« L’Anses fait des recommandations pour limiter l’exposition au cadmium via la consommation des algues alimentaires », source communiqué du 27 juillet 2020 de l’Anses.
Les algues destinées à l’alimentation présentent, pour près d’un quart des échantillons analysés, des concentrations en cadmium supérieures à la teneur maximale de 0,5 milligramme par kilogramme fixée par le Conseil supérieur d’hygiène public de France. Le cadmium étant une substance classée cancérogène pour l’Homme et s’agissant d’aliments dont la consommation augmente, l’Agence a été saisie par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes pour préconiser une teneur maximale en cadmium pour les algues destinées à la consommation humaine. Les consommateurs étant déjà exposés au cadmium dans leur quotidien via l’alimentation ou l’inhalation active et passive de fumée de tabac, l’Agence recommande de fixer la concentration maximale en cadmium dans les algues alimentaires à un seuil aussi bas que possible, afin d’éviter que leur consommation n’entraîne une sur-exposition de la population à cette substance.
L’Anses indique qu’il ne s’agit pas seulement de cadmium, mais aussi de plomb, mercure et arsenic, mais de tous contaminants confondus, car les algues présentent une forte affinité de liaison aux éléments traces métalliques.
Pour mémoire, « l’Anses a été saisie le 4 avril 2017 par la DGCCRF pour la réalisation de l’expertise suivante : demande d’avis relatif à la teneur maximale en cadmium pour les algues destinées à l’alimentation humaine. »
Mais entre temps, comme le note l’avis de l’Anses relatif à la teneur maximale en cadmium pour les algues destinées à l'alimentation humaine,
De plus, la Commission européenne partant du même constat d’une « contribution [des algues et halophytes] de plus en plus importante aux modes de consommation de certains consommateurs de l’UE] » a émis en mars 2018 une recommandation (Recommandation (UE) 2018/464) aux états-membres pour qu’ils recueillent des données de surveillance et les transmettent à l’EFSA dans la perspective « d'évaluer si la contribution de l'arsenic, du cadmium, de l'iode, du plomb et du mercure provenant d'algues marines et d'halophytes dans l'exposition totale à ces substances est de nature à nécessiter la fixation de teneurs maximales en arsenic, en cadmium et en plomb de ces produits, la modification de la LMR applicable au mercure dans les algues et les organismes procaryotes ou toute action liée à l'exposition à l'iode provenant de ces produits. »
L’Agence souligne, tous contaminants confondus, qu’il appartient à l’autorité compétente – en situation où des dépassements de valeurs sanitaires de référence sont observées pour une fraction de la population - d’identifier et de définir les leviers de gestion appropriés, pour les aliments qui constituent des nouveaux entrants par rapport à l’existant : mise en œuvre de teneurs maximales basées sur la statistique des contrôles dans une démarche ALARA (par exemple en fixant une valeur de type P95), utilisation de teneurs limites existantes dans d’autres catégories alimentaires (par ex. les légumes) ou dispositions spécifiques à différentes catégories plus fortement contributrices (recommandations ou teneurs maximales spécifiques).
La balle est donc dans le camp de la DGCCRF qui va sans doute attendre sagement que l’EFSA indique, dans un prochain avis, des teneurs maximales dans les algues marines, les halophytes et les produits à base d'algues marines.
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