«Le Royaume-Uni rapporte une augmentation des cas à Cryptosporidium», source article de Joe Whitworth paru le 30 octobre 2023 dans Food Safety News.
Des scientifiques du Royaume-Uni ont signalé une augmentation continue des cas de cryptosporidiose à l’échelle nationale.
L'augmentation des infections a été constatée pour la première fois en août et est principalement due à Cryptosporidium hominis, bien qu'il existe également des centaines de cas à Cryptosporidium parvum.
Il y a eu 2 411 cas confirmés en laboratoire au Royaume-Uni, dont 2 032 en Angleterre, 163 au Pays de Galles, 127 en Écosse et 89 en Irlande du Nord entre la mi-août et le début octobre.
Compte tenu de l’ampleur et de la répartition géographique des patients au Royaume-Uni, une seule exposition locale est une cause peu probable, selon l’étude publiée dans la revue Eurosurveillance, «Preliminary investigation of a significant national Cryptosporidium exceedance in the United Kingdom, August 2023 and ongoing».
Autres pays concernés
Une augmentation a également été constatée au Luxembourg et aux Pays-Bas depuis fin août et courant septembre. Aux Pays-Bas, le nombre de cas en septembre était de 129, contre une moyenne de 72 en septembre pour la période 2016 à 2019. Au Luxembourg, il y a eu 97 notifications confirmées en laboratoire entre fin août et début octobre, contre 21 au cours de la même période. En 2022.
Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a dit que cette augmentation pourrait être due à une combinaison de facteurs liés aux voyages et aux conditions climatiques extrêmes. L’agence a ajouté que la cryptosporidiose est sous-déclarée dans de nombreux pays, ce qui limite la capacité d’évaluer avec précision le risque.
Les informations provenant de cas en Angleterre et au Pays de Galles ont identifié les voyages à l'étranger dans 250 des 463 répondants et la natation dans 234 des 353 cas. D’autres sources, telles que les aliments contaminés, n’ont pas été exclues comme contribuant à l’augmentation des infections.
Cryptosporidium peut se propager dans une piscine chlorée car il résiste au chlore.
Un questionnaire électronique standardisé a été utilisé comprenant des questions sur les voyages à l'étranger, les expositions aux aliments et à l'eau et l'interaction avec les animaux.
Cas liés aux voyages
Deux incidents liés à un petit nombre de cas ont été identifiés et font l'objet d'une enquête par les équipes de santé environnementale des autorités locales.
Plus de la moitié des 224 répondants au questionnaire souffraient d'une maladie d'une durée supérieure à 10 jours, tandis que 19 d'entre eux ont déclaré avoir été malades pendant plus de 20 jours.
Sur 475 cas, la tranche d'âge de 20 à 39 ans a été la plus touchée mais plus de 150 patients avaient moins de 10 ans.
Les réponses à l’enquête n’ont pas identifié d’expositions ou de contextes courants pouvant expliquer un grand nombre de cas. Les infections à Cryptosporidium hominis augmentent normalement en cette période de l’année, mais pas autant. Cette hausse pourrait également refléter une augmentation des voyages estivaux vers l’Espagne et d’autres pays méditerranéens.
Le symptôme le plus courant est la diarrhée aqueuse. Certaines personnes peuvent également souffrir de déshydratation, d’une perte de poids, de crampes d’estomac, de fièvre, de nausées et de vomissements. D’autres peuvent ne présenter aucun symptôme. Les symptômes durent généralement entre 1 et 2 semaines. Bien qu’il s’agisse d’une maladie bénigne chez les personnes en bonne santé, elle peut s’aggraver chez les jeunes enfants et les personnes âgées et peut être très grave chez les personnes immunodéprimées. Des analyses spécifiques sont nécessaires car les symptômes peuvent imiter d’autres maladies.
Dans leur conclusion, les auteurs notent,
Ce dépassement a renforcé la charge de morbidité considérable pouvant résulter de la cryptosporidiose (56% des 224 cas ayant répondu au questionnaire et signalant une durée de maladie supérieure à 10 jours), ainsi que la répartition typique par âge et sexe des cas d’infection à Cryptosporidium spp. Des études antérieures ont montré que Cryptosporidium spp. estt hautement transmissibles au sein des ménages, en particulier ceux avec des enfants, et qu'un nombre notable de cas sont sous-notifiés. L'importance et l'utilité des approches de surveillance standard au sein des pays ont également été démontrées ; le déploiement rapide d’un questionnaire unique a permis de générer et d’analyser des hypothèses au niveau national.
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