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mardi 3 novembre 2020

La FAO élabore une nouvelle stratégie de sécurité sanitaire des aliments

« La FAO élabore une nouvelle stratégie de sécurité sanitaire des aliments », source article de Joe Witworth paru le 3 novembre 2020 dansFood Safety News.

L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) doit développer une nouvelle stratégie de sécurité sanitaire des aliments.

Le Comité de l'agriculture (COAG), qui s'est tenue virtuellement du 28 septembre au 2 octobre 2020, a accepté de soutenir l'élaboration de la stratégie. Une session précédente a soutenu le plan de sécurité sanitaire des aliments de la FAO en 2014. Le COAG compte plus de 100 pays membres et se réunit tous les deux ans. Il fournit des orientations générales et réglementaires sur des questions telles que la sécurité des aliments.

L'objectif est de soumettre le document mis à jour lors de la prochaine réunion du comité en 2022 pour examen et approbation. L'orientation peut être influencée par le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires en 2021.

Une telle stratégie servirait de plate-forme internationale d'orientation, de politique et de plaidoyer pour les décideurs, qui pourrait être utilisée pour encourager des investissements accrus et l'intégration de la sécurité sanitaire des aliments dans le développement de systèmes alimentaires durables, de politiques de sécurité des aliments et de nutrition et de stratégies de développement agricole.

S'aligner sur les travaux de l'OMS et du Codex

Le Conseil exécutif de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a adopté en février 2020 la résolution «Accélérer les efforts en matière de sécurité sanitaire des aliments» appelant à une mise à jour de la stratégie mondiale de l'OMS pour la sécurité sanitaire des aliments, est également prévue pour 2022.

Les orateurs lors de la discussion en ligne du COAG ont encouragé la FAO à assurer l'alignement de la stratégie avec les travaux de l'OMS et du Codex.

Le COAG a reconnu le lien entre la sécurité sanitaire des aliments et la sécurité des aliments et le rôle de la première dans l’appui de la FAO à des systèmes agricoles et alimentaires durables et inclusifs. Il a encouragé la FAO à inclure une approche qui aide les pays à mettre en œuvre les outils actuels qui existent pour renforcer les systèmes nationaux de contrôle des aliments.

Les experts ont également reconnu qu'aucun groupe ne pouvait résoudre tous les problèmes de sécurité sanitaire des aliments et ont demandé à la FAO et à l'OMS de recourir à des partenariats pour créer une solution multisectorielle et multidisciplinaire de problèmes.

Un système alimentaire en évolution

Dans la justification de la stratégie, il a été noté que les changements dans les systèmes alimentaires nécessitent de repenser la place de la sécurité sanitaire des aliments dans le développement durable.

«La pertinence de la sécurité sanitaire des aliments pour la société, le développement économique et les systèmes alimentaires durables doivent être mieux compris et promue. Une nouvelle stratégie de sécurité sanitaire des aliments devrait s'attaquer davantage aux problèmes One Health, tels que la résistance aux antimicrobiens, les maladies zoonotiques émergentes, le changement climatique, l'intensification de l'agriculture, les nouvelles technologies, l'innovation, la fraude alimentaire, la numérisation des systèmes alimentaires et l'économie circulaire. La pandémie COVID-19 démontre également la pertinence accrue de la sécurité sanitaire des aliments dans l'aide alimentaire d'urgence et l'aide alimentaire humanitaire.

L'approche révisée fournira des conseils sur la gestion des défis mondiaux imprévus et des crises susceptibles d'affecter l'approvisionnement alimentaire. L'élaboration d'une telle stratégie contribuera à garantir que les considérations relatives à la sécurité sanitaire des aliments sont intégrées du point de vue scientifique, réglementaire et du renforcement des capacités.

Il y a également un impact environnemental à considérer comme la perte et le gaspillage alimentaire notamment la destruction d'aliments contaminés qui ont été rappelés ou confisqués et les produits frauduleux.

Selon la FAO, la mondialisation, les nouveaux canaux de distribution numérisés, le commerce électronique et les marchés informels peuvent tous perturber la sécurité sanitaire des aliments s'ils ne sont pas gérés avec soin. Le rôle des réseaux sociaux doit également être considéré comme faisant partie de la stratégie.

«La numérisation peut faciliter le commerce international des denrées alimentaires avec des certifications électroniques plus rapides et plus rentables, une sécurité sanitaire et une traçabilité accrues des aliments et une vulnérabilité réduite à la fraude alimentaire. Le commerce électronique, bien que des opportunités potentiellement prometteuses pour les pays à faible revenu et les petites entreprises, peut entraîner de nouveaux problèmes de sécurité sanitaire des aliments si des approches spécifiques et nouvelles pour les contrôles de la sécurité sanitaire des aliments ne sont pas adoptées par les autorités compétentes en matière de contrôle alimentaire.»

jeudi 1 octobre 2020

Sécurité et qualité sanitaires de l'alimentation pour l'année 2021 présentées par la DGAL, un catalogue de vœux

La Direction générale de l'alimentation (DGAL) vient de publier une instruction technique DGAL/SDPRAT/2020-594 28/09/2020, « Cette instruction présente la stratégie et les orientations générales des missions relevant du programme 206 "Sécurité et qualité sanitaires de l'alimentation" pour l'année 2021. »

Quelques aspects seulement, parce que ce document très qualitatif ne fixe aucun objectif et embrasse plein de sujets, voire un catalogue dvœux ; il me semble pour dire les choses simplement, que cette stratégie est loin des réalités et assez indigeste … beaucoup de bla-bla-bla en fait …

Le premier sujet concerne « Une action régalienne fondée sur l'analyse des risques : la surveillance, des contrôles et des suites efficaces, une capacité à gérer les crises ».

Cela se décline en trois paragraphes

a. La prévention et la surveillance au cœur d’une action publique rénovée et ambitieuse, au service de la performance sanitaire et du développement de l’agro-écologie.

Dans ce contexte vos priorités devront porter sur le renforcement de :

- la sensibilisation des professionnels à leurs nouvelles obligations au cours des contrôles officiels, mais également des particuliers

- des actions de surveillance, nécessaires pour détecter au plus tôt les dangers sanitaires et ainsi engager la lutte en vue de leur éradication ou de limiter leur expansion.

- l’épidémiosurveillance en mettant l'accent sur la surveillance des organismes nuisibles réglementés et émergents, des maladies animales, notamment en animant le réseau des vétérinaires sanitaires, plans de surveillance et plans de contrôle, etc…

- des mesures de biosécurité dans l'ensemble des filières (avicoles, porcines, apicoles, ruminants, équidés, etc.), afin de consolider la performance sanitaire des exploitations et de tous les maillons de la chaîne d’approvisionnement.

L'ensemble des acteurs professionnels, mais également vétérinaires, devront être sensibilisés à ces questions. De manière plus générale, la révision en cours de notre dispositif de gouvernance sanitaire a pour objectif la clarification des rôles entre État et professionnels et leur appropriation de la compétence sanitaire.

Je ne sais pas par quel bout commencer tant ces mesures semblent denses et abstraites ...

b. Des inspections plus efficaces dans l’objectif de responsabiliser davantage les professionnels et d’améliorer la santé et la sécurité au travail des inspecteurs

On ne nous dit pas comment ! Le nombre d'inspections va-t-il augmenter ? On ne le saura pas ...

c. Préparation et planification pour optimiser la gestion des alertes et crises sanitaires végétales, animales et alimentaires

Va-t-on enfin informer complètement et de façon transparente le consommateur au sujet des rappels de produits alimentaires, on ne nous le dit pas …


Rappelons au directeur général de l'alimentation qui cite sans cesse la transition agro-écologique, que selon le ministre de l'agriculture, « Au risque de choquer, je l’affirme : l’agroécologie, c’est un moyen et non une finalité. La finalité, c’est la souveraineté » affirme le ministre de l'agriculture … 

jeudi 21 mai 2020

La stratégie «de la ferme à la table» de la Commission européenne, les agriculteurs les grands oubliés


Avertissement: Le titre de l'article reflète mon opinion personnelle et en aucun cas celui de l'article proposé ci-dessous.

« L'UE prévoit de réduire l'utilisation des antimicrobiens et des pesticides dans la stratégie de la ferme à l'assiette », source article de Joe Whitworth paru le 21 mai 2020 dans Food Safety News.

La stratégie « de la ferme à la table » de la Commission européenne : Une stratégie alimentaire durable est essentielle pour atteindre les objectifs du pacte vert de l’UE.

Cette stratégie définit les mesures réglementaires et non réglementaires nécessaires pour créer des systèmes plus efficaces, adaptés au changement climatique, fournissant des aliments sains, tout en garantissant un niveau de vie décent aux agriculteurs et aux pêcheurs de l’UE.

La Commission européenne a fixé des objectifs de réduction de l'utilisation des pesticides et des ventes d'antimicrobiens d'ici 2030.

La stratégie « de la ferme à la table » comprend une réduction de 50% de l'utilisation et du risque des pesticides et des ventes d'antimicrobiens utilisés pour les animaux d'élevage et les produits aquacoles. Les plans doivent encore être approuvés par le Parlement européen et le Conseil.

Les plans appellent à une intensification de la lutte contre la fraude alimentaire afin de garantir des conditions de concurrence équitables pour les opérateurs. Les mesures pouvant être prises par les autorités de contrôle et d'exécution seront renforcées.

La Commission évaluera la résilience du système alimentaire et élaborera un plan d'urgence pour garantir l'approvisionnement alimentaire et la sécurité en cas de crise. Le plan devrait mettre en place une capacité de réponse aux crises alimentaires coordonnée par la Commission et impliquant les États membres. Cela pourrait inclure le secteur de la sécurité des aliments en fonction de l'incident.

L'agence prévoit de proposer un étiquetage nutritionnel obligatoire sur le devant de l'emballage et de développer un cadre d'étiquetage couvrant les aspects nutritionnels, climatiques, environnementaux et sociaux des produits.

L'extension des indications obligatoires d'origine ou de provenance à certains produits est à l'étude. Il est également prévu d'ici 2023 de fixer des objectifs juridiquement contraignants pour réduire le gaspillage alimentaire dans l'UE.

« La stratégie de la ferme à la table fera une différence positive dans tous les domaines dans la façon dont nous produisons, achetons et consommons nos aliments, ce qui bénéficiera à la santé de nos citoyens, de nos sociétés et de l'environnement », a déclaré Stella Kyriakides, commissaire à la santé et à la sécurité alimentaire. « Elle offre la possibilité de réconcilier nos systèmes alimentaires avec la santé de notre planète, d'assurer la sécurité des aliments et de répondre aux aspirations des Européens à une alimentation saine, équitable et respectueuse de l'environnement. »

Nécessité de soutenir les agriculteurs et le bien-être animal
Pascal Canfin, président de la commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire du Parlement européen, a déclaré que les objectifs doivent être transformés en législation européenne.

« Les deux nouvelles stratégies présentées contiennent de nouveaux engagements importants tels que le triplement du taux de conversion à l'agriculture biologique pour atteindre 25% des produits issus de l'agriculture biologique sur le marché de l'UE d'ici 2030, une réduction de 50% de l'utilisation et des risques des pesticides, un renforcement des la sécurité alimentaire à nos frontières et un objectif de protection de 30% de la mer et de la terre en tant qu'espaces naturels », a dit Canfin.

Norbert Lins, président de la commission de l’agriculture du Parlement, a déclaré que la stratégie doit apporter aux agriculteurs le soutien dont ils ont besoin.

« La stratégie de la ferme à la table ne peut réussir que s'il y a un équilibre entre la ferme et la table », a déclaré Lins. « L'absence flagrante du commissaire à l'agriculture (Janusz Wojciechowski) lors de la conférence de presse de la Commission ne nous donne pas beaucoup d'espoir que la stratégie vise un tel équilibre. Nous devons donner à nos agriculteurs le respect et le soutien qu'ils méritent pour remplir nos tables chaque jour et ne pas les surcharger d'exigences disproportionnées. »

Anja Hazekamp, membre du groupe politique GUE/NGL, sera chargée de rédiger la réponse du Parlement européen à la proposition.

« Nous réclamons des règles plus strictes sur le bien-être animal pendant le transport depuis des années. C'est une percée que la Commission européenne a l'intention de modifier ces règles. L'UE transporte plus de 1,5 milliard d'animaux par an, souvent dans des conditions épouvantables », a-t-elle dit.

« Le transport d'animaux vivants vers des pays en dehors de l'UE doit cesser et les durées maximales de transport pour tous les transports d'animaux doivent être considérablement réduites. Les abus fréquents dans les abattoirs doivent également être traités. Il doit y avoir des objectifs ambitieux et contraignants pour réduire l'utilisation des toxines dans l'agriculture, et les substances les plus dangereuses doivent être interdites immédiatement pour protéger les personnes, les animaux et l'environnement. »

Risque pour les moyens de subsistance
Le président de l’Association des agriculteurs irlandais, Tim Cullinan, a averti que la stratégie pourrait mettre les agriculteurs en faillite.

« Il n'est pas crédible pour l'UE d'augmenter les coûts de production pour les agriculteurs européens tout en recherchant des prix alimentaires bas. Ils veulent des aliments produits selon des normes biologiques, mais disponibles à des prix conventionnels », a déclaré Cullinan. « Il est probable que les agriculteurs finiront par payer des coûts plus élevés et des prix bas tandis que les distributeurs continueront de gagner des milliards », a-t-il déclaré.

« L'UE souhaite que des normes toujours plus strictes soient imposées aux agriculteurs européens, mais elle conclura des accords commerciaux pour importer des denrées alimentaires d'autres pays qui ont des normes beaucoup plus basses et ne respectent pas les règles de l'UE. Ces stratégies de l'UE pourraient être contre-productives car elles entraîneront la cessation d’activité d’agriculteurs européens, laissant l'UE dépendante de ces importations et menaçant la sécurité alimentaire. »

Slow Food, un groupe qui défend les petits producteurs d'aliments traditionnels, a déclaré qu'il regrettait la décision d'inclure les organismes génétiquement modifiés (OGM) dans la stratégie de la ferme à l'assiette.

« Nous avons besoin d'une approche à long terme pour faire la transition vers un système alimentaire véritablement durable et résilient qui respecte le bien-être des agriculteurs, des consommateurs et de l'environnement. Dans l'ensemble, les cibles et les actions sont ambitieuses et envoient un signal fort sur les objectifs à atteindre, impliquant tous les acteurs du système alimentaire », a déclaré Marta Messa, directrice du bureau de Slow Food Europe.

Selon Friends of the Earth (Les Amis de la Terre) Europe, la promotion d'une nouvelle vague d'OGM et d'objectifs inadéquats de réduction des pesticides sape la stratégie.

Mute Schimpf, militante pour les aliments et l'agriculture du groupe, a dit que l'agriculture industrielle est à l'origine d'un effondrement écologique - et cela est rendu possible par l'utilisation de pesticides, des faibles lois sur la sécurité des OGM et des fermes industrielles politiquement acceptables.

« La stratégie de la ferme à la table laisse la porte ouverte à l'affaiblissement des lois sur la sécurité des OGM, reste dangereusement faible pour les pesticides et l'agriculture animale industrielle », a déclaré Schimpf.

Une étape positive
Sascha Marschang, secrétaire général par intérim de l'Alliance européenne pour la santé publique, a déclaré qu'un débat constructif, structuré et orienté vers l'action devrait prendre son envol sur l'avenir de l'alimentation. La communauté de la santé doit renforcer sa voix pour garantir que ce processus apporte une véritable transformation au bénéfice des personnes et de la planète, a-t-elle dit.

Mella Frewen, directrice générale de FoodDrinkEurope, a déclaré qu'il s'agit d'une étape positive vers une politique alimentaire commune de l'UE.

« Cependant, nous aimerions obtenir davantage d'assurance de la Commission que la stratégie inclura un dialogue structuré avec les parties prenantes et des évaluations d'impact systématiques pour garantir que la sécurité des aliments, la sécurité sanitaire des aliments, la reprise économique et la durabilité ne soient pas compromises. »

« L'industrie des produits alimentaires et des boissons est un gros acheteur de matières premières, dont 70% de tous les produits agricoles de l'UE. Nous saluons l’intention de la Commission d’élaborer un plan d’urgence pour garantir l’approvisionnement alimentaire et la sécurité des aliments en temps de crise. »

Monique Goyens, directrice générale de l’Organisation européenne des consommateurs (BEUC), a déclaré que le plan montre que l’UE est sur la bonne voie.

« Une meilleure information sur l'origine et la durabilité des aliments est également une bonne nouvelle car les consommateurs ont faim d'en savoir plus sur ce qui se trouve dans leurs assiettes », a-t-elle dit.

« Cependant, se fier uniquement au choix du consommateur individuel ne suffira pas à changer les habitudes alimentaires si l'option saine et durable est insuffisamment disponible ou la plus chère. »

Mise à jour du 28 mai 2020. On lira l'articlePacte vert européen : vers une «décroissance» agricole ? par Jean-Paul Pelras dans l'Agri du 27 mai 2020.
Les propositions résolument verdoyantes de la Commission européenne pourraient impacter la productivité et la compétitivité de notre agriculture. Analyse.

Mise à jour du 3 juin 2020. On lira l'interview de Gil Rivière-Wekstein, rédacteur en chef de la revue Agriculture et environnement, qui s’insurge contre certaines décisions prises par la Commission européenne à propos du Pacte vert: « Le développement du bio c’est une diminution radicale de la production ! »

Mise à jour du 8 juin 2020. On lira les articles de Gil Rivière-Wekstein, Le Green Deal européen c’est plus de bio et moins de production agricole et Un Green Deal marqué par la décroissance.

Mise à jour du 20 juin 2020. On lira « Pacte vert pour l'Europe » : l'obsolescence est programmée, par André Heitz.

Mise à jour du 4 juillet 2020. On écoutera la vidéo de Pascal Perri sur « Réduire la part des pesticides dans la production agricole » et après ?

Stratégie européenne « Farm to Fork » : réduire la part des pesticides dans la production agricole, c’est augmenter les prix et importer plus de produits en provenance de territoires bien moins regardants que nous sur les normes environnementales, est-ce cela que nous voulons?

jeudi 16 avril 2020

Choses lues sur le Covid-19 en France: Sommes-nous en guerre ? Mais où est passée la stratégie ?


Sommes-nous vraiment en guerre contre un virus microscopique ?
« Le Covid-19 n'est pas plus une vengeance d’une planète meurtrie comme le suggère certains écologistes zélés, qu’elle n’était une punition divine comme on le pensait au Moyen-Âge. Le virus appartient à une nature qui grâce aux chercheurs, nous est moins obscure. La connaissance a pris le dessus : soit la science sait, soit la science sait qu’elle ne sait pas mais qu’elle saura. »

Source article de François Saint-Bonnet, « Covid-19 : le discours guerrier est une erreur » paru dans Le Figaro du 16 avril 2020.

Dans Le Point du 16 avril, il y a une ‘conversation à battons rompus’ avec le président de la République, notamment sur le port du masque, recommandé pourtant par l’Académie nationale de médecine. Nous allons donc enfin savoir pourquoi nous somme le pays qui n’avait pas de masques ..
« Nous réquisitionnons dès le début de la crise, le 4 mars, les stocks et les capacités de production de masques, raconte-t-il. Dès le début de la crise, nous faisons le choix de gérer la distribution de masques et de prioriser les personnels soignants et les personnes les plus exposées. Je refuse aujourd’hui de recommander le port du masque pour tous et jamais le gouvernement ne l’a fait. Si nous le recommandons, ce serait incompréhensible. Les soignants en souhaitent davantage, c’est normal et c’est bien l’objectif de notre agenda de production de répondre à cette attente. »

Donc toujours pas de masques en vue et la date d ela fin du confinement n’est pa connue … du moins pour tout le monde …

Rappelons que les pays qui s’en sortent le mieux ce sont d’une part ceux qui ont rendus obligatoire le port du masque et d’autre part qui n’on pas confiné, chercher l’erreur …

Après le fiasco des masques, viennent les tests qu’ils soient séologique (recherche d’anticorps) ou par PCR (particule d’ARN viral) …

Le blog a proposé récemment deux article, l’un en Chine et l’autre aux Etats-Unis, mais aussi en Allemagne, où des campagne de tests ont commencé ...

En France, rien n’est clair à ce sujet puisque la litanie quotidienne du Pr Salomon, directeur général de la santé, qui égrène des chiffres et des données, mais ne dit rien sur le nombre de tests réalisés quotidiennement. Pour ma part, je préférerait qu’il arrête cette litanie angoissante et parfois erronée comme se féliciter de la baisse des malades en soins intensifs alors qu’ils sont désormais comptabilisés dans les décès …

De même à quoi cela sert de commencer sa litanie avec les chiffres des Etats-Unis, si l’on ne donne pas ceux de l’UE, à titre de comparaison, cela serait utile et vous verrez alors qui arrive en tête ou de même rapporter cela par million d’habitant …

Bref, je reviens aux tests pour donner la parole à M. Douste-Blazy (ancien ministre de la santé), qui dans une interview au Figaro du 16 avril, déclare : « Je ne comprends pas la méthode de déconfinement ». A noter que dans la version Internet de l’article, le titre est devenu, « La stratégie sanitaire du déconfinement est incompréhensible ».

En fait c'est simple à comprendre, le déconfinement, en fait, c’est un peu comme les masques et les tests, et  à peu près tout, on ne sait pas bien, quand il arrivera …
Je dois reconnaître que je ne comprends pas la stratégie sanitaire. Je suis déçu : il ne peut y avoir de stratégie sanitaire sans stratégie de santé publique forte et affirmée. … nous faisons fausse route en matière d’épidémiologie d’intervention. Une fois de plus, nous sommes excellents dans la médecine curative et individuelle mais faibles dans la médecine préventive et communautaire.

Pour les tests, à la question,
Pourquoi défendez-vous le dépistage massif par foyer plutôt que le dépistage par individus à symptômes, annoncé par le chef de l’État ?

Parce que nous ne pouvons plus attendre. L'épidémie continue. Plus de 200 cas par jours ! Si le confinement sert qu’à diminuer le nombre de lits hospitaliers occupés, c’est très utile mais cela ne suffit pas. Profitons de ce confinement pour dépister les personnes y compris non symptomatiques. Dépister les personnes qui ont des symptômes, comme cela a été dit, n’est pas le sujet. On sait qu’ils sont malades. Il faut dépister ceux qui n’ont pas de symptômes. Et si nus manquons de test, d’abord avouons-le !
Emmanuel Macron estime que le dépistage de tous les Français n’aurait pas de sens …

Nous devons être guidé par la carte épidémiologique du virus. Il faut monter une solide organisation de terrain en envoyant des équpes mobiles là où nous savons que le virus circule le plus. Nous savons où. Puis mettons en quatorzaine, dans des hôtels, aujourd’hui vides, les cas positifs. Car l’épidémie ne progresse que par des des microchaînes de contamination, en particulier familiales. Trouvez-vous normal qu’un patient qui vient de se faire tester positif revienne retrouver sa famille ? Il faut tester et séparer systématiquement.

M. Douste-Blazy prend aussi le cas de l’Allemagne où, dit-il, « c’est au tout début de l’épidémie mi-janvier, que l’administration allemande a labellisé de très nombreux laboratoires afin de généraliser les tests. »

Au 16 avril 2020, pas de masque, pas de tests ou si peu mais surtout toujours pas de stratégie .. bien triste !

NB : Élément de novlangue gouvernemental, quand vous entendez que quelque chose est ‘sous-tension’, cela signifie qu’il n’y en pas, c’est probablement le terme récurrent le plus utilisé dans les propos de M. Véran et de M Salomon ...


Complément. On lira cet article paru le 15 avril 2020 sur le blog Hastable, « Coronavirus: le coût de l’incompétence » par Nasier Ockham et h16.

Complément du 18 avril 2019. Dans une interview au Figaro du 18 avril, la directrice générale de Santé publique de France persiste dans son aveuglement sur le port du masque en ville, elle reste alignée sur la doxa du gouvernement et du président de la République ...

A la question sur le port du masque pour le grand public, quelles sont vos recommandations ?
Nos recommandations concernent les personnels de santé, et les personnes avec des symptômes. Nous estimons que nous ne disposons pas assez d'informations assez robustes pour se prononcer pour le reste de la population, et nous étudions le sujet avec le Haut Conseil de la santé publique.
La décision est renvoyée à comité Théodule alors qu'il faut encourager le port d'un masque en ville et compris celui fait maison !!! 

Complément du 19 avril 2020. On lira le communiqué de l’Académie nationale de médecine du 18 avril 2020 : Âgisme et tensions intergénérationnelles en période de Covid-19.

mercredi 15 avril 2020

COVID-19 et la France, après le 11 mai: On rase gratis, masque et tests en abondance ?


Bien sûr il y a les yakafokon et les sites d’informations en ligne en sont remplis, même si un écrémage s’est opéré naturellement, même s’il est encore insuffisant, mais comment vous dire ma déception après le discours, pardon l’adresse aux Français du président de la République le 13 mai 2020 … et la seule information compréhensible a été « le confinement « le plus strict » sera maintenu jusqu’au 11 mai. »

Le discours a eu lieu à 20h02 sans doute laisser le temps aux Français de remercier par des applaudissements nourris les ‘soignants’, mais comme l’a souligné dans une interview donnée par William Dab, ancien Directeur Général de la Santé et épidémiologiste au journal Le Monde  du 11 avril 2020,
Tous les soirs à 20 heures, nous applaudissons nos soignants. Je me demande si nous ne devrions pas tous les midis siffler les carences de la prévention de terrain jusqu’à ce qu’elle devienne efficace.
Nous sommes encore sur le plateau de la fameuse courbe de l’épidémie en France (voir ci-dessous la courbe du Financial Times au 15 avril, 12h30), des données très élevées et toujours sans masque et des tests en nombre insuffisant, mais espoir « Nous aurons à partir du 11 mai une organisation nouvelle pour réussir cette étape. L'utilisation la plus large possible des tests et la détection est une arme privilégiée pour sortir au bon moment du confinement. »
Le nombre de nouveaux cas sensés être sur le déclin dans certains pays.
Nous n’anticipons pas dans cette épidémie, nous courons depuis le début après les événements ; ainsi « les masques ne sont pas nécessaires » (voir aussi Pénurie de masques : Les raisons d’un scandale), d’après le gouvernement, mais car on manquait de masques, est l’exemple le plus criant de la no-préparation, puis se sont succédés le problème des EHPAD, puis des personnes âgées isolées chez elle ..

Comme signalé précédemment, les cabinets médicaux des médecins généralistes sont vides et pourtant on nous dit « Les Français ayant des maladies chroniques ou souffrant d’autres maladies devront pouvoir continuer à consulter leurs médecins. » Après le drame des EHPAD, voici aussi le drame de personnes généralement âgées ou porteurs de maladie chronique qui ne retournent plus chez leur médecin généraliste ...
D'ici là et dans les prochaines semaines, nous allons continuer d'augmenter le nombre de tests faits chaque jour. C'est ce qui, depuis 15 jours, est fait. Durant les semaines à venir, j'ai demandé que ces tests, soient d'abord pratiqués sur nos aînés, nos soignants et les plus fragiles. Et que nous puissions continuer de mobiliser partout tous les moyens de faire des tests, c'est-à-dire tous les laboratoires publics et tous les laboratoires privés. Le 11 mai, nous serons en capacité de tester toute personne présentant des symptômes.
Mais où sont les résultats de ces tests ? Pourquoi ne donne-t-on pas tous les soirs les résultats des tests puisque leur nombre est sensé avoir augmenté depuis 15 jours
Selon le CEBM de l’Université d’Oxford, nous serions à 333 807 tests réalisés, soit 5 114 tests par million d’habitant, soit plus de trois moins qu’en Allemagne.

Mais je ne crois pas que la phrase, « Nous n'allons pas tester toutes les Françaises et tous les Français, cela n'aurait aucun sens. », soit exacte en dehors de considérations de faisabilité, mais, en pratique, il faut faire vraiment beaucoup de tests pour avoir une idée de ceux qui sont asymptomatiques pour éviter la propagation du virus .. et aussi une seconde vague ...

Mais la stratégie du gouvernement, on la cherche encore et toujours ...

Voici quelques données sur la France (source CEBM) et la baisse de nouveaux cas est hélas loin d'être évidente ...

- 15 avril : 4560 nouveaux cas et 1438 nouveaux décès en France [source
- 14 avril : 6524 nouveaux cas et 762 nouveaux décès en France [source]
12 avril : 2937 nouveaux cas et 561 nouveaux décès en France [source]
11 avril : 4785 nouveaux cas et 635 nouveaux décès en France [source]
10 avril : 7120 nouveaux cas et 987 nouveaux décès en France [source]
9 avril : 4799 nouveaux cas et 1341 nouveaux décès en France [source] [source]
avril : 3881 nouveaux cas et 541 nouveaux décès en France

Je me fie depuis le début de l’épidémie de COVID-19 à ces trois sites Internet,


Voici, selon ces trois sites, la situation en France au 15 avril 2020 à 12h30
Site Internet
Nombre de cas
Nombre de décès
South China Morning Post
131 362
15 750
CEBM de l’Université d’Oxford
143 303
15 729
Université John Hopkins
131 362
15 750

Si l'on regarde du côté de Santé publique de France, les données sont les suivantes au 14 avril à 14h :

Nombre de décès: 15 729
Nombre total de cas : 121 303
dont,
Nombre de cas confirmés à l'hôpital : 103 573
Nombre de cas dans les EHPAD : 39 730


Le président de l'instance scientifique qui conseille les autorités indique que « dix-huit millions de personnes à risque devront rester confinées même après l'allègement du confinement prévu le 11 mai, soulignant que ce déconfinement devrait être reporté si les conditions n'étaient pas réunies. »
Au moment du déconfinement, il y aura toujours 18 millions de personnes à risque « de développer une forme grave. Pour ces 18 millions de personnes, on continuera le confinement », a déclaré le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, devant la commission des lois du Sénat. « Pour combien de temps, je ne sais pas. En attendant peut-être un médicament préventif », a-t-il ajouté. 
Selon lui, ces 18 millions de personnes sont les personnes « d'un certain âge, dont je suis, au-dessus de 65 ou de 70 ans », les personnes ayant des affections de longue durée, ainsi que « des sujets jeunes ayant une pathologie, mais aussi obèses ».
Je croyais que les prioritaires de ces tests, d'après le président, étaient précisément ces personnes là. Je ne sais pas s'il se rend bien compte de ce qu'il dit, soit nous sommes contaminés et donc il faut nous tester au plus vite ou soit c'est une atteinte à la liberté de circuler ... 

Complément. J'apprends cette information du 15 avril 2020, Coronavirus: la feuille de route européenne prépare le terrain en vue d'une levée commune des mesures de confinement, on s'en fout!

A suivre ...


Mise à jour du 16 avril 2020. On lira cet article paru le 15 avril 2020 sur le blog Hastable, « Coronavirus: le coût de l’incompétence » par Nasier Ockham et h16.

Sur ce sujet, on lira,
«Ne laissons pas mourir nos aînés»
«Non à l’ehpadisation générale des plus de 65 ans!»

Complément du 18 avril 2019. Dans une interview au Figaro du 18 avril, la directrice générale de Santé publique de France persiste dans son aveuglement sur le port du masque en ville, elle reste alignée sur la doxa du gouvernement et du président de la République ...

A la question sur le port du masque pour le grand public, quelles sont vos recommandations ?
Nos recommandations concernent les personnels de santé, et les personnes avec des symptômes. Nous estimons que nous ne disposons pas assez d'informations assez robustes pour se prononcer pour le reste de la population, et nous étudions le sujet avec le Haut Conseil de la santé publique.
La décision est renvoyée à comité Théodule alors qu'il faut encourager le port d'un masque en ville et compris celui fait maison !!! 


Complément du 19 avril 2020. On lira le communiqué de l’Académie nationale de médecine du 18 avril 2020 : Âgisme et tensions intergénérationnelles en période de Covid-19.

Complément du 25 avril 2020On pourra lire « Dépistage du coronavirus : les raisons du fiasco français sur les tests », source Le Monde du 25 avril 2020. Article réservé aux abonnés.
Difficultés d’approvisionnement, atermoiements du gouvernement, corporatismes et blocages réglementaires ont fait perdre de précieuses semaines au pays.

Mise à jour du 30 avril 2020. La DGCCRF publie un communiqué le 29 avril 2020, Mise en vente de masques de protection dans les enseignes de la grande distribution.
Les enseignes de la grande distribution alimentaire confirment que des masques grand public (en tissu et réutilisables) et des masques à usage unique seront progressivement mis en vente, dans des magasins et drive, à partir du lundi 4 mai, avec des approvisionnements qui monteront en puissance après le 11 mai.
Avant l'heure, on ne doit pas porter un masque, mais après le 11 mai, il faudra en porter un !

Lu dans l'éditorial du Figaro du 30 avril 2020 de Vincent Trémolet de Villers,
Après les amendes pour défaut de dérogation de sortie, le secrétaire d’État aux Transports a ajouté aux souches de son carnet de contraventions une nouvelle sanction: à partir du 11 mai, les usagers des transports pourront être sanctionnés s’ils ne portent pas de masque. Le citoyen, bonne pomme, à qui l’on a expliqué que le masque ne servait à rien, puis qu’on en manquait cruellement, puis qu’il pouvait se le fabriquer lui-même, ne devrait pas être, comme les pouvoirs publics, en retard à l’allumage. Il portera son masque. Il n’en reste pas moins que la passion de l’amende comme l