lundi 3 mai 2021

France: Les rappels de produits alimentaires en avril, un scénario désormais immuable et unique en Europe que rien n'altère ...

Le blog vous propos une revue des principaux événements et faits en matière de rappels de produits alimentaires avec ses différentes rubriques ...

Maladie bien française, les nombreux rappels de produits alimentaires qui émaillent la vie quotidienne des consommateurs en France est une spécificité bien de chez nous, qu'on en juge avec nos pays voisins, Allemagne, 7 ; Belgique, 29 ; Italie, 16 ; Luxembourg, 11 ; Suisse, 3 ; Royaume-Uni, 17, mais comment font-ils à l'étranger, au sein de l'UE, avec pourtant la même réglementation, pour avoir si peu de rappels de produits alimentaires ? Y-a-t-il un secret ? C'est sans doute ce que souhaite découvrir la direction générale de l'alimentation du ministère de l'agriculture avec sa feuille de route 2021-2023, mais pour aller où ?

La curiosité du mois d'avril 2021 : le site RappelConso
Nos autorités sanitaires ont enfin décidé la création d'un site dénommé RappelConso, ouvert le 1er avril 2021, qui était déjà demandé par une association de consommateurs, la CLCV depuis 2017et par le blog depuis des lustres … c'est dire que le souhait de transparence qui était souvent mis en avant par nos autorités sanitaires en matière de sécurité des aliments était un leurre ... mais bien entendu vous pouvez et devez aussi aller sur Oulah!le seul site indépendant dédié aux rappel de produits en France

Par ailleurs, il paraît, selon le ministère de l'agriculture, qu'auparavant les rappels de produits alimentaires, c'était ça :

Jusqu’ici, ces rappels - qui concernent tous les produits de consommation courante (et pas seulement alimentaires) - étaient publiés sous forme d’affichettes en magasin ou sur divers sites internet. Pas toujours facile de s’y retrouver…

A qui la faute si aucune autorité sanitaire ne faisait le job !

C’est la raison pour laquelle le Gouvernement a souhaité créer un site unique permettant d’offrir au consommateur une information fiable et vérifiée sur l’ensemble des rappels de produits, alimentaires et non alimentaires, dangereux ou défectueux.

Auparavant ce n'était déjà pas facile de s'y retrouver, mais désormais, cela sera-t-il mieux !

Le site RappelConso ne substitue pas aux affichettes en magasin qui doivent persister pour garantir l’équité d’accès à l’information. Les communiqués de presse de l’État complètent au besoin les messages d’alerte en cas de situation particulièrement grave et préoccupante.

Premier constat, une simple visite dans plusieurs supermarchés permet de rappeler aux autorités sanitaires que les affichettes en magasin ont pratiquement disparu …

Deuxième constat, avec l'arrivée de RappelConso, les distributeurs ne diffusent désormais presque plus les avis de rappels sur leurs sites respectifs, il suffit de le constater en lisant que presque tous les rappels listés ci-dessous proviennent de RappelConso ...

Troisième constat, les rappels de produits alimentaires publiés sur RappelConso doivent permettre de «rester informé de tous les rappels de produits dangereux, en un clic». Tous les rappels, pas tout à fait, car certains ont eu quelque retard dans la publication et quatre avis de rappel ont été oubliés par RappelConso ; ils sont mentionnés en rouge dans le texte ...

Quatrième constat, le ministère de la santé est absent (écarté ?) du dispositif RappelConso, tout un symbole, mais que vient y faire le ministère de l'écologie ?

Cinquième constat, les avis de rappel concernent aussi bien des produits alimentaires mis en vente dans un seul magasin ou dans la France entière ... 

Unique point d'amélioration, RappelConso signale enfin, depuis le 1er avril, de façon claire, tous les avis de rappels liés à la contamination par de l'oxyde d'éthylène, sachant qu'auparavant, ces rappels étaient compilés dans un fichier Excel illisible par la DGCCRF. Cela étant, les rappels pour cause de présence d'oxyde d'éthylène ne sont pas prêts de se terminer. Comme pour les vaccins, il est interdit de parler ici de fiascon et pourtant ...

Feuilleton du nombre de produits rappelés en France contenant de l’oxyde d’éthylène
Un total de 4 467 rappels (lots et références) au 21 avril 2021, selon la DGCCRF depuis l'origine de la contamination le 9 septembre 2020, jusqu'à quand ?

Pour le mois d'avril, il y a eu 59 rappels concernant des produits contaminés par l'oxyde d'éthylène, selon RappelConso versus 106 en mars, selon OulahCe que l'on constate, c'est que désormais les produits rappelés pour contamination par de l'oxyde d'éthylène font jeu égal avec les produits qui sont rappelés pour une autre cause (voir paragraphe ci-dessous), et qui sont au nombre de 63.

Le bilan des rappels pour avril 2021, selon me données, s'établirait ainsi à 59 + 63 = 122 produits alimentaires rappelés versus 218 en mars 2021. Ce chiffre plus faible en avril 2021 est du à la fois à une baisse des produits rappelés pour contamination par de l'oxyde d'éthylène et des produits rappelés pour une autre cause, même si, cependant, le nombre de produits rappelés demeure toujours à un niveau très élevé ...

Listeria
Liste des rappels de produits alimentaires en France pour une autre cause que la présence d'oxyde d’éthylène

Ne sont notées ci-après que les 63 rappels ayant eu lieu au mois d'avril. Cela peut paraître curieux de noter cela en préambule, mais, hélas, de nombreux sites, et RappelConso lui même, n'échappent pas à la règle, et rapportent en avril des rappels qui ont eu lieu en mars ... 
L'inquiétant est le nombre de rappels ayant pour origine une contamination par Listeria monocytogenes et d'autres pathogènes ...

Causes des rappels:
Listeria monocytogenes : 26 (41% des rappels)
Corps étrangers : 9
Salmonella : 6
Allergènes : 4
E 171 (dioxyde de titane) : 3
Escherichia coli : 2
Produits phytosanitaires : 2
DLC erronée ou absente : 2
Vibrio parahaemolyticus : 1
Bacillus cereus : 1
Toxines ASP : 1
Plantes : 1
Norovirus : 1
Antibiotiques : 1
Mycotoxines : 1
Anomalie de goût: 1
Gonflement de barquettes : 1
  1. 1er avril 2021, rappel de Saint-Nectaire au lait cru de vache de marque Fromagerie Guillaume, en raison de la présence de salmonelles. Source RappelConso.
  2. 6 avril 2021, rappel de Paris-Brest praliné sans marque, individuel x1, x2, magasin E.Leclerc. Présence potentielle de corps étrangers métalliques. Source RappelConso.
  3. 6 avril 2021, rappel de porc standard de marque SAS Nicodis : sauté de porc caissette, jambon rouelle a/os, jarret arrière, pointe rôti a/os, filet mignon, pointe escalope x1 Porc épaule sans os x2, épaule à rôtir rouelle, palette a/os, demi palette, gras de lard, gorge découennée, couenne de porc, échine côte, en raison de la présence de salmonelles. Source RappelConso. Produits vendus uniquement au E.Leclerc de Laval (53).
  4. 6 avril 2021, rappel de pâté de tête de marque Cabrol Salvetat, suite à la mise en évidence de Listeria monocytogenes. Source RappelConso. Produit vendu uniquement à l'Hyper Leclerc de Béziers.
  5. 7 avril 2021, rappels de crevettes tropicales tigrées entières crues 12/16 pieces 400g surgelées de marque Casino, suite à la présence de Vibrio parahaemolyticus pathogènes et par mesure de précaution. Source Casino. A noter que RappelConso informe de ce rappel une première fois le 8 avril 2021 en citant Casino et une seconde fois le 19 avril 2021 en citant de nouveau Casino mais aussi Vival, Spar et réseaux de distribution de Casino. Il suffisait de mettre à jour le rappel.
  6. 8 avril 2021, rappel de tellines de marque Keraliou pour cause d'une possible contamination par des toxines Amnesic Shellfish Poisoning (ASP). Source RappelConso. Il y a eu une notification par la France au RASFF de l'UE le 8 avril 2021.
  7. 12 avril 2021, rappel de tartare de saumon fumé de marque Leroy, suite à détection de Listeria monocytogenes. Source RappelConso. Produit vendu dans le Pas-de-Calais et Rhône.
  8. 12 avril 2021, rappel de pain aux noix vendu au rayon boulangerie en rayon libre service ou au stand avec service au magasin Cora à Dorlisheim (67), suite à présence éventuelles de morceaux de verre. Source RappelConso.
  9. 13 avril 2021, rappel de pâté breton de marque Ono, vendu dans la région d'Aizenay (83) par Intermarché, pour cause de présence de salmonelles. Source RappelConso.
  10. 13 avril 2021, rappel d'aiguillette de poulet mariné nature surgelé 400g de marque Leader Price, pour cause de présence de salmonelles. Source RappelConso. Produit vendu chez Leader Price et les réseaux de distribution de Leader Price.
  11. 13 avril 2021, rappel par la société Sicarev de 2 Pavés*** Charolais Label Rouge 260g en raison d’un marquage de la DLC erronée sur certains produits. Source Lidl. Avis publié par RappelConso le 15 avril 2021.
  12. 13 avril 2021, rappel de saucisses sèches au foie de marque Cabrol Salvetat, suite à la mise en évidence de Listeria monocytogenes. Source Oulah! via Casino. Pas d'avis de rappel de la part de RappelConso. Il s'agit du second rappel en un mois pour cette entreprise.
  13. 14 avril 2021, rappel de billes de foie gras fourrées 75g de marque Excellence en raison de l'absence de marquage de la DLC. Origine Aldi centrale d'achat et compagnie Aldi. Source RappelConso.
  14. 14 avril 2021, rappel de saucisse fraîche de cochon charcutier sous vide de marque Pierre Sajous, vendue boutique de l'Atelier Pierre Sajous (65400) suite à une présence de Listeria monocytogenes. Source RappelConso.
  15. 14 avril 2021, rappel de saucisse fraîche de cochon charcutier vendu en vrac au rayon traditionnel (découpe) de marque neutre aux Carrefour Market Lourdes (65100) et Carrefour Market Argeles Gazost (65400), suite à une présence de Listeria monocytogenes. Source RappelConso.
  16. 14 avril 2021, rappel de nems aux crevettes de marque Hoa Nam, nems aux crevettes 100 pièces et nems aux crevettes 30 pièces, suite à une présence de l'allergène lait, non écrit sur l'étiquetage du produit. Source RappelConso.
  17. 14 avril 2021, rappel de papillotes de crevettes de marque Hoa Nam, suite à une présence de l'allergène lait, non écrit sur l'étiquetage du produit. Source RappelConso.
  18. 14 avril 2021, rappel de Harry Potter Jelly Slugs de marque Jelly Belly, en raion d'additifs et arômes non autorisés. Le dioxyde de titane est suspecté de favoriser l'apparition de cancer colorectaux. Source RappelConso. L'additif E171 est interdit en France dans les denrées alimentaires depuis le 1er janvier 2020.
  19. 14 avril 2021, rappel de bubblicious goût Bubblegum de marque Bubblicious. Le produit contient du dioxyde de titane (E171). Source RappelConso. L'additif E171 est interdit en France dans les denrées alimentaires depuis le 1er janvier 2020.
  20. 14 avril 2021, rappel de tablette blanc litchi rose de marque Klaus, suite à la présence du colorant E171. Source RappelConso. L'additif E171 est interdit en France dans les denrées alimentaires depuis le 1er janvier 2020.
  21. 15 avril 2021, rappel de saucisse fraiche de porc noir de Bigorre sous-vide de marque Pierre Sajous, suite à une présence de Listeria monocytogenes. Source RappelConso. Produit vendu en boutique Pierre Sajous Beaucens 65400 et dans les enseignes Point Vert. Il s'agit du second rappel en un mois pour cette entreprise.
  22. 16 avril 2021, rappel de thé minceur de marque Dom Duarte, suite à la présence de plantes dangereuses pour la santé. Source Auchan.
  23. 16 avril 2021, rappel d'Ambalon de marque GAEC des Lauriers, pour cause de présence de Listeria monocytogenes. Fromages vendus sur les marchés de Roussillon, Vienne et Bourgoin Jallieu, à la ferme et au point de vente collectif La ronde des Fermes à Estrablin. Source RappelConso.
  24. 16 avril 2021, rappel de framboises entières et brisées 450 g de marque Thiriet pour cuse présence de norovirus. Source Thiriet et RappelConso. Voir l'article du blog à ce sujet.
  25. 19 avril 2021, rappel de cuisses de poulet avec une portion au dos + croupions congelés halal de marque Artislach. Possibilité de présence de tétracyclines dans les produits. Source RappelConso. Il devrait y avoir une notification au RASFF de l'UE, puisqu'Artilach est un site alimentaire belge.
  26. 20 avril 2021, rappel de riz Basmati par Carrefour sachet 1kg, suite à la présence d’aflatoxines B1. Source Carrefour. Il s'agit du quatrième rappel en sept mois lié à du riz basmati, on lira les trois précédents rappels dans un article du blog. Pour l'instant, pas d'information de RappelConso. On ne compte plus les rappels de riz basmati par Carrefour ...
  27. 20 avril 2021, rappel de Chabichou du Poitou sans marque pour suspicion de Listeria monocytogenes. Source RappelConso. Fromage commercialié dans les départements suivants : 17, 22, 29, 33, 35, 37, 44, 49, 56, 61, 75, 78, 79, 85, 94, 95.
  28. 21 avril 2021, rappel de Délice de foie gras de canard des Landes au Pruneau et à l'Armagnac de marque Lafitte en raison de la présence de noyau dans le pruneau au cœur du foie gras de canard. Source RappelConso. Distribution dans les départements 13, 24, 33, 40, 44, 64, 69,75, 78, 91, 95.
  29. 21 avril 2021. rappel par la société Dom Duarte de thé minceur Emagrecimento Dom Duarte, suite à la présence de séné. Source Carrefour. Il est rapporté que ce rappel fait suite à la publication au Sénat d'une question écrite du 18/03/2021 et à la décision de la Commission européenne d’interdire l’utilisation de certaines plantes à dérivés hydroxyanthracéniques. RappelConso indique que le produit a été distribué chez Auchan, Carrefour, Cora, Franprix, Intermarché, Leclerc, Monoprix, U et Panier du Monde. Apparemment, tous les distributeurs ne se sont pas précipités à diffuser un avis de rappel ...
  30. 21 avril 2021, rappel de steak haché à la demande sans marque dans le magasin NaturéO de Chartres, suite à la présence de salmonelles lors d'un prélèvement bactériologique sur un steak haché a la demande. Source RappelConso.
  31. 21 avril 2021, rappel de Vitam-R extrait de levure 250 g de marque Vitam, suite à la présence d'un éclat de verre. Source RappelConso. Produits vendu dans le magasins Vitam. Rappel en Suisse le 16 avril 2021 et en Allemagne le 20 avril 2021, où il est question d'éclats de verre. Pour l'instant, pas de notification au RASFF de l'UE.
  32. 22 avril 2021, rappel de pâté de Calais de marque CGF Charcuterie pour cause de présence de Listeria monocytogenes <10. Produit venu aus suermarché Match d'Arras. Source RappelConso.
  33. 22 avril 2021, rappel de haddock fumé au feu de bois carton de 3kg de marque Bourgain et Fils, suite à la présence de Listeria monocytogenes. Source RappelConso. Distribution Merciq, Scapmarée, JP Marée et magasins Carrefour Aix, Béziers et Lyon. Il y aussi un rappel diffusé par Franprix le 26 avril 2021. 
  34. 23 avril 2021, rappel de pains et fougasses maison (35 lots) sans marque. Distribution magasins E.Leclerc de Geispolsheim, Illkirch et Holtzheim, Risque de présence éventuelle de corps étrangers. Source RappelConso.
  35. 23 avril 2021, rappel par la société Fructa Partner de jus de raisin de marque Auchan en briquette de de 6x20cl, suite à la présence de sulfites. Source Auchan. Rappel au Luxembourg. Trois avis de rappel par RappelConso publiés le 26 avril 202128 avril 2021 et 29 avril 2021. Mises à jour du rappel initial avec l'addition de nouveaux lots ... 
  36. 23 avril 2021, rappel de melon bio origine Maroc, en raison de la présence de matrine. source RappelConso. L'avis indique à propos de matrine qu'il s'agit de produits phytosanitaires non autorisés. La matrine est un alcaloïde connu pour ses propriétés insecticides et fongicides (maladies liées à la présence de champignons) et est également présentée comme un «biopesticide», mais interdit dans l'UE.
  37. 23 avril 2021, rappel de Karma Botanik Aloe Gingembre Citron bio de marque Karma pour cause de présence de Bacillus cereus. Source RappelConso.
  38. 26 avril 2021, rappel de fromage lactique de vaches de l'EARL Ferme de Reculefort, suite à la détection de Listeria monocytogenes dans un autocontrôle. Distribution sur les marchés et à la ferme, Rochetoirin, La Tour du Pin, Bourgoin Jailleu. Source RappelConso.
  39. 26 avril 2021, rappel de presskopf sans marque, en raison de la présence de Listeria monocytogenes, Magasin René Meyer, 2 route de Donnenheim, 67170 Wingersheim. Source RappelConso.
  40. 26 avril 2021, rappel de Saucissons sec de dinde sans marque, en raison de la présence de Listeria monocytogenes, Magasin René Meyer, 2 route de Donnenheim, 67170 Wingersheim. Source RappelConso.
  41. 26 avril 2021, rappel de haddock fumé au feu de bois, barquette sous-vide de marque Merriq, suite à la présence de Listeria monocytogenes. Source FranprixPour l'instant, pas d'information de RappelConso.
  42. 27 avril 2021, rappel de tresse poulet à la provençale sans marque du Grand Saloir Saint-Nicolas Sapresti Traiteur, suite à un risque de corps étrangers en plastique dur blanc. Source RappelConso. Distributeurs Intermarché, E.Leclerc, Cora.
  43. 27 avril 2021, rappel de chair à saucisse vrac commercialisée chez E.Leclerc Harly, suite à la présence de salmonelles. Source RappelConso.
  44. 27 avril 2021, rappel de petit salé lillois de marque Saint-Géry, suite à une présence de Listeria <10, vendu dans les supermarchés Match, Allée des Peupliers, 59117 Wervicq. Source RappelConso.
  45. 27 avril 2021, rappel de terrine aux tomates séchées et herbes méditerranéennes de marque Jeca, suite à la présence de Listeria monocytogenes. Source RappelConso. Produit en vente dans les magasins Carrefour, E.Leclerc, Intermarché, Cora, Auchan, U.
  46. 28 avril 2021, rappel de moules de corde bio élevées en France, suite à la présenced e Escherichia coli. Distribution en France dans les magasins E.Leclerc. Source RappelConso.
  47. 28 avril 2021, rappel de fraises 1kg Freslote catégorie 1 origine Espagne, suite à la présence de pesticides ou produits phytosanitaires. Source RappelConso. Distribution en France chez Métro.
  48. 28 avril 2021, rappel de compotée pomme cannelle de marque Little Gustave, suite à la présence possible de noyau/pépins dans la compote. Source RappelConso. Distribution Littel Gustave (e-commerce).
  49. 29 avril 2021, rappel du fromage Le Délice de Marguerite de marque Fromagerie des Frisonnes, pour cause de présence de Escherichia coli. Distribution 37 et 86. Distributeurs, des détaillants sur le 86 et le 37, Amap du 37, marché de Tours Beaujardin et vente à la ferme. Source RappelConso. Il s'agit d'un fromage au lait cru de vache de type camembert. Contrairement à ce qui est rapporté par RappelConso,le 28 avril, il n'y avait pas d'information sur ce rappel, mais uniquement le 29 avril 2021.
  50. 30 avril 2021, rappel de saumon gravelax de marque Le pêcheur Créole, La Réunion, suite à la détection de la présence de Listeria. Distributeurs, Carrefour, Leader Price, Run market, Carrefour market, Enseignes U, E.Leclerc. Source RappelConso.
  51. 30 avril 2021, rappel volontaire de Nestlé France de boulettes aux légumes carottes petits pois et maïs (200g) de marque Herta Le bon Végétal®, pour cause de présence de fragments de verre. Source AuchanFranprix, Casino, Cora, IntermarchéRappel aussi au Luxembourg le 30 avril et en Belgique le 1er mai.
  52. 30 avril 2021, rappel de médaillon de l'océan nature de marque Le pêcheur Créole, pour cause de présence de Listeria monocytogenes. Distribution La Réunion, Leader price, Run market, Intermark, boutique Rmr. Source RappelConso.
  53. 30 avril 2021, rappel de médaillon de l'océan aux olives de marque Le pêcheur Créole, pour cause de présence de Listeria monocytogenes. Distribution La Réunion, Leader price, Run market, Intermark, boutique Rmr. Source RappelConso.
  54. 30 avril 2021, rappel de médaillon de l'océan aux poivrons de marque Le pêcheur Créole, pour cause de détection de Listeria monocytogenes. Distribution La Réunion, Leader Price, Run market, Intermark, boutique Rmr. Source RappelConso
  55. 30 avril 2021, rappel de rillettes de marlin au curry 130g de marque Le pêcheur Créole, pour cause de détection de Listeria monocytogenes. Distribution La Réunion, Carrefour, Run market, Simply, E.Leclerc, Terra Coop, Label Tranche, Kaz lagon, Intermark. Source RappelConso.
  56. 30 avril 2021, rappel de rillettes de marlin au piment 130g de marque Le pêcheur Créole, pour cause de détection de Listeria monocytogenesDistribution La Réunion, Carrefour, Leader Price Run market, Carrefour market, Simply, E.Leclerc, Intermark, Simply, Terra Coop. Source RappelConso.
  57. 30 avril 2021, rappel de rillettes de ventrèche de thon albacore de marque Le pêcheur Créole, pour cause de détection de Listeria monocytogenes. Distribution La Rréunion, Carrefour, Simply, Kaz lagon, Ti coin frais, Super U. Source RappelConso.
  58. 30 avril 2021, rappel volontaire d'Intermarché de Saint-Nectaire fermier AOP de marque Walchli, pour cause de contamination par Listeria monocytogenes. Distribution intermarché de Landevant. Source RappelConso.
  59. 30 avril 2021rappel de la société Märsch Importhandels-GmbH procède de pignons de pin à la suite d’un contrôle ayant mis en évidence une anomalie sur la variété de pin utilisée. Source Lidl. Pas d'information sur RappelConso.
  60. 30 avril 2021, rappel de rillette de saumon 130g de marque Le pêcheur Créole, pour cause de détection dListeria monocytogenesDistribution La Rréunion, Carrefour, Run Market, Carrefour Market, E.Leclerc, Boutique Rmr, Leader Price, Intermark, Terra Coop, Label Tranche. Source RappelConso.
  61. 30 avril 2021, rappel de merguez x5 et x10 de marque Jean Maziere, suite à une observation d'un gonflement des barquettes. Distribution Corrèze, Haute Vienne, Lot dans les épiceries de proximité et GMS. Source RappelConso.
  62. 30 avril 2021, rappel de thon germon fumé tranché 100g de marque Le fumoir du poissonnier, suite à détection de Listeria. Distribution Grand Frais, Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Bretagne, Centre-Val de Loire, Corse, Grand-Est, Hauts-de-France, Île-de-France, Normandie, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Pays-de-la-Loire, Provence-Alpes-Côte d'azur. Source RappelConso.
  63. 30 avril 2021, rappel de 2 escalopes de dinde à la milanaise 240g de marque Corril, suite à une erreur de contre étiquette entraînant une absence des informations sur les allergènes. Distribution Aldi, Bourgogne-Franche-Comté, Grand-Est, Provence-Alpes-Côte d'Azur. Source RappelConso.
Les données des rappels selon le site Oulah!
Rien de tel que d'avoir un site comme Oulah!le site de référence dédié aux rappels de produits en France, pour bien suivre les rappels de produits alimentaires, et comme les rappels ne sont pas une science exacte, mes données, proposées plus haut, sont quelque peu différentes, voici celles qu'il a établies:
  • Rappels de produits alimentaires
- janvier : 157 (dont 92% pour cause de présence d'oxyde d'éthylène)
- février : 68 (dont 77% pour cause de présence d'oxyde d'éthylène)
- mars : 167 (dont 61% pour cause de présence d'oxyde d'éthylène)
- avril : 137 (pour 56% cause de présence d'oxyde d'éthylène)

Soit un total de 531 rappels de produits alimentaires depuis le début de l'année 2021.
Les produits alimentaires sont de très, très loin les produits les plus rappelés ...

La cause principale de rappel en avril 2021, en dehors de la présence d'oxyde d'éthylène, est Listeria monocytogenes avec 27 rappels (26 pour mes données).

Rappels de produits d'origine France dans les pays voisins
A signaler, un rappel déjà présent en mars 2021 ...
  • 21 avril 2021, rappel de fromage au lait cru (vache) «mini Mont d’Or» de la marque Mont de Joux en raison de la présence de Listeria monocytogenes. Source AFSCA de Belgique. Il s'agit d'une mise à jour du rappel de produit du 26 mars 2021.
Notifications au RASFF de l'UE des produits d'origine France : avril 2021
Pour information, le site Internet du RASFF a 'évolué' dans le mauvais sens, car, malheureusement, tous les anciens liens ne sont plus valables. Les liens ci-dessous tiennent compte de cette soit disant évolution ... voir l'article du blog à ce sujet ...
Pour la France, 58 notifications pour les produits d'origine France depuis le début de l'année 2021 et 13 notifications en avril 2021.

Référence 2021.1645, notification par les Pays-Bas le 1er avril 2021 d'aflatoxines (B1 = 0,025 mg/kg) dans du gluten de maïs de France, via les Pays-Bas.
Référence 2021.1663, notification par la Belgique le 1er avril 2021 d'une substance non autorisée, l'oxyde d'éthylène (0,44 mg/kg) dans du céléri dans du sel de céléri de France.
Référence 2021.1751, notification par la France le 8 avril 2021 du retrait de tellins (Donax trunculus) vivantes récoltées en France en raison d'une possible contamination par des toxines Amnesic Shellfish Poisoning (ASP).
Référence 2021.1755, notification par la Belgique le 8 avril 2021 d'une substance non autorisée, oxyde d'éthylène oxide dans un mélanfe d'épices avec des graines de sésame de France.
Référence 2021.1802, notification par la Lituanie le 12 avril 2021 du retrait du marché de graines de sésame utilisées dans des épices de France potentiellement contaminées par de l'oxyde d'éthylène.
Référence 2021.1887, notification par la France le 16 avril 2021 de la présence de Salmonella (détecté dans 25g) dans des filets de poulets marinés surgelés de France. Rappel en Belgique par l'AFSCA le 12 avril 2021. Le produit a été aussi distribué en France mais pas d'information ...
Référence 2021.1935, notification par l'Autriche le 20 avril 2021 de présence de morceaux de verre d'oeufs (ou caviar) de saumon sauvage de chez Labeyrie dans un répicient en verre de France. Rappel en Autriche du 15 avril 2021.
Référence 2021.1955, notification par la France le 20 avril 2021 de la présence de Listeria monocytogenes (< 10 UFC/g) dans du fromage de chèvre de France. je pense qu'il s'agit de la notification relatve au Chabichou.
Référence 2021.1988, notification par la France le 21 avril 2020 de la présence d'un corps étranger (noyau de pruneau) dans du foie gras de canard avec pruneau en conserve de France.
Référence 2021.2020, notification par la Belgique le 22 avril 2021 de la présence d'une substance non autoriés, oxyde d'éthylène, dans des graines à germer (mélange de fenugrec bio, de mix protéines bio) de France. Un rappel a eu lieu chez Auchan le 21 avril 2021. RappelConso a réagi le 28 avril 2021, 12, 3 et 4.
Référence 2021.2106, notification par la Belgique le 27 avril 2021 de la présence d'orge (gluten) non mentionné dans la liste des ingrédients de bonbons de France.
Référence 2021.2114, notification par la Belgique le 28 avril 2021 le résultat d'une analyse non-conforme de poivre vert (teneur en oxyde d'éthylène) de France.
Non-conforming analysis result in green pepper (ETO content)
Référence 2021.2111, notification par la Belgique le 28 avril 2021 le résultat d'une analyse non-conforme de curcuma (teneur en oxyde d'éthylène) de France.

Notifications au RASFF de l'UE liées aux graines de sésame contaminées par de l’oxyde d’éthylène

L'effet sésamegate au niveau du RASFF de l'UE s'est fait surtout sentir en novembre et décembre 2020 avec le nombre plus élevé de notifications, près de 8 mois après le lancement de l'alerte, le nombre de notifications semble stagner, mais tout même, encore 24 notifications en avril ...
- septembre 2020 : 1 notification
- octobre 2020 : 68 notifications
- novembre 2020 : 187 notifications
- décembre 2020 : 156 notifications
- janvier 2021 : 56 notifications
- février 2021 : 57 notifications
- mars 2021 : 33 notifications
- avril 2021 : 24 notifications
Le total des notifications d'alertes au RASFF de l'UE pour la présence d'oxyde d'éthylène est de 582 notifications (à comparer avec les 141 notifications d'alerte recensées pour le fipronil en 2017) et rien ne se passe, toujours pas d'évaluation des risques tant en France que dans l'UE, jusqu'à quand ?

Notifications totales au RASFF de l'UE en avril 2021
Le nombre total de notifications au RASFF de l’UE à fin avril 2021 est très nettement supérieur à celui à fin avril 2020. 
Total : 1 343 notifications au cours des quatre premiers mois de 2021 versus respectivement 1 003 et 1 383 pour la même période de 2020 et 2019. Les affaires reprenant, le nombre de notifications revient peu à peu à son niveau de 2019 ... l'année 2020 ayant été perturbé par le Covid-19, notamment en avril 2020.
Dans le détail, cela donne:
- 319 notifications en janvier 2021 versus 301 en janvier 2020
- 321 notifications en février 2021 versus 267 en février 2020
- 394 notifications en mars 2021 versus 283 en mars 2020
- 302 notifications en avril 2021 versus 184 en avril 2020

Compte tenu de ces éléments, 2021 devrait être un bon cru pour les notifications au RASFF de l'UE et les rappels de produits alimentaires en France sont hélas une valeur sûre pour les mois à venir ...

Mise à jour du 3 mai 2021. Un peu de pub pour le site Oulah! qui fait le job mieux et plus rapidement que tous ses concurrents, et en particlulier, le tout nouveau, tout beau site public RappelConso ...

dimanche 2 mai 2021

Aucun pays ou continent ne pourra mettre fin seul à la pandémie en cours de COVID-19

Notre meilleure arme
Un article paru dans Eurosurveillance traite de la situation de la pandémie du Covid-19 avec ce titre réaliste, «No country or continent is on its own in the ongoing COVID-19 pandemic», que je traduirai ainsi, «Aucun pays ou continent ne pourra mettre fin seul à la pandémie en cours de COVID-19».

Extraits

Aujourd'hui, 15 mois après le début de la pandémie de cas de maladie à coronavirus (COVID-19), la morbidité et la mortalité ont été considérables et ont affecté des personnes dans le monde entier, quels que soient leur pays d'origine, leur statut socio-économique ou leurs antécédents génétiques. Des confinements stricts ont réduit l'incidence des cas de maladie et allégé la charge des systèmes de santé. Pourtant, les premières données des premiers adaptateurs de campagnes de vaccination à grande échelle suggèrent que les vaccins COVID-19 sont la mesure la plus efficace contre la maladie et devraient permettre une réouverture progressive de la société. Cependant, un certain nombre de problèmes doivent être résolus avant qu'une vie similaire à celle avant que la pandémie ne puisse reprendre.

La Commission européenne a fixé l'objectif d'une couverture de 70% d'une première dose de vaccins COVID-19 dans tous les pays d'ici juillet 2021 (certaines personnes parlent de fin août? -aa). À la fin du mois d'avril 2021, la vaccination cumulée de 26,5% pour au moins une dose de vaccin dans l'UE est moins élevée que dans quelques autres pays à revenu élevé comme Israël, le Royaume-Uni et les États-Unis d'Amérique. Cependant, d'un point de vue mondial - avec une moyenne de 7,4% pour la première dose, au 26 avril 2021, - la plupart des pays de l'UE se portent bien. Des programmes de vaccination ont également démarré dans tous les pays non membres de l'UE de la Région européenne de l'OMS, tandis que l'introduction des vaccins COVID-19 est toujours en attente dans 14 autres pays du monde. Reste à savoir si la couverture vaccinale peut atteindre un seuil suffisamment élevé pour assurer l'immunité communautaire dans l'UE.

Commentaire : Pour la France, le 21 janvier, Olivier Véran, le ministre de la Santé, déclarait avec optimisme que la France serait «en mesure» de vacciner d'ici «à la fin août» 70 millions de personnes, c'est-à-dire «la totalité de la population française». Il a ensuite été contredit par le Pr Jean-François Delfraissy, le président du Conseil scientifique, qui estimait pour sa part à 40% la part de la population française qui pourrait être vaccinée d'ici la fin de l'été, soit le 22 septembre. Le 2 février, le président Macron a formulé la promesse que «tous les Français adultes qui le souhaitent» seraient vaccinés d’ici à la fin de l’été.

Les nouveaux variants du SARS-CoV-2 qui pourraient être capables d'échapper à la protection vaccinale peuvent présenter un défi pour le contrôle du COVID-19 et le scénario futur peut être similaire à ce que nous observons avec les vaccins contre la grippe, où nous nous attendons rarement à une immunité communautaire. Sur la base de son expérience de la mise à jour régulière des souches de vaccins contre la grippe saisonnière, l'OMS élabore actuellement un cadre pour évaluer les nouvelles variant du SARS-CoV-2 qui contiendra un processus de sélection des variant à inclure dans les futurs vaccins multivalents COVID-19, s'il s'avère sûrs et efficaces dans les essais cliniques en cours. Ce cadre mondial n'est pas encore prêt, mais les agences de réglementation telles que l'Agence européenne du médicament et la FDA des États-Unis ont élaboré des lignes directrices pour les développeurs de vaccins sur la façon de tester les vaccins COVID-19 mis à jour. En outre, de nombreux pays de l'UE ont rapporté des cas d'infections survenues après vaccination, et il est important que les virus SARS-CoV-2 qui sont capables de provoquer une infection malgré une vaccination préalable subissent un séquençage du génome entier. Des études d'innocuité et d'efficacité du vaccin COVID-19 en cours d'utilisation sont également en cours de mise en place en utilisant différents modèles d'étude dans le cadre du nouveau cadre de collaboration entre l'Agence européenne du médicament (EMA) et le Centre européen de prvention et de contrôle des maladies (ECDC) qui traitera des performances spécifiques aux variants.

Même une fois que la couverture vaccinale du COVID-19 à 70% chez les adultes sera atteinte, d'autres aspects doivent être soigneusement pris en compte: diminution de l'immunité, rôle des enfants et des adolescents dans la transmission de la maladie, disponibilité des vaccins pour les enfants et conseils sur la meilleure utilisation des vaccins chez la femme enceinte, ainsi que chez les personnes immunodéprimées. Il est actuellement incertain de savoir si des doses de rappel seront nécessaires pour tout ou partie des vaccins candidats. Des essais cliniques ont été lancés avec des candidats contenant un ou plusieurs des variants nouvellement apparus pour éventuellement être utilisés dans des rappels annuels ou plus souvent, si nécessaire. Plusieurs fabricants sont très avancés dans le développement de vaccins COVID-19 infantiles, et la première indication vaccinale étendue pour un ou plusieurs vaccins pourrait intervenir dès le deuxième trimestre de 2021 pour les enfants âgés de 12 à 15 ans. Cependant, surtout, l'immunité communautaire par une combinaison d'immunité induite par le vaccin et d'immunité naturelle après l'infection ne fournira pas une protection complète étant donné les disparités de couverture vaccinale d'une région à l'autre et les graves pénuries mondiales de vaccins; il faudra plusieurs années pour atteindre un minimum de 70% de couverture dans le monde.

Les premières études de laboratoire et les études d'efficacité limitée suggèrent que les vaccins autorisés par l'UE sont protecteurs contre le variant B.1.1.7 (variant dit britannique ou anglais -aa) identifié pour la première fois dans le Kent, Royaume-Uni, mais sont moins protecteurs contre les variants B.1.351 et P.1. identifiés respectivement pour la première fois dans la région du Cap en Afrique du Sud et à Manaus, au Brésil. Il n'y a pas encore de résultats disponibles pour les nouveaux variants les plus récemment identifiés en Inde, le variant B.1.617 et ses sous-clades, qui présentent plus de changements génétiques par rapport à toute autre variant identifié à l'échelle mondiale. Le risque d'infection après vaccination vis-à-vis des SARS-CoV-2 nouvellement circulants chez les personnes précédemment infectées ou vaccinées est la raison pour laquelle tous les pays, y compris ceux ayant une couverture vaccinale élevée, peuvent encore maintenir les interventions non pharmaceutiques utilisées jusqu'à présent, afin d'offrir contrôle au niveau de l'individu et de la population contre ces variants. Des orientations sur la manière d'assouplir en toute sécurité les mesures de contrôle dans les stratégies de sortie sont déjà disponibles, mais le moment où ces mesures peuvent être levées en toute sécurité reste incertain dans le paysage épidémiologique en évolution rapide.

Dans ce contexte, un groupe de population important à surveiller est celui des personnes immunodéprimées. On s'attend à ce qu'ils répondent moins bien à la vaccination, ce qui peut donner naissance à de nouveaux variants du SARS-CoV-2 s'ils sont porteurs du virus pendant des périodes plus longues. Ils peuvent donc avoir besoin de traitements efficaces, par exemple sous forme d'antiviraux, et des antiviraux efficaces seront également nécessaires pour traiter les personnes hospitalisées pour une maladie grave à COVID-19.

Dans la conclusion, les auteurs notent,

Il convient de noter que la sécurité et l'efficacité à long terme pour les vaccins actuels et à venir prochainement dans l'UE sont encore inconnues et cela guidera le choix des vaccins à recommander à long terme.

Les leçons de la vaccination contre le COVID-19 devraient nous aider à étendre davantage les programmes de vaccination des adultes en général - et, en particulier, pour les personnels de la santé - au-delà de l'hépatite B et de la grippe, du pneumocoque, de la coqueluche, du zona et à d'autres futurs vaccins déjà en développement, tels que ceux contre le virus respiratoire syncytial.

Il est également nécessaire d'explorer plus avant comment les vaccins peuvent être produits et distribués de manière équitable, car il est clair qu'aucun pays ou continent n'est à lui seul pour mettre fin à la pandémie du COVID-19; une collaboration internationale et un renforcement des capacités mondiales seront nécessaires pour y parvenir. Produire suffisamment de vaccins COVID-19 pour servir également tous les pays du monde est un défi énorme. La collaboration entre les développeurs de vaccins, les fabricants, les agences réglementatires ,les experts en santé publique, les gouvernements et les donateurs du monde entier sera essentielle pour la poursuite du développement de vaccins et le renforcement des capacités mondiales pour la production et le déploiement de vaccins sur tous les continents.

Enfin, toutes les décisions nécessaires à la réouverture de la société devraient être fondées sur des preuves à chaque étape. Pour permettre une telle prise de décision, des systèmes de surveillance bien conçus et des études correctement financées sont nécessaires pour évaluer de manière critique toutes les mesures de santé publique mises en œuvre dans les années à venir. Les outils pour enrayer la pandémie de COVID-19 sont à notre disposition, mais nous devons les évaluer régulièrement et les utiliser de manière scientifiquement solide.

samedi 1 mai 2021

Ethique comportementale et l'incidence des épidémies de maladies infectieuses d'origine alimentaire

Voici une étude parue dans Journal of Agricultural and Environmental Ethics qui traite de l'éthique comportementale et l'incidence des épidémies de maladies infectieuses d'origine alimentaire. Cet revient sur le cas des frères Jensen au Etats-Unis qui commercialisé en 2011 des melons cantaloups contaminés par Listeria monocytogenes.

Résumé

Les préjugés cognitifs jouent un rôle important dans la création et la perpétuation des problèmes qui mènent à des éclosions de maladies d'origine alimentaire. En utilisant les connaissances de l'éthique comportementale, nous soutenons que parfois des personnes adoptent un comportement contraire à l'éthique qui augmente la probabilité d'épidémies de maladies d'origine alimentaire sans nécessairement en avoir l'intention ou en être consciemment conscients. Nous démontrons ces informations dans une analyse de l'épidémie de listériose de 2011 aux États-Unis à partir de la consommation de melons cantaloups contaminés. Nous fournissons ensuite des implications politiques qui peuvent améliorer notre compréhension des autres types de maladies et d'épidémies.

En octobre 2013, les frères Jensen ont poursuivi l'auditeur tierce partie, Primus Group. Comme cela été illustré dans le biais indirect, les frères Jensen ont soutenu que l'auditeur aurait dû observer des conditions qui auraient vraisemblablement entraîné un nettoyage et un traitement inadéquats des melons cantaloups. Ainsi, l'auditeur doit assumer (au moins une partie) la responsabilité de l'épidémie de maladie d'origine alimentaire liée à son exploitation.

Selon un commentateur, «les Jensen ont clairement exprimé leur conviction qu’ils ne sont pas les seuls à être responsables de leur chute personnelle et de la fin de l’entreprise familiale de quatrième génération». S'appuyer sur les conseils d'«experts» externes ou tierce partie est, à première vue, un exemple idéal de biais indirect.

Selon l’effet victime identifiable, ne pas connaître l’identité des victimes peut endurcir les conséquences humaines de ses actes, tandis que connaître l’identité des victimes peut modifier ou adoucir l’évaluation d’une action. Les frères Jensen ont rencontré plusieurs victimes et leurs familles en novembre 2013. La rencontre a semblé avoir un effet sur les frères ainsi que sur la manière dont le public jugeait les frères. Avant la réunion, les frères ont reproché à l'auditeurs tierce partie de ne pas les avoir informés des problèmes. Lors de la rencontre avec les victimes, cependant, les frères ont semblé plus disposés à accepter la responsabilité en exprimant leur tristesse pour l'épidémie. En conséquence, l'épouse d'un homme décédé des suites de la maladie a dit: «Je ne pense pas qu'ils voulaient faire quelque chose de délibérément mal», tandis qu'un autre membre de la famille a dit: «Personnellement, je ne pense pas que les Jensen soient de mauvaises personnes. . Je pense qu'ils ont été induits en erreur. Dans leur cœur, je pense qu'ils savent qu'ils ont fait quelque chose de mal». En d'autres termes, identifier ou s'identifier aux victimes peut aider à surmonter le biais associé à l'effet de victime identifiable et produire un véritable acte de compréhension chez les personnes dont les actions ont des effets négatifs sur autrui.

Conclusion

Les préjugés cognitifs peuvent jouer un rôle important dans la création de situations dans lesquelles les individus produisant ou manipulant des aliments pourraient, par inadvertance ou non, s'engager dans des pratiques qui aboutissent à des situations compromettantes sur le plan éthique, telles que la contamination de produits alimentaires. Compte tenu de la gravité des épidémies de maladies d'origine alimentaire lorsqu'elles surviennent et du fait que les épidémies de maladies d'origine alimentaire continuent de poser problème malgré des efforts considérables pour les combattre, il est nécessaire de prendre en compte tous les facteurs susceptibles d'influer sur l'incidence de la contamination des produits alimentaires. Les connaissances issues de l'éthique comportementale et la compréhension des préjugés cognitifs auxquels les gens sont confrontés sont une étape cruciale dans cette direction. De toute évidence, des recherches complémentaires sont nécessaires pour explorer le lien entre les biais cognitifs et le comportement des personnes produisant et manipulant des produits alimentaires. Par exemple, bien que le problème des épidémies de maladies d'origine alimentaire ne soit guère un phénomène nouveau, il pourrait être utile d'entreprendre un examen des preuves sur les causes des maladies d'origine alimentaire à l'aide de données d'observation et de rapports afin d'identifier le rôle joué par les biais cognitifs et les facteurs comportementaux dans la façon de les perpétuer. Un aperçu historique des cas importants d'épidémies d'origine alimentaire au siècle dernier pourrait être un bon point de départ, en retraçant leur lien avec les biais cognitifs (comme cela est fait dans cet article) en tant que facteurs contribuant au problème. Des bases de données et des informations provenant d'entités telles que la FDA et l'OMS seraient utiles, ainsi que des études scientifiques publiées dans des revues à comité de lecture, des entretiens personnels, des commentaires professionnels et la presse populaire. Cet examen permettra aux chercheurs de passer en revue la chaîne d'événements reliant les scandales ou épidémies de sécurité des aliments à des comportements non éthiques non intentionnels commis par des acteurs de la chaîne d'approvisionnement alimentaire. Sur la base de ces preuves, des modèles expliquant le comportement décrit dans les études de cas pourraient être formulés, apportant des améliorations dans l'attribution de la maladie à la sécurité des aliments et aux défaillances comportementales systématiques associées.

Nos conclusions ont une implication importante pour d'autres types d'éclosions et d'épidémies, comme le cas récent de la maladie à coronavirus (COVID-19). Les préjugés cognitifs jouent un rôle fondamental dans la manière dont les personnes réagissent aux pandémies et adhèrent à des directives telles que l'isolement social et la distanciation. Par exemple, la cécité motivée et le biais des résultats peuvent inciter les restaurants et les entreprises alimentaires à ignorer les exigences de confinement en rouvrant à un stade précoce s'ils sont confrontés à un conflit entre la satisfaction de leurs besoins économiques et le respect des politiques de santé publique, et s'ils ne voient pas leurs comportement comme contribuant directement à la maladie d'une autre personne (employés ou clients). Le fait d'ignorer ces préjugés a entraîné la fermeture de nombreuses entreprises de restauration acommerciale près que des milliers d'employés aient été testés positifs au COVID-19. Cela est également lié aux multiples épidémies de COVID-19 qui se sont produites dans des usines de conditionnement de viande et des abattoirs aux États-Unis en raison du désir de l'industrie de répondre à l'augmentation de la demande de viande. Bien que des protocoles aient été élaborés pour réduire les risques liés à la sécurité des aliments tout en poursuivant les opérations dans les établissements de viande, le respect de ces protocoles et directives dépend fortement de la volonté des employés de coopérer, ce qui peut être problématique sous l’influence de biais cognitifs. D'autres biais sont pertinents. Un biais connu sous le nom de comportement de troupeau, qui survient lorsque des personnes suivent la foule même s'ils ne sont pas d'accord avec ce que font les autres peut expliquer pourquoi l'industrie alimentaire a connu des pics de demande importants sur des produits de base, l'urgence de faire le plein de produits essentiels tels que des pâtes, du riz et des haricots. Le comportement de troupeau peut se manifester en raison de la peur et de l'aversion des personnes pour les pertes de bien-être (en raison des augmentations de prix ou des pénuries alimentaires).

Les connaissances issues de l'éthique comportementale peuvent également être utilisées pour formuler des politiques qui poussent les personnes dans des directions qui favorisent leur bien-être économique sans réduire leur liberté de choix. Cette approche est basée sur le principe que des interventions politiques bien conçues peuvent améliorer la prise de décision individuelle en réduisant les erreurs causées par les biais cognitifs, améliorant ainsi la situation de chaque individu en fonction de ses propres préférences. Bien que les connaissance comportementales ont été utilisés avec succès dans divers programmes politiques - par exemple, dans la conservation de l'énergie, le gaspillage alimentaire et la sécurité de l'eau, les décideurs politiques ont négligé les avantages que les nudges peuvent avoir pour réduire l'incidence des maladies d'origine alimentaire, comme l'illustre l'amélioration que les nudges peuvent apporter à l'hygiène des mains. À cet égard, il est essentiel de comprendre les conséquences d'un comportement non éthique non intentionnel sur la propagation des épidémies de maladies d'origine alimentaire pour formuler des politiques et concevoir des institutions qui garantissent la sécurité sanitaire des aliments. Par exemple, ignorer la présence de biais cognitifs potentiels dans l'audit externe peut menacer la validité des évaluations de la qualité des aliments et la protection du consommateur. Étant donné que les entreprises ne peuvent pas se fier uniquement à l'audit externe pour garantir des normes de qualité élevées, elles peuvent se pencher sur des approches comportementales susceptibles d'améliorer la conformité interne aux réglementations en matière de sécurité des aliments, y compris les aspects liés à la réputation, à la honte et aux sanctions sociales. Les spécialistes de l'éthique comportementale ont trouvé un soutien expérimental à l'idée que la honte des sanctions et des normes sociales peut façonner les préférences contre les actions contraires à l'éthique. Ainsi, l’adoption interne de codes de conduite et de règles éthiques peut être appliquée en augmentant le relief de la non-conformité des personnes et en faisant de la punition, une notoriété publique.

L'importance et la pertinence des biais cognitifs ne doivent pas être négligées lors de l'élaboration de campagnes visant à réduire les épidémies de maladies d'origine alimentaire. À tout le moins, accepter et comprendre leur existence représente une opportunité pour tous les acteurs de la chaîne d'approvisionnement alimentaire - des agriculteurs/des producteurs aux consommateurs - de devenir plus conscients de leur éthique et des raisons pour lesquelles il pourrait y avoir un écart entre leur désir d'être moral et fonctionner en toute sécurité et leur comportement réel.

Une réunion de l'ONU appelle à plus d'actions, moins de paroles, sur la résistance aux antimicrobiens

«Une
réunion de l'ONU appelle à plus d'action, moins de paroles, sur la résistance aux antimicrobiens», source CIDRAP News.

Des responsables de la santé mondiale, des scientifiques, des membres d'organisations non gouvernementales et des dirigeants des États membres des Nations Unies (ONU) se sont réunis pour réaffirmer leur engagement à lutter contre la résistance aux antimicrobiens (RAM).

Le Dialogue interactif de haut niveau sur la résistance aux antimicrobiens, initialement prévu pour avril 2020 mais reporté en raison de la pandémie COVID-19, intervient 5 ans après que l'Assemblée générale des Nations Unies ait tenu une réunion de haut niveau pour traiter de la résistance aux antimicrobiens. Cette réunion s'est conclue par des engagements des États membres de l'ONU à développer et mettre en œuvre des plans d'action nationaux contre la résistance aux antimicrobiens, comme l'avait demandé l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Alors que la réunion du 29 avril 2021 s'est en partie concentrée sur les progrès qui ont été accomplis depuis lors, le thème principal était que la communauté mondiale et les pays individuels n'ont pas fait suffisamment d'efforts pour ralentir la propagation de la résistance aux antimicrobiens, ni réduire sa menace pour la santé humaine et animale et la sécurité des aliments et la sécurité. Les orateurs ont souligné la nécessité pour les pays d'accélérer les stratégies globales de lutte contre la résistance aux antimicrobiens, d'éduquer le public sur les infections résistantes aux antibiotiques, d'investir dans la surveillance et le développement d'antibiotiques et d'appliquer les leçons de la pandémie du COVID-19.

«En tant que communauté mondiale, nous avons été profondément secoués par la pandémie du COVID-19», a déclaré la vice-secrétaire générale de l'ONU, Amina Mohammed, dans son discours d'ouverture. «Nous avons été témoins de première main de l'impact dévastateur des infections difficiles à traiter et de la facilité avec laquelle elles peuvent se propager et menacer la santé mondiale. Si aucune mesure n'est prise, les retombées de la pandémie silencieuse de résistance aux antimicrobiens pourraient être les mêmes ou une plus grande magnitude.»

«Je voudrais saisir cette occasion pour appeler tous les dirigeants du monde entier à être les champions de la résistance aux antimicrobiens», a déclaré la Première ministre de la Barbade, Mia Mottley, qui copréside le One Health Global Leaders Group, un organisme créé pour fournir un leadership politique sur la résistance aux antimicrobiens. «Nous avons tous connu l'impact sanitaire, social et économique de cette terrible pandémie de COVID-19, mais nous pouvons également voir l'opportunité qu'elle présente de résoudre le problème de la résistance aux antimicrobiens.

'Il est temps d'agir maintenant'

Dans une série de tables rondes réunissant diverses parties prenantes, les orateurs sont souvent revenus sur l'urgence que le COVID-19 a ajouté à la conversation sur la résistance aux antimicrobiens. Faire de la prévention et du contrôle des infections un élément central de la préparation à une pandémie, ont-ils laissé entendre, était impératif pour aider à éviter la probabilité d'une autre pandémie.

«Cela se reproduira… nous devons donc renforcer considérablement la préparation à une pandémie, et nous devons le faire ensemble, dans tous les secteurs et en tant que communauté mondiale», a déclaré Henrietta Fore, directrice de l'UNICEF. «Cela signifie construire une volonté politique vers une approche One Health, étayée par des politiques et des budgets qui mettent la préparation au premier plan.»

Le concept One Health considère la santé des humains, des animaux et de l'environnement comme intrinsèquement liées. Tout au long de la journée, des orateurs ont clairement indiqué que toute stratégie nationale de lutte contre la résistance aux antimicrobiens doit aborder la manière dont les antibiotiques sont utilisés en médecine humaine et vétérinaire et en agriculture.

«Tous les secteurs de la société doivent être impliqués, actifs et tenus responsables de la propagation de la résistance aux antimicrobiens», a déclaré Lena Holmgren, ministre suédoise de la Santé et des Affaires sociales.

Le directeur de Wellcome Trust, Jeremy Farrar, noté que bien qu'il y ait eu de nombreux avertissements et discussions sur les effets de la résistance aux antimicrobiens sur la santé publique et l'économie depuis la réunion de l'ONU de 2016, les efforts mondiaux «n'ont pas été à la hauteur de la menace».

«Nous n'avons pas vu l'investissement, l'innovation, ni même la hiérarchisation politique qui est en effet vraiment nécessaire, et le moment est venu d'agir», a dit Farrar. «Agissons maintenant, plutôt que de continuer à parler.»

Des progrès plus équitables sont nécessaires

La dernière enquête mondiale menée par l'OMS, la FAO et l'OIE montre que des pays ont fait des progrès dans la lutte contre la résistance aux antimicrobiens ces dernières années, mais il reste encore beaucoup à faire. L'enquête menée auprès de 134 États membres de l'OMS sur 196 a révélé qu'un nombre croissant de pays ont mis en œuvre des plans d'action nationaux de lutte contre la résistance aux antimicrobiens et des programmes de prévention et de contrôle des infections conformes aux directives de l'OMS.

Mais l'enquête a également révélé que moins de 54% des pays disposaient de systèmes nationaux de surveillance de la consommation d'antibiotiques et qu'une grande partie des progrès se produisait dans les pays à revenu plus élevé. Cet écart entre les pays les plus riches et les plus pauvres est un défi de taille, étant donné que l'utilisation croissante d'antibiotiques chez les humains et les animaux destinés à l'alimentation, associée à une charge de morbidité plus élevée, alimente des niveaux élevés de résistance aux antimicrobiens dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Et comme de nombreux orateurs l'ont souligné, les agents pathogènes résistants aux antibiotiques, comme les virus, ne respectent pas les frontières.

«Si nous faisons des gains dans les pays à revenu élevé et non dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, nous savons ce qui va se passer: ce sera bien pire dans les 10 prochaines années, et nous reviendrons et aurons la même discussion», a dit Mirfin Mpundu, directeur de ReAct Africa.

Projecteur sur One Health,projets en cours insuffisants

Dans un panel axé sur les progrès qui ont été réalisés, l'envoyée spéciale du Royaume-Uni sur la résistance aux antimicrobiens, la professeure Dame Sally Davies, a souligné les efforts du groupe des leaders mondiaux One Health et a déclaré qu'elle pensait que les effets de la résistance aux antimicrobiens dans One Health étaient désormais bien mieux reconnus, ainsi qu'une meilleure compréhension de la nécessité d'une utilisation responsable et durable des antibiotiques.

Même ainsi, elle a également noté qu'une action plus tangible est nécessaire de la part des gouvernements. «Il ne s'est pas produit assez de choses dans les pays et nous avons perdu un peu d'élan», a dit Davies.

Farrar a également mis en garde contre les dangers de se cacher derrière la complexité de la résistance aux antimicrobiens. «Nous ne devons pas nous laisser intimider par l'inaction en pensant que les choses sont trop complexes à résoudre», a-t-il dit. «Ils peuvent être résolus si nous mettons notre esprit collectif à cela.».

La pénurie de nouveaux antibiotiques en cours de développement, mise en évidence dans un récent rapport de l'OMS, a également été un sujet de discussion. Les orateurs ont averti que la combinaison de la résistance croissante aux antibiotiques actuels et du manque de nouveaux antibiotiques pour les remplacer pourrait conduire à un avenir «post-antibiotique» où les infections courantes ne pourront plus être traitées. Si cela se produit, les procédures qui reposent sur des antibiotiques, comme les greffes d'organes, pourraient devenir trop dangereuses.

«Le développement de nouveaux antibiotiques est un besoin urgent, et j'exhorte l'ONU à ne pas ignorer cet aspect des choses et à découvrir comment nous pouvons trouver des moyens d'améliorer l'approvisionnement en antibiotiques», a déclaré Ramanan Laxminarayan, directeur du Center for Disease Dynamics, Economics and Policy.

Appel à l'action

La réunion s'est conclue par la présentation d'un «Appel à l'action» sur la résistance aux antimicrobiens qui a été préalablement approuvé par les États membres de l'ONU. Parmi les actions énumérées dans le document, les États membres ont convenu de maintenir la résistance aux antimicrobiens parmi les priorités politiques, d'accélérer la mise en œuvre des engagements antérieurs, de renforcer le leadership politique et la coordination, d'encourager tous les États membres à avoir des plans d'action multisectoriels sur la RAM et de faire de laRAM une partie intégrante de la préparation à une pandémie.

Le document appelle également à une évaluation continue des engagements mondiaux et nationaux en matière de résistance aux antimicrobiens.

«Nous devons profiter de ce moment pour examiner l'alerte précoce qui nous a été accordée et placer la résistance aux antimicrobiens en tête de l'ordre du jour», a dit Zweli Lawrence Mkhize, ministre sud-africain de la Santé. «Nous avons les outils, l'expertise, la coopération; maintenant nous devons renforcer notre détermination pour endiguer la marée et éliminer la menace.»

NB : On lira aussi le compte-dendu de cette réunion par la FAO.

vendredi 30 avril 2021

Pourquoi l'Inde connait-elle une nouvelle vague de Covid-19?

«Pourquoi l'Inde connait-elle une vague de Covid-19?», source BMJ 2021;373:n1124.

Les infections en Inde ont établi de nouveaux records de la pandémie en avril, avec plus de 300 000 tests positifs chaque jour pendant une semaine. Kamala Thiagarajan se penche sur les nombreuses questions sans réponse

Le 26 avril, l'Inde a enregistré le plus grand nombre de nouvelles infections par le SARS-CoV-2 jamais enregistré dans le monde, 360 960, portant son total pandémique à 16 millions de cas, juste derrière les États-Unis, et plus de 200 000 décès.

La deuxième vague dévastatrice survient un an après que le pays a imposé l'une des restrictions de confinement les plus strictes au monde - et trois mois seulement depuis que son ministère de la Santé a déclaré que les infections et la mortalité étaient à un niveau historiquement bas.

Qu'est-ce qui cause la deuxième vague de l'Inde et pourquoi est-elle bien pire que la première?

Après la première vague, les gens ont baissé la garde, a déclaré Chandrakant Lahariya, un épidémiologiste qui a aidé à rédiger la politique nationale de vaccination contre le Covid en Inde. «Dans certains des États les plus durement touchés, comme Delhi et le Maharashtra, la transmission communautaire était si répandue qu'il y a eu plusieurs vagues localisées», a-t-il dit. Les médias ont accusé la distanciation sociale et le port de masque laxistes, ainsi que les rassemblements politiques de masse pour les récentes élections et les événements religieux tels que le Kumbh Mela, dans lequel des centaines de milliers d'hindous se rassemblent au bord du Gange.

«Le gouvernement assouplissait les restrictions par ce qui semblait être la fin de la première vague», a déclaré V. Raman Kutty, épidémiologiste et président honoraire de l'organisation à but non lucratif Health Action by People à Thrissur, Kerala. «Des centres commerciaux et des théâtres ont ouvert; il y avait des événements sportifs, des élections et des événements religieux. Les politiciens ont même affirmé sans fondement que l’Inde avait vaincu la pandémie.»

Un article publié dans International Journal of Infectious Diseases en décembre 2020 a conclu que le taux de transmission avait chuté de manière significative lors du premier confinement, mais a averti que le confinement n'était qu'une mesure temporaire pour enrayer les épidémies.

Les auteurs ont recommandé d'intensifier les tests et l'auto-isolement pour infections secondaires, mais le taux de dépistage de l'Inde reste parmi les plus bas au monde. Les comparaisons sont difficiles, car l'Inde ne publie pas de chiffres de tests quotidiens pour le pays dans son ensemble, mais le ministère de la Santé a déclaré qu'un total de 1,75 million d'échantillons avaient été testés par PCR le 27 avril. Le Royaume-Uni effectue 500 000 tests PCR par jour.

Ensuite, il y a l’infrastructure sanitaire de l’Inde, déjà préoccupante avant la pandémie et désormais débordée.

Le 11 mai 2020, peu de temps après la levée du premier confinement, le think tank du gouvernement NITI Aayog a analysé la réponse du pays au covid-19. Il a constaté une grave pénurie d'équipements médicaux tels que les kits de test, les EPI, les masques et les ventilateurs. Il a également noté la longue pénurie de soins de santé d'urgence et le manque de professionnels: le ratio médecins/patients a été enregistré à 1: 1445 et entre les lits d'hôpitaux et les personnes 0,7:1000, avec un ratio ventilateurs/population de 400 00 à 1,3 milliards.

Lors de la dernière crise, des fournitures médicales et de l'oxygène ont été expédiés de 15 pays et d'organisations d'aide internationales telles que l'Unicef. Devi Prakash Shetty, chirurgien cardiaque et président et fondateur de la chaîne de centres médicaux Narayana Health, a estimé que l'Inde aurait besoin d'environ 500 000 lits de soins intensifs et de 350 000 membres du personnel médical dans les prochaines semaines. À l'heure actuelle, il ne compte que 90 000 lits de soins intensifs, presque tous entièrement occupés.

L'Inde a également du mal à vacciner sa population de 1,36 milliards d'habitants, bien qu'elle dispose de l'une des plus grandes capacités de fabrication de produits pharmaceutiques au monde.

Pourquoi les infections au Covid-19 en Inde ont-elles chuté au début de 2021?

Cela reste inconnu, mais Kutty dit que c'était probablement la véritable diminution de la première vague. Il a noté que «le taux de positivité des tests diminuait en janvier-février, nous pouvions donc supposer sans risque qu'il y avait une baisse des infections».

Mais les chiffres des tests eux-mêmes peuvent ne pas raconter toute l'histoire. «Les statistiques officielles en Inde sont souvent trafiquées pour convenir aux chefs politiques, et il y avait une énorme pression pour en faire moins», a dit Kutty au BMJ, ajoutant qu'il y avait également un manque de transparence dans les chiffres des infections et de la mortalité. «On sait à peine qui en est responsable. Cela dépend certainement du nombre de tests effectués, et dans de nombreux États, on pourrait soutenir que pas assez de tests ont été effectués. Cependant, le nombre de décès est un indicateur plus robuste et, lors de la première vague, les décès semblent avoir été inférieurs à ceux d'autres pays. La deuxième vague est une histoire totalement différente.»

Avec 16 millions de décès signalés, les chiffres officiels en Inde sont probablement bien inférieurs aux chiffres réels, dit Lahariya. «Les tests étaient limités, et un si grand nombre de ceux qui n’ont pas été testés ont été admis [dans les hôpitaux]. Lorsque ces patients meurent, leurs décès ne sont pas enregistrés comme des décès liés au Covid-19», a-t-il dit, ajoutant que la mort peut également survenir beaucoup plus tard après la sortie.

En quoi la deuxième vague diffère-t-elle de la première?

«Auparavant, des personnes étaient touchées, mais aujourd'hui, des familles entières contractent le Covid», a dit Lahariya. En tant que deuxième dénombrement le plus peuplé du monde, et avec des ménages multigénérationnels communs, des clusters étaient susceptibles de se produire.

Une étude publiée par Lancet Global Health en février a indiqué que la première vague a infecté jusqu'à 50% des habitants des zones urbaines. La deuxième vague semble se propager davantage dans les zones rurales, où les gens voyagent loin pour se rendre aux centres de santé les plus proches. Dans l'Etat du Pendjab, les dossiers de santé montrent que plus de 80% des patients présentent des symptômes graves à leur arrivée, en raison des retards causés par le voyage.

Les personnes de 30 à 50 ans qui partent travailler semblent également être particulièrement touchées par la nouvelle vague, du moins à New Delhi. Des rapports anecdotiques suggèrent un nombre nettement plus élevé de décès parmi les jeunes cette fois, a dit Kutty. Mais on ne sait pas encore combien de personnes plus jeunes sont infectées, car beaucoup peuvent ne pas avoir de symptômes.

Il y a eu des rapports très médiatisés de réinfections. Par exemple, le ministre en chef de l'État méridional du Karnataka, B.S. Yediyurappa, a été testé positif au SARS-CoV-2 deux fois en neuf mois. Dans une étude portant sur 1 300 personnes testées positives, publiée en mars 2021 dans Epidemiology and Infection, le Centre indien de recherche médicale a trouvé un taux de réinfection de 4,5%, 10 avec une grande proportion de ces personnes n'ayant présenté aucun symptôme la première fois. «Les réinfections étaient auparavant considérées comme rares, mais [dans cette deuxième vague], nous réalisons maintenant que ces chiffres sont plus élevés que ce que nous pensions initialement», a dit Lahariya.

Les nouveaux variants sont-ils en cause?

Des variants identifiées pour la première fois en Afrique du Sud (connus sous le nom de B.1.351), au Brésil (P.1) et au Royaume-Uni (B.1.1.7) circulent en Inde, aux côtés d'une variant indien( B. 1.617) distinct nouvellement identifié pour la première fois en octobre. Tous sont susceptibles d'être un facteur, mais l'étendue de l'implication de chacun est encore inconnue.

«Le variant B.1.617 s'est répandu rapidement dans certaines parties de l'Inde, dominant apparemment les virus précédemment en circulation dans certaines régions du pays», a dit Ravi Gupta, professeur de microbiologie clinique à l'Université de Cambridge, qui étudie ces variants. «Le variant B.1.1.7 domine dans certaines régions, et le variant B.1.617 est devenu dominant dans d'autres, ce qui suggère que les deux peuvent avoir un avantage sur les souches préexistantes.»

Les scientifiques s'inquiètent de deux mutations dans B.1.617 (E484K et L452R), qui l'ont amené à être surnommé un «double mutant». Gupta a dit que la mutation L452R se trouve dans une zone clé de la pointe (spike) qui est reconnue par les anticorps après la vaccination ou l'infection. E484K a également cet effet. «Le souci est que les deux peuvent avoir des effets additifs en rendant le virus moins sensible aux anticorps», a-t-il dit, tout en ajoutant que ce n'est qu'une possibilité à ce stade, sans confirmation.

Le Consortium indien de génomique SARS-CoV-2 (INSACOG), un groupe de 10 laboratoires nationaux, a été créé en décembre 2020 pour surveiller les variations génétiques du coronavirus, en particulier le variant B.1.1.7, mais le manque de capacité de testset de séquençage est entraver les efforts. Les données gouvernementales montrent que l'Inde a séquencé moins de 1% de ses échantillons positifs, alors que la proportion est de 4% aux États-Unis et de 8% au Royaume-Uni.

Que savons-nous de la propagation de la variant indien au Royaume-Uni?

Public Health England a identifié plusieurs cas de B.1.617 au Royaume-Uni, 12 principalement liés à des voyages. Cela a conduit le gouvernement britannique à ajouter l'Inde à sa liste rouge des voyages et le Premier ministre à annuler une visite diplomatique de haut niveau dans le pays.

Le nombre de génomes B.1.617 détectés au Royaume-Uni a augmenté ces dernières semaines, a dit Sharon Peacock, professeur de santé publique et de microbiologie à l'Université de Cambridge et directrice du Consortium Covid-19 Genomics UK au Science Media Center. «Même si ce pourcentage est égal ou inférieur à 1% des génomes séquencés dans l'ensemble du Royaume-Uni, la tendance à la hausse des cas justifie une action tandis que les incertitudes en cours sur le niveau de menace posé par ce variant sont évaluées.»

Comment la crise affectera-t-elle le déploiement des vaccins en Inde?

L'Inde a lancé sa campagne de vaccination le 16 janvier 2021, reposant principalement sur Covishield, une version du vaccin Oxford-AstraZeneca produit par le Serum Institute of India. Un plus petit nombre de personnes se procurent le Covaxin développé localement en Inde, fabriqué par Bharat Biotech. Le gouvernement s'était fixé comme objectif de vacciner 250 millions de personnes d'ici juillet. À ce jour, l’Inde a vacciné environ 117 millions de personnes, selon Our World in Data de l’Université d’Oxford, et environ 17 millions ont reçu les deux doses complètes d’un vaccin.

Le gouvernement a arrêté les exportations de Covishield, une décision qui a affecté les déploiements de vaccins dans le monde entier, y compris au sein de l'initiative mondiale COVAX. Des rapports allèguent que le gouvernement a approuvé une subvention de 503 millions d'euros pour permettre au Serum Institute of India et à Bharat Biotech d'augmenter la production dans les jours à venir, ce qui, selon certains critiques, aurait dû être fait avant la deuxième vague.

L'approbation et l'importation d'autres vaccins ont été lentes, et des sociétés comme Pfizer sont confrontées à des demandes d'essais cliniques supplémentaires au niveau national. Le gouvernement aurait pu permettre à plus de vaccins d'être importés pour le large segment de la population urbaine qui pourrait être prêt à en payer le prix, a dit Kutty. «Cela allégerait la pression sur les infrastructures publiques, qui sont très sollicitées.»

Face à la crise, le gouvernement a approuvé l'utilisation du Spoutnik V. Le fonds souverain russe qui commercialise le vaccin dans le monde a signé des accords avec cinq fabricants indiens pour plus de 850 millions de doses par an, les premières doses étant dues à être disponible le 1er mai.

Au fur et à mesure que les infections augmentaient, les hôpitaux des hotspots étaient à court de vaccins. Kutty a dit que les pénuries étaient une chose; une autre est la rapidité avec laquelle l'Inde est capable de vacciner. «Je pense qu'à l'heure actuelle, notre infrastructure [de santé] pourrait ne pas être en mesure de le faire assez rapidement, même s'il y avait suffisamment de vaccins. Le gouvernement doit planifier une véritable campagne pour couvrir autant de population que possible dans les plus brefs délais.»

Et bien que les vaccins destinés aux personnes de plus de 45 ans et aux personnels de santé de première ligne aient été payés par le gouvernement fédéral, les doses destinées aux autres groupes d'âge devront provenir des budgets locaux. Les gouvernements des États ont été invités à négocier directement avec les fabricants de vaccins pour acheter les stocks dont ils auront besoin, une décision critiquée comme arbitraire et discriminatoire entre les États, car ils ont des budgets et des systèmes de santé très différents.