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mardi 14 novembre 2023

Un tiers des Américains pensent qu'ils n'ont pas besoin de se faire vacciner contre la grippe et le COVID-19, selon un sondage

Alors que l'activité grippale aux États-Unis augmente dans la plupart des régions, en particulier dans le Sud, «Un sondage montre qu'un tiers des Américains pensent qu'ils n'ont pas besoin de vaccins contre la grippe et le COVID-19», source article de Stéphanie Soucheray paru le 13 novembre 2023 dans CIDRAP News.

Un tiers des Américains interrogés dans le cadre d'un nouveau sondage mené par des chercheurs de l'État de l'Ohio ont déclaré qu'ils ne pensaient pas avoir besoin de vaccins contre la grippe ou le COVID-19 cette saison, car ils ne se considèrent pas à haut risque de complications liées aux virus.

Le sondage a été menée du 20 au 23 octobre de cette année auprès d'un échantillon de 1 007 répondants. Le sondagea été menée via Internet (977) et par téléphone (30).

Quatre-vingt-sept pour cent des personnes interrogées ont déclaré qu'elles faisaient tout ce qu'elles pouvaient pour éviter de transmettre des maladies respiratoires à d'autres, mais les chercheurs affirment qu'un tiers des personnes interrogées ont déclaré que leurs décisions en matière de vaccination n'affectaient pas les autres.

Les vaccins contre la grippe et la COVID peuvent être administrés en même temps

La vaccination contre la grippe, le COVID-19 et le virus respiratoire syncytial (pour les personnes de plus de 60 ans ou celles enceintes de 32 à 36 semaines de septembre à janvier) est recommandée pour presque tous les Américains par le Centers for Disease Control and Prevention. Des études récentes ont montré que les vaccins contre la grippe et contre le COVID-19 peuvent être administrés en même temps sans effets secondaires indésirables.

De plus, une vaccination contre la pneumonie est recommandée pour les adultes âgés de 65 ans ou plus, ceux âgés de 5 à 64 ans qui présentent un risque accru de pneumonie en raison d'une maladie cardiaque ou pulmonaire chronique ou d'un système immunitaire affaibli, ainsi que pour les enfants de moins de 5 ans, ont indiqué les chercheurs.

Les vaccins réduisent la propagation communautaire du virus et peuvent réduire la gravité de la maladie.

«Les virus respiratoires peuvent provoquer des maladies très graves et bouleversantes chez certaines personnes, même chez les jeunes et en très bonne santé», a déclaré Megan Conroy, pneumologue et spécialiste des soins intensifs au Wexner Medical Center de l'Ohio State University, dans un communiqué de presse. sur les résultats du sondage.

Complément

Santé publique France publie «Comment évolue l’adhésion des Français aux mesures de prévention contre les virus de l’hiver ?»

Une intention de vaccination contre la grippe à la hausse et stable pour la COVID-19

Parmi les personnes éligibles à la nouvelle dose de vaccination contre la Covid-19, les intentions de se faire vacciner sont stables (74%) et en augmentation pour la vaccination antigrippale chez les personnes âgées de 65 ans et plus, par rapport à l’année dernière (69% en 2023 versus 61% en 2022).

Les participants à risque de formes graves de grippe en raison de leur âge ou de leurs facteurs de risques sont 49% à déclarer vouloir recevoir la vaccination antigrippale et contre la COVID-19.

Parmi les parents ayant un enfant âgé de 2 à 17 ans, seuls 13% d’entre eux déclarent avoir l’intention de faire vacciner leur enfant et 11% indiquent ne pas être informés que la vaccination était possible pour les enfants.

mardi 31 octobre 2023

Il existe un lien entre la vaccination contre la grippe saisonnière et une utilisation réduite des antibiotiques, selon une étude

En tant que vacciné contre la grippe, je suis très content de savoir qu’«Une étude relie la vaccination contre la grippe à une utilisation réduite des antibiotiques», source article de Chris Dall parue le 30 octobre 2023 dans CIDRAP News.

Une nouvelle étude réalisée au Japon suggère que la vaccination contre la grippe saisonnière est associée à une utilisation moins inutile d'antibiotiques chez les personnes de plus de 65 ans, ont rapporté des chercheurs la semaine dernière dans le Journal of Antimicrobial Chemotherapy.

À l'aide des données du Vaccine Effectiveness, Networking et la base de données de l’étude Universal Safety, qui comprend toutes les données sur les réclamations et les dossiers de vaccination des saisons grippales 2015-2016 à 2020-2021, des chercheurs du National Center for Global health and Medicine du Japon ont examiné l'association du statut de la vaccination avec la fréquence de prescription d'antibiotiques, la fréquence de consultation en établissement de santé, le risque d'admission à l'hôpital et le risque de décès dans la période de suivi pour la même saison (du 1er janvier au 31 mars).

Ils se sont concentrés sur les patients âgés de 65 ans et plus qui ont visité un établissement de santé souffrant d’une infection des voies respiratoires supérieures (IVRS), en comparant les patients vaccinés aux patients non vaccinés.

Taux d’hospitalisation réduit de 50%

Au total, 244  642 personnes ont participé à l’étude. Des analyses de régression de Poisson modifiées ont montré que la vaccination contre la grippe saisonnière était associée à un risque relatif (RR) plus faible pour la fréquence de prescription d'antibiotiques (RR : 0,98 ; intervalle de confiance [IC] à 95% : 0,96 à 1,0), et à un RR plus élevé pour la fréquence des visites dans les établissements de santé. visites (RR 1,12 ; IC à 95% 1,11 à 1,12), un taux d'admission plus faible (RR 0,51 ; IC à 95% 0,48 à 0,54) et un risque de décès plus faible (RR 0,39 ; IC à 95% 0,30 à 0,51).

L'analyse de 101  734 personnes avec des données de score de propension appariées dans chacun des groupes non vaccinés et vaccinés a montré que l'effet moyen du traitement de la vaccination était de −0,004 (IC à 95% de −0,006 à −0,002) pour la fréquence de prescription d'antibiotiques, de −0,005 (−0,007 à −0,004) pour la fréquence de consultation en établissement de santé, −0,001 (−0,002 à −0,001) pour le risque d'admission et 0,00 (0,00 à 0,00) pour le risque de décès.

«Nos résultats suggèrent que le vaccin contre la grippe saisonnière pourrait aider à réduire l’utilisation inappropriée d'antimicrobiens pour les IVRS, bien qu'il faille être prudent dans l'interprétation des résultats», ont écrit les auteurs de l'étude.

«Cet avantage indirect serait une autre raison de recommander la vaccination contre la grippe saisonnière à la population générale afin de renforcer les mesures de lutte contre la résistance aux antimicrobiens dans la société.»

vendredi 20 octobre 2023

Hong Kong et COVID-19 : Le refus du vaccin semble lié à une méfiance envers les autorités sanitaires, selon une étude

«Le refus du vaccin semble lié à une méfiance envers les autorités sanitaires», source article de Stéphanie Soucheray paru le 19 octobre 2023 dans CIDRAP News.

Le refus des vaccins contre la COVID-19 est une caractéristique de la pandémie depuis que les vaccins ont été mis à disposition pour la première fois à la fin de l’hiver 2020 et au début de 2021.

Dans une nouvelle étude publiée dans JAMA Network Open, les auteurs examinent 28 000 entretiens sur la vaccination et l'hésitation à la vaccination menés à Hong Kong et à Singapour de février 2020 à janvier 2022 pour déterminer les causes du refus de se faire vacciner.

Jusqu’à la vague Omicron fin 2021 et début 2022, Hong Kong avait l’un des taux de prévalence du COVID-19 les plus bas au monde. Mais avec Omicron, le nombre de morts à Hong Kong a grimpé à 39,3 cas par million de personnes et par jour, soit le nombre de décès le plus élevé au monde.

Même si le nombre cumulé de décès dus au COVID-19 par habitant à Hong Kong reste inférieur à celui du Royaume-Uni et des États-Unis, il dépasse de loin celui des économies à revenu élevé de la région Asie-Pacifique.

«Bien que le nombre cumulé de décès dus au COVID-19 par habitant à Hong Kong reste inférieur à celui du Royaume-Uni et des États-Unis, il a largement dépassé celui des économies à revenu élevé de la région Asie-Pacifique», ont déclaré les auteurs. Cela était probablement lié à la faible couverture vaccinale : 82,4% des adultes de Hong Kong âgés de 80 ans et plus n'étaient pas vaccinés ou n'avaient reçu qu'une seule dose pendant la phase du variant Omicron BA.2 de la pandémie, contre seulement 9,0% des adultes de Singapour

Les auteurs de la présente étude ont utilisé 20 vagues de questionnaires et de données pour comprendre le refus du vaccin et ont comparé les résultats à ceux observés à Singapour, qui avait l'un des taux de vaccination les plus élevés d'Asie.
Les participants provenaient de la FAMILY Cohort, une étude de cohorte prospective basée sur la population de Hong Kong. Le groupe a été interrogé sur la vaccination au cours de la décennie précédant et pendant la pandémie. Au total, 28 007 entretiens ont été inclus.

65% étaient prêts à se faire vacciner contre la COVID au cours de la première année de la pandémie

En 2020, environ les deux tiers (65,3% ; intervalle de confiance [IC] à 95%, 61,7 % à 68,6 %) des adultes de Hong Kong ont déclaré qu'ils seraient prêts à se faire vacciner lorsqu'un vaccin serait disponible, ont découvert les auteurs. Mais la volonté de se faire vacciner est tombée à 55,0% lorsque les vaccins ont été achetés auprès de pays étrangers.

La volonté a encore chuté, à 43,6%, lorsque des effets secondaires indésirables ont été signalés au cours des premières semaines de vaccination à Hong Kong.

«Il a fallu plus d’un an pour que la confiance dans les vaccins se rétablisse. Une faible confiance dans le vaccin était associée au refus du vaccin», ont déclaré les auteurs.

Quatre facteurs, dont la méfiance à l'égard des autorités sanitaires, la faible confiance dans les vaccins, les idées fausses sur les vaccins et les opinions politiques, représentaient 82,2% (IC à 95%, 62,3% à 100,0%) du refus de vaccination chez les adultes âgés de 18 à 59 ans et 69,3% (IC à 95%, 47,2% à 91,4%) de refus de vaccination chez les adultes âgés de 60 ans et plus.

Les obligations, sous la forme à la fois d’obligation sur le lieu de travail et de pass vaccinal à Hong Kong, une fois que la vague d'Omicron a commencé à provoquer une mortalité importante, ont été liés à de fortes augmentations de la vaccination.

L’obligation de vaccination sur le lieu de travail étaient associés à une augmentation de 62,2% (IC à 95%, 9,9% à 139,2%) des rendez-vous quotidiens pour la vaccination contre la COVID-19, et le pass vaccinal de Hong Kong était associé à une augmentation de 124,8% (IC à 95%, 65,9% à 204,6%) a augmenté les rendez-vous quotidiens pour la vaccination contre la COVID-19.

vendredi 29 septembre 2023

Le Canada suspend temporairement l’importantion de volailles vivantes, les œufs d'incubation et de tous les produits de volaille frais/congelés/produits de volaille crus de France

Modifications des conditions d'importation de volailles vivantes et de produits et sous-produits de volaille crus frais/surgelés, originaires de la France, en raison de la vaccination contre l'influenza aviaire hautement pathogène, source ACIA du 29 septembre 2023.

L'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) suspend temporairement l'importation de toutes les volailles vivantes, les œufs d'incubation, et de tous les produits de volaille frais/congelés/produits de volaille crus en provenance de la France, à compter du 1er octobre 2023. Cette mesure est prise pour gérer le risque potentiel lié à la campagne de vaccination en France contre l'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP). Les produits concernés par cette mesure sont :

- les oiseaux vivants et les œufs d'incubation,
- tous les produits et sous-produits aviaires et de volaille non transformés, y compris les œufs, les plumes, le fumier et la litière de volaille,
- le matériel de laboratoire contenant des produits/sous-produits de volaille,
- les aliments crus ou non transformés pour animaux de compagnie contenant des produits ou sous-produits de volaille, et
- la viande de volaille comestible ou non comestible (veuillez noter que les produits carnés cuits et en conserve ou hermétiquement fermés et commercialement stériles sont toujours éligibles à l'importation)

Les articles concernés par cette suspension proviennent, sont transformés, emballés ou expédiés de France et importés au Canada directement ou indirectement.

L'ACIA procède actuellement à une évaluation de risques. L'industrie sera informée de tout changement résultant de cette évaluation.

Les informations présentes dans l’article vous permettront de mieux comprendre le contexte de cette mesure temporaire ...

Mise à jour du 2 octobre 2023

L'USDA vint de prendre une mesure similaire à celle du Canada.

lundi 31 juillet 2023

De la protection des travailleurs essentiels de l'alimentataire contre l'infection par le SRAS-CoV-2

Les éditeurs de la revue de l’ASM, Applied and and Environmental Microbiology, ont sélectionné des articles dans le numérode juillet de la revue, et parmi eux, voici «Protecting Essential Food Workers against SARS-CoV-2 Infection» (Protéger les travailleurs essentiels de l'alimentataire contre l'infection par le SRAS-CoV-2). L'article est disponible en intégralité.

Les expositions professionnelles prolongées dans les zones de production et de transformation des aliments ont augmenté le risque d'infection par le SRAS-CoV-2 pour les salariés essentiels. À l'aide d'un cadre d'évaluation quantitative microbienne, Cooper et al. ont démontré l'efficacité des interventions groupées de contrôle des infections et de la vaccination pour réduire (> 99 %) le risque d'infection cumulé quotidien dans les environnements clos et en plein air.

Résumé

Les salariés essentiels du secteur alimentaire présentent des risques élevés d'infection par le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2) en raison d'expositions professionnelles prolongées dans les zones de production et de transformation des aliments, de transports partagés (voiture ou bus) et de logements partagés fournis par l'employeur. Notre objectif était de quantifier le risque cumulé quotidien d'infection par le SRAS-CoV-2 pour les salariés sains et sensibles et d'évaluer la réduction relative du risque attribuable aux interventions de l'industrie alimentaire et à la vaccination. Nous avons simulé les expositions quotidiennes au SRAS-CoV-2 des salariés des produits agricoles à l'intérieur et à l'extérieur à l'aide de six scénarios de modèle d'évaluation quantitative des risques microbiens (QMRA). Pour chaque scénario, la dose virale infectieuse émise par un travailleur symptomatique a été calculée sur les voies de transmission par aérosol, gouttelettes et fomite. Les interventions standard de l'industrie (distanciation physique de 2 m, lavage des mains, désinfection des surfaces, masquage universel, ventilation) ont été simulées pour évaluer les réductions de risque relatives par rapport au risque de base (aucune intervention, distance de 1 m). La mise en œuvre des interventions de l'industrie a réduit le risque relatif d'infection d'un salarié à l'intérieur de 98,0% (0,020 ; intervalle d'incertitude à 95% [II], 0,005 à 0,104) par rapport au risque de base (1,00 ; II 95%, 0,995 à 1,00) et le risque relatif d'infection d'un salarié à l'extérieur de 94,5% (0,027 ; II 95%, 0,013 à 0,055) par rapport au risque initial (0,487 ; II 95%, 0,257 à 0,825). L'intégration de ces interventions avec des vaccinations par ARNm à deux doses (efficacité de 86 à 99%), représentant l'immunité protectrice d'un salarié contre l'infection, a réduit le risque relatif d'infection par rapport au niveau de référence pour les salariés à l'intérieur de 99,9 % (0,001 ; II 95%, 0,0002 à 0,005) et travailleurs extérieurs de 99,6% (0,002 ; II 95%, 0,0003 à 0,005). La mise en œuvre cohérente d'interventions combinées de l'industrie, associées à la vaccination, réduit efficacement les risques élevés d'infection par le SRAS-CoV-2 acquise au travail auxquels sont confrontés les salariés de la production.

Importance

Il s'agit de la première étude à estimer le risque quotidien d'infection par le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2) dans divers environnements intérieurs et extérieurs pertinents pour les salariés de l'alimentaire (par exemple, transport partagé [voiture ou bus], installation fermée de transformation des produits et salle de pause qui l'accompagne, champ extérieur de récolte des produits, installation d'habitation partagée) par le biais d'un cadre d'évaluation quantitative des risques microbiens.

Notre modèle a démontré que le risque quotidien élevé d'infection par le SRAS-CoV-2 subi par les salariés des produits agricoles à l'intérieur et à l'extérieur peut être réduit en dessous de 1% lorsque les vaccinations (efficacité optimale du vaccin, 86 à 99%) sont mises en œuvre avec les stratégies de contrôle des infections recommandées (par exemple, lavage des mains, désinfection des surfaces, masquage universel, distanciation physique et ventilation accrue). Nos nouveaux résultats fournissent des estimations du risque d'infection spécifique à un scénario qui peuvent être utilisées par les gestionnaires de l'industrie alimentaire pour cibler des scénarios à haut risque avec des stratégies efficaces de réduction des infections, qui ont été éclairées par des estimations de modélisation plus réalistes et axées sur le contexte du risque d'infection auquel sont confrontés les salariés essentiels. de l’alimentaire au quotidien.

Les interventions groupées, en particulier si elles incluent la vaccination, entraînent des réductions significatives (> 99%) du risque quotidien d'infection par le SRAS-CoV-2 pour les salariés essentiels de l'alimentaire dans des environnements clos et en plein air.

mercredi 26 juillet 2023

Etats-Unis : L’affiliation à un parti politique a été liée à un excès de mortalité durant la pandémie de la COVID-19

Il n’y a qu’aux Etats-Unis qu’on pouvait trouver une telle étude ...

«L’affiliation à un parti politique a été liée à un excès de mortalité durant la pandémie de la COVID-19», source article de Stéphanie Soucheray paru le 24 juillet 2023 dans CIDRAP News.

Dans JAMA Network Open du 24 juillet, «Excess Death Rates for Republican and Democratic Registered Voters in Florida and Ohio During the COVID-19 Pandemic», des chercheurs ont publié plus de preuves que les tendances politiques personnelles peuvent avoir contribué à un excès de décès pendant la pandémie de la COVID-19. L’étude s'appuie sur des travaux antérieurs qui ont montré que les comtés «rouges» de droite (Républicains) avaient des taux de mortalité plus élevés pendant la pandémie que les comtés «bleus» de gauche (Démocrates).

L'étude a examiné les décès en Floride et en Ohio au cours des 22 premiers mois de la pandémie et a révélé que le taux de mortalité excessif global des électeurs Républicains était de 15% supérieur à celui des Démocrates. L'écart s'est encore creusé une fois que les vaccins contre la COVID-19 ont été introduits.

L'étude transversale a été menée à l'aide des données des registres de vote et des certificats de décès entre mars 2020 et décembre 2021. Les données sur les électeurs et la mortalité des comtés de 2017 à 2021 ont été comparées pour calculer les décès excédentaires, ou le nombre de décès qui ont dépassé les nombres attendus et typiques observés avant la pandémie.

Au total, les auteurs ont pris en compte les décès de 518 159 personnes entre le 1er janvier 2018 et le 31 décembre 2021. Tous étaient âgés de 25 ans et plus et l'âge médian au moment du décès était de 78 ans. Tous les décès inclus concernaient des personnes pour lesquelles l'affiliation à un parti politique pouvait être déterminée.

Selon les auteurs, l'affiliation à un parti politique dans l'Ohio était définie par le fait qu'un individu ait voté ou non aux élections primaires d'un parti au cours des 2 années civiles précédentes, et en Floride, l'affiliation à un parti politique était basée sur l'enregistrement du parti.

15% de décès supplémentaires en plus chez les Républicains

En général, il y a eu une augmentation de 20,5 points de pourcentage (intervalle de prédiction à 95 % [IP], 15,6 à 25,6 points de pourcentage) du nombre de décès hebdomadaires en Floride et en Ohio entre mars 2020 et décembre 2021. Les taux de décès excessifs étaient de 2,8 points de pourcentage (15%) plus élevés pour les électeurs républicains que pour les électeurs démocrates (95% IP, 1,6 à 3,7 points de pourcentage).

Le taux de mortalité excédentaire plus élevé observé parmi les électeurs républicains pouvait se poursuivre au cours des étapes ultérieures de la pandémie.

Après mai 2021, environ 1 mois après que les vaccins contre la COVID-19 soient devenus largement disponibles, l'écart entre les Républicains et les Démocrates s'est encore creusé, à 7,7 points de pourcentage (95% PI, 6,0 à 9,3 points de pourcentage) dans l'analyse ajustée, soit une différence de 43%, ont dit les auteurs. La différence a été observée en Floride, mais était plus prononcée dans l'Ohio.

En examinant les liens au niveau individuel entre les affiliations politiques et les décès excessifs, l'étude souligne que la fracture la plus importante ne s'est produite qu'après que les vaccins contre la COVID-19 soient devenus largement disponibles.

«Les résultats suggèrent que des différences bien documentées dans les attitudes de vaccination et l'adoption signalée entre les électeurs républicains et démocrates peuvent avoir été des facteurs dans la gravité et la trajectoire de la pandémie», ont écrit les auteurs.

Les auteurs ont conclu en notant que la stratégie américaine officielle pour les vaccins contre la COVID-19 est passée à des doses de rappel mises à jour pour les personnes précédemment vaccinées, mais 50 millions d'adultes aux États-Unis n'ont pas encore terminé une série de vaccination primaire, et ces personnes restent exposées à un risque considérablement accru d'hospitalisation et de décès.

«Si les différences de vaccination contre la COVID-19 par affiliation à un parti politique persistent, en particulier en l'absence d'autres stratégies de réduction de la pandémie, le taux de mortalité excessif plus élevé observé chez les électeurs républicains pourrait se poursuivre au cours des étapes ultérieures de la pandémie», ont conclu les auteurs.

dimanche 9 juillet 2023

Les agents pathogènes transmis par les tiques et les encéphalites à tiques en France

L’Anses avait indiqué le 15 juin 2023, «Mieux connaître et combattre les agents pathogènes transmis par les tiques».

Il existe près de 1 000 espèces de tiques dans le monde, seules quelques-unes sont vectrices d’agents pathogènes. Celles-ci représentent néanmoins les vecteurs qui transmettent la plus grande variété d’agents pathogènes (bactéries, virus et parasites) au monde. Elles sont responsables de maladies infectieuses pour les humains et les animaux et sont le principal vecteur d’agents pathogènes pour les animaux en Europe.

Quelles maladies sont liées aux tiques ?

Les maladies liées aux tiques peuvent être d’origine :
- bactérienne : maladie de Lyme, rickettsiose, tularémie, bartonellose, etc. ;
- virale : encéphalites à tiques, fièvres hémorragiques telle que la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, louping-ill du mouton, etc. ;
- parasitaire : piroplasmose canine, babesiose bovine, anaplasmose, etc.

En France, la principale maladie humaine liée aux tiques est la maladie de Lyme qui est transmise par Ixodes ricinus. L’Anses étudie à la fois les tiques et les agents pathogènes qu’elles transmettent, afin de les identifier, de les caractériser et de lutter contre leurs effets nocifs.

Voici que Santé publique France rapporte le 7 juillet 2023 à propos de l’«Encéphalite à tiques en France : premier bilan des cas recensés par la déclaration obligatoire entre 2021 et 2023».

Santé publique France publie le bilan des deux premières années de surveillance par la déclaration obligatoire des cas d’encéphalite à tiques (TBE) sur la période mai 2021 à mai 2023.

Chiffres clés des encéphalites à tiques en France hexagonale sur la période 2021-2023

- 71 cas ont été notifiés entre mai 2021 et mai 2023, (30 en 2021, 36 en 2022 et 5 en 2023).
- 86% des cas était des cas d’infection «autochtone» (61 cas) et 14% (10 cas) avaient été infectés dans un pays «à risque», à l’occasion d’un voyage ou parce qu’il s’agissait de leur lieu habituel de résidence.
Sur les 71 cas notifiés :
- 4 cas étaient des enfants de moins de 16 ans et 15 étaient âgés de plus de 65 ans ;
- 94% des cas ont été hospitalisés ;
- aucun décès survenu au moment de la déclaration.
- 15% des cas exerçaient des professions les exposant particulièrement à des piqures de tiques : éleveur ou famille d’un éleveur ou ouvrier d’élevage de chevaux ou ruminants (n=7), agent de l’Office National des Forêts (ONF) (n=1), horticulteur (n=1), forestier (n=1), étudiant en lycée agricole (n=1).
- La Haute-Savoie est le département ayant rapporté le plus de cas au cours de ces deux années, alors que la reconnaissance du virus y est beaucoup plus récente qu’en Alsace.
- La région Auvergne-Rhône Alpes est dorénavant une zone importante de circulation du virus, avec des massifs particulièrement à risque, tels que le Forez. La zone de circulation du virus atteinte au sud l’Ardèche, département qui devrait faire l’objet d’une vigilance particulière.

Comment se protéger des piqûres de tiques ? 

Petites par leur taille, les tiques sont difficiles à repérer. Lorsque l’on se promène en forêt, dans des prés ou lorsque l’on jardine, quelques conseils à suivre permettent de se protéger des piqûres :
- se couvrir, en portant des vêtements longs qui recouvrent les bras et les jambes, un chapeau et rentrer le bas du pantalon dans les chaussettes ;
- rester sur les chemins et éviter les broussailles, les fougères et hautes herbes ;
- utiliser des répulsifs cutanés.
En rentrant chez soi après une balade en forêt ou après avoir jardiné, il est conseillé de :
- s’examiner et vérifier soigneusement l’ensemble de son corps ;
- en cas de piqûre, retirer le plus rapidement possible la ou les tiques avec un tire-tique ou à défaut une pince fine.

La vaccination contre l’encéphalite à tiques

La vaccination contre l’encéphalite à tiques est recommandée chez les voyageurs adultes et enfants exposés en pays très endémique.

jeudi 29 juin 2023

France : Fin de la vague de grippe aviaire après l'abattage de près de 10 millions d'oiseaux en 2023. Le vaccin devrait arriver en octobre

Le ministère de l’Agriculture communique le 28 juin 2023 sur l’«Influenza aviaire : la situation en France».

Depuis le mois de mars 2023, la France a connu un fort ralentissement de l’accroissement du nombre de foyers d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) sur son territoire. Face à la diminution du risque de diffusion du virus, la décision a été prise fin avril 2023 d’abaisser le niveau de risque de «élevé» à «modéré» sur l’ensemble du territoire métropolitain. Les mesures de prévention et de lutte renforcées depuis l’automne 2022 ont porté leurs fruits en limitant l’impact de l’épizootie en comparaison de l’année précédente.

La vigilance et le respect des règles de prévention restent impératifs pour éradiquer tout nouveau foyer qui viendrait à se déclarer.

À cet égard, après avoir connu une période sans foyers d’IAHP sur son territoire depuis le 14 mars, la France a confirmé à partir du 4 mai la présence du virus au sein de plusieurs élevages du Sud-Ouest. Les mesures de gestion sont mises en place afin d’assainir les foyers qui ont été révélés et de conserver un haut niveau de maîtrise du risque lié à cette maladie.

Si l‘on souhaite avoir plus d’informations, il faut aller voir ailleurs ...

La dernière vague d'IAHP en France se termine avec l'abattage de 10 millions d'oiseaux selon Reuters

Les responsables du ministère français de l'agriculture ont annoncé la fin d'une récente vague de grippe aviaire hautement pathogène (IAHP), entraînant l'abattage d'environ 10 millions d'oiseaux au cours de la saison en cours (16 millions de volailles abattues en France depuis novembre, un triste record, selon O.-F. du 2 mai 2023). Environ 22 millions d'oiseaux ont été abattus lors de la dernière grande épidémie d'IAHP en France entre 2021 et 2022 et les responsables ont également confirmé les plans annoncés précédemment pour commencer un programme de vaccination contre l'IAHP cet automne, selon un article de Reuters . Les vaccins de trois sociétés ont été autorisés à être utilisés, bien qu'une décision finale sur le programme et le vaccin gagnant soit attendue le mois prochain, ajoute l’article.

Une vague de foyers de grippe aviaire en France le mois dernier s'est arrêtée après l'abattage de 10 millions d'oiseaux cette saison, a annoncé le ministère de l'Agriculture, en confirmant qu'il lancerait la vaccination contre le virus à l'automne.

La France a été l'un des pays les plus touchés par la propagation sans précédent de l’influenza aviaire, communément appelée grippe aviaire, qui a tué des centaines de millions d'oiseaux au cours des deux dernières années, perturbant l'approvisionnement en viande de volaille et en œufs.

Quelque 22 millions d'oiseaux ont été abattus en France lors de la saison 2021/22.

La vaccination contre la grippe aviaire débutera en octobre et sera obligatoire pour tous les canards à travers la France, ce qui en fait le premier pays au monde à lancer une campagne de vaccination nationale, ont déclaré aux journalistes des responsables du ministère de l'Agriculture.

La durée de la campagne de vaccination, que ce soit toute l'année ou seulement en automne et en hiver, reste à déterminer, en fonction du budget alloué, ont indiqué les responsables.

L'Agence française du médicament vétérinaire (ANMV) a autorisé l'utilisation de vaccins à trois sociétés, la française Ceva Santé animale, l'allemande Boehringer Ingelheim et la société américaine Zoetis Animal Health (ZTS.N), ont-ils déclaré.

Mise à jour du 12 juillet 2023

Mise à jour du 14 septembre 2023

Doit-on dire influenza aviaire ou grippe aviaire ? Source Anses.
Quand la maladie se manifeste chez les oiseaux, on parle d’influenza aviaire.
Quand un humain est touché par des virus influenza A d’origine aviaire, on parle alors de grippe aviaire. 

vendredi 2 juin 2023

Pas besoin d'anticipation, les surmulots sont-ils nos amis pour la vie à Paris ?

On nous dit qu’«En 2021, l’Anses créait Zootopique, le podcast d’anticipation qui interroge les liens entre santé humaine et santé animale. Lancée ce 31 mai, la saison 2 de Zootopique rappelle qu’aujourd’hui comme demain, la santé des animaux, c’est aussi la nôtre.»

Désolé l’Anses, pas besoin d’anticipation, c’est là sous nos yeux !

Voici ce qui est sans doute une conséquence de l’article, Entre le bien-être du rat d’égout et la santé publique, faut-il choisir ?

dimanche 5 février 2023

L'OMS poursuit l'urgence mondiale contre la poliomyélite tandis qu'une faille a été constatée dans une installation de fabrication de vaccins aux Pays-Bas

««L'OMS poursuit l'urgence mondiale contre la poliomyélite alors qu'une faille a été constatée dans une installation de fabrication de vandisaccins aux Pays-Bas»,  article de Lisa Schnirring paru le 2 février 2023 dans CIDRAP News.

Bien que des progrès aient été réalisés contre la poliomyélite, le risque de propagation internationale du poliovirus circulant dérivé d'un vaccin de type 2 (PVDVc2) reste élevé et lasource situation justifie toujours une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI), a dit l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

L'annonce fait suite à une recommandation du comité d'urgence de l'OMS contre la poliomyélite, qui s'est réuni le 25 janvier pour discuter des derniers développements. Le groupe a également noté une faille dans le confinement du poliovirus sauvage de type 3 (WPV3 pour wild poliovirus type 3) chez un fabricant de vaccins aux Pays-Bas, que des chercheurs néerlandais ont détaillée dans le dernier numéro d'Eurosurveillance.

Cas en baisse en Afghanistan et au Pakistan
L'OMS a déclaré pour la première fois une USPPI pour la poliomyélite en mai 2014 en raison de la propagation internationale du poliovirus sauvage de type 1 (PVS1), et son comité d'urgence, qui se réunit généralement tous les 3 mois, s'est maintenant réuni 34 fois.

Dans sa déclaration, le comité d'urgence a noté que les cas de PVS1 en Afghanistan et au Pakistan ont considérablement diminué, mais que la détection de PVS1 dans l'environnement se poursuit, ce qui suggère une propagation continue. Le comité a déclaré qu'il ne restait que trois clusters génétiques du poliovirus sauvage de type 1 (WPV1), qui se trouvent en Afghanistan, en Afrique et au Pakistan, et que la diversité génétique du virus s'était réduite.

Bien que les cas de PVDVc2 diminuent, le risque de propagation internationale reste élevé en raison de la transmission en Afrique, de détections dans les Amériques, en Europe et en Israël, et d'une détection récente en Indonésie. Le groupe a également fait part de ses inquiétudes concernant le PVDVc1, la souche de type 1 dérivée du vaccin, en Afrique, en particulier dans le contexte des cas de PVS1 au Mozambique et des lacunes de l'immunité de la population.

La surveillance est cruciale pour identifier les failles de laboratoire
Dans un article paru dans Eurosurveillance, des chercheurs néerlandais ont décrit une détection de PVS3 en novembre 2022 dans le cadre de la surveillance entourant un laboratoire travaillant sur les vaccins de la poliomyélite à Bilthoven. Un échantillon d'eaux usées était positif pour le virus infectieux, qui était génétiquement similaire aux stocks de vaccins utilisés dans l'établissement.

De plus, les auteurs de l'étude ont trouvé de légères différences de mutation qui suggéraient une excrétion humaine. Les enquêteurs, utilisant des protocoles nationaux et internationaux, ont effectué des tests sérologiques et ont découvert qu'un employé avait probablement été récemment infecté. Des prélèvements de selles de l'employé entièrement vacciné et asymptomatique étaient positifs pour le PVS3.

L'employé a accepté de s'isoler volontairement dans une zone à forte couverture vaccinale le 8 décembre, sous la supervision des autorités sanitaires locales. L'excrétion du virus s'est poursuivie pendant 33 jours et l'employé a quitté l'isolement le 11 janvier. Aucun signe de transmission continue n'a été retrouvé.

Les auteurs ont écrit que l'affaire montre que des failles de confinement, dont celles qui conduisent à une infection, peuvent passer inaperçues et que la surveillance environnementale est cruciale pour les identifier.

vendredi 9 décembre 2022

Rapport épidémiologique annuel 2018 de l’ECDC sur l’hépatitis A

«Rapport épidémiologique annuel 2018 de l’ECDC sur l’hépatitis A», source ECDC.

En 2018, 30 pays de l'Union européenneet de l’Espace économique européen (UE/EEE) ont signalé 15 815 cas d'hépatite A, dont 15 677 (99,1%) ont été confirmés.

Faits saillants
- En 2018, 30 pays de l’UE/EEE ont rapporté 15 815 cas d'hépatite A, dont 15 677 (99,1%) ont été confirmés.
- La Roumanie et l'Espagne représentaient 43,5% de tous les cas confirmés
- Le taux de notification de l'UE/EEE était de 3,0 cas pour 100 000 habitants. Dix pays de l'UE/EEE avaient un taux de notification inférieur à un cas confirmé pour 100 000 habitants. Les pays avec les taux de notification les plus élevés étaient la Bulgarie (19,1 cas pour 100 000 habitants) et la Roumanie (23,2 cas pour 100 000 habitants).
- En 2018, une réduction considérable du nombre de cas déclarés et des taux de notification a été observée par rapport à 2017. En effet, 2017 a été caractérisée par une épidémie dans plusieurs pays sans précédent, importante et prolongée, affectant de manière disproportionnée les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), qui s'est principalement réduite en 2018.
- Comme les années précédentes (hors 2017), les enfants âgés de 5 à 14 ans représentaient une part importante des cas (29%) et le taux de déclaration le plus élevé (8,2 cas pour 100 000 habitants).

Implications pour la santé publique
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) énonce ddes recommandations de vaccination suivantes pour réduire l'incidence de l'hépatite A. Dans les pays à très faible et faible endémicité du virus de l’hépatite A (VHA), comme la plupart des pays de l'UE/EEE, l'OMS recommande de vacciner les hommes ayant des rapports HSH, les voyageurs vers les zones endémiques et les consommateurs de drogues injectables. Les mêmes groupes devraient être ciblés par des campagnes de communication pour accroître la sensibilisation concernant l'infection par le VHA et les modes de transmission. Dans les contextes d'endémicité très faible et faible du VHA, l'OMS recommande également de vacciner les personnes à risque d'évolution grave (c'est-à-dire les personnes immunodéprimées et les personnes âgées). Dans les pays d'endémicité intermédiaire, l'OMS recommande la vaccination universelle des enfants. Dans tous les contextes, les actions visant à améliorer l'hygiène et la mise en œuvre rapide de la riposte aux éclosions sont essentielles pour réduire la transmission du VHA, y compris la mise en œuvre rapide de la recherche contractuelle des cas afin de réduire la probabilité de transmission secondaire et tertiaire. De plus, la collaboration entre le secteur de la santé publique et celui de la sécuirté des aliments est importante pour aider à réduire les infections d'origine alimentaire.

Pour la France, voici les données extraites du rapport,

dimanche 23 octobre 2022

Évaluation de l'efficacité des vaccins contre la coqueluche chez les enfants

Bordetella pertussis est la cause de la coqueluche, maladie infantile. Contrairement à d'autres maladies infantiles évitables par la vaccination, le nombre de cas de coqueluche a augmenté depuis les années 1980. Les raisons de cette augmentation sont multiples. Peter Gilligan parcourt l'histoire complexe du développement du vaccin contre la coqueluche.

«Évaluation de l'efficacité des vaccins contre la coqueluche chez les enfants», source ASM News du 21 octobre 2022. Le blog vous propose un extrait de cet article à lire en intégralité. Quelques éléments ont été ajoutés -aa.

La maladie se caractérise par des épisodes de toux répétitives avec une respiration sifflante compliquée de cyanose, une coloration bleutée de la peau, particulièrement fréquente chez les nourrissons, et des épisodes de vomissements liés à la toux. Ces épisodes peuvent durer jusqu'à 3 semaines. Chez les nourrissons, la toux répétitive peut entraîner une fatigue respiratoire et des épisodes apnéiques nécessitant une hospitalisation pour assistance respiratoire. Bien que souvent considéré comme une maladie infantile, les cas chez les adolescents et les adultes sont plus fréquents. Comme pour de nombreuses infections respiratoires, la mortalité, qui est faible dans le monde industrialisé, est la plus élevée chez les moins d'un an et les plus de 65 ans. Contrairement à d'autres maladies infantiles évitables par la vaccination, le nombre de cas de coqueluche a augmenté depuis les années 1980. Les raisons de cette augmentation sont complexes.

D'après les résultats du réseau hospitalier pédiatrique d'analyse de la coqueluche Renacoq, le nombre de cas chez les moins de 17 ans a augmenté de 118 en 2007 à 472 en 2012, puis a amorcé une baisse. En 2015, 128 cas de coqueluche ont été confirmés chez les moins de 17 ans dont 32% chez des nourrissons âgés de moins de 3 mois. Près de 90% des enfants dont le carnet de santé a été analysé, n'avaient pas été vaccinés ou n'avaient pas fait le rappel du vaccin contre la coqueluche.

Controverse sur le vaccin contre la coqueluche
Le DTCoq est un vaccin infantile bien établi contenant 3 composants, les anatoxines diphtérique et tétanique et des cellules entières inactivées de B. pertussis. Malgré son efficacité manifeste dans la réduction des infections à B. pertussis, on craignait que le composant B. pertussis du vaccin soit responsable de réactions post-vaccinales graves, telles que des convulsions fébriles et une encéphalopathie, ou une maladie non focale du cerveau, qui se produisaient rarement après la vaccination DTCoq.

Contrairement aux composantes diphtérie et tétanos du vaccin, qui étaient clairement définies et, lorsqu'elles étaient administrées à des adolescents et à des adultes, ne provoquaient pas ce type de réactions, la composante coqueluche était la cellule bactérienne entière, qui contient de nombreux antigènes différents et mal définis (le molécule qui déclenche la réponse immunitaire induite par un vaccin). À la fin des années 1970 et au début des années 1980, il y a eu une importante controverse concernant la sécurité du composant coquelucheux. Une grande étude menée en Angleterre entre 1976 et 1979 a suggéré que l'encéphalopathie était plus fréquente après la vaccination DTCoq, mais encore rare (1 sur 110 000 vaccinations) avec des effets à long terme observés dans 1 sur 310 000 vaccinations.

Lorsque 2 nourrissons au Japon sont décédés au printemps 1975 dans les 24 heures suivant la réception du DTCoq, le gouvernement japonais a suspendu l'administration du DTCoq pendant 2 mois. Lorsque la vaccination a repris, l'âge à la dose initiale au Japon a été relevé de 3 mois à 2 ans sur la base du raisonnement selon lequel les réactions induites par le vaccin pourraient être plus fréquentes chez les nourrissons. Étant donné que la coqueluche survient le plus souvent chez les enfants de moins d'un an, l'augmentation de 300 cas et 3 décès par coqueluche en 1975 à 40 000 cas et 41 décès en 1979 n'est pas surprenante. Ce n'est qu'en 1989, après l'introduction en 1981 d'un vaccin anticoquelucheux acellulaire à base de protéines au Japon, que le nombre de cas de coqueluche a diminué pour atteindre les niveaux observés avant l'augmentation de l'âge de la vaccination à 2 ans.

En Suède, la vaccination contre la coqueluche avec un vaccin acellulaire chez les enfants de 3,5 et 12 mois a été introduite dans le programme vaccinal en janvier 1996, soit 17 ans après le retrait du vaccin à germes entiers en 1979. En quelques mois, la couverture vaccinale avait atteint au moins 95%, principalement avec un vaccin coquelucheux à trois antigènes associé au vaccin diphtérie-tétanos (DTCoq acellulaire). Dans la région de Göteborg et ses environs, une campagne de rattrapage avec un vaccin coquelucheux à un seul antigène a débuté dans le cadre d'essais cliniques. Cet article rapporte donc l'importante chute de l'incidence de la coqueluche trois ans après la réintroduction de la vaccination en Suède. Source Santé publique France.

NB: La photo est issue de la CDC Public Health Image Library.

jeudi 6 octobre 2022

Une étude détaille l'étendue de l'encéphalite à tiques d'origine alimentaire en Europe

Le blog vous a proposé le 5 octobre un document de l’Anses sur «Encéphalite à tiques : remonter à l'origine des cas de transmission via le fromage».

Voici en complément, «Une étude détaille l'étendue de l'encéphalite à tiques d'origine alimentaire en Europe», source article de Joe Whitworth paru le 6 octobre 2022 dans Food Safety News, complété par mes soins -aa.

Des programmes de vaccination et des campagnes de sensibilisation du public pourraient réduire le nombre de personnes touchées par le virus de l'encéphalite à tiques, qui est parfois d'origine alimentaire, selon des chercheurs.

L'encéphalite à tiques (TBE) est une infection virale du système nerveux central. Les humains contractent principalement la TBE par des piqûres de tiques, mais cela est parfois contracté en consommant des produits laitiers crus non pasteurisés provenant d'animaux affectés.

Des chercheurs israéliens ont analysé des cas de TBE d'origine alimentaire, principalement en Europe centrale et orientale. La plupart des infections ont été signalées pendant les mois les plus chauds d'avril à août et étaient associées à des produits laitiers crus non pasteurisés de chèvre. La période d'incubation médiane était courte à 3,5 jours et les maladies neuroinvasives étaient courantes, selon l'étude publiée dans Emerging Infectious Diseases, Systematic Review and Meta-analysis of Foodborne Tick-Borne Encephalitis, Europe, 1980-2021.

Au total, 19 études ont été incluses, décrivant 410 patients à travers l'Europe. Les pays ayant signalé des cas de 1980 à 2021 comprenaient la Slovaquie, la République tchèque, la Pologne, la Hongrie, l'Estonie, l'Allemagne, la Croatie, l'Autriche, la Russie et la Slovénie.

Détails sur les patients
Sur 273 patients disposant de données sur la saison d'infection, 243 ont été infectés d'avril à août et 30 de septembre à novembre. Les patients étaient âgés de 1 à 85 ans. La plupart des cas se sont produits au cours des mois qui correspondent à la saison des tiques en Europe.

Sur les 120 patients dont le statut vaccinal a été enregistré, un seul était vacciné. Cette personne a eu son dernier rappel de vaccination contre le virus de la TBE (TBEV) plus de 15 ans avant l'infection.

Chez 232 patients, l'investigation épidémiologique a révélé une consommation de lait cru de chèvre ou de fromage, du lait cru de brebis ou du fromage a été signalé dans 88 cas, la consommation de lait de vache non pasteurisé dans 23 cas et la consommation d'un mélange de produits laitiers non pasteurisés dans sept cas.

Pour 124 des 138 patients pour lesquels la période d'incubation a été signalée, elle était inférieure à deux semaines. Pour 14 patients qui ont signalé la chronologie exacte de l'infection, la période d'incubation moyenne était de 3,5 jours.

Bien que la TBE soit une maladie à déclaration obligatoire en Europe, presque tous les cas sont survenus dans des régions spécifiques. Cela pourrait s'expliquer par les habitudes de consommation de produits laitiers non pasteurisés dans différentes régions, mais les données sur la fréquence de cette consommation dans diverses parties de l'Europe font défaut, ont dit les chercheurs.

TBE : Un problème de santé publique
Une épidémie récente s'est produite dans le département de l'Ain en France, où le TBEV n'avait pas été détecté auparavant. Les investigations ont révélé que tous les 43 patients sauf un avaient consommé du fromage de chèvre non pasteurisé d'un producteur local.

Les chercheurs ont dit qu'il pourrait y avoir un sous-diagnostic, une sous-déclaration, des variations en raison du faible nombre de patients impliqués dans certains rapports d'épidémie et des investigations épidémiologiques incomplètes.

Une autre explication pourrait être la variabilité de la charge virale des produits laitiers infectés car la dose exacte de TBEV requise pour une infection humaine par voie orale est inconnue et pourrait être différente de la charge virale pour une infection clinique par piqûre de tique.

La transmission alimentaire de la TBE est rare, mais peut provoquer des épidémies affectant de nombreuses personnes, ce qui en fait un problème majeur de santé publique. Une telle transmission pourrait être éliminée par des campagnes d'éducation qui encouragent les gens à ne consommer que des produits laitiers pasteurisés et par la vaccination, ont dit les chercheurs.

Dans leur conclusion, les chercheurs notent,

 ... le TBE d’origine alimentaire en Europe est signalé principalement dans une région géographique bien définie pendant la saison des tiques, avec quelques signalements en Russie et récemment en France. Nous avons trouvé un taux d'attaque de la TBE d’origine alimentaire variable, qui pourrait être le résultat de nombreux facteurs, y compris la variabilité de la charge virale dans les produits laitiers infectés, compatible avec un rapport précédent. Les caractéristiques cliniques de la TBE d’origine alimentaire sont similaires à celles rapportées pour le TBE acquis par des piqûres de tiques, et des symptômes spécifiques su système nerveux central (SNC) se développent chez près de 40% des personnes infectées. La vaccination semble être efficace pour prévenir la TBE d’origine alimentaire. Nos résultats pourraient aider à sensibiliser les épidémiologistes, les cliniciens, les responsables de la santé publique et le public des zones endémiques à la TBE d’origine alimentaire. Les programmes de vaccination et les campagnes de sensibilisation du public pourraient réduire considérablement le nombre de patients touchés par cette infection potentiellement grave du SNC.

Une autre étude, publiée dans International Journal of Molecular Sciences, a fait état d'une épidémie familiale de cas de maladie, initialement évocatrice d'une infection interhumaine, au début de l'été en Autriche.

Le patient index était un homme de 39 ans, qui a été hospitalisé avec une histoire de quatre à cinq jours de maux de tête et de forte fièvre, avec des malaises et des étourdissements précédents pendant un à deux jours. Son fils de 14 ans et sa femme de 41 ans ont également été admis respectivement trois et huit jours plus tard. Ils ont ensuite sortis de l’hôpital avec des maux de tête résolutifs et sans fièvre.

Après interrogatoire, il a été constaté que la famille avait du lait de chèvre non pasteurisé provenant d'une ferme de Braunau en Haute-Autriche, deux semaines avant l'apparition des symptômes. L'encéphalite à tiques a été diagnostiquée suite à la consommation de lait de chèvre et le virus a été détecté dans des échantillons de lait congelé.

L'homme et sa femme n'étaient pas vaccinés. Le fils de 14 ans avait reçu trois doses du vaccin, mais pas selon le calendrier de vaccination recommandé. Un autre garçon de 7 ans n'a pas été infecté bien qu'il ait bu du lait et qu'il n'ait pas été vacciné.