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mercredi 27 décembre 2023

Panorama des foyers de cas d'intoxication alimentaire en Europe

C’est une sorte de panorama des problèmes d'intoxication alimentaire de l’année 2023 que nous convie Joe Whitworth avec cet article paru dans Food Safety News du 27 décembre 2023, «2023 : De Salmonella en Suède et en Pologne aux foyers de cas d’intoxication alimentaire à E. coli et de botulisme».

Alors que la Pologne et Salmonella se sont déjà rencontrées, en Suède, des œufs et Salmonella étaient moins attendus cette année. Il y a eu une augmentation inquiétante des incidents de botulisme et Fukushima est revenu sur le devant de l’actualité en 2023.

Alors que nous avons entendu parler davantage de Listeria dans les champignons énoki cette année, Salmonella dans la halva, le tahini, les produits de sésame et le virus de l’hépatite A dans des baies congelées sont encore très présents.

Reconnaissance de l’Alliance to Stop Foodborne Illness
Plus tôt cette année, l'Alliance to Stop Foodborne Illness a annoncé sa liste des 40 meilleurs professionnels de la sécurité des aliments de moins de 40 ans. J’étais parmi les lauréats.

C’était un moment de reconnaissance inattendu et un moment fort de ma carrière. Malheureusement, cela n'a pas empêché tous les cas où les équipes de communication me citent des détails déjà fournis ou semblent peu utiles lors de demandes d'informations. La sécurité des aliments étant une responsabilité partagée, j'aimerais que davantage d'informations soient partagées avec le public et avec nous. Cliquez ici pour voir tous les 40 meilleurs professionnels de la sécurité des aliments âgés de moins de 40 ans.

Les épidémies les plus étranges de 2023
En réalité, nous ne connaissons probablement pas l'épidémie la plus inhabituelle cette année, mais nous le découvrirons peut-être à l'avenir grâce à des études ou des articles. D’après ce qui est public, je ferais deux suggestions.

Premièrement, une vaste épidémie en Finlande a finalement été attribuée à des niveaux élevés d'un additif présent dans des tortillas.

Plus de 800 personnes, principalement des enfants, ont été touchées en août à Mikkeli. Des investigations approfondies ont révélé des concentrations élevées de propionate de calcium dans des échantillons de tortillas provenant de Pologne. Le propionate de calcium est utilisé dans les produits de boulangerie comme conservateur. Les concentrations dans les tortillas impliquées étaient dix fois plus élevées que dans les autres tortillas.

Deuxièmement, une épidémie au Portugal associée au broa de milho (un type de pain de maïs). Plus de 200 personnes sont tombées malades en juillet. Des alcaloïdes tropaniques, l'atropine et la scopolamine, ont été détectés à des niveaux très élevés. Une enquête a révélé des preuves de contamination par des graines du genre Datura, une plante qui peut être présente comme mauvaise herbe dans les champs cultivés.

Souci lié aux œufs et Salmonella en Suède
Alors Salmonella Enteritidis n'a été retrouvé chez des poules pondeuses commerciales que trois fois depuis 2003, il y aurait eu peu de chances que la Suède ait un problème d'œufs à Salmonella en 2023. Mais c'est exactement ce qui s'est passé après la détection dans les installations du plus grand producteur d'œufs du pays en décembre 2022.

82 personnes provenant de 17 régions ont été infectées par Salmonella Enteritidis entre décembre 2022 et février 2023. La souche épidémique a été retrouvé à plusieurs reprises à CA Cedergren au printemps et en été malgré d'importants efforts de nettoyage et d'abattage des poules. Après avoir initialement ordonné que les œufs de l'installation soient traités thermiquement, la production a été interrompue pour un nettoyage supplémentaire en septembre.

Les isolats en Suède sont proches de ceux provenant d'épidémies ailleurs, comme en Belgique en 2022. Des souches similaires ont également provoqué des épidémies pluriannuelles, avec des cas dans plusieurs pays liés aux œufs polonais et espagnols. Une suggestion est que la souche est présente dans la pyramide de production centralisée. Des investigations sur la propagation de Salmonella entre des troupeaux de poules pondeuses dans différents pays sont en cours au niveau de l'UE.

Poulets et œufs de Pologne contaminés par Salmonella
Le problème de Salmonella dans les produits de volaille polonaise est bien connu. En tant que producteur et exportateur majeur de ces produits, il suffit d’un problème dans quelques entreprises pour déclencher une alerte majeure. En 2022, 190 notifications de la présence de Salmonella dans le système d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF) de l'UE concernaient des produits de viande de volaille de Pologne.

Il y a eu cette année 200 cas de salmonellose au Royaume-Uni causés par différentes souches de Salmonella Enteritidis, avec deux foyers liés aux œufs et trois à la viande de volaille. Entre janvier et octobre 2023, 14 pays de l’UE, le Royaume-Uni et les États-Unis ont signalé 335 infections à Salmonella impliquant des producteurs polonais. Des inquiétudes concernant l'utilisation d'antibiotiques ont également été soulevées dans une enquête menée par la chaîne de télévision ITV, le Bureau of Investigative Journalism et le journal The Guardian.

En 2020, plusieurs foyers ont été provoqués par du poulet pané surgelé en provenance de Pologne. Les mesures de contrôle renforcées en 2021 ont amélioré la situation, alors espérons qu'elle s'améliorera en 2024.

Épidémies majeures à E. coli en Norvège et au Royaume-Uni
L'une des épidémies majeures à E. coli cette année s'est produite en Norvège, non pas en raison de sa taille mais en raison de sa gravité et de sa localisation. Techniquement, cela n'a pas encore été déclaré terminé, mais sans mise à jour depuis fin octobre, nous espérons que cela se soit terminé.

L'Institut norvégien de santé publique (FHI) a signalé que E. coli O26:H11 avait été détecté chez 24 personnes. Il s'agissait de l'une des épidémies à E. coli les plus graves du pays. Quinze des personnes infectées avaient moins de 13 ans et neuf enfants ont développé un type d'insuffisance rénale appelé syndrome hémolytique et urémique (SHU). La souche épidémique a été retrouvée dans un hamburger, mais d'autres produits de viande hachée utilisant les mêmes matières premières ont également été retirés du marché.

Au Royaume-Uni, une épidémie à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) O183 a rendu malade au moins 25 personnes. Six personnes ont été hospitalisées, une a développé un SHU et une personne est décédée. Étant donné que nous attendons toujours le rapport sur une grande épidémie à E. coli au Royaume-Uni en 2022, il faudra peut-être un certain temps avant d’en savoir plus.

Épidémies de botulisme et rappels
Il semble y avoir eu davantage d'incidents de botulisme cette année, certainement provoqués par des produits commerciaux. En début d'année, nous avons eu un cas de botulisme lié à du lait d'amande en Australie. En juillet, 11 personnes ayant mangé une sorte d'omelette espagnole en Espagne sont tombées malades et en septembre, 16 personnes ayant consommé des sardines dans un restaurant en France ont développé le botulisme.

Il y a eu également des incidents en Argentine et au Vietnam, ainsi qu'un autre cas en France lié aux piments en conserve. Plusieurs rappels ont également été présents dans plusieurs pays. Certains problèmes incluent un stockage incorrect des produits, des instructions manquantes et le désir d'articles plus artisanaux, locaux et faits maison. Les consommateurs doivent comprendre les dangers potentiels d’une telle production et de réduire les risques.

Le rejet d'eau traitée à Fukushima au Japon
Le Japon envisageait de rejeter dans la mer l'eau stockée dans la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. L'eau a été traitée par un système avancé de traitement des liquides pour éliminer presque toute la radioactivité, à l'exception du tritium, qui sera dilué lorsqu'il entrera dans la mer.

Cette décision a été soutenue par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et plusieurs pays, dont les États-Unis. Pourtant, la Chine, Hong Kong et la Russie figuraient parmi les pays qui ont imposé des restrictions à l’importation de produits de la mer en provenance du Japon. Ces interdictions font l'objet de discussions en cours à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Complément
A ce tableau, j’ajouterais les 700 personnes victimes d’une intoxication alimentaire lors du repas de Noël en décembre 2023 chez Airbus.

mardi 5 décembre 2023

Santé publique France : Cas sporadiques de SHU pédiatriques liés aux STEC en France, 2012-2021

Santé publique France
a publié le 4 décembre l’article du mois consacré aux «Cas sporadiques de syndrome hémolytique et urémique pédiatriques liés à
Escherichia coli producteurs de shigatoxines, France, 2012-2021».
Le blog vous en avait parlé le 23 septembre 2023 ici.

Que nous dit aujourd’hui Santé publique France.

Au cours de la décennie précédente, plusieurs éclosions de SHU à STEC d’origine alimentaire ont été largement couvertes par les médias. Ce syndrome reste, pour les enfants, un risque de santé publique important en France. Si les ruminants (vaches, brebis, chèvres…) constituent le principal réservoir de STEC, déterminer la source de contamination pour les infections sporadiques est difficile en raison des multiples modes de contamination possible (consommation d’aliment ou d’eau contaminé, contact avec des ruminants ou leur environnement contaminé, transmission de personne à personne après contact avec une personne infectée…).

Identifier les zones géographiques présentant un risque plus élevé de SHU à STEC sporadique contribuera à améliorer la connaissance des facteurs de risque environnementaux associés aux disparités géographiques. C’est l’objectif de l’étude réalisée par Santé publique France, en partenariat avec le Centre national de référence (CNR) des E. coli, situé à l’Institut Pasteur et son laboratoire associé situé au Centre Hospitalier Universitaire Robert Debré.

Identification de zones géographiques
Cette analyse a permis de confirmer l’existence de disparités géographiques dans le risque de SHU pédiatrique sporadique en France et d’identifier en particulier trois zones avec un risque plus élevé : la moitié Est de la région Auvergne-Rhône-Alpes et dans une moindre mesure, les régions de Bourgogne-Franche-Comté, Bretagne et Normandie.

Cas de SHU pédiatriques
En 2022, le nombre de cas de SHU pédiatrique (n = 253) notifié à Santé publique France était le plus élevé depuis le début de la surveillance. Ainsi, l’incidence était la plus élevée observée (2,2 cas pour 100 000 enfants <15 ans) et cela dans toutes les tranches d’âge et dans la majorité des régions. Comme les années précédentes, les enfants de moins de 3 ans sont les plus touchés avec une incidence de 6,8/100 000 enfants.
Rappelons que cette hausse en 2022 est en partie due à la survenue de plusieurs épidémies dont une de grand ampleur - 59 cas confirmés ou probables - liée à la consommation de pizzas surgelées.
Commentaire
Que l’on ait eu ou non une épidémie de 59 cas liée la consommation de pizzas surgelées, et en comptant aussi les autres cas épidémiques, le nombre de cas de SHU pédiatrique notifié à Santé publique France aurait été le plus élevé depuis le début de la surveillance.
NB : Le blog a modifié des éléments dans le texte original de Santé publique France. Le nom latin des bactéries n’est pas du féminin. On ne dit pas Escherichia coli productrices de shigatoxines mais Escherichia coli producteurs de shigatoxines.
Le blog a aussi modifié les termes SHU-STEC par SHU à STEC.

Selon cet article,
En 2022, il y a eu 37 foyers à STEC en France, soit plus de la moitié du total signalé en Europe. Au total, 473 cas ont été enregistrés contre 298 en 2021..

mardi 21 novembre 2023

Etats-Unis: Le CDC annonce des épidémies de maladies d'origine alimentaire liées à des fruits

«Le CDC annonce des épidémies de maladies d'origine alimentaire liées à des fruits», source article de Stéphanie Soucheray du 20 novembre 2023 paru dans CIDRAP News.

Le 20 novembre 2023, le Centers for Disease Control and Prevention (CDC) a annoncé un décès dans une épidémie à Listeria actuellement en cours liée à des pêches, prunes et nectarines, cela faisant suite à l'annonce d'une épidémie à Salmonella qui a rendu malade au moins 43 personnes dans 15 États, toutes liées aux melons cantaloups et des mélanges de fruits contenant des cubes de cantaloup.

Épidémie mortelle à Listeria

Jusqu'à présent, au moins 11 personnes dans sept États ont été atteintes par Listeria monocytogenes, qui peut provoquer des infections graves et mortelles chez les jeunes enfants, les personnes âgées et les femmes enceintes.

Une personne est décédée et dix personnes ont été hospitalisées. En outre, une personne est tombée malade pendant sa grossesse et a eu un accouchement prématuré, a indiqué le CDC. L’apparition de la maladie s’étend d’août 2018 à août 2023.

Trois personnes en Floride et en Californie ont été malades lors de l'épidémie, avec des cas uniques signalés au Colorado, Kansas, Michigan, Illinois et l'Ohio. «Le nombre réel de personnes malades dans cette épidémie est probablement plus élevé que le nombre signalé, et l'épidémie pourrait ne pas se limiter aux États où des cas de maladies sont connues», a dit le CDC.

Le 17 novembre 2023, la Food and Drug Administration (FDA) a annoncé que HMC Farms rappelait volontairement des pêches, prunes et nectarines vendues dans les magasins entre le 1er mai et le 15 novembre 2022 et entre le 1er mai et le 15 novembre 2023.

«Bien que les fruits rappelés ne soient plus disponibles dans les magasins de détail, les consommateurs peuvent avoir congelé les fruits rappelés à la maison pour une utilisation ultérieure. Les consommateurs sont invités à vérifier dans leurs congélateurs les fruits rappelés, à ne pas les consommer et à les jeter», a déclaré la FDA dans son avis.

Épidémie à Salmonella liée à des melons

Dans l'épidémie à Salmonella de 43 cas, les fruits rappelés ont été identifiés comme étant des melons cantaloups entiers Trufresh portant un sticker indiquant «Malichita», «4050» et «Product of Mexico/produit du Mexique» ; il s’agit de fruits prédécoupés de marque Vineyard vendus dans les magasins de l'Oklahoma du 30 octobre au 10 novembre 2023 et des melons cantaloups entiers, des morceaux de melons cantaloups dans un emballage fermé et des pointes d'ananas dans un emballage fermé vendus dans les magasins Aldi de l'Illinois, de l'Indiana, de l'Iowa, du Kentucky, du Michigan et du Wisconsin du 27 octobre au 31 octobre 2023.

Jusqu'à présent, personne n'est décédé suite à l'épidémie, mais 17 personnes ont été hospitalisées en raison de complications.

L'Arizona compte jusqu'à présent le plus de cas, avec 7, suivi du Missouri et du Minnesota avec 5 cas. Le Nebraska, le Wisconsin et l'Illinois ont chacun 4 cas, et le Kentucky et le Texas ont chacun 3 cas.

Lors d'entretiens épidémiologiques, 15 personnes sur 29 ont déclaré avoir mangé du melon cantaloup au cours des deux semaines précédant l'apparition de la maladie.

L'âge médian des personnes tombées malades lors de l'épidémie est de 62 ans et les maladies ont commencé à des dates allant du 17 octobre 2023 au 6 novembre 2023.

Comme pour l’épidémie à Listeria, le CDC a dit que l’épidémie à Salmonella est probablement beaucoup plus importante que ce qui a été signalé.

lundi 20 novembre 2023

La Food Standards Agency évalue le risque norovirus dans les huîtres

«La Food Standards Agency évalue le risque norovirus dans les huîtres», source article de Joe Whitworth paru le 20 novembre 2023 dans Food Safety News.

Les scientifiques de la Food Standards Agency (FSA) ont examiné les principaux sujets à prendre en compte lors des épidémies à norovirus liées aux huîtres.

Les experts en microbiologie de la FSA ont évalué le risque pour la santé publique des huîtres crues, afin de contribuer au développement d'options de management des risques en cas d'épidémie.

Des travaux ont été menés en réponse aux épidémies récurrentes à norovirus liées à la consommation d'huîtres crues. En Angleterre, entre 2013 et 2022, il y a eu 1 307 cas à norovirus liés aux huîtres. En Écosse, de 2017 à 2023, 259 cas ont été signalés. Au cours des mêmes périodes, il y a eu 28 foyers de cas en Angleterre et huit en Écosse provoqués par des huîtres.

Plus tôt ce mois-ci, deux cas à norovirus dans des huîtres en provenance de France auraient rendu malades six personnes en Norvège et 14 en Suède.

Demande de lignes directrices et options de management des risques

Les options d’analyse pour norovirus sont limitées et peu fiables, a dit la FSA. Le virus peut être détecté et quantifié dans les aliments, notamment les huîtres, mais les analyses ne permettent pas de distinguer le virus infectieux du virus endommagé, incapable de provoquer une infection.

Les positions actuelles de la FSA et de la Food Standards of Scotland (FSS) sont que les analyses sur les huîtres provenant de lots épidémiologiquement liés à des épidémies, où les cas présentent des symptômes typiques du norovirus, ne peuvent pas déterminer le caractère infectieux. Cependant, les analyses de norovirus présentent un intérêt en tant qu'outil préventif en cas de conditions météorologiques défavorables pouvant entraîner une contamination des parcs à huîtres ou pour déterminer l'efficacité des interventions.

La contamination des huîtres par norovirus est en grande partie due aux rejets d'eaux usées humaines à proximité des parcs à huîtres. Les huîtres sont des filtreurs qui absorbent norovirus lorsqu'elles filtrent l'eau de mer. Les niveaux de norovirus varient considérablement selon la saison, avec des quantités plus élevées pendant les mois d'hiver.

Les autorités locales, les entreprises alimentaires et l'Agence britannique de santé publique (UKHSA) souhaitent obtenir des conseils sur la manière de gérer les épidémies à norovirus, car il n'y a aucune limite dans la réglementation. En France, les mesures prises après une épidémie comprennent la fermeture des parcs à huîtres pendant 28 jours et des analyses hebdomadaires de norovirus jusqu'à ce que la zone de production soit négative.

Il est difficile de gérer les risques liés aux huîtres lors d’épidémies à norovirus : fermer un parc de coquillages et cesser la récolte pendant une longue période est économiquement préjudiciable à l’entreprise. Cependant, une réouverture trop rapide peut entraîner de nouveaux cas. Des résultats contradictoires provenant de différents laboratoires peuvent également compliquer la capacité à émettre des conseils, selon le rapport.

La FSA a recensé 110 incidents associés à la consommation d’huîtres et potentiellement liés à norovirus entre 2000 et 2022. La FSS a enregistré 16 incidents associés à des huîtres cultivées ou consommées en Écosse et liés au norovirus entre 2017 et février 2023.

Le niveau de risque varie

Les huîtres issues des zones de production de classe A peuvent être vendues pour la consommation humaine directe. Ceux issus des sites de classe B doivent subir une dépuration ou un reparcage avant vente au public.

L'analyse a révélé que le Royaume-Uni semble avoir une prévalence plus élevée de norovirus dans les huîtres que d'autres pays, probablement en raison de la moins bonne qualité sanitaire de ses eaux. Il existe une incertitude quant aux niveaux de consommation d'huîtres au Royaume-Uni, mais on estime qu'ils sont faibles.

Les scientifiques ont comparé les niveaux de norovirus dans les huîtres vendues au détail aux niveaux dans les lots d'huîtres liés aux épidémies et ont constaté que les lots d'épidémies présentaient des niveaux significativement plus élevés.

Les entreprises alimentaires doivent prendre en compte les facteurs environnementaux qui peuvent affecter les sites côtiers où se trouvent les parcs à huîtres, tels que les niveaux de précipitations, la vitesse et la direction moyennes du vent et les points de rejet des eaux usées à proximité dans leurs systèmes de gestion de la sécurité alimentaire.

«Nous concluons que si les huîtres sont consommées crues et qu’il existe un potentiel de contamination des eaux usées humaines par des déversements d’eaux usées ou si le lot d’huîtres est lié à des épidémies, il existe un risque de maladie due au norovirus. Le risque varie de faible à très élevé, en fonction des niveaux de norovirus présents dans le lot d'huîtres», ont dit les scientifiques.

Commentaire

Peut-être un jour aura-t-on une évaluation du risque norovirus dans des huîtres en France. Je ne vois pas pas bien qui pourrait la faire, l’Anses ?

En attendant, on lira un article récent, Consommation de coquillages bivalves dans les populations côtières françaises : données pour l'évaluation des expositions aiguës et chroniques.

De cette étude de l’Anses, on a pû dire que les épidémies à norovirus liées aux coquillages en France sont sous-déclarées. Quelle surprise !

jeudi 9 novembre 2023

Suède : Près de 1,2 millions de volailles vont être euthanasiées parce qu’on ne sait pas éradiquer Salmonella des poulaillers

Cela montre à quel point il doit être difficile d’éradiquer Salmonella une fois qu’elle arrive sur place. Ce n’est pas la première fois que des volailles sont abattues.

Ce n’est pas un foyer d’inflenza aviaire hautement pathogène mais cela y ressemble, «Le plus grand producteur d'œufs de Suède va abattre tous ses poulets suite à d’épidémies récurrentes à Salmonella», source AP News du 8 novembre 2023.

Le plus grand producteur d'œufs de Suède, qui possédait près de 1,2 million de poules, soit 20% de toutes les poules pondeuses du pays avant l'épidémie à Salmonella, a reçu l'ordre de les euthanasier toutes afin que l'installation puisse être entièrement nettoyée.

Le Conseil suédois de l'agriculture a renoncé à tenter de nettoyer les poulaillers de CA Cedergren, qui a connu des épidémies récurrentes à Salmonella au cours de l'année écoulée, a annoncé mercredi le principal média agricole suédois, ATL.

Les autorités suédoises ont tenté de nettoyer les poulaillers infectés de l'entreprise du sud de la Suède. «Cela n'a pas réussi et maintenant que nous avons une réinfection, nous devions faire quelque chose de différent», a déclaré à ATL Katharina Gielen, responsable du contrôle des infections au Conseil.

On ne savait pas combien de poulets seraient tués. CA Cedergren n'a fait aucun commentaire dans l'immédiat.

Commentaire

A une échelle plus petite, s’agissant d’un équipement de transformation des aliments bien identifié qui présente des contaminations récurrentes par des pathogènes, si le nettoyage-désinfection ne suffit pas, il faut alors se résoudre à changer d’équipement, dure réalité, mais cela montre que le nettoyage-désinfection seul ne suffit pas car il n’a rien de magique ...

Mise à jour du 11 novembre 2023
Décidément, la Suède a encore des soucis avec Salmonella et ces nouveaux rappels d'œufs ...

mardi 7 novembre 2023

Le Danemark décourvre la source de l’épidémie à E. coli. Plus de cas de maladie dans l'épidémie à E. coli en Norvège

«Le Danemark décourvre la source de l’épidémie à E. coli. Plus de cas de maladie dans l'épidémie en Norvège», source article de Food safety News paru le 7 novembre 2023.

Les autorités danoises ont résolu une épidémie à E. coli liée à de la viande qui a rendu six personnes malades. Le précédent article du blog sur ce sujet est ici.

Depuis fin mars, une demi-douzaine de personnes atteints par E. coli O157:H7 sont tombés malades et une a développé un syndrome hémolytique et urémique (SHU). Le SHU est une complication grave associée aux infections à E. coli qui provoque une insuffisance rénale. Le premier patient a été identifié en mars, mais les cinq autres infections sont survenues vers septembre.

Cinq personnes ont été hospitalisées, mais aucun décès n'a été enregistré, a indiqué le Statens Serum Institut (SSI). Les patients étaient cinq hommes et une femme âgés de 2 à 35 ans.

Le SSI, l'Administration vétérinaire et alimentaire danoise (Fødevarestyrelsen) et le DTU Food Institute ont enquêté sur l'épidémie liée à un type de steak de bœuf, grâce à des entretiens avec des patients.

Des entretiens avec des personnes malades ou leurs proches, l'analyse des données d'achat, la traçabilité du produit et des visites d'inspection dans une entreprise de production anonyme ont montré que la source de l'infection était probablement un lot de steak haché.

Le lot concerné n'est plus sur le marché et l'Administration vétérinaire et alimentaire danoise aide l'entreprise à prendre des mesures pour éviter qu'un tel incident ne se reproduise.

La souche épidémique était E. coli O157:H7 de séquence type 11 de séquence et était positive pour le sous-type de shigatoxine (Stx) 2a, connu pour être associé à une maladie grave et au SHU.

En 2022, le Danemark a enregistré 1 330 cas à E. coli, contre 927 en 2021. Cette augmentation est en partie due à un changement dans les méthodes de diagnostic et à davantage de tests.

Épidémie en Norvège

Le précédent article du blog sur ce sujet est ici.
Pendant ce temps, en Norvège, quatre autres cas ont été ajoutés à une autre épidémie à E. coli.

L'Institut norvégien de santé publique (FHI) a signalé que E. coli O26:H11 avait été détecté chez 24 personnes. Il s’agit de l’une des épidémies à E. coli les plus graves du pays.

Quinze des personnes infectées ont moins de 13 ans et neuf enfants ont développé le syndrome hémolytique et urémique (SHU).

Les patients vivent dans tout le pays et sont tombés malades de juillet à octobre. Ils sont âgés de 1 à 55 ans. Quinze patients vivent à Trøndelag et quatre à Viken.

L'épidémie fait l'objet d'une enquête de la part du FHI, des médecins-chefs municipaux, de l'Autorité norvégienne de sécurité des aliments (Mattilsynet) et de l'Institut vétérinaire.

La souche épidémique a été trouvée dans un hamburger, mais d'autres produits à base de viande hachée dans lesquels les mêmes matières premières ont été utilisées ont également été retirés.

Nordfjord Kjøtt a émis plusieurs rappels de produits carnés vendus dans les magasins Rema 1000 à travers le pays. Certains produits ont une durée de conservation allant jusqu'en juin 2024. D'autres ont expiré, mais les autorités craignent que les personnes aient encore des articles chez eux dans leur congélateur.

jeudi 28 septembre 2023

Le Royaume-Uni fait face à des épidémies à E. coli et à Salmonella

«Le Royaume-Uni fait face à des épidémies à E. coli et à Salmonella», source article de Joe Whitworth paru le 27 septembre 2023 dans Food Safety News.

Le Royaume-Uni est confronté à une grave épidémie à E. coli et de plusieurs souches de Salmonella Enteritidis, selon la Food Standards Agency (FSA).

Un cas supplémentaire s'est ajouté à l'épidémie actuelle à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) O183, portant le total à 25 personnes malades depuis mai.

Une personne est décédée ; alors que la plupart des patients vivent en Angleterre, d’autres sont malades en Irlande du Nord, en Écosse et au Pays de Galles.

La FSA et l'UK Health Security Agency (UKHSA) tentent d'en trouver la source avec l'aide d'autres agences de santé publique. Plusieurs chaînes d’approvisionnement de produits ont été étudiées, mais aucun véhicule d’infection n’a encore été identifié.

Les symptômes signalés sont graves, avec six personnes hospitalisées. Les patients sont âgés de 0 à 74 ans, la plupart des cas étant âgés de 0 à 9 ans. Une personne a développé un syndrome hémolytique et urémique (SHU). Le SHU est une complication grave associée aux infections à E. coli qui provoque une insuffisance rénale.

E. coli O183 est un sérotype extrêmement rare, avec seulement 15 cas au Royaume-Uni depuis 2016.

La FSA enquête également sur des épidémies de souches distinctes de Salmonella Enteritidis liées aux œufs et aux produits de volaille polonais. 

Une épidémie est à l'origine de 47 cas confirmés, dont 25 étaient liés à un restaurant et 18 autres personnes malades avaient probablement été exposées à un restaurant.

Les autorités polonaises ont découvert Salmonella Enteriditis sur un site qui envoyait des œufs au Royaume-Uni. Des œufs provenant de cette source ont également été associés à un deuxième restaurant britannique lié à l'épidémie.

Un autre sérotype a été associé à 87 cas de maladie, dont 35 signalés en juin et juillet. La plupart des cas enregistrés cette année sont liés à des boulangeries de Cornouailles, et les enquêtes épidémiologiques suggèrent que les œufs utilisés dans les tartes à la crème sont la cause probable de l'épidémie. Des enquêtes sur la chaîne d'approvisionnement alimentaire ont révélé que les œufs provenaient probablement de Pologne, mais le travail avec le fabricant et le fournisseur est en cours.

Implication dans un incident de l'AHPA

Par ailleurs, l'Animal and Plant Health Agency (APHA) a révélé qu'aucune enquête sur les foyers de STEC n'avait été menée au deuxième trimestre 2023.

L'APHA a analysé sept foyers de cas à Cryptosporidium parvum d'avril à juin, dont cinq en Angleterre et deux au Pays de Galles.

L’un d’entre eux était un incident de cryptosporidiose attribué à un distributeur automatique de lait. Trois étaient liés à des fermes ouvertes, deux à des fermes commerciales et un à des locaux commerciaux avec des animaux sur place.

Pour l'enquête sur les distributeurs automatiques à la ferme, 32 échantillons de bovins ont été prélevés. L'ADN de Cryptosporidium parvum a été détecté dans quatre échantillons de veaux et deux échantillons de vaches. Les mêmes profils que ceux de la souche épidémique humaine ont été confirmés dans deux échantillons de veaux.

Lors d'un autre foyer avec échantillonnage dans une ferme ouverte, 30 échantillons de matières fécales ont été prélevés. Six échantillons d'agneaux étaient positifs par PCR, dont trois ont été confirmés comme étant Cryptosporidium parvum du même sous-type que les cas humains.

L'APHA a également aidé lors d'un incident impliquant un boucher tombé malade et hospitalisé pour une méningite bactérienne. L'infection à Streptococcus suis a été confirmée.

Les conseils visant à réduire le risque d’infection comprenaient un examen des pratiques d’hygiène et de travail. Les mesures préventives comprennent le port de gants lors de la transformation ou de l'abattage de la viande de porc et le lavage des mains après avoir manipulé de la viande de porc crue. Une bonne cuisson du porc est également essentielle. La FSA conseille que les produits de porc soient bien cuits car cela éliminera Streptococcus suis dans la viande.


mardi 26 septembre 2023

Les Pays-Bas enregistrent une hausse des foyers de cas d'intoxication alimentaire en 2022

«Les Pays-Bas enregistrent une hausse des foyers de TIAC en 2022», source article de Joe Whitworth paru le 26 septembre 2023 dans Food Safety News.

Il y a eu une augmentation significative du nombre de foyers d’intoxication alimentaire et de personnes malades en 2022 aux Pays-Bas, selon des chiffres récents.

En 2022, 1 165 foyers de cas ont été signalés, et 4 470 personnes sont tombées malades. En 2021, il y a eu 838 foyers avec 3 517 cas. Les causes spécifiques de cette augmentation sont incertaines, mais pourraient être dues à des facteurs tels qu'une meilleure information ou une pénurie de personnel et un manque de connaissances et d'expérience dans l’industrie.

Les informations sur les foyers de cas d’intoxication alimentaire proviennent de l'Autorité néerlandaise de sécurité des produits alimentaires et de consommation (NVWA) et des services municipaux de santé publique (GGD). NVWA inspecte l'endroit où les aliments sont préparés ou vendus, ou d'où ils viennent. Le Wageningen Food Safety Research (WFSR) examine si les aliments contiennent des agents pathogènes. Les GGD se concentrent sur les personnes infectées pour tenter de découvrir ce qui les a rendues malades.

Un article antérieur révélait que la plupart des infections d’origine alimentaire avaient augmenté aux Pays-Bas en 2022 par rapport à l’année précédente.

Agents connus dans les foyers d’intoxication alimentaire

Un agent pathogène a été identifié chez des patients et/ou dans des prélèvements alimentaires ou environnementaux dans 23 des 1 165 rapports, mais l'agent était inconnu dans 1 142 foyers d’intoxication alimentaire.

Salmonella était à l'origine de six éclosions signalées, cinq étaient dus à Campylobacter et quatre étaient liés à norovirus. E. coli producteur de shigatoxines (STEC) a provoqué trois épidémies, tandis que Listeria et Shigella sonnei ont été chacun responsables d'un incident. Lors d'une épidémie, Staphylococcus aureus et STEC ont été suspectés, avec 30 personnes malades.

Au total, 101 personnes ont été touchées par les épidémies à Salmonella, 53 par des épidémies à norovirus, 49 par des épidémies à STEC et 47 par des épidémies à Shigella. Des épidémies à Campylobacter ont fait 22 malades, et celle de Listeria a eu sept cas.

La majorité des épidémies concernaient deux à quatre patients. Viennent ensuite les épidémies impliquant cinq à neuf patients. Il y a eu 17 grandes épidémies, impliquant 25 patients ou plus.

Cinq des 23 foyers dans lesquels un agent pathogène a été détecté concernaient des prélèvements environnementaux. Lors d’une épidémie, Listeria a été détectée dans des prélèvements de surveillance qui, grâce au séquençage du génome entier, ont été liés à un groupe de patients. Au cours d'autres épidémies, STEC O157 a été détecté dans des poulets et des maquereaux ont été testés positifs pour Staphylococcus aureus.

Norovirus a été détecté dans des huîtres lors d'une épidémie au cours de laquelle norovirus et sapovirus ont été retrouvés chez des patients. Cette épidémie comprenait trois groupes de personnes tombées malades après avoir mangé des huîtres dans des restaurants.

Dans une douzaine d’épidémies, un agent pathogène n’a été détecté que chez des patients. Lors d'une épidémie à STEC O157, un lien vital a été observé avec des produits de bœuf qui auraient pu être consommés crus ou pas entièrement cuits, tels que du filet américain, des saucisses de bœuf, de la viande hachée et des hamburgers. Les enquêtes sur une autre épidémie, avec 26 cas, ont identifié un gâteau fourni par une boulangerie locale comme source probable.

Incidents pluriannuels liés à Listeria

La plus grande épidémie en 2022 concernait 96 cas provenant de 103 personnes ayant assisté à des funérailles. La cause n’a pas été trouvée, mais étant donné la période d’incubation signalée d’environ une journée, l’agent pathogène était probablement norovirus.

Lors de l’épidémie à Listeria, avec sept cas, des personnes sont tombées malades entre août 2022 et janvier 2023. Cependant, quatre cas ont été enregistrés entre août et septembre 2019 avec la même souche. Cela a été attribué à un producteur d'un type de saucisse à base de foie.

L’entreprise faisait l’objet d’une surveillance accrue et deux cas de maladie ont été observés en 2020 et 2021. Les enquêtes ont révélé que les contrôles plus stricts avaient été supprimés plus tôt en 2023 et les tests ont à nouveau révélé la souche épidémique dans des prélèvements environnementaux. Des mesures de maîtrise ont de nouveau été prises sur le site.

Une situation similaire s’est produite chez un producteur de poisson. Quatre cas se sont produits entre août 2021 et janvier 2022, liés à la surveillance d'isolats de différents types de poisson fumé. Une enquête plus approfondie a permis d'identifier une entreprise de transformation du poisson et des mesures de maîtrise ont été prises. Plus tard dans l’année, quatre autres personnes sont tombées malades. Des souches de Listeria faisant partie du groupe d'épidémies ont été trouvées dans des prélèvements de produits et d'environnement à l'usine, des mesures renforcées ont donc été mises en œuvre.

Entre 2017 et 2020, une souche de Listeria attribuée à un producteur de saumon a été observée chez un à trois patients par an ainsi que dans des prélèvements de produits et environnementaux. En décembre 2021 et début 2022, cinq personnes ont été malades, la souche épidémique a été découverte chez le producteur, ce qui a incité à prendre des mesures, notamment un nettoyage en profondeur, du site. Au premier semestre 2022, il y a eu deux autres patients et en novembre 2022, un autre cas a été signalé.

jeudi 17 août 2023

Le CDC isole une souche spécifique de E. coli très préoccupante

«Le CDC isole une souche spécifique de E. coli très préoccupante», source article de Food Safety News du 17 août 2023.

Le Centers for Disease Control and Prevention a identifié une souche de bactérie E. coli qu'ils considèrent comme persistante et causant des maladies sur une longue période.

Un article paru dans le numéro de septembre de la publication du CDC Emerging Infectious Diseases décrit une souche de E. coli O157:H7 qui a provoqué une importante épidémie fin 2019. L'épidémie a inclus 167 patients et hospitalisé 85 personnes de 27 États. L'épidémie était associée à la consommation de laitue romaine de Salinas Valley, en Californie.

«Des chercheurs du CDC ont cherché à caractériser E. coli de cette épidémie et d'autres souches étroitement apparentées. On estime que cette souche est apparue fin 2015, provoquant de multiples épidémies de 2016 à 2019», selon l'article, «Reoccurring Escherichia coli O157:H7 Strain Linked to Leafy Greens–Associated Outbreaks, 2016–2019.»

«Une épidémie supplémentaire associée à cette souche a été détectée fin 2020 après la conclusion de cette étude dans laquelle 40 cas d’infection rapportés se sont produits dans 19 États ; 20 personnes ont été hospitalisées et quatre ont développé un syndrome hémolytique et urémique. Le CDC a défini cette souche comme une souche récurrente, émergente ou persistante causant une maladie sur une longue période.

Les auteurs ont ditque les bovins en bonne santé constituent la principale source de E. coli O157:H7, mais plus récemment, des légumes verts à feuilles contaminés ont été reconnus comme une source majeure d'épidémies à E. coli O157:H7.

Selon l'auteur de l'étude Jessica C. Chen et l'équipe de recherche, une caractérisation génomique détaillée des souches supplémentaires récurrentes, émergentes ou persistantes sera nécessaire pour expliquer les facteurs contribuant à leur émergence et à leur persistance dans des environnements spécifiques.

E. coli O157:H7 cause environ 63 000 cas de maladie infectieuse d'origine alimentaire et 20 décès aux États-Unis chaque année. Ces infections impliquent généralement des crampes abdominales, une diarrhée sanglante et des vomissements. Cependant, une maladie rare mais grave appelée syndrome hémolytique et urémique peut se développer, entraînant une anémie et une insuffisance rénale aiguë.

Complément

Bill Marler, dans un article paru le 15 août 2023 dans le Marler blog, fait le point sur 28 years of Leafy Green E. coli Outbreaks – We can and should do better! Quand même 28 ans !

samedi 5 août 2023

Etats-Unis : L'épidémie à Cyclospora dépasse les 1 000 cas. Les enquêteurs continuent de rechercher l’origine

«L'épidémie à Cyclospora dépasse les 1 000 cas ; les enquêteurs continuent de rechercher l’origine», source article de Coral Beach paru le 5 août 2023 dans Food Safety News.

Près de 500 personnes de plus ont été malades dans une épidémie d'infections causées par le parasite microscopique Cyclospora. Des personnes malades ont été identifiées dans 34 États.

Le Centers for Disease Control and Prevention a rapporté qu'il y a désormais 1 063 patients identifiés dans le cadre de l'épidémie. Parmi ceux dont les informations sont complètes, 79 ont été si malades qu'ils ont dû être hospitalisés. Personne n'est décédée.

Le nouveau décompte est de 482 de plus que celui rapporté par le CDC dans sa mise à jour du 13 juillet. Les personnes malades sont âgées de 2 à 96 ans, avec un âge médian de 50 ans. La date médiane d'apparition de la maladie est le 8 juin. Le CDC suit l'épidémie depuis avril, bien que d'autres personnes aient probablement été infectées avant cette date.

«Aucun aliment spécifique n'a été identifié comme la source de la plupart de ces cas de maladie. Les responsables de la santé publique des États et locaux interrogent les personnes atteintes de cyclosporose pour savoir quels aliments ils ont mangés avant de tomber malades», selon le CDC.

Le nombre de cas comprend 20 patients en Géorgie et en Alabama dont les infections se sont révélées être liées à du brocoli cru importé. L'épidémie liée au brocoli semble être terminée, selon le CDC. Les responsables de la santé publique n'ont pas été en mesure de déterminer une marque ou un producteur spécifique du brocoli.

Les parasites Cyclospora sont souvent associés à divers types de produits frais, notamment le basilic, la coriandre, la laitue mesclun, les framboises et les pois mange-tout. Les experts en sécurité des aliments disent que le lavage n'éliminent pas le parasite.

La grande épidémie à Cyclospora est distincte des autres suivies par la FDA. Pour les trois épidémies faisant l'objet d'une enquête par la FDA, l'agence n'a pas signalé quels États sont impliqués. Elle n'a pas non plus découvert quelle aliment est la source du parasite.

Autres épidémies à Cyclospora

Une épidémie à Cyclospora annoncée la semaine dernière a rendu malade au moins 47 personnes, contre 39 personnes il y a une semaine. La FDA et les enquêteurs de l'État ont lancé la collecte et les essais de prélèvements, mais la FDA n'a pas signalé ce qui a été analysé. La FDA rapporte qu'elle a commencé des efforts de traçabilité mais n'a pas signalé quels lieux sont inspectés ou quels aliments ont été prélevés L'agence n'a publié aucune information sur les patients.

Pour une autre épidémie à Cyclospora cayetanensis, le nombre de cas est passé de 68 à 69 patients la semaine dernière. L'épidémie a été annoncée pour la première fois le 14 juin. La FDA a lancé des inspections de traçabilité et des inspections sur site et a commencé la collecte et l'analyse de prélèvements. Cependant, l'agence n'a pas indiqué quel site est inspecté, ni quels aliments sont prélevés. La FDA n'a publié aucune information sur les patients, y compris le lieu de résidence des patients.

Lors d'une troisième épidémie à Cyclospora cayetanensis, le nombre de patients est passé de 121 à 140. La FDA rapporte avoir commencé des enquêtes de traçabilité et des inspections sur site, mais n'a pas révélé quels aliments sont tracés, ni quel site est inspecté. L'épidémie a été annoncée pour la première fois le 6 juillet.

Complément

Au Canada aussi il y a des cas d'infection à Cyclospora non liées à un voyage (260 cas) qui sont en cours d'investigation, source Agence de la santé publique du Canada du 1er août 2023.

vendredi 4 août 2023

IAFP 2023 : Comment le travail sur les causes profondes peut aider à prévenir de futurs incidents de sécurité des aliments

«IAFP 2023 : Comment le travail sur les causes profondes peut aider à prévenir de futurs incidents de sécurité des aliments», source article de Joe Whitworth paru le 3 août 2023 dans Food Safety News.

Selon les récentes présentations du nouveau président de l'International Association for Food Protection (IAFP), l'examen des causes profondes des incidents peut aider à prévenir les problèmes futurs.

Tim Jackson a pris le rôle de président à la fin de la conférence de l’IAFP 2023 à Toronto, Canada, à la suite de Michelle Danyluk. Jackson est également conseiller scientifique pour la sécurité des aliments auprès du Center for Food Safety and Applied Nutrition (CFSAN) de la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis.

Dans l'une des nombreuses discussions, Jackson a dit que la FDA séparait l'analyse des causes profondes (RCA pour root cause analysis) et l'investigation sur les causes profondes, cette dernière aidant à informer la première pour découvrir la cause du problème.

Complexités et contrôles potentiels

Une investigation sur les causes profondes se déroule principalement pendant une épidémie pour enquêter sur les défaillances potentielles et implique des informations sur la traçabilité, des inspections d'entreprise, des enregistrements et des données de vérification. Une RCA examine les informations générées lors de la réponse et essaie de comprendre comment un événement s'est produit.

La première présentation s'est concentrée sur la RCA pour identifier les causes des épidémies virales et parasitaires. Aux États-Unis, plusieurs épidémies d'hépatite A ont été liées à des baies fraîches et congelées ces dernières années, alors que norovirus est un autre problème. En outre, Cyclospora cayetanensis a été associé à des produits réfrigérés prêts à consommer et à d'autres types de produits réfrigérés aux États-Unis et au Canada, mais Cryptosporidium, Giardia et Toxoplasma gondii sont d'autres préoccupations.

Les défis comprennent les investigations menées après la fin d'une éclosion ou d'un problème, les essais analytiques sont statistiquement limités et souvent peu concluants, les produits frais ont une courte durée de conservation et peuvent ne pas être disponibles pour analyse ; dans les produits multi-composants ou assemblés, la chaîne d'approvisionnement est complexe ; des outils limités pour l'analyse de certains agents et l’évaluation insuffisante des causes sous-jacentes.

Les mesures de maîtrise au stade de la culture comprennent l'état et le traitement de l'eau d'irrigation et la proximité de la production animale. Pendant la récolte, la conception hygiénique de l'équipement et des outils et la propreté des salariés sont importantes. Aux étapes de refroidissement et de conditionnement ou de stockage et de distribution, la lutte contre les nuisibles doit être envisagée.

Jackson a parlé du «modèle du fromage suisse» avec l'idée d'une variété de défenses alignées les unes derrière les autres pour éviter que des problèmes ne surviennent et si un problème dépasse une défense, il pourrait être bloqué par la suivante. Il a déclaré que les essais sur les produits sont statistiquement limités et que les indicateurs d'hygiène tels que E. coli dans les analyses d'eau ne correspondent pas nécessairement à la présence d'agents pathogènes.

Habituellement, il n'y a pas de coupable sur retrouvé. Dans ce cas, vous devez identifier toutes les causes profondes potentielles et mettre en œuvre des actions correctives ou préventives autour de ces systèmes qui sont nécessaires pour maîtriser le danger. Dans de nombreux cas, une vérification continue peut être nécessaire. Les investigations sur les causes profondes et la RCA nécessitent des ressources entre les parties prenantes et les disciplines», a-t-il déclaré.

Étapes post-épidémie

Les éclosions et les rappels sont des indications visibles de défaillances du système de sécurité des aliments. Moins visibles sont les quasi-accidents découverts par la vérification des processus, des matières, des environnements de culture et de de fabrication par le biais de mesures, d'inspections et de programmes d'échantillonnage.

Dans une deuxième présentation, Jackson a dit que davantage d'épidémies étaient observées parce que les progrès du séquençage du génome entier et d'autres technologies aidaient à relier les cas au bruit de fond.

«Dans certains cas, nous voyons des épidémies encore et encore qui se produisent chaque année, parfois il y en a une comme un évènement imprévisible, qui se produit à l'improviste, mais nous voulons nous assurer que nous ne réagissons pas seulement aux épidémies, mais que nous repensons à ce que nous avons appris et aidons à éviter que cela ne se reproduise», a-t-il dit.

«Un exemple est les champignons enoki, nous avons eu des problèmes récurrents de Listeria monocytogenes en provenance de certaines régions d'Asie. Nous ne savons pas exactement quelle défaillance dans la fabrication a causé le problème. Une stratégie de prévention a été élaborée qui porte sur la communication et l'engagement des intervenants. Nous traduisons la règle de sécurité sanitaire des produits en coréen. Au cours de la sensibilisation pour comprendre les différences de consommation de champignons enoki, nous avons découvert qu'en Asie, ils sont bouillis, aux États-Unis, nous ne pensons pas que nous devons faire cuire les champignons. Nous avons une alerte à l'importation de champignons en provenance de certains pays et menons des recherches pour comprendre les risques et les contrôles.»

«Le deuxième exemple est Cronobacter sakazakii dans les préparations en poudre pour nourrissons. Nous avons constaté des problèmes récurrents lors des évaluations de ces fabricants. Nous avons rencontré des intervenants pour leur parler de ces défis. Nous avons émis une lettre de recommandation basée sur ce que nous avons vu lors de nos inspections, mais il y a d'autres travaux pour établir une équipe d'aliments médicaux, développer un outil pour l'inspection et la conformité basées sur les données, mettre à jour le guide de la politique de conformité des préparations pour nourrissons, mener une formation pour les personnels chargés de la réglementation à la FDA pour cibler les préoccupations et il y a des actions à long terme autour de l'élaboration de réglementations et des orientations.»