mercredi 25 décembre 2019

Fromages et intoxication alimentaire : recherche agent causal désespérément ...


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.
Dans un premier temps, on apprenait que « Des fromages retirés après une intoxication alimentaire près de Lyon », selon Le Progrès de Lyon du 24 décembre 2019.
Mi-décembre, une vingtaine de personnes ont été prises de vomissements, de maux de ventre juste après avoir ingéré des fromages blancs au lait de vache en provenance du Gaec Chalon Murad, de la Chapelle-de-Mardore (Thizy-les-Bourgs), dans les Monts du lyonnais.
La suspicion d’intoxication alimentaire a été signalée par l’exploitant agricole lui-même, après avoir reçu l’information par deux restaurants, de la Loire et du Rhône, et un magasin de producteurs à Thizy-les-Bourgs.
Selon l’Agence régionale de santé « aucune gravité clinique n’a été signalée ». Par précaution, tous les lots porteurs de la date ont été depuis rappelés, analysés par la Direction départementale de protection de population (DDPP) et n’ont révélé, ce 20 décembre, aucune contamination bactérienne.
Les services vétérinaires évoquent une possible rupture de la chaîne du froid. Cédric Chalon, associé du Gaec en cause se dit déconcerté : « Nous ne sommes pas responsables de ce qu’il advient des fromages, une fois remis à nos clients, consommés. Dans le doute, nous avons préféré jouer la carte de la transparence ».

Une vingtaine de personnes, entre le Rhône et la Loire, ont été prises de violents vomissements après avoir ingéré des fromages blancs produits dans une exploitation agricole à La-Chapelle-De-Mardore. La piste de la contamination bactérienne a été écartée par les services vétérinaires du Rhône.

Rappelons que ce n’est pas parce qu’on ne trouve pas de bactéries coupables qu’il n’y a pas intoxication alimentaire. Ainsi selon Santé Publique de France, dans le cas des toxi-infections alimentaires collectives (TIAC), « Aucun agent n'a pu être mis en évidence ni suspecté sur la base des informations épidémiologiques et cliniques dans 18 % des TIAC déclarées (13 % en 2016). »

Par ailleurs, on va peut-être nous dire, si ce n’est pas une contamination bactérienne, ce qui tient lieu d’agent responsable de cette suspicion d'intoxication alimentaire … collective  ou TIAC ..., norovirus ?

Pas d’information sur le site de l’ARS Rhône-Alpes ...

Joyeux Noël l’Anses et en 2020, l'Anses doit fêter ses 21 ans !


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.
L'Anses a diffusé un tweet le 24 décembre 2019 dans lequel il y avait le clip ci-dessous: 
Faudra-t-il fêter les 10 ans de l’Anses en 2020 ?

L’Anses ne sait pas quoi faire en 2020 puisque l’agence entend fêter les 10 ans depuis sa créationL’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a été créée le 1er juillet 2010.

Que ne ferait-on pas pour communiquer ?

Ce qui est curieux, c’est que l’Anses est née de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), agence qui a été créée le 1er avril 1999, ce qui fera 21 ans en 2020 ...

Exit donc le passé !

Il est vrai qu’hélas, l’Anses ne s’occupe plus que de sécurité sanitaire des aliments, mais, à mon sens, elle a désormais un champ de compétences qui est tellement vaste que cela réduit largement la visibilité de cette agence …

Par ailleurs, les avis publiés sont très complexes et il me semble que la pédagogie, plutôt que la communication, devrait être une action à part entière de l’action de l’Anses, sous forme de réunions ou de dialogues avec les consommateurs et/ou les parties prenantes ...

mardi 24 décembre 2019

Outil d’évaluation du risque Listeria dans les aliments surgelés, selon l'Université Cornell


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

« L’Université Cornell veloppe un nouvel outil d’évaluation de la sécurité des aliments », source Food Safety Magazine.

Une nouvelle recherche financée par la Frozen Food Foundation a développé un outil de modélisation pour aider l'industrie des aliments surgelés à comprendre et à gérer les risques de listériose. Les résultats sont publiés dans le numéro de décembre 2019 du Journal of Food Protection.

L'étude a développé un outil de prise de décision - Évaluation du risque de Listeria dans des lots d’aliments surgelés (FFLLoRA pour Frozen Food Listeria Lot Risk Assessment ) - qui intègre plusieurs facteurs, notamment les attributs de chaque établissement, la prévalence de Listeria monocytogenes (Lm) et la manipulation par les consommateurs pour estimer les risques de listériose.

« Alors que les maladies d'origine alimentaire à Lm sont rarement associées aux aliments surgelés, l'industrie des aliments surgelés se concentre sur une meilleure compréhension de Listeria pour éviter qu'un événement de listériose ne se produise », a déclaré Donna Garrenla, vice-présidente exécutive de la Frozen Food Foundation. « C’est pourquoi nous investissons dans la recherche scientifique, de l’entreprise d’aliments surgelés à la fourchette. »

Alors que les chercheurs ont démontré que de faibles niveaux de Lm dans les légumes surgelés ne causaient généralement pas de maladie, l'étude a également révélé l'importance des pratiques de production et des analyses du produit fini, ainsi que le rôle des consommateurs afin de suivre des instructions de cuisson validées.

« L'objectif de la recherche était de développer un outil permettant aux entreprises d'évaluer les risques des lots individuels de production sur la base de divers scénarios », ont déclaré les chercheurs de Cornell, la Dr Renata Ivanek et le Dr Martin Wiedmann. « FFLLoRA aide à interpréter et à évaluer les résultats des analyses des produits finis et peut soutenir les décisions de sécurité sanitaire des aliments pour éviter les rappels. »

L'auteur principal de l'étude, la Dr Claire Zoellner, a ajouté: « Il est important de noter que l'étude a également identifié les principales lacunes dans les données qui seront priorisées dans les recherches futures, y compris la quantification de la nécessité pour les consommateurs de suivre les instructions de cuisson validées. »

Les recherches de Cornell sur Lm se poursuivront tout au long de 2020 pour fournir une meilleure compréhension de la prévalence de Lm dans les entreprise d’aliments surgelés et l'évaluation des risques associés.

« Grâce au travail de la Frozen Food Foundation, l'industrie des aliments surgelés s'appuie en permanence sur ses normes élevées de sécurité des aliments », a ajouté le Dr Garren. « Cette recherche publiée complète les outils et les ressources disponibles dans la zone de sécurité aliments pour aider à prévenir et à maîtriser Lm. »

NB : L’article auquel il est fait référence, disponible gratuitement et en intégralité, est « An Assessment of Listeriosis Risk Associated with a Contaminated Production Lot of Frozen Vegetables Consumed under Alternative Consumer Handling Scenarios ».

Produits de la filière des palmipèdes à foie gras : Un  taux de non-conformité égal à 54 %, selon la DGCCRF


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Dans un tweet, la DGCCRF indique, « Si la réglementation est globalement bien respectée (taux d’anomalie de 14,5%), les faits de tromperie à l’égard du consommateur et les anomalies d’étiquetage sont les principaux manquements constatés! »

Dans l’article de la DGCCRF, « Qualité des produits de la filière des palmipèdes à foie gras », on peut y lire :
En 2018, la DGCCRF a réalisé une enquête afin de vérifier la loyauté des informations présentes sur l’étiquetage des produits issus de palmipèdes à foie gras et a contrôlé la composition de blocs de foie gras sans morceaux et des conserves à base de confit. Si la réglementation est globalement bien respectée (taux d’anomalie de 14,5%), les faits de tromperie à l’égard du consommateur et les anomalies d’étiquetage sont les principaux manquements constatés.

Dans le détail, cela donne :
Près de soixante-dix établissements ont été contrôlés (aussi bien des exploitations agricoles que des supérettes ou des établissements industriels). Les enquêteurs ont relevé un taux d’anomalies de 14,5 %, lié principalement  à des faits de tromperie à l’égard du consommateur (un tiers des anomalies) et à des manquements aux règles d’étiquetage (un tiers des anomalies). 31 % des établissements contrôlés ont présenté au moins une anomalie.

Et, cela se poursuit avec un certain humour propre à la DGCCRF, « Après deux crises infectieuses, le secteur a évolué… Mais les non-conformités sont encore nombreuses ... »
Sur les 35 prélèvements analysés par les laboratoires de la DGCCRF, 17 ont été déclarés non conformes et 2 à surveiller, soit un taux de non-conformité égal à 54 %.
Les sanctions
Les enquêteurs de la DGCCRF ont donc rédigé 12 avertissements (manque de traçabilité, excès d’eau, manquements aux règles d’étiquetage, défaut d’informations…), 6 injonctions (utilisation d’un additif non autorisé, emploi abusif de la mention d’une IGP, absence d’autocontrôle, ajout imprécis d’eau) et 4 dossiers contentieux pénaux (taux d’humidité excessif du produit dégraissé[5], pratiques commerciales trompeuses, tromperies sur l’origine fermière ou sur l’espèce) qui ont été transmis aux parquets.

Après les deux crises, les affaires (et les non-conformités) continuent ... 


Le Parisien.fr du 24 décembre se demande Peut-on encore manger du foie gras pour les fêtes ?

Il ne s'agit pas de l'enquête de la DGCCRF mais d'une volonté du camp du bien avec un sondage de type micro-trottoir ...
77% des Français l’intègrent au menu des fêtes. Mais les polémiques sur le gavage et son interdiction dans plusieurs pays mettent à mal la cote de ce mets iconique en France.
Complément du 26 décembre 2019. La France Agricole rapporte qu'Un étiquetage qui peut encore s’améliorer. S'il n'y avait que ça ...

Complément du 28 décembre 2019. Selon BFMTV, il y aurait « Des foies gras gavés d'eau vendus en France ».
La DGCCRF a aussi analysé 14 plats cuisinés à base de confits et a noté des « excès de sicots (racines des plumes) et des défauts de plumage qui ont été constatés sur les manchons présents dans les confits ».
Même la mention d'une IGP (indication géographique protégée) ne garantit pas au consommateur que le produit qu'il achète est exempt de défauts.

lundi 23 décembre 2019

Le Top 10 des articles 2019 en sécurité des aliments, selon Food Safety News

Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.
Je vous avais proposé l’an passé le Top 10 de la sécurité des aliments aux Etats-Unis en 2018 établi par Food Safety News et voici donc pour 2019, « Our world view of 2019’s Top 10 food safety stories ».

J’en profite pour vous informer qu’il n’y aura pas de Top 10 de la sécurité des aliments en France pour 2019, le Top 10 de 2018 m’incite à dire que rien n’a changé, c’est-à-dire qu’à mon sens la situation en sécurité des aliments en France s’est même aggravée …

Note de l'éditeur: Aujourd'hui, Food Safety News revient sur le Top 10 des événements les plus importants de l'actualité de la sécurité des aliments pour 2019. Nous avons diffusé notre classement annuel à nos lecteurs au cours de la dernière décennie. Comme par le passé, notre liste des Top 10 meilleurs pour 2019 n'est pas simplement une liste d'histoires individuelles par des auteurs individuels. Plusieurs rédacteurs pour plusieurs médias aident généralement à déterminer les histoires critiques en matière de sécurité des aliments de l'année. Et comme toujours, les meilleurs articles sur la sécurité des aliments sont choisis uniquement par les auteurs et rédacteurs de Food Safety News.

1. Les responsables fédéraux de la sécurité sanitaire des aliments ont tenu secret une éclosion.
Au début de 2019, des hauts fonctionnaires fédéraux ont promis une sécurité des aliments « plus intelligente » et plus sûre avec une empreinte plus numérique et de traçabilité. Il s'est avéré que tout le discours « plus intelligent » sur la sécurité alimentaire n'était que cela, parler, parler ... Le 1er novembre, Food Safety News a sorti l'histoire n°1 de l'année - la FDA a gardé secrète une éclosion liée à de la laitue romaine pendant plus de six semaines. L'industrie n’a également rien dit.

Beaucoup de gens à l’intérieur et à l’extérieur du gouvernement fédéral étaient au courant de l’épidémie secrète - mais pas le public, ni les médias.

Il n'y a eu aucune explication honnête pour nous dire pourquoi la FDA a gardé cela secret. En effet, les épidémies à E. coli O157:H7 liées à de la laitue romaine au cours de l'année précédente étaient emabarrassantes pour la FDA.

L'épidémie liée à de la laitue romaine que la FDA a gardée secrète pendant plus de six semaines a infecté 23 personnes dans 12 États. Quand cela est finalement devenu évident, Frank Yiannas, sous-commissaire de la FDA pour la politique et la réponse alimentaire, a déclaré que l'agence avait choisi de rendre public « pour aider à assurer une pleine sensibilisation du public et pour souligner l'importance continue des actions de l'industrie pour aider à assurer la sécurité sanitaires des légumes verts à feuilles. »

2. Les épidémies à E. coli liées à de la laitue romaine se poursuivent pour la troisième année.
La laitue romaine liée aux épidémies à E. coli est une histoire qui s’est répétée six fois en trois ans. Cela provoque de nombreuses aigreurs d'estomac aux niveaux les plus élevés de la Food and Drug Administration (FDA).

Le gouvernement et l'industrie travaillent tous les deux sur le problème qui, à la fin, nécessitera probablement de maintenir l'eau propre à proximité et les animaux loin des champs. En attendant, ce que faire la meilleure FDA est de dire aux consommateurs de ne pas manger de laitue romaine dans une zone de culture suspecte ou inconnue.

La laitue romaine a été responsable de cinq décès en 2018, mais aucun en 2019. Ce problème tenace persiste avec ces deux épidémies actives :
  • 102 cas de maladie dans 23 États avec 58 hospitalisations liées à de la laitue romaine de la région de Californie de Salinas.
  • Huit personnes infectées dans 3 États avec trois hospitalisations liées à des préparations de salade de tournesol croquant Fresh Express. La laitue romaine est l'un des ingrédients de la préparation de salade. Cela peut faire partie d’une épidémie plus large liée à de la laitue romaine.
Un seul producteur avec plusieurs champs est à le collimateur des enquêteurs de la FDA alors que l’année se termine. Pendant ce temps, la récolte de laitue romaine a commencé dans la zone de culture de Yuma, Arizona, qui était liée aux épidémies précédentes.

3. Le travail de l'Afrique du Sud sur l'épidémie à Listeria a ont été salué.
Si jamais c’était un test pour la santé publique en dehors des pays occidentaux avancés, c'était bien l'épidémie de listériose en Afrique du Sud en 2017-2018. Les 216 décès sur 1 060 personnes malades ont marqué la pire épidémie de listériose au monde.

En 2019, l'histoire a continué de faire la une des gros titres. Les experts mondiaux de la santé ont pu retracer les étapes et porter des jugements sur le travail accompli par les responsables de la santé publique.

Le Foodborne Pathogens and Disease Journal a donné des notes élevées pour la façon dont le séquençage du génome complet (WGS) et les données épidémiologiques sont remontés jusqu’à la source de l'épidémie avec la viande transformée d'Enterprise Foods, qui appartenait à la multinationale Tiger Brands.

« Le délai de huit mois a été plutôt remarquable, compte tenu du grand nombre de cas impliqués et de la capacité et des ressources limitées disponibles pour les investigations sur les épidémies d'origine alimentaire en Afrique du Sud », a-t-il dit.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a précédemment félicité l'Afrique du Sud pour la façon dont elle avait géré l'épidémie, qui, selon elle, menaçait la sécurité des aliments de nombreux pays d'Afrique australe.

4. Le Canada gère un rappel massif de viande bovine
C'est bien connu: l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) depuis le 3 octobre a géré un rappel massif de viandebovine d'au moins 892 produits à marque, puis a suspendu les licences pour les conditionneurs de viande Ryding-Regency Meat et St.Ann's Foods.

Les activités d’inspection de l’ACIA ont déclenché l’action, qui était fondée sur la crainte d’une contamination par E. coli. L'ACIA a divulgué la liste publique des marques et des produits rappelés dans environ deux douzaines d'avis de rappel distincts.

Aucun cas de maladie n'a été encore associée aux rappels. Le Canada n'a pas fourni de chiffre de tonnage pour les 892 produits rappelés.

L'ACIA a avisé les États-Unis, les Émirats arabes unis, l'Arabie saoudite, l'Indonésie et la Chine que des produits potentiellement touchés étaient entrés sur leurs marchés.

Le 16 octobre, le Food Safety and Inspection Service de l'USDA a publié une alerte de santé publique pour les États-Unis concernant les produits canadiens.

5. Les serveurs des restaurants sont rattrapés par des épidémie historiques d'hépatite A
Depuis 2016, le Centers for Disease Control and Prevention surveille les éclosions locales et nationales d'hépatite A. Ils en ont accumulé un nombre énorme depuis lors. Jusqu'au 13 décembre 2019, les épidémies d'hépatite A ont rendu 29 171 personnes malades et ont hospitalisé 17 704, soit 61%. L'hépatite A a également tué 298 personnes.

Ces épidémies sont principalement le résultat de la transmission de personne à personne par des personnes sans domicile fixe et/ou utilisant des drogues illicites. Mais c’est également devenu courant pour les responsables de la santé publique de trouver des employés de restaurant qui assurent leur travail alors qu'ils souffrent d'hépatite A et d'infections.

Les restaurants ou les services de santé publique doivent se mobiliser pour vacciner les clients exposés. La plupart des gens ne savent pas que l'hépatite A peut se propager à des niveaux épidémiques dans nos ruelles. Les employés de restaurant infectés sont une mauvaise façon de le découvrir.

6. Le tissu de sécurité des aliments a été déchiré lors de la fermeture partielle (shutdown) du gouvernement.
La fermeture partielle du gouvernement fédéral au début de 2019 a été une perturbation dangereuse pour la sécurité des aliments.

Il a fallu un certain temps pour comprendre comment s'est déroulé cet arrêt partiel. Les inspecteurs de la viande, de la volaille, du poisson-chat et des œufs de l'USDA ont continué à assurer des inspections continues dans plus de 6 200 établissements privés.

En revanche, seulement environ 60 pour cent du personnel d'inspection de la FDA est resté en poste. Mais, le côté médicament assuré par la FDA, qui est soutenu par les frais d'utilisation, a retenu plus l'attention que la sécurité des aliments pendant ce shutdown.

L'USDA a dû reconnaître avoir fermé ses lignes téléphoniques dédiées aux plaintes des consommateurs.

7. Le Congrès commence sa 7e année sans équipe de sécurité alimentaire sur le terrain.
Stephen Michael Hahn, anciennement directeur médical en chef du MD Anderson Cancer Center au Texas, a été nommé par le président et confirmé par le Sénat américain en tant que 24e commissaire de la FDA. Cependant, le gouvernement fédéral entame la septième année sans nommer son équipe complète de chefs de file de la sécurité des aliments.

Mindy Brashears, deux fois nommé par le président comme sous-secrétaire à la sécurité des aliments de l'USDA et recommandé deux fois par le Comité sénatorial de l'agriculture, n'a toujours pas été confirmé par le Sénat américain. Le ministre de l’agriculture, Sonny Perdue, a mis Brashers au travail en attendant avec un titre de « sous-secrétaire adjoint à la sécurité alimentaire ».

Le sous-secrétaire de l'USDA à la sécurité des alimentsest le poste le plus important en matière de sécurité alimentaire au sein du gouvernement fédéral. Il est vacant depuis décembre 2013, date à laquelle la dernière personne à occuper ce poste, la Dr Elisabeth Hagen, a quitté le gouvernement.

En 2019, les principales organisations agricoles ont tenté de persuader le Sénat de confirmer Brashears. Sa nomination est l'une des quelque 100 nominations à la direction de l'administration Trump qui n'ont pas été soumises au vote du Sénat.

8. La cour des compte (GAO) maintient le système fragmenté de sécurité sanitaire des aliments sur la liste haut risque.
Le programme fragmenté du gouvernement fédéral sur la sécurité des aliments n’a pas été retiré de la « liste haut risque » du Government Accountability Office (sorte de cour des comptes) des États-Unis en 2019.

Il figure sur la liste depuis 2007, et la prochaine chance de sortir de la liste ne se présentera qu'en 2021.

La sécurité des aliments au niveau fédéral est un système complexe. Il implique 30 lois fédérales administrées par 15 agences fédérales. Et, selon le GAO, cela met le gouvernement fédéral en danger, ainsi que des domaines de préoccupation tels que le système d'habilitation de sécurité, la cybersécurité et les services de santé des anciens combattants.

Le GAO, dans le passé, a appelé à la consolidation des agences fédérales de sécurité des aliments. Plus récemment, il a demandé au Congrès d'envisager des structures d'organisation « alternatives ».

Parmi les autres lacunes du système fédéral actuel de sécurité des aliments, le GAO affirme que les agences fonctionnent sans plan de rendement à l'échelle du gouvernement; il n'y a pas non plus de contrôle de l'efficacité des programmes de sécurité sanitaire des aliments.

9. Des voix de l'épidémie à Listeria en Afrique du Sud s'expriment.
En février, Food Safety News a envoyé le journaliste Joe Whitworth de son domicile au Royaume-Uni à Johannesburg, Afrique du Sud. Au cours de l'année précédente, la plus grande épidémie de listériose de l'histoire avait dominé les nouvelles en Afrique du Sud.

Début 2019, l'épidémie était terminée et l'Institut national des maladies transmissibles avait enregistré 1060 cas et 216 décès dans l'épidémie liés à la viande transformée produite par Enterprise Foods à Polokwane, Afrique du Sud.

Mais à ce stade, les voix non entendues étaient les victimes sud-africaines de la listériose. Whitworth est allé en Afrique du Sud pour écouter ces histoires et nous les transmettre.

10. Des forces de police d’Interpol et d’Europol saisissent des tonnes d’aliments frauduleux dans 78 pays.
La sécurité des aliments est la première victime de tout stratagème de fraude alimentaire. Ainsi, lorsque des services de police internationaux Interpol et Europol ont saisi en juin dernier 117 millions de dollars d'aliments et de boissons potentiellement dangereux, c'était une histoire de sécurité des aliments.

L’opération dans 78 pays connue sous le nom d'Opération Opson VIII impliquait des aliments avec des dates d'expiration falsifiées sur des fromages et des poulets, des médicaments contrôlés ajoutés aux boissons et de la viande stockée dans des conditions insalubres.

La police, les clients, les autorités alimentaires nationales et le secteur privé ont participé à l'opération qui a duré cinq mois. Elle a abouti à la saisie de 18,7 millions d'articles et à l'arrestation de 672 personnes.

Complément du 27 décembre 2019Ceux qui sont intéressés pourront aussi lire l’article de Dan Flynn paru dans Food Safety News, Top 10 des intoxications alimentaires dans plusieurs Etats des Etats-Unis par nombre de cas de maladie ou 2019’s Top 10 multistate foodborne outbreaks by number of illnesses.

Les agriculteurs vont avoir bientôt un nouveau ministre de l’agriculture, c’est Noël avant l’heure !


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Selon L’Opinion du 23 décembre 2019, « Fausse note : Dézinguer ceux que l’on nomme, un bon moyen d’agacer Emmanuel Macron ».
Le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, a critiqué en Conseil des ministres celui qu’il avait lui-même choisi pour diriger l’Office national des forêts. Le chef de l’Etat a peu apprécié …

Pourtant, ce ministre ainsi que la ministre de l'écologie avaient salué la nomination de Bertrand Munch comme directeur général de l’Office national des forêts.

Il faut se rappeler que Didier Guillaume, notre actuel ministre de l’agriculture, plus pour très longtemps, semble-t-il, avant de devenir ministre, voulait abandonner la politique, mais que diable n’a-t’il pas mis en accord ses propos avec ses actes ?

Cité dans le blog-notes d’Olivier Masbou, « Double zéro pour le ministre de l’agriculture. »
Notre gouvernement veut aller, même s’il ne sait pas comment, vers le zéro pesticide.
Et à la tête de cette croisade vers le zéro pesticide se trouve, comme de bien entendu, notre ministre de l’agriculture ...
Depuis ce dimanche, nous savons qu’il veut aussi, c’est notre ministre de l’Agriculture qui le dit, le zéro gramme d’alcool dans le sang (pour les conducteurs). Comme on dit dans les cours de récré : 0+0 = la tête à Toto !!!

Et, c'est ce personnage inconséquent qui « sera bien candidat aux élections municipales à Biarritz. »  
S’il devient maire de Biarritz, Didier Guillaume devra quitter le gouvernement. Un nouveau ministre de l’Agriculture serait alors nommé, cela ne fera que le quatrième du quinquennat…

Je ne vois pas bien comment ce Monsieur pourrait rester au gouvernement, après y être entré miraculeusement, le voici en partance, non pas comme un voleur, ce qui aurait voulu dire partir discrètement, mais non, ce Monsieur souhaite que tout le monde sache qu'il veut partir au plus vite ... car pour bien faire les choses, façon M. Guillaume, on apprend qu'il va entrer en concurrence avec un autre ministre du gouvernement à Biarritz, selon Marianne du 20 décembre 2019, « Municipales : deux ministres rivaux à Biarritz, l’histoire de Noël « lunaire » du gouvernement ».

Les agriculteurs vont être contents, ils vont avoir bientôt un nouveau ministre de l’agriculture, c’est Noël avant l’heure !

Complément du 6 janvier 2020. On lira cette information parue sur le blog d'Olivier Masbou
Guillaume, ministre pour combien de temps ?
« Ce travail là (sur la distorsion de concurrences – NDLR) nous devons le faire ensemble. C’est la deuxième proposition que je vous ferais lors du prochain salon ». Lorsqu’il prononce cette phrase, le 18 décembre en clôture du congrès de La Coopération agricole, Didier Guillaume sait qu’il ne sera certainement plus ministre de l’Agriculture au moment du prochain SIA. En effet, depuis la mi-décembre, on sait que Didier Guillaume « sera candidat » à la mairie de Biarritz. Or, rappelons le, le maire sortant, le Modem Michel Veunac, va se représenter. Il sera soutenu par LREM et aura comme co-listier Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’Etat au Tourisme et au Commerce extérieur. Deux membres du même gouvernement sur deux listes différentes, c’est impossible. Didier Guillaume va certainement démissionner. C’est d’ailleurs ce que pense Le Point (17 décembre). La seule question c’est quand ?
A quoi joue Didier Guillaume ?
C’est la question que pose l’Opinion (23 décembre). Le quotidien rapporte une scène qui se serait déroulée le 18 décembre, pendant le dernier Conseil des ministres de 2019. Au moment de l’annonce de la nomination du préfet Bernard Munch comme DG de l’ONF, le ministre de l’Agriculture, selon le quotidien « dézingue le promu, indiquant que ce n’est pas un bon candidat alors que l’ONF est endetté et connaît un climat social très dégradé. Il rappelle aussi que ce choix n’avait été ratifié que d’un cheveu par les commissions des affaires économiques de l’Assemblée nationale et du Sénat, début novembre… ». « Edouard Philippe, poursuit l’Opinion, montre un signe d’agacement. Sèchement, Emmanuel Macron s’étonne également. « C’était un moment assez lunaire » raconte un ministre. « « Didier Guillaume l’a fait exprès » ajoute un autre. Histoire d’avoir une bonne raison de démissionner, ou de se faire remplacer…