Publié le 8 juillet 2022, ce communiqué de l’Académie de médecine de France n’a pas fait grand bruit et n’a pas été repris, «Variole du singe : zoonose et infection sexuellement transmissible (IST)», et pourtant il y aurait de quoi, mais comme l’on dit pas d’amalgame ...
Depuis le 7 mai 2022, une épidémie de cas humains de variole du singe est constatée en Europe, en Amérique du Nord et en Australie. Le 6 juillet 2022, 7146 cas ont été recensés dans 53 pays, dont 577 en France. Cette épidémie révèle des changements majeurs dans l’épidémiologie de cette zoonose tropicale :– pas de voyage récent en Afrique, à l’exception du premier cas au Royaume-Uni, qui revenait du Nigéria ;– pas d’origine zoonotique identifiée, mais une transmission interhumaine certaine ou probable ;– forte prédominance masculine, en majorité des Hommes ayant des relations Sexuelles avec des Hommes (HSH) et ayant des partenaires multiples ;– prévalence très élevée des localisations génitales et anales de l’éruption vésiculeuse (78% pour 498 cas confirmés en France, situation au 30 juin 2022).
Dans son point au 8 septembre, Santé publique France indique que «La très grande majorité des cas confirmés adultes recensés à ce jour sont de sexe masculin et 73 cas (1,9%) sont de sexe féminin.»
Pour autant, Santé publique France, temple de la bien pensance, s’il en est, n’emploie pas la terminologie d’infection sexuellement transmissible (IST) pour parler de la variole du singe.
Alors que l’Académie nationale de médecine recommande de mettre en œuvre toutes les mesures disponibles permettant de contrôler sa diffusion, notamment de définir sans les stigmatiser les populations à risque.
Unn commentaire récent sur le site de CIDRAP News indique, «No question monkeypox is an STI» (Il ne fait aucun doute, la variole du singe est une infection sexuellement transmissible ou IST), voici quelques extraits.
La question de savoir si la variole du singe (MPX) doit ou non être étiqueté comme une infection sexuellement transmissible (IST) n'est pas vraiment un débat parmi les experts en IST.
Jusqu'à présent, plus de 95% des cas aux États-Unis ont été contractés lors de contacts sexuels entre hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Ne pas appeler cela une IST équivaut presque à dire que la syphilis n'est pas une IST, car les exceptions à la transmission sexuelle sont courantes dans certains contextes.
De manière pragmatique, les HSH doivent être informés que certaines pratiques sexuelles et certains modes de vie les exposent à un risque très élevé de MPX. Ainsi que son contraire : que les expositions sexuelles modifiées peuvent être presque 100 % protectrices.
Le Centers for Disease Control and Prevention a publié le 9 septembre un rapport documentant une association intime entre le MPX et d'autres IST chez les HSH aux États-Unis. Le CDC conseille depuis longtemps de dépister les patients qui ont des IST nouvellement diagnostiquées pour d'autres IST, et il recommande le dépistage des IST à toutes les personnes évaluées pour le MPX, reconnaissant implicitement le MPX comme une IST.
Les cas récemment signalés de MPX chez des personnes autres que les HSH sont similaires à l'évolution de la transmission du VIH au cours des premières années du VIH/SIDA dans les pays industrialisés. Mais la transmission sexuelle dominante du VIH chez les HSH, et sa caractérisation comme une IST chez eux, reste valable.
NB : La photo provient du NIAID
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