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mercredi 7 décembre 2022

Urgence sanitaire : pourquoi le gouvernement doit impérativement mettre en œuvre un plan anti-rats à Paris

Après entre le bien-être du rat d’égout et la santé publique, faut-il choisir ?, selon le communiqué de l’Académie nationale de médecine du 15 juillet 2022, voici «Urgence sanitaire : pourquoi le gouvernement doit impérativement mettre en œuvre un plan anti-rats à Paris», source article paru dans FigaroVox du 7 décembre 2022.

Le nombre de rats dans la capitale ne cesse de croître, explique le biologiste et chef d'entreprise Romain Lasseur, ce qui pose de graves problèmes de santé publique. D'où la nécessité, à l'approche des Jeux olympiques, de tout mettre en œuvre pour les éradiquer, argumente-t-il.

Romain Lasseur est docteur en toxicologie, biologiste. Il est le fondateur d'Izipest, une entreprise spécialisée dans la lutte contre les nuisibles.

Si l'on considère le double objectif de la consigne - assurer tant la réputation de Paris que la protection des personnes - on ne peut s'empêcher de dénoncer, à 600 jours du lancement des Jeux, l'autre menace planant, tant sur l'image de la ville hôte, que sur les millions de personnes attendues dans la capitale, qu'il s'agisse de la famille olympique ou des visiteurs : la présence croissante des rongeurs dans la ville, et leur proximité toujours plus grande avec l'homme, à l'image de l'incroyable mésaventure d'une Parisienne, récemment interviewée… la suite est réservée aux abonnés

Même France info, chantre de l’information politiquement correcte, indique à propos la mésaventure de cette dame, qui aurait eu lieu à Boulogne-Billancourt, et non pas à Paris, «Cela dit, même s'il ne s'agit pas de Paris, les rats sont bien un problème dans la capitale, tout comme à Marseille. D'après l'Académie de médecine, dans ces deux villes, il y aurait entre 1,5 et 1,75 rat par habitant.» Ouf !

dimanche 11 septembre 2022

Variole du singe, infection sexuellement transmissible ou non ?

Publié le 8 juillet 2022, ce communiqué de l’Académie de médecine de France n’a pas fait grand bruit et n’a pas été repris, «Variole du singe : zoonose et infection sexuellement transmissible (IST)», et pourtant il y aurait de quoi, mais comme l’on dit pas d’amalgame ...

Depuis le 7 mai 2022, une épidémie de cas humains de variole du singe est constatée en Europe, en Amérique du Nord et en Australie. Le 6 juillet 2022, 7146 cas ont été recensés dans 53 pays, dont 577 en France. Cette épidémie révèle des changements majeurs dans l’épidémiologie de cette zoonose tropicale :
– pas de voyage récent en Afrique, à l’exception du premier cas au Royaume-Uni, qui revenait du Nigéria ;
– pas d’origine zoonotique identifiée, mais une transmission interhumaine certaine ou probable ;
– forte prédominance masculine, en majorité des Hommes ayant des relations Sexuelles avec des Hommes (HSH) et ayant des partenaires multiples ;
– prévalence très élevée des localisations génitales et anales de l’éruption vésiculeuse (78% pour 498 cas confirmés en France, situation au 30 juin 2022).

Dans son point au 8 septembre, Santé publique France indique que «La très grande majorité des cas confirmés adultes recensés à ce jour sont de sexe masculin et 73 cas (1,9%) sont de sexe féminin.»

Pour autant, Santé publique France, temple de la bien pensance, s’il en est, n’emploie pas la terminologie d’infection sexuellement transmissible (IST) pour parler de la variole du singe.

Alors que l’Académie nationale de médecine recommande de mettre en œuvre toutes les mesures disponibles permettant de contrôler sa diffusion, notamment de définir sans les stigmatiser les populations à risque.

Unn commentaire récent sur le site de CIDRAP News indique, «No question monkeypox is an STI» (Il ne fait aucun doute, la variole du singe est une infection sexuellement transmissible ou IST), voici quelques extraits.

La question de savoir si la variole du singe (MPX) doit ou non être étiqueté comme une infection sexuellement transmissible (IST) n'est pas vraiment un débat parmi les experts en IST.

Jusqu'à présent, plus de 95% des cas aux États-Unis ont été contractés lors de contacts sexuels entre hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Ne pas appeler cela une IST équivaut presque à dire que la syphilis n'est pas une IST, car les exceptions à la transmission sexuelle sont courantes dans certains contextes.

De manière pragmatique, les HSH doivent être informés que certaines pratiques sexuelles et certains modes de vie les exposent à un risque très élevé de MPX. Ainsi que son contraire : que les expositions sexuelles modifiées peuvent être presque 100 % protectrices.

Le Centers for Disease Control and Prevention a publié le 9 septembre un rapport documentant une association intime entre le MPX et d'autres IST chez les HSH aux États-Unis. Le CDC conseille depuis longtemps de dépister les patients qui ont des IST nouvellement diagnostiquées pour d'autres IST, et il recommande le dépistage des IST à toutes les personnes évaluées pour le MPX, reconnaissant implicitement le MPX comme une IST.

Les cas récemment signalés de MPX chez des personnes autres que les HSH sont similaires à l'évolution de la transmission du VIH au cours des premières années du VIH/SIDA dans les pays industrialisés. Mais la transmission sexuelle dominante du VIH chez les HSH, et sa caractérisation comme une IST chez eux, reste valable.

NB : La photo provient du NIAID

samedi 16 juillet 2022

Entre le bien-être du rat d’égout et la santé publique, faut-il choisir ?

Le blog vous avait déjà narré les aventures des rats de Paris dans un article, Les rats de la ville de Paris, enjeu des municipales …

Après une récente polémique au conseil de Paris sur la population importante de rats pour les uns et de surmulots pour d’autres, dont il va être question ci-après, voici «Entre le bien-être du rat d’égout et la santé publique, faut-il choisir ?», source communiqué de l’Académie nationale de médecine du 15 juillet 2022

Le rat d’égout prolifère de façon inquiétante dans les grandes villes, en particulier dans la capitale. Qu’on le nomme Rattus norvegicus, rat brun ou surmulot, c’est la plus nuisible des espèces commensales de l’Homme en raison de ses grandes capacités d’adaptation, de ses exigences alimentaires, de son intense prolificité et surtout, des zoonoses bactériennes, virales et parasitaires dont il peut être vecteur.

Les rats d’égout prolifèrent en milieu urbain dans les zones où ils trouvent des ressources alimentaires, de l’eau et des endroits pour nicher. Avec un ratio de 1,5 à 1,75 rats par habitant, Paris et Marseille feraient partie des 10 villes les plus infestées au monde. À un tel niveau de densité de population, ces rongeurs à vie nocturne sortent des caves et des égouts et deviennent visibles le jour dans les rues, les parcs et les jardins, dans tous les lieux où ils peuvent trouver de quoi se nourrir et s’hydrater (caniveaux, poubelles, aires de pique-nique, marchés, habitations…).

Certains défenseurs de la condition animale arguent que Rattus norvegicus est l’espèce dont dérive le rat domestique d’élevage, facile à apprivoiser comme rat de laboratoire ou nouvel animal de compagnie (NAC). Plaidant pour que la relation entre le rat d’égout et l’Homme ne soit plus considérée comme un commensalisme nuisible, mais comme une véritable symbiose, une élue de ce courant de pensée au sein de la capitale a récemment demandé de «légitimer la place des rats dans la ville», de reconnaître leur utilité comme «auxiliaires dans la gestion des déchets en ville», de les nommer «surmulots pour éviter de les stigmatiser», et de renoncer à les éliminer au nom du «bien-être animal».

Face à l’ingénuité de ces propos, qui bénéficient parfois d’une écoute favorable il importe de rappeler que le rat reste une menace pour la santé humaine en raison des nombreuses zoonoses transmissibles par ses exoparasites, ses déjections, ses morsures ou ses griffures.

- C’est par la puce du rat, Xenopsylla cheopis, que se transmet la peste bubonique due à Yersinia pestis, le typhus murin dû à Rickettsia typhi, la bartonellose due à Bartonella elizabethae.
- Les urines du rat peuvent contaminer l’environnement par des leptospires ; il est le principal réservoir mondial de la leptospirose, maladie redoutable pour les personnes exposées professionnellement (égoutiers) ou les propriétaires de NAC.
- Ses fèces peuvent contaminer la chaîne alimentaire par des salmonelles, notamment les œufs crus et les ovoproduits.
- La morsure du rat peut inoculer une bactérie présente dans sa salive, Streptobacillus moniliformis, qui peut provoquer une septicémie rapidement mortelle en l’absence d’une antibiothérapie précoce.
- Le rat peut aussi héberger de nombreuses autres bactéries pathogènes pour l’Homme, telles que Staphylococcus aureus, Escherichia coli, Mycobacterium bovis, Streptococcus pneumoniae, Campylobacter, Yersinia pseudotuberculosis et Clostridium difficile (aujourd’hui Clostridioides difficile -aa). Il représente ainsi une source importante de bactéries résistantes aux antibiotiques dans l’environnement humain.
- Plusieurs zoonoses virales sont imputables aux rats : la fièvre hémorragique avec syndrome rénal (hantavirose) due au virus Séoul, l’hépatite E due à un hepevirus, la chorioméningite lymphocytaire due à un arénavirus. Ils peuvent aussi être porteurs asymptomatiques d’Orthopoxvirus (cowpox, monkeypox). En France, le rat est aussi impliqué dans certaines zoonoses parasitaires et mycotiques (trichinellose, toxoplasmose, capillariose, cryptosporidiose, teigne).

La surpopulation de rats d’égout dans les grandes villes, comme Paris et Marseille, est un véritable danger pour la santé publique. C’est pourquoi l’Académie nationale de médecine recommande :
- que les mairies promeuvent un plan de propreté urbaine, rigoureux et pérenne, pour supprimer les déchets alimentaires accessibles aux rongeurs, s’appliquant essentiellement au nettoyage de la voirie, des parcs et jardins, ainsi qu’à la collecte des ordures ménagères ;
- que les mairies entreprennent, en liaison avec les syndics et les bailleurs, de vigoureuses campagnes de dératisation dans les habitations et l’environnement urbain chaque fois qu’une surpopulation de rongeurs est constatée (rats visibles dans la journée) ;
- que des captures de rats d’égouts soient effectuées régulièrement afin de surveiller le portage d’agents pathogènes et de détecter d’éventuelles émergences ;
- d’améliorer, dans un contexte «une seule santé», la diffusion des connaissances en médecine humaine et en médecine vétérinaire sur les zoonoses véhiculées par ces rongeurs, notamment à l’intention des propriétaires de NAC.

Commentaire
Si le communiqué de l'Académie de Médecine pouvait être entendu ...

Aux lecteurs du blog
La revue PROCESS Alimentaire censure pour une triste question d’argent les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors que la revue a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire a fermé le blog et refuse tout assouplissement. Derrière cette revue, il faut que vous le sachiez, il y a une direction aux éditions du Boisbaudry, pleine de mépris, et un rédacteur en chef complice !

mardi 25 mai 2021

COVID-19: Oui, l'obligation de vaccination n'est pas un gros mot !

« Obligation » n’est pas un gros mot quand il s’agit de vacciner contre la Covid-19, source communiqué de l’Académie nationale de médecine du 25 mai 2021.

Extrait. Après avoir dépassé, le 15 mai, 20 millions de primo-vaccinations contre la Covid-19, soit 30% de la population française, l’objectif actuel de la campagne nationale de vaccination est d’atteindre 30 millions de personnes primo-vaccinées à la mi-juin. Bien qu’il soit prévu, à court terme, d’élargir la vaccination à tous les Français âgés de plus de 18 ans, il sera très difficile d’obtenir avant la fin de l’été un taux de couverture vaccinale qui assurerait une immunité collective suffisante pour contrôler l’épidémie, soit 90% de la population adulte ou 80% de la population totale (enfants inclus).

Même si les livraisons de vaccins permettent d’atteindre, puis de maintenir, un rythme de 600 000 doses injectées par jour, le dynamisme de la campagne va se heurter à l’obstacle des hésitants et des opposés à la vaccination, l’importance de ces deux catégories récalcitrantes étant actuellement estimée à 15% pour chacune d’elles.

Après une première période de 6 mois pendant laquelle la pénurie de vaccins a imposé que la campagne de vaccination respecte une priorisation évolutive des candidats à la vaccination, les perspectives d’un approvisionnement croissant risquent de placer la France devant le paradoxe d’un excédent de doses face à une couverture vaccinale insuffisante.

L’extension de la vaccination contre le SARS-CoV-2 aux adolescents et aux enfants devra être envisagée dès que les protocoles vaccinaux seront homologués dans ces tranches d’âge. Nécessaire pour l’acquisition d’une immunité collective, cet élargissement rencontrera un autre obstacle à surmonter : la réticence de parents qui ne manqueront pas d’objecter que la Covid-19 est généralement bénigne dans le jeune âge.

Déjà évoquée à plusieurs reprises, mais rejetée sur l’argument réaliste du manque de vaccins, l’obligation vaccinale doit maintenant être envisagée. Cette mesure a été appliquée en France pour la variole (1902-1984), la diphtérie (1938), le tétanos (1940), la tuberculose (1950-2007), la poliomyélite (1964), et étendue en 2017 pour 11 vaccins du nourrisson. Elle s’impose dans tous les cas où une vaccination efficace permet d’éliminer une maladie répandue, sévère et souvent mortelle. Avec un taux d’efficacité de 90 à 95% contre les formes graves de la Covid-19, les vaccins actuellement homologués en France contre le SARS-CoV-2 remplissent les conditions qui permettent de recourir à l’obligation vaccinale face à une épidémie redoutable, en particulier socialement, que les mesures individuelles (gestes barrière) et collectives (couvre-feu, confinement) sont incapables de contrôler dans la durée.

Commentaire. Je souscris pleinement à ce communiqué de l'Académie de médecine, mais je reste perplexe sur ce rythme de la campagne de vaccination qui a un hoquet répétitif pendant les week-end. Ainsi, le samedi 22 et le dimanche 23 mai ont vu respectivement 339 495 et 157 696 premières doses et 80 025 et 14 491 deuxièmes doses versus une moyenne quotidienne pendant la semaine de plus de 480 000 doses injectées. Source VaccinTracker.

lundi 14 décembre 2020

Vaccination contre la Covid-19. Vaccinez-vous, n'hésitez plus !!!

Le blog participe à sa façon à la campagne oh combien nécessaire contre la Covid-19 en vous proposant ce communiqué de l’Académie nationale de médecine du 14 décembre 2020«Vaccination contre la Covid-19, pourquoi hésiter ?»

C'est vrai, pourquoi, mais pourquoi hésiter ??? Alors, n'hésitez plus !!!

Par son ampleur et sa gravité, la Covid-19 a suscité une mobilisation sans précédent de la communauté scientifique internationale pour contrôler la propagation du SARS-CoV-2. Les résultats sont spectaculaires : moins d’une année après l’émergence de la pandémie, 180 candidats-vaccins sont en cours de développement, parmi lesquels 48 sont en phase d’essai clinique chez l’homme dont 11 en phase 3.

La Commission européenne a engagé 6 accords de préachat [1] pour mettre près de 1,5 milliard de doses de vaccins anti-Covid-19 à la disposition des États membres, dont 200 millions pour la France. Suivant les résultats des essais cliniques de phase 3, l’Agence européenne des médicaments (EMA) pourrait délivrer les premières autorisations de mise sur le marché (AMM) avant la fin de l’année 2020, ce qui permettrait d’initier la campagne nationale de vaccination dès le mois de janvier 2021. L’objectif premier de cette campagne étant de réduire la morbidité et la mortalité attribuables à la Covid-19, un ordre prioritaire a été établi par la Haute autorité de santé (HAS) classant en phase initiale les personnes ayant le plus de risques de développer des formes graves de la maladie [2].

La proximité inattendue de cette perspective réveille une hésitation vaccinale dont la France aurait le regrettable privilège d’être le porte-drapeau. D’après l’enquête CoviPrev de Santé publique France, le taux de personnes acceptant de se faire vacciner est passé de 64% en juillet à 53% en novembre. En plus du climat général d’inquiétude qui s’accroît dans la population depuis le début de la pandémie, cette évolution reflète une perte de confiance des citoyens vis-à-vis de l’autorité sanitaire et une défiance irraisonnée envers des vaccins de conception nouvelle développés en un temps record mais dans le respect des règles de sécurité sanitaire.

La prudence exprimée par certains médecins soucieux de connaître les résultats définitifs des essais de phase 3, puis alléguant le manque de recul pour se forger une opinion, amplifiée et parfois dévoyée par les médias, conforte un sentiment de méfiance dans le grand public.

Consciente du trouble que génère dans les esprits l’imminence d’une campagne vaccinale sans précédent, l’Académie nationale de médecine rappelle :

que la Covid-19, en 10 mois, a tué plus de 1 600 000 personnes dans le monde, dont 57000 en France, provoqué une récession économique mondiale et aggravé les situations d’extrême pauvreté;
que, malgré l’application la plus stricte des mesures de prévention individuelles et collectives, aucun pays n’a encore réussi à éliminer le SARS-CoV-2 ;
que, même dans les pays les plus affectés par la pandémie, les niveaux d’immunité collective sont trop faibles pour escompter un ralentissement spontané de la propagation du virus ;
que seule, l’initiation précoce d’une campagne internationale de vaccination de grande ampleur permettra de contrôler cette pandémie au cours de l’année 2021 ;
que les performances des premiers vaccins disponibles utilisant la technologie nouvelle de l’ARN messager, produits par Pfizer-BioNTech et Moderna, suscitent de grands espoirs avec un rapport bénéfices/risques très favorable, quand bien même des études complémentaires restent nécessaires, notamment pour préciser la durée de la protection et l’impact sur la transmission ;
que la délivrance d’une AMM par l’EMA, attendue pour le 29 décembre, permettra de lever toute réticence au sein du corps médical français et de motiver l’ensemble du personnel soignant pour contribuer au succès du programme national de vaccination ;
que la généralisation d’emploi du carnet de vaccination électronique permettra d’améliorer l’efficacité et la sécurité de cette immense œuvre de santé publique [3].

Complément du 20 décembre 2020. On lira aussi de seppi, Vaccins à ARN: deux décryptages dans le Monde (M. Gary Dagorn) et l'Opinion (Mme Emmanuelle Ducros).

jeudi 9 juillet 2020

Choses lues sur ce qu’on trouve dans l’air et dans les eaux usées, ici et là ...


Selon l’Anses, à propos de la présence de pesticides dans l’air, « A terme, les résultats de cette campagne contribueront à définir une stratégie nationale de surveillance des pesticides dans l’air extérieur. »

Le communiqué de l’Anses du 2 juillet 2020 nous dit « Pesticides dans l’air extérieur : l’Anses identifie les substances nécessitant une évaluation approfondie ».

On lira cela avec intérêt … car selon l’Anses, « La campagne exploratoire a permis de mesurer 75 substances sur 50 sites pendant un an. »
Elle constitue une photographie nationale inédite des substances présentes dans l’air extérieur.
La France est un des seuls pays en Europe (avec la Belgique) à avoir engagé ce type de campagne pour mesurer les pesticides dans l’air extérieur à l’échelle nationale.
Autres analyses, dans les eaux usées, il a été retrouvé « De nouvelles traces de Covid-19 dans les eaux usées de Paris »
La surveillance des eaux usées à Paris et dans certains départements d'Ile-de-France confirme le retour de traces minimes de Covid-19, pouvant annoncer un possible rebond du virus.
C’est bien, mais n’est-ce pas déjà le cas ? Pourquoi n’a-t-on pas de données quotidiennes ? Pourquoi ne rend-on pas ces données publiques ? On ne sait pas !

Mais où sont passés les 500 000 à 700 000 tests par semaine dans la population promis par l’ancien Premier ministre, puisqu’on nous annonce comme inévitable une seconde vague …

Et l’Académie nationale de médecine de proposer une « surveillance de la circulation du SARS-Cov-2 dans les eaux usées, indicateur simple de suivi de la pandémie de Covid-19 »

L’Académie nationale de médecine recommande :
  • de suivre la circulation du SARS-Cov-2 dans la population par l’analyse microbiologique des eaux usées des stations d’épuration ;
  • de rendre systématique cette surveillance virologique par des tests quantitatifs utilisant une méthodologie rigoureuse, tant que le virus circulera dans la population.
  • d’étendre cette surveillance systématique à d’autres virus (myxovirus, rotavirus, virus respiratoire syncytial…).
  • de constituer une banque de prélèvements permettant rétrospectivement de détecter tout nouveau virus ou agent pathogène qui apparaîtrait dans la population en fixant ainsi le début de l’épidémie.
Pendant ces temps de Covid-19, à Helsinki, en Finlande, on a d’autres préoccupations …

En effet, là-bas, on apprend par l’Institut finlandais de la santé et du bien-être (THL) que dans les eaux usées, « l'utilisation d'amphétamines a continué d'augmenter dans la région d'Helsinki dans des circonstances exceptionnelles - l'augmentation est également visible en ville. »
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Cela a même atteint des records, avant l'arrivée du Covid-19, sans compter la cocaïne et l’ecstazy …

vendredi 24 avril 2020

Au secours, les masques arrivent, mais pas avant le 4 ou 11 mai, et après visa par un comité Théodule !


Pourtant on vient de très loin, ainsi,

Dans une interview au Figaro du 18 avril, la directrice générale de Santé publique de France persiste dans son aveuglement sur le port du masque en ville, elle reste alignée sur la doxa du gouvernement et du président de la République ...

A la question sur le port du masque pour le grand public, quelles sont vos recommandations ?
Nos recommandations concernent les personnels de santé, et les personnes avec des symptômes. Nous estimons que nous ne disposons pas assez d'informations assez robustes pour se prononcer pour le reste de la population, et nous étudions le sujet avec le Haut Conseil de la santé publique.

Mais tout cela est fini, terminé, avant l’heure, c’est pas l’heure, après l’heure, tant pis pour vous !

Je ne referai pas ici l’historique d’un fiasco ou d’un scandale des masques en France, chacun la connaît avec anecdotes et litotes aussi stupides que navrantes. Un historique de la pénurie de masques en France a été proposé sur ce lien.

Les comités Théodule et autres experts de l’Afnor reviennent avec une série de liens sur les masques et tout ce que vous avez voulu savoir sur les masques sans jamais oser le demander, attention il faut que votre masque soit conforme presque avec les normes NF Afnor, sinon point de salut !

Rappelons que l’Académie nationale de médecine avait déjà publié dès le 2 avril des tutos pour faire des masques ici et a plublié « Aux masques citoyens ! ». Le blog avait proposé des tutos dans un article, Le tuto le plus simple pour faire un masque, et sans couture !

Mais quelle tristesse d’en être arrivé là … voici quelques exemple de liens de la bureaucratie made in Afnor …

Un masque « grand public » sur tous les visages français déconfinés après le 11 mai 2020 ?

AFNOR n’a pas attendu : elle ouvre une plateforme web solidaire pour mettre en relation confectionneurs ou fabricants de masques barrires et employeurs souhaitant équiper leurs salariés ou agents. Rendez-vous sur https://masques-barrieres.afnor.org !
Masques barrières solidaires. La plateforme qui crée le lien entre une offre solidaire et des demandes de masques barrières. Pour se référer au modèle, mettre à disposition ses confections, trouver des masques, donner des matériaux

Général ; Disponibilité du document ; Matériaux/essais/performance ; Confection ; Utilisation.
Coronavirus : téléchargez le modèle de masque barrière

Vente libre de masques en Israël en supermarché
Par ailleurs, on apprend selon Les Echos du 24 avril 2020, « Les Français pourront se procurer des masques à partir du 4 mai »
Le gouvernement veut rendre plus accessible les masques grand public aux Français, avant le déconfinement. Plusieurs modes de distribution sont à l'étude, pharmacies, mairies, grande distribution ou encore buralistes. De premières expérimentations seront faites à partir du 4 mai, explique Agnès Pannier Runacher, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances.

« Et l'approvisionnement, par la production française et les importations, va s'accroître rapidement pour dépasser 25 millions de masques lavables par semaine fin avril », poursuit-elle. Anecdote qui en dit long, hélas, la moitié de ces masques seulement seront fabriqués en France ...

Mais on ne vous a pas attendu, et des moyens pour s’en procurer ainsi que des tutos, il en existe depuis longtemps …

En complément à l'article, j'ajoute ce qui suit dans l'interview aux Echos,


A la question, Des Français vous reprochent d’avoir dit qu’ils n’étaient pas indispensables parce qu’il n’y en avait pas …

Le ministre de la Santé a été très transparent sur le niveau de notre stock stratégique qui n’avait pas été alimenté par des décisions des gouvernements successifs. De surcroît, le scénario épidémique actuel n’a pas été imaginé. Il a fallu travailler en urgence pour faire face à une consommation mutipliée par plus de dix, nous l’avons fait et nous avons rattrapé le retard initial.



Langue de bois comme de bien entendu et non réponse à la question posée, les Français avaient besoins de masques et il n’y en avait pas, il fallait donc le dire tout simplement …



Dernier point, je lisais dernièrement que selon une ancienne ministre de l’éducation nationale, s’agissant du coronavirus : « Le leadership de cette crise est essentiellement pris en charge par des hommes »



Le blog vient de citer deux femmes dans cet article, qui n’ont pas brillé par leur clairvoyance, c’est le moins qu’on puisse dire … alors homme ou femme, quel importance, ce n’est pas le souci, ce que l’on veut c’est une stratégie !

Enfin, petite mesquinerie, la tva sur les masques vendus ne sera que de 5,5%, un scandale peut en cacher un autre ...



Mise à jour du 30 avril 2020. La DGCCRF publie un communiqué le 29 avril 2020, Mise en vente de masques de protection dans les enseignes de la grande distribution.
Les enseignes de la grande distribution alimentaire confirment que des masques grand public (en tissu et réutilisables) et des masques à usage unique seront progressivement mis en vente, dans des magasins et drive, à partir du lundi 4 mai, avec des approvisionnements qui monteront en puissance après le 11 mai.
Avant l'heure, on ne doit pas porter un masque, mais après le 11 mai, il faudra en porter un !


Après les amendes pour défaut de dérogation de sortie, le secrétaire d’État aux Transports a ajouté aux souches de son carnet de contraventions une nouvelle sanction: à partir du 11 mai, les usagers des transports pourront être sanctionnés s’ils ne portent pas de masque. Le citoyen, bonne pomme, à qui l’on a expliqué que le masque ne servait à rien, puis qu’on en manquait cruellement, puis qu’il pouvait se le fabriquer lui-même, ne devrait pas être, comme les pouvoirs publics, en retard à l’allumage. Il portera son masque. Il n’en reste pas moins que la passion de l’amende comme la compulsion fiscale participent, une fois encore, du génie français.

mercredi 22 avril 2020

COVID-19 et Académie nationale de médecine : Aux masques citoyens !


J’avais récemment dans un article critiqué les très nombreux communiqués de l’Académie nationale de médecine parce que j’estimais que cette institution n’avait pas assez rappelé que les médecins généralistes pouvaient et devaient jouer un rôle dans l’épidémie de COVID-19, les cabinet des généralistes étant le plus souvent vides …
Aux masques citoyens!, est-ce le nouveau slogan du chef de l'état ?
Mais je me rattrape avec ce dernier et très utile communiqué du 22 avril 2020, 


Dans l’attente de l'arrivée incessante de masques le 11 mai ou plus tôt, ou plus tard ou encore ...
Le principe « altruiste » de ce type de masque a été souligné en rappelant qu’il n’était pas destiné à protéger la personne qui le porte, mais les personnes alentour selon le principe « Un pour tous, tout pour un ». Pour être efficace, le port du masque anti-projections doit être généralisé dans l’espace public. Cette mesure ne peut avoir un impact épidémiologique sur la circulation du virus que si tout individu s’astreint à l’appliquer dès qu’il sort de son domicile. Une simple recommandation ne peut suffire, chacun devant se considérer comme potentiellement porteur du virus et contagieux, même quand il se sent en bonne santé. Veiller à ne pas contaminer les autres n’est pas facultatif, c’est une attitude « citoyenne » qui doit être rendue obligatoire dans l’espace public. Il est possible, dans chaque famille, de confectionner des masques en tissu « artisanaux », « alternatifs », « écrans » ou « barrières », lavables et réutilisables à partir de matériaux courants non onéreux.
Malgré l’évidente nécessité d’une telle mesure, malgré son acceptabilité attestée par l’anticipation de nombreuses personnes qui ne sortent que masquées, des objections de principe retardent sa mise en œuvre et favorisent la persistance d’une transmission du virus dans la communauté. Restreindre le port du masque dans les seuls transports en commun, c’est négliger tous les espaces publics où le risque demeure. Subordonner cette obligation à la fourniture gratuite de masques par l’État, c’est conforter la population dans une situation d’assistance et de déresponsabilisation. Enfin, attendre la date du 11 mai pour faire porter le masque aux Français, c’est accorder 3 semaines de répit au SARS-CoV-2 pour qu’il continue de se transmettre, c’est accepter plusieurs milliers de nouvelles infections, donc plusieurs centaines d’hospitalisations et plusieurs dizaines de morts supplémentaires.
C’est pourquoi, la France ayant déclaré la guerre au Covid-19, l’Académie nationale de médecine recommande fortement une mobilisation citoyenne pour le port du masque.

On ne saurait mieux dire ...

Mise à jour du 30 avril 2020. La DGCCRF publie un communiqué le 29 avril 2020, Mise en vente de masques de protection dans les enseignes de la grande distribution.
Les enseignes de la grande distribution alimentaire confirment que des masques grand public (en tissu et réutilisables) et des masques à usage unique seront progressivement mis en vente, dans des magasins et drive, à partir du lundi 4 mai, avec des approvisionnements qui monteront en puissance après le 11 mai.
Avant l'heure, on ne doit pas porter un masque, mais après le 11 mai, il faudra en porter un !

Lu dans l'éditorial du Figaro du 30 avril 2020 de Vincent Trémolet de Villers,

Après les amendes pour défaut de dérogation de sortie, le secrétaire d’État aux Transports a ajouté aux souches de son carnet de contraventions une nouvelle sanction: à partir du 11 mai, les usagers des transports pourront être sanctionnés s’ils ne portent pas de masque. Le citoyen, bonne pomme, à qui l’on a expliqué que le masque ne servait à rien, puis qu’on en manquait cruellement, puis qu’il pouvait se le fabriquer lui-même, ne devrait pas être, comme les pouvoirs publics, en retard à l’allumage. Il portera son masque. Il n’en reste pas moins que la passion de l’amende comme la compulsion fiscale participent, une fois encore, du génie français.

lundi 20 avril 2020

COVID-19 et l'Académie nationale de médecine : 16 communiqués en 16 jours, pour quoi faire ?


Les communiqués de presse rappellent, chaque fois que l’actualité le nécessite, une prise de position ou une information déjà exprimée par l’Académie.En revanche les communiqués de l’Académie sont des textes brefs sur une question d’actualité qui apportent un avis ou une recommandation et ont été approuvés en séance par l’assemblée.

Mais qui lit les communiqués de presse de l’Académie nationale de médecine ? 
Ils sont généralement pertinents.

Je n’ai pas lu dans les prises de position de nos autorités sanitaires une quelconque allusion à ces communiqués. Des tribunes dans les médias y font, par contraste, beaucoup référence, pour inciter à suivre ces recommandations, syndrome du yakafokon, c’est possible, mais cette débauche d’énergie de la part de l’Académie nationale de médecine (16 communiqués en 16 jours) ne veut-elle pas tout simplement dire, nous sommes entre experts, épidémiologistes, virologues, statisticiens, modélisateurs, etc, et vous les médecins et notamment les médecins généralistes, svp, restez dans votre coin ...

Pour illustrer mon propos, j’ai entendu dimanche 19 avril le ministre de la santé et des solidarités (merci encore une fois pour la solidarité avec les personnes âgées dans les EHPAD) indiquer que les cabinets des médecins généralises avaient perdu près de 40 % de leurs patients, ce qui, bien sûr, n’est pas normal, et d’inciter les patients à y retourner. 

On s’est rendu compte de ce problème et nos autorités ont lancé des appels il y a quelques temps mais le mal était fait … car, dès le départ, on avait écarté les médecins généralistes de tout ce qui touche au COVID-19 ...

Je pense en fait que la perte de patients est bien plus élevé, si j’en juge par des échanges que j’ai eu avec mon propre médecin généraliste qui est en relation avec nombre de ses confrères … querelle de chiffres, mais, ce qui m’étonne avec l’Académie nationale de médecine, c’est qu’elle n’est pas pris le temps de faire un communiqué pour indiquer cet état de fait et d’alerter au plus tôt les autorités …

Voici ci-dessous la liste des communiqués parus à ce jour de l’Académie nationale de médecine :

18 avril 2020
17 avril 2020
15 avril 2020
14 avril 2020
12 avril 2020
10 avril 2020
9 avril 2020
8 avril 2020
7 avril 2020
5 avril 2020
2 avril 2020