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mardi 29 septembre 2020

Espagne : Une association de consommateurs qualifie l'amende à Magrudis d'«insulte» aux victimes de l'épidémie à Listeria

 « Espagne : Une association de consommateurs qualifie l'amende à Magrudis d'«insulte» aux victimes de l'épidémie à Listeria », source Food Safety News et adapté par mes soins -aa.

Une association de défense des droits des consommateurs a qualifié l'amende infligée à l'entreprise à l'origine d'une épidémie à Listeria en Espagne en 2019 d'«insulte» à ceux qui sont décédés.

La sanction proposée par le Conseil de Séville pour Magrudis de 2 000 euros a été révélée par le journal Diario de Sevilla. Il aurait pu fixer une pénalité de 1 501 euros à 3 000 euros.

L’association de consommateurs Facua a déclaré qu'en ne fixant pas le montant maximal de l'amende, le Conseil de Séville envoie le message que, quelle que soit la gravité des irrégularités commises dans l'industrie alimentaire, il ne les punira d'aucune manière. Facua poursuit également Magrudis pour d'éventuels crimes contre la santé publique et représente les personnes touchées dans le but de réclamer une indemnisation.

L'association rappelle que le Conseil municipal n'a pas pris la peine de revoir la déclaration de responsabilité de l'entreprise, présentée en 2018 et pleine d'irrégularités, jusqu'à l'éclatement de l'épidémie de listériose.

L'amende était pour une «très grave non-conformité» des règles régissant la licence accordée à l'entreprise, selon le journal.


Selon Facua,

… en juillet 2017, l'Inspection a décidé, à tort, de réduire le niveau de risque de Magrudis qui est passé de A, le risque le plus élevé, à C. L'inspecteur, le même qui avait visité l'usine huit il y a des mois, a conclu que l'entreprise avait cessé de distribuer ses produits dans la province de Séville et qu'elle ne le faisait que dans la capitale, ce qui a conduit à une prolongation du délai pour effectuer des inspections périodiques. Ainsi, cela est passé d’une inspection semestrielle à une seule inspection tous les 18 mois. Inspection qui a de nouveau correspondu en janvier 2019 et qui n'a été réalisée que sept mois plus tard, l'alerte alimentaire a éclaté pour les produits avec Listeria chez Magrudis.

Le plus grand incident à Listeria en Espagne

L'épidémie de porc rôti réfrigéré de marque «La Mecha» produit par Magrudis a touché plus de 200 personnes cette année, causant trois décès chez des personnes âgées et six femmes enceintes ont perdu leur bébé. Au pic de l’épidémie, 125 personnes étaient hospitalisées. L'alerte à la listériose a débuté à la mi-août et s'est terminée à la mi-octobre.

L’épidémie a été signalée par les autorités espagnoles à l'Organisation mondiale de la santé, via le Réseau international des autorités de sécurité alimentaire (INFOSAN) en août 2019. Des enquêtes menées dans les locaux de fabrication par les autorités espagnoles ont isolé Listeria monocytogenes dans d'autres produits commercialisés sous la même marque.

Le Conseil de Séville a formalisé une plainte devant le parquet contre Magrudis S.L en août 2019 et ordonné la fermeture définitive de l'entreprise.

Le Conseil a mis en place une commission spéciale en février de cette année pour examiner les propositions visant à améliorer les contrôles de la sécurité des aliments en interne et en collaboration avec la Junta de Andalucía.

L'opération Monocy, dirigée par la Garde civile espagnole (Guardia Civil) avec le soutien d'Europol, a conduit à l'arrestation de six personnes fin 2019 dans le cadre d'une enquête sur l'épidémie.

mercredi 12 octobre 2022

Espagne : Le parquet demande des peines de 11 et 10 ans de prison pour les responsables de Magrudis pour la plus grande épidémie de listériose en Europe

Il y aura donc une justice dans cette pénible affaire en Espagne, «Le parquet demande des peines de 11 et 10 ans de prison pour les responsables de Magrudis pour la plus grande épidémie de listériose en Europe», source El País.

Le ministère public considère la mairie de Séville comme étant civilement responsable, mais exonère le vétérinaire municipal des critères d'accusations.

Le parquet a requis des peines de 11 et 10 ans de prison pour les propriétaires de la société sévillane Magrudis, responsable de la plus grande épidémie de listériose en Europe, qui a fait quatre décès en 2019, provoqué sept avortements et touché 240 personnes. Le ministère public considère également la responsabilité civile subsidiaire de la mairie de Séville, mais, comme il l'a fait dans la phase d'enquête, il a décidé d'exclure de la responsabilité pénale le vétérinaire municipal qui a effectué les inspections de la viande, selon les critères des accusations et la juge d'instruction qui l'a fait figurer parmi les accusés.

Le procureur requiert 11 ans de prison pour José Antonio Marín Ponce, administrateur de facto de Magrudis, et pour son fils Sandro Marín, qui a comparu comme l'unique administrateur de l'entreprise de viande, pour deux crimes contre la santé publique, homicide par imprudence grave et mensonge dans la préparation de la déclaration responsable pour obtenir l'autorisation d'exercer l'activité. Pour Mario Marín, le fils cadet de José Antonio, et sa mère, Encarnación Rodríguez, en charge de la production et du système d'autocontrôle de l'entreprise, demande 10 ans également pour délit contre la santé publique et pour homicide par négligence grave. Pour tous, il réclame également une amende de huit mois pour un délit de fraude électronique, puisque les entrepôts où les produits ont été fabriqués ont été illégalement raccordés au réseau Endesa.

Dans son réquisitoire, le procureur conclut que les quatre prévenus, «en tant que responsables de Magrudis, savaient qu'ils menaient un processus de production présentant des carences sanitaires et un risque grave ou très grave pour les consommateurs potentiels en cas de commercialisation. Le parquet rappelle comment, malgré le fait qu'ils aient appris qu'un de leurs lots de pain de viande avait été testé positif à la listeria monocytogenes en février 2019, six mois avant la déclaration de l'épidémie le 15 août de cette année-là, ils n'ont pas informé que particulièrement la santé les autorités. Le procureur reproche également au fait qu'une fois qu'on a su que leur viande déchiquetée était infectée, ils ont omis des informations sur le fait qu'une autre entreprise de viande la commercialisait et ont caché qu'ils fabriquaient également d'autres produits qui, a posteriori, contraint de prolonger l'alerte sanitaire. «Ces omissions ont directement affecté la prise de décision des autorités sanitaires, de sorte qu'on ne savait pas exactement quels produits devaient être retirés, les clients qui en avaient, ainsi que le périmètre territorial.»

Le parquet a également condamné José Antonio y a Sandro, ainsi que l'architecte Sergio L.G., à un an et six mois de prison pour avoir falsifié un document officiel pour «défaut de vérité» dans la rédaction de la déclaration responsable.

La mairie de Séville impliquée
La mairie de Séville apparaît également comme ayant une responsabilité civile subsidiaire et devra finalement faire face à la responsabilité civile dérivée de tous les dommages et dépenses causés, dépenses que le parquet quantifie à 141 00,12 euros, causées à la mairie de Séville elle-même, 800 000 euros à la Junta de Andalucía (Région d’Andalousie) et 5 861,26 à Endesa. Le procureur ne chiffre pas dans son écrit les sommes que doivent recevoir les victimes. Les prévenus ont souscrit une assurance responsabilité civile subsidiaire auprès d'Axa pour un montant de 300 000 euros. Tout au long de la procédure, les parties civiles ont obtenu la police de responsabilité civile de la Mairie qui s'élève à 1,2 million, ce qui signifierait que la limite jusqu'à laquelle les parties pourraient prétendre s'élèverait à 1,5 million d'euros.

Le parquet considère que la mairie de Séville a échoué dans le double contrôle requis par la réglementation applicable, la santé et les autorisations. S'agissant de la première, selon le procureur, «la performance du Service d'Inspection Vétérinaire a été incontestablement déficiente, puisque la fréquence des inspections n'a pas été effectuée conformément à la réglementation en vigueur», une infraction qui est imputée «au manque de moyens et de travail surcharge, due au faible effectif» de ce service, qui ne comptait que neuf vétérinaires pour tout le district de la capitale andalouse. Un argument essentiel pour l'exclusion de la responsabilité pénale du vétérinaire municipal qui a effectué toutes les inspections avant la déclaration du foyer et après.

En ce qui concerne le contrôle des autorisations pour que Magrudis puisse fonctionner comme une entreprise de viande, le procureur rappelle que les techniciens de la mairie n'ont pas examiné la déclaration responsable - qui contenait de nombreuses irrégularités sciemment écrites par l'architecte avec la connivence de José Antonio Martín et son fils Sandro — qui a été présenté en novembre 2018 jusqu'à fin août 2019, date à laquelle l'alerte sanitaire à l'épidémie de listériose avait déjà été activée. «Tout ceci détermine la responsabilité civile de la Mairie, qui doit assumer les conséquences de son inaction, de sa mauvaise action et de son action tardive, dès lors qu'il s'agit du fonctionnement anormal d'un service public et de l'importance du résultat produit», conclut la lettre du bureau du procureur .

Commentaire
Vous lirez ici les précédents articles écrits par le blog sur cette affaire.
Partout, il manque des inspecteurs dans l’UE et on ose dire que «La Commission européenne vise à assurer un niveau élevé de sécurité alimentaire et de santé animale et végétale au sein de l'UE grâce à une politique cohérente de la ferme à la table». Assez d'hypocrisies ! Je voudrais bien savoir ce qu’en pensent les victimes ici et ailleurs du manque de personnels …
NB : Merci à Joe Whitwhorth de m’avoir transmis l’information.

vendredi 1 juillet 2022

Espagne: Sept personnes font face aux accusations dans une épidémie mortelle à Listeria, mais la Ville de Séville est épargnée

«Sept personnes font face aux accusations dans une épidémie mortelle à Listeria en Espagne», source article de Joe Whitworth paru le 1er juillet 2022 dans Food Safety News.

Sept personnes doivent être jugées dans le cadre de la plus grande épidémie à Listeria jamais enregistrée en Espagne, qui s'est produite en 2019.

Une juge d'un tribunal de Séville a décidé cette semaine de continuer les débats contre sept accusés pour des infractions, notamment de crimes présumés contre la santé publique et de blessures chez un fœtus entraînant un avortement. À l'issue d'une investigation sur l'épidémie, Pilar Ordóñez a également estimé que la mairie de Séville pourrait être tenue civilement responsable, ce qui signifie qu'elle devrait verser une indemnisation en cas de condamnation.

L'épidémie liée au porc rôti réfrigéré de marque «La Mecha» produit par Magrudis a touché près de 250 personnes. Lors de l'alerte sanitaire entre la mi-août et la mi-octobre 2019, quatre personnes sont décédées et il y a eu six avortements.

Les personnes qui font l’objet d’investigations sont José Antonio Marín Ponce, administrateur de Magrudis, son épouse, Encarnación Rodríguez Jiménez, responsable de la production et du système d'autocontrôle de l'entreprise, leurs enfants Sandro José et Mario Marín Rodríguez ainsi qu'un inspecteur vétérinaire local et deux autres personnes. L'action contre quatre autres personnes a été arrêtée.

Le conseil municipal de Séville est accusé de mauvaise performance dans son rôle de service public. L'inspecteur des installations de Magrudis n'a pas collecté suffisamment de prélèvements de produits, de surfaces ou de l'environnement intérieur pour vérifier si l'usine remplissait les conditions nécessaires malgré l'obligation d'évaluer le risque potentiel et le niveau de conformité, selon des responsables.

La Guardia Civil a enquêté sur l'entreprise dans le cadre de l'opération Monocy avec l'aide d'Europol.

Appréciation de la juge
L'épidémie a été signalée par les autorités espagnoles à l'Organisation mondiale de la santé, via le Réseau international des autorités de sécurité alimentaire (INFOSAN) fin août 2019.

Les dépenses générées par deux hôpitaux en réponse à l'épidémie de listériose se sont élevées à 800 000 euros ont indiqué les autorités.

Des rapports d'experts dans le cadre de la procédure ont mis en lumière les mauvaises pratiques de l'entreprise et le «manque de considération» vis-à-vis de la sécurité des aliments.

«La propagation de l'épidémie était due au manque de transparence de Magrudis, ne communiquant pas dès la première minute les types de produits fabriqués, le type de produits distribués et les lots de chacun d'entre eux», a déclaré la juge, s'appuyant sur des conclusions d'experts. .

Une fois le produit potentiellement dangereux mis sur le marché, le risque ne pouvait plus être maîtrisé et même si les prévenus n'imaginaient pas le résultat de leurs actes, ils savaient qu'il y avait possibilité de nuire à la santé des consommateurs, a ajouté la juge.

Facua, une association de consommateurs qui représente 79 personnes malades, s'est félicité de l'avancée des procédures.

Cependant, l'association a critiqué le Conseil municipal de Séville pour ne pas avoir fait assez pour éviter un autre cas Magrudis en améliorant les contrôles et en augmentant le nombre d'inspecteurs.

En ce sens, ni l'ancien maire au moment des événements, Juan Espadas , ni l'actuel conseiller municipal, Antonio Muñoz, n'ont apporté les changements nécessaires pour garantir les améliorations de l'inspection que l'association de consommateurs réclame depuis des décennies. Entre autres lacunes importantes, Séville ne compte qu'une douzaine d'inspections vétérinaires.

Commentaire
Partout, il manque des inspecteurs dans l’UE et on ose dire que «La Commission européenne vise à assurer un niveau élevé de sécurité alimentaire et de santé animale et végétale au sein de l'UE grâce à une politique cohérente de la ferme à la table». Assez d'hypocrisies !
Je voudrais bien savoir ce qu’en pensent les victimes ...

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire s’est comportée et continue de se comporter en censeur et refuse tout assouplissement pour la modique somme de 500 euros. N’ayant pas les moyens d’aller devant la justice, je leur fait ici de la publicité gratuite. Derrière cette revue, il y a une direction dégueulasse et un rédacteur en chef complice !

vendredi 8 novembre 2019

Les autorités espagnoles estiment que l’entreprise alimentaire était au courant de la présence de Listeria dans ses produits à partir de fin 2018


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.
« Les autorités espagnoles estiment que Magrudis était au courant de la présence de Listeria dans ses produits à partir de fin 2018 », source article adapté d'après Food safety News.

Un certain nombre de personnes ont été arrêtées parce qu'elles savaient que la viande, à l'origine d'une importante épidémie à Listeria en Espagne, était contaminée.

Les personnes savaient depuis décembre 2018 que certains produits alimentaires contenaient Listeria, mais elles n'en ont pas informé les autorités et ont continué à vendre les aliments.

L'épidémie liée au porc rôti réfrigéré de marque «La Mecha» produite par Magrudis a touché plus de 200 personnes, faisant trois décès chez des personnes âgées et cinq femmes enceintes ont perdu leur bébé. Au pic de l’épidémie, 125 personnes étaient à l'hôpital. L'épidémie a été déclarée terminée par les autorités le mois dernier.

L’opération, baptisée Monocy, était dirigée par la Garde civile espagnole (Guardia Civil) avec le soutien d’Europol. Six personnes ont été arrêtées et deux sont en détention provinciale sans caution.

Les investigations ont révélé qu'au moins trois des personnes responsables des produits savaient qu'un lot étiqueté en décembre 2018 était contaminé par Listeria, mais elles n'en ont pas informé les autorités. Le retrait ou la destruction des produits contaminés n'a pas pu être prouvé. Ce lot pourrait être à l'origine de plusieurs cas d’infection lors de l'épidémie. Les autorités andalouses ont les premières lancé l'alerte concernant l'épidémie en août dernier.

Les premiers cas d'intoxication ont été signalés le 5 août dans la province de Séville, bien que les premiers cas positifs à Listeria n'aient été détectés que le 20 août.

17 tonnes d’aliments détruites
Les responsables ont confirmé que les produits à base de viande de Magrudis étaient à l'origine des premiers foyers détectés à Séville en août.

Bien que les activités de la société aient été principalement en Espagne, plusieurs cas ont été signalés en Europe: quatre membres d’une famille allemande et un ressortissant britannique qui se trouvait en France auraient été intoxiqués.

Au total, 17 tonnes d'aliments contaminés par la Listeria ont été saisies et les produits vont être incinérés à Cadix, Espagne.

Les autorités espagnoles ont signalé l'épidémie à l'Organisation mondiale de la santé, via le réseau international des autorités de sécurité des aliments (INFOSAN), à la fin du mois d'août.

Les résultats de l'opération de la Garde civile arrivent alors que une association de consommateurs, Facua, représentant certaines des victimes, a déclaré qu'une quatrième personne était décédée de la souche épidémique de Listeria.

L’organisation de consommateurs a déclaré qu'une femme avait accouché à la fin du mois de janvier, à sa 29e semaine de grossesse, mais que le bébé était décédé dans un hôpital de Séville le 2 février. Elle avait consommé du porc de marque La Mecha en décembre.

Par ailleurs selon Facua, la ville de Séville pourrait être aussi civilement responsable car « L'enquête de la police a révélé que les responsabilités du conseil municipal de Séville en matière d'inspection étaient encore plus irrégulières que celles que FACUA avait déjà annoncées ces derniers mois. Si le conseil municipal avait bien fait son travail, Magrudis aurait été fermé fin 2016, selon l'association. »

Enfin les groupes politiques Ciudadanos (Cs) et du Parti populaire (PP) ont décidé de s'opposer à la création d'une commission d'enquête au sein du Parlement autonome f(Andalousie sur les causes, la portée et les responsabilités de l'alerte à la listériose qui a pour origine les produits de Magrudis.

mardi 17 septembre 2019

Trois décès et plus de 200 personnes malades dans une épidémie à Listeria en Espagne


« Trois décès et plus de 200 personnes malades dans une épidémie à Listeria en Espagne », source article de Joe Whitworth paru le 17 septembre 2019 dans Food Safety News.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 220 personnes ont été malades et trois sont décédées dans le cadre d'une épidémie de listériose en Espagne.

Du 7 juillet au 13 septembre, 222 cas confirmés ont été signalés dans cinq régions d’Espagne: 214 patients en Andalousie, quatre en Aragon, deux en Estrémadure et un en Castille-León et Madrid.

La plupart des cas andalous ont été enregistrés à Séville avec 175 mais 17 personnes sont malades à Huelva, 11 à Cadix, six à Málaga et cinq à Grenade. Vendredi dernier, il ne restait que 21 personnes à l'hôpital.

L'épidémie a été attribuée à un produit à base de viande de porc rôtie et réfrigérée fabriqué en Espagne par Magrudis et vendu sous le nom de marque « La Mechá ». En général, environ 300 cas d’infection à Listeria en Espagne sont enregistrées chaque année.

Selon les autorités espagnoles, 66 cas probables et 80 cas suspects sont en cours d'investigation à Aragon, dans les îles Canaries, en Castille-et-León, en Castille-La Manche, en Catalogne, à Valence, en Estrémadure, à Madrid et à Melilla.

Cas internationaux potentiels
L'OMS a recommandé de ne pas restreindre les voyages ou les échanges commerciaux en raison de l'épidémie. Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) surveille également l’incident.

Les autorités espagnoles ont signalé l’épidémie le 20 août à l'Organisation mondiale de la santé, via le réseau international des autorités de sécurité des aliments (INFOSAN). Trois jours plus tard, les autorités espagnoles avaient alerté les consommateurs sur la sécurité des aliments en leur demandant d'éviter tout produit vendu sous la marque Magrudis et qu'une autre société, Commercial Martínez León, a également vendu une petite quantité du rôti de porc réfrigéré impliqué.

La France a notifié un cas lié à un citoyen du Royaume-Uni qui avait voyagé en Andalousie. Les médias espagnols ont signalé des infections en Allemagne, mais les autorités espagnoles ont déclaré qu'aucune personne d'origine allemande n'avait encore été incluse dans l'épidémie.

Seuls trois cas de listériose ont été enregistrés avec une date de consommation postérieure au 17 août, mais ils ont tous acheté le produit avant l'alerte alimentaire. La période d'incubation maximale dans l'éclosion est de 30 jours, mais la listériose peut avoir une période d’incubation jusqu'à 70 jours.

Cinquante-sept pour cent des malades sont des femmes, dont 38 femmes enceintes et 24% ont 65 ans ou plus. Trois décès ont été signalés chez deux personnes de plus de 70 ans et une personne de plus de 90 ans qui était atteinte de listériose au moment de son décès. Six femmes ont eu des fausses couches liées à l'épidémie.

« Bien que les produits en cause aient été rappelés, compte tenu de la longue période d'incubation de la listériose (jusqu'à 70 jours), de la durée de conservation des produits en cause (trois mois) et de la popularité de cette marque de viande servie dans de nombreux restaurants, des cas supplémentaires sont attendus dans les prochaines semaines », ont déclaré des responsables de l'OMS.

« De plus, étant donné le nombre élevé de touristes en Espagne et en Andalousie, en particulier pendant les mois d'été, les voyageurs internationaux peuvent avoir été exposés pendant que le produit était sur le marché; bien que le risque de propagation internationale de maladies soit faible étant donné que les produits ont été rappelés et n’ont pas été exportés hors de l’Espagne. »

Cela étant, un rappel de produits de chez Magrudis a eu lieu en Allemagne.

Analyse WGS de la souche épidémique
Les autorités andalouses ont suspendu la production du porc en cause chez Magrudis et ordonné le retrait de tous les lots du marché. La société a rappelé tous les produits fabriqués depuis le 1er mai 2019.

Au cours des investigations menées à l'usine par les autorités espagnoles, Listeria monocytogenes a été isolée dans d'autres produits commercialisés sous la même marque. Le séquençage du génome complet (WGS) d’isolats par l’Instituto de Salud Carlos III en Espagne a révélé que les souches humaines et les souches alimentaires partageaient la même séquence. La souche a été caractérisée comme étant le sérovar IVb, séquence type 388, complexe clonal 388 et typage par cgMLST, CT8466.

Par ailleurs, l’Agence espagnole de sécurité alimentaire et de nutrition (AESAN) a informé qu’un échantillon de viande de porc rôtie réfrigérée de la marque « Sabores de Paterna » a été contrôlé positif pour Listeria et l’alerte a ensuite été étendue pour inclure tous les articles produits par Sabores de Paterna SCA Les produits étaient principalement distribués en Andalousie, mais aucune infection liée à l'alerte n'a été confirmée.

L’AESAN a également alerté le public sur la présence de Listeria dans des produits de la marque « La Montanera Del Sur », produite par Incarybe SL, basée à Benaoján (Málaga). Par précaution, les autorités andalouses ont ordonné le retrait de tous les produits fabriqués par la société, mais aucun cas de maladie n’a été enregistré.

Graphique illustrant les cas confirmés dans l'épidémie à Listeria du 15 juillet au 11 septembre 2019, par date d’apparition des symptômes. Source: SVEA, Regional Office for Health and Family Affairs. Regional Government of Andalusia.
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
NB : Tous les liens sont de mon fait.

lundi 30 septembre 2019

Les propriétaires de l’entreprise alimentaire responsables de la pire épidémie de listériose en Espagne arrêtés pour homicide involontaire


« Les propriétaires de l’entreprise alimentaire responsables de la pire épidémie de listériose en Espagne arrêtés pour homicide involontaire », source Doug Powell du barfblog.

Eva Saiz d'El Paìs a rapporté que les propriétaires de l'entreprise alimentaire responsables de la pire épidémie de listériose en Espagne ont été arrêtés mercredi pour homicide involontaire.

Depuis le mois d’août, l’épidémie a fait trois décès, sept fausses couches et a infecté plus de 200 personnes. La source de l'infection bactérienne a été attribuée à une société basée à Séville, Magrudis, qui a vendu un produit contaminé, de la longe de porc, carne mechada, sous le nom de marque La Mechá. Trois autres produits fabriqués par la société ont également été retrouvés positifs pour Listeria monocytogenes.

Les propriétaires de Magrudis, José Antonio Marín Pince, et ses deux enfants, Sandro et Mario, ont été accusés, à des degrés divers, d'homicide involontaire, de crimes contre la santé et d'atteintes au fœtus.

Selon les enquêteurs, les trois hommes savaient en février que certains de leurs produits avaient été contaminés mais ils n'ont rien fait pour éliminer les bactéries de leurs installations. Au lieu de cela, ils ont continué à produire et à distribuer leurs produits.

« Lorsque la crise a éclaté, nous avons rappelé à l'entreprise par courrier électronique qu'un de leurs échantillons avait été contaminé beaucoup plus tôt. Comme ils n'ont rien fait, nous avons transmis cette information aux tribunaux », a déclaré à El País, José Antonio Borrás, propriétaire du laboratoire du groupe Microal.

Le laboratoire a remis un rapport au tribunal début septembre. Selon des sources proches de l'investigation, son contenu a incité la juge Pilar Ordóñez, qui supervise l'affaire, à intervenir mardi.

Ni les laboratoires, ni les entreprises ne sont légalement tenus d'avertir les autorités si un produit s'avère positif, mais une entreprise est tenue d'adopter des mesures pour résoudre le problème.

Les enquêteurs veulent savoir pourquoi les propriétaires de Magrudis ne l'ont pas fait et, plus important encore, ils ont caché les résultats positifs des analyses aux inspecteurs de la santé qui ont visité l'usine après le déclenchement de l'alerte. Lors d'apparitions publiques, Marín et son fils Sandro ont affirmé que la société avait passé avec succès tous les contrôles sanitaires.

Des traces de listeria ont été découvertes lors d’analyses effectuées sur la chaîne de production de Magrudis, notamment les chariots de four servant au transport de la viande pendant le processus de préparation et les aiguilles de lardage servant à injecter de la graisse au porc avant la cuisson. La crise a été compliquée par le fait que les produits de la société ont été vendus à une autre entreprise et préparés pour la vente en tant que produits de marque propre dans une chaîne de supermarchés sans un étiquetage approprié.

samedi 19 octobre 2019

L'épidémie espagnole à Listeria est déclarée terminée après avoir touché 200 personnes. Une autre épidémie à Salmonella a lieu au Pays Basque liée à des œufs


« L'épidémie espagnole à Listeria est déclarée terminée après avoir touché 200 personnes », source article de Joe Whitworth paru le 19 octobre 2019 dans Food safety News.

La plus grande épidémie de Listeria jamais enregistrée en Espagne est terminée, selon les autorités. Aucune nouvelle infection n’a été signalée au cours des 20 derniers jours.

La Consejería de Salud y Familias de la Junta de Andaloucia a mis fin à l'alerte de listériose, qui a débuté à la mi-août, après avoir confirmé que le risque de nouvelles infections était minime et que les produits en cause n'étaient toujours pas distribués. La période d'incubation de la listériose, qui peut aller jusqu'à soixante-dix jours, est sur le point de se terminer.

L'agence maintiendra la surveillance habituelle d'une maladie à déclaration obligatoire, telle que la listériose.

En l'espace de deux mois, l'épidémie liée à de la viande de porc rôtie réfrigérée produite par Magrudis de la marque « La Mecha » a provoqué la mort de trois personnes âgées et cinq avortements. Plus de 200 cas ont été déclarés, dont 176 correspondent à la même souche que celle retrouvée dans les produits de Magrudis et 28 sont en attente d'analyse. La plupart étaient enregistrés à Séville, mais des personnes sont également tombées malades à Cadix, Grenade, Huelva et Malaga.

Au total, 57% étaient des femmes, dont l'âge moyen était de 45,5 ans et l'âge moyen des hommes de 50 ans. Près de 40 cas confirmés ont été découverts chez des femmes enceintes. Près de 80% des cas confirmés ont eu une période d'incubation de trois jours ou moins.

Quatre personnes sont encore hospitalisées par rapport au 22 août, lorsque le pic d'hospitalisation avait été atteint avec 125 patients. Il n’y aucune femme enceinte dans les hôpitaux andalous, ni aucune patiente dans les unités de soins intensifs.

Taux de survie élevé
Les autorités espagnoles ont signalé l'épidémie à l'Organisation mondiale de la santé, via le réseau international des autorités de sécurité des aliments (INFOSAN), à la fin du mois d'août.
Graphique illustrant le taux de mortalité lors d'épidémies passées à Listeria
Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Le ministre de la Santé et de la Famille, Jesús Aguirre, a déclaré que lors de la plus grande épidémie de listériose en Europe, le taux de survie était supérieur à celui d'autres incidents similaires.

« En Andalousie, le taux de survie a été de 98,6%, contre 78% aux États-Unis et 73% en Afrique du Sud », a-t-il déclaré.

L'épidémie à Listeria en 2017-2018 en Afrique du Sud a touché 1 060 personnes avec 216 décès, et a été attribuée du polony fabriqué par Enterprise Foods, propriété de Tiger Brands. Aux États-Unis, l’épidémie de 2011 a touché 147 personnes dans 33 États et provoqué la mort de 33 personnes. Elle était liée à des cantaloups entiers de Jensen Farms.

Plus de 1 800 établissements ont été inspectés pour vérifier le retrait de plus de 8 000 kg de viande. La souche impliquée était caractérisée par les sérovars IVb, ST-388, CC388, CT-8466.

Les produits les plus touchés provenant de Magrudis ont été distribués en Andalousie, mais l’Extrémadure, Madrid, la Castille et le León et ma Castille-La Mancha ont également reçu de petites quantités, selon le ministère de la Santé, de la Consommation et du Bien-être social (MSCBS). Ils n'ont pas été envoyés en dehors de l'Espagne. Certains avaient une durée de vie allant jusqu'à trois mois.

Les autorités françaises ont notifié un cas confirmé chez un citoyen anglais diagnostiqué en France le 16 août et ayant consommé du porc froid à Séville le 13 août. Des responsables de l'OMS avaient mis en garde contre le nombre élevé de touristes en Espagne pendant les mois d'été, ce qui signifie que les voyageurs internationaux aurait pu être exposé pendant que le produit était sur le marché.

La Consejería de Salud y Familias a créé un groupe chargé de coordonner les alertes relatives à la sécurité des denrées alimentaires, qui sera chargé de guider la conception d'un nouveau plan de contrôle de Listeria. Une réunion scientifique internationale pour analyser la gestion de la crise alimentaire aura lieu dans les prochains mois.

Salmonellose liée à des œufs
Dans le même temps, les autorités sanitaires du gouvernement basque ont associé au moins 40 cas d’infections à Salmonella liés à des œufs.

La Dirección de Salud Pública y Adicciones du gouvernement basque coordonne l'élimination de 1 125 boîtes d'une douzaine d'œufs associés à une épidémie de salmonellose.

L’intoxication à Salmonella s’est produite fin septembre en Pays Basque. Un facteur commun était de consommer des tortillas dans deux établissements, l’un à Galdakao et l’autre à Portugalete. Trente-sept personnes sont touchées à Galdakao et trois à Portugalete. Dix personnes ont dû être hospitalisées.

Selon les médias espagnols, les deux sites utilisaient des œufs de même origine, une ferme de Ségovie.

FACUA-Consumidores en Acción, un groupe de défense des droits des consommateurs, l'a qualifié d’« irresponsable », affirmant que les autorités n'avaient pas précisé l'origine des œufs retirés du marché.

Les responsables de la santé ont déclaré qu'après avoir recueilli des informations sur le lieu et la provenance des œufs utilisés pour la fabrication des tortillas et prélevé des échantillons de tortillas et d'œufs, l'origine et les lots associés avaient été déterminés. Les œufs de ces lots ont donc été retirés du marché.

Les informations ont été envoyées à l'Agence espagnole de sécurité des aliments et de la nutrition (AESAN).

Les responsables ont rappelé aux personnes que pour préparer des tortillas avec des œufs crus, les œufs doivent atteindre une température de cuisson suffisante pour maîtriser les agents pathogènes tels que Salmonella ou que les tortillas doivent être préparées avec des œufs pasteurisés.

Vidéo en espagnol proposé par la Consejería de Salud y Familias de la Junta de Andaloucia :

Complément du 25 octobre 2019. On lira l'article de Bill MarlerSpanish Listeria Outbreak called “over”.