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jeudi 20 juillet 2023

Présence d'asticots et odeur pestilentielle : un abattoir fermé dans le Val-d'Oise après un contrôle sanitaire

«Présence d'asticots et odeur pestilentielle» : un abattoir fermé dans le Val-d'Oise après un contrôle sanitaire, source TF1 du 20 juillet 2023.

La préfecture du Val-d'Oise a décidé ce jeudi de fermer un abattoir de volailles dans la commune du Thillay. L'établissement est accusé de manquements aux règles d'hygiène après un contrôle sanitaire. Les agents ont notamment relevé la présence d'asticots sur les tables d'éviscération.

C'est une information qu'il vaut mieux éviter de découvrir à l'heure du déjeuner. Lors du contrôle sanitaire d'un abattoir de volaille, situé dans la commune du Thillay, les agents de la direction départementale de la protection des populations du Val-d'Oise ont relevé une série de manquements aux règles d'hygiène. C'est pourquoi la préfecture a annoncé, jeudi 20 juillet, la fermeture administrative de l'établissement «Kiss Viandes».

Une odeur «pestilentielle» dans l'abattoir

Sur place, les agents ont notamment constaté la présence d'asticots «sur les murs, les plafonds et les tables d'éviscération». Dans certains endroits, ces larves de mouches étaient là depuis si longtemps qu'elles sont entrées dans un état de «putréfaction avancée». Les sols étaient également souillés et les dispositifs pour stériliser les couteaux «non mis en fonctionnement». En sus, la chambre froide dédiée aux déchets, non fonctionnelle, présentait une température beaucoup trop élevée (environ 40°C) et était à saturation. Un cocktail peu ragoûtant, à l'origine d'une «odeur pestilentielle» dans l'abattoir. 

Commentaire
Cette fermeture est une excellente action, mais cela devait durer déjà depuis un certain temps ou un temps certain, d'où des actions de contrôles sanitaires réalisés très régulièrement. Il semble qu'il y avait un passif important dans le Val d'Oise que le préfet est en train de rattrapper ...
Par ailleurs il existe un abattoir de mouton, est-il concerné ?
Des internautes observateurs ont fait remarqué que la température de la chambre froide n’indique pas 39,6°C mais 3,96°C, voir photo en début d'article ...

samedi 20 mai 2023

L’Autorité néerlandaise de sécurité des aliments et des produits de consommation réduit la vitesse d'abattage dans un abattoir de volailles

«
La NVWA réduit la vitesse d'abattage dans un abattoir de volaille », source communiqué de la NVWA du19 mai 2023.

L'Autorité néerlandaise de sécurité des aliments et des produits de consommation (NVWA) a retiré l'autorisation d'abattre à grande vitesse à un abattoir de volailles du Limbourg. L'entreprise est toujours autorisée à abattre, mais plus à grande vitesse. De plus, l'abattoir est placé sous une surveillance plus stricte.

La NVWA a constaté ces derniers mois diverses non-conformités en hygiène et bien-être animal dans l'entreprise. Par exemple, les animaux étaient pressés les uns contre les autres lors du déchargement des conteneurs de transport car l'abattoir ne vérifiait pas si les ouvertures par lesquelles les oiseaux sortaient des conteneurs étaient ouvertes.

La NVWA a agi contre toutes les non-conformités observées en appliquant des mesures correctives et en rédigeant des rapports de constatations. Mais l'entreprise s'est montrée insuffisamment capable d'améliorer structurellement son processus métier. 

Abattage à grande vitesse
Les abattoirs qui abattent à grande vitesse nécessitent une autorisation spécifique. Il existe des exigences supplémentaires strictes pour être autorisé à abattre à (plus) grande vitesse, afin de continuer à garantir le bien-être et l'hygiène des animaux. Cet abattoir disposait d'une autorisation spécifique pour abattre 7 500 poulets de chair par heure. En raison de la suspension, l'entreprise revient maintenant au taux d'abattage maximal général de 6 000 poulets de chair par heure. La vitesse d'abattage maximale autorisée pour les poulets de chair aux Pays-Bas est actuellement de 13 500 par heure.

L'abattoir dispose de 5 mois pour mettre en place des améliorations concrètes. L'entreprise doit satisfaire aux exigences strictes pour être autorisée à abattre à une vitesse supérieure pendant une période consécutive de 3 mois. Si le processus d'amélioration n'a pas abouti au résultat souhaité dans le délai imparti, l'autorisation d'abattage à grande vitesse sera définitivement retirée. En cas d'amélioration insuffisante, l'agrément de l'entreprise peut également être suspendu, ce qui signifie que l'entreprise n'est plus autorisée à abattre.

NB : photo d’illustration.

jeudi 11 mai 2023

France : L'État condamné pour insuffisance de ses contrôles de la réglementation relative à la protection animale

«Rodez : l’État est condamné pour «insuffisance» dans l'abattoir», source La France Agricole.

Dans une décision rendue le 4 mai 2023, le tribunal administratif de Montpellier a condamné l’État à verser la somme de 4 500 euros à L214, dont 3 000 euros pour «préjudice moral lié à la faute de l’État dans l’insuffisance de ses contrôles de la réglementation relative à la protection animale par l’abattoir de l’Arsac».

Lors de la publication de sa vidéo en juin 2020, L214 estimait que «les mauvaises pratiques et les cadences infernales entraînent la saignée et l’accrochage d’agneaux encore totalement conscients». Or, selon le tribunal administratif, saisi en 2020 par L214, ces manquements aux législations nationale et européenne avaient été constatés en 2016 et 2019 et une mise en demeure de mise en conformité avait été adressée à la société.

«Non-conformités»
Mais ces constatations n’ont «pas fait l’objet de suites administratives appropriées ou, le cas échéant, de signalement au procureur de la République pour les plus graves d’entre eux», relève le tribunal administratif. Les contrôles de l’État ont été «insuffisants pour prévenir le risque de maltraitance animale alors même qu’à raison des non-conformités majeures relevées en 2016, une vigilance et un suivi particuliers s’imposaient», insiste le juge.

En juin 2020, le ministère de l’Agriculture avait suspendu l’agrément de la société gérant l’abattoir en évoquant des «pratiques inacceptables». Les services de l’État disposent de «deux mois pour évaluer l’opportunité de faire appel», a réagi en fin d’après-midi le ministère de l’Agriculture, assurant que «l’amélioration du bien-être animal et la lutte contre la maltraitance animale» étaient «des priorités» de l’exécutif.

Commentaire
Il n'y a pas que dans le domaine de la protection animale que les contrôles de l'État sont insuffisants, en sécurité des aliments aussi.
Pour preuve, une infographie sur la sécurité sanitaire des aliments parue le 27 mars 2023 indique 58 200, comme nombre d'inspections en sécurité des aliments. Ce chiffre correspond aux données de l'année 2019. Si l'on prend en compte l'année 2022, nous avons 48 960 inspections. Joli tour de passe-passe, n'est-ce pas ? 
Cela étant, il y a 10 ans, en 2013, le nombre d'inspections en sécurité des aliments était de 82 729, de plus en plus étonnant, que ça n'étonne personne !

vendredi 22 avril 2022

Connaissez-vous Staphylococcus argenteus ?

«Des scientifiques japonais ont découvert des voies potentielles de contamination des aliments par un agent pathogène d'origine alimentaire nouvellement identifié», source Osaka Metropolitan University.

Les personnes doivent consommer suffisamment d'aliments sûrs et nutritifs pour rester en vie et en bonne santé. La consommation d'aliments non sûrs, contaminés par des bactéries dangereuses, des virus, des parasites ou des substances chimiques, est responsable de plus de 200 maladies, allant de la diarrhée au cancer. Les maladies diarrhéiques sont les maladies les plus courantes causées par des aliments contaminés, affectant 550 millions de personnes et tuant 230 000 personnes chaque année dans le monde. Même dans les pays développés, certains agents pathogènes bactériens d'origine alimentaire menacent la vie des gens par l'ingestion de repas quotidiens. Parmi les micro-organismes préoccupants, Staphylococcus argenteus est une bactérie qui provoque une intoxication alimentaire. Il a d'abord été découvert comme une lignée génétiquement distincte dans les communautés aborigènes d'Australie. Depuis lors, Staphylococcus argenteus a été isolé sur d'autres continents, indiquant sa prévalence mondiale.

Dans une étude récente, une équipe de scientifiques basée à l'Université de la préfecture d'Osaka au Japon, a cherché à examiner la prévalence de Staphylococcus argenteus dans des aliments tels que les légumes, le poisson, le poulet, le bœuf et le porc dans les magasins de distribution. Ils ont utilisé des techniques moléculaires pour identifier le matériel génétique bactérien par réaction en chaîne par polymérase et séquençage du génome entier. À l'exception du poulet, aucun des aliments qu'ils ont échantillonnés ne présentait de preuve de contamination par Staphylococcus argenteus. Étonnamment, du matériel génétique de Staphylococcus argenteus a été retrouvé dans 13,9% des échantillons de poulet analysés.

Les chercheurs ont en outre profilé le génotype de Staphylococcus argenteus, les facteurs de virulence et le niveau de résistance aux antibiotiques. En utilisant le typage de séquences à plusieurs locus (MLST), la souche ST2854 était la plus prédominante, représentant 33% de tous les isolats. Les autres souches prédominantes étaient ST1223, ST5961 et ST2250 respectivement à 28,6%, 23,8% et 14,3%. Tous les isolats avaient des répertoires de gènes d'entérotoxine staphylococcique. En particulier, le gène selx, qui code pour la protéine selx. Étonnamment, l'une des 21 souches testées pour la résistance aux antibiotiques était résistante à la pénicilline, à la tétracycline et à la doxycycline, tandis qu'une autre n'était résistante qu'à la pénicilline.

De plus, les chercheurs ont examiné des échantillons de poulet provenant de deux abattoirs différents, l'un spécialisé dans la transformation des poulets à griller et l'autre dans la transformation des poules. Au total, 357 échantillons ont été analysés, y compris des plumes de poulet, de l'eau de refroidissement et des écouvillons d'installation. De manière surprenante, 14 souches de Staphylococcus argenteus ont été isolées chez un même abattoir. Ces isolats ont été retrouvés dans l'eau du refroidisseur, des écouvillons de manche de couteau et des planches à découper, ainsi que dans les carcasses de poulet.

Lors de l'analyse génétique des isolats de l'abattoir, 13 isolats ont été attribués au génotype ST5961 et un isolat au génotype ST5964. Un profilage des toxines et des tests de sensibilité aux antibiotiques ont également été effectués. Le profilage des toxines a révélé le gène selx, dans tous les isolats. De plus, des gènes sey supplémentaires, sel26 et sel27, n'ont été retrouvés que dans ST5964, ce qui implique que ces isolats provenant d'un abattoir peuvent provoquer une intoxication alimentaire à Staphylococcus. Étonnamment, les 14 isolats de l'abattoir étaient sensibles aux antibiotiques.

Dans d'autres études de confirmation, les chercheurs ont utilisé la phylogénétique pour analyser les séquences de l'ensemble des 35 isolats de Staphylococcus argenteus afin de clarifier la relation entre le poulet au détail et les isolats dérivés d'abattoirs. Curieusement, certains des isolats de poulet vendus au détail se sont phylogénétiquement regroupés avec des isolats de l'abattoir. De plus, trois isolats de poulet et un isolat d'eau de refroidissement de l'abattoir étaient phylogénétiquement regroupés. De plus, cinq isolats de poulets vendus au détail et 13 isolats d'abattoirs se sont regroupés et ont tous été classés comme ST5961. Ces résultats indiquent que l'environnement de l'abattoir est très probablement une source de contamination par Staphylococcus argenteus, suggérant ainsi une propagation bactérienne continue dans les aliments transformés.

Dans une interview, le professeur Masami Miyake, qui a supervisé cette étude à l'Université d'Osaka, a déclaré: «Fondamentalement, cette investigation a montré que la viande de poulet était fortement contaminée par Staphylococcus argenteus, la bactérie qui peut causer des maladies humaines. Notre approche de phylogénétique moléculaire a en outre révélé que les usines de transformation de viande peuvent également jouer un rôle dans la transmission des germes de l'environnement aux aliments et vice versa. L'illustration schématique de leur proposition de dynamique de contamination des aliments par Staphylococcus argenteus est illustrée dans l’image. Lorsque nous avons eu un entretien avec le Dr Yuki Wakabayashi, qui était doctorant lorsqu'il a mené cette étude à l'Université d'Osaka, il a ajouté: c’est la première étude qui a démontré la présence de S. argenteus dans une installation de transformation des aliments, et la possibilité de contamination bactérienne lors de la transformation des aliments, doit être prise en compte.»

L'article, Isolation and characterization of Staphylococcus argenteus strains from retail foods and slaughterhouses in Japan, a été publié le 16 février 2022 dans International Journal of Food Microbiology.

Merci à Joe Whitworth de m’avoir transmis l’information.

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. Le départ du blog de la revue a été strictement motivé par un manque de réactivité dans la maintenance du blog, la visibilité de celui-ci devenant quasi nulle. J’accuse la direction de la revue de fuir ses responsabilités et le but de ce message est de leur dire toute ma colère. Elle ne veut pas céder, moi non plus, et je lui offre ainsi une publicité gratuite.

lundi 14 février 2022

Les contrôleurs contrôlés, à propos d'un audit de l'UE sur les contrôles de la viande en France

«L'UE vérifie les contrôles de la viande en Uruguay et en France», source article de Joe Whitworth paru le 13 février 2022 dans Food Safety News.
Deux audits de la DG Santé et de Sécurité alimentaire de la Commission européenne ont porté sur les contrôles de la viande en Uruguay et en France. Les rapports d'audit ont été publiés récemment. 

Je ne traiterais ci-après que du cas de la France, merci de vous reporter à l’article original en ce qui concerne l’Uruguay.

Un audit à distance, en France, en novembre et décembre 2020 a évalué la production de viande bovine, y compris la traçabilité et a recueilli des informations sur la filière avicole.

Pour l'inspection ante-mortem et post-mortem des bovins, les règles ne garantissent pas la présence permanente d'un vétérinaire officiel (VO) dans l'abattoir. Cela signifie que certaines tâches peuvent être effectuées par l'auxiliaire officiel sous la responsabilité, plutôt que sous la supervision de l'OV, ce qui est contraire aux règles de l'UE.

Les informations fournies à l'équipe d'audit montrent que les vétérinaires officiels des abattoirs peuvent accepter les animaux ayant subi un accident comme étant aptes au transport. Cela n'est pas conforme aux exigences de l'UE car le voyage peut causer des souffrances supplémentaires.

Les autorités n'ont également introduit aucune mesure pour garantir que les vétérinaires privés agissent de manière indépendante et sont exempts de conflits d'intérêts dans l'exercice de leurs fonctions officielles.

Les données disponibles suggèrent que 880 abattoirs de volailles, responsables de 30% de la production nationale, ne fonctionnent pas conformément aux exigences de l'UE en matière de présence de personnel officiel, principalement en raison de difficultés de recrutement.

L'audit a révélé que les inspections ante-mortem et post-mortem dans les sites abattant plus de 150 000 volailles par an ne se déroulent pas toujours sous la supervision du VO. Dans les sites abattant moins de 150 000 volailles par an, l'inspection ante mortem n'est pas effectuée sous le contrôle du VO.

Lorsque l'inspection post mortem a lieu sous la responsabilité du VO, la présence de l'auxiliaire officiel n'est pas assurée. Cela va à l'encontre de la réglementation de l'UE qui stipule que le personnel de l'abattoir ne peut effectuer de telles tâches que sous l'instruction et en présence du VO ou de l'auxiliaire officiel.

Voici, en complément, le résumé du rapport d’audit concernant la France effectué du 23 novembre 2020 au 4 décembre 2020 afin d’évaluer les systèmes de contrôles de la sécurité alimentaire régissant la production et la mise sur le marché de viande bovine, y compris la traçabilité.

En ce qui concerne les inspections ante mortem et post mortem des bovins, les procédures en place ne permettent pas d’assurer en permanence la présence d’un vétérinaire officiel au sein de l’abattoir. En conséquence, et contrairement aux dispositions du règlement (UE) 2019/624, les tâches suivantes peuvent être exécutées par l’auxiliaire officiel sous la responsabilité du vétérinaire officiel, et non sous sa surveillance (c’est-à-dire qu’il est présent dans l’enceinte de l’abattoir): a) l’inspection ante mortem effectuée si aucune inspection ante mortem n’a été pratiquée par un vétérinaire officiel dans l’exploitation d’origine, et b) l’inspection post mortem dans les abattoirs qui abattent plus de 1 000 unités de gros bétail par an.

L’abattage d’ongulés domestiques dangereux dans l’exploitation est autorisé et est considéré comme un abattage d’urgence. Les informations fournies à l’équipe d’audit indiquent que les vétérinaires officiels présents au sein des abattoirs considèrent que des bovins qui ont été victimes d’un accident, y compris ceux qui présentent une fracture, sont aptes au transport si certains critères énoncés dans un document d’orientation spécifique sont remplis. Cela n’est pas conforme aux exigences de l’UE, puisqu’on ne peut exclure la possibilité que le voyage occasionne des souffrances supplémentaires à ces animaux. En outre, les autorités compétentes n’ont pas adopté de mesures de sauvegarde pour veiller à ce que les vétérinaires privés agissent de manière indépendante et soient libres de tout conflit d’intérêts lorsqu’ils exercent leurs fonctions officielles.

Pour ce qui est des contrôles officiels effectués dans les abattoirs de volailles, et en dépit des efforts déployés pour recruter de nouveaux agents, un nombre considérable de ces établissements continuent d’exercer leurs activités d’une manière qui n’est pas conforme aux exigences de l’UE en ce qui concerne la présence d’agents officiels. Les données disponibles semblent indiquer que cela concerne 880 abattoirs de volailles qui sont responsables de 30 % de la production nationale totale. Les procédures en place ne garantissent pas le respect des exigences du règlement (UE) 2019/624, puisque les inspections ante mortem et post mortem, dans les abattoirs qui abattent plus de 150 000 volailles par an, ne sont pas systématiquement pratiquées sous la surveillance du vétérinaire officiel. De plus, dans les abattoirs qui abattent moins de 150 000 volailles par an, l’inspection ante mortem n’est pas pratiquée sous la surveillance du vétérinaire officiel et, lorsque l’inspection post mortem est pratiquée sous la responsabilité du vétérinaire officiel, la présence de l’auxiliaire officiel n’est pas garantie. Ce dernier cas de figure est contraire aux dispositions de l’article 18, paragraphe 3, point c), du règlement (UE) 2017/625, qui prévoient que le personnel d’un abattoir ne peut effectuer ces tâches qu’en présence et selon les instructions du vétérinaire officiel ou de l’auxiliaire officiel. En outre, compte tenu des modalités actuelles en matière d’affectation du personnel, l’inspection post mortem des volailles n’est pas effectuée conformément aux exigences, c’est-à-dire quotidiennement sur un échantillon représentatif de chaque cheptel.

Les commentaires de l’autorité compétente en France sont ici.
Une curiosité, on apprend, que ce soit en abattoir d’animaux de boucherie ou en abattoir de volaille et lagomorphe, «les besoins en effectifs sont revus chaque année à l’occasion du dialogue de gestion entre l’administration centrale et les services déconcentrés. Pour chaque abattoir, un algorithme permet de définir un effectif alloué pour le service d’inspection, en fonction du tonnage.»
C’est peut-être l’algorithme qui cloche ...

Aux lecteurs du blog
Comme le montre cette notice de la BNF, le blog Albert Amgar a été indexé sur le site de la revue PROCESS Alimentaire. 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue sont aujourd’hui inacessibles. Disons le franchement, la revue ne veut pas payer 500 euros pour remettre le site à flots, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles.

dimanche 30 janvier 2022

Le Danemark signale un cas de ‘grippe porcine’ chez un employé d'un abattoir de porcs

«Le Danemark signale un cas de ‘grippe porcine’ chez un employé d'un abattoir de porcs, source Oubreak News Today.

Le Statens Serum Institut (SSI) a signalé le 29 janvier 2022 un cas de grippe (un nouveau virus de la grippe porcine non spécifié) chez un citoyen danois avec un variant du virus qui provient probablement de porcs.

La découverte a été faite via la surveillance nationale de la grippe au Statens Serum Institut (SSI).

L'échantillon a été prélevé fin novembre 2021, lorsque le patient a été admis à l'hôpital pour quelques jours avec une maladie grave aiguë. Le patient a été soigneusement examiné et la seule chose trouvée était le virus de la grippe détecté dans un échantillon des voies respiratoires.
Après une analyse plus approfondie du virus de la grippe en question à partir de l'échantillon, il a été constaté qu'il s'agit d'un virus qui n'a jusqu'à présent été détecté que chez les porcs.

Il s'agit d'un cas isolé et aucun autre cas apparenté n'est connu au Danemark. Aucun autre cas de ce virus n'a été détecté par la surveillance de laboratoire.

On estime que le patient a été infecté dans le cadre de son travail dans un abattoir de porcs danois.

De plus, il n'est pas estimé qu'il n'existe aucun risque de transmission interhumaine ultérieure.

Dans le cadre de la surveillance nationale de la grippe porcine, la grippe porcine a été détectée, ce qui est très similaire au virus qui a maintenant été retrouvé chez le citoyen infecté, dans trois troupeaux de porcs au Danemark plus tôt en 2021.

On sait que le virus de la grippe porcine est présent dans les troupeaux de porcs danois.

Début 2021, un cas d'infection par le virus de la grippe porcine a également été découvert chez un citoyen danois. Cependant, la nouvelle affaire n'a rien à voir avec l'affaire précédente.

Le SSI est actuellement en train de rassembler des informations supplémentaires pour clarifier davantage l'évolution clinique et le mode de transmission.

Le SSI continuera de surveiller la présence de ces types de virus grippaux à la fois chez les patients danois et dans le cadre de la surveillance du virus de la grippe dans les troupeaux de porcs danois.

Une étroite collaboration est actuellement en cours sur l'épisode d'infection concerné entre les autorités sanitaires danoises et les autorités vétérinaires. Dans le même temps, l'OMS et les autorités sanitaires européennes ont été informées.

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jeudi 9 décembre 2021

Des données aux Pays-Bas montrent des centaines de non-conformités dans les abattoirs

«Des données aux Pays-Bas montrent des centaines de non-conformités dans les abattoirs», source Food Safety News.

Des centaines d'avertissements et d'amendes sont infligées chaque année pour des infractions dans les grands abattoirs, selon les statistiques publiées par l'agence alimentaire néerlandaise.

Les chiffres de l'Autorité néerlandaise de sécurité des produits alimentaires et de consommation (NVWA) sur les inspections montrent que les problèmes vont de la sécurité des aliments au bien-être et à la santé des animaux.

En 2019, la NVWA a émis 535 avertissements écrits et 361 amendes aux grands abattoirs sous surveillance permanente aux Pays-Bas. En 2020, le nombre est passé à 577 avertissements et 417 amendes. Bon nombre des infractions étaient liées à l'hygiène, ce qui peut avoir un impact sur la sécurité des aliments.

Sur les sites sous surveillance permanente, un vétérinaire de la NVWA est présent pendant le processus d'abattage. Ils effectuent des contrôles officiels sur la sécurité des aliments, le bien-être animal et la santé animale. Ils font également des interventions en examinant les processus de production et en les adaptant si nécessaire. Le fait qu'un site dispose d'une surveillance permanente dépend de facteurs tels que le nombre d'animaux tués, le nombre de jours d'abattage par semaine et la vitesse d'abattage.

Après une première infraction, une entreprise reçoit un avertissement avant qu'une amende ne soit infligée. Un abattoir peut s'opposer à une telle sanction et le règlement de tels cas peut prendre un certain temps.

Les mesures prises à partir de mars 2020 pour lutter contre la COVID-19 ont vu peu de changements sur les contrôles de bien-être animal avec un vétérinaire toujours présent lors de l'abattage, en partie grâce aux équipements de protection. Cependant, ils ont eu un impact sur les contrôles de la sécurité des aliments avec moins d'inspections en 2020 qu'en 2019. Ces contrôles incluent l'hygiène, les sous-produits animaux, les normes microbiologiques et la traçabilité.

Résultats sur la sécurité des aliments
Pour la sécurité des aliments dans le secteur de la volaille en 2020, sur plus de 13 000 contrôles, environ 550 infractions ont été détectées entraînant près de 400 avertissements écrits et près de 200 amendes, dont 50 non réglées.

La volaille est définie comme la viande de poulets, de poulets de chair, de canards et de faisans. Les 18 grands abattoirs de volaille représentent 99 pour cent des abattages aux Pays-Bas.

Pour la sécurité des aliments dans le secteur de la viande rouge en 2020, sur plus de 16 000 contrôles, 270 infractions ont été constatées, près de 200 avertissements écrits émis entraînant 100 amendes, dont 48 non réglées.

Les règles relatives à la viande rouge concernent les porcs, les bovins, les veaux, les moutons, les chèvres et les chevaux. En 2019, les Pays-Bas comptaient 22 abattoirs de viandes rouges sous surveillance permanente. En 2020, il y avait 20 entreprises qui représentaient ensemble 90 pour cent des abattages dans le pays.

Lisette de Ruigh, directrice des inspections à la NVWA, a déclaré qu'il était important que la viande soit produite de manière sûre dans le respect des animaux.

«Nous comptons sur la filière pour tout mettre en œuvre pour bien garantir le bien-être animal, la santé animale et la sécurité des aliments. Nos vétérinaires encadrants sont en dialogue quotidien avec les abattoirs. Là où les choses vont moins bien, nos vétérinaires interviennent en infligeant par exemple une amende. Si nécessaire, la NVWA intervient fortement, par exemple en démarrant une surveillance plus stricte ou en arrêtant temporairement le processus d'abattage», a déclaré de Ruigh.

La viande peut également être déclassée en sous-produit animal afin qu'elle ne puisse plus être utilisée pour la consommation humaine.

Laurens Hoedemaker, président de l'Organisation centrale du secteur de la viande (COV), a déclaré que les chiffres montrent que le secteur est principalement conforme et a contesté la présentation «inutilement négative» des données en mettant l'accent sur des centaines d'amendes et d'avertissements chaque année.

«L'image que cela présente n'est pas représentative. Il semble que l'inspection veuille se profiler avec ce titre au détriment d'un secteur qui se porte en fait très bien. Des infractions sont également signalées, contre lesquelles des procédures d'opposition sont toujours en cours. Cela va à l'encontre du principe selon lequel vous êtes innocent jusqu'à preuve du contraire. Dans la pratique, ces non-conformités provisoires sont souvent retirées ou réfutées. Publier cela crée une image négative injustifiée», a déclaré Hoedemaker.

Commentaire. Rappelons qu’aux Pays-Bas, en septembre 2021, le blog avait rapporté dans un article, Mise en évidence de nombreuses non-conformités dans des produits alimentaires lors d'une épidémie de listériose. L'agence de sécurité des aliments NVWA sur la sellette.


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jeudi 2 décembre 2021

La Norvège vérifie les contrôles de Listeria chez les producteurs de saumon

«La Norvège vérifie les contrôles de Listeria chez les producteurs de saumon», source Food safety News.

Listeria peut être retrouvé dans les environnements de production de saumon et sur les poissons, selon une étude en Norvège, Listeria monocytogenes in salmonid slaughter facilities. Screening program for the Norwegian Food Safety Authority.

Les chercheurs ont dit que les poissons contenant de faibles niveaux de Listeria monocytogenes pourraient entrer dans l'approvisionnement en aval. Le maintien de la chaîne du froid pendant le transport et la transformation ultérieure est donc crucial pour prévenirr la croissance dans les produits finis.

L'Institute of Marine Research a recherché Listeria monocytogenes dans les abattoirs de saumon entre septembre 2020 et août 2021 avec des prélèvements collectés par des inspecteurs de l'Autorité norvégienne de sécurité des aliments (Mattilsynet) dans le cadre d'un travail plus large visant à mieux comprendre la présence de Listeria dans le secteur.

L'UE a une limite maximale pour Listeria monocytogenes dans les aliments prêts à consommer destinés aux adultes en bonne santé de 100 unités formant colonie par gramme d'prélèvement à la fin de la date limite de consommation.

Détection chez les poissons et dans l'environnement

Au total, 358 prélèvements provenant de 60 abattoirs, composés de 49 usines et 11 navires, ont été examinés. Plus de 100 prélèvements ont été prélevés dans l'environnement de production et 250 chez des poissons entrant dans l'installation et de la matière première au produit fini.

Aucun des 21 prélèvements des navires d'abattage n'était positif pour Listeria monocytogenes mais 22 positifs ont été détectés dans neuf abattoirs différents. Dans cinq de ces sites, plusieurs prélèvements positifs ont été retrouvés.

Six abattoirs présentaient des prélèvements positifs en fin de chaîne de production, soit à la surface du poisson, soit dans la matière première. Cependant, à ce stade, le poisson n'est prêt que pour une transformation ultérieure et n'est pas en voie d'être vendu au détail.

Quatre abattoirs avaient un prélèvement positif, un avait deux positifs, deux avaient trois positifs et un avait quatre prélèvements positifs, tandis qu'un abattoir avait six des sept prélèvements positifs pour Listeria monocytogenes.

Listeria a été détectée dans l'environnement de production dans la zone de saignée, de filetage ou de conditionnement. Neuf prélèvements positifs provenaient d'une poignée du tuyau d'arrosage, de pièces de la machine d'abattage, de l'équipement d'abattage manuel, des pièces de la machine à fileter, des bandes transporteuses, des couteaux et des planches à découper, et d'une table de tri. De telles situations peuvent entraîner une contamination croisée avec des produits alimentaires.

Une prévalence plus élevée a été retrouvée lors de l'écouvillonnage de la peau et des branchies du poisson par rapport à la matière première examinée. Tous les prélèvements de matières premières présentaient des nombres de Listeria monocytogenes inférieurs à la limite de quantification de 10 UFC/g.


Conclusions de l'audit et travaux futurs
Inge Erlend Næsset de l'Autorité norvégienne de sécurité des aliments, a dit que certains poissons étant consommés sans traitement thermique et utilisés pour des produits prêts à consommer tels que des sushis et des sashimis, il est essentiel que les producteurs maîtrisent Listeria.

«Il est important que l'abattoir de saumons surveille en permanence Listeria et dispose à tout moment de mesures d'hygiène efficaces», a dit Næsset.

Cette année, l'Autorité norvégienne de sécurité des aliments a mené une campagne au cours de laquelle 63 établissements et navires qui abattent du saumon ont été inspectés pour déterminer les mesures et les routines visant à prévenir la contamination du poisson par Listeria.

Cela a été fait en raison de graves épidémies de listériose en Europe en 2018 et 2019 qui ont touché 34 personnes et en ont tué neuf. Ils étaient liés à du poisson provenant de sites de transformation en Pologne et en Estonie avec des matières premières norvégiennes également éventuellement contaminées.

La majorité des sites avaient de bonnes normes d'hygiène, mais 18 entreprises ont été averties de faits tels que leur système de contrôle, comprenant l'analyse des dangers, le plan de prélèvements et les mesures pour détecter Listeria. Une entreprise a été fermée en raison d'un manque d'entretien et de propreté.

L'Autorité norvégienne de sécurité des aliments a également commencé à inspecter les producteurs agréés de produits de la mer prêts à consommer pour voir dans quelle mesure ils maîtrisent Listeria. La campagne a commencé en novembre et dure jusqu'en avril 2022.


Aux lecteurs du blog
Grâce à la revue PROCESS Alimentaire, vous n'avez plus accès aux 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le lien suivanthttp://amgar.blog.processalimentaire.com/. Triste histoire de sous ...

vendredi 6 novembre 2020

Abattoirs de volailles en France: Salmonella est-tu là ?

Apparemment, faute d'informations plus précises, il semble y avoir une dérive importante dans les établissements d’abattage de volailles au regard du danger Salmonella spp.

Le blog avait signalé le 1er octobre 2020 dans un article sur les rappels de septembre 2020 une dérive en ce sens et indiquait,

Une curiosité : 14 rappels de volailles de France chez des pays voisins depuis juillet 2020 ... mais chez nous, tout va bien !

Ces rappels sont utiles pour notre information en soi, mais à ma connaissance, en France, nous n'avons pas eu de produits de volailles avec la présence de salmonelles, le blog rapporte ce curieux constat et se dit, c'est fou la chance que l'on a ...

Voici que vient de paraître « Conduite à tenir dans les établissements d’abattage de volailles présentant des résultats non-conformes au regard du danger Salmonella spp », dans une note de service de la DGAL (DGAL/SDSSA/2020-663) du 29 octobre 2020.

La seule chose que l'on peut regretter est que cette note de service ne soit pas parue plus tôt tant cette note me paraît complète et à adopter au plus vite … par les établissements d’abattage de volailles, même s'il est rapporté que « La présente instruction a pour objet d’orienter les services en charge des contrôles des établissements d’abattage de volailles sur la conduite à tenir en cas de non-conformités récurrentes sur les résultats d’analyse salmonelles sur les produits ou dans l’environnement. » Cela doit en premier lieu servir aux établissements d’abattage de volailles.

La conclusion se veut sans ambiguïté ...

En conclusion, la problématique salmonelle en abattoir est multi-factorielle et il n’y a pas expressément de mesure spécifique, en l’absence de cause spécifique identifiée.

Le respect de prérequis tels que les bonnes pratiques et la vérification de la maîtrise de l’hygiène, du nettoyage et de la désinfection ainsi que de l’état des locaux sont des mesures incontournables avant d’approfondir le sujet.

La réalisation d’autocontrôles à différentes étapes du process et l’exploitation pertinente des résultats de cette vérification sont indispensables pour détecter rapidement des dérives dans la maîtrise sanitaire des conditions de production.

En cas de présence de Salmonelle, il est essentiel que l’abatteur recherche et évalue s’il s’agit d’un germe persistant dans l’environnement d’abattage ou de re-contaminations exogènes provenant des élevages, afin d’adapter les mesures prises.

L’étape du process où la détection de salmonelles a lieu aide l’exploitant à orienter ses recherches et à définir une stratégie d’exploration de la situation. Cette stratégie doit permettre d’identifier rapidement l’origine des salmonelles et de proposer des mesures de maîtrise adaptées pour corriger la situation.

S'agissant d'un enjeu majeur de santé publique, la réactivité et la fermeté des services d'inspection sont indispensables en cas de résultats d'analyses défavorables.

Des actions correctives pertinentes, découlant d'une analyse des causes approfondie, doivent en effet impérativement être mises en place par le professionnel pour retrouver la maîtrise de son process.

Le service d'inspection devra s'assurer sans tarder de la bonne réactivité du professionnel, réaliser les inspections ciblées qui s'imposent et mettre en œuvre toutes les suites pénales et/ou administratives à sa disposition ?

Il est rappelé et il faudrait que cela soit inscrit en gros et gras à l'entrée des ateliers des établissements d’abattage de volailles :

La maîtrise des salmonelles ne fait pas appel à des mesures spécifiques au germe. L’approfondissement des causes d’apparition et/ou de persistance des salmonelles ne se fait qu’après avoir constaté l’absence de non-conformité liée à l’état des locaux (aptitude au nettoyage), liée au nettoyage et à la désinfection, et à l’ensemble des prérequis et du fonctionnement. Il est donc impératif de faire des constats sur ces points, la méthode des 5 M en constituant une approche appropriée.

On en revient donc aux fondamentaux de l'hygiène, pas toujours pris en compte et pourtant martelés depuis plusieurs dizaines d'années par quelques uns et à son talon d'Achille la conception hygiénique des équipements et des locaux, l'aptitude au nettoyage et le nettoyage-désinfection.

Cela montre aussi que les différentes actions à entreprendre n'ont pas été bien assimilés par les différentes parties prenantes, entreprises et services officiels, près de 15 ans après la publication de la réglementation européenne ...

samedi 8 août 2020

De la persistance de Listeria monocytogenes dans des abattoirs de porcs et leur association avec des souches de listériose dans les aliments et humaine


Une étude, publiée par des chercheurs canadiens dans PLOS ONE, a étudié la distribution, la diversité et la persistance de Listeria monocytogenes dans des abattoirs de porcs et leur association avec les souches de listériose alimentaire et humaine.

Listeria monocytogenes est l'agent étiologique de la listériose, une maladie d'origine alimentaire majeure et un problème de santé publique important. La contamination de la viande par L. monocytogenes se produit fréquemment à l'abattoir.

Nos objectifs étaient; 1) étudier la distribution de L. monocytogenes dans les zones de transformation de quatre abattoirs de porcs; 2) décrire la diversité des souches de L. monocytogenes par électrophorèse en champ pulsé; 3) identifier les souches persistantes de L. monocytogenes et décrire leur répartition; 4) étudier les associations entre la persistance des souches et leurs caractéristiques suivantes: détection dans des isolats alimentaires, détection dans des isolats cliniques humains et présence de gènes de résistance au chlorure de benzalkonium (CBA).

Diverses zones d'opération dans les quatre abattoirs de porcs ont été échantillonnées à quatre reprises. Un total de 2 496 échantillons ont été analysés et L. monocytogenes a été isolé avec succès à partir de 243 échantillons. La proportion d'échantillons positifs variait de 32 à 58% dans chaque abattoir et de 24 à 68% dans chaque zone d'opération.

Cinquante-huit pulsotypes différents ont été identifiés et huit pulsotypes, présents dans les échantillons prélevés au cours des 4 visites, ont été considérés comme persistants. Les pulsotypes persistants étaient significativement plus susceptibles d'être détectés respectivement, dans des aliments (P < 0,01, exact χ²) et des cas cliniques humains (P < 0,01, exact χ²). Parmi les pulsotypes hébergeant une cassette de gène de résistance au CBA bcrABC ou le gène transporteur de résistance à  plusieurs antibiotiques emrE, 42,8% étaient persistants contre 4,5% pour les pulsotypes sans ces gènes de résistance (P < 0,01, exact χ²).

Notre étude met en évidence l'importance des souches persistantes de L. monocytogenes dans la contamination environnementale des abattoirs, ce qui peut entraîner une contamination répétée des produits carnés. Elle montre aussi que la présence de gènes de résistance aux désinfectants est un facteur contributif important.

Lire le communiqué de l’Académie nationale de médecine : Masquez-vous, masquez-vous, masquez-vous

mercredi 17 juin 2020

COVID-19 et entreprises de viande, ici et là ...


Plus de ventilation et de purification de l'air nécessaires en usine: «Tout indique le rôle majeur des aérosols dans la contamination de masse liée au coronavirus»
Le professeur Bert Blocken de l'Université de technologie d'Eindhoven (TUe) au Pays-Bas est assez certain que les aérosols (particules d'air) jouent un rôle majeur dans la contamination de masse par le coronavirus, comme dans les abattoirs. Garder un mètre et demi de distance physique dans l'usine peut ne pas suffire à contenir la pandémie.

Selon Nos, Dans un abattoir allemand, 475 employés ont été testés positifs pour le coronavirus cette semaine. Un millier de tests ont été effectués, plus d'une centaine de personnes ont été testées négatives et environ 400 des résultats ne sont pas encore connus. La production a été arrêtée.

Les grands abattoirs en Allemagne sont toujours aux prises avec des flambées corona. Elle touche désormais le géant industriel Tönnies, qui fournit de la viande aux supermarchés, entre autres. L'abattoir touché est situé à Rheda-Wiedenbrück, à environ 60 kilomètres à l'est de Münster, dans l'État de Rhénanie du Nord-Westphalie. Au total, 7 000 personnes sont mises en quarantaine, y compris des employés d'usine et des personnes qui ont récemment visité le site.

Hier, la société a déclaré qu'elle comptait 128 employés testés positifs et a promis de prendre des mesures pour empêcher la dissémination. « Nous avons réussi à empêcher le virus depuis longtemps, mais nous n'avons pas reconnu la propagation récente assez rapidement », a déclaré à la presse un directeur de l'entreprise.

Aux États-Unis, entre 30 et 50 pour cent des employés des usines de conditionnement de viande sont à la maison, selon la United Food and Commercial Workers Union.

Le syndicat, qui représente environ 80 pour cent des employés de la transformation de viandes, a confirmé lundi un reportage de Reuters qui citait les 30 à 50 pour cent d'absentéisme pour la deuxième semaine de juin.

Reuters a déclaré que les principaux conditionneurs de viande de porc fonctionnaient à environ 75% de leur capacité, selon le syndicat, qui a souligné que l'absentéisme varie selon l'usine, dont environ 20 ont été fermées, puis rouvertes.

Cargill, National Beef et Smithfield Foods, tous cités par Reuters comme luttant contre un taux élevé d'absentéisme, n'ont pas fait de commentaires.

Tyson Foods a déclaré qu'il y avait eu une «amélioration substantielle» dans ses usines de porc à Waterloo et Columbus Junction dans l'Iowa depuis le début des tests COVID-19 en avril.

En France, selon France bleu du 17 juin 2020, « Un foyer de contamination au coronavirus découvert dans un abattoir en Mayenne ».
Quatre employés de l'abattoir d'Azé, près de Château-Gontier-sur-Mayenne, ont été contaminés par le Covid-19 a annoncé l'Agence Régionale de Santé des Pays de la Loire. Ils ont été aussitôt isolés et placés en quatorzaine.
Il s’agit de l'abattoir de volailles SNV, appartenant au groupe sarthois LDC.


Selon Culture Viande, « Europe : le Covid perturbe toujours l’activité des abattoirs de porc », ici et là ...
Si en France, les conséquences de la Covid19 sur le fonctionnement des abattoirs semblent rentrer dans l’ordre, la maladie a toujours des conséquences importantes dans les autres pays européens.
Aux Pays-Bas, la situation dans divers abattoirs s’est aggravée en raison d’infections au Corona virus. L’usine van Rooi d’Helmond est actuellement fermée. Le site de Vion à Boxtel peut continuer à abattre sous conditions. En Espagne l’activité de plusieurs abattoirs est toujours ralentie du fait du Corona virus mais l’offre est aussi momentanément réduite. L’Espagne se focalise sur les exportations, la demande intérieure devrait être moindre dans les prochains jours du fait de l’absence de touristes. Concernant les prix du porc c’est la stabilité dans l’UE en dépit d’un regain d’activité du fait de la réouverture des restaurants et de certaines cantines.  Seul le Danemark continue de réajuster ses cours à la baisse. L’Allemagne, qui oriente toujours les marchés porcins, confirme pour la semaine prochaine la reconduction de ses prix.
Mise à jour du 28 juin 2020. On lira le communiqué du 24 juin 2020 de l’Académie nationale de médecine et de l’Académie vétérinaire de France : Les abattoirs : une cible majeure pour la prévention de la Covid-19.

Mise à jour du 2 juillet 2020. Selon O.-F. du 2 juillet 2020,
Laval. 28 cas de Covid-19 détectés à l’abattoir Holvia Porc, l’entreprise fermée
Après que deux salariés de l’abattoir Holvia Porc à Laval (Mayenne) ont été contaminés par le Covid-19, l’entreprise a lancé un dépistage massif. Au total, 60 personnes ont été testées et 28 cas positifs ont été détectés. L’activité est stoppée jusqu’au vendredi 3 juillet 2020.