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jeudi 9 novembre 2023

Maroc : Plus de 200 touristes étrangers, de nationalité française en majorité, ont été victimes d’une intoxication alimentaire lors d'un trek

Vomissement, diarrhée, maux de tête .. Plus de 200 touristes étrangers, de nationalité française en majorité, ont été victimes d’une grave intoxication alimentaire alors qu’elles prenaient part à un trek (Trek Rose Trip) pour la sensibilisation contre le cancer du sein, organisée du 26 au 30 octobre derniers à Merzouga dans le sud-est du Maroc. Source Maroc Hebdo du 7 novembre 2023.

Selon la presse française, les victimes faisaient partie d’un groupe de 800 personnes de différentes nationalités, venues au Royaume pour récolter des fonds en faveur d’organisations qui œuvrent dans le domaine de la lutte contre le cancer. Leur aventure a viré au cauchemar lorsqu’elles ont commencé à ressentir les symptômes de gastro-entérite.

«Je m’écroule devant la tente médicale dans une atmosphère apocalyptique. Les filles autour de moi se font littéralement dessus. Des filles en détresse sont laissées démunies sur des matelas dehors», a confié au journal français le Parisien, Sarah, tombée malade dès le premier jour de l’événement.

Les autorités marocaines ont annoncé l’ouverture d’une enquête pour élucider les circonstances de cette intoxication collective. Les médias français expliquent que la piste privilégiée est celle d’une infection à E. coli ou Shigella,

Les victimes, qui se sont unies dans le cadre d’un collectif, entendent porter l’affaire en justice. Elles reprochent au organisateur, le voyagiste français Désertours, les conditions d’hygiène durant l’événement, ainsi que les faibles moyens qui auraient été mobilisés pour soigner les participantes tombées malades. 

«On se rend compte que la fosse septique est à ciel ouvert, qu’elle se situe à peine 10 mètres près des cuisines et des tentes où l’on dort», témoigne à France 3, Karine, une autre trekkeuse.

De son côté, Désertours a publié un communiqué dans lequel il affirme que «les symptômes de gastro-entérites aiguës sont fréquents au Maroc mais ont été d’une virulence et d’une ampleur exceptionnelle». Et d’ajouter «s’il est difficile de répondre en temps réel, individuellement, à l’ensemble des demandes que nous recevons, soyez assurées qu’il ne s’agit aucunement de désinvolture de notre part et que votre sécurité est toujours notre priorité.»

Un rapport de Mutuaide Assistance, assureur de l’événement, dont le contenu a été révélé par France Bleu, souligne que la réaction de Désertours face à un afflux de victimes a été extrêmement rapide et parfaitement adéquate malgré le stress et la pression sur place.

Mise à jour du 10 novembre 2023

On lira des tépmoignages dans cet article de France 3 Occitanie du 9 novembre 2023 ...

vendredi 25 août 2023

L'UE évalue les systèmes de contrôles au Maroc et au Portugal

«L'UE évalue les systèmes de contrôle au Maroc et au Portugal», source article paru le 25 août 2023 dans Food Safety News.

L’unité santé et sécurité de la Commission européenne a publié les résultats d’évaluations portant sur les contrôles des aliments d’origine non animale au Maroc et au Portugal.

Un audit de la DG Santé au Maroc, en mars et avril 2023, a examiné la contamination microbiologique d'aliments tels que des fraises (crues et surgelées), des cultures à feuilles comme la laitue, des tomates, des herbes et les épices destinées à l’exportation vers l’Union européenne.

Un audit de 2015 a révélé que la sécurité microbiologique était principalement garantie par des inspections et des certifications de normes privées. En outre, l'efficacité des contrôles officiels a été compromise par les capacités limitées des laboratoires en matière d'analyses microbiologiques.

Situation marocaine

Le dernier audit a également révélé que la sécurité microbiologique des aliments au niveau de la production primaire dépend des bonnes pratiques agricoles, des inspections réalisées par les acheteurs et des systèmes de certification privés.

Les responsables n'ont pas pu fournir de données sur le nombre d'exploitations agricoles qui produisent ou fournissent des produits destinés à l'exportation vers l'UE, mais ont partagé des informations après qu’elles aient quitté l'exploitation.

Il n'existe pas de contrôles officiels pour vérifier les mesures prises dans les exploitations agricoles pour prévenir la contamination microbienne pendant la culture et la récolte, mais des contrôles documentaires ont lieu ultérieurement. L'absence de contrôles à ces étapes pourrait poser un problème en cas d'épidémie, ont dit les auditeurs.

Les autorités n'ont pas pris en compte le risque de contamination environnementale par Listeria chez les opérateurs manipulant des produits destinés à être consommés crus, comme l'exige la législation européenne. Les inspecteurs ont également démontré des connaissances et une expertise limitées sur la manière de vérifier la gestion du risque lié à Listeria monocytogenes par les entreprises alimentaires.

Les autorités marocaines ont déclaré qu'une nouvelle règle permettant aux entreprises de produits alimentaires prêts à consommer de prélever des échantillons de Listeria dans les zones de transformation et sur les équipements dans le cadre de leurs plans d'échantillonnage devrait s'appliquer à partir de fin 2023.

Le réseau de laboratoires est bon, mais il n'existe aucun laboratoire officiel doté de méthodes accréditées pour détecter les E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) et les virus d'origine alimentaire. Un laboratoire national de référence pour les pathogènes d’origine alimentaire est prévu à l’avenir et l’accréditation devrait être obtenue en 2024.

«Le manque de méthodes accréditées pour ces agents pathogènes d'origine alimentaire, associé à l'absence de laboratoires nationaux de référence soutenant les laboratoires officiels, pourrait avoir un impact sur la fiabilité des enquêtes en laboratoire sur les aliments d’origine non animale», ont dit les auditeurs.

Résultats au Portugal

Un audit de la DG Santé en février et mars 2023 au Portugal a couvert la sécurité microbiologique des denrées alimentaires d’origine non animale, comprenant les graines destinées à la germination et les graines germées.

Il existe un système de contrôle sur site basé sur les risques, mais il existe des lacunes dans l'identification des producteurs à haut risque et dans l'enregistrement des transformateurs. Il n’est pas non plus orienté vers les cultures au niveau de la production primaire qui présentent les plus grands risques microbiologiques. Cela signifie que les produits présentant des risques potentiellement élevés en matière de sécurité des aliments ne peuvent pas être soumis à des contrôles officiels, ont indiqué les auditeurs.

L’équipe d’audit a constaté que la formation n’avait pas permis à tous les inspecteurs d’évaluer correctement certains aspects des autocontrôles par les opérateurs. L’audit a mis en évidence certaines insuffisances dans les contrôles portant sur l’application des bonnes pratiques d’hygiène, la détection de Listeria monocytogenes et la vérification des systèmes HACCP.

Au cours du second semestre 2023, les formations seront renforcées par des essais sur Listeria, la contamination croisée et les points critiques pour leur maîtrise ou CCP. Plusieurs sessions sur HACCP ont déjà été réalisées, impliquant la Direction générale des affaires alimentaires et vétérinaires (DGAV) et l'Association portugaise de l'industrie de la viande (APIC).

Au moment de la visite, trois opérateurs producteurs de germes étaient agréés. Cependant, l'un d'entre eux avait cessé ses activités et un autre avait été suspendu après la détection de STEC dans les germes. Une investigation sur les causes profondes a révélé des problèmes d'approvisionnement en eau. Un troisième a été suspendu après une inspection observée par l'équipe d'audit. Celle-ci a été levée après correction des non-conformités.

Sur les sites de transformation, les auditeurs ont remarqué que les produits tombés sur le sol étaient remis sur le tapis de convoyage et que les salariés ne changeaient pas de gants après avoir touché le sol. La condensation sur les plafonds au-dessus des produits exposés n'était pas toujours détectée et traitée efficacement.

Des capacités de laboratoire appropriées sont en place, mais les autorités n'ont pas encore désigné de laboratoire national de référence pour les virus d'origine alimentaire, ce qui est contraire aux règles de l'UE. Ce problème a été résolu lorsque l’INSA a été nommé LNR en juin 2023.

samedi 1 avril 2023

Audits de l’UE afin d’évaluer les contrôles sur les produits de la pêche en Australie, Maroc et Finlande

«La DG Santé évalue les contrôles de poissons dans trois pays, source article de Joe Whitworth paru le 1er avril 2023 dans food Safety News.

La DG Santé et de sécurité de la Commission européenne a publié les résultats d'audits portant sur les contrôles des produits de la pêche en Australie, au Maroc et en Finlande.

Une évaluation sur dossier des contrôles australiens visant à vérifier que les exportations de produits de la pêche respectaient les exigences de l'UE a été réalisée en octobre 2022. Les exportations vers l'UE en 2021 comprenaient des filets de poisson, d'autres poissons et crustacés frais, réfrigérés ou congelés. Une liste des espèces exportées comprend celles qui peuvent accumuler la ciguatera.

L'audit a révélé que l'Australie dispose d'un cadre juridique solide, d'une structure d'autorité solide et de pouvoirs juridiques qui permettent au système de contrôleq de prendre en charge les attestations sanitaires dans les certificats officiels de l'UE délivrés pour l'exportation de produits de la pêche.

«Néanmoins, l'évaluation a également identifié certaines lacunes, notamment l'absence de contrôles officiels sur les produits de la pêche, ce qui a un impact sur la capacité de l'autorité compétente à attester de manière fiable les garanties sur ce point dans le modèle de certificat officiel de l'UE», a dit l’audit de la DG Santé.

L'Australie et l'Union européenne négocient actuellement un accord de libre-échange.

Certaines exigences nationales sont différentes de celles de la réglementation européenne. Par exemple, les limites pour les biphényles polychlorés (PCBs) de type dioxines n'ont pas été établies, mais il existe des limites pour les produits exportés vers l'Europe dans la norme européenne pertinente. Les établissements de la liste UE sont soumis à des contrôles dont la fréquence varie d'une à deux fois par an, selon la catégorie de risque.

L'Australie n'a pas mis en œuvre de programme d'échantillonnage officiel pour le secteur. Il ne teste pas les produits de la pêche et n'effectue pas de contrôles officiels portant sur les examens organoleptiques, les indicateurs de fraîcheur, l'histamine, les parasites ou les tests microbiologiques. Les auditeurs ont dit qu'e cela s'appuyait sur les résultats des contrôles effectués par les entreprises alimentaires.

Le ministère de l'Agriculture, des Pêches et des Forêts a déclaré qu'il allait élaborer un plan de contrôles officiels pour répondre aux exigences. Le plan proposé sera soumis aux responsables de l'UE en mai 2023. Une fois finalisé, il sera mis en œuvre à partir de juillet 2023 avec les programmes d'échantillonnage existants.

Améliorations du Maroc
Un audit au Maroc en septembre 2022 a fait suite aux recommandations formulées lors d'une précédente visite en 2017.

De janvier 2018 à 2022, les membres du réseau du système d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF) ont émis 84 notifications pour des produits de la pêche en provenance du Maroc, principalement en raison de parasites et de problèmes de chaîne du froid.

Des lacunes ont été identifiées concernant les contrôles des navires congélateurs, en ce qui concerne les additifs et le calendrier des contrôles.

Les auditeurs ont dit que certains problèmes ont été détectés, ce qui a un impact sur la capacité du Maroc à fournir systématiquement toutes les garanties requises par le certificat officiel de l'UE lors de l'exportation de produits de la pêche vers l'Europe.

«Cependant, la réaction rapide de l'autorité compétente en présentant des mesures pour remédier immédiatement à plusieurs de ces lacunes identifiées, limite l'impact sur l'adéquation globale du système de contrôle officiel en place pour fournir les garanties requises», ont-ils ajouté.

Résultats pour la Finlande
L'audit réalisé en Finlande en mars 2022 a révélé que le système de contrôles officiels était organisé et soutenu par des instructions et des orientations écrites, mais 13 recommandations ont été formulées.

Les lacunes concernaient le respect de la fréquence d'inspection prévue, qui était liée à des ressources humaines limitées, ainsi que l'évaluation et la notation des lacunes entraînant une évaluation trop positive des problèmes identifiés lors des contrôles officiels.

«Il y a une nette tendance à noter les manquements constatés lors des contrôles de manière trop positive. Ceci, combiné à l'observation de lacunes importantes n'ayant pas été identifiées lors des visites de contrôle précédentes, remet en question à la fois la fiabilité et l'efficacité des contrôles ainsi que la confiance que l'on peut avoir dans les notes de smiley attribuées aux opérateurs», a dit le rapport d'audit.

Ruokavirasto (Finnish Food Authority) organise des formations autour du HACCP, des contrôles à la production primaire et des contrôles des produits de la pêche. L'agence a dit qu'elle fournirait plus de détails aux agences régionales sur l'évaluation des données des contrôles et le suivi des actions correctives et des notes.

Des inquiétudes ont également été soulevées concernant le manque de tests d'histamine dans les plans de contrôle. Les données fournies par un laboratoire officiel testant l'histamine dans les produits de la pêche ont montré qu'entre 2019 et 2021, le laboratoire a analysé 11 échantillons dans le cadre d'enquêtes sur une suspicion d'intoxication alimentaire. Cinq avaient des valeurs bien au-dessus des limites de la réglementation de l'UE.

Les autorités finlandaises ont promis une mise à jour des lignes directrices pour la surveillance de l'histamine et des instructions de contrôle des produits de la pêche. Ruokavirasto prévoit également des projets d'échantillonnage pour l'histamine et les parasites dans le cadre des travaux de surveillance en 2023.

jeudi 29 septembre 2022

Alcool frelaté: 19 morts dans le nord du Maroc

«Alcool frelaté: 19 morts dans le nord du Maroc», source Le Figaro du 29 septembre 2022.

Un total de 19 personnes sont décédées à Ksar El Kebir, une ville du nord du Maroc, après avoir consommé de l'alcool frelaté, un fléau récurrent dans le royaume, ont rapporté mercredi 28 septembre au soir les médias locaux, citant une source hospitalière.

Un suspect de 48 ans a été arrêté mardi par la police pour son implication présumée dans la vente de l'alcool frelaté ayant causé la mort de certains de ses clients, selon un communiqué de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). Les victimes auraient consommé de l'alcool de contrebande acheté dans le magasin du suspect, d'après les médias citant des sources policières. Lors de la perquisition du commerce, les enquêteurs ont saisi près de 50 litres d'alcool de ce type.

Une trentaine de personnes hospitalisées
Une trentaine de personnes - âgées de 35 à 50 ans - ont dû être hospitalisées dans un état critique après cette intoxication, et deux d'entre elles se trouvaient toujours en réanimation. Elles souffraient de céphalées, de vomissements, de crampes à l'estomac ainsi que de rougeurs oculaires, a expliqué un chef infirmier de l'hôpital de Ksar El Kebir au site d'information Le360. Cet établissement hospitalier avait reçu mardi les corps de neuf victimes. Le bilan s'est ensuite alourdi mercredi à 19 morts, a précisé à la presse un responsable local du ministère de la Santé. Leurs cadavres ont été transférés dans un hôpital de Tanger, la préfecture de la province, pour «une autopsie afin de préciser les causes des décès», a-t-il ajouté.

Ce n'est pas la première fois qu'un tel drame se produit au Maroc mais aussi en Tunisie et en Algérie. En juillet 2021, une vingtaine de personnes sont décédées après avoir bu de l'alcool frelaté acheté chez un «guerrab» (vendeur illégal) à Oujda, dans l'est du Maroc. En théorie, la loi marocaine interdit la vente d'alcool aux musulmans, soit 99% de la population du Maroc, où l'islam est religion d'État. Mais dans les faits, on en trouve aisément dans les bars, restaurants ou encore dans des magasins sous licence qui le proposent discrètement à la vente derrière des vitres opaques ou d'épais rideaux.

NB : La photo est issue du site Le360.

lundi 5 avril 2021

L'Allemagne soutient la sécurité des aliments dans des pays africains

Marché en Tunisie
«L'Allemagne soutient la sécurité des aliments dans des pays africains», source Food Safety News.

Deux agences allemandes contribuent à renforcer la sécurité des aliments et la protection des consommateurs en Tunisie.

L'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR) et l'Office fédéral de la protection des consommateurs et de la sécurité alimentaire (BVL), tous deux rattachés au ministère fédéral allemand de l'Alimentation et de l'Agriculture (BMEL), apportent leur expertise au projet.

La Tunisie a adopté une nouvelle loi sur la sécurité des aliments en 2019 qui comprend la mise en place de structures d'analyse des risques. Le BfR et le BVL accompagnent le pays dans sa mise en œuvre sur le terrain.

L'objectif est de renforcer les structures administratives de la sécurité des aliments et de protection des consommateurs en Tunisie. Cela protégera le public, créera de meilleures conditions de travail et favorisera le commerce régional et mondial, selon des responsables.

Depuis l'adoption de la loi, la Tunisie a mis en place une Instance Nationale de la sécurité sanitaire des produits alimentaires (INSSPA) et une agence nationale d'évaluation des risques (ANCSEP/ANER). Tous deux sont sous la responsabilité du ministère tunisien de la Santé. BfR et BVL conseilleront les autorités tunisiennes et dispenseront des formations.

Le ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ) fournit 5 millions d'euros pour ces efforts sur cinq ans.

Coopération marocaine et autres travaux

Plus tôt cette année, le BfR a signé un protocole d'accord avec l'Office nationale de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA). L'objectif est de renforcer la coopération entre les deux autorités.

Le Maroc est un partenaire commercial important de l'Allemagne en Afrique du Nord et le BfR estime que l'évaluation des risques des denrées alimentaires doit être harmonisée et normalisée au niveau international.

«Les points focaux de la future alliance sont l'évaluation des risques des produits phytopharmaceutiques et la communication des risques, en particulier en relation avec les épidémies de maladies d'origine alimentaire», a dit Andreas Hensel, président du BfR.

Le BfR est également impliqué dans un projet de prévention et de lutte contre les infections à Campylobacter (PAC-CAMPY) qui se déroule jusqu'en octobre 2022.

Les partenaires étudieront l'efficacité des stratégies de réduction le long de la chaîne alimentaire, les stratégies de survie en dehors de l'hôte et l'interaction hôte-pathogène pour limiter la colonisation des agents pathogènes et la propagation chez les animaux affectés, les humains et dans l'environnement.

Un autre objectif est le développement de nouvelles méthodes moléculaires pour la détection quantitative sensible de Campylobacter à tous les stades de la chaîne alimentaire. Les modèles d'intervention sur les risques et d'attribution des sources, des maladies basés sur les données générées par le consortium, aideront les autorités de santé publique et l'industrie à cibler les interventions.

L'agence participe à des travaux visant à réduire les contaminants microbiens dans les processus d'abattage des volailles et des porcs. Le projet KontRed se déroule jusqu'en novembre 2023. L'objectif est de réduire la charge microbiologique des agents zoonotiques sur les carcasses en fin de chaîne d'abattage en optimisant les processus existants, en développant des mesures de contrôle et d'intervention et un modèle de validation.

En France, selon l'Anses du 14 décembre 2020, Singapour et la France signent un protocole d’accord pour renforcer leur coopération concernant la sécurité sanitaire des aliments.

samedi 29 juin 2019

L'Allemagne est touchée par une épidémie d'hépatite A liée aux dattes


« L'Allemagne est touchée par une épidémie d'hépatite A liée aux dattes », source article de Joe Whitworth paru le 29 juin 2019 dans Food Safety News.


Près de 40 personnes ont été concernées par une flambée d’hépatite A en Allemagne, liée à des dattes du Maroc, l’année dernière, alors que la France, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la Suède ont notifié 18 cas.

On pourra lire cet article en langue allemande ici.

Les 39 patients allemands sont tombés malades entre avril et août. Trente étaient des cas importés et neuf personnes n'étaient pas à l'étranger pendant la période d'incubation.

Les résultats d’une étude cas-témoins et les résultats d’investigations auprès de personnes qui n’étaient pas à l’étranger indiquent que l’épidémie a été causée par des dattes contaminées. Les résultats suggèrent fortement que les dattes sèches sont vendues sur des marchés marocains.

L'hépatite A est une infection virale transmise de personne en personne par la consommation d'aliments ou d'eau potable contaminée par le virus. Les symptômes apparaissent habituellement environ quatre semaines après l'infection et comprennent une légère fièvre, des douleurs articulaires et musculaires, une sensation de malaise et un malaise, une diarrhée, une perte d'appétit et des douleurs à l'estomac. Cela peut être suivi d'urines de couleur foncée, de démangeaisons et de jaunissement de la peau et du blanc des yeux, appelée jaunisse.

Personnes malades en France, Royaume-Uni, Pays-Bas et Suède
Parmi les témoins, seize personnes également présentes au Maroc au cours de la période considérée avaient contracté la bactérie Campylobacter apparue entre le 1er mars et le 15 avril 2018.

Sur neuf cas infectés en Allemagne, cinq ont pû être interrogés. Aucun d'entre eux n'a indiqué un séjour à l'étranger dans les deux mois précédant la maladie. Tous les cinq ont déclaré avoir mangé des aliments apportés du Maroc et avoir mangé des dattes; la consommation de figues et de fruits à coque a été rapportée par une personne.

Les résultats du séquençage de 10 échantillons de patients ont montré le sous-type IB du virus de l’hépatite A (VHA). Plus de femmes que d'hommes ont été touchées. L'âge médian était de 36 ans pour les cas importés (fourchette de 10 à 77 ans) et de 51 ans pour les cas autochtones (fourchette de 8 à 70 ans).

Des personnes ayant le même type de séquence du VHA ont également été détectées dans d'autres pays européens: huit originaires de France, six du Royaume-Uni, trois des Pays-Bas et un de Suède. Parmi eux, tous sauf la France sont restés au Maroc et, dans ces cas, la consommation de dattes originaires du Maroc a été identifiée comme une source probable d’infection.

Pas conscient du risque
La plupart des maladies associées aux voyages ont touché des personnes qui s'étaient établies au Maroc entre février et avril 2018; il est donc probable qu'un lot de dattes contaminé ait été mis sur le marché pendant cette période. Un deuxième pic plus faible dans les cas de juin à juillet 2018 pourrait signifier qu'une partie du lot contaminé a été disponible quelques mois plus tard.

Lorsqu'on leur a demandé pourquoi les participants n'avaient pas été vaccinés contre le VHA avant le voyage, il est apparu que la plupart d'entre eux n'étaient pas au courant du risque d'infection par le VHA au Maroc. Les résultats suggèrent que l’hépatite pourrait être évitée si les voyageurs étaient mieux informés des risques d’infection.

Les autres raisons de ne pas se faire vacciner étaient l'ignorance quant à la disponibilité d'un vaccin anti-VHA et une attitude négative à l'égard de la vaccination.

L'enquête a également montré que les voyageurs rapportent souvent des aliments Allemagne. Cinq des cas qui ne sont pas partis à l'étranger ont été expliqués par la consommation de dattes apportées en cadeau et il est plausible que la même raison soit à l'origine de la maladie des autres cas sans antécédents de voyage.

RKI, OMS et GOARN
Dans le même temps, l’Organisation mondiale de la santé a désigné l’Information Centre for International Health Protection (INIG) du Robert Koch Institute (RKI)  comme centre collaborateur de l’OMS pour le centre du Global Outbreak Alert and Response Network (GOARN).

Au cours des quatre prochaines années, le RKI collaborera avec des partenaires nationaux et internationaux pour aider l’OMS à identifier et à faire face aux menaces pour la santé dans le monde. RKI donnera des conseils à l'OMS, soutiendra la mise en œuvre des projets GOARN, concevra, organisera des activités de formation, encouragera le partage des connaissances et contribuera au développement du réseau.

Le GOARN comprend plus de 220 institutions de 75 pays qui se consacrent à la détection rapide des épidémies et à la riposte, et qui sont coordonnées par l’OMS.

Lothar H. Wieler, président du RKI, a déclaré que dans un monde globalisé, les agents pathogènes peuvent se propager rapidement.

« Mais les pays touchés ont également besoin de soutien pour mettre en place des systèmes de santé efficaces, de manière à éviter les épidémies ou à les contenir rapidement », a-t-il déclaré.