lundi 1 avril 2019

Très nette augmentation des avis de rappels de produits alimentaires en mars 2019, ce n’est pas un poisson d’avril


Cet article, initialement prévu pour lister le bilan des rappels de mars 2019, s’est vite transformé dans mon esprit en une sorte d’état des lieux … des rappels. Mise à jour au 1er avril 2019.

Il comporte beaucoup de données, et je m’excuse au préalable pour cette avalanche de chiffres, tous vérifiables par ailleurs, mais j’aimerai que l’on se penche sur la situation que je tente de décrire, sans doute maladroitement, afin de comprendre comment est-on arrivé là, et pour ma part, on ne m’ôtera pas l’idée que cela provient essentiellement de la baisse massive des contrôles depuis des années, probablement depuis 1982, mais c’est aussi à vous qui me lisez de juger de ce qu’il en est …

Plus que des couacs
En mars 2019 donc, nette augmentation des avis de rappel des produits alimentaires, avec un avis de gros temps pour les fromages au lait cru, heureusement, il y a le Datura pour tout oublier …

Un préambule, si vous le permettez, à propos des retraits/rappels …

Le dernier numéro (réservé aux abonnés) de la revue PROCESS Alimentaire (n°1367 de mars 2019) communique à propos des rappels, avec ce titre quelque peu énigmatique, « Retraits Rappels, la fin des couacs ».

Qui ne serait pas pour la « fin des couacs » ? …

La « fin des couacs », d’une part entre les administrations chargées de diffuser les avis de rappels, mais aussi, la fin des couacs s’agissant des retards ou tout simplement l’absence d’information sur les rappels, une communication transparente vis-à-vis des consommateurs, etc.

L’article de PROCESS Alimentaire indique, « Forts de cette prise de conscience, les industriels ont mis en œuvre davantage de rappels produits en 2018, dans une logique de précaution. »

Mais comme je l’ai indiqué dans un article récent, ne confondons pas « mesure de précaution et principe de précaution », à propos des avis de rappels de produits alimentaires en France, et par conséquent, indiquer qu’un rappel est effectué au nom du principe de précaution est du marketing de la sécurité des aliments !

Le recours au principe de précaution n’a rien à voir avec la responsabilité des exploitants du secteur alimentaire, de même la notion marketing de « rappel volontaire » est un non-sens car le rappel en question est par définition obligatoire …, tous ces artifices de recours au principe de précaution et à la notion de rappel volontaire sont là pour masquer les évidentes responsabilités des opérateurs alimentaires … car tout retrait/rappel entraîne une notification obligatoire …

Rappelons que les retraits/rappels de denrées alimentaires et l’obligation de notification sont prévus dans le règlement (CE) No178/2002 du Parlement Européen et du Conseil du 28 janvier 2002 qui prévoit :
  • article 19 : Responsabilités en matière de denrées alimentaires: exploitants du secteur alimentaire.
  • article 20 : Responsabilités en matière de denrées alimentaires: exploitants du secteur de l'alimentation animale.
    Les autorités du Luxembourg ont proposé un arbre de décision simple qui « permet de définir plus facilement les cas de notification obligatoire », ici, c’est à lire …

    La bonne appellation est et doit être « rappel par mesure de précaution » !

    L’augmentation du nombre de rappels signifie-t-elle une vigilance accrue de la part des opérateurs, en l’absence de données, rien ne peut être établi, mais ce qui est certain, c’est que cela a augmenté en 2018 et que cela continue en 2019 …

    Une autre question est aussi désormais de savoir si l'année 2019 sera meilleure que l'année exceptionnelle de 2018 au niveau des alertes sur les produits alimentaires, car selon le rapport d'activité de la DGAL 20182018 a été un très bon cru ... avec « 1 270 alertes sur des produits alimentaires » …

    Pour la DGCCRF, 2018 a été une aussi bonne année, avec « 706 alertes aux produits alimentaires (produits végétaux, compléments alimentaires, aliments pour animaux). »


    Même si les rappels peuvent avoir des causes plurifactorielles, je pense que notamment le non-respect des exigences réglementaires toujours croissantes associé à une pression de la grande distribution, le tout dans un contexte économique contrasté, mais aussi automatisation des lignes de production, le coût des autocontrôles et des analyses, une maîtrise non adéquate du procédé de fabrication, font que l’année 2018 a été une année où les avis de rappel ont augmenté de 61%, du jamais vu, et cela doit mériter de se poser la question, comment en est-on arriver là et surtout que fait-on maintenant ?


    Bien entendu, tout cela a un coût. A noter qu'en France comme presque partout dans l’UE, on ne diffuse pas les volumes rappelés … mais quel gaspillage ... alors qu’on est sensé lutter contre …

    Malheureusement, les chiffres des trois premiers mois de l’année 2019 n’augurent rien de bons … hélas, tant au niveau des notifications au RASFF de l’UE que pour les produits d’origine France qu’au niveau des rappels en France, tous les indicateurs sont sur la même dynamique …

    J'avais donc commencé cette saga des rappels de 2019 avec janvier 2019, Le scandaleux feuilleton 2019 des avis de rappel des produits alimentaires : La France va-t-elle de nouveau viser le podium ?
    Elle s'est poursuivie avec Février 2019 : Le nombre de produits alimentaires rappelés continue d'augmenter … hélas !

    Voici donc mars 2019 et son important cortège de rappels ...

    Selon le site Oulah!, il y a eu en mars 2019, 35 avis de rappels de produits alimentaires en France (23 et 20 avis de rappel respectivement en février et en janvier 2019) : l’augmentation des rappels mois par mois se poursuit … mais jusqu’où ?

    Du côté de nos autorités en mars 2019, 19 avis de rappel (dont un pour des saladiers en bambou et un pour des aliments pour chiens) ont été publiés sur le site de la DGCCRF ; à noter que les avis de rappel publiés sur le site de la DGCCRF sont le plus souvent très succincts et incomplets. Trois avis de rappel ont été publiés sur le site du ministère de l'agriculture.

    Comme vous pouvez le constatez les consommateurs sont très loin d’être informés, mais rassurons-nous, last but not the least, on apprend par le rapport d'activité de la DGAL 2018 paru courant mars 2019, « Mise en place d’un site Internet unique pour les retraits et rappels de produits non-conformes. » 

    Et, selon le ministre des finances, il est toujours question, « d’un site internet unique permettant un accès direct par le grand public à la liste des denrées alimentaires ou d'aliments pour animaux, qui font l'objet d'une procédure de rappel en cohérence avec la recommandation faite par la Cour des comptes. »



    Ce sont d’excellentes nouvelles, mais à force de l'annoncer, sans rien voir venir, ça lasse ... car de plus, la DGCCRF a lancé l’appli Signal Conso, que personne n’ait demandé quoi que ce soit, au lieu de se mettre dare-dare sur un site Internet unique sur les rappels, comprenne qui pourra … on lira en fin d’article un nouveau commentaire sur cet appli ...


    Rappelons que nous allons aussi avoir droit (oui, mais quand ?), selon le bilan 2018 de la DGCCRF, à l’obligation pour les professionnels de tenir un état des lieux chiffré des produits alimentaires retirés et/ou rappelés et l’obligation pour les professionnels de déclarer sur un site internet dédié les produits faisant l’objet d’un rappel.

    Causes des rappels de mars 2019 en France (sous réserve d’erreur ou omission de ma part)

    Allergène : 7.
    A noter dans cette rubrique allergène, quatre ‘curiosités’ :
    • Ikea France a finalement procédé au rappel du produit concerné en France (mais aussi en BelgiqueFinlandeAllemagneIrlandeDanemark, Luxembourg, SuèdePays-BasItalie, etc.), mais il a été indiqué au départ sur son site internet France que le produit n'était plus disponible, étrange ...
    • Un rappel de « Tartinable Poulet sauce curry » pour cause de céleri, allergène non déclaré sur l'étiquetage par Auchan (plusieurs lots) et Carrefour (1 seul lot) le 18 mars 2019. Intermarché rappelle aussi ce produit mais le 20 mars ... et la DGCCRF a publié l'avis de rappel mais le 21 mars 2019 ...
    • Un avis de rappel d’épinards hachés surgelés 1kg de marque Carrefour le 26 mars 2019, pour cause d’allergène non signalé sur l’étiquetage, mais signalé par la DGCCRF que le 28 mars 2019.
    • Un avis de rappel le 27 mars 2019 paru sur le site Oulah d’Hummus Carrot & Dill et Hummus Beetroot & Pistachios de marque Nicolas Vahé pour cause de présence de l’allergène « graines de sésame » non mentionné sur l’étiquette mais publié seulement le 30 mars 2019 par la DGCCRF.
    Listeria : 7, rappels principalement liés à de la charcuterie.
    • A signaler le rappel par Monoprix le 29 mars 2019 d’une assiette italienne jambon sec saucisson sec coppa au Luxembourg, mais pas d’information en France ; sur son site Internet. Monoprix ne fait pas de pub pour ses rappels … mais quand on demande le produit sur le site Internet, la réponse est que cette page n’existe pas … voir l'article consacré à ce rappel, ici
    • Même cause avec Auchan qui se distingue aussi avec ce rappel de plateau dégustation Italie 160g de marque Auchan publié ce lundi 1er avril mais daté du 29 mars 2019, pas de permanence pendant le week-end ...

    Escherichia coli producteurs de shigatoxines : 5, rappels concernant uniquement des fromages au lait contaminés par E. coli O26:H11.
    Datura : 4, car 4 rappels à des dates différentes, quelques explications ci-après :
    Salmonella : 2
    Corps étrangers : 2
    Ciguatera : 1
    Divers : 7, le détail comprend : 
    montée en pression de bouteilles de cidre : 1 ; dosage en caféine trop élevé dans un complément alimentaire : 1 ; présence de la vitamine B6 à un taux supérieur à la limite règlementaire : 1 ; Présence de substances interdites dans ce complément alimentaire : 1 ; Alcaloïdes pyrrolizidiniques dans un complément alimentaire : 1 ; Ochratoxine A : 1 ; présence d’éther de rhum dans des sucettes.


    Il faut aussi ajouter deux rappels au niveau des matériaux entrant en contact avec des aliments :
    • Migration de formaldéhyde et de mélamine : 1 (saladiers en bambou). Information de la DGCCRF, ici.
    • Vaisselle Terracota : 1. A noter un rappel chez Auchan le 26 février 2019 et un rappel le 3 mars chez Carrefour. Pas d'information de la part de la DGCCRF.
      A noter encore deux rappels d’aliments pour animaux en mars 2019, 1 (25 mars) et 2 (21 mars 2019) dont un seul avis de rappel a été publié par la DGCCRF à ce jour.

      On peut également avoir des information toujours utiles au niveau du portail du RASFF de l'UE, pour les produits d'origine France, 29 notifications en mars 2019, versus 13 notifications en mars 2018. Il y avait eu 9 notifications en janvier 2019 et 15 notifications en février 2019. A noter que le pays cité dans le texte après la référence du RASFF est celui qui est à l’origine de la notification.
      • 29/03/2019 : référence 2019.1204, Belgique, taux élevé d’acrylamide (2445,7 µg/kg) dans des chips de pomme de terre de France. Rappel en Belgique le 27 mars 2019.
      • 29/03/2019 : référence 2019.1193, Pays-Bas, le lait n’est pas déclaré dans une omelette au fromage surgelée mal étiquetée comme omelette aux fines herbes de France.
      • 28/03/2019 : référence 2019.1182, Royaume-Uni, caractéristiques organoleptiques altérées (alcool) s dans de l’eau minérale de France. Pas d’information en France.
      • 27/03/2019 : référence 2019.1170, Belgique, soja non mentionné dans des pâtisseries surgelées de France. Pas d’information en France.
      • 27/03/2019 : référence 2019.1153, Belgique, histamine (260 mg/kg) dans des maquereaux réfrigérés de France. Pas d’information en France. Pas d'information en France.
      • 26/03/2019 : référence 2019.1145, Belgique, taux trop élevé de graine d’Ambroisie (Ambrosia spp.) (350 mg/kg) dans du millet jaune de France. Pas d'information en France.
      • 21/03/2019 : référence 2019.1067, Suède, bols de smoothie (ou smoothie bowl) fraises, raisin & banane de France infesté par des moisissures. Rappel en Suède.
      • 22/03/2019 : référence 2019.1100, Belgique, Escherichia coli producteurs de shigatoxines (O26,   stx+, eae+ dans 25g) dans du fromage de chèvre au lait cru (Crottin de Chavignol) de France. Rappel en Belgique le 22 mars 2019 et au Luxembourg le 23 mars 2019Rappel en France publié que le 26 mars 2019. Le système a-t-il bien fonctionné ?
      • 22/03/2019 : référence 2019.1088, Allemagne, migration d’oligomères cycliques (14,3 mg/kg) de boyaux en polyamide de France. Pas d'information en France.
      • 21/03/2019 : référence 2019.1072, France, taux élevé de morphine (2,43; 5,2; 4,8 mg/kg) dans du pain congelé avec des graines de pavot de France. Cette fois-ci ce n’est plus du Datura mais de la morphine. Deuxième alerte après celle du 15 mars 2019, voir ci-dessous.
      • 21/03/2019 : référence 2019.1066, Suède, bols de smoothie (ou smoothie bowl) poire, kiwi & avocat de France infesté par des moisissures. Rappel en Suède. Pas d'information en France.
      • 15/03/2019 : référence 2019.1009, Allemagne, Escherichia coli producteurs de shigatoxines (présence dans 25g) dans du fromage au lait cru de France. Rappel le 14 mars 2019 en Allemagne de Morbier AOP au lait cru, 250 g fabriqué par SA Perrin Vermot et distribué par Lidl.
      • 15/03/2019 : référence 2019.0998, Pays-Bas, mercure (1,2 mg/kg) dans des filets d’espadon réfrigérés de France avec une matière première du Chili. Pas d'information en France.
      • 15/03/2019 référence 2019.0995, Belgique, thiabendazole (0,77 mg/kg) et flonicamid (0.25 mg/kg) dans des pommes de terre de France. Pas d'information en France.
      • 15/03/2019 référence 2019.0993, France, présence de bogues de Datura (Datura stramonium L) dans des haricots verts de France. Voir le commentaire plus haut dans les causes des rappels.
      • 15/03/2019 référence 2019.1011, France, Salmonella enterica sérogroupe Typhimurium (présence dans 25g) dans des morceaux de poulet réfrigérés de France. Pas d'information en France.
      • 15/03/2019 : référence 2019.0995, Belgique, thiabendazole (0,77 mg/kg) et flonicamide (0,25 mg/kg) dans des pommes de France. Pas d'information en France.
      • 15/03/2019 référence 2019.0998, Pays-Bas, mercure (1,2 mg/kg) dans des filets d’espadon réfrigérés de France. Pas d'information en France.
      • 14/03/2019 : référence 2019.0987, Allemagne, Escherichia coli producteurs de shigatoxines (stx2+ dans 25g) dans du fromage au lait cru de France. Il s'agit de Neufchatel AOP de marque Anselin qui a fait l'objet de deux rappels qui ont eu lieu le 15 mars 2019 et le 1er mars 2019. Pas d'information en France.
      • 12/03/2019 : référence 2019.0937, France, Escherichia coli entéropathogènes (O26:H11, stx-, eae+ /25g) dans du camembert de France. Cette notification par nos autorités intervient près de quatre jours après la publication du premier avis de rappel de camembert le 8 mars 2019. A noter que la notification au RASFF de l'UE ne fait pas mention qu'il s'agit d'un fromage au lait cru.
      • 12/03/2019 : référence 2019.0940, Italie, infestation parasitaire par Anisakis et par with Pseudoterranova dans de la lotte réfrigérée de France. Pas d'information en France.
      • 07/03/2019 : référence 2019.0910, Allemagne, corps étranger (métal) dans un fromage à pâte molle de France. Pas d'information en France.
      • 06/03/2019 : référence 2019.0886, Italie, infestation parasitaire par Anisakis dans de la lotte réfrigérée (Lophius piscatorius) de France. Pas d'information en France.
      • 05/03/2019 : référence 2019.0869, Italie, infestation parasitaire par Italie, infestation parasitaire par Anisakis simplex dans de la lotte réfrigérée (Lophius piscatorius) de France. Pas d'information en France.
      • 04/03/2019 : référence 2019.0864, France, Escherichia coli producteurs de shigatoxines (O157:H7, stx+, eae+) dans du fromage au lait de chèvre cru de France. Avis de rappel publié en France sur le site du ministère de l'agriculture le 01/03/2019.
      • 04/03/2019 : référence 2019.0840, Italie, infestation parasitaire par Anisakis dans des maquereaux réfrigérés de France. Pas d'information en France.
      • 04/03/2019 : référence 2019.0850, Italie, infestation parasitaire par Anisakis dans de la lotte réfrigérée (Lophius piscatorius) de France. Pas d'information en France.
      • 01/03/2019 : référence 2019.0832, Allemagne, Escherichia coli producteurs de shigatoxines dans du fromage au lait cru (Neufchatel AOP) de France. Rappel en Allemagne.
      • 01/03/2019 : référence 2019.0823, Italie, infestation parasitaire par Anisakis (vivant) dans de la lotte réfrigérée (Lophius piscatorius) de France. Pas d'information en France.
      Trois notifications de produits alimentaires d'origine de l’UE au RASFF avec une distribution en France :
      • 29/03/2019 : référence 2019.1198, Espagne, œufs et soja non déclarés dans des boulettes de poisson surgelées d’Espagne.
      • 22/03/2019 : référence 2019.1103, Belgique, étiquetage insuffisant, l’allergène « blé » (gluten) non mentionné sur l’étiquette de tapenade d’olives d’Italie. Rappel en Belgique le 22 mars 2019. Rappel publié par la DGCCRF le 27 mars 2019.
      • 01/03/2019 : référence 2019.0820, Pays-Bas, ochratoxine A (44 µg/kg) dans du Soya Chunks (soja texturé) d'Inde, via le Royaume-Uni. Avis de rappel en France publié le 7 mars 2019 par la DGCCRF, Soya Chunks de la marque TRS Asia’s Finest Food sans mentionner le nom de la mycotoxine.
      Cinq notifications de produits alimentaires hors de l’UE au RASFF avec une distribution en France ; à noter deux notifications de février 2019 ont eu des retombées en France avec des avis de rappel qu’en mars 2019 :
      • 25/03/2019 : référence 2019.1114, Belgique, ométhoate (0,039 mg/kg), substance non autorisée, dans des ananas du Costa Rica. Pas d’information en France.
      • 22/03/2019 : référence 2019.1105, France, présence de cacahuètes dans de la cannelle moulue d’Inde. Pas d’information en France.
      • 20/03/2019 : référence 2019.1043, Danemark, taux trop élevé de sulfites (80 mg/kg) dans des chips de patates douces de Chine via les Pays-Bas. Rappel en Belgique le 25 mars 2019. Rappel en France publié le 27 mars 2019 par la DGCCRF. La raison du rappel n’est pas « l’allergène n’est pas mentionné sur l’étiquetage » comme indiqué par la DGCCRF, mais le taux de sulfites est trop élevé.
      • 22/02/2019 : référence 2019.0701, Allemagne, Salmonella (présence dans 25g) dans de la pâte de sésame du Liban via les Pays-Bas. Certes, il s’agit de notification de février 2019, mais l’avis de rappel en France n'est publié que le 7 mars 2019 par la DGCCRF, Pâte de sésame de marque Chtoura Garden.
      • 15/02/2019 : référence 2019.058, Allemagne, migration de formaldéhyde (191 mg/kg) et de mélamine (7,2 mg/kg) des saladiers en bambou de Chine. Certes, il s’agit de notification de février 2019, mais l’avis de rappel en France n'est publié que le 5 mars 2019 par la DGCCRF, Saladiers en bambou vendus dans les magasins JYSK.
      Pour le premier trimestre 2019, nous en sommes à 52 notifications pour les produits d'origine France versus 57 notifications pour la même période de 2018, une petite diminution …

      Une rapide observation indique qu’il y a toujours autant des problèmes microbiologiques présents dans les causes des avis de rappels, en particulier dans les fromages au lait cru, cela commence à devenir inquiétant …
      A noter qu'en France, dans un avis de rappel du 1er mars 2019 concernant des fromages de chèvre au lait cru contaminés par des STEC, il était noté :
      D’une façon générale, il est rappelé que par précaution le lait cru et les fromages à base de lait cru ne doivent pas être consommés par les jeunes enfants ; il faut préférer les fromages à pâte pressée cuite (type Emmental, Comté, etc.), les fromages fondus à tartiner et les fromages au lait pasteurisé. La même recommandation vaut pour les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées.
      Cela sera-t-il désormais la règle d'information ou d’étiquetage pour tous les fromages au lait cru ? A suivre …

      La consultation du portail RASFF consommateur de l'UE est aussi une source d’informations utiles, il s'agit du portail d'information des consommateurs français ou étrangers en France.

      Pour mémoire, la Commission européenne indique à propos de ce portail RASFF consommateur :
      Sur le portail des consommateurs RASFF, les utilisateurs ont accès à des informations pratiques sur les rappels de produits et les avertissements de santé publique dans tous les pays de l'UE. Par exemple, un consommateur britannique en vacances à Chypre pourra consulter le portail pour être informé des produits mis à jour à Chypre ou un consommateur finlandais pourra consulter les dernières notifications avant de faire ses achats hebdomadaires en Finlande.
      Il y a eu 12 notifications pour la France en mars 2019, et quatre n’ont pas fait l’objet d’un avis de rappel en France, certes il y a quelque progrès dans l'information, mais que de retard à la publication de cette information auprès des consommateurs. Certaines de ces notifications se retrouvent aussi sur le RASFF de l’UE :
      • 22/03/2019 : référence 2019.1086, France, substances non autorisées, sildenafil et tadalafil dans un complément alimentaire du Royaume-Uni. Avis de rappel du 21 mars par la DGCCRF qui est cette fois-ci au rendez-vous puisqu’il est à l’origine de la notification.
      • 22/03/2019 : référence 2019.1089, Belgique, Escherichia coli producteurs de shigatoxines (O26, stx+, eae+ dans 25g) dans de la viande bovine réfrigérée et congelée de Belgique. Pas d’information en France. Rappel en Belgique le 22 mars 2019.
      • 22/03/2019 : référence 2019.1101, France, Présence de la vitamine B6 à un taux supérieur à la limite règlementaire (50 mg/jour) dans un ‘vitamin-B complex’ du Royaume-Uni. Avis de rappel du 21 mars par la DGCCRF qui est cette fois-ci au rendez-vous puisqu’il est à l’origine de la notification.
      • 15/03/2019 référence 2019.0993, France, présence de bogues de Datura (Datura stramonium L) dans des haricots verts de France. Entre le premier avis de rappel par E.Leclerc et le 8 mars et la notification au RASFF de l’UE par la France, il s’est passé 7 jours, il est vraiment très rapide ce réseau d’alerte rapide de l’UE … Voir les causes des rappels de mars 2019 pour des explications …
      • 13/03/2019 : référence 2019.0949, Pologne, Salmonella enterica sérogroupe Anatum (présence dans 25g) dans de la poudre de lait de Pologne. Information confuse du 15 mars 2019 de la DGCCRF en France à propos du rappel de gaufres ‘Wafle suche Tortowe’ qui parle de présence de Salmonella et de Shigella. Il s’agit en fait du rappel de gaufres ‘Wafle suche Tortowe’ le 14 mars 2019 par les autorités polonaises commercialisées par paquets de 140 g qui ont été fabriquées avec du lait contaminé uniquement par Salmonella et non pas Shigella, d’où le rappel. A noter aussi un rappel en Irlande le 19 mars 2019.
      • 12/03/2019 : référence 2019.0937, France, Escherichia coli entéropathogènes (O26:H11, stx-, eae+ /25g) dans de camembert de France. Cette notification par nos autorités intervient près de quatre jours après la publication du premier avis de rappel de camembert le 8 mars 2019. A noter que la notification au RASFF de l'UE ne fait pas mention qu'il s'agit d'un fromage au lait cru.
      • 12/03/2019 : référence 2019.0941, Suède, l'ingrédient lait non déclaré dans des marshmallow enrobés de chocolat d'Allemagne. Avis de rappel publié par la DCCRF en France mais  information diffusé dès le 12 mars le site Oulah. Voir en début d'article ce rappel d'Ikea qui ne fait correctement son job en France, en tout cas pas assez rapidement.
      • 11/03/2019 : référence 2019.0931, Royaume-Uni, morceaux de verre dans des bocaux de tandoori marinade paste du Royaume-Uni. Pas encore d'information en France, mais rappel au Luxembourg le 27 février 2019 suite à une information d'Auchan, puis rappel en Belgique le 18 mars 2019. Il y a vraiment des choses bizarres dans les dates des avis de rappel dans l’UE …
      • 07/03/2019 : référence 2019.0905, Norvège, intoxication alimentaire causée par Salmonella enterica sérogroupe Agbeni (présence /25g) dans un mélange de fruits secs d'Italie. Pas d'information en France. Le blog a parlé de cette intoxication alimentaire en Norvège ici et ici.
      • 05/03/2019 : référence 2019.0865, France, Listeria monocytogenes (260 UFC/g) dans des filets de morue (Gadus morhua) réfrigérés du Danemark. Pas d'information en France. Produit présumé ne plus être sur le marché.
      • 05/03/2019 : référence 2019.0876, Espagne, éther de rhum, arôme interdit dans des sucettes aromatisées à la cerise d'Espagne. Tout arrive, avec cet avis de rappel publié par la DGCCRF le 22 mars 2019.
      • 04/03/2019 : référence 2019.0864, France, Escherichia coli producteurs de shigatoxines (O157:H7, stx+, eae+) dans du fromage au lait de chèvre cru de France. Avis de rappel publié en France sur le site du ministère de l'agriculture le 01/03/2019.
      Enfin, un commentaire sur l’appli Signal Conso, selon le quotidien vespéral, Le Monde du 25 mars 2019Un nouveau dispositif d’alerte pour les consommateurs.
      Tirant les leçons de l’affaire Lactalis, la répression des fraudes mène des expériences pour permettre aux clients de signaler en ligne tout problème sur un article.
      Transformer les consommateurs en lanceurs d’alerte pour détecter plus rapidement des produits dangereux est l’un des volets du chantier d’amélioration des procédures de retrait-rappel lancé à la suite de l’affaire du lait infantile Lactalis contaminé aux salmonelles de décembre 2017. 
      Voir les articles de la saga Signal Conso sur le blog ici, mais comment peut-on demander aux consommateurs de dénoncer les fraudes …  du grand n’importe quoi pour tenter de pallier les carences des services publics, les consommateurs vont devoir faire le job …, alors comme moi, dites, Signal Conso, Non Merci!

      Rendez-vous début mai 2019 pour un prochain bilan … à bientôt …

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