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vendredi 29 décembre 2023

Premiers rappels d'huîtres en France pour cause de présence de norovirus. Un bad remake de 2022-2023 !

Dernier article de l'année 2023 sans doute, et peut-être du blog, qui sait ?

Tout arrive pour qui sait attendre, deux jours après l’arrêté préfectoral du 27 décembre 2023 relatif à l’«Interdiction temporaire de la pêche, de la récolte et de la commercialisation en vue de la consommation de l’ensemble des coquillages du Bassin d’Arcachon et du banc d’Arguin», et 1 jour après le Luxembourg, voici que RappelConso informe le 29 décembre 2023 du rappel d’huîtres du bassin d’Arcachon et du banc d’Arguin, en raison de la détection de norovirus ...
On apprend que le rappel a été imposé par arrêté préfectoral. D'autres rappels devraient suivre ...

Petit rappel pour les lecteurs assidus, il y en a, le Luxembourg est un récidiviste ; en effet, le blog vous avait proposé le18 janvier 2023, Un rappel d'huîtres au Luxembourg plus rapide qu'en France ? C'est possible !

Du côté des distributeurs
- Auchan semble être le premier distributeur à diffuser le 28 décembre 2023 un avis de rappel d’huîtres en provenance du bassin d’Arcachon, suite à sa fermeture pour contamination par des norovirus de l’ensemble du Bassin d’Arcachon.
- Carrefour rapporte le 29 décembre deux avis de rappel, 1 et 2, datés du 28 décembre d’huîtres d’Arcachon du Cap Ferret de la société Reveleau, en raison de la présence de norovirus.

Une situation déjà bien connue
Petit coup d’œil dans le rétro, si vous le voulez bien …

Dans l'article «Le premier rappel de l’année, des huîtres et norovirus inside !», j’écrivais le 1er janvier 2023, «Il n’y a aucune raison que ce qui s’est passé en décembre 2019 et janvier 2020 ne se reproduise pas en décembre 2022 et janvier 2023 ...»

En 2023, au 29 décembre, il y a eu 41 notifications au RASFF de l’UE pour des coquillages de France dont 34 notifications concernant la présence de norovirus dans des huîtres. La dernière notification date du 13 décembre 2023.

Du côté des rappels d’huîtres et norovirus, (source RappelConso) 9 rappels en décembre 2022, suivies de 21 rappels d’huîtres en janvier 2023 …

Bref, l’histoire semble se répéter, mais pourquoi voulez-vous que ça change ?

Complément 1
Dans un premier temps, il y avait eu la Loire Atlantique et des zones du Morbihan et maintenant ci-dessous, c'est le Calvados,

Le tweet du préfet du Morbihan est intéressant car il peut y avoir des cas de toxi-infections alimentaires collectives dont les symptômes sont ceux de la gastro-entérite aigües, mais je pense qu'il a aussi des symptômes de la gastro qui sont des cas de de toxi-infections alimentaires collectives ... 

Complément 2
Ironie du sort, l’Anses ressort une communication du 10 janvier 2023 (voir tweet du 29 décembre 2023), «Comment éviter les intoxications alimentaires liées aux norovirus ?».
En France, les norovirus sont la principale cause de gastro-entérites aiguës, toutes classes d’âge confondues. On fait le point sur l’origine de ces virus et comment ils se transmettent.

Complément 3

jeudi 28 décembre 2023

Rappel d’huîtres d’Arcachon au Luxembourg ... et désormais en France. Norovirus inside ?

Comme noté précédemment dans un article du blog, «Gironde : Interdiction provisoire de pêche, de récolte et de commercialisation destinées à la consommation humaine des coquillages. Norovirus inside !», voici que vient d’être publié le premier avis de rappel d’huîtres d’Arcachon au Luxembourg.

Il s’agit du rappel d’Huîtres fines n°3 du Bassin d'Arcachon en raison de la présence possible de norovirus, le 28 décembre 2023.
- Unité : 24 pièces
- Code barre 3000046135305
- DLC / DDM : Toutes les DLC
-Lot : Tous les lots

Il est noté :

Les toxi-infections alimentaires causées par les Norovirus se traduisent par des troubles gastro-intestinaux souvent accompagnés des symptômes de gastro-entérite aiguë (apparition brutale de vomissements, nausées et/ou diarrhées parfois associés à des crampes abdominales, fièvre modérée, frisson, courbature et maux de tête).
Ces symptômes apparaissent après 10 à 50 heures après consommation.
Les femmes enceintes doivent être particulièrement attentives à ces symptômes, ainsi que les personnes immunodéprimées, les enfants en bas âge et les personnes âgées.

Pour l’instant, en France, pas de rappel via RappelConso, mais cela peut évoluer, et pas de message non plus de nos autorités sanitaires, ministères de l’Agriculture et de la Santé. Le communiqué du préfet de Gironde du 27 novembre 2023, «Interdiction temporaire de la pêche, de la récolte et de la commercialisation en vue de la consommation de l’ensemble des coquillages du Bassin d’Arcachon et du banc d’Arguin», doit sans doute suffire ...

Par ailleurs, il devrait y avoir, mais ce n’est pas certain, une notification au RASFF de l’UE ...

Complément
1. Récit à propos des «Huîtres du bassin d'Arcachon : des intoxications collectives à Bordeaux, «toute la famille a la gastro», source France bleu du 28 décembre 2023.
«Ça va passer, dit une jeune maman. On en mangera plus d'huîtres. En l'occurrence, je ne suis pas certaine que tout a été mis en place pour assurer la sécurité sanitaire des consommateurs. Donc moi, je suis un petit peu en colère aussi.»

2. Auchan semble être le premier distributeur à diffuser le 28 décembre 2023 un avis de rappel d’huîtres en provenance du bassin d’Arcachon, suite à sa fermeture pour contamination par des norovirus de l’ensemble du Bassin d’Arcachon.
La totalité des huîtres en provenance du bassin d’Arcachon vendues du 27/12/2023 au 28/12/2023 en rayon poissonnerie sont concernées.
Les huîtres concernées sont listées dans l'avis de rappel.
Les produits concernés ont été retirés de la vente mais ont pu être commercialisés avant. Si vous avez acheté un des produits décrits ci-dessus, nous vous demandons de ne pas les consommer et de les rapporter dans votre magasin habituel où ils vous seront remboursés. 

Pas encore de nouvelle de RappelConso ...

Gironde : Interdiction provisoire de pêche, de récolte et de commercialisation destinées à la consommation humaine des coquillages. Norovirus inside !

«Interdiction temporaire de la pêche, de la récolte et de la commercialisation en vue de la consommation de l’ensemble des coquillages du Bassin d’Arcachon et du banc d’Arguin»,
source communiqué de la préfecture de la Gironde du 27 décembre 2023.

Plusieurs cas de toxi-infections alimentaires collectives ont été portés à la connaissance des services en charge de la sécurité sanitaire. Des enquêtes de traçabilité sont en cours mais plusieurs signalements indiquent que les huîtres issues du Bassin d’Arcachon sont en cause.

Par ailleurs, des analyses menées sur des huîtres en élevage sur le Bassin d’Arcachon confirment la présence de norovirus. Les symptômes sont ceux de la gastro-entérite aiguë et aucun cas grave n’est à déplorer à ce jour.

À compter de ce jour, les lots de coquillages récoltés ou pêchés sur ces zones doivent êtreretirés de la vente. Il est demandé aux personnes qui détiendraient des coquillages provenant de ces zones de ne pas les consommer et de les rapporter au point de vente.

On lira aussi le communiqué de presse 27 décembre 2023 du Comité régional de la conchyculture Arcachon Aquitaine, «Une fois de plus, le cœur lourd, les ostréiculteurs du bassin d’Arcachon font face à une fermeture.»

Commentaire
Il n’y a pas eu en décembre de rappels de coquillages mis en ligne par l’application RappelConso.
Il est fait état de «Plusieurs cas de toxi-infections alimentaires collectives ont été portés à la connaissance des services en charge de la sécurité sanitaire.» Ils seront vraisemblablement classés dans la rubrique commode des gastro-entérites aiguës par l’agence de santé publique.

Complément
Récit à propos des «Huîtres du bassin d'Arcachon : des intoxications collectives à Bordeaux, «toute la famille a la gastro», source France bleu du 28 décembre 2023.
«Ça va passer, dit une jeune maman. On en mangera plus d'huîtres. En l'occurrence, je ne suis pas certaine que tout a été mis en place pour assurer la sécurité sanitaire des consommateurs. Donc moi, je suis un petit peu en colère aussi.»

jeudi 21 décembre 2023

Nouvel arrêté préfectoral en Loire-Atlantique : Les huîtres pêchées avant le 4 décembre interdites à la vente. Norovirus inside !

Suite du précédent article sur Intoxication alimentaire d’une quarantaine de personnes en lien avec la consommation d‘huîtres de Loire-Atlantique. Vous verrez qu’il n’y a pas eu une mais trois foyers de cas d’intoxication alimentaires collectives ...

«Loire-Atlantique. Les huîtres pêchées avant le 4 décembre interdites à la vente», source O.-F. du 20 décembre 2023.

Le préfet de Loire-Atlantique a pris un nouvel arrêt, ce mercredi 20 décembre, concernant la zone de production conchylicole n°44.15, soit la zone de pêche au nord de Bourgneuf-en-Retz, sur les communes de La Bernerie-en-Retz et des Moutiers-en-Retz. Il avance au 4 décembre la période d’obligation de retrait et de rappel des coquillages pêchés dans cette zone.

Le 15 décembre, le préfet avait déjà pris un arrêté interdisant «la pêche, le ramassage, le transport, le stockage et la commercialisation des coquillages, à titre professionnel ou de loisir, en provenance d’une partie du littoral sud du département». Il demandait aux professionnels de retirer les coquillages mis sur le marché à compter du 6 décembre. Le nouvel arrêté avance donc de deux jours la date d’obligation de retrait. «Cette mesure intervient à la suite d’une nouvelle toxi-infection collective à Norovirus confirmée ce mercredi 20 décembre», indique la préfecture.

L’interdiction de pêche, ramassage, transport, stockage et commercialisation des coquillages, en provenance de cette zone, restent interdits pendant une période minimale de 28 jours.

La préfecture de la Loire-Atlantique, via sa Direction départementale de la protection des personnes (DDPP), annonce ce mercredi 20 décembre 2023 que trois nouvelles personnes ont été victimes d’une toxi-infection alimentaire collective (Tiac) à norovirus, après avoir consommé des huîtres en provenance de la zone 44.15 (Nord de la baie de Bourgneuf), située dans les communes de La Bernerie-en-Retz et des Moutiers-en-Retz.
L’un des trois malades, un enfant, a dû être hospitalisé.

En provenance d’un autre producteur
Ces huîtres ont été collectées «chez un producteur différent de celui dont les huîtres avaient occasionné la première toxi-infection», précisent les services de la préfecture. Mais un producteur dont les huîtres se trouvaient bien sur la zone 44.15.

Une information importante puisque jusqu’alors, un seul lot d’huîtres appartenant à un ostréiculteur de Vendée était incriminée dans les deux toxi-infections recensées depuis le 9 décembre 2023, l’une concernant une quarantaine de sapeurs-pompiers de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, l’autre une famille de 7 personnes, en Vendée.

Un nouvel arrêté préfectoral
La préfecture, qui a communiqué mardi 19 décembre 2023 sur cette crise, a donc édité un nouvel arrêté pour étendre aux 4 et 5 décembre 2023 (au lieu du 6 décembre précédemment) les mesures de retrait et rappel, ainsi que l’interdiction d’utiliser les eaux pompées dans la zone incriminée.

Rappelons que le premier arrêté a été pris par la préfecture de la Loire-Atlantique le 15 décembre 2023.

Les pertes sont difficiles à évaluer mais les ostréiculteurs estiment qu’ils seront empêchés de commercialiser entre 50 et 100 tonnes de coquillages pendant les fêtes.

Au total, 56 exploitations sont impactées par cette mesure, qui fait suite à l’enquête de traçabilité menée par la DDPP du département de Vendée.

dimanche 17 décembre 2023

Loire-Atlantique : Intoxication alimentaire d’une quarantaine de personnes en lien avec la consommation d‘huîtres. Norovirus inside !

«Après l'intoxication alimentaire de pompiers, l'interdiction de vente d'huîtres en Loire-Atlantique», source France 3 du 16 décembre 2023.

Le préfet de Loire-Atlantique a interdit ce vendredi la vente d'huîtres en provenance du nord de la baie de Bourgneuf. En cause, une intoxication alimentaire touchant une quarantaine de personnes dont 20 pompiers lors d'un repas festif (à Sainte-Gilles-Croix-de-Vie, en Vendée, pour célébrer la Sainte-Barbe -aa) samedi 9 décembre.

Les conchyliculteurs ont accusé le coup une semaine avant Noël. La vente d'huîtres en provenance du nord de la baie de Bourgneuf a été interdite par le préfet de Loire-Atlantique ce vendredi. La Vendée, où se trouvent de nombreux producteurs, n'est pas concernée.

En cause, une intoxication alimentaire collective touchant une quarantaine de personnes. Elle a eu lieu samedi 9 décembre lors d'un repas organisé pour la Sainte-Barbe par les sapeurs-pompiers de Saint-Gilles-Croix-de-Vie (Vendée).

Intoxication alimentaire de pompiers
Des pompiers, leurs familles et des anciens pompiers ont consommé des huîtres venues de Loire-Atlantique. Les jours suivants, une quarantaine de personnes «dont 20 pompiers, ont mal au ventre», explique Matthieu Mairesse, le contrôleur général du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) de la Vendée.
Une personne a ressenti des douleurs si intenses, qu'elle a dû passer des examens à l'hôpital.

Les autorités sanitaires ont été prévenues et une enquête a été ouverte par l’Agence régionale de la santé (ARS) de Vendée. La contamination des huîtres a ensuite été détectée et s'en est suivi l'arrêté préfectoral.

Dans cet article de France 3, il manque la cause de cette intoxication alimentaire d’une quarantaine de personne, mais TF1 nous dit, «Un norovirus a été identifié sur les malades et les huîtres incriminées.»

Il a été demandé aux commerçants concernés de procéder au retrait des coquillages mis sur le marché à compter du 6 décembre, est-il précisé dans un communiqué de la préfecture. La pêche des coquillages a également été interdite sur une zone qui couvre notamment La Bernerie-en-Retz et Les Moutiers-en-Retz.

Les ostréiculteurs concernés par cet arrêté ont manifesté samedi matin leur mécontentement en déversant des huîtres devant les mairies de Pornic et des Moutiers, a indiqué le Courrier du Pays de Retz. «On va se remettre à trier en urgence. Il va nous falloir descendre en mer tout ce qui est dans les bassins, les huîtres, mais aussi tous les autres coquillages ne sont pas commercialisables», a déploré un professionnel concerné auprès du journal.

La zone concernée par l'arrêté préfectoral © Préfecture de Loire-Atlantique.

Commentaire
Depuis le début de l’année 2023 (données arrêtées au 17 décembre 2023), Il y avait eu 21 rappels d’huîtres, selon RappelConso, et 32 notifications au RASFF de l’UE en raison de la présence de norovirus dans des huîtres de France, pour cause de présence de norovirus …

Le blog avait signalé il y a quelques jours un problème de contamination dans des huîtres de France via une notification au RASFF de l’UE par le Danemark, le13 décembre 2023.

Mise à jour du 18 décembre 2023
A ma connaissance, il n'y a pas eu d'avis de rappel sur l'application RappelConso, ni de communiqué du ministère de la Santé.

mercredi 13 décembre 2023

Actualités de la présence de norovirus dans des huîtres de France

Cela tombe mal, car voici que le Danemark a notifié au RASFF de l’UE le 13 décembre 2023 la présence de norovirus dans des huîtres de France. 

La notification rapporte qu’il y a eu 32 personnes concernées par les symptômes suivants : diarrhée, fièvre, nausées, douleurs abdominales, vomissements.
Le produit n'est plus (vraisemblablement) sur le marché

Dans un précédent article, Joe Whitworth de Food Safety News avait rapporté que la Suède a notifié au RASFF de l'UE le 15 novembre 2023, 14 cas à norovirus liés à des huîtres de France.

La Norvège a notifié au RASFF de l’UE le 10 novembre 2023 la présence de norovirus dans des huîtres de France ; 6 personnes ont des symptômes de diarrhée et de vomissements.

Sur ce sujet, le blog vous a proposé les articles suivants :

Vendredi 15 décembre 2023, le blog fera paraître le Top 10 de l’année 2023 de la sécurité des aliments en France. Il s’gait d’une mise en perspective de quelques faits saillants, mais aussi avec des absents …

La Food Standards Agency évalue les risques liés à l’importation d’huîtres

«La Food Standards Agency (FSA) évalue les risques liés à l’importation d’huîtres», source article de Food Safety News paru le 13 décembre 2023.

Des experts ont évalué les principaux risques liés à l’importation d’huîtres au Royaume-Uni et les mesures visant à réduire d’éventuels problèmes.

La Food Standards Agency (FSA) a été chargée par l’UK Office for Sanitary and Phytosanitary Trade Assurance d’évaluer les risques potentiels liés à l’importation d’huîtres au Royaume-Uni. Cela est destiné à fournir des informations aux auditeurs et aux gestionnaires des risques impliqués dans les demandes d’accès au marché.

L'identification des dangers a été effectuée via une revue de la littérature. Deux catégories ont été identifiées : les risques chimiques et microbiologiques. Elles comprenaient des métaux lourds, des biotoxines naturelles, des agents pathogènes viraux et bactériens et des produits chimiques organiques persistants. Les allergènes et les dangers physiques ont été exclus.

Plus tôt cette année, des spécialistes de la FSA ont évalué le risque pour la santé publique des huîtres crues afin de contribuer au développement d'options de gestion des risques lors d'épidémies à norovirus.

Un produit à haut risque
Le Royaume-Uni importe 350 tonnes d’huîtres par an et celles-ci sont couramment transformées. Les principaux exportateurs vers le Royaume-Uni sont la Corée du Sud, la France et la Nouvelle-Zélande. Les enquêtes de consommation indiquent que la population en général consomme rarement des huîtres.

Les scientifiques ont découvert que les huîtres constituent un produit à haut risque à l'importation, en particulier pour certains groupes, étant donné leur alimentation par filtration, qui permet la bioaccumulation de dangers et la probabilité de consommation crue. Pourtant, des mesures sont disponibles pour réduire les risques dans de nombreux cas. Cependant, la réduction des risques dépend du danger.

Lors de la sélection et de la gestion des zones de culture, les mesures appliquées dès le début de la chaîne d'approvisionnement peuvent réduire le risque au cours des dernières phases. D'autres options sont la dépuration et le circuit court des huîtres provenant des eaux de classe B.

L'examen a révélé que des facteurs tels que les changements de population vulnérable, l'émergence de dangers, le changement climatique, la mondialisation du marché des produits de la mer et l'évolution des comportements humains auront un impact sur les risques.

Les principaux dangers dans la chaîne d'approvisionnement étaient Vibrio parahaemolyticus, les biotoxines marines (telles que les toxines amnésiques, paralytiques et lipophiles), le virus de l'hépatite , norovirus et Salmonella, les métaux lourds comme le cadmium, le mercure et le plomb et les maladies causées par d'autres espèces de Vibrio.

La gravité des risques microbiologiques associés aux huîtres a été considérée comme faible pour la population générale. Cependant, elle pourrait être plus élevée pour certains dangers, et les personnes sensibles sont susceptibles de souffrir d'une maladie plus grave pour un certain nombre de dangers potentiels.

Certains virus transmis par voie fécale-orale peuvent persister pendant des mois et sont plus résistants que les bactéries aux mesures de contrôle standards telles que la réfrigération, la congélation, le séchage, la chaleur ou les rayons UV. Comme les coquillages sont souvent consommés crus, la contamination par des stades infectieux de parasites représente un problème de santé publique, selon l'étude.

Impact des contrôles sur le danger
Les mesures de contrôle (ou de maîtrise) aux différentes étapes de la chaîne d’approvisionnement varient selon le type de danger. Un exemple est celui des biotoxines marines, qui ne peuvent être éliminées par purification ou par contrôle après récolte, sauf en retirant du marché les produits contaminés. Le rapport résume les réglementations sur le contrôle des huîtres dans l'UE, aux États-Unis, au Canada, en Chine et en Australie.

Les interventions pendant la récolte sont la suspension de l'activité, le transfert d'animaux vivants vers des sites plus propres ou la modification des exigences de transformation ultérieure. Les étapes du traitement comprennent la purification par réimmersion dans de l’eau propre. Pendant la phase de consommation, l'étiquetage et la traçabilité, l'éducation des travailleurs sur les ruptures de la chaîne du froid et la contamination par le personnel présentant des symptômes gastro-intestinaux, ainsi que les conseils pour éviter les produits crus par les groupes vulnérables peuvent contribuer à réduire le risque.

Des lignes directrices internationales sur la gestion des risques sont disponibles et sont basées sur la réduction des risques via la surveillance et comprennent des étapes au cours de la phase de culture et d'agriculture, de récolte, de transformation, de transport et de vente au détail.

Lorsque des demandes d'accès au marché sont présentées, les mesures prises dans le pays d'origine doivent être étudiées pour évaluer la sécurité sanitaire des produits. Si les enquêtes initiales n’apportent pas de clarté ou n’indiquent pas une préoccupation, il est recommandé d’envisager un audit du pays ou une évaluation complète des risques à l’importation, en fonction du profil de risque.

Vendredi 15 décembre 2023, le blog fera paraître le Top 10 de l’année 2023 de la sécurité des aliments en France. Il s’gait d’une mise en perspective de quelques faits saillants, mais aussi avec des absents …

lundi 20 novembre 2023

La Food Standards Agency évalue le risque norovirus dans les huîtres

«La Food Standards Agency évalue le risque norovirus dans les huîtres», source article de Joe Whitworth paru le 20 novembre 2023 dans Food Safety News.

Les scientifiques de la Food Standards Agency (FSA) ont examiné les principaux sujets à prendre en compte lors des épidémies à norovirus liées aux huîtres.

Les experts en microbiologie de la FSA ont évalué le risque pour la santé publique des huîtres crues, afin de contribuer au développement d'options de management des risques en cas d'épidémie.

Des travaux ont été menés en réponse aux épidémies récurrentes à norovirus liées à la consommation d'huîtres crues. En Angleterre, entre 2013 et 2022, il y a eu 1 307 cas à norovirus liés aux huîtres. En Écosse, de 2017 à 2023, 259 cas ont été signalés. Au cours des mêmes périodes, il y a eu 28 foyers de cas en Angleterre et huit en Écosse provoqués par des huîtres.

Plus tôt ce mois-ci, deux cas à norovirus dans des huîtres en provenance de France auraient rendu malades six personnes en Norvège et 14 en Suède.

Demande de lignes directrices et options de management des risques

Les options d’analyse pour norovirus sont limitées et peu fiables, a dit la FSA. Le virus peut être détecté et quantifié dans les aliments, notamment les huîtres, mais les analyses ne permettent pas de distinguer le virus infectieux du virus endommagé, incapable de provoquer une infection.

Les positions actuelles de la FSA et de la Food Standards of Scotland (FSS) sont que les analyses sur les huîtres provenant de lots épidémiologiquement liés à des épidémies, où les cas présentent des symptômes typiques du norovirus, ne peuvent pas déterminer le caractère infectieux. Cependant, les analyses de norovirus présentent un intérêt en tant qu'outil préventif en cas de conditions météorologiques défavorables pouvant entraîner une contamination des parcs à huîtres ou pour déterminer l'efficacité des interventions.

La contamination des huîtres par norovirus est en grande partie due aux rejets d'eaux usées humaines à proximité des parcs à huîtres. Les huîtres sont des filtreurs qui absorbent norovirus lorsqu'elles filtrent l'eau de mer. Les niveaux de norovirus varient considérablement selon la saison, avec des quantités plus élevées pendant les mois d'hiver.

Les autorités locales, les entreprises alimentaires et l'Agence britannique de santé publique (UKHSA) souhaitent obtenir des conseils sur la manière de gérer les épidémies à norovirus, car il n'y a aucune limite dans la réglementation. En France, les mesures prises après une épidémie comprennent la fermeture des parcs à huîtres pendant 28 jours et des analyses hebdomadaires de norovirus jusqu'à ce que la zone de production soit négative.

Il est difficile de gérer les risques liés aux huîtres lors d’épidémies à norovirus : fermer un parc de coquillages et cesser la récolte pendant une longue période est économiquement préjudiciable à l’entreprise. Cependant, une réouverture trop rapide peut entraîner de nouveaux cas. Des résultats contradictoires provenant de différents laboratoires peuvent également compliquer la capacité à émettre des conseils, selon le rapport.

La FSA a recensé 110 incidents associés à la consommation d’huîtres et potentiellement liés à norovirus entre 2000 et 2022. La FSS a enregistré 16 incidents associés à des huîtres cultivées ou consommées en Écosse et liés au norovirus entre 2017 et février 2023.

Le niveau de risque varie

Les huîtres issues des zones de production de classe A peuvent être vendues pour la consommation humaine directe. Ceux issus des sites de classe B doivent subir une dépuration ou un reparcage avant vente au public.

L'analyse a révélé que le Royaume-Uni semble avoir une prévalence plus élevée de norovirus dans les huîtres que d'autres pays, probablement en raison de la moins bonne qualité sanitaire de ses eaux. Il existe une incertitude quant aux niveaux de consommation d'huîtres au Royaume-Uni, mais on estime qu'ils sont faibles.

Les scientifiques ont comparé les niveaux de norovirus dans les huîtres vendues au détail aux niveaux dans les lots d'huîtres liés aux épidémies et ont constaté que les lots d'épidémies présentaient des niveaux significativement plus élevés.

Les entreprises alimentaires doivent prendre en compte les facteurs environnementaux qui peuvent affecter les sites côtiers où se trouvent les parcs à huîtres, tels que les niveaux de précipitations, la vitesse et la direction moyennes du vent et les points de rejet des eaux usées à proximité dans leurs systèmes de gestion de la sécurité alimentaire.

«Nous concluons que si les huîtres sont consommées crues et qu’il existe un potentiel de contamination des eaux usées humaines par des déversements d’eaux usées ou si le lot d’huîtres est lié à des épidémies, il existe un risque de maladie due au norovirus. Le risque varie de faible à très élevé, en fonction des niveaux de norovirus présents dans le lot d'huîtres», ont dit les scientifiques.

Commentaire

Peut-être un jour aura-t-on une évaluation du risque norovirus dans des huîtres en France. Je ne vois pas pas bien qui pourrait la faire, l’Anses ?

En attendant, on lira un article récent, Consommation de coquillages bivalves dans les populations côtières françaises : données pour l'évaluation des expositions aiguës et chroniques.

De cette étude de l’Anses, on a pû dire que les épidémies à norovirus liées aux coquillages en France sont sous-déclarées. Quelle surprise !

lundi 13 novembre 2023

Huîtres et sécurité des aliments

Une étude de l’Anses a traité de la consommation de coquillages bivalves dans les populations côtières françaises : données pour l'évaluation des expositions aiguës et chroniques. Le blog vous en avait parlé ici.

Cela me permet de vous fournir quelques données sur 2023. Il y a eu :

- 21 rappels d’huîtres, selon RappelConso au 13 novembre 2023 pour cause de présence de norovirus …
- Mais 33 notifications au RASFF de l’UE dont 28 en raison de la présence de norovirus, 1 pour cause de présence de Salmonella, 1 pour cause de présence de E. coli, 2 pour cause de présence de Vibrio parahaemolyticus et 1 pour cause d’intoxication alimentaire.

Notons que dans le RASSF de l’UE, les huîtres sont désormais réparties entre deux catégories, c’est vraiment très pratique :

- Crustacés et produits à base de crustacés
- Mollusques bivalves et produits à base de mollusques bivalves.

Enfin, la dernière notification au RASFF de l’UE date du 10 novembre et la Norvège a indiqué la présence de norovirus dans des huîtres de France. Cela a entraîné, selon la notification, une intoxication alimentaire : 6 personnes seraient concernées avec des symptômes de diarrhées et de vomissements. En France, on aurait parlé de suspicision d'intoxication alimentaire ...

A suivre ...


Mise à jour du 16 novembre 2023
Une notification au RASFF de l’UE le 15 novembre 2023 par la Suède rapporte une intoxication alimentaire qui a touché 14 personnes. Les symptômes sont de la fièvre, diarrhée, vomissements, maux au corps et à l'estomac.

lundi 6 novembre 2023

Consommation de coquillages bivalves dans les populations côtières françaises : données pour l'évaluation des expositions aiguës et chroniques

Une étude de l’Anses parue dans International Journal of Food Microbiology, traite de la «Consumption of Bivalve Shellfish in French Coastal Populations: Data for Acute and Chronic Exposure Assessment» (Consommation de coquillages bivalves dans les populations côtières françaises : données pour l'évaluation des expositions aiguës et chroniques). L’article est disponible en intégralité.

Faits saillants

- Les résultats d'une enquête côtière nationale en France auprès des consommateurs de coquillages ont été obtenus.
- La région, l’âge, le revenu, la saisonnalité et la récolte expliquent la variabilité des résultats.
- La consommation totale moyenne est de 78,4 g/semaine pour les consommateurs de coquillages côtiers.
- Les pêcheurs récréatifs de coquillages ne connaissent pas les recommandations de sécurité sanitaire.
- Dans l’ensemble, les résultats éclairent sur l’exposition chronique et aiguë aux risques liés aux coquillages.

Résumé

Les coquillages sont une source de nutriments mais sont également un sujet de préoccupation en termes de sécurité des aliments en raison de contaminants naturels tels que les phycotoxines ou de contaminants anthropiques tels que les agents microbiens et les métaux lourds.

Cependant, les données relatives à la consommation de chaque espèce de mollusques sont rares et manquantes pour un calcul approprié de l'exposition.

L'objectif de l'étude était de générer des données de consommation de coquillages dans la population côtière adulte en France pour évaluer l'exposition aux risques sanitaires, les effets des déterminants sur la fréquence de consommation et la consommation habituelle et la perception du risque alimentaire conchylicole.

Notre étude, baptisée étude CONSOMER, a été réalisée à partir d’une enquête en ligne en 2016 et 2017 et comprenait un questionnaire sur la fréquence alimentaire. Après validation, 2 479 questionnaires individuels étaient disponibles pour une analyse statistique.

Nos résultats fournissent des estimations de la fréquence de consommation de coquillages, de la taille des portions, de la consommation hebdomadaire en g/semaine et en g/semaine/poids corporel qui peuvent être utilisées pour les calculs d'exposition aiguë et chronique. Pour le risque aigu, le 97,5e percentile de la taille des portions se situait autour de 290 g pour la population côtière adulte. Pour l'exposition chronique, les activités récréatives de récolte de coquillages étaient associées à des apports hebdomadaires plus élevés. Une partie non négligeable de cette sous-population n'est pas au courant des recommandations en matière de sécurité des aliments concernant les zones de récolte.

Les résultats concernant la consommation des récolteurs de coquillages en particulier concordent avec les autres données disponibles. Les calculs d’exposition et les recommandations en matière de sécurité sanitaire devraient cibler les récolteurs de coquillages.

Il est rapporté en fin d’article,

La modélisation de la consommation de coquillages peut fournir des indices pour identifier les personnes les plus à risque en raison des contaminants contenus dans les coquillages et peut être un outil pour prédire l'exposition de populations spécifiques. Dans notre étude, il apparaît que les récolteurs de coquillages, ayant un taux de consommation plus élevé, sont potentiellement plus exposés aux contaminants des coquillages que les autres adultes des zones côtières. Dans une autre étude, il a été démontré que les personnes interrogées déclarant consommer du poisson pêché par eux-mêmes étaient plus exposées que les autres (von Stackelberg et al., 2017). Il est également préoccupant qu'ils ne soient pas particulièrement au courant des recommandations de sécurité sanitaire concernant la zone où ils récoltent des coquillages. Cette préoccupation est partagée par une autre étude montrant que les pêcheurs récréatifs de coquillages ne sont pas au courant des ouvertures et des fermetures des zones conchylicoles pour des raisons de sécurité sanitaires (Reich et al., 2015). Nos résultats suggèrent que des stratégies de communication devraient être développées pour mieux protéger cette sous-population.

L'enquête CONSOMER fournit des données détaillées et qualitatives sur la consommation de coquillages qui peuvent être utilisées dans les évaluations de l'exposition alimentaire à la fois pour des scénarios aigus (biotoxines marines, pathogènes microbiologiques) et des scénarios chroniques (contaminants chimiques). Les données de consommation recueillies dans cette enquête sont intéressantes pour mettre à jour, comme d'autres États membres, la taille des portions par défaut de l'Autorité européenne de sécurité des aliments dans son évaluation des risques associés aux biotoxines marines (EFSA, 2010). Les données utilisées dans cet article sont disponibles sur demande. L'enquête CONSOMER comprend également des données sur la consommation de nombreuses espèces de poissons marins et d'autres produits de la mer (crustacés, céphalopodes et oursins) qui seront rendues publiques dans un avenir proche via un site internet public.


Mise à jour du 15 novembre 2023
Selon Food Safety News«L'étude soutient l'idée selon laquelle les épidémies liées aux coquillages en France sont sous-déclarées».

jeudi 19 octobre 2023

Les tellines font de nouveau reparler d’elles pour cause de présence de toxines lipophiles

Effectivement, RappelConso signale le rappel de tellines le 19 octobre 2023 pour cause de présence de quantité de toxines lipophiles non conforme, biotoxines marines DSP ou diarrheic shellfish poison (toxines diarrhéiques).

Le souci est que rappel intervient un peu tardivement car les tellines ont été commercialisées du 10/10/2023 au 12/10/2023.

A noter que ce rappel intervient le même jour que la notification au RASFF de l’UE le 19 octobre 2023 par la France en raison de la présence de toxines lipophysaires dans une zone de pêche de tellines.

Ce rappel intervient après deux rappels précédents les 2 octobre et 1er septembre 2023.

Le blog avait déjà parlé de ces rappels, une première fois, le 5 septembre, dans Scène courante dans les rappels de produits alimentaires au sein de l'UE : le cas des tellines.

Et une seconde fois dès le 29 septembre avec Rappel de tellines pour cause de présence de toxines lipophiles dépassant le seuil sanitaire réglementaire. A cette occasion, le blog avait signalé le retard à l’information par RappelConso, puisque le rappel n’a été officiellement publié que le 2 octobre, soit trois après le communiqué d’Auchan.

Autres rappels

En Belgique cette fois-ci, avec ce rappel par l’Afsca le 19 octobre 2023 d’huîtres creuses de Bretagne de la marque Carrefour pour cause de présence possible de E. coli.
Ce rappel fait suite à une notification au RASFF de l’UE le 17 octobre 2023 par les Pays-Bas en raison de la présence de E. coli dans des huîtres de France.
Signalons aussi la notification au RASFF de l'UE par l'Italie le 13 octobre 2023 de la présence de norovirus dans des huîtres de France.

Commentaire
Le ministère de l’Agriculture rapporte à propos de la sécurité sanitaire des aliments, Budget 2024 : Axe n°3 - La capacité à prévenir et réagir face aux risques sanitaires.
On ne demande qu’a y croire ...

NB : La photo illustre les trois rappels récents de tellines.

Mise à jour du 24 octobre 2023
Notification au RASFF de l'UE par l'italie le 24 octobre 2023 de la présence de norovirus dans des huîtres de France.