En effet, l’Anses a été saisie en mars 2020 par la DGAl pour une expertise relative à la contamination en cadmium des bulots destinés à la consommation humaine.
Mais en mars 2020,
L’Anses a émis un avis en réponse à une saisine de la DGCCRF pour une expertise relative à la teneur maximale en cadmium dans les algues destinées à la consommation humaine (saisine 2017-SA-0070).
Merci à la DGAl et à la DGCCRF de bien vouloir, à l'avenir, se concerter avant de demander chacun dans son coin un avis à l'Anses ...
Comme souligné précédemment par l’Anses, le cadmium est un contaminant chimique pour lequel un risque sanitaire pour le consommateur ne peut pas être écarté au vu de la deuxième étude de l’alimentation totale (EAT2). Les experts ont recommandé de renforcer les mesures de gestion visant à limiter les expositions à ce contaminant pour la population générale. A cet égard, l’ajout d’apports qui peuvent être significatifs par l’insertion dans le régime alimentaire d’aliments venant accroître cette exposition est donc à intégrer dans cet objectif de limitation des expositions, ce qui passe en particulier par la recherche de concentrations aussi basses que possible.
S’agissant de la contamination en cadmium des bulots, qui était l’objet de la saisine, l’analyse des données transmises à l’Anses pour expertise permettent de conclure aux éléments suivants : la chair est significativement moins contaminée que le tortillon et la concentration maximale observée dans la chair ne dépasse pas 1 mg/kg. De plus, le facteur taille (coquille > 7 cm) et le facteur cuisson sont associés à un accroissement de la contamination mesurée dans la chair des bulots. Enfin, le niveau de contamination varie selon la zone de pêche.
Au vu de ces résultats et afin de limiter l’exposition alimentaire des consommateurs amateurs de bulots, il convient de recommander de ne pas consommer le tortillon.
Les données transmises à l’Anses pour expertise comportait également des résultats pour le plomb, le mercure et l’arsenic dans les bulots, qui ne font l’objet à ce jour d’aucune mesure de gestion dans cette matrice. Par rapport aux données disponibles dans la littérature, des concentrations élevées en arsenic total sont observées dans la chair et le tortillon.
L’Anses souhaite attirer l’attention de la DGAl sur l’importance de conduire dans leur ensemble les plans d’échantillonnage programmés afin de disposer de données suffisantes pour réaliser les expertises demandées.
Concernant plus largement la problématique du cadmium dans les denrées alimentaires, l’Anses rappelle qu’elle considère impossible de proposer de nouvelles teneurs maximales aliment par aliment sans stratégie de gestion des risques prenant en compte l’ensemble des aliments contributeurs et leur importance dans le régime des populations concernées.
Une fois cette stratégie arrêtée, des recommandations en teneurs maximales pour l’ensemble des aliments contributeurs pourront être formulées pour diminuer les expositions et optimiser la maîtrise du risque associé au cadmium dans l’alimentation.
Par ailleurs cette note traite aussi d'autres éléments traces métalliques (ETM),
D’autres ETM ont été analysés par le laboratoire concomitamment au cadmium : le mercure total, l’arsenic total et le plomb.
Les niveaux de contamination en mercure et en plomb dans la chair de bulot sont significativement inférieurs à ceux du tortillon viscéral, contrairement au niveau de contamination en arsenic significativement plus élevé dans la chair de bulot. La taille de la coquille, la cuisson et la zone géographique sont des déterminants des niveaux de contamination en mercure, en plomb et en arsenic.
Si j'ai bien compris, il faut préférer des bulots de petite taille de la coquille, consommer que la chair et non pas le tortillon viscéral ...
Mais attention, « L’état de cuisson est également associé de façon positive et significative à la concentration en cadmium dans la chair. Lorsque les bulots sont cuits, leur chair est plus contaminée (en moyenne). »
Par ailleurs, le facteur « zone de pêche » est autre facteur à prendre en compte,
Le facteur « zone de pêche » est associé significativement à la concentration en cadmium dans la chair. La chair des bulots prélevés dans la région de Calais est en moyenne plus contaminée que celle des bulots prélevés dans la région de Courseulles-sur-Mer. Aucune différence significative n’est observée entre les niveaux de contamination dans la chair des bulots provenant de la région de Calais et des Îles Chausey. Par contre la chair des bulots prélevés dans les Îles Chausey est en moyenne plus contaminée que celle des bulots provenant de la région de Courseulles-sur-Mer.
Enfin, last but not the least, préférez des bulots dont la taille est inférieur à 70 mm.
Difficile donc d'échapper à l'un de ces ETM, si l'on consomme régulièrement des bulots cuits …
Un très rapide examen de ce qui se dit dans la presse sur Internet donne ce qui suit,
- les bulots sont hautement contaminés en métaux lourds ;
- Dans la plaquette Eau de Seine Normandie sur Poissons, coquillages et crustacés: quels risques chimiques ?, on peut lire :
ne pas abuser des glandes digestives («tortillon » des bulots, « matière brune » des crabes, etc.) qui reconcentrent 10 fois plus les micropolluants que la chair ;
- Wikimanche rapporte
... le problème des métaux lourds demeure, notamment du cadmium qui se fixe dans l’hépatopancréas (tortillon). La commercialisation des bulots est autorisée en frais jusqu’à 7 centimètres, quand aux plus gros spécimens, ils doivent être impérativement transformés pour être débarrassés de leur appendice. L’usine Granvilmer de Bréville-sur-Mer a mis au point un processus de cuisson qui permet de commercialiser le gastéropode de plus de 7 cm, en éliminant la zone dangereuse et satisfaire ainsi le marché nippon consommateur averti de bulots décortiqués.
- En 2008, l'Afssa ancêtre de l'Anses, rapportait déjà :
Au niveau des plans de surveillance de la DGAl, mettre en œuvre plus rapidement de véritables mesures de gestion concernant les zones dans lesquelles des non-conformités sont relevées de manière récurrente, comme par exemple les teneurs en cadmium dans les pétoncles et les bulots.
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