samedi 9 mai 2020

COVID-19: Le confinement a peut-être sauvé des vies en Europe, mais au fait, combien ?


Avant d’en venir aux études qui ont estimé un certain nombre de vies sauvées, voici quelques données.

Je me fie depuis le début de la pandémie de COVID-19 à ces trois sites Internet,

Université John Hopkins (Etats-Unis)

Voici, selon ces trois sites, la situation en France au 9 mai 2020 à 07h30
Site Internet
Nombre de cas
Nombre de décès
South China Morning Post
174 918
25 990
CEBM de l’Université d’Oxford
176 079
26 230
Université John Hopkins
176 202
26 233

Par ailleurs, selon le CEBM de l’Université d’Oxford, données mises à jour au 7 mai 2020, la France avec 14,82% est le troisième pays au monde pour le taux de létalité, derrière le Royaume-Uni, en deuxième position avec 14,96%, et en premier, la Belgique avec 16,37.

Le taux de létalité est le nombre de décès rapportés par nombre de cas rapportés.

Intéressons maintenant à ce qui a été rapporté dans la presse pour la France, à savoir « le confinement a permis de sauver 60 000 vies » en France. 

Trois études sont proposées l'une en France, la seconde en Belgique et la troisième s'est intéressée à 11 pays d'Europe dont la France.

Un article de BFMTV détaille bien cela pour la France dans « Combien le confinement a-t-il sauvé de vies? Découvrez les estimations des chercheurs, région par région ».
Le confinement aurait sauvé un peu plus de 60 000 vies dans l'Hexagone. C'est ce qu'affirment des chercheurs de l'École des Hautes Études en Santé Publique (EHESP).
Selon leur étude, 73 909 personnes seraient mortes du coronavirus au 19 avril sans la mise en place du confinement, six fois plus que le bilan réel au même moment - un peu plus de 12 000 décès à l'hôpital, sans compter les Ehpad.

Dans le résumé de l’étude, les auteurs indiquent,
Nous avons développé un modèle de transmission spatialisé, déterministe, structuré par âge et compartimenté du SRAS-CoV-2 capable de reproduire la dynamique de pré-confinement de l'épidémie dans chacune des 13 régions métropolitaines françaises.
Grâce à ce modèle, nous estimons, aux niveaux régional et national, le nombre total d'hospitalisations, d'admissions en unités de soins intensifs (USI), les besoins en lits d'hôpitaux (hospitalisation et USI), et les décès hospitaliers qui auraient pu être évités par cette intervention massive et sans précédent en France.
Si aucune mesure de contrôle n'avait été mise en place, entre le 19 mars et le 19 avril 2020, notre analyse montre que près de 23% de la population française aurait été affectée par le COVID-19 (14,8 millions d'individus).
Ainsi, le confinement français a empêché 587 730 hospitalisations et 140 320 admissions en unité de soins intensifs au niveau national. Le nombre total de lits de soins intensifs requis pour traiter les patients dans des conditions critiques aurait été de 104 550, ce qui est bien supérieur à la capacité maximale des soins intensifs français.
Ce premier mois de confinement a également permis d'éviter 61 739 décès à l'hôpital, ce qui correspond à une réduction de 83,5% du nombre total de décès prévus.
Notre analyse montre qu'en l'absence de mesures de contrôle, l'épidémie de COVID-19 aurait eu un fardeau de morbidité et de mortalité critique en France, accablant en quelques semaines les capacités hospitalières françaises.

Ce que les auteurs disent bien, si aucune mesure de contrôle n’avait été mise en œuvre pendant une période d’un mois, mais en dehors du confinement, il y a eu les gestes barrière, complément indispensable au confinement.

Cette étude ne prend pas en compte ni les EHPAD, dont on sait, hélas, que la mortalité a été très élevée, ni l’excès de mortalité pendant cette période.

Pour dire les choses comme je le pense, cette étude, ce n’était pas son objectif, servira de caution au gouvernement en cas de mis en difficulté … afin de justifier la mise en œuvre du confinement.

D’autres études présentées par le blog avait indiqué que le port du masque fait maison aurait permis d’éviter beaucoup plus de décès que le seul confinement. Le port du masque, confinement individuel, non prôné par nos autorités de santé voir du gouvernement.

Ainsi, une étude publiée par des scientifiques de l'Arizona State University a révélé que si 80% des personnes ne portaient que des masques moyennement efficaces, cela pourrait réduire le nombre de décès à New York de 17 à 45% sur une période de deux mois . Même le port de masques efficaces à seulement 20% pourrait réduire la mortalité de 24 à 65% à Washington et de 2 à 9% à New York, si suffisamment de personnes les portaient.

Malheureusement, malgré la recommandation de 50 chercheurs, le port du masque n’est toujours pas obligatoire dans les rues et pendant les courses en France, décidément ce gouvernement a du mal avec les masques même faits maison …

Des études sur le nombre vies sauvées, il y en a d’autres … en Belgique,
A l’initiative de l’Université de Namur, des chercheurs et professeurs de plusieurs universités francophones collaborent et partagent leurs savoirs pour modéliser des scénarios, notamment de déconfinement, et aider à la prise de décision.
Les chercheurs du consortium ont modélisé différents scénarios afin d’évaluer ce qui aurait pu se passer, ce qu’il s’est passé et ce qui pourrait se passer.

Ce qui aurait pu se passer
Si le gouvernement n’avait pas pris de mesures de confinement le 14 mars, on aurait assisté à une croissance exponentielle des contaminations avec une saturation de la capacité hospitalière dès la fin mars. A l’inverse si les mesures de confinement avaient été strictement respectées, on aurait assisté à une réduction importante du nombre d’hospitalisations (moins de 10 par jour et mois de 200 hospitalisation aujourd’hui). Les modèles montrent également que si le gouvernement avait pris les mesures quatre jours plus tard, l’effet aurait été très important sur le nombre d’hospitalisations et de décès. Par ailleurs, le déconfinement n’aurait pas été possible avant les mois de juin/juillet.

Ce qu’il s’est passé
Les chercheurs se sont également intéressés à l’évolution réelle de la situation. Tous les paramètres des modèles ont été adaptés pour être au plus proche de la réalité. Ces modèles permettent par exemple de mesurer et de prédire le nombre de patients hospitalisés en soins intensifs, le nombre de décès à l’hôpital, en maison de repos ou par classes d’âge.

Selon L’Echo,
En ce qui concerne l’expansion de la maladie, les experts assurent que si on n’avait pas pris la décision de confiner le pays le 14 mars, l’épidémie aurait échappé à tout contrôle. On aurait eu 10 000 hospitalisations par jour à partir de début avril et au moins 100 000 décès aujourd’hui.

Encore plus fort que l'étude française ! 

La Belgique a aujourd’hui le taux de létalité le plus élevé au monde avec 16,37%, le nombre de cas le plus élevé au monde par million d’habitant avec 4 488 cas et le nombre de décès le plus élevé au monde par million d’habitant avec 735 décès, selon le CEBM.

Une troisième étude, cette fois-ci, est celle de l’Imperial College London qui a estimé que « Les mesures contre le coronavirus ont peut-être déjà évité jusqu'à 120 000 décès en Europe ». Voilà déjà un titre plus modeste ... et le titre indique bien 'peut-être' ...

On estime que de fortes mesures de distanciation sociale pour ralentir et supprimer la propagation du COVID-19 à travers l'Europe ont évité des milliers de décès.

Les résultats proviennent d'une nouvelle analyse par des chercheurs de l'Imperial College London, qui estime l'impact potentiel des interventions dans 11 pays européens pour lutter contre la pandémie de coronavirus - y compris les fermetures d'écoles et les confinements nationaux.

Selon l’étude, jusqu'à 120 000 décès ont pu être évités dans 11 pays, dont le Royaume-Uni, l'Italie et l'Espagne. Cependant, ils ajoutent que la proportion estimée de personnes ayant été infectées par le virus ne peut représenter qu'entre 2 et 12% de la population (2,7% au Royaume-Uni).

Dans le résumé de l’étude, il est indiqué « Les interventions actuelles restant en place jusqu'à au moins fin mars, nous estimons que les interventions dans les 11 pays auront évité 59 000 décès jusqu'au 31 mars. »


Réponse à l'échelle européenne
De nombreux pays européens ont désormais mis en œuvre des mesures sans précédent pour atténuer l'impact de COVID-19, notamment l'isolement des cas confirmés et suspects, la fermeture des écoles et des universités, l'interdiction des rassemblements de masse et, plus récemment, une distanciation sociale à grande échelle, y compris des confinement locaux et nationaux.

De telles interventions visent à gérer l'épidémie pour prévenir une augmentation des cas qui surchargerait la capacité de soins de santé. Désormais, la dernière modélisation montre que cela peut avoir un impact significatif, évitant potentiellement jusqu'à 120 000 décès en Europe.

Modélisation de l'impact
Dans le dernier rapport, les chercheurs ont cherché à modéliser l'impact probable des interventions en place sur la réduction des pertes de vie. L'équipe a utilisé les données quotidiennes en temps réel du Centre européen de contrôle des maladies (ECDC) sur le nombre de décès dans 11 pays européens: Autriche, Belgique, Danemark, France, Allemagne, Italie, Norvège, Espagne, Suède, Suisse et États-Unis Royaume.

Les modèles se sont concentrés sur le nombre reproductif - le nombre moyen de nouvelles infections générées par chaque personne infectée. On a supposé que les changements dans le nombre de reproducteurs étaient une réponse immédiate à ces interventions mises en œuvre, plutôt que des changements graduels plus larges de comportement. Dans l'ensemble, les modèles estiment que les pays ont réussi à réduire leur taux de reproduction de la maladie.

L’analyse de l’équipe montre que les interventions actuelles restant en place, ces mesures dans les 11 pays auront évité entre 21 000 et 120 000 décès jusqu’au 31 mars. Ils ajoutent que de nombreux décès supplémentaires seront évités en maintenant les interventions en place jusqu'à ce que la transmission tombe à de faibles niveaux.

En plus de réduire les décès, le dernier rapport estime qu'entre 7 et 43 millions de personnes ont été infectées par le coronavirus (SARS-CoV-2) dans les 11 pays jusqu'au 28 mars, ce qui représente entre 1,88% et 11,43% de la population.

Compte tenu du décalage de 2 à 3 semaines entre le moment où les changements de transmission se produisent et le moment où leur impact peut être observé sur les tendances des décès, il est peut-être encore trop tôt pour montrer pour la plupart des 11 pays que les interventions récentes ont été efficaces.

Les chercheurs soulignent que les résultats sont fortement influencés par les données des pays ayant des épidémies plus avancées et des interventions antérieures. Il est essentiel, expliquent-ils, que les mesures actuelles de distanciation sociale restent en place et que les tendances des cas et des décès soient étroitement surveillées dans les prochains jours et des semaines afin de rassurer que la transmission du virus ralentit.

Le rapport complet «Estimation du nombre d'infections et de l'impact des interventions non pharmaceutiques sur le COVID-19 dans 11 pays européens» est disponible ici.

Complément de fin de journée.
Je suis tombé sur une vidéo d'une interview de Jean-François Toussaint, directeur de l’institut d’épidémiologie Irmes (Institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport) et c'est assez détonnant ... il a comparé les résultats des pays selon le confinement ou pas de leur population ...

Il semble remettre en cause le confinement, mais pas des gestes barrière et encore moins du port du masque ...

« Les pays qui ont confiné et ceux qui n’ont pas confiné ont le même taux de mortalité à la fin de cette vague », explique-t-il. « Pour les pays qui n’ont pas confiné en Europe, comme la Suède et les Pays-Bas, ou qui font un confinement très ciblé comme l’Allemagne, on voit que l’ensemble des phases ascendantes puis descendantes sont les mêmes. »

« Au moment où tous les pays ont passé le pic, un peu en-dessous de la moitié de l’ensemble de la vague, ces trois pays [la Corée du Sud, la Suède et les Pays-Bas] ont le même résultat en moyenne que les autres pays européens qui ont confiné de façon stricte », assure-t-il.


Après l'avoir écouté, faites-vous votre propre opinion ...




Mise à jour du 5 juin 2020. Je relaie un peu tardivement un article de Jean-Pierre Nordmann paru dans Contrepoints du 12 mai 2020, Les modèles du Premier ministre se révèlent… faux !
Le confinement tel que pratiqué en France ne permettrait pas de réduire significativement la mortalité par rapport à d’autres approches plus ciblées.

Des bactéries usines pour obtenir de nouveaux médicaments anti-paludiques


Dérivés de la violacéine. Crédit: Hung-En Lai
« Des bactéries usines pour obtenir de nouveaux médicaments anti-paludiques », source Imperial College London.

Des chercheurs ont conçu des bactéries pour produire de nouvelles versions de molécules antibiotiques potentielles, dont certaines possèdent de puissantes propriétés anti-paludiques.

L'utilisation de bactéries pour produire de nouvelles formes de molécules médicamenteuses potentielles rend le processus plus rapide et moins cher, ce qui signifie que de nouveaux médicaments pourraient être découverts plus rapidement.

La nouvelle méthode, par des chercheurs de l'Imperial College de Londres, est publiée dans Antimicrobial Agents and Chemotherapy.

Il y a eu 228 millions de cas de paludisme en 2018 et 405 000 décès (c’est 1,5 fois plus que le COVID-19 -aa). Le parasite qui cause la maladie gagne en résistance aux traitements médicamenteux de première ligne, de nouveaux médicaments et autres interventions sont donc nécessaires pour progresser vers l'éradication du paludisme.

Une molécule, appelée violacéine, est connue pour être capable de tuer le stade sanguin du parasite responsable du paludisme, Plasmodium falciparum. La violacéine est présente naturellement dans certaines bactéries mais est difficile à isoler et à purifier, ce qui la rend coûteuse et longue à produire.

Désormais, des chercheurs de l’Imperial College London ont développé des bactéries E. coli modifiées afin de produire de la violacéine dans un format facilement accessible. Ils l'ont fait en introduisant dans E. coli des gènes qui codent pour les enzymes qui produisent la violacéine.

Découper la chimie
Les bactéries ont été conçues pour produire des molécules de cette manière auparavant, mais l'équipe est également allée plus loin. En changeant ce que consommait E. coli, l'équipe a également été en mesure de faire produire aux bactéries différentes versions de violacéine.

Ils ont ensuite testé la capacité de ces versions dérivées à tuer le parasite du paludisme en laboratoire, constatant qu'un dérivé était environ 20% plus puissant que la violacéine d'origine.

L'auteur principal, le Dr Mark Wilkinson, du Département des sciences de la vie de l'Imperial College London, a dit: « Nous avons un besoin urgent de nouveaux médicaments pour lutter contre le paludisme, mais le processus prend beaucoup de temps lorsqu'il est difficile d'obtenir de nouvelles molécules prometteuses avec la chimie traditionnelle. »

« En combinant la biologie synthétique avec un screening à haut débit, nous sommes en mesure de supprimer une partie de la chimie coûteuse, ce qui nous permet non seulement de fabriquer des molécules plus facilement, mais également de découvrir des dérivés de ces molécules qui peuvent être encore plus puissants. »

Prochaines étapes
Les biologistes synthétiques sont capables d'insérer un plus grand nombre et type d'enzymes dans les bactéries, ouvrant la voie à une nouvelle méthode de découverte de médicaments.

L'équipe travaille actuellement à identifier comment la violacéine et ses dérivés tuent le parasite. Connaître les cibles de la molécule aidera les chercheurs à développer davantage de médicaments et à découvrir d'autres molécules qui agissent contre la même cible.

Les chercheurs pensent que la violacéine agit en modifiant le comportement d'une protéine impliquée dans la création du cytosquelette du parasite, la structure qui aide les cellules à conserver leur forme.

L’étude a impliqué des chercheurs des départements des sciences de la vie, de la chimie et des maladies infectieuses de l’Imperial College London, ainsi que de l’UK Dementia Research Institute Care Research and Technology Centre.

Référence
A Biosynthetic Platform for Antimalarial Drug Discovery' by Mark D. Wilkinson, Hung-En Lai, Paul S. Freemont, and Jake Baum is published in Antimicrobial Agents and Chemotherapy.

vendredi 8 mai 2020

Tribune parue dans Le Point : Pour l'obligation du port d'une protection faciale


Tribune dans l’hebdomadaire Le Point du 8 mai 2020, « Pour l'obligation du port d'une protection faciale ».

Je signe des deux mains …

ll est certain aujourd'hui qu'il n'y aura de sortie du confinement et de victoire contre le Covid-19 qu'avec un port du masque ou écran anti-postillons généralisé. Et ce port généralisé ne peut être qu'obligatoire. Nous exigeons donc pour la santé de tous l'obligation dès aujourd'hui du port du masque dans le domaine public.

Les faits montrent que tous les territoires, pays, régions ou villes sans exception, où le masque est porté par la population, ont maîtrisé l'épidémie. Les autorités scientifiques et médicales de tous les pays, tout d'abord dubitatives, ont été convaincues devant ces faits incontestables et recommandent son obligation. Citons l'académie de Médecine, l'académie des Sciences, le Conseil scientifique, le Haut Conseil de la santé publique en France, les CDC (Centers for Disease Control and Prevention) aux États-Unis, l'ECDC (European Centre for Disease Prevention and Control), mais également les plus hautes autorités des pays asiatiques où la pandémie a été repoussée comme en Chine, en Corée par exemple.

Mais la maîtrise de l'épidémie ne pourra se faire que si le masque est porté par tous dans le domaine public. Faute de quoi, le taux de reproduction de la maladie (R0) restera trop élevé. Plusieurs études scientifiques concluent que, même sans confinement, le port d'un masque à 80% ou plus fait descendre le R0 au-dessous de 1, condition nécessaire pour faire reculer l'épidémie. Si plus de 80% de la population porte le masque, la maladie reculera plus vite. En effet, tout dispositif barrière du visage protège celui qui le porte et celui qui est en face. Il ne s'agit donc pas d'une mesure individuelle mais de responsabilité collective suivant le principe de protection bilatérale émetteur < > récepteur. Ce système de protection peut être un masque ou un écran anti-postillons (EAP, masque « fait maison ») tels que des millions de Français en ont déjà réalisé. Ces dispositifs sont à la portée de tous et de toutes les bourses, sans attendre la disponibilité de masques industriels.

Après des mois d'hésitation, le gouvernement commence à reconnaître l'importance du masque pour tous. Mais le port systématique ne peut être suffisant sans obligation. Il ne s'agit pas d'obliger pour sanctionner mais pour créer la cohérence entre le message, l'action et finalement le résultat.

Cette obligation s'impose pour trois raisons :
  1. C'est un devoir pour le bien commun de tous sans distinction, pas seulement pour ceux qui prennent les transports en commun ou sont concernés par l'éducation au collège. L'État doit protéger tous les citoyens de manière égale.
  2. C'est un devoir de cohérence. Comment expliquer qu'il faut baisser la limitation de vitesse à 80 km/h pour sauver quelques centaines de vies, rendre obligatoire les vaccins ou interdire de fumer dans les lieux publics et ne pas imposer les masques en cas d'épidémie, une mesure préventive efficace pour sauver les plus fragiles et nos emplois ?
  3. C'est un devoir de clarification et de détermination. Ce n'est pas aux commerçants ou aux parents de faire des choix de santé publique. Si le masque s'impose, il doit être imposé à tous.
L'obligation du port du masque ou d'un EAP n'est donc pas seulement une mesure technique que chacun peut admettre, mais un acte politique et un acte citoyen. Pour les enfants ayant atteint l'âge de raison, leur demander de participer à cet effort est une façon de les faire grandir, et nos amis asiatiques prouvent que la chose est possible. 

Cet acte s'impose par le souci de respecter quatre principes fondamentaux de notre Constitution :
  • Le principe de précaution tant il est acquis que le port d'un dispositif barrière sur le nez et la bouche (masque ou EAP) représente la protection la plus accessible et efficace.
  • Le principe de liberté, car le port de l'EAP est la condition pour ne pas retourner en confinement, synonyme de privation de liberté de mouvement et d'effondrement de l'économie.
  • Le principe d'égalité tant on ne peut imaginer que la sécurité de chaque citoyen dépende de facteurs arbitraires, tels que les décisions d'autres usagers des transports et commerces, des commerçants eux-mêmes, de l'employeur, etc.
  • Le principe de fraternité car porter un EAP de façon à ne pas contaminer les autres, notamment les plus fragiles, au cas où l'on est soi-même contaminé sans le savoir, est un acte de fraternité. Une étude estime aujourd'hui que 44% des contaminations sont le fait de porteurs qui ne sont pas encore, ou ne seront jamais symptomatiques.
Comme l'exige notre Constitution, nous demandons que le port du masque ou de toute autre protection faciale soit rendu obligatoire dans l'espace public dès maintenant et après la fin du confinement.

Premiers signataires
François Amblard, biologiste et physicien, directeur de recherche au CNRS, professeur et chercheur en Corée du Sud
Yves Bamberger, ancien directeur scientifique d'EDF, membre de l'Académie des Technologies
Bernard Bensaid, CEO, groupe DocteGestio Jacques Biot, ancien président de l'École Polytechnique
François Braun, médecin, président de SAMU-Urgences de France
Yves Bréchet, physicien, membre de l'Académie des Sciences, ancien Haut Commissaire à l'Énergie Atomique
Éric Caumes, médecin, chef du service des maladies infectieuses, Pitié-Salpêtrière
Yves Charpak, médecin, épidémiologiste, vice-président de la Société Française de Santé Publique
Pascale Cossart, professeur Institut Pasteur, membre de l'Académie des Sciences
Patrick Couvreur, président de l'Académie de Pharmacie, membre des Académies des Sciences, de Médecine et de Technologie
Claude Debru, membre de l'Académie des Sciences et de l'Académie d'Agriculture de France
Bernard Decaris, professeur honoraire de Génétique Microbiologie, université de Lorraine
Marc Duval-Destin, ingénieur, vice-président Thales Avionics
Marcel Filoche, directeur de recherches CNRS
Jean Fourtaux, ancien cadre dirigeant d'EDF
Gilles Fumey, géographe, professeur Sorbonne Université
Denis Gratias, directeur de recherche émérite au CNRS, membre de l'Académie des Sciences
François Guilhot, membre de l'Académie de Médecine
Christian Gerondeau, ancien directeur de la Sécurité Civile
Denis Jérome, membre de l'Académie des Sciences, directeur de recherches honoraire au CNRS
Jean Jouzel, climatologue, membre de l'Académie des Sciences
Jean de Kervasdoué, membre de l'Académie des Technologies
Les membres de la Kès (bureau des élèves) de la promotion 1981 de l'École Polytechnique
Jean-Marie Lehn, prix Nobel de chimie
Jacques Lucas, professeur, membre de l'Académie des Sciences
Le collectif “Masques pour tous”
Bernard Meunier, ancien président du CNRS, membre de l'Académie des Sciences, membre de l'Académie de Pharmacie
Yves Meyer, membre de l'Académie des Sciences
Michel Monsigny, docteur ès Sciences, professeur des Universités en biochimie et glycobiologie
Gérard Mourou, prix Nobel de physique
Jean-Michel Nataf, ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts
Bernard Niclot, président, Win Innovation
Eva Pebey-Peyroula, professeure émérite de l'Université Grenoble-Alpes, membre de l'Académie des Sciences
Didier Pitot, ingénieur
Le collectif “Pour une autre communication officielle sur les masques”
Le collectif “Prévention Covid Alsace”
Yves Quéré, membre de l'Académie des Sciences
Alain Rambach, microbiologiste, généticien, initiateur du génie génétique en France
Toufic Reno, immunologiste, directeur de recherches INSERM
Guy Sandner, docteur en Médecine et docteur ès Sciences, retraité
Nicole Sansonetti, praticien hospitalier retraitée
Philippe Sansonetti, professeur au Collège de France, membre de l'Académie des Sciences
Le collectif “Stop-postillons”
Pierre Suquet, directeur de recherche émérite au CNRS, membre de l'Académie des Sciences
Jean-Claude Thierry, directeur de recherches honoraire CNRS
Eric Vivier, praticien hospitalier, professeur, directeur scientifique Innate Pharma
Eric Westhof, membre de l'Académie des Sciences
Jean-Michel Yolin, ingénieur général des Mines, président honoraire de la section innovation du Conseil général de l'économie
Jean Zinn-Justin, membre de l'Académie des Sciences

Pandémie de coronavirus: augmentation du désir de contacts sociaux, selon un sondage du BfR


« Pandémie de coronavirus: augmentation du désir de contacts sociaux », source BfR 15/2020 du 7 mai 2020.

Les réglementations protectrices des commerces sont acceptées, mais l'interdiction de contact est de plus en plus remise en cause, révèle la tendance du nouveau «BfR-Corona-Monitor».

Après des semaines de restrictions imposées à la vie publique, de nombreuses personnes en Allemagne semblent souhaiter de nouveau une plus grande convivialité. Par exemple, seulement 67% des répondants considèrent l'interdiction de contact comme appropriée, mais en mars, cependant, elle avait été acceptée par 92%.

C'est le résultat du nouveau «BfR-Corona-Monitor», un sondage régulier de l'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR). De plus, seulement 63% considéraient la proximité avec d'autres personnes comme une voie probable d'infection - une diminution de neuf points de pourcentage par rapport à la semaine précédente. « La population aspire à un peu de normalité », commente le président du BfR, le professeur Andreas Hensel, à propos des résultats.

En revanche, les réglementations sur la prévention des infections dans les magasins sont acceptées par la grande majorité de la population. La limitation du nombre maximum de clients dans les magasins est jugée appropriée par 84% des répondants. L'exigence d'une distance minimale de 1,5 mètres par rapport aux autres personnes est également largement acceptée (90%). L'obligation de porter un masque est également toujours jugée appropriée par la grande majorité (82%).

Environ un tiers des participants au sondage ont déclaré vouloir se protéger ou protéger leur famille contre une infection en portant des vêtements de protection. Le nombre de personnes ayant déclaré vouloir se protéger en se lavant les mains plus souvent ou en utilisant des désinfectants est tombé à moins de 10%. Seulement 22% ont déclaré ne prendre aucune mesure contre une infection.

La majorité de la population allemande se sent toujours bien informée de ce qui se passe autour du nouveau coronavirus (67%). Le nombre de personnes ayant cité Internet comme source d'information a augmenté de onze points de pourcentage pour atteindre 66% par rapport à la semaine précédente. Cependant, la majorité des personnes interrogées ont déclaré utiliser la télévision comme source d'information (74%). La radio, quant à elle, n'était mentionnée que par 24%, enregistrant ainsi une baisse.

NB: A propos du « BfR-Corona-Monitor », le blog vous avait entretenu des épisodes précédents, ici.

Chacun aura noté que le port du masque en Allemagne est au mieux chaudement recommandé par les autorités voire obligatoire ...

COVID-19: Où trouver un masque et comment le mettre par l'exemple !

Pas de texte, les images parlent d'elles-mêmes en Français ou en espagnol, à vous de voir ..., c'est un peu masculin mais c'est démonstratif !