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jeudi 2 mars 2023

La société Nestlé condamnée par le tribunal judiciaire de Toulon à indemniser à titre de provision une patiente de 12 ans

Deux articles pour vous éclairer sur ce qui vient de se passer …

Selon Nice Matin, «Ado de 12 ans contaminée par une pizza Buitoni à Hyères: Nestlé condamné à indemniser la famille.»

Le lien entre la consommation du produit par l'adolescente hyéroise et la maladie avait été prouvé par Santé Publique France. Une infection alimentaire aussi rare que grave.

Le tribunal judiciaire de Toulon vient d'accorder à la mère d'Inès, 12 ans, une somme de 20.000 euros, quelques mois après que la jeune adolescente a été victime d’une grave intoxication alimentaire causée par la bactérie E.coli.

En cause, une pizza Buitoni Fraîch'Up. Le lien entre la consommation du produit par l'adolescente hyéroise et la maladie avait été prouvé par Santé Publique France.

Les sociétés Nestlé et Spac (qui commercialise la marchandise) ont donc été condamnées, mardi 28 février, à verser solidairement la somme à titre de provision, en réparation du préjudice corporel subi.

L’avocat de la famille, Me Alban Borgel, a pointé la responsabilité des deux sociétés et décrit l’étendue des préjudices causés à la jeune adolescente. Il réclamait 50.000 euros de provision.

«Pizzas Buitoni : Nestlé condamnée à Toulon à indemniser une patiente de 12 ans», source article de Denis Trossero du 2 mars dans Les Nouvelles Publications.

Le tribunal judiciaire de Toulon vient d’accorder à la mère d’une victime la somme de 20 000 euros à titre de provision, à valoir sur son indemnisation définitive. Santé publique France avait confirmé le lien entre la maladie et la pizza consommée.

Dans l’attente de décisions sur le plan pénal, le juge civil vient de tendre l’oreille aux premières victimes du scandale des pizzas Buitoni, contaminées à la bactérie Escherichia coli. Dans une décision rendue le 28 février par le tribunal judiciaire de Toulon, le juge des référés a condamné les sociétés Nestlé et Spac (Société des produits alimentaires de Caudry) à verser solidairement à la mère d’une enfant mineure de 12 ans la somme de 20.000 euros à titre de provision en réparation du préjudice corporel subi. Nestlé est l’entreprise mère de la société Buitoni et la Spac est celle qui produit et commercialise les pizzas ciblées.

La pizza consommée le 7 février 2022
Le 7 février 2022, la jeune fille avait consommé une pizza de marque Buitoni, de la gamme Fraîch’up. Dès le 13 février, elle avait présenté une série de symptômes inquiétants et avait été admise quelques jours plus tard au centre hospitalier de Hyères. Le 17 février, un scanner avait mis en évidence l’existence d’un oedème péritonéal. L’aggravation de l’état de santé de la victime avait conduit les médecins à la transférer d’urgence à l’hôpital de la Timone, à Marseille. Elle n’avait pu regagner son domicile que le 11 mars suivant.

«Le principe d’un droit à indemnisation n’est pas contestable, le lien de causalité entre la consommation du produit fabriqué et commercialisé et la contraction d’une bactérie de type E. coli ayant été établi par Santé publique France et n’étant pas à ce jour contesté», écrit le tribunal dans sa décision que nous avons pu consulter.

Si la société Nestlé France a fait valoir que c’est la société Spac qui commercialise la marchandise, le juge a toutefois qualifié de «prématurée», à ce stade de la procédure, la mise hors de cause de Nestlé. Le magistrat a ordonné en outre une expertise confiée à un médecin néphrologue de Marseille, afin d’examiner la patiente, de décrire les lésions et séquelles subies et de fixer ses divers préjudices. L’adolescente a été victime d’un oedème. Elle a dû, à deux reprises, être plongée dans un coma artificiel. Elle souffre aujourd’hui d’une insuffisance rénale, qui a nécessité la mise en place de dialyses.

La défense de Nestlé et Spac
Pour leur défense, les sociétés Nestlé et Spac ont invoqué l’irrecevabilité des demandes, pointé à cet égard une série de « contestations sérieuses ». Elles faisaient aussi valoir que le versement d’une provision était prématuré. La société Nestlé a en outre été assignée pour «faute lourde» le 9 mai prochain, devant le tribunal judiciaire de Nanterre, par 55 victimes de ce scandale sanitaire, qui lui réclament au total 250 millions d’euros.

NB : L'image en haut et à droite est issue de ce site.

Complément
Rappelons que selon Santé publique France, « Au 04/05/2022, 56 cas confirmés ont été identifiés, dont 54 sont liés à des souches STEC O26, et 2 à des souches STEC O103.»

mardi 21 février 2023

Buitoni, le retour profil bas des pizzas ...

Un blog fait part dans un article du 20 février des «ambitions de Buitoni pour son retour en rayons». Vous lirez cela à tête reposée et si l’envie de manger une pizza Buitoni vous est revenue ...

Pour l’instant, sur le site Internet de Buitoni, c’est toujours profil bas avec des questions et des tentatives de réponses ...

Allez-vous arrêter les pizzas Fraîch’Up ?
Les pizzas de la gamme Fraîch’Up et la ligne de production qui était concernée par le rappel restent suspendues jusqu’à nouvel ordre.

Comment puis-je encore avoir confiance en vous et votre marque ?
Nous avons pleinement conscience de la nécessité de regagner cette confiance et abordons cette réouverture avec beaucoup d’humilité, en nous inscrivant dans une démarche de transparence vis-à-vis de toutes nos parties prenantes.
Toutes les analyses menées sur l’ensemble des autres pizzas Buitoni à ce jour sont tout à fait conformes aux critères de qualité et sécurité alimentaire et ces produits peuvent être consommés en toute sécurité.
D’ores et déjà, Buitoni met en place une série de mesures pour prévenir la présence de la bactérie E. coli STEC de l’amont à l’aval de notre production, notamment par un renforcement des cahiers des charges auprès de nos fournisseurs pour nos matières premières et la mise en œuvre de contrôles sur l’ensemble de la chaîne.

La page Nos engagements du site Internet de Buitoni met en avant la transparence avec «Toutes nos actions pour garantir la qualité et la sécurité de nos pizzas.»

Ces actions semblent pertinentes mais certaines restent vagues comme «TOUS nos sites de production répondent à des protocoles stricts d’hygiène et sécurité.» Malheureusement, l’histoire a montré que cela n’était pas le cas sur le site de Caudry.
Enfin vous lirez l’évolution de l’usine de Caudry ici.

Toujours des questions et des réponses parfois curieuses voire langue de bois comme celle-ci,

Des photos et des témoignages qui critiquent l’hygiène de l’usine circulent dans les médias.
Les images auxquelles vous faites référence ne reflètent pas la réalité de notre usine de production ni même les conditions sanitaires habituelles de l’usine. Elles sont néanmoins inacceptables et nous comprenons qu’elles aient pu heurter nos consommateurs.
Des travaux de modernisation de l’usine de Caudry ont été menés selon un plan co-construit et validé par les autorités qui comprenait le démontage et le nettoyage de plus de 19 000 pièces sur la chaîne de production.
Plus de 2 000 analyses ont été effectuées dans le cadre du plan d’investigation. Aucune présence de la bactérie n’a été détectée sur l’ensemble des chaînes de production de l’usine de Caudry et leur environnement.
Commentaire
Cela a heurté parce c'était la réalité (?). On le saura certainement au cours de l'action de justice ...

NB : L'image en haut et à droite est issue de ce site.

samedi 11 février 2023

Le combat victorieux de Mme Yasmine Motarjemi contre Nestlé

Selon le quotidien suisse Le Temps du 31 janvier 2023, dans le «Conflit entre Nestlé et Yasmine Motarjemi: la multinationale renonce à faire recours».

Reconnu fautif dans un cas de harcèlement, le géant de l’agroalimentaire ne fera pas recours auprès du Tribunal fédéral. Nestlé devra verser des dédommagements à son ex-responsable de la sécurité des aliments, Yasmine Motarjemi.

Les lecteurs du blog connaissent Madame Yasmine Motarjemi car elle a publié une étude de cas sur un scandale de sécurité des aliments dans une multinationale alimentaire suisse.

Voici un texte que Mme Yasmine Motarjemi a publié le 31 janvier 2023 sur Linkedin, «Grande Victoire sur Nestlé !»

Plus de 17 ans de combat ! Grande Victoire sur Nestlé !
Un combat pour la sécurité sanitaire des aliments, les droits humains, la justice et la vérité !

Je viens d'apprendre que Nestlé renonce à faire recours au niveau fédéral (voir ci-dessous leur communiqué de presse. Il va sans dire que c'est honteux ce que Nestlé déclare !

Voici ma réponse
«Tout d’abord je salue la décision rendue par la Cour d’Appel civil du tribunal cantonal du canton de Vaud. Je remercie toutes les personnes qui sont restées auprès de moi dans ce long combat.

Cette décision marque le terme d’un combat commencé face à Nestlé il y a 17 ans, contre le harcèlement mené par la Direction de Nestlé à mon encontre. Je souhaite souligner que ce harcèlement a été mis en œuvre à mon encontre suite aux dysfonctionnements et des violations que je soulevais dans le domaine de la sécurité sanitaire de leurs produits. Contrairement à ce que soutient Nestlé dans son communiqué, s’il s’agit bien du droit de travail, l’origine du harcèlement trouve sa source dans les questions relatives à la gestion de la sécurité des aliments.

Je suis consternée d’apprendre que Nestlé considère avoir pris des mesures de protection en ma faveur, alors que c’est précisément le contraire qu’ont constaté les autorités judiciaires. Il en va de même du harcèlement moral commis à mon encontre que Nestlé a fermement et de manière implacable contestée pendant toute la procédure. Nestlé a non seulement nié tout harcèlement, mais a également nié tout préjudice et soulevé tous les moyens possibles pour réduire à néant toute réparation en ma faveur. L’ampleur du montant auquel Nestlé a été condamné montre indiscutablement que Nestlé a asséné des contre-vérité tout au long de la procédure. Ce montant est en lien avec l’impact irrémédiable sur ma santé des agissements que j’ai subis au sein de Nestlé.

En ce qui concerne l’enquête menée par la Direction de Nestlé et censée avoir été un instrument de protection en ma faveur, je rappelle tout simplement les écrits de la cour d’Appel civil du tribunal cantonal qui l’a qualifié de «simulacre de procédure, et un autre acte de harcèlement».

Il ne faut pas être dupe quant au renoncement de Nestlé à recourir devant le tribunal fédéral puisque l’on sait qu’un arrêt de cette autorité a une résonnance médiatique et juridique bien plus forte qu’un arrêt d’un tribunal cantonal et que Nestlé n’avait vraisemblablement aucune chance de succès devant le tribunal fédéral. Cela évite ainsi tout risque de jurisprudence du tribunal fédéral sur la notion de harcèlement.»

Déclaration de Nestlé
«Nestlé renonce finalement à saisir le Tribunal fédéral, alors que le délai pour faire appel échoit jeudi. Le groupe entend ainsi mettre un terme définitif «à ce litige qui a duré presque 12 ans, ce que la compagnie regrette sincèrement», selon un porte-parole. De plus, le géant agroalimentaire assure «avoir tenté à plusieurs reprises de trouver une solution. Nous espérons sincèrement que Madame Motarjemi pourra aller de l’avant et reprendre le cours de sa vie», ajoute le porte-parole.

La multinationale ne conteste pas le harcèlement. Elle maintient cependant sa position quant à sa réaction dans cette affaire. «Nous pensons que la société a pris des mesures adéquates de protection de la personnalité de Madame Motarjemi lorsque le cas a été porté à notre attention», souligne Nestlé. «Plusieurs postes équivalents ont été proposés et discutés avec elle dans l’optique de trouver une solution. Et nous avons mandaté un enquêteur externe indépendant pour procéder à la vérification de la situation», défend le porte-parole.

Aujourd’hui, la multinationale affirme vouloir mettre un point définitif à cette affaire, relevant au passage qu’il «s’agit d’une affaire de droit du travail, qui ne concerne ni la sécurité alimentaire, ni la qualité de nos produits, qui restent notre priorité numéro un», souligne le porte-parole de Nestlé.»

Mme Mortajemi m’a expliqué dans un courriel récent que dans une interview qui paraitra la semaine prochaine dans Le Temps, elle s’explique sur l’absurdité de la réponse de Nestlé.

vendredi 10 février 2023

Affaire Buitoni : Deux nouvelles plaintes déposées contre Nestlé. L'avocate des victimes déplore des manquements dans le contrôle des autorités sanitaires

Il s’agit d’un complément au précédent article du blog
du 9 février 2023, Pizzas Buitoni contaminées : La justice va examiner en mai une demande d’indemnisation.

Voic donc «Affaire Buitoni : deux nouvelles plaintes déposées contre Nestlé», source Le Figaro du 10 février 2023.

L'avocate des victimes déplore des manquements dans le contrôle des autorités sanitaires.

Deux nouvelles plaintes vont être déposées dans l'affaire Buitoni. La présence de bactéries Escherichia coli dans des pizzas surgelées de la gamme Fraîch'Up de Buitoni, une marque appartenant à Nestlé, a provoqué la mort de deux enfants et l'hospitalisation de dizaines d'autres, certains conservant de graves séquelles au foie, aux reins, au cœur et au cerveau. Les deux fillettes de 7 et 11 ans à l'origine de ces nouvelles plaintes ont été atteintes de douleurs rénales nécessitant une hospitalisation pour l'une, et d'une gastro-entérite aiguë pour l'autre, révèlent nos confrères de France Info.

Si les enfants n'ont plus de séquelles de cet incident aujourd'hui, leurs parents portent plainte pour «mise en danger de la vie d'autrui par faute d'imprudence, de négligence, ou de manquement à une obligation de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement» et pour «tromperie aggravée». Les plaintes sont déposées au pôle santé du parquet de Paris, à l'encontre de Nestlé et du site de production des pizzas surgelées, à Caudry, dans le Nord.

Selon l'avocate des deux familles interrogée sur France Info, l'usine du Nord produisait les pizzas sans disposer de l'agrément sanitaire indispensable à cette activité. L'avocate au barreau de Montpellier estime en outre qu'il y a eu de graves manquements du côté du contrôle sanitaire.

En septembre dernier, l'avocat des 55 victimes et 48 familles du scandale alimentaire Buitoni, Me Pierre Debuisson, a déposé au tribunal judiciaire de Nanterre une assignation pour «faute lourde», ajoutant un volet civil au volet pénal déjà engagé auprès des tribunaux. Les victimes réclament 250 millions d'euros d'indemnisation auprès de la multinationale Nestlé.

A noyer que M. Christophe Cornu n’est plus le PDG de Nestlé France. Madame Muriel Lienau, actuellement à la tête de Nestlé Waters à l’échelle internationale, prend la présidence de Nestlé France le 1er mars 2023. Elle succède à Christophe Cornu qui rejoint l'équipe Corporate de Nestlé.

jeudi 9 février 2023

Pizzas Buitoni contaminées : La justice va examiner en mai une demande d’indemnisation

Pizzas Buitoni contaminées : La justice va examiner en mai une demande d’indemnisation. Source 20 minutes avec l’AFP. Extrait

Le tribunal judiciaire de Nanterre va examiner le 9 mai une demande d’indemnisation à hauteur de 250 millions d’euros adressée au groupe Nestlé, assigné pour «faute lourde» par 55 victimes du scandale sanitaire des pizzas Buitoni de la gamme Fraîch’Up, a-t-on appris mardi de source judiciaire.

Mi-septembre, Me Pierre Debuisson, avocat des victimes, a assigné Nestlé, maison mère de Buitoni, pour «faute lourde» devant le tribunal judiciaire de Nanterre. L’examen du dossier a de nouveau été renvoyé mardi au 9 mai prochain, selon une source judiciaire. Les demandeurs et Nestlé ont en effet chacun demandé le renvoi à «deux mois minimum» pour permettre à l’entreprise d’étudier les nouvelles pièces communiquées par la partie adverse, a précisé cette source.

Merci à Joe Whitworth d’avoir signalé cette information.

Commentaire
Il faut souhaiter aux victimes d’être indemnisées à hauteur de la somme demandée par l’avocat les défendant.

Cela étant, les peu de données disponibles montrent que la commission d’indemnisation est assez chiche. On lira sur ce sujet De la lenteur de la justice en France : 2011, affaire des steaks hachés contaminés par des E. coli O157:H7. 2020, fin de partie provisoire.

Aux Etats-Unis, Bill Marler un avocat bien connu dans la sécurité des aliments, observait dans un récent article Au cours de ces 30 années, divers membres de l'industrie alimentaire ont versé à mes clients plus de 900 000 000 de dollars (838 548 000 euros -aa).
C’est dire que la somme demandée en France semble assez élevée, mais ne dit-on qu’il faut demander beaucoup pour avoir un peu ?

A suivre ...

jeudi 12 janvier 2023

Une étude de cas sur un scandale de sécurité des aliments dans une multinationale alimentaire suisse

Grâce à un tweet de Joe Whitworth, j'ai pu m'informer sur une étude de cas de la Dr Yasmine Motarjemi sur la sécurité des aliments. Yasmine Motarjemi est une lanceuse d’alerte, ancienne responsable de la sécurité des aliments chez Nestlé, ancienne assistante du vice-président.

Pour voir cette étude cas, rien de plus simple, vous pouvez aller sur le site du Corporate Crime Observatory et allez sur l’étude de cas n°1, «The story of a food safety scandal in a swiss multinational food company» ou «L'histoire d'un scandale de sécurité des aliments dans une multinationale alimentaire suisse». Vous pouvez découvrir aussi cette étude cas en allant sur YouTube ou accéder au format pdf aux documents présentés.

Dans l'étude de cas, la Dr Motarjemi explique comment, bien qu'en théorie un ensemble de trois lignes de défense (Bonnes Pratiques d’hygiène, HACCP, Vérification) devraient être làdes défaillances multiples peuvent provoquer des accidents. Elle analyse ensuite une série de  manquements à la gouvernance d'entreprise et aux normes de sécurité des aliments qui ont été vécus chez Nestlé avec un accent particulier sur la contamination des pizzas Buitoni survenue en 2022.

Voici quelques uns des aspects développés dans son intervention :
Une crise devenue scandale
- Une marque célèbre
- Presque exclusivement destinée des enfants
- Décès
- Signes visibles d'une mauvaise hygiène
- Négligence : le signalement interne a été ignoré (échec d’un lanceur d’alerte)
- Il y a également eu des opinions selon lesquelles Nestlé a tardé à rappeler des produits
- Les nouvelles d'un autre incident majeur ont suivi l'épidémie (chocolat Ferrero Kinder.
- L'épidémie s'est répétée avec une autre épidémie : cause similaire et erreurs similaires
- Médias.

Enquête et défaillances dans les communications de mars à novembre 2022
Les autorités
- Pas de rapport d'enquête officiel, ni de communication quant à la cause possible de l'épidémie
- Manque de communication et d'explications de la part des autorités.
Rappelons qu'il y a eu au moins trois inspections de la DGCCRF sur le site en 2012, 2014 et 2020.
Nestlé
- Excuses tardives
- Le 7 juillet et le 21 septembre 2022, Christophe Cornu, PDG de Nestlé France, présente des excuses.
- Plusieurs reportages d'investigation
- Critique médiatique de la communication de Nestlé.
- «Rester silencieux était kamikaze»
- «Des lanceurs d'alerte ont déterré leurs dossiers».

Commentaire
Dans cette affaire, les barrières de la sécurité des aliments érigées par l'entreprise étaient percées de trous, vous l'aurez compris, tous les acteurs semblent concernés, les autorités sanitaires, l'entreprise Buitoni, les syndicats, le groupe Nestlé, les organismes chargés de la certification en sécurité des aliments, les lanceurs d'alerte, etc. Les professionnels, les étudiants, les consommateurs, bref tous ceux qui s'intéressent aux études de cas sur la sécurité des aliments, n'hésiteront pas à l'écouter et à méditer.

Complément
Si le sujet vous intéresse, allez voir Food Safety Short Stories. 87 Real-Life Cases, 316 pages, Parution 13 janvier 2023.
Auteurs : Peter Overbosch, Yasmine Motarjemi and Huub Lelieveld.

On pourra aussi retrouver une vidéo de BFMTV qui l’a également interviewée sur l’affaire des pizzas.

lundi 2 janvier 2023

Buitoni remporte le Cactus d’or de la conso 2022, selon la revue 60 Millions

Cela me semble amplement mérité, «Pizzas contaminées : Buitoni remporte notre Cactus d’or de la conso 2022», source revue 60 Millions de consommateurs du 29 décembre 2022.

Pour la sixième année, la rédaction de 60 Millions décerne ses Cactus aux sociétés, produits et services qui ont failli. Ils sont nombreux !

Comme chaque année depuis 2017, les Cactus de la consommation piquent là où ça fait mal les entreprises dont les pratiques contestables n’ont pas ménagé la vie des consommateurs. Ils sont décernés par les journalistes de 60 Millions, après passage en revue de nos enquêtes et études de l’année, ainsi que par vos témoignages que nous recevons par milliers tout au long de l’année.

En 2022, neuf entreprises se voient décerner un Cactus. Parmi elles, Buitoni après le scandale des pizzas contaminées par des bactéries Escherichia coli, Indexia et ses abonnements non désirés, ou Intermarché dont le thé vert contenait pas moins de quatre résidus de substances chimiques non autorisées…

Pizzas Buitoni : Nestlé connaissait le risque
L’affaire éclate le 18 mars 2022 lorsque Nestlé, propriétaire de Buitoni, est contraint de rappeler ses pizzas surgelées Fraîch’Up, à l’origine de dizaines de cas d’intoxication par des bactéries Escherichia coli. Pas moins de 56 cas de syndrome hémolytique et urémique (SHU) sont recensés, dont 55 chez des enfants. Deux sont décédés et plusieurs autres garderont des séquelles à vie. Rapidement, les soupçons se portent sur les conditions de fabrication dans l’usine de Caudry, dans le Nord. Le 1er avril, le préfet du département décide de stopper la production. Deux inspections ont mis en évidence «un niveau dégradé de la maîtrise de l’hygiène alimentaire».

Selon l’ex-salarié qui a lancé l’alerte, interrogé par l’émission Envoyé spécial sur France 2, les employés ne se lavaient pas toujours les mains en sortant des toilettes. Après la découverte de «matière fécale» sur la chaîne de production, selon ce témoignage, le responsable avait rappelé les règles d’hygiène élémentaires. Depuis 2015, Nestlé a réduit quasiment de moitié le temps de nettoyage, assuré par les employés alors qu’il était confié à une société spécialisée auparavant.

Un document interne aurait montré que des bactéries E. coli avaient déjà été retrouvées dans de la farine, en 2021, lors d’un autocontrôle. Nestlé a décidé de ne pas transmettre ces résultats à la direction départementale de la protection des populations, l’autorité de contrôle. «Seules les autorités pourront expliquer l’origine de la contamination», explique un porte-parole de Nestlé à 60 Millions. «Elle pourrait venir de la farine, puisqu’on a retrouvé des E. coli dans la farine stockée dans les silos.»

Les meuniers qui fournissent Caudry réfutent l’accusation et rappellent qu’un nettoyage complet des silos de l’usine chaque année est nécessaire. Or, selon le témoignage de salariés cités dans Envoyé spécial, les silos de Caudry n’auraient jamais été lavés depuis que le nettoyage a été passé en interne en 2015. Interrogé par 60 Millions, Nestlé confirme que ce nettoyage n’était pas effectué chaque année. Une juge d’instruction a été nommée en mai, mais aucune mise en examen n’a été décidée pour le moment.

Ajoutons qu'un redémarrage partiel de l'usine a été autorisé en décembre 2022.

mercredi 21 décembre 2022

Après le redémarrage partiel de l’usine de Caudry, communication minimaliste de Buitoni Nestlé

Une réouverture sous le contrôle des autorités
Après plusieurs mois de fermeture, les autorités ont donné leur autorisation à Buitoni de rouvrir partiellement l’usine de Caudry. Seule la ligne qui n’a jamais été concernée par le rappel produit du 18 mars 2022 va redémarrer.

Cette reprise fait suite à un processus de plusieurs mois, en concertation avec les autorités. Toutes les actions menées l’ont été pour que jamais plus une telle situation ne puisse se reproduire.

Des contrôles renforcés et une usine modernisée
La sécurité et la qualité de nos produits sont notre priorité absolue. Nous apportons aujourd’hui aux consommateurs des garanties fortes afin de répondre à leurs attentes légitimes. Elles concernent notamment :

- Un renforcement de notre cahier des charges ainsi que celui de nos fournisseurs pour nos matières premières ;

- La prévention des risques à travers des contrôles de nos matières premières et de nos produits finis tant par nos laboratoires internes accrédités que par des laboratoires externes et indépendants ;

- Le partage de l’ensemble des résultats de ces futurs contrôles aux autorités sanitaires ;

- Une formation des salariés et un suivi quotidien pour assurer un accompagnement aux nouvelles pratiques implémentées ;

- Des travaux de modernisation dans l’usine.

Nous abordons cette réouverture en continuant à nous inscrire dans une démarche de preuves et de transparence vis-à-vis de tous.

Commentaire
J’ai beau chercher, je ne vois pas «une démarche de preuves et de transparence vis-à-vis de tous.» Ce que rapporte Buitoni Nestlé est du classique qui aurait dû être en place en son temps ...

mardi 20 décembre 2022

Réaction de colère d'un parent d'un enfant atteint par E. coli pathogène lié aux pizzas Buitoni après l’annonce de la réouverture partielle de l'usine

«Réouverture de l'usine Buitoni : la colère des parents d'enfants contaminés par la bactérie E. coli», source Europe 1 du 20 décembre 2022.

Vendredi dernier, l'usine de Caudry, qui fabrique les pizzas de la marque Buitoni, a rouvert. C'est dans cette usine qu'étaient produites les pizzas de la marque «Fraîch'up». En début d'année, après en avoir consommé, une dizaine d'enfants a été hospitalisée et deux sont décédés. Tous ont été contaminés par la bactérie Escherichia coli. Une reprise de la production qui provoque la colère des parents, comme Ophélie, dont le fils Manoé a été contaminé en février dernier.

Un témoignage poignant. Celui d'Ophélie, la maman du petit Manoé. Son garçon de 7 ans a été contaminé par la bactérie Escherichia coli. En cause, une pizza «Fraîch'up» de Buitoni fabriquée dans l'usine de Caudry, dans le Nord, qui a redémarré vendredi dernier. Une réouverture partielle qui ne concerne pas la gamme de pizzas incriminées. Une enquête du parquet de Paris est toujours en cours pour homicide involontaire après la mort de deux enfants. Une dizaine a aussi été hospitalisée. Des cas graves qui n'empêchent pas la reprise de la production. De quoi provoquer la colère de la mère de famille.

«On veut des réponses»
«Il aurait fallu que le procès ait lieu, qu'on ait les réponses à nos questions, qu'on ait des explications avant que cette usine rouvre. Nous n'avons eu aucun retour de la part de Nestlé. On n'a pas de retour sur les enquêtes qui avaient été faites à l'usine, on n'a absolument rien. Rien n'a évolué et on rouvre comme si de rien n'était», regrette Ophélie au micro d'Europe 1.

Ce sont des enfants qui ont 7-8 ans et qui vont avoir des séquelles aux reins, au cerveau, aux intestins à vie. Non, ce n'est pas anodin, ce n'est pas une petite gastro qu'ils ont chopé l'année dernière. On veut des réponses pour savoir comment ces pizzas ont pu se retrouver contaminées et quelle est la véritable raison. Rouvrir comme ça, sans que personne n'ait été condamné au préalable, sans qu'il y ait eu de sanction de prise, ça nous paraît injuste en fait», conclut la mère de famille. Son fils de 7 ans, contaminé après avoir mangé une pizza Buitoni, a été hospitalisé près d'un mois, dont 12 jours en réanimation. Si le petit garçon va mieux aujourd'hui, il pourrait avoir des séquelles à vie, notamment au niveau rénal.

«Ce redémarrage fait suite à un processus de plusieurs mois, en concertation avec les autorités, pour répondre à un cahier des charges détaillé sur la sécurité de nos approvisionnements, de nos produits et sur un plan de modernisation de l'usine», a de son côté réagi Nestlé.

Commentaire
Ce qui est étonnant est qu'il n'y ait qu'un seul parent à être en colère ...

samedi 17 décembre 2022

Redémarrage partiel de l'usine Buitoni Nestlé de Caudry (Nord) : Y aura-t-il de la pizza cuite à Noël ?

Ne jamais oublier qu'il s'agit d'une épidémie de syndrome hémolytique et urémique associé à Escherichia coli liée à la consommation d'un véhicule alimentaire inattendu en France en 2022, c'est-à-dire la plus grande épidémie de SHU à STEC jamais documentée en France.

Comme le rapporte un tweet de Joe Whitworth de Food Safety News, cela a toujours lieu un vendredi soir …

«Pizzas Buitoni : le préfet du Nord autorise la reprise partielle de la production à l'usine de Caudry», source France bleu du 16 décembre.

La production de pizzas surgelées est, interdite à l'usine Buitoni de Caudry dans le Nord depuis le 1er avril, va partiellement reprendre. C'est là qu'étaient produites les pizzas Fraich'up, en cause dans plusieurs cas graves de contaminations à la bactérie E. coli chez des enfants.

L'usine Buitoni de Caudry, dans le Nord, va à nouveau pouvoir produire des pizzas surgelées. La production avait été interdite le 1er avril par la préfecture, après plusieurs cas graves de contamination d'enfants par la bactéries E. coli, liés à la consommation de pizzas Fraich'Up. Des anomalies importantes en matière d'hygiène avaient été constatées lors d'analyses poussées.

C'est la production de pizzas à pâte cuite qui va reprendre exclusivement. La seconde ligne qui produit les pizzas à pâte crue, donc celle de la gamme Fraich'Up, en cause dans les contaminations, restera à l'arrêt. «Un niveau adapté de corrections et de garanties dans la maîtrise des conditions d'hygiènes de production des pizzas a été atteint», dit la préfecture dans un communiqué.

Une date de reprise dans les prochains jours
L'entreprise Buitoni avait fait savoir aux services de l'Etat que tous les travaux nécessaires avaient été achevés la semaine dernière, et qu'elle souhaitait reprendre la production des pizzas à pâte cuite uniquement.

Pour l'heure, la date précise de reprise de l'activité n'est pas encore connue, mais «c'est symbolique de le faire avant Noël», avance Frédéric Bricout, le maire de Caudry, au micro de France Bleu Nord. Il a accueilli la nouvelle avec soulagement. «Je suis en contact avec les salariés qui m'ont fait part des gros travaux menés par la direction. La chaîne est bien plus que remise aux normes», assure-t-il.

Cette réouverture est «importante parce que derrière il y a la vie de nombreuses familles, des gens qui ont des salaires qui ne sont pas élevés, qui n'ont que ce travail pour nourrir leur famille», appuie encore le maire. Il espère que cet épisode sera le dernier, que «ça leur servira de leçons. L'usine a fonctionné pendant 42 ans sans problème, j'espère que ça ne se produira plus jamais."

De gros travaux de rénovation
Nestlé indique ce vendredi soir que «Ce redémarrage fait suite a un processus de plusieurs mois, en concertation avec les autorités, pour répondre à un cahier des charges détaillé sur la sécurité de nos approvisionnements, de nos produits et sur un plan de modernisation de l’usine», a réagi Nestlé auprès de l’AFP.

«Nous abordons cette réouverture en continuant à nous inscrire dans une démarche de preuve et de transparence vis-à-vis de tous», a ajouté le groupe, précisant que «les modalités de reprise» seraient «communiquées dans les prochains jours».

Une enquête est toujours en cours pour déterminer la cause de la contamination dans le site de Caudry. Avant 2022, la répression des fraudes avait plusieurs fois épinglé Buitoni pour des défaillances de la gestion du site et des manquements à l'hygiène.

Commentaire
Où l’on découvre que Le maire de Gaudry se veut être un nouvel auditeur en sécurité des aliments quand il dit, « La chaîne (de fabricaion -aa) est bien plus que remise aux normes.» Ah bon ?
Un peu de décence M. le Maire, il s'agit de la plus grande épidémie de SHU à STEC jamais documentée en France et deux enfants sont décédés.
La seule information valable est la «production de pizzas à pâte cuite qui va reprendre exclusivement.»

Source de l’image en haut à droite.

Complément
Une revue scientifique est prévue pour évaluer le risque E. coli dans la farine en France et la gestion dans les aliments à base de farine. Des investigations sont également en cours pour comprendre pourquoi les températures et les temps de cuisson typiques des pizzas surgelées n'ont pas éliminé le risque d'infection.