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lundi 18 décembre 2023

Espadon et métaux lourds : Quatre rappels en quatre mois !

Comme souvent, on a droit à des rappels à répétition.
Pourquoi ne peut-on pas faire cesser ces rappels car ‘en théorie’, la DGAL entreprend «la réalisation d’inspections dans les entreprises concernées afin de vérifier l’évolution de la situation et de garantir le retour à un niveau de maîtrise satisfaisant de la sécurité sanitaire.»

Nouvel exemple après les rappels de riz Basmati, voici venir les quatre rappels d’espadon en quatre mois avec entre autres, le distributeur E. Leclerc en guest star ...

Le 18 décembre 2023, rappel de pavé d'espadon décongelé pour sashimi de marque Barba groupe, source Scapmarée Leclerc.
- Risques : éléments traces métalliques (métaux lourds : plomb, mercure, cadmium...)
- Motif : taux de mercure non conforme.
- Date début/Fin de commercialisation : du 16/11/2023 au 21/11/2023
- Distribution : E.Leclerc France entière.

Le 11 décembre 2023 : rappel de longe d'espadon, origine de la fiche Arpège marée.
- Risques : éléments traces métalliques (métaux lourds : plomb, mercure, cadmium...)
- Motif : taux de mercure élevé, 2,3 mg/kg (limite 1 mg/kg)
- Date début/Fin de commercialisation : du 14/11/2023 au 20/11/2023
- Distribution : Scapmarée, Poissonnerie Les deux frères, Intermarché Landivalt.
Commentaire : à noter, il s’agit d’un rappel proactif, peut-être lié à une intervention de nos autorités ...

Le 6 décembre 2023 : rappel de longe d'Espadon de marque rayon traditionnel poissonnerie, source Arpège marée.
- Motif du rappel : présence de mercure
- Risques encourus par le consommateur : éléments traces métalliques (métaux lourds : plomb, mercure, cadmium…)
- Date début/Fin de commercialisation : pas d’information
- Distribution E. Leclerc Tours Nord.

Le 25 septembre 2023 : rappel de longe d'espadon, source Arpège marée.
- Motif du rappel : présence de mercure 2,9 mg/kg (limite 1 mg/kg)
- Risques encourus par le consommateur : éléments traces métalliques (métaux lourds : plomb, mercure, cadmium...)
- Date début/Fin de commercialisation : du 04/09/2023 au 08/09/2023
- Distribution France entière : Intermarché Séné, Socomar, Leclerc.

Complément
Un rappel de faisselles de Burdignes a eu lieu le 18 décembre pour cause de présence de Listeria monocytogenes. Il fait suite à précédent rappel du 4 décembre du même produit et pour la même cause, c’est inacceptable !

mercredi 13 décembre 2023

Les métaux lourds dans nos aliments sont les plus dangereux pour les enfants

«Les métaux lourds dans nos aliments sont les plus dangereux pour les enfants», source Society for Risk Analysis du 13 décembre 2023.

Deux nouvelles études sur l'exposition alimentaire aux métaux lourds clarifient leurs liens avec les cancers et autres maladies graves.

Le problème de la contamination par les métaux d’origine alimentaire a pris une nouvelle urgence, en partie grâce à un rapport du Congrès américain de 2021 détaillant les niveaux élevés de métaux trouvés dans les aliments pour nourrissons retirés des rayons des magasins. (Plus récemment, des niveaux élevés de plomb ont été découverts dans des sachets de purée de fruits pour enfants.) Aujourd’hui, deux nouvelles études fournissent des informations sur la corrélation entre l’exposition aux métaux lourds présents dans les aliments et le risque de cancer et d’autres risques graves pour la santé. Les résultats seront présentés lors de la conférence annuelle 2023 de la Society for Risk Analysis (SRA). Les cultures vivrières peuvent absorber les métaux lourds provenant du sol, de l’air et de l’eau contaminés. En conséquence, des traces de métaux lourds dangereux – plomb, arsenic et cadmium – se trouvent dans les aliments courants, du riz aux céréales en passant par les fruits à coque et les épinards. Felicia Wu, scientifique alimentaire à l'Université d'État du Michigan et nouvelle présidente de la SRA, a mené plusieurs enquêtes pour mieux comprendre les risques pour la santé liés à l'exposition aux métaux lourds.

Elle présentera les résultats de deux études récentes lors de la réunion de décembre de la SRA.
La première étude est une évaluation complète des risques pour la santé associés à l’exposition alimentaire au plomb, à l’arsenic et au cadmium.
La seconde étude est une évaluation quantitative du risque de cancer lié à l’exposition à l’arsenic inorganique.

«Les résultats de ces études ont des implications importantes pour les réglementations en matière de sécurité des aliments, les politiques de santé publique et la sensibilisation des consommateurs», explique Wu.

Risques pour la santé liés à l'exposition alimentaire au plomb, à l'arsenic et au cadmium
Dans la première étude, Wu, en collaboration avec Charitha Gamlath, chercheuse en postdoc et Patricia Hsu, étudiante en Ph.D., a rassemblé des données sur l'apport alimentaire de chaque métal à partir de diverses sources telles que des échantillons d'aliments et d'eau et des études et rapports existants. Les chercheurs ont analysé les données pour déterminer la force de l’association entre l’exposition alimentaire et les effets néfastes sur la santé. Les effets cancéreux et non cancéreux sur la santé ont été pris en compte, ainsi que la force des liens entre l'exposition aux métaux lourds et chaque effet à l'aide des critères de Bradford Hill afin d’évaluer la causalité existante. Le plomb est un métal toxique que l’on trouve couramment dans les vieilles peintures, les conduites d’eau et les sols contaminés. Les sources alimentaires de plomb comprennent les légumes-racines comme les betteraves. Dans l’étude, le plomb a montré des scores de risque modérés à élevés pour provoquer des cancers du poumon, des reins, de la vessie, de l’estomac et du cerveau. Il a également montré des scores modérés à élevés pour les risques non cancéreux (effets hématopoïétiques, reproductifs, neurologiques, rénaux et respiratoires).

L'arsenic est un élément toxique naturel qui peut contaminer l'eau potable et les aliments, en particulier dans les zones où les niveaux d'arsenic dans le sol sont élevés. On le trouve, entre autres aliments, dans le riz, le blé et les légumes verts à feuilles. L'arsenic a démontré des scores modérés à élevés pour les cancers de la peau, de la vessie, du poumon, du rein et du foie. Il a également montré des scores modérés à élevés pour les risques non cancéreux (lésions cutanées, maladies cardiovasculaires, effets immunologiques, neurologiques, reproductifs, développementaux et rénaux).

Le cadmium est un métal toxique présent dans les fruits à coque, les pommes de terre, les graines, les céréales, les légumes verts à feuilles et la fumée de tabac. Parmi ses sources dans l’environnement figurent les engrais et les émissions industrielles. Dans l’étude, le cadmium a révélé des scores de risque modérés à élevés pour les cancers de la prostate, du rein, de la vessie, du sein, du pancréas et de l’endomètre. Il a également montré des scores modérés à élevés pour les risques non cancéreux (effets rénaux, développementaux, reproductifs, immunologiques et neurologiques).

Plus tôt cette année, Wu a coécrit dans une étude sur le cadmium dans les aliments pour bébés publiée dans Food and Chemical Toxicology. Dans cet article, les chercheurs ont découvert que les bébés et les jeunes enfants âgés de 6 mois à 5 ans sont les plus exposés au cadmium présent dans les aliments courants. Les nourrissons et les jeunes enfants américains de ces groupes d'âge qui consommaient régulièrement du riz, des épinards, de l'avoine, de l'orge, des pommes de terre et du blé présentaient des expositions moyennes au cadmium dépassant le niveau d'apport maximal tolérable fixé par l'Agency for Toxic Substances and Disease Registry (ATSDR).

Exposition à l'arsenic et cas de cancer de la vessie, du poumon et de la peau aux États-Unis
Dans la deuxième étude présentée, Wu et l'étudiant en Ph.D. Rubait Rahman a mené une évaluation quantitative des risques de cancer pour différents produits alimentaires aux États-Unis contenant de l'arsenic inorganique. Leurs estimations préliminaires suggèrent que chaque année, plus de 6 000 cas supplémentaires de cancers de la vessie et du poumon et plus de 7 000 cas de cancers de la peau peuvent être attribués à la consommation d'arsenic inorganique aux États-Unis. Les chercheurs ont également découvert que certains produits alimentaires peuvent être associés à un risque de cancer plus élevé que d’autres. Ceux-ci comprennent le riz, le blé et les légumes verts à feuilles. Pour ce projet, une revue complète de la littérature scientifique a été menée afin d'identifier les études pertinentes sur la contamination par l'arsenic inorganique dans les produits alimentaires a été obtenue auprès d'agences, telles que la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis et le Ministère de l'Agriculture des États-Unis (USDA). Des modèles quantitatifs d'évaluation des risques de cancer ont été appliqués pour estimer le risque de cancer attribuable à l'exposition à l'arsenic inorganique par le biais de différents produits alimentaires. Ces modèles intègrent des données d'exposition, des relations dose-réponse et des caractéristiques de la population pour quantifier la probabilité d'apparition d'un cancer.

NB : Merci à Joe Whiworth d'avoir signalé cet article.

Vendredi 15 décembre 2023, le blog fera paraître le Top 10 de l’année 2023 de la sécurité des aliments en France. Il s’gait d’une mise en perspective de quelques faits saillants, mais aussi avec des absents …

vendredi 27 octobre 2023

Etats-Unis : Dispute à propos de la présence de métaux lourds dans du cacao et du chocolat

«Classique confrontation entre l’association de consommateurs américains, Consumer Reports, et les industriels du chocolat, à vous de voir …

Consumer Reports avait déjà publié le 15 décembre 2022, «Du plomb et du cadmium pourraient être présents dans votre chocolat noir. Consumer Reports a découvert des métaux lourds dangereux dans le chocolat de Hershey's, Theo, Trader Joe's et d'autres marques populaires. Voici ceux qui en ont le plus, et certains qui sont sûrs.»

«Les chocolatiers disent avoir sous contrôle le problème des métaux lourds», source article de Dan Flynn paru le 27 octobre 2023 dans Food Safety News.

La National Confectioners Association (NCA) a répondu à l'étude de Consumer Reports publiée plus tôt cette semaine sur les niveaux de plomb et de cadmium dans le chocolat et le cacao.

«Le chocolat et le cacao peuvent être consommés sans danger et peuvent être appréciés comme des friandises comme ils le sont depuis des siècles», déclare la NCA. «La sécurité des aliments et la qualité des produits restent nos plus grandes priorités, et nous restons déterminés à être transparents et socialement responsables.»

La NCA cite son récent litige en Californie et la déclaration de la Food and Drug Administration (FDA) à CR comme preuve que le chocolat est acceptable.

«Les conclusions de l'article de Consumer Reports ne tiennent pas compte des niveaux précédemment fixés par la Cour supérieure de l'État de Californie, comté de San Francisco, Californie en 2018. L'industrie du chocolat et du cacao a obtenu un jugement par consentement le 14 février 2018, qui reste en vigueur», selon la NCA.

«Le jugement a établi des niveaux de concentration pour le plomb et le cadmium qui remplacent les niveaux de dose maximale admissibles du Bureau d'évaluation des risques pour la santé environnementale pour les produits à base de cacao et de chocolat.»

La Food and Drug Administration a dit à Consumer Reports que «bien que la présence de cadmium et de plomb dans le chocolat ait fait l'objet d'une attention médiatique considérable, des experts du monde entier ont découvert que le chocolat noir peut être contaminé par du plomb et du cadmium, deux métaux lourds liés à des problèmes de santé graves, le chocolat est une source mineure d’exposition à ces contaminants à l’échelle internationale.

Cette semaine, Consumer Reports a publié des résultats de tests répétés montrant que le chocolat noir pourrait être contaminé par du plomb et du cadmium, deux métaux lourds liés à de graves problèmes de santé.

lundi 21 août 2023

Deuxième rappel en 10 jours de riz rond spécial dessert pour cause de présence cadmium. Il était commerialisé depuis le 25 mai 2023.

Nouveau rappel
le 21 août de riz rond spécial dessert de la marque Carrefour classic pour cause de mise en évidence de cadmium à un seuil dépassant la limite maximale résiduelle.

Ce rappel intervient 10 jours avant le précédent rappel du 11 août 2023.

Ce qu’il y a d’inquiétant, c’est que les lots du deuxième rappel étaient commercialisés depuis le 25 mai 2023 ...

Rappel du 21 août 2023

Lot : 313111 Date de durabilité minimale 11/05/2025
Lot : 313121 Date de durabilité minimale 11/05/2025
Lot : 313511Date de durabilité minimale 15/05/2025
Commercialisé du 25/05/2023 au 21/08/2023

Rappel du 11 août 2023

Lot : 313011 Date de durabilité minimale 10/05/2025
Date début/Fin de commercialisation : Jusqu'au 11/08/2023

Si l’Anses s’interesse à la sécurité des aliments, elle pourra sans aucun doute produire une évaluation des risques pour les consommateurs, et notamment les enfants, ayant consommé le riz rond spécial dessert dès le 25 mai 2023 ...

Bientôt une réponse ?

Complément

Et que dire de ce rappel de roquette le 21 août 2023 pour présence de Listeria monocytogenes, soit 13 jour après la fin de la DLC. La roquette était vendue du 1er août au 9 août 2023.
Oui que dire, si ce n’est que ce rappel est réalisé pour couvrir juridiquement l’inspecteur chargé des contrôles …

Dans un contexte réduction du gaspillage il est déprimant de constater l’explosion des plans de rappels de produits alimentaires et les destructions de produits comestibles qui s’en suivent. Le principe de précaution lié à la protection juridique du vétérinaire inspecteur coûte très cher… Lu dans une interview de Richard Menu paru dans European Scientist du 1er août 2023, «Il n’est pas trop tard pour sauver notre industrie agro-alimentaire.» Richard Menu est l’auteur de «Qui veut la peau de notre industrie agroalimentaire ?». 

dimanche 2 juillet 2023

Un probiotique pourrait aider à réduire l'absorption du mercure dans l'intestin

«Un probiotique pourrait aider à réduire l'absorption du mercure dans l'intestin», source ASM News du 18 juin 2023.

Une nouvelle étude menée par une équipe de la Pennsylvania State University suggère que les microbes de l'intestin humain pourraient être exploités pour bloquer l'absorption des métaux toxiques comme le mercure et aider le corps à absorber les éléments nutritifs utiles, comme le fer. Le groupe a présenté ses résultats au cours de ASM Microbe 2023, la réunion annuelle de l'American Society for Microbiology (ASM).

Le méthylmercure, une neurotoxine, est particulièrement inquiétant, selon Daniela Betancurt-Anzola, étudiante diplômée à Penn State qui a dirigé la nouvelle étude. Il a une variété d'effets toxiques et nuit au développement neurologique pendant la grossesse et l'enfance, en particulier dans les communautés fortement tributaires d'une alimentation à base de poisson. La plupart des expositions au méthylmercure se font par le biais de poissons ou de crustacés, mais elles peuvent également se manifester ailleurs. «Il s'accumule dans les êtres vivants, dans les plantes et les poissons», a-t-elle dit. «Nous mangeons ces choses, et elles s'accumulent en nous.»

Betancurt-Anzola et ses collègues ont d'abord analysé des milliers de génomes de bactéries intestinales, en se concentrant sur les déterminants génétiques associés à la capacité d'interagir avec les métaux. De nombreux gènes sont connus pour être liés à la résistance aux métaux, a-t-elle dit, mais le groupe s'est concentré sur ceux qui permettent aux bactéries de convertir le mercure dangereux en des formes moins toxiques et d'absorber le métal lourd.

Pour comprendre comment ces gènes fonctionnent et impactent l'hôte, l'équipe a utilisé le séquençage métagénomique pour étudier comment les microbes humains et de souris réagissaient à l'exposition au mercure. Enfin, les chercheurs ont utilisé ces connaissances pour développer un probiotique spécialement conçu pour détoxifier un type de mercure dangereux souvent présent dans l'alimentation humaine. Ils ont inséré des gènes de la bactérie Bacillus megaterium, connue pour être très résistante au méthylmercure, dans des souches de Lacticaseibacillus, un genre de bactéries lactiques.

«C'est un probiotique parfait pour cela parce que nous avons déjà montré qu'il fonctionne chez l'homme, et maintenant nous le concevons pour le rendre encore meilleur», a dit Betancurt-Anzola. «Il est à l'intérieur de l'intestin, il attrape le méthylmercure, puis il s’en va.»

Pour l'instant, le groupe se concentre sur la compréhension de la façon dont les microbes intestinaux interagissent avec le mercure, mais ils prévoient également d'étudier d'autres métaux. Leur objectif ultime est de développer des interventions qui pourraient aider à réduire les niveaux de métaux dangereux, comme le mercure, et à stimuler l'absorption de ceux dont le corps humain a besoin. «Nous sommes intéressés à étudier comment l'ensemble de la communauté microbienne réagit aux différents métaux», a dit Betancurt-Anzola.

dimanche 7 mai 2023

Etats-Unis : Une étude révèle des taux élevés de métaux toxiques dans certains mélanges jus de fruits et de soft drinks

«Etats-Unis : Une étude révèle des taux élevés de métaux toxiques dans certains mélanges jus de fruits et de soft drinks», source Université Tulane.

Une nouvelle étude a révélé que certaines boissons couramment consommées contenaient des niveaux de métaux toxiques qui dépassent les normes fédérales en matière d'eau potable.

Cinq des 60 boissons testées contenaient des taux de métaux toxiques supérieurs aux normes fédérales pour l'eau potable, selon l'étude de l'Université Tulane. Deux jus mélangés avaient des taux d'arsenic supérieurs à la norme de 10 microgrammes/litre. Un jus de canneberge, un mélange de jus de carottes et de fruits et un lait d'avoine avaient chacun des taux de cadmium dépassant la norme de 3 parties par milliard.

Les boissons échantillonnées, qui comprenaient celles que l'on trouve couramment dans les magasins, jus de fruits simples et mélangés, laits de plantes, sodas et thés, ont été mesurées pour 25 métaux et oligo-éléments toxiques différents. Les jus de fruits mélangés et les laits de plantes (comme l'avoine et l'amande) contenaient plus souvent des concentrations élevées de métaux toxiques que les autres boissons, selon les résultats publiés dans le Journal of Food Composition and Analysis «Toxic metals and essential elements contents in commercially available fruit juices and other non-alcoholic beverages from the United States».

Au total, sept des 25 éléments dépassaient les normes d'eau potable dans certaines boissons, notamment le nickel, le manganèse, le bore, le cadmium, le strontium, l'arsenic et le sélénium. Alors que du plomb a été détecté dans plus de 93% des 60 échantillons, la plupart contenaient des taux très faibles, inférieurs à 1 partie par milliard. Le niveau le plus élevé (6,3 microgrammes/kg) a été trouvé dans une boisson pour sportifs à la chaux, bien qu'il soit inférieur aux normes de l'EPA et de l'OMS pour l'eau potable.

Tewodros Godebo, auteur principal et professeur adjoint de sciences de la santé environnementale à l'École de santé publique et de médecine tropicale de l'Université Tulane, a dit que l'étude était importante car il en existe peu évaluées par des pairs examinant le contenu des boissons américaines.

«Il était surprenant qu'il n'y ait pas beaucoup d'études concernant les éléments toxiques et essentiels dans les boissons gazeuses aux États-Unis», a dit Godebo. «Cela crée une prise de conscience qu'il doit y avoir plus d'études.»

Ces boissons gazeuses sont souvent consommées en plus petites quantités que l'eau, ce qui signifie que les risques pour la santé des adultes sont très probablement faibles. Mais Godebo a dit que les parents devraient être prudents quant aux boissons qu'ils offrent à leurs enfants.

«Les personnes devraient éviter de donner aux nourrissons et aux jeunes enfants des jus de fruits mélangés ou des laits de plantes en grande quantité», a dit Godebo. «L'arsenic, le plomb et le cadmium sont des cancérigènes connus et bien établis pour causer des dommages aux organes internes et des dommages cognitifs chez les enfants, en particulier au début du développement du cerveau.»

Godebo a dit que la plupart de ces éléments retrouvés dans les boissons proviennent vraisemblablement de sols contaminés.

«Ces métaux sont d'origine naturelle, il est donc difficile de s'en débarrasser complètement», a dit Godebo.

Hannah Stoner et Julia Ashmead, étudiantes à l'Université Tulane qui ont participé à l'étude, ont dit qu'elles espéraient que les résultats encourageraient les personnes à réfléchir davantage à ce qu'ils consomment.

«Je ne pense pas qu'il faille avoir peur», a dit Stoner. «En toxicité, c'est souvent le dosage qui fait la différence donc tout avec modération. Mais cela crée une prise de conscience qu'il doit y avoir plus d'études.

Godebo a dit que la prochaine étape consiste à mener une évaluation des risques basée sur les données collectées pour voir les impacts de la consommation de métaux toxiques chez les enfants et les adultes.

«Nous sommes curieux de continuer à explorer ce qu'il y a dans nos boissons et aliments vendus dans le commerce aux consommateurs», a dit Godebo.

mardi 28 février 2023

Un rapport met en évidence des problèmes de sécurité des aliments au Vietnam

«Un rapport met en évidence des problèmes de sécurité des aliments au Vietnam», source Food Safety News.

Un rapport a examiné la sécurité sanitaire des produits alimentaire au Vietnam et a suggéré des moyens d'améliorer la situation.

L'étude, Imperatives for improvement of food safety in fruit and vegetable value chains in Viet Nam, publiée par la Banque asiatique de développement (BAD), s'est concentrée sur les chaînes de valeur des fruits et légumes dans le pays et comprenait une analyse en laboratoire d'échantillons prélevés sur le terrain.

La plupart des consommateurs achètent des fruits et légumes sur des marchés humides traditionnels, où la production n'a pas de labels de sécurité sanitaire et n'est pas certifiée ou traçable jusqu'aux exploitations agricoles. Les chambres froides des marchés pourraient réduire les pertes après récolte et le risque de contamination microbienne, selon le rapport.

La collecte de données comprenait une revue de la littérature publiée, des entretiens avec des agriculteurs, des fournisseurs et des informateurs clés et l'échantillonnage des fruits et légumes à plusieurs points de la chaîne de valeur. Toutes les données ont été collectées de juin à juillet 2021.

Le gouvernement du Vietnam a désigné des zones de production de légumes en toute sécurité sanitaire. Les agriculteurs de ces zones ont été encouragés à former des coopératives de producteurs. Le gouvernement analyse régulièrement la qualité du sol et de l'eau ainsi que les légumes pour les résidus de pesticides une fois par an. L'élevage n'est pas autorisé pour réduire le risque de contamination croisée. Des chercheurs ont recommandé d'étendre cette idée à d'autres parties du pays pour promouvoir la sécurité sanitaire des fruits et légumes.

Résultats sur les agents pathogènes d'origine alimentaire
Une enquête menée pour l'étude a révélé que 91% des 32 répondants étaient préoccupés par la contamination des aliments en raison de l'utilisation de pesticides. Les entretiens ont également confirmé les problèmes d'utilisation abusive des pesticides dans les exploitations.

Les consommateurs sont moins préoccupés par les agents pathogènes d'origine alimentaire, en partie à cause de leur manque de connaissances et de sensibilisation, et aussi parce qu'ils pensent que le problème peut être résolu en lavant, en épluchant et en cuisinant correctement.

Les feuilles de moutarde, le concombre et le fruit du dragon ont été évalués pour les pesticides, les agents pathogènes d'origine alimentaire, les métaux lourds et les nitrates. Au total, 156 échantillons ont été testés pour la contamination microbienne, 60 ont été analysés pour les résidus de pesticides, 136 pour les métaux lourds et 116 pour les nitrates.

Salmonella a été détectée dans l'un des 32 échantillons de feuilles de moutarde prélevées dans les champs des agriculteurs et dans l'un des 15 échantillons provenant des marchés de gros.

Dix échantillons de feuilles de moutarde provenant de champs d'agriculteurs et de marchés de gros avaient des taux de E. coli supérieures au niveau maximal autorisé, tout comme neuf des 11 échantillons provenant du marché de détail.

Des entretiens avec des membres des coopératives de production et de distributeurs ont montré qu'aucun d'entre eux ne comprenait bien le risque lié aux agents pathogènes d'origine alimentaire.

Accent sur les autorités et la réglementation
L'utilisation excessive de pesticides est un facteur important de contamination des aliments au Vietnam. Les agriculteurs doivent être récompensés pour des produits sûrs tout en étant soumis à une application plus stricte des réglementations existantes, indique le rapport.

Le pays dispose d'un comité national de sécurité des aliments, mais pas d'agence centrale de sécurité des aliments. Les responsabilités sont réparties entre les ministères de l'agriculture, du commerce et de la santé, ce qui peut entraîner des contradictions et de la confusion lors de l'adoption de réglementations liées à la sécurité sanitaire des aliments.

Environ les deux tiers des personnes interrogées ont qualifié d'insuffisante la capacité du secteur public à gérer la sécurité sanitaire des aliments. Plus de la moitié pensaient qu'il était nécessaire de restructurer certaines lois et réglementations car le cadre juridique était trop vaste et complexe, ce qui compliquait son application.

Il a également révélé que les conclusions sur les capacités montraient la nécessité de renforcer les autorités de sécurité sanitaire des aliments en termes de ressources humaines, de meilleures installations et de budgets plus élevés.

Les autorités en charge de la sécurité des aliments se concentrent sur l'inspection et le contrôle des produits finis, mais pas autant sur la prévention de la contamination dans les processus de production et de commercialisation. Cette approche devrait être modernisée, selon le rapport.

Les chercheurs ont déclaré qu'il était nécessaire d’analyser plus systématiquement les contaminants et de rendre les résultats publics.

«Il existe également un besoin évident de renforcer la capacité des autorités de sécurité sanitaire des aliments, tant au niveau national qu'infranational. La gestion de la sécurité sanitaire des aliments doit être guidée par une compréhension claire et axée sur les facteurs de risque, une utilisation systématique des données, des responsabilités partagées entre les acteurs des secteurs privé et public et des mesures préventives mises en œuvre tout au long de la chaîne de valeur.»

jeudi 2 février 2023

Les pays nordiques évaluent la sécurité sanitaire des algues

«Les pays nordiques évaluent la sécurité sanitaire des algues», source article de Joe Whitworth paru le 2 février 2023 dans Food Safety News.

Selon un rapport, les métaux lourds sont le principal danger pour les consommateurs lorsqu'ils mangent des algues récoltées dans les pays nordiques.

Le rapport couvre la sécurité sanitaire des algues utilisées comme aliments, en mettant l'accent sur les risques chimiques et microbiologiques. Les principaux dangers pour les algues récoltées dans les pays nordiques sont l'iode, le cadmium et l'arsenic inorganique. D'autres problèmes sont le nickel, le plomb et le mercure, le bacille dans les produits traités thermiquement, l'acide kaïnique dans la dulse et les allergènes.

Les experts ont déclaré que les niveaux de métaux lourds et d'iode varient considérablement entre et au sein des espèces et peuvent être affectés par l'âge, les conditions de croissance et les méthodes de transformation. Les données sur l'iode, le cadmium, l'arsenic inorganique, le plomb et le mercure dans les algues de différents pays nordiques ont confirmé les variations.

En 2020, un projet financé par le Conseil nordique des ministres a commencé à impliquer des agences alimentaires au Danemark, Islande, îles Féroé, Suède et Norvège et un rapport a récemment été publié.

Nécessité de règles spécifiques aux algues
Les auteurs du rapport ont appelé à une approche nordique commune en raison des différences de tradition, de culture alimentaire, de méthodes de production, de qualité de l'eau de mer et des types d'espèces d'algues utilisées. Ils ont recommandé d'élaborer une législation sur la sécurité des aliments des algues, dans laquelle elles devraient être classées comme un groupe spécifique de denrées alimentaires, avec des sous-groupes pour différentes espèces.

L'Europe manque de règles spécifiques sur la sécurité des aliments des produits. Dans l'UE, l'expérience en matière d'utilisation des algues est limitée et on sait peu de choses sur les risques et avantages potentiels pour la santé humaine lorsqu'elles sont consommées. Il n'y a pas non plus de normes internationales sur la sécurité sanitaire des algues, telles que les lignes directrices du Codex Alimentarius.

L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a publié des résultats sur l'exposition alimentaire aux métaux et à l'iode dans les algues. Les taux d'occurrence moyens les plus élevés ont été signalés pour l'iode. Pour les métaux lourds, les teneurs moyennes les plus importantes concernaient l'arsenic, en particulier l'arsenic total mais aussi dans quelques échantillons l'arsenic inorganique et le cadmium. Les concentrations moyennes de mercure dans les algues étaient les plus faibles. Les niveaux les plus élevés ont été signalés pour les algues brunes, suivies des algues rouges et vertes.

En 2022, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont publié un rapport sur les risques microbiologiques, chimiques et physiques liés à la consommation d'algues et de plantes aquatiques.

Selon le rapport nordique, des orientations sont nécessaires pour les producteurs et les organismes publics afin d'assurer la sécurité des aliments, de faciliter un contrôle et un commerce uniformes et de soutenir l'innovation et la croissance.

Les espèces nordiques sont utilisées comme ingrédients dans des denrées alimentaires telles que les épices, le pain, le pesto, les gâteaux de poisson, les boissons et les compléments alimentaires et comme ingrédient principal dans les collations, les chips, les soupes, les salades, les pâtes et les smoothies. Les espèces importées, nori, kombu et wakamé, sont utilisées dans les sushis et autres plats asiatiques.

Dangers potentiels identifiés
Les algues peuvent être produites par l'aquaculture ou récoltées à partir de stocks sauvages dans la mer. Elles sont vendues fraîches ou après transformation, comme le séchage, le rinçage, le blanchiment, la congélation et la fermentation. Les méthodes de transformation peuvent modifier le risque car il est possible de réduire la teneur en iode. Cependant, certains produits peuvent en contenir des niveaux élevés après cette étape.

En général, les algues brunes ont la plus grande teneur en iode, les niveaux les plus élevés étant retrouvés dans les espèces de  laminaire sucrée, de varech ailé, de laminaire digitée et laminaire nordique. Les espèces d'algues rouges et vertes ont des niveaux d'iode inférieurs, à l'exception de l'algue rouge. La laminaire digitée peut avoir des niveaux très élevés d'arsenic inorganique, tandis que le cadmium est plus élevé dans plusieurs algues brunes et rouges.

Une épidémie en 2019 a été causée par le norovirus dans une salade d'algues wakamé congelées en provenance de Chine. La salade était soupçonnée d'être à l'origine de plus de 100 cas dans au moins 11 restaurants de différentes régions de Norvège. Une contamination microbienne peut se produire lorsque les algues sont récoltées dans de l'eau polluée ou après la récolte en raison de facteurs tels qu'une mauvaise manipulation.

D'autres problèmes peuvent inclure des dangers physiques tels que le sable et les pierres ou des allergènes d'algues ou des traces de crustacés, de mollusques ou de poissons.

Les dangers liés aux algues dans les pays nordiques pourraient changer à l'avenir, avec de nouvelles données issues de la recherche, et les conditions pourraient être affectées par le changement climatique, comme l'augmentation de la température de la mer. De nouvelles espèces d'algues pourraient également être introduites dans les eaux nordiques.

Commentaire
Cet article ne donne pas très envie d’en consommer, et l’image proposée est issue de la page de couverture du rapport. Bon appétit !

jeudi 15 décembre 2022

Etats-Unis : Les métaux lourds, le côté obscur du chocolat noir

«Les métaux lourds rendent le chocolat noir «sain» plus problématique que prévu», source article de Coral Beach paru le 15 décembre 2022 dans Food Safety News.

Une étude de Consumer Reports, The Dark Side of Dark Chocolate*, a révélé des taux dangereusement élevés de métaux lourds dans le chocolat de marques bien connues telles que Hershey's, Theo et Trader Joe's.

Les taux dans le chocolat noir sont particulièrement préoccupants, ce que beaucoup de personnes pensent être meilleur pour vous que le chocolat au lait, selon l’association de consommateurs. Des scientifiques ont récemment mesuré divers métaux lourds dans 28 barres de chocolat noir et ont trouvé du cadmium et du plomb dans chacune d'elles.

En plus de grandes marques comme Dove et Ghirardelli, Consumer Reports a testé des marques moins connues comme Alter Eco et Mast.

Pour 23 des 28 barres testées, manger une once (28 g) par jour placerait un adulte au-dessus du niveau de l'un des métaux lourds qui, selon les autorités sanitaires, est sans danger pour les adultes. Cinq des marques avaient des niveaux plus élevés pour les deux métaux. Les taux acceptables pour les enfants sont beaucoup plus bas.

On sait depuis longtemps que les métaux lourds, en particulier le plomb, peuvent causer de graves problèmes de santé pour tout le monde, mais surtout pour les enfants à risque de problèmes de développement, de développement cérébral altéré, de score de QI inférieur et d'autres problèmes. C'est pour ces raisons que le plomb a longtemps été banni de la peinture et de la plomberie.

«Mais il existe des risques pour les personnes de tout âge, a déclaré Tunde Akinleye, chercheur en sécurité des aliments chez Consumer Reports qui a dirigé le projet d’essais.»

«Une exposition fréquente au plomb chez les adultes, par exemple, peut entraîner des problèmes du système nerveux, de l'hypertension, une suppression du système immunitaire, des lésions rénales et des problèmes de reproduction.»

Alors que la plupart des personnes ne mangent pas de chocolat tous les jours, 15% le font, selon Mintel, une société d'études de marché. Lorsqu'ils sont combinés avec des niveaux de plomb et de cadmium dans d'autres aliments, les problèmes peuvent s'additionner. Par exemple, les métaux lourds peuvent être retrouvés dans des carottes, des patates douces et des épinards, qui sont tous considérés comme des aliments sains.»

Équilibre
Alors que le chocolat noir est loué pour de nombreuses raisons telles que sa faible teneur en sucre et sa teneur en fibres plus élevée que le chocolat au lait, les éléments mêmes qui le rendent «meilleur» peuvent causer des problèmes. Les taux de cacao, ou de cacao, dans le chocolat noir sont proclamés sur les emballages comme des signaux indiquant quelles marques ou sous-marques sont plus saines, des pourcentages plus élevés se traduisant par davantage de soi-disant bienfaits pour la santé.

Le problème est que «les solides du cacao sont également là où se cachent les métaux lourds, en particulier le cadmium», selon l'équipe de recherche de Consumer Reports.

«Certaines des mêmes préoccupations peuvent s'étendre aux produits fabriqués avec de la poudre de cacao - qui sont des solides de cacao purs - tels que le cacao chaud et les mélanges de brownies et de gâteaux.»

Mais il y a de l'espoir
Les chercheurs ont découvert que les plants de cacao absorbent le cadmium du sol, donc la culture des plantes dans un sol à faible densité de cadmium fait une différence. Cependant, le plomb semble pénétrer dans les fèves de cacao après la récolte, donc différentes méthodes de réduction sont nécessaires.

Les chercheurs ont découvert que le plomb se trouvait généralement sur l'enveloppe extérieure de la fève de cacao, et non dans la fève elle-même.

«De plus, les taux de plomb étaient faibles peu de temps après la cueillette et le retrait des gousses, mais ont augmenté à mesure que les fèves séchaient au soleil pendant des jours. Pendant ce temps, la poussière et la saleté remplies de plomb se sont accumulées dans les fèves», ont dit les chercheurs.

Pour réduire la contamination par le plomb, des changements dans les pratiques de récolte et de fabrication sont nécessaires, selon Danielle Fugere, présidente de As You Sow, qui est une organisation qui pousse à la responsabilité des entreprises. Ces pratiques incluront la minimisation de la quantité de contact avec le sol pour les haricots et la recherche de moyens d'éliminer le plomb lorsque les haricots sont nettoyés dans les usines.

La réduction du cadmium n'est pas si facile, selon les chercheurs. Une sélection soigneuse afin de créer des plantes qui n'absorbent pas autant de substance pendant la croissance est une option. Cela prendra du temps. Une autre option serait de remplacer les vieux arbres par des plus jeunes, mais cela demandera aussi du temps et un investissement financier.

Des décisions prudentes quant à l'endroit où cultiver les plants de cacao doivent également être mises en œuvre pour éviter les endroits où le sol est plus fortement contaminé par le plomb et le cadmium.

La National Confectioners Association (association de confiseurs) a financé la recherche sur le chocolat dans le cadre d'un règlement avec As You Sow.

*L’article de Consumer Reports, The Dark Side of Dark Chocolate, n’est pas disponible en France et dans l’UE.

jeudi 20 janvier 2022

Des légumes à feuilles vertes contaminés deviennent violets

Lori Hoagland, professeur d'horticulture et d'architecture paysagère à l'Université Purdue, a utilisé l'imagerie hyperspectrale avancée pour détecter le stress des métaux toxiques dans le basilic et le chou frisé dans son travail visant à améliorer la sécurité des aliments. (Photo Université Purdue/Tom Campbell)

«Des légumes à feuilles vertes contaminés deviennent violets», source Perdue University.

Certains pourraient dire que vous avez l'air un peu vert quand vous êtes malade. Les légumes à feuilles vertes deviennent en fait violets - bien que cela ne soit pas évident pour l'œil humain, cela peut être vu grâce à l'imagerie hyperspectrale avancée (différente des variétés violettes de certains légumes). Des chercheurs de Purdue ont découvert ce changement de couleur dans le chou frisé et le basilic stressés par le cadmium, un métal lourd toxique pour la santé humaine et animale.

La nouvelle méthode de détection fait progresser les travaux visant à créer un amendement du sol qui se lie au métal et le protège des plantes, améliorant ainsi la sécurité dsw aliments des produits, des aliments pour bébés et des plats préparés.

«Il est très difficile de voir le stress des métaux lourds dans les plantes», a dit Lori Hoagland, professeur d'horticulture et d'architecture paysagère à l'Université Purdue, qui a dirigé la recherche. «Nous avons besoin de nouveaux outils pour cela. Si nous pouvons le voir rapidement et le mesurer avec précision au fur et à mesure que les plantes poussent, nous serons mieux en mesure de développer des amendements du sol qui séquestrent les métaux dangereux, ainsi que d'identifier la contamination avant qu'elle n'atteigne nos assiettes. Notre objectif est de pouvoir disposer de drones qui survolent les champs et détectent le stress des plantes dû au cadmium, au plomb et à l'arsenic.

La détection hyperspectrale est beaucoup plus rapide que les techniques d'analyse chimique traditionnelles. Il ne nécessite pas non plus la destruction de la plante analysée, ce qui permet d'étudier les plantes et les amendements du sol à différents stades de développement des plantes.

«La contamination des plantes par le cadmium est connue comme un ‘tueur silencieux’ car nous ne pouvons pas le voir et ne le testons généralement pas», a dit Hoagland, qui dirige le laboratoire d'écologie microbienne du sol de Purdue. «Les plantes souffrent lorsqu'elles sont exposées à des niveaux élevés de cadmium, mais elles ne se ratatinent pas, ne flétrissent pas et ne meurent pas. Elles semblent bien, à moins que les taux de cadmium dépassent les limites. Les plantes contaminées parviennent à maturité et à la récolte.

Le cadmium est utilisé dans les batteries et est souvent lié au phosphate extrait pour les engrais. Partout dans le monde, il et d'autres métaux lourds provenant des déchets et de la pollution s'infiltrent dans le sol et se rendent dans les fermes voisines où les cultures les absorbent. La consommation de taux élevés de cadmium peut entraîner des maladies rénales, des problèmes osseux, le cancer et d'autres problèmes de santé.

«Il est naturellement présent dans de nombreux légumes en petites concentrations, mais des niveaux élevés peuvent être dangereux», a-t-elle dit. «Nous devons particulièrement maintenir ces niveaux faibles dans les aliments pour bébés, mais c'est un problème croissant tout au long de notre chaîne alimentaire.»

Hoagland a travaillé avec une équipe de l'installation de phénotypage des semences Ag Alumni de Purdue pour trier des milliers de longueurs d'onde différentes afin de voir quelles combinaisons ont montré des changements qui indiquaient le stress des plantes par le métal. Ils ont ensuite vérifié la méthode par des techniques d'analyse chimique.

L'installation de phénotypage est équipée d'un ensemble de systèmes de phénotypage de plantes à haut débit basés sur l'imagerie que l'on ne trouve pas dans de nombreuses universités. Un phénotype est une caractéristique observable d'un organisme qui résulte de son code génétique et de ses interactions avec l'environnement. Les chercheurs commencent seulement à exploiter ses capacités, a dit Hoagland.

«Je suis entrée dans l'étude comme dans un terrain d’essai et je ne sais pas si cela fonctionnerait ou non pour ma recherche», a-t-elle dit. «J'ai été surprise par la puissance de cet outil et la quantité de données qu'il génère en peu de temps. Ces techniques d'imagerie vont nous aider à apprendre et à répondre à de nombreuses questions scientifiques.

Dans l'installation de phénotypage en environnement contrôlé, les plantes se déplacent par tapis roulant jusqu'à une station d'imagerie à des intervalles choisis par les chercheurs. Les résultats de l'équipe de Hoagland ont montré que le chou frisé accumulait des niveaux de cadmium plus élevés que le basilic dans les mêmes conditions de sol, mais que les symptômes de stress au cadmium étaient plus forts dans le basilic. Ils ont également découvert que les plantes ne présentaient un stress au cadmium qu'au début du développement.

«L'imagerie hyperspectrale comprend beaucoup plus de bandes que les bandes de couleurs rouges, vertes, bleues ou RVB que nous pouvons voir», a dit Yang Yang, directeur de la phénomique numérique chez Purdue. «La technologie est très sensible aux changements dans les plantes qui ne sont pas détectables à nos yeux.»

L'équipe a mis en œuvre un algorithme d'apprentissage automatique pour trier et classer les données.

«Grâce à notre double paire de caméras hyperspectrales, nous pouvons réaliser une détection optique à spectre complet à la fois du haut et des côtés d'une plante», a dit Yang. «Le système hyperspectral de Purdue peut être utilisé pour scanner les plantes des semis à une tige de maïs de 15 pieds (4,5 mètres). C'était la première fois que nous l'avons utilisé pour rechercher le stress lié aux métaux lourds. C'est une application passionnante et c'était un nouveau défi interdisciplinaire.

L'équipe a d'abord pensé que l'effet du stress lié à la toxicité du cadmium sur les niveaux de production de chlorophylle serait un indicateur probable, et ils ont examiné le spectre de la lumière verte. Le changement de couleur résultant était très subtil. L'équipe a progressé à travers d'autres changements liés au stress dans la plante et d'autres parties du spectre de réflectance de la plante, a dit Hoagland. Ils ont découvert que les changements dans les métabolites dus à la réponse au stress offraient un signal hyperspectral de stress beaucoup plus clair.

«L'examen de ces métabolites secondaires a donné un signal beaucoup plus fort, et il y avait un ‘violet’ clair de la plante lorsqu'elle était vue avec les longueurs d'onde d'anthocyanine correspondantes», a-t-elle dit. «Donc, si le vert diminue et que le violet augmente, nous savons que la plante est stressée.»

Hoagland et son équipe ont évalué les «indices de végétation», qui sont des combinaisons de réflectance de différentes longueurs d'onde qui ont été identifiées comme les meilleures pour l'analyse hyperspectrale des différentes propriétés des plantes. L'équipe a découvert que l'indice de réflexion des anthocyanes est le meilleur moyen de détecter le stress lié au cadmium, et ils ont développé une équation de rapport d'indice de végétation spécifique pour cela. Ils ont également développé un amendement du sol pour réduire le niveau de cadmium absorbé par la plante. Les travaux sont détaillés dans un article publié dans la revue Environmental Pollution.

«J'ai développé des amendements de sol pour aider à remédier à la pollution de l'environnement», a dit Hoagland. «Ces amendements sont différents mélanges de biochar, qui comprennent des déchets de matières organiques et des copeaux de bois spécialement traités brûlés à haute température. Ceux-ci peuvent lier les métaux lourds et réduire l'absorption en combinaison avec des processus microbiens. L'astuce consiste à trouver la bonne formulation de matières premières et de températures.

La formulation testée a légèrement diminué les niveaux de cadmium dans les plantes, a-t-elle dit. Une solution pourrait être que les agriculteurs utilisent simplement plus d'amendement, mais Hoagland prévoit de continuer à ajuster et à améliorer la formulation.

Elle prévoit également d'utiliser la méthode d'imagerie hyperspectrale pour trouver un signal clair pour le plomb et l'arsenic. «Je suis microbiologiste du sol, donc je suis généralement ce qui est salissant», a dit Hoagland. «La technologie d'imagerie avait été davantage utilisée pour évaluer les réponses à la sécheresse ou les nutriments des plantes, et mon travail était différent. Il s'agissait d'une nouvelle application pour les outils et d'une excellente collaboration entre ingénieurs et scientifiques.»

Merci à Joe Whitworth de m'avoir communiqué cette information.

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