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lundi 25 mai 2020

La DGCCRF a contrôlé les masques de qualité et à des prix raisonnables, mais pas les masques faits maison


C'est étonnant de voir à quel point la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances est déconnectée de la réalité en France, elle ne doit pas savoir qu'il existe des masques faits maison ... très étonnant ... et surtout utilisés par un large public ...
On apprend par un communiqué que la DGCCRF a lancé début mai une enquête nationale pour garantir l’accès des Français à des masques de qualité et à des prix raisonnables.
Au cours des trois premières semaines de mai, 5 673 établissements (supermarchés, pharmacies, grossistes mais également fabricants ou importateurs de masques de protection) ont fait l’objet d’un contrôle. Ces contrôles ont donné lieu à 177 avertissements, 18 injonctions de remise en conformité et 9 procès-verbaux pénaux en cas d’atteinte grave à l’information des consommateurs (pratiques commerciales trompeuses notamment). Il résulte de ces données un taux de conformité supérieur à 96% qui témoigne du sérieux et de la qualité du travail des professionnels.
Les premiers relevés de prix effectués ont permis de s’assurer que l’encadrement des prix des masques de type chirurgical (prix plafond à 95 centimes) est globalement bien respecté, la majorité des masques étant d’ailleurs vendus à un tarif de l’ordre de 60 centimes, notamment dans la grande distribution.

C’est ceux-là que l’on retrouve jetés dans la rue ... et qui en plus mettent un temps fou à se décomposer ...
En ce qui concerne les masques textiles, et plus particulièrement les masques «grand public» à filtration garantie, pour la plupart lavables et réutilisables plusieurs fois, leur prix de vente s’avère en moyenne inférieur à 50 centimes par utilisation, quel que soit le canal de vente. Environ un tiers des masques sont commercialisés à des prix de l’ordre de 10 à 30 centimes à l’utilisation. Mais certains produits dépassent les 50 centimes à l’utilisation voire un euro. Il s’agit, pour ces derniers, très majoritairement de produits dont le nombre de lavages possibles est faible (moins de 10). Ce point fera l’objet de suivis dans les jours qui viennent pour s’assurer un meilleur rapport qualité-prix.

Ici, les x centimes à l’utilisation sont définis pour environ 20 lavages, du moins je crois ...
Les contrôles menés par la DGCCRF ont enfin mis en évidence que l’information des consommateurs n’est pas toujours assurée correctement. D’importantes marges de progrès demeurent. Ainsi dans de nombreux cas, les consommateurs ne disposaient pas d’une notice d’utilisation ou celle-ci était rédigée dans une langue étrangère. Ces situations doivent être corrigées dans les plus brefs délais.

La DGCCRF et la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances ont oublié logiquement le masque fait maison, qui est très peu onéreux et fait à partir d’un tuto non afnorien, voir 1 et 2 ou un article très lu, COVID-19 : Le tuto le plus simple pour faire un masque !

Et comme le rappelle une tribune parue dans Le Point, je suis Pour l'obligation du port d'une protection faciale.


Un article de l’UFC Que Choisir du 19 mai 2020 nous dit, « Masques Un incontournable de notre nouvelle vie sociale »
Pour notre 4e étude relative au confinement, qui tombait en pleins préparatifs pour le déconfinement, nous avons intégré les masques dans notre questionnaire diffusé via notre newsletter hebdomadaire. 7 160 personnes ont répondu. En avez-vous trouvé dans le commerce, et si oui, combien les avez-vous payés ? En avez-vous cousu ? Les portez-vous souvent ? Maîtrisez-vous les règles pour vous en servir correctement ? Voici quelques éléments de réponse.


Vous lirez l’étude dans le détail, mais ce qui m’a intéressé est la réponse à la question quelle type de masques détenez-vous ?
Contrôles ou pas contrôles par la DGCCRF, le public en France préfèrent les masques faits maison, CQFD ...

vendredi 15 mai 2020

COVID-19: La Chine utilise à nouveau la taxation pour intimider une nation


« La Chine utilise à nouveau la taxation pour intimider une nation », source article de Jim Romahn du 15 mai 2020 sur son blog Agri 007.
La Chine a suspendu les importations de viande bovine de quatre conditionneurs australiens de viande et menace d'imposer une taxte tarifaire pour l'orge en provenance d'Australie. 
Ces mesures sont la réponse de la Chine à l'Australie disant qu'elle prévoit de demander à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) d'examiner les origines du COVID-19 en Chine. 
Les États-Unis et le Royaume-Uni ont présenté des demandes similaires.

Selon Reuters,
Dans une interview à Fox Business Network diffusée jeudi, Trump a déclaré qu'il était très déçu de l'incapacité de la Chine à contenir la maladie et que la pandémie avait jeté un voile sur son accord commercial de janvier avec Pékin, qu'il a précédemment salué comme une réalisation majeure.
« Il y a beaucoup de choses que nous pourrions faire. Nous pourrions faire des choses. Nous pourrions couper toute la relation », a-t-il répondu.

Mise à jour du 19 mai 2020. La France Agricole du 19 mai 2020 rapporte La Chine va surtaxer l’orge australienne.
La Chine a annoncé son intention de prélever 80,5 % de droits de douane punitifs sur l’orge en provenance d’Australie, peu après avoir suspendu une partie des importations de bœuf de ce pays, ce qui risque de raviver encore les tensions avec Canberra. 
Après une enquête sur les importations de céréales en provenance d’Australie, Pékin a jugé que les subventions et le dumping pratiqués par Canberra «ont considérablement endommagé l’industrie nationale», a indiqué le ministère chinois du Commerce ce 18 mai 2020.
 

mercredi 22 avril 2020

77,5% des agriculteurs ne savent pas comment ils vont gérer l'après glyphosate


Selon La France Agricole du 22 avril 2020, « Sans glyphosate, 3 agriculteurs sur 4 sont dans l’impasse ».
Une enquête inter-instituts (Acta, Arvalis, Fnams, ITB et Terres Inovia) sur l’utilisation du glyphosate en grandes cultures révèle un grand désarroi des agriculteurs face à son interdiction. Plus de 75 % sont sans solution, alors que «la balance bénéfice/risque de ce retrait n’a pas été établie
«Le glyphosate n’est pas un herbicide comme un autre», rapporte cette enquête réalisée via un questionnaire en ligne, dont les résultats, publiés le 17 avril 2019, synthétisent les réponses de 7 677 agriculteurs. 94,8% sont des utilisateurs du glyphosate. Les exploitations concernées sont majoritairement en grandes cultures (70 %) puis en polyculture élevage (27%).
Voici quelques éléments sur l’enquête dont on trouvera les résultats ici.
Dans le cadre des discussions actuelles sur le glyphosate et son utilisation en France, une enquête inter-instituts (ACTA, ARVALIS, FNAMS, ITB et TERRES INOVIA) en ligne, « Enquête inter-instituts 2019 sur l’utilisation du glyphosate en grandes cultures Agriculteurs utilisateurs ou non utilisateurs » a été proposée aux agriculteurs (via mailing essentiellement) du 15/07/2019 au 18/09/2019. Ce questionnaire avait pour objectif de connaître les usages du glyphosate dans les systèmes de grandes cultures, et de recueillir les avis des producteurs sur le sujet

L’enquête a également mis en évidence un certain désarroi suite à l’annonce du retrait du glyphosate. Ils sont en effet 77,5% à ne pas savoir comment ils vont gérer cet « après glyphosate ». Le recours au travail du sol est la méthode qui revient le plus fréquemment parmi les éventuelles solutions (faux semis à 84%, labour à 55%) chez les répondants qui ont identifié ces leviers. Ce recours aura des conséquences sur les besoins matériels et donc les charges liées aux investissements : 70% environ des répondants devront se rééquiper, mais également sur l’organisation des exploitations et les charges de fonctionnement et de main d’œuvre.

Les inquiétudes sont importantes et mettent en évidence des soucis sur la viabilité d’exploitation ou de systèmes tels qu’ils sont menés aujourd’hui (comme les systèmes en agriculture de conservation (vertueux sur de nombreux sujets (sols, érosion, etc…) mais dépendant étroitement de l’utilisation du glyphosate). Ces systèmes, sans glyphosate, devront ré-intensifier le travail du sol, avec des conséquences économiques (investissements), agronomiques (érosion, matière organique, etc…), environnementales (consommation carburant, bilan Carbone, , etc…) organisationnelles (capacité à travailler toute la surface, main d’œuvre, jours disponibles) importantes. Finalement, la balance bénéfice /risque de ce retrait n’a pas été établie. Les inquiétudes portent aussi sur les conséquences techniques du retrait, avec de probables recrudescences de vivaces et d’adventices annuelles.

Enfin, les commentaires libres mettent l’accent sur les incohérences liées à ce retrait : objectifs nationaux de réduction du CO2, en opposition avec une réintensification du travail du sol, exigences de gestion des couverts obligatoires dans le cadre de la Directive nitrate incompatibles avec la multiplication des interventions de travail du sol; interdiction nationale du glyphosate mais concurrence déloyale avec les importations de pays pouvant encore l’utiliser, etc…

Le glyphosate n’est pas un herbicide comme un autre. Son interdiction annoncée provoquera une rupture qui n’a pas pu être anticipée et dont les conséquences sont majeures pour les exploitations utilisatrices : surcoûts directs dont le rééquipement, charges de travail, jours disponibles, consommation énergétique, impacts environnementaux directs, retour arrière pour les exploitations sans labour, risques sanitaires,…. Les résultats de cette enquête montre un grand désarroi et la nécessité de prendre en considération la phase de transition. Mieux peser et suivre les impacts que la décision de retrait pourraît entraîner à large échelle semble plus que jamais nécessaire.

vendredi 20 mars 2020

Faible prévalence de Salmonella dans les troupeaux laitiers de Suède



« Faible prévalence de Salmonella dans les troupeaux laitiers de Suède », source Food Safety News.

Selon une étude, la prévalence de Salmonella dans les troupeaux de bovins laitiers suédois est faible mais varie d'une région à l'autre.

Fin 2019, l'Institut national vétérinaire (SVA) et le Conseil suédois de l'agriculture (Jordbruksverket) ont mené une enquête nationale anonyme sur les tanks de lait pour détecter les anticorps contre Salmonella.

C’est la deuxième fois qu’une telle enquête sur des échantillons de lait de tous les troupeaux laitiers du pays est examinée. La première fois, c'était en 2013. Le travail contribue à la surveillance régulière de Salmonella et permet d'orienter les ressources là où elles auront le plus d'impact.

Des anticorps contre Salmonella ont été détectés dans seulement 4% des échantillons, mais la prévalence variait entre zéro et 24% selon la région.

L'infection transmise par Salmonella aux troupeaux de bovins peut survenir à partir du milieu environnant, de la faune ou des oiseaux, des aliments ou de l'eau, des humains ou d'autres troupeaux.

Explication des niveaux élevés
La prévalence la plus élevée a été observée à Öland et Gotland. Öland a une occurrence plus élevée reconnue à Salmonella Dublin. Cependant, les résultats à Gotland diffèrent de ceux observés lors de l'enquête de 2013.

Les résultats pour Öland sont à peu près au même niveau, 24%, qu'une enquête locale en mars 2009 mais légèrement plus élevés que le dépistage national de 2013. Gotland a vu un changement de 5,5% d'échantillons positifs de lait en réservoir en avril 2013 à 22% en octobre 2019 .

La différence à Öland pourrait s'expliquer par la variation saisonnière qui existe en ce qui concerne les anticorps contre Salmonella dans le lait, mais les chiffres à Gotland sont supérieurs à ce qui est attendu dans toute variation saisonnière.

L'Agence suédoise de l'alimentation (Livsmedelsverket) recommande que le lait soit pasteurisé comme un moyen efficace de tuer toutes les bactéries dangereuses.

Les autorités et les organisations de l'industrie prévoient de suivre les résultats à Gotland pour mieux comprendre la situation afin que des mesures puissent être prises. La première étape de ce processus est une enquête de suivi des réservoirs de lait qui est prévue pour ce printemps.

Une autre étude, publiée dans la revue Preventive Veterinary Medicine en mars 2016, a révélé que seulement 3% des troupeaux laitiers suédois étaient positifs lors du dépistage de Salmonella.

La présence de troupeaux positifs dans un rayon de cinq kilomètres était significativement associée au test positif. Les résultats ont mis en évidence des différences entre Salmonella Dublin et d'autres sérotypes concernant la prévalence et le degré de regroupement géographique.

mercredi 11 mars 2020

Contrôle des allégations nutritionnelles et de santé sur les sites internet de compléments alimentaires : Taux moyen de non-conformité de 76%


La DGGCRF vient de publier le 10 mars 2020 une enquête de 2017 sur les sites Internet de compléments alimentaires en ce qui concerne les allégations nutritionnelles et de santé.
En 2014 un fort taux d’anomalies (80 %) avait ainsi été révélé. En 2017, les investigations menées sur quatre-vingt-quinze sites internet de petits opérateurs ont également donné lieu à un taux de non-conformité élevé (76 %).
Les enquêteurs ont contrôlé 95 sites internet proposant l’achat en ligne de compléments alimentaires et ont constaté de nombreux manquements à la réglementation. Le taux moyen de non-conformité (76%) est important.
Les principales anomalies constatées portaient sur :
  • l’utilisation d’allégations de santé non autorisées ou employées de manière non conforme (64 % des sites contrôlés concernés),
  • l’utilisation d’allégations thérapeutiques interdites (49 % des sites contrôlés),
  • l’emploi d’allégations dites « générales » non associées à des allégations de santé dûment autorisées (23% des sites contrôlés).
Allégations de santé
Sur 61 sites, des anomalies ont été constatées dans l’utilisation des allégations de santé. Ces allégations, non conformes ou non autorisées, étaient reliées aux plantes, aux produits de la ruche ainsi qu’à certaines substances comme les polyphénols et le chitosan.
Allégations thérapeutiques
Sur 47 sites internet, l’enquête a mis en évidence la présence d’allégations thérapeutiques interdites. Plusieurs types étaient utilisés :
  • les allégations ciblant une maladie, telles que l’affirmation d’un « rôle dans la polyarthrite rhumatoïde »,
  • les allégations utilisant des termes en lien avec la thérapie comme le terme « qualité curative »,
  • les allégations faisant référence à des effets pharmacologiques tels que l’adjectif « anti-inflammatoire »,
  • les allégations faisant référence à des symptômes d’une maladie sans faire état de celle-ci, comme dans le message  « recommandé en cas de douleurs articulaires ».
  • Parmi les allégations thérapeutiques interdites découvertes, de nombreux couples substance/maladie ont été trouvés, par exemple « canneberge/infection urinaire » ou « curcuma/arthrite ».
Vous lirez tout cela dans le détail si cela vous dit ... mais l'enquête date tout de même de 2017 ... et depuis ...


En conclusion, 95 sites internet contrôlés et 316 actions de contrôle,
  • Taux de non-conformité : 76 %
  • 13 avertissements
  • 54 mesures de police administrative
  • 5 procès-verbaux

dimanche 9 février 2020

Contrôles des étiquetages de viande de volaille par la DGCCRF: Un nombre élevé de non-conformités


La DGCCRF a publié une enquête le 7 février sur les « Contrôles des étiquetages de viande de volaille ».
En France, la consommation de volaille est très diversifiée. De nombreux produits disposent d’un mode de valorisation (AOP, IGP, label rouge…) qui peut orienter le client lors de son acte d’achat. L’enquête de la DGCCRF visait à s’assurer du respect des règles d’étiquetage des carcasses et découpes fraîches, congelées ou surgelées de viande de volaille (poulet, dinde, canard, oie et pintade).
89 établissements ont été contrôlés : 34 professionnels de la production, de la transformation et de la conservation de viande de volaille (éleveurs de volailles commercialisant leur production, fermes proposant de la vente directe, abattoirs, transformateurs de viande de volaille, etc. ) ; 12 opérateurs au stade du commerce de gros (grogssistes intermédiaires, grossistes pour professionnels de bouche, centrale d’achat, etc. ) ; 37 commerces de détail (hypermarchés, supérettes, traiteur, etc.) ; 1 établissement d’entreposage et stockage frigorifique et 3 restaurants.

Des anomalies récurrentes constatées sur les mentions obligatoires
L’enquête montre que certaines anomalies portant sur les mentions obligatoires persistent et que certains professionnels utilisent des dénominations non conformes ou incomplètes.
Par exemple, des cuisses de poulet avec partie de dos sont commercialisées avec la dénomination de vente « Cuisses de poulet » et la dénomination commerciale « La cuisse de poulet blanc » sur la face principale de la barquette. La dénomination de vente réglementaire « Cuisse de poulet blanc avec partie de dos » apparaît uniquement, avec une taille de caractère beaucoup plus petite, au dos de la barquette. La présence simultanée de deux dénominations de découpes différentes telles que « Cuisses de poulet » et « Cuisses de poulet avec partie de dos » est non conforme.
Les contrôles effectués ont également permis de relever que l’espèce de la volaille et son origine n’étaient pas systématiquement précisées sur l’étiquetage. De manière générale, il a été constaté l’absence des mentions relatives à la catégorie de qualité (A et B), à l’état du produit (frais, congelé ou surgelé) sur des produits vendus préemballés et à l’indication du pays d’origine.

Mentions volontaires : des manquements liés à l’usage d’allégations valorisantes
de nombreux produits portaient la mention « fermier » ou « poulet de ferme », termes utilisés de manière abusive, les professionnels concernés ne respectant pas les critères du mode d’élevage « fermier – élevé en plein air ». Par ailleurs, certaines illustrations (dessin d’une volaille qui picore dans l’herbe ou représentation d’un champ par exemple) sont susceptibles de laisser penser au consommateur que les poulets répondent aux critères du mode d’élevage « sortant à l’extérieur » alors qu’il s’agit en réalité de volailles élevées en claustration.

En conclusion,
L’enquête de la DGCCRF montre qu’un grand nombre de professionnels contrôlés méconnaissent les obligations réglementaires en matière d’étiquetage et de dénomination des volailles. Au regard du nombre élevé d’étiquetages présentant des non-conformités, les actions de contrôle dans le secteur des volailles vont se poursuivre, afin d’assurer la protection économique du consommateur et l’exercice d’une concurrence loyale entre les différents acteurs de cette filière.
  • 89 établissements contrôles et 39 avertissements, 7 injonctions et 3 procès-verbaux
Il est dommage que la DGCCRF ne se soit pas intéressée à l'étiquetage du poulet « nourri sans OGM », au poulet élevé « sans antibiotique » ou bien encore au poulet bio ... ce sera sans doute pour une prochaine fois ...

jeudi 6 février 2020

Commercialisation des viandes et abats de veau, selon la DGCCRF


Parfois, on se perd dans l'étiquetage:
s'agit-il de porc,  de boeuf ou de
dinde ? source Oulah!
Cliquez sur l'image pour l'agrandir.
« Commercialisation des viandes et abats de veau », selon un communiqué de la DGCCRF du 6 février 2020.
Les enquêteurs de la DGCCRF ont vérifié la loyauté des dénominations de vente utilisées pour les viandes de bovins jeunes. Ils n’ont pas constaté de fraude massive. Les abattoirs distinguent les âges sur l’étiquetage comme dans la facturation. Les principales infractions ont été relevées aux stades des traiteurs et des grossistes de la restauration commerciale.

Pourquoi parler de termes blessants comme 'fraude massive' plutôt que de simples anomalies …car selon la DGCCRF, « les abattoirs distinguent correctement les veaux des jeunes bovins, aussi bien sur l’étiquetage que sur la facturation. »

On nous explique l'enjeu de l'enquête qui a concernés 30 établissements et 32 visites :
Les abats de veau sont parfois vendus à un prix quatre fois plus élevé que celui des abats de jeune bovin. Les enquêteurs de la DGCCRF ont donc vérifié que de la viande ou des abats de jeune bovin n’étaient pas vendus comme de la viande ou des abats de veau. Ils ont contrôlé 30 établissements dont 13 grossistes spécialisés et 10 abattoirs.

Trois anomales constatées :
  • Un opérateur indiquait toutefois sur ses factures : « tête désossée très jeune bovin », termes pouvant prêter à confusion. Il lui a été demandé de rectifier les dénominations sur les étiquetages et les factures.
  • Dans un gros abattoir n’abattant que des veaux, l’opérateur validait automatiquement la catégorie « veau » alors qu’en deux ans d’abattage, 40 animaux avaient en fait plus de huit mois. L’entreprise a reçu un avertissement.
  • Un grossiste client de l’un des abattoirs contrôlés facturait systématiquement comme têtes de veau des têtes de très jeunes bovins. Une procédure contentieuse pour facturation non conforme sera rédigée.
On nous dit que trois fabricants de plats cuisinés et traiteurs ont été aussi contrôlés pendant les fêtes de fin d’année, mais nous avons l'information que pour deux,
  • Un traiteur industriel facturait des « têtes de veau » sans autre indication alors que les documents commerciaux de traçabilité mentionnaient « Catégorie Veau IGP d’Aveyron et Ségala ». De plus, il mélangeait des ris de jeune bovin (majoritaires) et des ris de veau, et indiquait seulement dans la dénomination de vente la présence des ris de veau. L’information transmise au consommateur final par les bouchers était vraisemblablement « ris de veau », sans autre précision. Enfin, les pourcentages annoncés sur l’étiquetage ne correspondaient pas aux données de production.
  • Des investigations complémentaires seront menées sur l’âge à l’abattage et l’emploi de la catégorie « veau » en dehors de l’indication géographique protégée (IGP) Veau d’Aveyron et du Ségala. L’entreprise recevra un procès-verbal.
Dans une enquête de la DGCCRF très lointaine (2014) sur l'étiquetage et la traçabilité de la viande bovine, « Les contrôles de la DGCCRF ont fait apparaître, en distribution comme en restauration, un grand nombre d’anomalies par rapport à la réglementation relative à la traçabilité et à l’étiquetage de la viande bovine. »

Au cours d'une autre enquête sur l'étiquetage et la traçabilité de la viande bovine de 2016, la DGCCRF a constaté, « La DGCCRF a procédé à des contrôles dans toute la France et les a renforcés depuis l’été 2015. Même s’il y a peu de tromperies, elle constate que l’information du consommateur sur l’ensemble des viandes à la distribution reste perfectible dans de nombreux cas et appelle les professionnels à renforcer leur vigilance. Les contrôles se poursuivront tout au long de l’année. »

Ainsi,
En amont de la filière, lors des actions de contrôle concernant l’étiquetage et la traçabilité de la viande bovine, 24 % des grossistes contrôlés ont reçu un avertissement.

Le taux d’anomalie en matière d’affichage des mentions d’étiquetage obligatoire de l’origine demeure élevé : 19 % des GMS. Il progresse même de sept points en un an dans les boucheries traditionnelles : de 28 % à 35 %

Tant qu'on y est au niveau des viandes hachées fournies à la distribution, enquête diffusée le 26 janvier 2017, la DGCCRF a pointé un taux de non-conformité des prélèvements de 38 %

lundi 3 février 2020

Saga Alim'confiance : Des résultats en demi-teinte, selon l'association de consommateurs CLCV


L'association de consommateurs CLCV s'est intéressée à l'« Hygiène des établissements alimentaires : résultats en demi-teinte ».
La CLCV a mené le combat pour que les consommateurs puissent avoir accès aux informations sur l’hygiène des établissements de la chaîne alimentaire (restaurants, boulangeries, …). En 2017, c’est chose faite avec la mise en place du dispositif Alim’confiance.

Combat loin d'être fini car quelle est l'information que l'on a un rapport d'inspection, des informations précises, pas du tout, un simple logo décliné en quatre catégories :
  • Niveau d'hygiène très satisfaisant : établissements ne présentant pas de non-conformité, ou présentant uniquement des non-conformités mineures.
  • Niveau d'hygiène satisfaisant : établissements présentant des non-conformités qui ne justifient pas l’adoption de mesures de police administrative mais auxquels l’autorité administrative adresse un courrier de rappel de la réglementation en vue d’une amélioration des pratiques.
  • Niveau d'hygiène à améliorer : établissements dont l'exploitant a été mis en demeure de procéder à des mesures correctives dans un délai fixé par l'autorité administrative et qui conduit à un nouveau contrôle des services de l’État pour vérifier la mise en place de ces mesures correctives.
  • Niveau d'hygiène à corriger de manière urgente : établissements présentant des non-conformités susceptibles de mettre en danger la santé du consommateur et pour lesquels l'autorité administrative ordonne la fermeture administrative, le retrait, ou la suspension de l'agrément sanitaire.
Par ailleurs la CLCV semble faire l'impasse d'une information importante de décembre 2019 issue d'un témoignage d'une inspectrice en sécurité des aliments dans Fréquence de contrôle d’un restaurant, une fois tous les dix ou quinze ans, ça se discute ?

Rappelons aussi qu'en France, « Au titre de la sécurité sanitaire de l’alimentation, un établissement de restauration est donc contrôlé en moyenne tous les quinze ans par les services de l’État. » Source rapport de la Cour des comptes, février 2019.

Par ailleurs, la CLCV ne semble pas faire cas du Déclin inquiétant des contrôles des aliments en Europe, selon le BEUC.
Ce dispositif permet aux consommateurs d’accéder aux résultats des contrôles sanitaires selon 4 niveaux d’hygiène. Près de 3 ans après sa mise en place, nous avons évalué le dispositif et analysé les résultats des contrôles d’hygiène effectués.

De bons résultats au global mais des établissements et des régions mauvais élèves  

Environ 94% des établissements obtiennent des notes satisfaisantes ou très satisfaisantes mais certains types d’établissements et des régions ont des progrès à faire. Il s’agit par exemple des boulangeries/pâtisseries (18% à améliorer) et des métiers de bouche (7.5% à améliorer). Quant aux régions, les DOM-TOM, le Centre-Val-de-Loire et la Bourgogne-Franche-Comté font partie des régions « mauvais élèves » (entre 9 et 14% « à améliorer »).

Des contrôles en hausse mais concentrés sur certaines régions  

Entre le 12 décembre 2018 et le 10 décembre 2019, 41 779 contrôles ont été effectués, soit une augmentation de 3,7% par rapport à notre étude de 2018. Mais cette augmentation s’est concentrée sur certaines régions : près de la moitié des contrôles (47%) ont eu lieu dans 3 régions (Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine). Certaines régions pourtant touristiques comme la région PACA et la Corse ont vu leur nombre de contrôles diminuer. Plus d’un quart des contrôles ont été effectués en Île-de-France dont la grande majorité à Paris même (64%) alors que certains départements sont quasiment exclus de l’analyse ! 

Il est possible de suivre les évolutions de la démarche Alim'confiance en allant sur le site open data Alim'confiance ...
Parmi les demandes de la CLCV,
  • La mise en place de mesures correctives rapides par les professionnels concernés par les notes « à corriger » et « à améliorer » et d’un suivi de ces établissements par les autorités avec de nouveaux contrôles. 
  • Mieux organiser les contrôles et adapter leur nombre à la répartition des établissements sur le territoire, afin que certaines régions ne soient pas sur-représentées.
  • Augmenter le nombre de contrôles pour les types d’établissements pour lesquels les inspections sont peu nombreuses et/ou mauvaises et traitant notamment des denrées alimentaires sensibles.
  • Augmenter les contrôles pour les établissements suivants boulangeries/pâtisseries/chocolateries/glaciers ; rayons pain/viennoiserie/pâtisserie ; boucherie/charcuterie et commerces généralistes. 
  • Les résultats restent disponibles après un an pour que les consommateurs puissent évaluer les évolutions.
  • L’affichette de contrôle dans les établissements obligatoire et bien visible des consommateurs.
Enquête intéressante mais qui aurait due être corrélée avec les résultats relativement précis des opérations alimentation vacances et fêtes de fin d'année des années correspondantes ...

L'analyse complète des résultats des contrôles Hygiène Alim'confiance de la CLCV est ici.

Enfin la CLCV ne demande pas à ce que la DGCCRF puisse enfin contribuer au dispositif Alim'Confiance, comme l'avait demandé la Cour des comptes ...

On lira les épisodes de la saga Alim'confiance sur ce blog ici.

mardi 31 décembre 2019

L’étiquetage des fromages et spécialités fromagères présente un taux d’anomale de 30 %, selon la DGCCRF


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

La DGCCRF communique le 29 décembre 2019 sur « Étiquetage des fromages et spécialités fromagères ».

Contexte
En France, où les variétés de fromages sont très diverses, la DGCCRF veille au contrôle du respect des règlementations relatives à leur composition et à leur étiquetage. La dernière enquête a identifié la présence d’un certain nombre d’anomalies dans la production et la distribution du fromage.
L‘axe principal de cette enquête était le contrôle de la composition et de l’étiquetage eu égard aux règlementations relatives aux fromages et spécialités fromagères, à l’information des consommateurs, aux additifs alimentaires et aux systèmes de qualité applicables aux produits agricoles et aux denrées alimentaires.

Taux d’anomalie de 30 %
L’enquête s’est intéressée à la fois aux producteurs (fromageries industrielles, affineurs et producteurs locaux) et aux distributeurs (commerce de détail alimentaire, crémeries et détaillants, exploitations fermières, marchés locaux, restaurants et traiteurs). 2 600 contrôles et 180 prélèvements ont été réalisés auprès de 1 028 établissements, permettant de mettre en avant un taux d’anomalies de 30 %.

Pourquoi ces anomalies ?
Il s’avère que les règles d’étiquetage des fromages sont généralement peu ou mal connues de certains distributeurs (y compris des distributeurs spécialisés). Nombreux sont les producteurs et les distributeurs qui semblent avoir des difficultés à assimiler tous les aspects de la règlementation que ce soit en matière d’étiquetage ou de présentation.

Une suite ...
A la suite de cette enquête, il a été convenu que la pression de contrôle devait se poursuivre afin de maintenir un niveau d’information suffisant pour les professionnels, comme pour les consommateurs.

mardi 19 novembre 2019

Antibiorésistance : L'UE a fait peu de progrès à ce jour, selon la Cour des comptes européenne


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Arès un premier article, Antibiorésistance, c'est pas trop la joie dans l'UE en général et en France en particulier, voici le second article consacré à ce sujet ...

Un nouveau rapport de la Cour des comptes européenne affirme que, si des progrès ont été réalisés, les dirigeants de l'Union européenne (UE) doivent faire davantage pour réduire le fardeau de la résistance aux antibiotiques sur la santé.

Le titre de ce rapport est intéressant : Résistance aux antimicrobiens: cette menace sanitaire reste un enjeu fort pour l'UE malgré des progrès dans le secteur vétérinaire.

La résistance aux antimicrobiens (RAM) désigne le phénomène au cours duquel des microbes, comme des bactéries, des virus, des parasites et des champignons, développent une résistance à des médicaments qui offraient jusqu'alors un traitement efficace. Environ 33 000 personnes décèdent chaque année dans l'UE des suites d'infections à bactéries résistantes aux médicaments, ce qui se traduit par un coût de 1,5 milliard d'euros pour l'économie en raison des coûts des soins supplémentaires et des pertes de productivité. La lutte contre les bactéries multirésistantes est complexe et nécessite d'adopter une approche intégrée, fondée sur le principe « Une seule santé », qui tient compte à la fois de la santé humaine, de la santé animale et de l'environnement.
Les auditeurs ont évalué la manière dont la Commission européenne et les agences de l'UE ont géré les principales activités et ressources destinées à faire reculer la RAM. Ils ont examiné le soutien apporté par la Commission aux États membres dans la mise en application de l'approche « Une seule santé », ainsi que sa contribution à la promotion d'une utilisation prudente des antimicrobiens chez l'animal. Ils se sont également penchés sur le soutien de l'UE à la recherche sur la RAM.
« La résistance aux antimicrobiens est une menace grave qui pèse sur la santé publique », a déclaré M. Nikolaos Milionis, le Membre de la Cour des comptes européenne responsable du rapport. « Bien que des progrès aient été accomplis dans le domaine vétérinaire, la Commission européenne doit, de concert avec les États membres, intensifier ses efforts pour endiguer cette menace croissante ».

Selon CIDRAP News« Un audit révèle que les efforts de l'UE pour lutter contre la résistance aux antibiotiques manquent ».

Selon un nouveau rapport publié par la Cour des comptes européenne, l'UE a fait peu de progrès dans la lutte contre les bactéries multirésistantes, en particulier celles devenues résistantes aux antibiotiques. L'action de l'UE a certes permis quelques avancées, notamment dans le domaine vétérinaire, mais peu d'éléments permettent à ce jour d'affirmer que le fardeau sanitaire que représente la RAM a été allégé, d'après les auditeurs. 

Les auditeurs ont souligné que, même si 99% du budget de l'UE consacré à la résistance aux antibiotiques est consacré à la recherche, aucune avancée majeure n'a encore été enregistrée dans le développement de nouvelles classes d'antibiotiques, et les défis du marché spécifiques à ces nouveaux antibiotiques n'ont pas été résolus. .

Le rapport appelle la Commission européenne à soutenir davantage les plans d'action nationaux des États membres, à promouvoir un meilleur suivi et l'utilisation des antibiotiques vétérinaires et à renforcer les stratégies visant à stimuler la recherche sur la résistance aux antibiotiques.

Complément du 21 novembre 2019. On lira le dossier de l'Anses sur Lasurveillance de l’antibiorésistance en santé animale à l’Anses.
Le suivi des ventes d’antibiotiques vétérinaire permet de suivre l’évolution des pratiques chez les différentes espèces animales. En 2018:
  • baisse des ventes de 5,5% par rapport à 2017
  • volume des ventes le plus faible depuis 1999.