement sur www.fluxus-technology.com.

Le variant ‘A’, le plus proche du virus retrouvé à la fois chez les chauves-souris et les pangolins, est décrit comme « la racine de l'épidémie » par les chercheurs. Le type ‘B’ est dérivé de ‘A’, séparé par deux mutations, puis ‘C’ est à son tour une « fille » de ‘B’.

Les chercheurs disent que la localisation du variant ‘B’ en Asie de l'Est pourrait résulter d'un « effet fondateur »: un goulot d'étranglement génétique qui se produit lorsque, dans le cas d'un virus, un nouveau type est établi à partir d'un petit groupe isolé d'infections.

Forster soutient qu'il existe une autre explication qui mérite d'être examinée. « Le virus de type B de Wuhan pourrait être adapté sur le plan immunologique ou environnemental à une grande partie de la population d'Asie de l'Est. Il pourra peut-être muter pour surmonter la résistance en dehors de l'Asie de l'Est. Nous semblons voir un taux de mutation plus lent en Asie de l'Est qu'ailleurs, dans cette phase initiale. »

Il a ajouté: « Le réseau viral que nous avons détaillé est un instantané des premiers stades d'une épidémie, avant que les voies évolutives du COVID-19 ne soient obscurcies par un grand nombre de mutations. C'est comme attraper une supernova naissante en flagrant délit. »

Depuis la réalisation de l’étude paru dans PNAS, l’équipe de recherche a étendu son analyse à 1 001 génomes viraux. Bien qu'il n'ait pas encore été évalué par des pairs, Forster dit que les derniers travaux suggèrent que la première infection et la propagation chez l'homme de COVID-19 s'est produite entre la mi-septembre et le début décembre.

Les méthodes du réseau phylogénétique utilisées par les chercheurs - permettant la visualisation de centaines d'arbres évolutifs simultanément dans un graphique simple - ont été lancés en Nouvelle-Zélande en 1979, puis développés par des mathématiciens allemands dans les années 1990.

Ces techniques ont attiré l'attention du professeur Colin Renfrew, archéologue, un coauteur de la nouvelle étude parue dans PNAS, en 1998. Renfrew a ensuite créé l'un des premiers groupes de recherche en archéogénétique au monde à l'Université de Cambridge.

Coronavirus: la Chine n'est pas sortie d’affaire alors que le Covid-19 continue de se répandre dans le monde, selon des experts


« Coronavirus: la Chine n'est pas sortie d’affaire alors que le Covid-19 continue de se répandre dans le monde, selon des experts », source SCMP du 11 avril 2020.
Le pays ne peut pas être en paix tant qu’il y a une épidémie dans n’importe quel pays, explique le spécialiste chinois des maladies respiratoires Zhong Nanshan. 
Je ne vois toujours pas de lumière pour la pandémie mondiale, explique Zeng Guang, épidémiologiste en chef au Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies.
Les meilleurs épidémiologistes chinois ont averti que le pays n'était peut-être pas encore sorti du bois en ce qui concerne la pandémie de coronavirus et que les réponses des États-Unis et de l'Europe à la crise sanitaire mondiale seront déterminantes pour son déroulement.

Covid-19, la maladie causée par l'agent pathogène, est peu susceptible d'être éradiquée dans un avenir proche et l'immunité collective ne constitue pas une solution pratique au problème, ont-ils déclaré.

« L'Europe est devenue plus sérieuse au sujet de la distance [sociale] ... ce qui est crucial pour réduire la transmission », a déclaré Zhong Nanshan, spécialiste des maladies respiratoires et chef du groupe d’experts de haut niveau de la Commission nationale de la santé pour l’épidémie de Covid-19.

« [Mais] nous sommes très inquiets pour les États-Unis, où [de nouveaux cas] augmentent à environ 20 000 par jour ... le monde ne peut pas contrôler [la maladie] et être en paix tant qu'il y a une épidémie dans n'importe quel pays », a-t-il déclaré. a déclaré vendredi lors d'une vidéoconférence avec des experts sud-coréens, organisée par l'ambassade de Chine à Séoul.

Dans une interview séparée le même jour avec le China News Service, Zeng Guang, épidémiologiste en chef du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies, et un autre membre du groupe d'experts, ont déclaré que le fait que de nouvelles infections continuaient d'être signalées à l'étranger signifiait que la Chine restait sous menace.

« J'ai remarqué que le président américain Donald Trump a commenté [dimanche] à propos de l'épidémie là-bas qu'il avait vu la lumière au bout du tunnel. Je pense qu'il est peut-être trop optimiste », a déclaré Zeng.

« Je ne vois toujours pas de lumière pour la pandémie mondiale… car il s'agit d'une nouvelle maladie et nous en savons si peu à ce sujet. »

Zeng a déclaré que des inconnues comme les différences dans les fournitures médicales, les capacités des hôpitaux et les mesures de quarantaine dans les différents pays faisaient partie des facteurs qui rendent difficile de dire quand la pandémie pourrait se terminer.

« Et il y a la question du temps qu'il faudra pour développer un vaccin ... et comment allez-vous organiser la production pour que tout le monde dans le monde reçoive un vaccin? »,a-t-il dit.

Les pays en voie de développement en Afrique, Asie du Sud et Amérique latine seront des champs de bataille dans la prochaine étape de la pandémie, a déclaré Zeng.

Zeng et Zhong ont déclaré qu'il était essentiel d'accélérer le développement de vaccins pour changer le cours de la pandémie de coronavirus.

« La vaccination est le moyen d'acquérir l'immunité. L'immunité collective ne fonctionnera pas, le coût et les sacrifices sont trop énormes », a déclaré Zhong, se référant à la situation où un pourcentage important d'une population est devenu immunisé contre une infection.

Sur la base de la propagation actuelle du coronavirus, certains épidémiologistes ont estimé le seuil critique pour atteindre l'immunité collective à environ 60%.

Mais Zeng a dit que c'était un prix trop élevé à payer.

« Combien de vies devons-nous sacrifier pour ces 60%? »

Zhong a déclaré qu'il était possible que le coronavirus, qui était devenu très efficace pour infecter les humains, ne sera pas éradiqué à court terme.
« Cette maladie ne peut pas être éliminée », a-t-il déclaré. « Elle continuera à se propager pendant longtemps, mais ne provoquera probablement pas une épidémie à grande échelle. »

Il a cité des études en Chine qui ont révélé qu'environ 6% d'un échantillon de la population avait des anticorps contre le syndrome respiratoire aigu sévère (Sras), le coronavirus qui a infecté plus de 8 000 personnes et tué près de 800 - principalement en Chine continentale et à Hong Kong - pendant une épidémie en 2002-2003.

« Cela signifie qu'il y a eu des infections [depuis 2003] mais cela ne s'est pas propagé à grande échelle. Cela devrait être suffisant si nous pouvons contrôler [Covid-19] à un niveau similaire », a déclaré Zhong.

Samedi, près de 1,7 million de personnes dans le monde avaient été infectées par le nouveau coronavirus et plus de 100 000 décédées par le Covid-19. Malgré l'énorme bilan, des signes indiquent que l'épidémie pourrait avoir atteint son apogée dans certains pays européens et aux États-Unis, ce qui a conduit à des discussions sur le moment d'assouplir les mesures de contrôle, telles que le confinement obligatoire et la distanciation sociale.

En Chine, des mois de confinement et de restrictions aux mouvements de personnes ont eu un impact considérable sur l’économie, poussant Pékin à rechercher une stratégie plus durable et plus équilibrée pour lutter contre la maladie.

Le nombre de patients Covid-19 en Chine continentale est maintenant inférieur à 1 100, avec un nombre similaire de personnes infectées mais qui n'ont pas encore montré de symptômes. Selon la Commission nationale de la santé, près de 70% des cas confirmés ont été importés.

Zhong a déclaré qu'à moins que la Chine ne s'isole du reste du monde, il était irréaliste de penser qu'il n'y aurait pas de cas importés, en particulier dans les grandes villes.

Pour aider à garder ces chiffres bas, une surveillance étroite des personnes entrant dans le pays devrait être maintenue et toute personne jugée infectée devrait être rapidement mise en quarantaine, a-t-il déclaré.

Concernant le risque de porteurs asymptomatiques, Zhong a déclaré qu'il était prudent de les placer en quarantaine pour observation, bien que leur nombre soit « très faible ».

Zeng a déclaré que les caractéristiques démographiques des porteurs importés avaient contribué à de nouveaux cas sans symptômes. Beaucoup sont des étudiants chinois qui étudient à l'étranger ou des jeunes qui travaillent à l'étranger - un groupe d'âge qui avait généralement des symptômes plus légers et moins, a-t-il dit.

Il était important d'aider les gens à retourner au travail et à l'école, a-t-il déclaré, ajoutant que la reprise des services hospitaliers normaux et la réouverture du pays aux voyageurs étrangers pouvaient être plus urgentes que la gestion des porteurs asymptomatiques.

« Nous avons besoin d'une stratégie de prévention et de contrôle durable et efficace [pour le Covid-19]… elle doit être rentable », a déclaré Zeng.
« Aux moments critiques, nous [combattons la maladie] à tout prix. Mais sur le long terme, nous devons tenir compte des coûts et des intrants. »