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samedi 18 février 2023

One Health en France ? Les douanes de Roissy débordées par l’afflux illégal de viande de brousse

«À l’aéroport de Roissy, les douanes débordées par l’afflux illégal de viande de brousse», source agri-mutuel et l’AFP du 16 février 2023.

Pangolins, têtes de singe ou encore chauve-souris : à l'aéroport parisien de Roissy-Charles-de-Gaulle, les douaniers saisissent chaque semaine des chaque semaine des centaines de kilogrammes de viande de brousse, débordés et agacés que personne n'ait «tiré les enseignements du Covid».

Avant toute chose c’est l’odeur rance et forte du sang qui prend à la gorge. Puis on aperçoit derrière les douaniers des piles de morceaux de viande, allant du poulet cuisiné aux morceaux de python, en passant par de gros vers blancs séchés.

Le jour n’est pas encore levé sur le plus grand aéroport d’Union européenne que les douaniers ont déjà saisi plusieurs kilogrammes de viande d’animaux sauvages, en fouillant quelques bagages de voyageurs à la sortie de leur vol venu d’Afrique australe.

«Regardez l’état de ce poisson. Ne me dites pas que vous allez manger ça !», s’exclame un jeune agent blond, brandissant un animal grouillant de vers blancs, lesquels ne manquent pas de dégouliner dans la valise de la passagère impeccablement habillée. «Cela nous arrive tous les matins de saisir ce genre de chose», confie le douanier - qui souhaite rester anonyme – avant de jeter l’animal sur un tas et de prendre le passeport de la voyageuse. Celle-ci s’en sortira sans amende, faute de temps et de moyens. Seuls les multirécidivistes ou ceux transportant des espèces protégées sont sanctionnés.

Car face à l’afflux massif de viande de brousse, les douanes françaises se disent «dépassées». En 2021, les douanes du terminal 2 ont saisi 36 tonnes de produits illégaux issus d’espèces sauvages, principalement venues d’Afrique ou d’Asie. Une partie de ces viandes sont destinées à de la consommation personnelle, «mais il y a également des grands courants de fraude» qui alimentent entre autres des restaurants clandestins, explique Adrien Clopier, chef adjoint de la brigade du T2.

«Roulette russe» face aux zoonoses
«Vu ce qu’on saisit chaque jour, vous vous dites qu’on est foutu. Personne n’a tiré les enseignements du Covid !», s’insurge son chef Emmanuel Bizeray, devant ces flux illégaux qui ne diminuent pas malgré leurs efforts. Pour ce mangeur d’escargots, «pas de jugement» sur le régime alimentaire des passagers, mais une «extrême inquiétude» à cause du risque de zoonoses, ces maladies qui se transmettent de l’animal à l’homme, mises en lumière par le Covid.

À cela s’ajoute l’impact sur la biodiversité, avec un «grand nombre d’espèces protégées» saisies : «des singes, des grands primates en voie de disparition», énumère-t-il.

Cas emblématique : celui du pangolin, à la fois en voie de disparition et potentiellement porteur de maladies. «Le pangolin, ça parle à tout le monde après le Covid, pourtant on en saisit plusieurs par semaine», dit-il dans une allusion aux soupçons portés sur cet animal quant à l’origine de la pandémie. «Tout comme des primates porteurs du virus Ebola», rouspète le chef douanier.

Sachant que les douanes n’estiment saisir «qu’environ 10% du trafic de viande», «on est sur une roulette russe» face aux maladies, met en garde M. Bizeray, déplorant «un problème systémique».

(…) Entre odeurs écœurantes, blessures en se piquant sur des arrêtes et craintes face aux éventuels virus, les agents équipés de simples masques chirurgicaux et de gants déplorent leurs conditions de travail difficiles face à une tâche sisyphéenne. Las, l’un d’eux lâche : «qu’est-ce qu’ils attendent pour réagir? Qu’on se tape un nouveau Covid ?»

Commentaire
Sur le marché proche de la station de métro Château rouge à Paris, il est assez facile de se procurer de la viande brousse.
Une simple recherche sur Internet montre que le trafic de viande de brousse existe depuis de nombeuses années, simplement il s’amplifie ...
L'Anses va-t-elle se saisir du sujet ?
Sans aucun doute, mais c'est une surprise ?

jeudi 8 décembre 2022

Interpol et l'opération Thunder en Belgique, fraudes multiples liées aux produits alimentaires

Selon le Service Public Fédéral (SPF) de Belgique du 6 décembre 2022, «Saisies de viande, carapaces, crânes et squelettes d’espèces menacées».

Durant tout le mois d’octobre, la Belgique a participé à l’opération Thunder, coordonnée par Interpol au niveau international. A cette occasion, l’Administration Générale des Douanes et Accises du SPF Finances, l’AFSCA et le SPF Santé publique ont renforcé leurs contrôles sur le commerce des plantes et d’animaux menacés et de leurs produits dérivés, avec comme saisie à la clé, une collection de crânes, squelettes et carapaces en tous genres.

Saisies dans les bagages des voyageurs et les colis postaux
A l’aéroport de Zaventem (aéroport de Bruxelles), l'opération s'est concentrée pendant 2 jours sur les vols en provenance d'Afrique centrale et occidentale. Les valises des passagers ont été ouvertes afin de vérifier qu’elle ne contenaient pas de marchandises protégées par la convention CITES. 2 pièces d'ivoire, 4 morceaux de coraux, 2,62 kg de viande de varan et 3,6 kg de viande de singe ont été découverts.

Les douaniers, aidés de contrôleurs de l’AFSCA et du SPF Santé publique, ont trouvé des compléments alimentaires (coupes-faims, anti-cholestérol,…) fabriqués avec des plantes protégées dans les colis postaux destinés à des particuliers. Un sérum à base d’extraits de singe, destiné à une entreprise, a également été saisi. 107 autres infractions concernent des produits de santé, des denrées alimentaires, des plantes et des produits végétaux non-protégés par CITES. Tous ces produits illicites ont été confisqués par l’AFSCA.

La convention CITES réglemente, depuis 1975, le commerce international des espèces de flore et de faune sauvages menacées d’extinction. L’accord compte actuellement 184 partenaires parmi lesquels l’Union européenne et ses États membres (dont la Belgique depuis 1984). La convention protège plus de 5.000 espèces d’animaux et 30.000 espèces de plantes. Pour plus d’informations sur la Convention CITES : www.citesenbelgique.be

Selon France 24 du 25 novembre 2022, la France est aussi très bien placée,
La France, avec ses 12 territoires ultra-marins présents dans cinq «hot spots» de la biodiversité, est un pivot du trafic d'espèces sauvages. Considéré comme «la troisième activité de criminalité transnationale organisée la plus lucrative au monde», selon la Plateforme intergouvernementale scientifique sur la biodiversité (IPBES), ce trafic contribue à la disparition d'espèces sauvages.

Rien qu'en 2021, «36 tonnes de produits illégaux issus d'espèces sauvages ont été saisies dans le Terminal 2 de l'aéroport Roissy Charles de Gaulle», où arrivent les vols d'Afrique, selon l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature ), dont une dizaine de tonnes de viande de brousse (pangolin, primates, chauves-souris, agoutis…).

Ci-dessous la liste incroyable des saisies de l’opération Thunder 2022 ...

vendredi 15 juillet 2022

En Afrique, les maladies transmises par les animaux à l'homme ont bondi de 63 % au cours de la dernière décennie

«L’Afrique face à une recrudescence des zoonoses», rapporte Le Figaro (article réservé aux abonnés et lecteurs).

«En Afrique, les maladies transmises par les animaux à l'homme ont bondi de 63 % au cours de la dernière décennie», source OMS Afrique.

L'Afrique est confrontée à un risque croissant d'épidémies causées par des agents pathogènes zoonotiques, tels que le virus de la variole du singe, qui est apparu chez les animaux avant de changer d'espèce et d'infecter les humains. Selon une analyse de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), le nombre des épidémies zoonotiques a augmenté de 63 % dans la Région au cours de la décennie 2012-2022 par rapport à 2001-2011.

L'analyse révèle qu'entre 2001 et 2022, 1843 événements de santé publique avérés ont été enregistrés dans la Région africaine de l'OMS. 30% de ces événements étaient des épidémies de zoonoses. Si ces chiffres ont augmenté au cours des deux dernières décennies, un pic particulier a été enregistré en 2019 et en 2020, lorsque les agents pathogènes zoonotiques ont représenté environ 50% des événements de santé publique. La maladie à virus Ebola et d'autres fièvres hémorragiques virales constituent près de 70% de ces épidémies, notamment la dengue, le charbon, la peste, la variole du singe, et une série d'autres maladies constituant les 30% restants.

Les dernières données sur la variole du singe révèlent une augmentation significative des cas depuis avril 2022, par rapport à la même période de 2021. Cette augmentation est principalement observée en République démocratique du Congo et au Nigéria, et pourrait être en partie attribuée au renforcement de la surveillance de la variole du singe et des capacités d'analyse en laboratoire dans ces pays, bien que des enquêtes détaillées soient en cours. Toutefois, cette tendance à la hausse reste inférieure à celle de 2020, année où la Région a signalé ses plus hauts cas mensuels de variole du singe. Dans l'ensemble, les cas de variole du singe sont en hausse depuis 2017, sauf en 2021 où une chute soudaine a été observée. Du 1er janvier au 8 juillet 2022, 2087 cas cumulés de variole du singe ont été recensés, dont seulement 203 confirmés. Le taux de létalité global pour les 203 cas confirmés est de 2,4%. Sur les 175 cas confirmés pour lesquels il existe des données spécifiques, 53 % étaient des hommes et l'âge moyen était de 17 ans.

L'augmentation des cas de zoonoses peut être due à plusieurs raisons. L'Afrique a la population qui croît le plus rapidement au monde et il y a une demande croissante d'aliments dérivés des animaux, notamment la viande, la volaille, les œufs et le lait. La croissance démographique entraîne également une urbanisation croissante et un empiètement sur les habitats de la faune sauvage. Les liaisons routières, ferroviaires, maritimes et aériennes s'améliorent également à travers l'Afrique, ce qui accroît le risque de propagation des épidémies de zoonoses des zones reculées peu peuplées aux grandes zones urbaines. Comme nous l'avons vu avec les épidémies d'Ebola en Afrique de l'Ouest, il peut y avoir un nombre considérable de décès et de cas, lorsque les maladies zoonotiques arrivent dans les villes.

«Les infections d’origine animale qui se transmettent à l'homme existent depuis des siècles, mais le risque d'infections et de décès massifs était relativement limité en Afrique. Les mauvaises infrastructures de transport constituaient une barrière naturelle», a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique. «Cependant, avec l'amélioration des transports en Afrique, la menace de voir des agents pathogènes zoonotiques se déplacer vers les grands centres urbains s'est accrue. Nous devons agir maintenant pour endiguer les zoonoses avant qu'elles ne puissent provoquer des infections généralisées et empêcher l'Afrique de devenir l’épicentre des maladies infectieuses émergentes.»

Il est complexe de contenir la propagation des zoonoses en Afrique, et l'OMS recommande une approche unique de la santé qui nécessite la collaboration de divers secteurs, disciplines et communautés. Ceci implique un large éventail d'experts, notamment ceux qui travaillent dans le domaine de la santé humaine, animale et environnementale. Les épidémiologistes et les autres experts de la santé publique devraient partager les informations relatives à la surveillance systématique des maladies et aux activités d'intervention, aussi bien pour la santé animale que pour la santé humaine.

Il est également nécessaire d'intensifier la recherche afin d'identifier les facteurs environnementaux, socio-économiques et culturels qui favorisent l'émergence et la transmission des maladies à tendance épidémique, et de mieux comprendre les facteurs qui influent sur l'impact et la propagation des épidémies, notamment l'état immunitaire, la nutrition, la résistance génétique et antimicrobienne.

«Nous avons besoin de tout le monde pour prévenir et contrôler les zoonoses comme Ebola, la variole du singe et même d'autres coronavirus», a indiqué la Dre Moeti. «Les maladies zoonotiques sont causées par des phénomènes de contagion des animaux aux humains. Ce n'est qu'en abattant les murs entre les disciplines que nous pourrons aborder tous les aspects de la riposte.»

Commentaire
Bien entendu, il nous faut aider l'Afrique, mais peut-être que si «la croissance de la population, qui croît le plus rapidement au monde», diminuait, cela serait un plus pour l’Afrique, mais il semble que l’on ne veuille pas voir le problème de la surpopulation

Plus de la moitié de l'augmentation prévue de la population mondiale d’ici 2050 sera concentrée dans huit pays: la République démocratique du Congo, l'Égypte, l'Éthiopie, l'Inde, le Nigéria, le Pakistan, les Philippines et la République-Unie de Tanzanie. Les pays d'Afrique sub-saharienne devraient contribuer à plus de la moitié de l'augmentation prévue jusqu'en 2050.  

Aux lecteurs du blog
La revue PROCESS Alimentaire censure pour une triste question d’argent les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors que la revue a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire a fermé le blog et refuse tout assouplissement. Derrière cette revue, il faut que vous le sachiez, il y a une direction aux éditions du Boisbaudry, pleine de mépris, et un rédacteur en chef complice !

dimanche 21 novembre 2021

Comment augmenter les rendements de pommes de terre en Afrique ?

Ou comment se débarrasser des 'sympathiques faucheurs volontaires' ? Il faut les envoyer en Afrique ...
Aux lecteurs du blog
Grâce à la revue PROCESS Alimentaire, vous n'avez plus accès aux 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le lien suivanthttp://amgar.blog.processalimentaire.com/. Triste histoire de sous ...  

samedi 12 juin 2021

Le nombre de personnes malades à cause d'aliments dangereux est inacceptable, selon le chef de l’OMS Europe

«Le nombre de personnes malades à cause d'aliments dangereux est inacceptable, selon un chef de l’OMS Europe», source article de Joe Whitworth du 11 juin 2021 dans Food Safety News.

Un directeur régional de l'Organisation mondiale de la santé a déclaré que le nombre de personnes qui tombent malades ou décèdent à cause d'aliments insalubres est «ahurissant» et «inacceptable».

Chaque année en Europe et en Asie centrale, plus de 23 millions de personnes tombent malades à cause de maladies d'origine alimentaire, les pauvres et les jeunes étant principalement touchés. Une telle maladie est responsable de 5 000 décès évitables chaque année, selon les statistiques de l'OMS publiées en 2015

Hans Kluge, directeur régional de l'OMS Europe, a déclaré que la région peut et doit faire mieux.

«Le nombre impressionnant de personnes qui tombent malades ou décèdent après avoir consommé des aliments dangereux dans notre région est inacceptable. La sécurité des aliments est une question de santé très complexe impliquant de multiples intervenants nationaux et internationaux. Plus de 200 maladies sont causées par la consommation d'aliments contaminés par des bactéries, des virus, des parasites ou des substances chimiques», a-t-il dit lors d'un webinaire à l'occasion de la Journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments.

«Ces dernières années, la sécurité des aliments dans la région a été affectée par de nouveaux développements qui ont modifié les conditions dans lesquelles les aliments sont produits, transformés, commercialisés et consommés. La mondialisation de la chaîne alimentaire a modifié les habitudes de consommation et le commerce international des produits alimentaires et agricoles est plus important qu'auparavant. Cette complexité augmente les risques de propagation des aliments dangereux au-delà des frontières et affecte la façon dont nous gérons les risques de sécurité des aliments.»

«La COVID-19 a imposé des défis supplémentaires aux producteurs et aux autorités de sécurité des aliments. Il s'agit notamment de la nécessité de mettre en œuvre des mesures pour contrôler et réduire le risque de transmission dans les entreprises alimentaires. L’OMS Europe aide ses 53 États membres à renforcer la sécurité alimentaire. Aujourd'hui devrait inspirer des actions à tous les niveaux pour prévenir, détecter et gérer les risques de sécurité des aliments dans la région.

Intérêt croissant dans toute la région

Plus de 200 participants ont rejoint l'événement virtuel de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et de l'OMS, que vous pouvez regarder ici.

Vladimir Rakhmanin, directeur général adjoint de la FAO et représentant régional pour l'Europe et l'Asie centrale, a dit que la sécurité des aliments a toujours été une priorité pour la région.

«Nous reconnaissons les efforts continus des pays membres, améliorant continuellement leurs cadres réglementaires, leurs capacités scientifiques et technologiques pour les contrôles officiels afin de protéger les consommateurs et permettre aux agriculteurs et aux entreprises de se conformer aux exigences de sécurité des aliments et d'accéder aux marchés locaux, régionaux et internationaux», a-t-il dit

«La sécurité des aliments prend de plus en plus d'importance dans toute la région avec la mise en œuvre de plus d'activités et de projets. Alors que nous plaidons pour un investissement et une attention accrus dans la sécurité des aliments, nous réaffirmons le soutien et l'engagement à travailler avec les partenaires et les gouvernements, pour intensifier les efforts, y compris le renforcement des chaînes de valeur alimentaires résilientes, fonctionnant bien et sûres.»

«Parmi les nombreuses leçons apprises pendant la pandémie de COVID-19, les expériences des 15 derniers mois ont fait prendre conscience de l'importance de démontrer la conformité aux exigences de sécurité des aliments comme condition préalable à l'accès aux marchés. Les risques et les dangers liés à la sécurité des aliments peuvent facilement être transférés d'un pays à l'autre et des aliments dangereux peuvent rapidement se propager dans de nombreux pays.»

Menaces réelles versus préoccupations perçues

Delia Grace, professeure de sécurité des aliments à l'Université de Greenwich, a dit qu'à un moment donné, la sécurité des aliments n'était pas une priorité pour les pays à revenu faible et intermédiaire.

«Le rapport 2015 de l'OMS a révélé que la charge sanitaire de la sécurité sanitaire des aliments était équivalente à celle du VIH, de la tuberculose ou du sida, ce qui fait que la sécurité des aliments figure en tête de liste des préoccupations des pays en voie de développement. Cela a toujours été une priorité dans les pays à revenu élevé, en partie parce que nous avons plus ou moins éliminé la plupart des maladies infectieuses», a-t-elle dit.

Grace, scientifique collaboratrice à l’International Livestock Research Institute (ILRI) a dit qu'il peut y avoir de nombreux dangers dans le secteur informel tels que les aflatoxines dans le lait de Nairobi, Bacillus cereus dans le lait bouilli à Abidjan, Staphylococcus aureus dans les poissons d'élevage en Egypte, Trichinella dans le porc en Ouganda et Listeria dans le lait et le poisson au Ghana.

«C'est un dicton que nous avons en matière de sécurité des aliments, ce qui vous préoccupe et ce qui vous tue n'est pas la même chose. Je parie que peut-être la moitié des participants sont plus préoccupés par les OGM, les pesticides, les résidus d'antibiotiques et qu'ils ne sont pas aussi préoccupés par les germes qu'ils pensent pouvoir lutter contre les germes», a-t-elle dit.

«Lorsque nous avons fait cela au Vietnam, nous avons demandé aux personnes quelle était leur préoccupation et ils étaient très préoccupés par les produits chimiques et pas très préoccupés par les germes. Nous savions que c'était faux car nous sommes des spécialistes de la sécurité des aliments, mais ils ne nous ont pas crus, nous avons donc dû faire les analyses. Nous avons trouvé que seulement 1 pour cent des 366 échantillons de reins, de foie et de porc dépassaient les niveaux réglementaires et qu'ils avaient des implications mineures car ils étaient si faibles, mais lorsque nous avons examiné les germes, 13 pour cent des personnes tombaient malades chaque année à cause de la salmonellose.

Les experts peuvent également se tromper, a dit Grace citant une étude à venir de la Banque mondiale en regardant ce que les spécialistes ont dit par rapport à la charge estimée par l'OMS.

«Les experts étaient très inquiets à propos de l'anthrax et de Brucella, mais lorsque vous regardez le fardeau, il était beaucoup plus probable qu'il s'agisse de E. coli et de Salmonella», a-t-elle dit.

Influence de la COVID sur la sécurité des aliments et l'Europe

L'expert en sécurité des aliments Leon Gorris a présenté une étude commandée par l'OMS et la FAO pour déterminer si la COVID-19 a changé la façon dont les risques de sécurité des aliments sont gérés en Europe et en Asie centrale.

La recherche a impliqué 22 pays, 18 autorités, 13 entreprises du secteur privé et six groupes de consommateurs sur l'impact de la COVID-19 sur la sécurité des aliments et la fraude alimentaire.

«Sur les 18 autorités, beaucoup d'entre elles ont été impactées en termes de ressources et de la manière dont elles pouvaient exécuter leurs processus de sécurité des aliments, certains membres du personnel ont dû examiner d'autres activités soutenant les mesures de santé publique dans les entreprises alimentaires telles que les mesures d'atténuation de la COVID-19.

Un certain nombre d'autorités disposaient de moins de personnes disponibles pour la sécurité des aliments. La façon dont ils ont répondu à ce défi était de se concentrer sur les opérations essentielles pour la sécurité des aliments, sur les entreprises à haut risque, traitant généralement des aliments d'origine animale. Les personnes ne pouvaient pas visiter les opérations pour faire un contrôle, ils ont donc dû utiliser de nouvelles plateformes virtuelles pour interagir avec les entreprises alimentaires», a dit Gorris.

«Du côté du gouvernement, nous avons entendu qu'ils étaient convaincus que les chaînes d'approvisionnement essentielles en matière de sécurité des aliments étaient maintenues sans aucun impact. Certaines organisations comme l'Union européenne ont permis une flexibilité réglementaire pour se concentrer sur les opérations à haut risque. Nous ne savons pas encore s'il y a eu des augmentations de maladies ou de fraude alimentaire.»

«Les entreprises alimentaires ont dû gérer la mise en œuvre de nouvelles mesures pour la COVID et les ralentissements économiques, mais dans l'ensemble, elles étaient convaincues que la sécurité des aliments n'était pas impliquée et elles n'avaient pas à modifier leurs systèmes de gestion de la sécurité des aliments. La nouvelle façon de travailler virtuelle était quelque chose qu'ils devaient comprendre. Elles ont fait l'expérience de l'audit et de la certification en ligne et une partie de cette simplification pourrait subsister après la pandémie. Les consommateurs nous ont dit qu'ils étaient confiants dans la sécurité des aliments mais qu'ils étaient très inquiets au début et pas bien informés. Il y a eu une sensibilisation accrue des consommateurs à l'hygiène en tant que partie de la sécurité des aliments à laquelle ils peuvent contribuer.»

Dans une déclaration distincte, la commissaire européenne à la santé et à la sécurité des aliments, Stella Kyriakides, a dit que la sécurité des aliments produits et consommés dans le monde est le point de départ de la stratégie européenne de la ferme à la fourchette.

«Notre politique alimentaire repose sur les normes de sécurité des aliments les plus strictes pour protéger les consommateurs. Nous avons une législation solide et un système de contrôle et de traçabilité solide couvrant toutes les étapes de la production, de la transformation et de la distribution des aliments. Depuis plus de 40 ans, le système d'alerte rapide de l'UE pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux garantit que les alertes urgentes concernant les risques liés aux denrées alimentaires et aux aliments pour animaux sont traitées immédiatement», a-t-elle dit.

«La sécurité de nos aliments est plus importante que jamais et j'attends avec impatience le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires en septembre et apporter mon plus grand soutien aux changements transformateurs dans la façon dont le monde produit et consomme des aliments.»

Commentaire. La langue de bois de la Commissaire européen est saisissante, quid de l'oxyde d'éthylène ...

mardi 22 décembre 2020

Évolution d'un tueur: comment Salmonella en Afrique a fait le saut de l'intestin à la circulation sanguine

«Évolution d'un tueur: comment Salmonella en Afrique a fait le saut de l'intestin à la circulation sanguine», source Université de Liverpool.

Des scientifiques de l'Université de Liverpool ont exploité la puissance combinée de la génomique et de l'épidémiologie pour comprendre comment un type de bactérie, Salmonella, a évolué pour tuer des centaines de milliers de personnes immunodéprimées en Afrique.

Les infections sanguines causées par un type de Salmonella Typhimurium résistant aux antibiotiques appelé ST313 sont un problème de santé publique majeur en Afrique, où la maladie est endémique et cause environ 50 000 décès chaque année. Ce qui manquait était une compréhension du moment des événements évolutifs majeurs qui ont équipé Salmonella d'Afrique afin de provoquer des infections sanguines chez l'homme.

Dans un nouvel article publié dans Nature Microbiology, une équipe de chercheurs du Royaume-Uni, de France et du Malawi a échantillonné deux collections complètes d'isolats de Salmonella provenant de patients africains atteints d'infections sanguines, couvrant de 1966 à 2018, pour reconstituer le parcours évolutif de la Salmonella sur 50 ans d'infections humaines en Afrique, dont la découverte d'une nouvelle lignée de ST313 sensible aux antibiotiques.

L'étude a été dirigée par le Professeur Jay Hinton de l'Université de Liverpool, qui fait des recherches sur Salmonella depuis plus de 30 ans et dirige le 10,000 Salmonella Genomes Project, un effort mondial pour comprendre l'épidémiologie, la transmission et la virulence de la salmonellose invasive non typhique.

Le professeur Hinton a dit: «Grâce à un effort d'équipe remarquable, nous avons éliminé une partie du mystère sur l'évolution de la salmonelle africaine. Nous espérons qu'en apprenant comment ces agents pathogènes sont devenus capables d'infecter la circulation sanguine humaine, nous serons mieux préparés pour lutter contre les futures épidémies bactériennes.»

Dans l'étude, les scientifiques ont séquencé les génomes de 680 isolats de Salmonella, à partir d'archives conservées par le programme de recherche clinique Malawi Liverpool Wellcome Trust (MLW) et l'Institut Pasteur, et les ont utilisés pour découvrir la chronologie des événements génétiques cruciaux responsables de l'infection des humains immunodéprimés par S. Typhimurium ST313. Les mutations qui ont influencé la fonction des gènes au cours de l'évolution de ST313 ont été identifiées pour la première fois.

L'équipe a également découvert une nouvelle lignée sensible aux antibiotiques de ST313 qui a émergé au Malawi en 2016 et est étroitement liée aux variants de Salmonella qui provoquent des infections de l'estomac au Royaume-Uni et au Brésil. Les chercheurs pensent que les changements dans l'utilisation des antibiotiques au Malawi entre 2002 et 2015 auraient pu créer une fenêtre d'opportunité pour l'émergence de cette nouvelle lignée ST313 sensible aux antibiotiques.

Le Dr Caisey Pulford, qui a mené une grande partie de la recherche dans le cadre de son doctorat, a dit: «En combinant la puissance de l'analyse génomique avec l'épidémiologie, les observations cliniques et les connaissances fonctionnelles, nous avons montré l'intérêt d'utiliser une approche intégrée pour relier la recherche scientifique avec la santé publique.»

L'étude a été réalisée par des chercheurs de l'Université de Liverpool, de l'Université du Malawi, de l'Université Queens de Belfast, de l'Institut Pasteur, de l'Institut Earlham et du programme de recherche clinique Malawi-Liverpool-Wellcome Trust (MLW).

samedi 24 octobre 2020

24 octobre 2020 : Journée mondiale contre la poliomyélite 2020

Communiqué de l'OMS Europe du 24 octobre 2020,
À l’occasion de la Journée mondiale contre la poliomyélite 2020, l’OMS/Europe invitera les pays et les partenaires à rester vigilants dans la lutte contre la poliomyélite, une maladie autrefois responsable de millions de décès chaque année. Grâce aux efforts de vaccination et à la forte impulsion donnée par l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite, une alliance de partenaires et d’acteurs clés, les cas de poliovirus sauvage ont été réduits de 99,9 % depuis 1980.
Plus tôt dans l’année, la Région africaine de l’OMS a été déclarée exempte de poliomyélite, une étape cruciale dans l’éradication de cette maladie. Seuls 2 pays dans le monde signalent encore une circulation endémique du poliovirus sauvage. En outre, 2 des 3 types de poliovirus sauvage ont été éradiqués.
Or, notre combat n’est pas terminé, et il reste des défis à relever, le plus récent consistant d’ailleurs à maintenir la vaccination systématique dans le cadre des services de santé essentiels durant la pandémie de COVID-19.
Dans la Région européenne de l’OMS, la Journée mondiale contre la poliomyélite sera également l’occasion de féliciter tous les gouvernements ainsi que leurs dévoués agents de santé et travailleurs sociaux qui veillent sans relâche à ce qu’aucun enfant ne soit laissé de côté, et puisse se voir inoculer les vaccins vitaux contre la poliomyélite. Le message est clair : aussi longtemps que la poliomyélite existe quelque part dans le monde, nous devons continuer à vacciner partout.
Ce communiqué doit être cependant nuancer quand on lit ce qui suit, hélas, « Dix pays ajoutent plus de cas à leurs totaux de polio », source CIDRAP News du 23 octobre 2020.

Dix pays ont signalé un total de 87 nouveaux cas de polio au cours de la semaine dernière, dont l'Afghanistan et le Pakistan, sept pays africains et le Yémen, selon la dernière mise à jour de l'Initiative mondiale pour l'éradication de la poliomyélite (GPEI).

L'Afghanistan a signalé 1 autre cas de poliovirus sauvage de type 1 (PVS1) impliquant un patient de la province de Kandahar, portant son total pour l'année à 53. Il a également signalé 14 autres cas de poliovirus circulant de type 2 dérivé du vaccin dans neuf provinces total de 91 cas pour l'année. Le Pakistan a signalé 2 autres cas de PVS1, tous deux dans la province du Balouchistan, portant son total de 2020 à 79.

Tous les nouveaux cas africains impliquaient le PVDVc2 (poliovirus de type 2 dérivé d'une souche vaccinale). Le Burkina Faso en a signalé 21 de plus dans 12 provinces différentes, portant son total pour l'année à 38, toutes liées à des flambées dans l'État de Jigawa au Nigéria et dans la région des Savanes au Togo. Le Soudan a enregistré 16 autres cas dans 9 endroits différents, portant son total à 39 pour 2020. La Côte d'Ivoire a confirmé 15 nouveaux cas dans 13 provinces, soit 48 cas pour 2020.

Ces pays ont également signalé plus de cas de PVDVc2:
  • L'Éthiopie a enregistré 4 nouveaux cas dans trois provinces, portant le total de cette année à 35.
  • Le Mali a signalé 6 autres cas dans trois provinces, pour un total de 11 à ce jour.
  • Le Nigéria a enregistré 1 cas supplémentaire, dans l'État du Delta, portant son total à 3 jusqu'à présent cette année.
  • La Somalie a confirmé 5 nouveaux cas dans 5 provinces, soit 9 jusqu'à présent cette année.
Dans un autre développement au Moyen-Orient, le Yémen a signalé 2 autres cas de poliovirus de type 1 (PVDVc1) dérivé d'un vaccin en circulation, tous deux dans le district de Saadah, portant son total pour l'année à 16.

jeudi 20 juin 2019

La faune urbaine peut aggraver la résistance aux antibiotiques


« La faune urbaine peut aggraver la résistance aux antibiotiques », source CIDRAP News.

Selon une étude publiée dans The Lancet Planetary Health le 19 juin 2019, la faune vivant en milieu urbain pourrait être un vecteur potentiel d'organismes résistants aux antimicrobiens (RAM).

Des chercheurs de l’International Livestock Research Institute (ILRI) à Nairobi, au Kenya et à l’Université de Liverpool ont constaté que la faune urbaine en milieu urbain à Nairobi avait un lourd fardeau de bactéries cliniquement résistantes aux antimicrobiens.

Analyse des matières fécales de 75 espèces
L’étude a été menée au cours d'une enquête épidémiologique sur la ville, auprès de 99 ménages sélectionnés au hasard et stratifiés en fonction du revenu.

Au total, les chercheurs ont analysé des échantillons de selles de 75 espèces d'animaux sauvages (849 animaux), de 13 espèces d'animaux d'élevage (656 animaux) et de 333 prélèvements humains en 2015 et 2016. L'équipe a cultivé Escherichia coli à partir des spécimens et analysé un seul isolat de chaque échantillon. pour la sensibilité à 13 antibiotiques.

En général, les animaux sauvages présentaient une faible prévalence d'isolats de E. coli sensibles à tous les antibiotiques testés (45 [9%] sur 485 échantillons) et une prévalence élevée de la  résistance à plusieurs antibiotiques cliniquement pertinents (252 [52%] sur 485 échantillons), ont écrit les auteurs.

Les oiseaux, les rongeurs et les chauves-souris étaient les animaux les plus couramment présents, et certains animaux sauvages ont montré une résistance aux céphalosporines de troisième génération et aux fluoroquinolones synthétiques, considérées par l’Organisation mondiale de la Santé comme des médicaments essentiels.

« 252 (52%) des 485 échantillons prélevés sur des animaux sauvages échantillonnés à Nairobi hébergeaient E. coli multirésistants; huit (2%) sur 485 isolats d'animaux sauvages (tous provenant d'oiseaux) hébergeaient E. coli résistant à des agents appartenant à au moins sept parmi les classes d’antimicrobiens testés, et E. coli qui a été isolé d'un seul échantillon aviaire était résistant à tous les antimicrobiens testés », ont écrit les auteurs.

Bien que la faune dans l'étude ait montré des taux plus élevés de RAM que le bétail et les humains, les auteurs ont indiqué que la diversité phénotypique observée dans la faune était plus faible que chez l'homme, le bétail ou l'environnement extérieur.

Les villes en développement, lieux de reproduction de la RAM
Bien que l'étude n'ait montré aucune menace directe pour la santé humaine, les résultats suggèrent des voies futures de la RAM.

Les animaux de l'étude, en particulier les rongeurs et les oiseaux, qui étaient davantage en contact avec les déchets humains et d'animaux d'élevage étaient plus susceptibles de résister à plusieurs antibiotiques, ce qui suggère que les pratiques de gestion des déchets d'une ville constituent un site d'intervention important pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens.

« Nous avons tendance à penser à la RAM en termes principalement médicaux, à la mise au point de nouveaux médicaments et à une meilleure utilisation des anciens », a déclaré le principal auteur Eric Fevre, dans un communiqué de presse de l'Université de Liverpool. « Mais nous devons adopter une approche écologique pour faire face à cette menace. Les villes urbaines peuvent y remédier en améliorant leur planification urbaine, leur élimination des déchets et leurs pratiques d'élevage. Cela peut contribuer à perturber les échanges de RAM entre la faune, le bétail et les humains. »

Selon Fevre, Nairobi est représentatif de plusieurs villes africaines en développement, qui abritent des populations humaines en plein essor et un mélange complexe d’élevage informel et d’espèces sauvages.