jeudi 18 avril 2019

Le changement climatique et la sécurité des aliments, selon l'OMS


Il y avait déjà eu Climate Change: Implications for Food Safety de la Food and Agriculture Organization of the United Nations (FAO) en 2008

Le rapport spécial de l’OMS à la COP24 sur la santé et les changements climatiques (COP24 Special report: Health and Climate Change), donne des recommandations aux gouvernements pour optimiser les avantages pour la santé en combattant les changements climatiques et éviter les plus graves répercussions sanitaires de ce problème mondial.
On lira le communiqué en Français, ici


Voici que l’OMS vient de publier en janvier 2019 un document de sept pages sur Food Safety - Climate Change and the Role of WHO.

Résumé
Les changements climatiques auront probablement des impacts considérables sur la sécurité des aliments, directs et indirects, mettant ainsi en danger la santé publique. Avec l'évolution des régimes de précipitations et l'augmentation du nombre d'événements météorologiques extrêmes et de la température moyenne annuelle, nous commencerons à faire face aux effets du changement climatique. Ces impacts affecteront la persistance et l’apparition de bactéries, virus, parasites, algues nuisibles, champignons et leurs vecteurs, ainsi que les caractéristiques des maladies infectieuses d’origine alimentaire et du risque de contamination toxique.

Parallèlement à ces impacts, les résidus de pesticides et de médicaments vétérinaires dans les produits d'origine végétale et animale seront affectés par les modifications de la pression exercée par les organismes nuisibles. Le risque de contamination des aliments par des métaux lourds et des polluants organiques persistants à la suite de modifications des variétés de cultures cultivées, les méthodes de culture, les sols, la redistribution des sédiments et le transport atmosphérique à longue distance augmentent en raison des changements climatiques.

Les facteurs de risque et les maladies sensibles au climat figureront parmi les principaux contributeurs du fardeau mondial des maladies et de la mortalité d'origine alimentaire, y compris la malnutrition, les maladies transmissibles, non transmissibles, diarrhéiques et à transmission vectorielle.

L'impact du changement climatique ne sera pas uniforme entre les différents systèmes alimentaires. Dans certaines régions, la production alimentaire devrait augmenter. Cependant, les changements climatiques prévus devraient généralement avoir un impact négatif sur la sécurité des aliments, en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Les effets du changement climatique sur la sécurité des aliments et, par conséquent, la nutrition sont étroitement liés aux effets sur la sécurité des aliments et la santé publique et doivent être considérés ensemble.
L’OMS, avec l’agriculture, l’environnement et d’autres secteurs concernés, doit être prête à aider les autorités nationales, en particulier dans les pays à revenu faible et intermédiaire et les pays les plus touchés, à se préparer et à faire face à ces effets.

• Le changement climatique devrait entraîner une modification de la contamination de l'eau et des aliments par les bactéries, les virus et les pathogènes, en modifiant les caractéristiques de la survie et des modes de transmission en fonction des changements climatiques, tels que la température et l'humidité.

• La température et l'humidité dépendantes du climat, la croissance fongique et la formation de mycotoxines entraîneront des changements dans les modèles d'occurrence. Les mycotoxines sont produites par certains champignons (moisissures) sur les cultures et peuvent provoquer des effets toxiques aigus et des problèmes de santé chroniques (y compris le cancer) chez l'homme et le bétail.

Le changement climatique a également été décrit comme un « catalyseur de l’expansion mondiale » de la prolifération d’algues dans les océans et les lacs, interagissant avec la charge en éléments nutritifs provenant des écoulements d’engrais dans les plans d’eau.

• Ce risque élevé d'apparition de zoonoses, de modifications de la survie des agents pathogènes et d'altérations des maladies et des parasites à transmission vectorielle chez les animaux peut nécessiter une utilisation accrue de médicaments vétérinaires, pouvant entraîner une augmentation des niveaux de résidus de médicaments vétérinaires dans les aliments d'origine animale. Cela pose non seulement des risques aigus et chroniques pour la santé humaine, mais est directement lié à une augmentation de la résistance aux antimicrobiens chez les agents pathogènes humains et animaux.

• L’application de pesticides et des résidus subséquents dans les aliments est une préoccupation constante qui devrait s’aggraver du fait des changements climatiques, avec l’évolution des systèmes agricoles et le comportement des agriculteurs pour s’adapter au changement climatique. 
• La fréquence accrue des inondations dans les terres liées au changement climatique aura un impact sur la contamination de l'environnement et les risques chimiques liés aux aliments grâce à la remobilisation des sédiments de rivière contaminés et à la contamination de l'agriculture et des pâturages.
sol.

• Le changement climatique augmente la fréquence et la gravité des phénomènes météorologiques extrêmes ayant une incidence sur la sécurité des aliments. Là où les approvisionnements en nourriture sont précaires, les gens ont tendance à adopter des régimes moins sains et à consommer plus d’« aliments insalubres », dans lesquels les risques chimiques, microbiologiques et autres présentent des risques pour la santé et contribuent à augmenter la malnutrition.
Quelques exemples :

Bactéries, virus, parasites
… la multiplication de Salmonella spp., un contributeur majeur aux maladies d'origine alimentaire, estimée responsable de plus de 50 000 décès en 2010, est fortement dépendant de la température. Une augmentation de la température, ou de la durée des épisodes de haute température en particulier dans des zones géographiques, peut offrir de meilleures conditions pour la multiplication de Salmonella spp. dans les denrées alimentaires. Cité par l'OMS dans le rapport 2017 sur la protection de la santé en Europe sur les changements climatiques, les cas de salmonellose augmentent de 5-10% pour chaque augmentation de 1°C de la température hebdomadaire lorsque les températures ambiantes sont supérieures à 5°C. Dans le même rapport (WHO Regional Office for Europe. 2017. “Protecting health in Europe from climate change: 2017 Update”), citant une étude au Kazakhstan, il y a eu une augmentation de 5,5% du l'incidence de salmonellose avec une augmentation de 1°C de la température mensuelle moyenne.

Mycotoxines et phycotoxines
Les zones géographiques sujettes à la croissance de l'aflatoxine dans le maïs et le blé devraient changer avec l'augmentation de la température - il est prédit que la contamination par l'aflatoxine et les problèmes de sécurité des aliments qui en découlent deviendront prédominants en Europe avec une augmentation de la température de + 2°C. On a estimé qu'une augmentation d'un degré de la température moyenne mondiale réduirait les rendements mondiaux moyens de blé de six pour cent. L'intoxication par les mycotoxines peut accroître les risques pour la santé publique, en particulier dans les pays à revenu faible et intermédiaire, où les petits agriculteurs et leurs familles vendent sur place et mangent ce qu'ils cultivent, ce qui les oblige à vendre et à consommer des cultures contaminées pour survivre.

mercredi 17 avril 2019

Le coût des rappels vu par les assureurs


Un Internaute m’a adressé ce communiqué publié par la Fédération française de l'assurance le 22 mars 2019, « Maîtriser le risque « retrait de produits ».

C'est un peu ancien, mais cela donne tout de même une idée, à vous de voir ...
S'il est avéré ou soupçonné qu'un produit de consommation mis en circulation présente un risque pour la santé ou la sécurité des consommateurs, les entreprises doivent procéder au retrait et/ou rappel des produits. Cette obligation incombe aux entreprises au titre de l'obligation de sécurité générale des produits et des services. 
Pour aider les TPE et PME à comprendre les enjeux et à éviter ces opérations de retrait, phénomène croissant dans l'Union Européenne, la Fédération Française de l'Assurance a édité un guide pratique.

Tous les produits et tous les acteurs de la fabrication à la commercialisation sont concernés par ce risque qu'il est possible d'éviter et d'assurer avec une garantie spécifique  « frais de retrait ».
Ce qui est surtout intéressant c’est le document, qui date de septembre 2017, joint à ce communiqué, Maîtriser le risque « retrait de produits » : TPE, PME, vous êtes concernées !

Selon les données du RASFF de l’UE, le document constate « Un nombre de retraits croissant, dans l’Union Européenne, ces dernières années quel que soit le domaine d’activité. » et en alimentaire, le nombre de retrait aurait été multiplié par 7 en 6 ans …

Notons que les notifications au RASFF de l’UE n’entraînent pas systématiquement le rappel du produit concerné dans un ou plusieurs pays, parfois, tout simplement parce que selon la formule consacrée, le produit est présumé de plus être sur le marché.

Rappelons qu’en 2018 en France au niveau des produits alimentaires, selon le site Oulah!, les avis de rappel ont augmenté de 61%, du jamais vu, et cela doit mériter de se poser la question, comment en est-on arriver là et surtout que fait-on maintenant ?


Le principal intérêt du document est de fournir quelques exemples de coût de retrait/rappel de produit alimentaire, en voici deux avec le context
Premier exemple

  • Activité concernée : Fabrication et vente de cidre
  • Faits : Retrait de bouteilles de cidre. 50 000 bouteilles ont été livrées à une enseigne de grande distribution. De nombreuses réclamations de clients et entrepôts ont eu lieu suite à du coulage. Une opération de retrait a été effectuée.
  • Origine du produit : France
  • Type de retrait : Volontaire
  • Dommage avéré ou menace : Dommages matériels : explosion dans les magasins et chez les clients. Menace de dommages corporels
  • Nature des frais de retrait : Frais de retrait et frais de destruction : 100 000 euros
Il s’agit d’un rappel intervenu en mai 2017 et qui concernait le rappel le 9 mai 2017 par Carrefour de trois marques de cidre pour risque de reprise en fermentation du cidre en bouteille. Vous lirez l’article paru sur le blog et vous noterez aussi, hélas, que tous distributeurs concernés par ce rappel n’ont pas le job ...

Vous apprendrez aussi dans « Information sur le rappel d’aliments vue par la DGCCRF : Pourquoi viens-tu si tard ? » que la DGCCRF a publié deux communiqués de rappel parus le 1er juin 2017 (1 et 2), soit près de 20 jours après le distributeur …

Deuxième exemple

  • Activité concernée : Production et importation d’huile
  • Faits : Retrait de produits contenant de l’huile de tournesol. Contamination sur une cargaison d’huile de tournesol arrivée en France. Une partie des produits fabriqués sous différentes marques contiendrait de l’huile d’hydro-carbure.
  • Origine du produit : Ukraine
  • Type de retrait : Sur injonction des autorités françaises
  • Dommage avéré ou menace : Menace de dommages corporels, risque cancérogène
  • Nature des frais de retrait :
    • Frais de destruction
    • Frais de retrait
    • Frais de repérage et de consignation des produits incriminés
  • Montant total : Plusieurs millions d’euros
Signalé au RASFF de l’UE dès 2008 par la Pologne (rejet aux frontières), de l’huile de tournesol d’Ukraine contaminée par de l’huile minérale a fait l’objet en 2009 d’une alerte notifiée au RASFF de l’UE  par la Belgique le 9 décembre 2009, référence 2009.1669.


On lira aussi cet article du journal Le Monde du 28 juillet 2008, « Comment l'Europe a géré la question des huiles frelatées. Des produits importés d'Ukraine contenant des hydrocarbures avaient été mélangés à de l'huile de tournesol. »
La société concernée par ce retrait/rappel serait la société Lesieur.

Enfin le document rappelle quels sont les frais généralement assurables ?

  • Frais de communication et d’annonce de l’opération de retrait
  • Frais de repérage et de recherche des produits incriminés
  • Frais de retrait proprement dit, c’est-à-dire, notamment :
    • frais d’extraction
    • de dépose
    • de démontage
    • de transport
    • de stockage…
  • Frais de consignation du produit
  • Frais de destruction des produits lorsque celle-ci constitue le seul moyen de neutraliser le danger
Mais il y a aussi la possibilité de garanties supplémentaires :

  • Frais supplémentaires de main d’oeuvre ou de location de matériel
  • Dépenses de restauration de l’image de marque
  • Frais de prévention
  • Pertes d’exploitation
  • Garantie contamination
  • Garantie d’aide à la gestion de crise par un consultant
Cela étant, attention, Le produit en lui-même n’est jamais garanti !

Pologne : Un audit de l’UE révèle de graves problèmes dans la viande bovine




Résumé
Le rapport décrit les résultats d’un audit réalisé par la Direction Générale de la Santé et de la Sécurité alimentaire en Pologne du 4 au 8 février 2019. Cet audit a été réalisé à la suite d’un visionnage public à la télévision polonaise de pratiques d’abattage dans un abattoir impliquant des vaches incapables de se tenir debout (« vaches couchées ») ou blessées, ce qui indique des non-conformités les lois de l'Union européenne (UE) sur le bien-être animal et éventuellement la législation de l'UE sur la sécurité sanitaire des denrées alimentaires, et après que les autorités compétentes polonaises aient lancé une alerte rapide pour notifier aux autres États membres de l'UE et à la Commission européenne de la mise sur le marché de l'Union européenne de viande bovine sur laquelle aucun contrôle vétérinaire n'avait été effectué correctement et qui probablement était impropre à la consommation humaine.


Les objectifs de cet audit étaient : a) d’avoir une connaissance directe de la situation et des actions entreprises, et b) de passer en revue, dans ce contexte, le fonctionnement des contrôles officiels.

L’audit a révélé de graves lacunes dans la mise en œuvre de ces contrôles officiels dans le supposé abattoir impliqué.

De plus, la supervision au niveau du district sur ces contrôles n'a pas reconnu les indications qui pourraient indiquer de telles insuffisances. Plus généralement, et en termes de ciblage des contrôles officiels tout au long de la chaîne de production, l’équipe d’audit n’a rien trouvé qui suggère que les autorités compétentes aient pris non plus en considération les informations disponibles concernant les négociants à la recherche active de « vaches couchées » et/ou de bovins blessés, ou le fait qu'il y avait eu des événements précédents similaires. Les retours d'informations à l'autorité compétente à tous les niveaux suggèrent que des problèmes de personnel et de ressources sont un facteur limitant dans la organisation et mise en place des contrôles.

L’audit a également mis en évidence toute une série de problèmes, dans la zone visitée, liés à la bonne application de ces mécanismes de l’UE, qui visent à assurer correctement la traçabilité des bovins, y compris le fonctionnement de la base de données sur le bétail. Ces problèmes vont de la persistance tardive ou de la non notification des mouvements de bovins, par l’absence de contrôles (croisés) aux différents niveaux opérationnels et le manque d’accès des vétérinaires agréés à la base de données, à la très inefficace application des dispositions pertinentes.

Non seulement cela sape sérieusement la bonne application de ces dispositions par les opérateurs alimentaires, mais cela signifie également que la base de données ne peut être utilisée complétée efficacement comme un outil par ailleurs important afin de surveiller les mouvements d’animaux et donc d’informer les autorités compétentes non seulement de la bonne application des dispositions en matière de traçabilité, mais également sur le ciblage possible des contrôles officiels.

Les opérations des contrôles officiels n’étaient pas en pratique efficaces comme moyen de dissuasion de la survenue de pratiques identifiées.


En revanche, les contrôles de l’autorité compétente à propos des procédures de rappel suite à la notification au système d’alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF) ont été jugés satisfaisants. 
Les autorités de district ont dit à l'équipe d'audit que le personnel impliqué dans les contrôles officiels de la sécurité des aliments avait chuté de 109 personnes à 500 personnes en 2017, tandis que le nombre de vétérinaires officiels a diminué de 35 personnes à 358 personnes. Les représentants des autorités ont suggéré que les effectifs et les ressources étaient un facteur limitant pour l'organisation mise en place de contrôles. 
Un audit approfondi des contrôles officiels sur l'abattage des bovins et la traçabilité en Pologne a été entrepris du 25 mars au 5 avril 2019.

mardi 16 avril 2019

L’élevage de bétail n'est pas le vilain méchant du climat, selon un scientifique


Frank Mitloehner
« L’élevage de bétail n'est pas le vilain méchant du climat, selon un scientifique », source article de Jim Romahn du 15 avril 2019 sur son blog Agri 007.

Frank Mitloehner a déclaré que l’élevage de bétail avait une mauvaise réputation en tant que facteur contributif au réchauffement de la planète.

Le chercheur de l’Université de Californie affirme qu’en réalité, l’agriculture prélève autant de méthane dans l’environnement que le bétail en fournit.

Il faut environ 10 ans pour que le méthane des bovins de émis sous forme de rots et de pets soient éliminés de l'environnement par des processus naturels, a-t-il expliqué pour un article de fond dans le magazine Meatingplace, numéro d’avril 2019.

Donc, si la population de bovins reste stable - mais en Amérique du Nord, elle a diminué - alors, sur une période de 10 ans, les bovins n'augmentent pas la production de méthane conduisant à un réchauffement climatique, a-t-il expliqué.

Et l’élevage de bétail apporte de nombreuses contributions précieuses à l'environnement, à la nutrition et à la santé, a-t-il déclaré. Par exemple, 80% de ce que le bétail consomme est constitué de fourrages que les gens ne peuvent pas digérer et qui contribuent à la santé du sol.

Le bœuf est également dense en nutriments, plus que les plantes, il est donc bénéfique pour une alimentation équilibrée qui contribue à une bonne santé, a-t-il expliqué.

Mitloehner plaide depuis 20 ans en faveur de l'agriculture animale, attirant l'attention sur des affirmations erronées et invitant les auteurs à corriger leurs erreurs.

Par exemple, il conteste actuellement le rapport EAT-Lancet, qui préconise une forte réduction de la production et de la consommation de viande, d’une part, pour améliorer l’environnement et, d'autre part, pour améliorer la santé humaine.

Mitloehner a écrit à ces auteurs pour leur signaler leurs erreurs et il a dit qu'il savait qu'ils sont occupés à vérifier leurs affirmations et leurs rapports, mais qu'il n'a toujours pas eu de leurs nouvelles.
Sur le rapport EAT-Lancet, on lira Les guerres de la viande à venir, article paru sur le blog de seppi.

En France, le rôle de l’élevage sur le réchauffement climatique a fait l’objet d’une saillie d’un animateur de télé analphabète qui a tenu des propos mensongers sur la production de viande rouge au cours de l’émission « N’oubliez pas les paroles » diffusée le 22 mars dernier.
Il n’a pas hésité à affirmer que « l’élevage de bétail pollue à lui seul plus que tous les transports réunis » et que la viande rouge « consomme énormément d’eau ». 
Ces propos, diffusés sur une chaîne du service public et à une heure de grande écoute, font actuellement le tour des réseaux sociaux. Quelle tristesse pour les professionnels de la filière élevage et viande ! 
Comment accepter de telles erreurs qui discréditent notre modèle d’élevage français, si éloigné de la description qui en est faite ?